Meura: dopée à l`innovation

MANAGEMENT Equipements pour brasserie
par Patrick Gillerot
Meura : dopée à l’innovation
clarification,... Et c’est ce qui permet d’expliquer le spectaculaire redressement de l’entreprise depuis 1997. « Nous avons en effet alors
résolument misé sur l’innovation, avec le soutien de notre nouvel actionnaire, la famille
lyonnaise Boccard », explique Michel Genart.
« Ainsi, la division R&D, (Meura Technologies) est installée à Louvain-la-Neuve et occupe actuellement six personnes dont quatre
ingénieurs de process. En sortent de nouveaux
équipements ou des améliorations continues
aux produits existants. »
PG
C’est en misant sur la R&D et la collaboration que Meura a réussi
un redressement spectaculaire.
Michel Genart : « L’innovation nous permet de nous battre sur d’autres arguments que sur le
prix. »
Des ateliers vieillots très dix-neuvième, une
petite vingtaine de travailleurs et un chiffre
d’affaires en stagnation... Il y a une petite dizaine d’années, personne n’aurait donné cher
de la peau de Meura. Aujourd’hui le contraste
est saisissant : les outils du fabricant d’équipements pour brasseries tournent à plein régime
Belgian Beer
Si la Belgique est connue pour sa bière,
elle peut compter aussi sur un solide savoir-faire en matière d’équipements de
brasseries. Pour augmenter leur force de
frappe, ces entreprises se sont regroupées
depuis trois ans dans un cluster informel :
le Belgian Beer Technology Team. Outre
Meura, on y retrouve Sopura (nettoyage),
Boortmalt (malteurs), Comet (fûts), DV
Plastics (casiers), Illochroma (étiquettes...). « L’objectif est purement commercial », explique Michel Genart. « Nous
avons par exemple un stand commun sur
des foires, nous visitons ensemble des
clients, nous nous donnons des filons,... »
Le groupe se rencontre environ une fois
par mois. « La clé du succès : nous ne sommes pas concurrents, nous sommes orientés marché et une personne est rémunérée
pour suivre et animer le groupe. »
dans de nouvelles installations à Péruwelz, le
chiffre d’affaires a plus que doublé et le
nombre de personne occupées flirte avec la
centaine. Y aurait-il encore des opportunités
pour du développement industriel en Belgique?
20 % DE LA BIÈRE
Car si Meura exporte quelque 90% de sa production, c’est en Belgique que l’on conçoit,
que l’on soude, que l’on usine... « Nous nous
concentrons sur le travail de l’inox », précise
Michel Genart, directeur généal. « Les autres
pièces sont sous-traitées. Le tout est assemblé
chez les clients pour la première fois. » Les
clients, ce sont les grands (et plus petits) brasseurs dans le monde entier – Ambev, Heineken, Sab-Miller, Carlsberg,... « Nous estimons
que quelque 20 % de la bière bue dans le
monde passe par des équipement signés
Meura », sourit Michel Genart « Parfois, par
des brasseries complètement équipées par
nous, comme pour la Rodenbach, parfois par
l’un ou l’autre de nos équipements. » Si le produit phare de Meura – à la base de sa réputation - est son filtre à maische (qui permet de
récupérer le moût après le brassage), la société
a aujourd’hui développé des solutions pour
chaque étape du processus de brassage –
concassage, brassage, filtration de la maische,
EXPANSION
D’après Michel Genart, c’est cet accent sur l’innovation qui permet à Meura de garder une activité industrielle en Belgique. « En effet, cela
nous donne toujours une longueur d’avance sur
nos concurrents et nous permet de ne pas devoir (trop) nous battre sur le prix. Par exemple,
nous venons de remporter une affaire en Chine
face à des concurrents parfois 50% moins chers.
Ce qui a fait la différence: le rendement de nos
outils (quantité d’extrait), la qualité du produit
fini (un moût plus brillant)... »
Résultat de ce développement : l’entreprise
embauche (et cherche désespérément des
chaudronniers!) et, deux ans après son installation à Peruwelz, va agrandir ses ateliers. Il
est vrai que Michel Genart mise sur une croissance de 20% cette année, principalement sur
les marchés chinois, sud-américains et – à plus
long terme – indien.
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Encouragements
à l’innovation
Exonération partielle du précompte professionnel, primes à l’innovation, assouplissement de certaines réglementations,... Toute une série de nouvelles dispositions fiscales fédérales visant à encourager l’innovation sont entrées en vigueur l’année passée – et seront encore
renforcées cette année. « L’innovation
comme perche de salut pour l’industrie,
c’est notre credo depuis longtemps »,
lance Jos Pinte, directeur du secteur Mécanique & mécatronique chez Agoria. « Les
mesures en question constituent un excellent coup de pouce ! »
Plus d’informations : online. agoria. be
(réservé aux membres d’Agoria) ou
www.belspo.be.
INDUSTRIE TECHNIQUE & MANAGEMENT MARS 2006 ■
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