BORIS VIAN REVIENT DANS LE COTENTIN

Transcription

BORIS VIAN REVIENT DANS LE COTENTIN
HAG’TIONS
LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE LA HAGUE
BORIS
VIAN
REVIENT
DANS
LE
COTENTIN
Exposition au
manoir du Tourp
à partir du
6 octobre
N° 62 - AUTOMNE 2012
«
ENJEUX
Nous
travaillons à
garantir l’avenir
de notre
territoire dans
ces domaines
fondamentaux
que sont la
santé, le social
ou la culture.
« INSUFFLER
TOUS
LES ATOUTS
POUR LE
DÉVELOPPEMENT
LOCAL ET
ÉCONOMIQUE »
>>>
»
Christian Cauvin
Vice-président de la CCH
en charge de l’action économique.
Pourquoi la collectivité
a-t-elle décidé de construire
une maison médicale ?
Maintenir, pérenniser une présence médicale et un service de soins de qualité sur
notre territoire est une priorité de la collectivité. La maison médicale, qui va ouvrir ses
portes au premier trimestre 2013, nous
permet d’envisager sereinement l’avenir sur
ce plan. Quatre médecins, un chirurgiendentiste, une infirmière, un kinésithérapeute y seront installés dès le début de
l’année prochaine. En outre, une diététicienne, une podologue et un psychologue
assureront des permanences. Cette liste
n’est pas exclusive : le personnel de santé
exerçant déjà sur le territoire est bienvenu.
Ce regroupement de compétences médicales et paramédicales renforcera les
échanges entre les praticiens au bénéfice
des patients. À terme, il autorisera aussi les
soignants à harmoniser leurs horaires, voire
les remplacements. Un studio est également prévu pour accueillir un médecin
HAG’TIONS
Une publication de la Communauté de communes de la Hague
8 rue des Tohagues BP 217 - 50442 Beaumont-Hague Cedex
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Directeur de la publication : Michel Canoville.
Rédaction en chef : Grégoire Martin.
Enquêtes et rédaction : Fabienne Waks.
En couverture : Archives Cohérie Boris Vian-D.R.
Photos : Alstom, Archives Cohérie Boris Vian-D.R.
D. Daguier-CG50, Le Tourp, Stéphane Deve,
EDF-Rémy Artigues, Olivier Flamanc, Christian Malon,
Sylvain Manquet, Élodie Sanson, D.R.
Conception et réalisation : FAWA.
Impression : Le Révérend.
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déchets dangereux dans les filières agréées. Le papier utilisé est
certifié PEFC. La certification PEFC garantit que le bois utilisé dans la
fabrication du papier provient de forêts gérées durablement.
2-
HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012
Bloc-notes
de Michel Canoville
«
La rentrée est contrastée, entre touches de
lumière et nuances de gris. Les énergies marines
renouvelables (EMR) ont été le thème de la
2e rencontre des industriels de la Hague, en juin
dernier. La perspective de création d’une nouvelle
filière industrielle est un coin de ciel bleu dans un
environnement amorphe. C’est l’assurance de la réindustrialisation du port de Cherbourg-Octeville et de la
création de plus d’un millier d’emplois. C’est maintenant qu’il faut se lancer car l’Europe investit actuellement dans les EMR. Cette technologie fait appel à des
qualifications et une technicité correspondant à nos
savoir-faire et nos offres de formation.
Si ces perspectives sont encourageantes, le quotidien
est moins souriant. En raison de la diminution de nos
ressources, notre budget 2013 est à l’aune de la
nouvelle génération de budget de crise. La suppression de la taxe professionnelle et la modification du
FPIC (Fonds national de péréquation des ressources
intercommunales et communales) représentent une
purge financière et nous conduisent à partir de 2015
à une capacité d’autofinancement nette (capacité de
la collectivité à initier de nouveaux projets en assumant les charges actuelles et passées.) négative. En
conséquence, nous allons examiner toutes nos politiques publiques pour corriger le tir.
Parallèlement, les collectivités continuent à être
mobilisées par la mise en place de la réforme territoriale. Une étude fiscale et financière sera bientôt
lancée pour dessiner la faisabilité d’une intercommunalité à l’échelle du Cotentin. Toutefois, je persiste à
penser que le seul critère du périmètre n’est pas
décisif par rapport aux compétences exercées. Or la
réforme territoriale ne s’attache pas aux collectivités
aux multiples compétences. Peut-être cette étude
prouvera-t-elle aux parlementaires que la loi doit être
modifiée.
Enfin, je terminerai par une note plus optimiste en
évoquant l’ouverture en 2013 d’un pôle de santé clairement identifié. Ainsi, le milieu médical et paramédical se regroupe dans un lieu dédié et aura sans
doute à cœur de mutualiser, à terme, ses moyens
d’accueil et sa logistique. Cette maison médicale,
grâce à sa visibilité, est aussi une chance pour attirer
de jeunes praticiens. Jour après jour, nous préparons
l’avenir de notre territoire.
»
remplaçant ou un jeune praticien en voie
d’installation.
C’est un projet sur lequel nous avons
travaillé durant quatre ans car il était nécessaire de prendre notre temps et de dessiner
une configuration qui recueille l’assentiment des différents acteurs de la santé. Le
souci des élus est avant tout que nos concitoyens disposent de soins de qualité sur
place et que les praticiens exercent dans
d’excellentes conditions. Bien sûr, nous
sommes conscients que certains approchent
de l’âge de la retraite : cette maison médicale
est aussi un atout pour attirer de nouvelles
générations de soignants.
Quel est le point commun entre
les différents équipements
qui vont prendre vie dans
les prochains mois ?
Qu’il s’agisse de la Maison des services
publics, en cours d’ouverture, ou de la future
maison médicale, nous proposons deux
pôles très structurés au service de la population. Sans oublier le troisième équipement
dévolu à la culture. À chaque fois, nous nous
efforçons de créer les meilleures conditions
pour assurer un réel développement local et
garantir l’avenir de notre territoire dans ces
domaines fondamentaux que sont la santé,
le social ou la culture. Enfin, la prochaine
installation de la fibre optique constituera un
autre atout de taille pour accélérer ce développement.
Quelles sont
les conséquences de l’arrivée
de la fibre optique ?
Bientôt, les habitants bénéficieront du haut
débit Internet, recevront la télévision dans des
conditions optimales et pourront souscrire des
abonnements groupés télévision, Internet et
téléphone (triple play). Les épisodes d’écran
noir comme le vivent de nombreux habitants
ne se reproduiront plus. Mais la garantie de
meilleures conditions de réception en zone
rurale n’est pas le seul avantage : en raison du
choix de la fibre 100 Méga, chacun aura la
possibilité d’accéder à de nouveaux usages et
services, telle que la domotique, sécuriser le
maintien à domicile, le télétravail, en matière
de paiement sécurisé mais aussi l’école, la
culture et bien d’autres domaines.
HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012
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En effet, la CCH a voté, le 29 juin dernier, la
décision d’amener la fibre optique jusqu’à
l’abonné. La coopération avec Manche
Numérique se traduit par un plan de financement exemplaire : sur une facture globale
de 11,8 M d’euros, le territoire dépensera
2,55 M d’euros pour son équipement. L’appel
d’offres sera lancé au premier semestre 2013.
Ce choix permet de nous projeter dans des
usages d’avenir. Nous ne cherchons pas à
créer une nouvelle Silicon Valley mais à
insuffler tous les atouts pour le développement local et économique. D’ailleurs, c’est
ce que nous avons fait lorsque nous avions
parié sur les zones d’activités voici quelques
années. Nous devons aujourd’hui refuser les
demandes car elles sont pleines. La fibre est
un nouveau pari, qui va multiplier les ouvertures sur le monde. Car je reste persuadé
que nous ne faisons pas notre bonheur en
restant seuls mais aussi par les échanges et
le partenariat.
Demain avec
la fibre optique
L
e raccordement à la fibre optique 100 Méga
donne non seulement une nouvelle dimension aux loisirs mais ouvre également de
nouveaux horizons pour le travail et la vie quotidienne. Cette technologie autorise un accès
rapide à Internet et permettra le télétravail
(échange instantané de documents, organisation de visioconférences…). Elle facilitera la vie
quotidienne grâce aux multiples possibilités de
la domotique : régler son chauffage ou son
éclairage à distance, commander les alarmes ou
encore bénéficier d’une téléassistance.
DOSSIER
Vue aérienne de Goury à proximité du Raz-Blanchard.
L’ÉNERGIE
QUI VIENT
DE LA MER
L
Vue aérienne du port de Cherbourg-Octeville
© Stéphane Deve.
es énergies marines renouvelables (EMR)
sont au cœur de l’actualité régionale et
territoriale. Elles apparaissent comme les
prémices d’une nouvelle aventure industrielle.
>> Que sont les énergies marines renouvelables ?
>> Quels sont les enjeux pour la Basse-Normandie
et le territoire ?
>> Pourquoi le Raz-Blanchard est-il le lieu naturel
de l’énergie hydrolienne ?
Des réponses sous forme de lexique, enrichi des
commentaires de Christian Cauvin, vice-président
de la Hague, et du préfet Jean-Pierre Laflaquière,
qui a occupé le poste de délégué aux énergies
marines renouvelables pour le compte du Conseil
régional, du département et de la CUC. Car les
collectivités se mobilisent pour que les EMR riment
naturellement avec Basse-Normandie.
4-
HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012
DOSSIER
L’ÉNERGIE
QUI VIENT
DE LA MER
Éolienne Héliade 150 (Saint-Nazaire) © D. Daguier-CG50.
B.a.-ba
des énergies
marines
renouvelables
(EMR)
L
e vocable d’énergies marines renouvelables
regroupe de nombreuses technologies
permettant de tirer l’énergie des mers. Les
plus prometteuses actuellement sont les éoliennes
offshore et les hydroliennes. Citons également les
énergies thermique, osmotique*, marémotrice
(usine de la Rance) ou encore la biomasse
marine**.
L’énergie éolienne offshore est produite grâce aux
vents. L’énergie hydrolienne est produite à partir
des courants. L’hydrolienne est en fait la turbine
qui transforme l’énergie des courants en électricité.
Les EMR affichent un triple objectif : produire une
électricité à un coût maîtrisé, développer une
nouvelle filière industrielle et respecter l’environnement maritime.
Hydrolienne Beluga - © Alstom.
Test en mer d’une hydrolienne - © Alstom.
* L’énergie osmotique exploite le gradient de salinité entre eau de mer et eau
douce dans les estuaires des grands fleuves ou les fjords.
** La biomasse marine utilise les algues pour produire du bioéthanol et du
méthane.
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Immersion de l'hydrolienne l'Arcouëst, au large de Paimpol-Bréhat.
© EDF-Rémy Artiges.
DOSSIER
L’ÉNERGIE
QUI VIENT
DE LA MER
Basse-Normandie
et EMR
Éolienne Héliade 150
(Saint-Nazaire)
© D. Daguier-CG50.
Le consortium EDF énergies nouvellesAlstom a remporté l’appel d’offres pour la
construction de trois champs d’éoliennes
offshore en France, implantées à SaintNazaire, Courseulles-sur-Mer et Fécamp.
Si l’arrivée des éoliennes n’est pas prévue
au large du Cotentin, les fabrications
seront réalisées à Saint-Nazaire et à
Cherbourg-Octeville pour les pales (envergure de 73 mètres) et les mâts
(123 mètres de hauteur).
À la suite d’un appel d’offres européen,
des hydroliennes pourraient être mises en
service dès 2016 dans le Raz-Blanchard,
un des plus importants gisements
d’énergie au monde. La DCNS a déjà
lancé une étude de faisabilité technique
sur l’installation d’une centrale pilote. Les
hydroliennes seraient également construites à Cherbourg-Octeville.
Cherbourg-Octeville
Le port de Cherbourg-Octeville devrait
devenir un acteur majeur des EMR dans
les dix ans à venir, regroupant les activités
liées à l’éolien offshore (en parallèle à
Saint-Nazaire) et à l’hydrolien. Avec la
juxtaposition de ces deux filières sur le
port de Cherbourg-Octeville, la région va
prendre une place prépondérante à
l’horizon 2020 sur le marché national.
6-
Selon Jean-Pierre Laflaquière : « L’hydrolien,
c’est notre pépite, car nous deviendrons le
pôle de conception, de production, de maintenance et de formation dans ce domaine.
Quand l’appel d’offres sera lancé, on peut
tabler sur au moins trois compétiteurs qui
s’implanteront à Cherbourg-Octeville. Toute
une série d’actions sont menées pour que les
acteurs puissent s’installer dans les
meilleures conditions dès le résultat de
l’appel d’offres connu. Le nombre d’emplois
lié à l’hydrolien devrait être supérieur à celui
lié à l’éolien. Ses retombées permettront une
diversification industrielle. »
Filière industrielle
Une nouvelle filière industrielle est en
voie de création. Cherbourg-Octeville et
toute la Basse-Normandie sont concernées. « Nous avons l’opportunité de créer
une filière équivalente à celle du
nucléaire et de devenir un territoire
exemplaire du “mix énergétique”. Il faut y
aller et s’en donner les moyens si on veut
construire une nouvelle industrie française qui compte à l’international »,
explique Jean-Pierre Laflaquière.
De son côté, Christian Cauvin précise :
« Notre collectivité a un rôle à jouer en
tant qu’acteur solidaire du développement
économique local. Nous ne pouvons que
nous intéresser à cette filière car des
travailleurs de notre territoire seront
HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012
appelés à s’investir dans ce domaine.
Nous sommes d’autant plus concernés
que nos entreprises sont nombreuses à
disposer de compétences et de savoirfaire acquis sur les différents grands
chantiers. La Hague ne veut pas rester
dans le wagon de queue mais entend bien
participer à cette nouvelle filière qui
rejoint un secteur que nous connaissons
parfaitement, celui de la production
d’électricité. Nous devons anticiper quels
seront les emplois potentiels d’ici deux à
trois ans afin que l’appareil de formation
et d’orientation puisse se préparer et
s’adapter. Les choses avancent, car l’appel
d’offres pour l’extension du terrain
portuaire a été publié. Les instances
régionales travaillent main dans la main
et nous devons faire de même : le Syndicat
mixte du Cotentin pour l’extension des
zones d’activités, la MEF pour préparer le
référentiel de formation, la CCI pour la
zone portuaire. C’est une chance de sortir
de la mono-industrie et d’accentuer la
diversification du territoire. Dans le
même temps, la construction navale doit
se développer, l’agro-alimentaire se
renforcer, la pêche continuer et le
tourisme s’étendre.
Toutefois, il faut rester vigilant car une
activité nouvelle ne doit pas apporter des
turbulences, mettre en péril des zones de
pêche, de navigation ou abîmer des beaux
paysages. Nous devons une information
fiable aux citoyens car il est impossible
d’investir sans lien avec les préoccupations de notre territoire.»
Héliade 150
C’est le petit nom de l’éolienne offshore
qui sera construite par Alstom à
Cherbourg-Octeville et à Saint-Nazaire.
D’une puissance de 6 MW, elle pourra
alimenter l’équivalent de 5 000 foyers. Sa
nacelle pèse plus de 400 tonnes et intègre
2 000 composants.
Éolienne Héliade 150
(Saint-Nazaire)
© D. Daguier-CG50.
Information
On ne lance pas de grand projet sans
concertation ni acceptation des différents
publics. C’est pourquoi la région, le
département et la CUC ont choisi d’informer sur les EMR bien en amont de leur
implantation. Car, même si le projet est
très porteur pour l’avenir, un certain
scepticisme peut se faire jour en raison
des déconvenues précédentes (fastship,
terminal charbonnier).
« Nous devons faire comprendre que les
EMR constituent une opportunité exceptionnelle et une création de richesse pour
tous. Comme toute nouvelle activité, les
EMR peuvent être susceptibles de modifier certaines pratiques professionnelles.
Si des aspects négatifs existent, ils doivent
être étudiés en concertation avec les
personnes des secteurs concernés. Dans
le cas de la pêche, elle devrait être peu
influencée par l’hydrolien car le RazBlanchard n’est pas une zone de pêche
importante justement en raison de ses
forts courants », remarque Jean-Pierre
Laflaquière.
Ce souci de sensibiliser en amont a
également guidé l’organisation de la
2e rencontre des industriels de la Hague le
27 juin dernier au planétarium Ludiver.
DOSSIER
L’ÉNERGIE
QUI VIENT
DE LA MER
Municipalité
d’Auderville
« Nous attendons les hydroliennes de pied
ferme et sans aucune réticence. Le
conseil municipal a voté à l’unanimité
pour l’acceptation de l’étude d’implantation face à Goury. À Auderville, on connaît
le Raz-Blanchard, sa force et nous savons
qu’il représente un gigantesque potentiel
d’énergie.
Je suis un ancien de la marine marchande, proche de la nature et je suis
favorable aux énergies renouvelables. En
plus, les hydroliennes permettront de
mieux faire connaître le Raz-Blanchard et
Auderville. Nous avons une carte à jouer,
une carte naturelle car nous sommes
tournés vers la mer. De plus, les hydroliennes ne se voient pas et nous n’avons
pas à craindre qu’elles masquent notre
paysage », déclare Alain Dixneuf, maire
d’Auderville.
HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012
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Le phare de Goury face au Raz-Blanchard.
Pièces mécaniques
DOSSIER
L’ÉNERGIE
QUI VIENT
DE LA MER
« Tout le Cotentin va gagner avec l’implantation de cette filière, et les entreprises de la
Hague sont bien placées notamment pour le
pré-câblage. Nous avons tout intérêt à nous
positionner pour les pièces mécaniques.
Mais il faut avoir envie d’y aller et certains se
montrent un peu frileux. Nous devons
former le personnel pour participer à cette
nouvelle filière qui devrait bouleverser notre
paysage industriel », assure Gilles Lecomte,
de Hag’tech, pilote du groupe de travail EMR
à la CCI.
Raz-Blanchard
Christian Cauvin et une partie des intervenants
lors de la réunion des industriels de la Hague.
Il est très convoité : le Raz-Blanchard
représente une grande partie du potentiel
hydrolien de France. Cette mine d’or
bleue recèle un des plus forts courants
maritimes au monde. « Les humeurs du
Raz-Blanchard font partie de notre quotidien », relève Christian Cauvin, mariant
volonté industrielle et poésie.
encontre
R
des industriels
de la Hague
Sujet d’actualité par excellence, les EMR
étaient au programme de la 2e rencontre des
industriels de la Hague, organisée par
Christian Cauvin en juin dernier au planétarium. Devant une salle comble, les différents
intervenants ont fait le point sur les perspectives industrielles, économiques, sociales,
que pourraient apporter les EMR. Gérard
Facq d’EDF a rappelé qu’il y avait autant de
gisement d’énergie dans la mer que ce que
l’on consomme actuellement et détaillé les
perspectives de la technologie hydrolienne.
Le représentant de la DCNS, Xavier Blais, a
précisé que 500 à 1 000 emplois locaux
pérennes découleraient de la création d’une
usine de fabrication d’hydroliennes sur le
port de Cherbourg-Octeville. Les retombées
industrielles de la fabrication des éoliennes
à Cherbourg-Octeville ont également été
détaillées avec une mise en service prévue
en 2018.
Une filière complète est sur le point de s’implanter dans le Cotentin, a martelé Jacques
Trouillet, de la CCI, qui a identifié 140 entreprises concernées (construction navale,
construction métallique, électronique et
électricité, énergie, ingénierie, transport
maritime) dans le Cotentin dont 25 % sur le
territoire de la Hague. Sur la question des
emplois, Anne-Claire Perrot, de la MEF, a
8-
indiqué les axes de travail pour repérer les
métiers concernés, sensibiliser les jeunes et
les personnes en reconversion, cartographier et adapter l’offre de formation.
L’objectif étant de donner envie aux jeunes
de se diriger vers les métiers ouverts par
cette filière, a expliqué un des participants.
Les différentes formations secondaires et
universitaires de la région ont également été
abordées.
Le sous-préfet, Yves Husson, a conclu cette
réunion en explicitant les enjeux nationaux
et locaux des EMR qui contribuent à réduire
les émissions de gaz à effet de serre et à
assurer l’indépendance énergétique. Il a
souligné qu’il fallait poursuivre la mobilisation, car il est hors de question d’échouer,
que tout le monde était du même côté et que
le combat continue pour la faisabilité
juridique, financière et sociale.
Normandy
West
Marine Energy
Cette société publique locale créée en
mars par le
conseil régional,
le département
et la CUC est
l’outil des
collectivités
pour la stratégie et la coordination. C’est aussi désormais une marque qui porte à travers le
monde les ambitions en énergies marines
renouvelables de la Basse-Normandie.
HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012
UNE
JOURNÉE
AVEC...
FLORIANE
ANGERVALOGNES
Directrice du Tourp
D’UNE
EXPOSITION
À L’AUTRE
C
et été, elle navigue entre les magnifiques portraits de campagne de
Christian Malon, les vaches facétieuses de VanLuc et les années de jeunesse
de Boris Vian. Floriane Anger-Valognes
orchestre, avec son équipe de six personnes,
les expositions et animations qui rythment la
vie du manoir du Tourp qu’elle dirige depuis
trois ans. Si cet espace culturel est dédié au
territoire, il ne se replie pas sur la Hague et
explore des thèmes liés au Cotentin et à la
Normandie. Pas de culture sans ouverture,
revendique Floriane Angers-Valognes,
diplômée de sociologie qui a consacré son
mémoire à l’insertion par la culture. Elle a
contribué au manoir du Tourp avant même
sa naissance. Alors à l’office de tourisme
comme gardienne de la mémoire vivante,
elle a collecté dès 1998 des témoignages
pour constituer une banque d’archives
sonores. Ces dernières ont alimenté l’exposition permanente du manoir. Autant dire
qu’elle connaît la maison par cœur sans
jamais s’en lasser car, à chaque exposition,
le manoir du Tourp change de visage.
« Nous avions proposé à Christian Malon
d’exposer ici car nous connaissions ses
photos. Nous avions envie de proposer au
public un événement autour de la ruralité,
sans rester cantonné au passé. Dans cette
idée, il a complété son travail par une série
de photos en couleur de jeunes agriculteurs
de la Hague. C’est lui qui a suggéré la touche
ludique des vaches de VanLuc. Une exposition se construit dans un dialogue permanent avec l’artiste et notre boulot est de nous
décarcasser pour mettre son travail en
valeur. »
Les périodes de préparation des expositions
sont les plus intenses avec leur lot d’imprévus et d’angoisses comme une livraison
retardée ou des photos qui se décrochent la
veille du vernissage. C’est aussi une course
contre la montre car le battement entre la fin
d’une exposition et le vernissage de la
suivante est parfois inférieur à une semaine.
L’équipe est alors en bleu de travail sur le
pont, voire sur l’échafaudage, maniant le
pinceau ou la perceuse. Chacun s’active à
fixer le décor, arrimer les affiches ou placer
les œuvres dans les salles. Le compte à
rebours a déjà commencé pour l’exposition
dédiée aux années de jeunesse de Boris
Vian, intitulée D’où viens-tu Boris ? Dès le
6 octobre, les visiteurs découvriront dans la
cour du manoir du Tourp des photos inédites
de la famille Vian qui possédait un chalet de
vacances à Landemer. À l’intérieur, films,
vidéos, archives sonores raviront les
passionnés de ce touche à tout de génie.
« Lors de l’ouverture du manoir du Tourp,
seul l’accrochage était réalisé en interne.
Maintenant, nous prenons en charge toutes
les étapes. C’est à la fois une économie mais
aussi une plus grande responsabilisation de
l’équipe. Nous avons toujours été prêts à
temps en faisant mieux à chaque fois. »
Lorsque l’exposition est ouverte au public,
les journées de Floriane Anger-Valognes
retrouvent un rythme plus apaisé. Elle prend
contact avec différents artistes, prépare la
prochaine exposition et se concentre sur la
gestion qui relève parfois du casse-tête. En
effet, les achats du manoir du Tourp ne
rentrent pas facilement dans les cases des
marchés publics de collectivité, notamment
HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012
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quand le manoir doit acquérir du matériel
de boulangerie à l’ancienne, des pigments
pour art pariétal ou de la terre pour poterie.
Un matériel indispensable pour les activités
d’animation qui se déroulent les mercredis
et durant les vacances scolaires et rencontrent de plus en plus de succès.
Outre les expositions et animations, Floriane
Anger-Valognes prépare deux chantiers de
taille, celui du réaménagement du manoir et
celui de la refonte de l’exposition permanente. En 2014, le Tourp offrira une nouvelle
physionomie aux visiteurs et une exposition
permanente rénovée dans un esprit d’accessibilité. Objectif : étonner les visiteurs, les
surprendre, les faire revenir et conquérir un
nouveau public qui n’a pas encore eu la
chance de découvrir le manoir.
BRÈVES
Boris Vian revient
dans le Cotentin
Archives Cohérie Boris Vian - D.R.
Le jeune Boris Vian passait ses vacances dans
un chalet à Landemer. Le Manoir du Tourp fait
résonner les pas et les voix multiples du bel
ingénieur, inoubliable écrivain-musicienauteur et interprète de chansons. Ses années
de jeunesse, entre Ville d’Avray et Landemer,
sont particulièrement revisitées grâce à des
documents familiaux inédits.
>> Du 6 octobre au 23 décembre, Boris Vian est de
retour grâce à une exposition intitulée D’où viens-tu
Boris ? rassemblant des documents d’archives rares sur
ses multiples talents. Des bornes d’écoute permettront
d’écouter ses chansons dont de nombreuses sont
devenues culte (La complainte du progrès, Le
Déserteur, Fais-moi mal Johnny…). Enfin, trois « objets
interloquants » du sculpteur Azerthiope feront des clins
d’œil dans différents lieux du manoir. De nombreuses
animations sont prévues autour de cet événement
dont deux concerts de la chorale Amavada.
>> Le dimanche 21 octobre, est organisée une visite
commentée de l’exposition par Nicole Bertolt, représentante de la Cohérie (réunion juridique de tous
ayants-droits gérant l’œuvre de Boris Vian).
>> Le jeudi 1er novembre, aura lieu une visite animée
de l’exposition de 15 h à 17 h en continu.
>> Durant les vacances de la Toussaint, une immersion Vian-Prévert est proposée aux enfants de 8 à
12 ans qui créeront leur propre livre lors des ateliers
d’écriture « à la façon de Boris Vian » au manoir du
Tourp et lors des ateliers collages « à la façon de
Jacques Prévert » à la maison Jacques-Prévert. Le livre
sera remis à leurs auteurs le 11 novembre au manoir
du Tourp. Enfin, des ateliers sont proposés à partir de
six ans.
Renseignements sur l’exposition et les ateliers :
www.letourp.com
Catalogue aux éditions du Cherche-Midi :
D’où viens-tu Boris Vian ? de Ville d’Avray
à Landemer par Nicole Bertolt, 30 euros.
10-
HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012
En avant la musique !
Compagnie Ucorne
© B. M. Palazon
Éric Toulis
© Stéphane Kovalssky
et Florence Levillain
L’Odyssée
de Rick le Cube
© Merlin Duchiron
Après un départ en fanfare avec la randonnée
chantée de La Loure et le spectacle des Dénicheurs
mi-septembre, la saison culturelle reprend sa vitesse
de croisière.
Le 12 octobre, Concertino en si pour les plus jeunes
avec les deux chanteurs-musiciens de compagnie
Mélimalo au rythme de musiques traditionnelles
détournées, de jazz, de zouk, de funk et de groove….
Place à L’Homme de rien, le 9 novembre. Présenté par
la Compagnie Le troupeau dans le crâne, ce one mime
show d’Emilien Gobard tend son fil entre danse,
théâtre et mime.
En écho à l’exposition du Tourp, la compagnie Ucorne
entonne Et Vian dans les dents, le 16 novembre. Ce
spectacle musical, créé par Brigitte Guedj, redonne vie
et corps aux chansons de l’artiste.
Commence le 12 décembre L’Odyssée de Rick le Cube,
un ciné-concert du Duo Sati. Avec ce road-movie sur un
œuf cubique en quête d’identité, les deux artistes
offrent au public, et particulièrement aux plus jeunes,
un moment ludique dans une contrée imaginaire et
colorée.
Le théâtre musical ouvre l’année, le 13 janvier, sous
l’égide de la compagnie Les Palétuviers qui présente
Mon pantalon est décousu, destiné à tous les publics.
Mémoire, histoire et chansons composent une soirée
passionnante avec une découverte du répertoire
fredonné entre les années 1930 et 1950.
Éric Toulis fait son show le 19 janvier au gré de
musiques, de sketches et de parodie. Humour, émotion
et talent sont au programme.
BRÈVES
Les fins du monde à Ludiver
Jusqu’au 30 décembre, l’exposition 2012 Les Fins
du monde est à découvrir à Ludiver. Calendrier
Maya annonçant la fin d’un cycle le 21 décembre
prochain, rumeurs de collision entre la Terre et
des planètes ou des astéroïdes… autant de
prédictions contredites par des observations
astronomiques. Le planétarium revient sur ces
nombreuses annonces apocalyptiques et éclaircit
certains phénomènes astronomiques, prouvant
que la Terre a encore de beaux jours devant elle.
Une exposition ludique, notamment avec la
projection tous les jours de la série Les Shadoks
et le Big Blank et les rencontres théâtralisées
Il était une fois… les fins du monde. Cet événement est proposé les dimanches après-midi
21 octobre, 4 novembre et 16 décembre avec la
compagnie À fleur de mots et Action Plus
Cotentin. Renseignements : www.ludiver.com
Renseignements et réservations :
www.lahague.com — 02 33 01 93 75.
L’homme de rien
© C. Aquilina
La boutique emploi à
la Maison des services publics
Pour toutes questions relatives à l’emploi, rendez-vous à la
boutique emploi, un lieu d’accueil et d’information. Elle
met à disposition les outils nécessaires à la recherche
d’emploi ou de formation : matériel informatique, documentation, journaux…
Elle s’adresse à un public varié (demandeurs d’emploi
inscrits ou non à Pôle-Emploi, salariés, créateurs potentiels
d’activités, étudiants, stagiaires de la formation professionnelle, chefs d’entreprise…) aux demandes diverses :
accéder aux opportunités d’emploi, trouver un stage,
rechercher une formation, engager un projet de création
d’entreprise, connaître les métiers du territoire créateurs
d’emploi… Des ateliers gratuits seront également organisés, notamment sur les thèmes suivants : « Faire un CV
et écrire une lettre de motivation », « Préparer son
entretien d’embauche », « La mobilité », « L’intérim »,
« Les métiers de l’industrie ».
Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à
17 h (16 h 30 le vendredi). Renseignement sur le
programme des ateliers à l’accueil de la Maison des
services publics ou au 02 33 01 83 90.
À vos cartables
Près de 1 300 enfants ont pris le chemin de 16 écoles
(dont 4 RPI) le 4 septembre dernier. Si deux classes ont
été supprimées, une maternelle à Vasteville et une
élémentaire à Urville-Nacqueville, la quatrième classe de
Gréville-Hague a été maintenue, à la grande satisfaction
des parents et des élus. La grande majorité des écoliers
sont inscrits à la restauration scolaire (1 013) et 650 à
l’accueil périscolaire.
Transport en commun : Manéo se multiplie
La proximité, c’est le maître mot du programme de transport collectif depuis septembre 2012. En effet, Manéo se
diversifie et propose de nouveaux services. La navette
Manéo Express effectue chaque jour de la semaine un
aller-retour des différentes communes de la Hague (départ
devant les mairies) jusqu’à Cherbourg-Octeville (arrivée à
7 h 45 et départ à 18 h 15 de l’autogare). À l’initiative de
la CCH et en partenariat avec le Conseil général, une autre
rotation est organisée par Manéo Proximité le mercredi et
le samedi vers la polyclinique, l’autogare et l’hôpital de
Cherbourg-Octeville. Les départs sont fixés en début
d’après-midi (à domicile) et les retours à partir de 17 h.
Qu’il s’agisse de la navette Express ou Manéo Proximité, la
réservation est impérative au plus tard la veille du départ
à 16 h par téléphone au 0 800 150 050 (appel gratuit d’un
poste fixe). Les deux véhicules sont adaptés aux fauteuils
roulants.
www.transports.manche.fr
HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012
-11
Beaumont-Hague, bourg impérial
Seul bourg de la Manche fondé sous l’Empire, en
1803, Beaumont-Hague explore son passé dans
un document riche en photos d’archives et en
informations. Devenu canton sous la Révolution,
doté d’un marché en 1803, Beaumont-Hague
propose une découverte de son histoire.
Transport : aide du CIAS
aux étudiants et apprentis
Le Centre intercommunal d’action sociale (CIAS)
attribue une aide financière aux jeunes de 16 à
26 ans domiciliés sur le territoire de la CCH qui
poursuivent des études supérieures, un apprentissage ou une formation qualifiante en dispositif
d’insertion ou d’orientation. Cette aide est attribuée sous condition de ressources (résultat de
moins de 12 000 euros pour le calcul suivant :
Revenu fiscal de référence divisé par le nombre
de parts. Pour faire la demande, les pièces
suivantes sont nécessaires : certificat de scolarité
ou contrat d’apprentissage ou attestation de
formation, dernier avis d’imposition, justificatif du
domicile dans le canton, livret de famille, déclaration sur l’honneur selon laquelle l’étudiant ne
perçoit pas de revenus supérieurs aux deux tiers
du SMIC et relevé d’identité bancaire.
Renseignements : Lydie Lebacheley au CIAS
Téléphone : 02 33 01 83 90
HISTOIRES DE LA HAGUE
© Photos de la page 12 avec l’aimable autorisation de Christian Malon - Éd. OREP
EMMANUELLE GOSSELIN MURMURE
À L’OREILLE DES CHEVAUX
E
lle court, elle court, Emmanuelle.
Elle avance d’un grand pas
décidé, comme sur les photos de
Christian Malon* qui a saisi sa
détermination et son amour de la terre. La
jeune agricultrice de 33 ans est toujours
sur la brèche, sautant d’une parcelle à
l’autre, sans jamais rien regretter. Cette
vie, elle l’a choisie. Depuis son adolescence, elle a décidé de travailler au cœur
de la nature et au plus près des animaux.
Et tant pis si les vacances sont mission
presque impossible et les jours de relâche
rares, elle retient la liberté de s’organiser
à son gré malgré les lourdes contraintes.
Elle exploite en GAEC avec son frère,
depuis janvier 2011, plus d’une centaine
d’hectares répartis sur six communes. La
majorité des terres est louée mais une
petite partie vient de ses parents. Le frère
et la sœur se partagent la tâche entre troupeau de bovins, surtout des vaches allaitantes, et cultures. Mais la grande passion
d’Emmanuelle, qui la rive à la terre, c’est
avant tout l’élevage de chevaux de saut
d’obstacle, des selle français. Cette année,
pour la première fois, une de ses
pouliches est arrivée 6e sur 37 au concours
régional de Saint-Lô en août dernier et a
été qualifiée pour le concours national en
octobre. Si son amour des chevaux ne
nourrit pas son homme ou plutôt sa
femme en l’occurence, Emmanuelle
espère toutefois développer son activité
d’élevage.
Malgré son emploi du temps surchargé,
cette native de Jobourg se mobilise pour
la réussite de la foire annuelle aux
12-
moutons. Vice-présidente bénévole, elle
tient à contribuer à la perpétuation de ces
fêtes, grands moments de retrouvailles
entre générations. Elle revendique son
attachement à sa commune, aux terres
qui ont appartenu à ses grands-parents,
aux gens de Jobourg. Pourtant, elle a
sillonné le monde, de la Chine au Canada
en passant par les États-Unis, et a décidé
de s’installer dans le plus beau coin de la
terre, le sien, en toute connaissance de
cause.
* Le photographe a exposé au Tourp jusqu’au
30 septembre ses « Portraits de campagne ».
HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012