BORIS VIAN REVIENT DANS LE COTENTIN
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BORIS VIAN REVIENT DANS LE COTENTIN
HAG’TIONS LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE LA HAGUE BORIS VIAN REVIENT DANS LE COTENTIN Exposition au manoir du Tourp à partir du 6 octobre N° 62 - AUTOMNE 2012 « ENJEUX Nous travaillons à garantir l’avenir de notre territoire dans ces domaines fondamentaux que sont la santé, le social ou la culture. « INSUFFLER TOUS LES ATOUTS POUR LE DÉVELOPPEMENT LOCAL ET ÉCONOMIQUE » >>> » Christian Cauvin Vice-président de la CCH en charge de l’action économique. Pourquoi la collectivité a-t-elle décidé de construire une maison médicale ? Maintenir, pérenniser une présence médicale et un service de soins de qualité sur notre territoire est une priorité de la collectivité. La maison médicale, qui va ouvrir ses portes au premier trimestre 2013, nous permet d’envisager sereinement l’avenir sur ce plan. Quatre médecins, un chirurgiendentiste, une infirmière, un kinésithérapeute y seront installés dès le début de l’année prochaine. En outre, une diététicienne, une podologue et un psychologue assureront des permanences. Cette liste n’est pas exclusive : le personnel de santé exerçant déjà sur le territoire est bienvenu. Ce regroupement de compétences médicales et paramédicales renforcera les échanges entre les praticiens au bénéfice des patients. À terme, il autorisera aussi les soignants à harmoniser leurs horaires, voire les remplacements. Un studio est également prévu pour accueillir un médecin HAG’TIONS Une publication de la Communauté de communes de la Hague 8 rue des Tohagues BP 217 - 50442 Beaumont-Hague Cedex 02 33 01 53 33 - [email protected] Site Internet : www.lahague.com Directeur de la publication : Michel Canoville. Rédaction en chef : Grégoire Martin. Enquêtes et rédaction : Fabienne Waks. En couverture : Archives Cohérie Boris Vian-D.R. Photos : Alstom, Archives Cohérie Boris Vian-D.R. D. Daguier-CG50, Le Tourp, Stéphane Deve, EDF-Rémy Artigues, Olivier Flamanc, Christian Malon, Sylvain Manquet, Élodie Sanson, D.R. Conception et réalisation : FAWA. Impression : Le Révérend. Votre magazine est imprimé avec des encres végétales par une entreprise Imprim’Vert. La marque Imprim’Vert garantit la gestion des déchets dangereux dans les filières agréées. Le papier utilisé est certifié PEFC. La certification PEFC garantit que le bois utilisé dans la fabrication du papier provient de forêts gérées durablement. 2- HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012 Bloc-notes de Michel Canoville « La rentrée est contrastée, entre touches de lumière et nuances de gris. Les énergies marines renouvelables (EMR) ont été le thème de la 2e rencontre des industriels de la Hague, en juin dernier. La perspective de création d’une nouvelle filière industrielle est un coin de ciel bleu dans un environnement amorphe. C’est l’assurance de la réindustrialisation du port de Cherbourg-Octeville et de la création de plus d’un millier d’emplois. C’est maintenant qu’il faut se lancer car l’Europe investit actuellement dans les EMR. Cette technologie fait appel à des qualifications et une technicité correspondant à nos savoir-faire et nos offres de formation. Si ces perspectives sont encourageantes, le quotidien est moins souriant. En raison de la diminution de nos ressources, notre budget 2013 est à l’aune de la nouvelle génération de budget de crise. La suppression de la taxe professionnelle et la modification du FPIC (Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales) représentent une purge financière et nous conduisent à partir de 2015 à une capacité d’autofinancement nette (capacité de la collectivité à initier de nouveaux projets en assumant les charges actuelles et passées.) négative. En conséquence, nous allons examiner toutes nos politiques publiques pour corriger le tir. Parallèlement, les collectivités continuent à être mobilisées par la mise en place de la réforme territoriale. Une étude fiscale et financière sera bientôt lancée pour dessiner la faisabilité d’une intercommunalité à l’échelle du Cotentin. Toutefois, je persiste à penser que le seul critère du périmètre n’est pas décisif par rapport aux compétences exercées. Or la réforme territoriale ne s’attache pas aux collectivités aux multiples compétences. Peut-être cette étude prouvera-t-elle aux parlementaires que la loi doit être modifiée. Enfin, je terminerai par une note plus optimiste en évoquant l’ouverture en 2013 d’un pôle de santé clairement identifié. Ainsi, le milieu médical et paramédical se regroupe dans un lieu dédié et aura sans doute à cœur de mutualiser, à terme, ses moyens d’accueil et sa logistique. Cette maison médicale, grâce à sa visibilité, est aussi une chance pour attirer de jeunes praticiens. Jour après jour, nous préparons l’avenir de notre territoire. » remplaçant ou un jeune praticien en voie d’installation. C’est un projet sur lequel nous avons travaillé durant quatre ans car il était nécessaire de prendre notre temps et de dessiner une configuration qui recueille l’assentiment des différents acteurs de la santé. Le souci des élus est avant tout que nos concitoyens disposent de soins de qualité sur place et que les praticiens exercent dans d’excellentes conditions. Bien sûr, nous sommes conscients que certains approchent de l’âge de la retraite : cette maison médicale est aussi un atout pour attirer de nouvelles générations de soignants. Quel est le point commun entre les différents équipements qui vont prendre vie dans les prochains mois ? Qu’il s’agisse de la Maison des services publics, en cours d’ouverture, ou de la future maison médicale, nous proposons deux pôles très structurés au service de la population. Sans oublier le troisième équipement dévolu à la culture. À chaque fois, nous nous efforçons de créer les meilleures conditions pour assurer un réel développement local et garantir l’avenir de notre territoire dans ces domaines fondamentaux que sont la santé, le social ou la culture. Enfin, la prochaine installation de la fibre optique constituera un autre atout de taille pour accélérer ce développement. Quelles sont les conséquences de l’arrivée de la fibre optique ? Bientôt, les habitants bénéficieront du haut débit Internet, recevront la télévision dans des conditions optimales et pourront souscrire des abonnements groupés télévision, Internet et téléphone (triple play). Les épisodes d’écran noir comme le vivent de nombreux habitants ne se reproduiront plus. Mais la garantie de meilleures conditions de réception en zone rurale n’est pas le seul avantage : en raison du choix de la fibre 100 Méga, chacun aura la possibilité d’accéder à de nouveaux usages et services, telle que la domotique, sécuriser le maintien à domicile, le télétravail, en matière de paiement sécurisé mais aussi l’école, la culture et bien d’autres domaines. HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012 -3 En effet, la CCH a voté, le 29 juin dernier, la décision d’amener la fibre optique jusqu’à l’abonné. La coopération avec Manche Numérique se traduit par un plan de financement exemplaire : sur une facture globale de 11,8 M d’euros, le territoire dépensera 2,55 M d’euros pour son équipement. L’appel d’offres sera lancé au premier semestre 2013. Ce choix permet de nous projeter dans des usages d’avenir. Nous ne cherchons pas à créer une nouvelle Silicon Valley mais à insuffler tous les atouts pour le développement local et économique. D’ailleurs, c’est ce que nous avons fait lorsque nous avions parié sur les zones d’activités voici quelques années. Nous devons aujourd’hui refuser les demandes car elles sont pleines. La fibre est un nouveau pari, qui va multiplier les ouvertures sur le monde. Car je reste persuadé que nous ne faisons pas notre bonheur en restant seuls mais aussi par les échanges et le partenariat. Demain avec la fibre optique L e raccordement à la fibre optique 100 Méga donne non seulement une nouvelle dimension aux loisirs mais ouvre également de nouveaux horizons pour le travail et la vie quotidienne. Cette technologie autorise un accès rapide à Internet et permettra le télétravail (échange instantané de documents, organisation de visioconférences…). Elle facilitera la vie quotidienne grâce aux multiples possibilités de la domotique : régler son chauffage ou son éclairage à distance, commander les alarmes ou encore bénéficier d’une téléassistance. DOSSIER Vue aérienne de Goury à proximité du Raz-Blanchard. L’ÉNERGIE QUI VIENT DE LA MER L Vue aérienne du port de Cherbourg-Octeville © Stéphane Deve. es énergies marines renouvelables (EMR) sont au cœur de l’actualité régionale et territoriale. Elles apparaissent comme les prémices d’une nouvelle aventure industrielle. >> Que sont les énergies marines renouvelables ? >> Quels sont les enjeux pour la Basse-Normandie et le territoire ? >> Pourquoi le Raz-Blanchard est-il le lieu naturel de l’énergie hydrolienne ? Des réponses sous forme de lexique, enrichi des commentaires de Christian Cauvin, vice-président de la Hague, et du préfet Jean-Pierre Laflaquière, qui a occupé le poste de délégué aux énergies marines renouvelables pour le compte du Conseil régional, du département et de la CUC. Car les collectivités se mobilisent pour que les EMR riment naturellement avec Basse-Normandie. 4- HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012 DOSSIER L’ÉNERGIE QUI VIENT DE LA MER Éolienne Héliade 150 (Saint-Nazaire) © D. Daguier-CG50. B.a.-ba des énergies marines renouvelables (EMR) L e vocable d’énergies marines renouvelables regroupe de nombreuses technologies permettant de tirer l’énergie des mers. Les plus prometteuses actuellement sont les éoliennes offshore et les hydroliennes. Citons également les énergies thermique, osmotique*, marémotrice (usine de la Rance) ou encore la biomasse marine**. L’énergie éolienne offshore est produite grâce aux vents. L’énergie hydrolienne est produite à partir des courants. L’hydrolienne est en fait la turbine qui transforme l’énergie des courants en électricité. Les EMR affichent un triple objectif : produire une électricité à un coût maîtrisé, développer une nouvelle filière industrielle et respecter l’environnement maritime. Hydrolienne Beluga - © Alstom. Test en mer d’une hydrolienne - © Alstom. * L’énergie osmotique exploite le gradient de salinité entre eau de mer et eau douce dans les estuaires des grands fleuves ou les fjords. ** La biomasse marine utilise les algues pour produire du bioéthanol et du méthane. HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012 -5 Immersion de l'hydrolienne l'Arcouëst, au large de Paimpol-Bréhat. © EDF-Rémy Artiges. DOSSIER L’ÉNERGIE QUI VIENT DE LA MER Basse-Normandie et EMR Éolienne Héliade 150 (Saint-Nazaire) © D. Daguier-CG50. Le consortium EDF énergies nouvellesAlstom a remporté l’appel d’offres pour la construction de trois champs d’éoliennes offshore en France, implantées à SaintNazaire, Courseulles-sur-Mer et Fécamp. Si l’arrivée des éoliennes n’est pas prévue au large du Cotentin, les fabrications seront réalisées à Saint-Nazaire et à Cherbourg-Octeville pour les pales (envergure de 73 mètres) et les mâts (123 mètres de hauteur). À la suite d’un appel d’offres européen, des hydroliennes pourraient être mises en service dès 2016 dans le Raz-Blanchard, un des plus importants gisements d’énergie au monde. La DCNS a déjà lancé une étude de faisabilité technique sur l’installation d’une centrale pilote. Les hydroliennes seraient également construites à Cherbourg-Octeville. Cherbourg-Octeville Le port de Cherbourg-Octeville devrait devenir un acteur majeur des EMR dans les dix ans à venir, regroupant les activités liées à l’éolien offshore (en parallèle à Saint-Nazaire) et à l’hydrolien. Avec la juxtaposition de ces deux filières sur le port de Cherbourg-Octeville, la région va prendre une place prépondérante à l’horizon 2020 sur le marché national. 6- Selon Jean-Pierre Laflaquière : « L’hydrolien, c’est notre pépite, car nous deviendrons le pôle de conception, de production, de maintenance et de formation dans ce domaine. Quand l’appel d’offres sera lancé, on peut tabler sur au moins trois compétiteurs qui s’implanteront à Cherbourg-Octeville. Toute une série d’actions sont menées pour que les acteurs puissent s’installer dans les meilleures conditions dès le résultat de l’appel d’offres connu. Le nombre d’emplois lié à l’hydrolien devrait être supérieur à celui lié à l’éolien. Ses retombées permettront une diversification industrielle. » Filière industrielle Une nouvelle filière industrielle est en voie de création. Cherbourg-Octeville et toute la Basse-Normandie sont concernées. « Nous avons l’opportunité de créer une filière équivalente à celle du nucléaire et de devenir un territoire exemplaire du “mix énergétique”. Il faut y aller et s’en donner les moyens si on veut construire une nouvelle industrie française qui compte à l’international », explique Jean-Pierre Laflaquière. De son côté, Christian Cauvin précise : « Notre collectivité a un rôle à jouer en tant qu’acteur solidaire du développement économique local. Nous ne pouvons que nous intéresser à cette filière car des travailleurs de notre territoire seront HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012 appelés à s’investir dans ce domaine. Nous sommes d’autant plus concernés que nos entreprises sont nombreuses à disposer de compétences et de savoirfaire acquis sur les différents grands chantiers. La Hague ne veut pas rester dans le wagon de queue mais entend bien participer à cette nouvelle filière qui rejoint un secteur que nous connaissons parfaitement, celui de la production d’électricité. Nous devons anticiper quels seront les emplois potentiels d’ici deux à trois ans afin que l’appareil de formation et d’orientation puisse se préparer et s’adapter. Les choses avancent, car l’appel d’offres pour l’extension du terrain portuaire a été publié. Les instances régionales travaillent main dans la main et nous devons faire de même : le Syndicat mixte du Cotentin pour l’extension des zones d’activités, la MEF pour préparer le référentiel de formation, la CCI pour la zone portuaire. C’est une chance de sortir de la mono-industrie et d’accentuer la diversification du territoire. Dans le même temps, la construction navale doit se développer, l’agro-alimentaire se renforcer, la pêche continuer et le tourisme s’étendre. Toutefois, il faut rester vigilant car une activité nouvelle ne doit pas apporter des turbulences, mettre en péril des zones de pêche, de navigation ou abîmer des beaux paysages. Nous devons une information fiable aux citoyens car il est impossible d’investir sans lien avec les préoccupations de notre territoire.» Héliade 150 C’est le petit nom de l’éolienne offshore qui sera construite par Alstom à Cherbourg-Octeville et à Saint-Nazaire. D’une puissance de 6 MW, elle pourra alimenter l’équivalent de 5 000 foyers. Sa nacelle pèse plus de 400 tonnes et intègre 2 000 composants. Éolienne Héliade 150 (Saint-Nazaire) © D. Daguier-CG50. Information On ne lance pas de grand projet sans concertation ni acceptation des différents publics. C’est pourquoi la région, le département et la CUC ont choisi d’informer sur les EMR bien en amont de leur implantation. Car, même si le projet est très porteur pour l’avenir, un certain scepticisme peut se faire jour en raison des déconvenues précédentes (fastship, terminal charbonnier). « Nous devons faire comprendre que les EMR constituent une opportunité exceptionnelle et une création de richesse pour tous. Comme toute nouvelle activité, les EMR peuvent être susceptibles de modifier certaines pratiques professionnelles. Si des aspects négatifs existent, ils doivent être étudiés en concertation avec les personnes des secteurs concernés. Dans le cas de la pêche, elle devrait être peu influencée par l’hydrolien car le RazBlanchard n’est pas une zone de pêche importante justement en raison de ses forts courants », remarque Jean-Pierre Laflaquière. Ce souci de sensibiliser en amont a également guidé l’organisation de la 2e rencontre des industriels de la Hague le 27 juin dernier au planétarium Ludiver. DOSSIER L’ÉNERGIE QUI VIENT DE LA MER Municipalité d’Auderville « Nous attendons les hydroliennes de pied ferme et sans aucune réticence. Le conseil municipal a voté à l’unanimité pour l’acceptation de l’étude d’implantation face à Goury. À Auderville, on connaît le Raz-Blanchard, sa force et nous savons qu’il représente un gigantesque potentiel d’énergie. Je suis un ancien de la marine marchande, proche de la nature et je suis favorable aux énergies renouvelables. En plus, les hydroliennes permettront de mieux faire connaître le Raz-Blanchard et Auderville. Nous avons une carte à jouer, une carte naturelle car nous sommes tournés vers la mer. De plus, les hydroliennes ne se voient pas et nous n’avons pas à craindre qu’elles masquent notre paysage », déclare Alain Dixneuf, maire d’Auderville. HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012 -7 Le phare de Goury face au Raz-Blanchard. Pièces mécaniques DOSSIER L’ÉNERGIE QUI VIENT DE LA MER « Tout le Cotentin va gagner avec l’implantation de cette filière, et les entreprises de la Hague sont bien placées notamment pour le pré-câblage. Nous avons tout intérêt à nous positionner pour les pièces mécaniques. Mais il faut avoir envie d’y aller et certains se montrent un peu frileux. Nous devons former le personnel pour participer à cette nouvelle filière qui devrait bouleverser notre paysage industriel », assure Gilles Lecomte, de Hag’tech, pilote du groupe de travail EMR à la CCI. Raz-Blanchard Christian Cauvin et une partie des intervenants lors de la réunion des industriels de la Hague. Il est très convoité : le Raz-Blanchard représente une grande partie du potentiel hydrolien de France. Cette mine d’or bleue recèle un des plus forts courants maritimes au monde. « Les humeurs du Raz-Blanchard font partie de notre quotidien », relève Christian Cauvin, mariant volonté industrielle et poésie. encontre R des industriels de la Hague Sujet d’actualité par excellence, les EMR étaient au programme de la 2e rencontre des industriels de la Hague, organisée par Christian Cauvin en juin dernier au planétarium. Devant une salle comble, les différents intervenants ont fait le point sur les perspectives industrielles, économiques, sociales, que pourraient apporter les EMR. Gérard Facq d’EDF a rappelé qu’il y avait autant de gisement d’énergie dans la mer que ce que l’on consomme actuellement et détaillé les perspectives de la technologie hydrolienne. Le représentant de la DCNS, Xavier Blais, a précisé que 500 à 1 000 emplois locaux pérennes découleraient de la création d’une usine de fabrication d’hydroliennes sur le port de Cherbourg-Octeville. Les retombées industrielles de la fabrication des éoliennes à Cherbourg-Octeville ont également été détaillées avec une mise en service prévue en 2018. Une filière complète est sur le point de s’implanter dans le Cotentin, a martelé Jacques Trouillet, de la CCI, qui a identifié 140 entreprises concernées (construction navale, construction métallique, électronique et électricité, énergie, ingénierie, transport maritime) dans le Cotentin dont 25 % sur le territoire de la Hague. Sur la question des emplois, Anne-Claire Perrot, de la MEF, a 8- indiqué les axes de travail pour repérer les métiers concernés, sensibiliser les jeunes et les personnes en reconversion, cartographier et adapter l’offre de formation. L’objectif étant de donner envie aux jeunes de se diriger vers les métiers ouverts par cette filière, a expliqué un des participants. Les différentes formations secondaires et universitaires de la région ont également été abordées. Le sous-préfet, Yves Husson, a conclu cette réunion en explicitant les enjeux nationaux et locaux des EMR qui contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à assurer l’indépendance énergétique. Il a souligné qu’il fallait poursuivre la mobilisation, car il est hors de question d’échouer, que tout le monde était du même côté et que le combat continue pour la faisabilité juridique, financière et sociale. Normandy West Marine Energy Cette société publique locale créée en mars par le conseil régional, le département et la CUC est l’outil des collectivités pour la stratégie et la coordination. C’est aussi désormais une marque qui porte à travers le monde les ambitions en énergies marines renouvelables de la Basse-Normandie. HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012 UNE JOURNÉE AVEC... FLORIANE ANGERVALOGNES Directrice du Tourp D’UNE EXPOSITION À L’AUTRE C et été, elle navigue entre les magnifiques portraits de campagne de Christian Malon, les vaches facétieuses de VanLuc et les années de jeunesse de Boris Vian. Floriane Anger-Valognes orchestre, avec son équipe de six personnes, les expositions et animations qui rythment la vie du manoir du Tourp qu’elle dirige depuis trois ans. Si cet espace culturel est dédié au territoire, il ne se replie pas sur la Hague et explore des thèmes liés au Cotentin et à la Normandie. Pas de culture sans ouverture, revendique Floriane Angers-Valognes, diplômée de sociologie qui a consacré son mémoire à l’insertion par la culture. Elle a contribué au manoir du Tourp avant même sa naissance. Alors à l’office de tourisme comme gardienne de la mémoire vivante, elle a collecté dès 1998 des témoignages pour constituer une banque d’archives sonores. Ces dernières ont alimenté l’exposition permanente du manoir. Autant dire qu’elle connaît la maison par cœur sans jamais s’en lasser car, à chaque exposition, le manoir du Tourp change de visage. « Nous avions proposé à Christian Malon d’exposer ici car nous connaissions ses photos. Nous avions envie de proposer au public un événement autour de la ruralité, sans rester cantonné au passé. Dans cette idée, il a complété son travail par une série de photos en couleur de jeunes agriculteurs de la Hague. C’est lui qui a suggéré la touche ludique des vaches de VanLuc. Une exposition se construit dans un dialogue permanent avec l’artiste et notre boulot est de nous décarcasser pour mettre son travail en valeur. » Les périodes de préparation des expositions sont les plus intenses avec leur lot d’imprévus et d’angoisses comme une livraison retardée ou des photos qui se décrochent la veille du vernissage. C’est aussi une course contre la montre car le battement entre la fin d’une exposition et le vernissage de la suivante est parfois inférieur à une semaine. L’équipe est alors en bleu de travail sur le pont, voire sur l’échafaudage, maniant le pinceau ou la perceuse. Chacun s’active à fixer le décor, arrimer les affiches ou placer les œuvres dans les salles. Le compte à rebours a déjà commencé pour l’exposition dédiée aux années de jeunesse de Boris Vian, intitulée D’où viens-tu Boris ? Dès le 6 octobre, les visiteurs découvriront dans la cour du manoir du Tourp des photos inédites de la famille Vian qui possédait un chalet de vacances à Landemer. À l’intérieur, films, vidéos, archives sonores raviront les passionnés de ce touche à tout de génie. « Lors de l’ouverture du manoir du Tourp, seul l’accrochage était réalisé en interne. Maintenant, nous prenons en charge toutes les étapes. C’est à la fois une économie mais aussi une plus grande responsabilisation de l’équipe. Nous avons toujours été prêts à temps en faisant mieux à chaque fois. » Lorsque l’exposition est ouverte au public, les journées de Floriane Anger-Valognes retrouvent un rythme plus apaisé. Elle prend contact avec différents artistes, prépare la prochaine exposition et se concentre sur la gestion qui relève parfois du casse-tête. En effet, les achats du manoir du Tourp ne rentrent pas facilement dans les cases des marchés publics de collectivité, notamment HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012 -9 quand le manoir doit acquérir du matériel de boulangerie à l’ancienne, des pigments pour art pariétal ou de la terre pour poterie. Un matériel indispensable pour les activités d’animation qui se déroulent les mercredis et durant les vacances scolaires et rencontrent de plus en plus de succès. Outre les expositions et animations, Floriane Anger-Valognes prépare deux chantiers de taille, celui du réaménagement du manoir et celui de la refonte de l’exposition permanente. En 2014, le Tourp offrira une nouvelle physionomie aux visiteurs et une exposition permanente rénovée dans un esprit d’accessibilité. Objectif : étonner les visiteurs, les surprendre, les faire revenir et conquérir un nouveau public qui n’a pas encore eu la chance de découvrir le manoir. BRÈVES Boris Vian revient dans le Cotentin Archives Cohérie Boris Vian - D.R. Le jeune Boris Vian passait ses vacances dans un chalet à Landemer. Le Manoir du Tourp fait résonner les pas et les voix multiples du bel ingénieur, inoubliable écrivain-musicienauteur et interprète de chansons. Ses années de jeunesse, entre Ville d’Avray et Landemer, sont particulièrement revisitées grâce à des documents familiaux inédits. >> Du 6 octobre au 23 décembre, Boris Vian est de retour grâce à une exposition intitulée D’où viens-tu Boris ? rassemblant des documents d’archives rares sur ses multiples talents. Des bornes d’écoute permettront d’écouter ses chansons dont de nombreuses sont devenues culte (La complainte du progrès, Le Déserteur, Fais-moi mal Johnny…). Enfin, trois « objets interloquants » du sculpteur Azerthiope feront des clins d’œil dans différents lieux du manoir. De nombreuses animations sont prévues autour de cet événement dont deux concerts de la chorale Amavada. >> Le dimanche 21 octobre, est organisée une visite commentée de l’exposition par Nicole Bertolt, représentante de la Cohérie (réunion juridique de tous ayants-droits gérant l’œuvre de Boris Vian). >> Le jeudi 1er novembre, aura lieu une visite animée de l’exposition de 15 h à 17 h en continu. >> Durant les vacances de la Toussaint, une immersion Vian-Prévert est proposée aux enfants de 8 à 12 ans qui créeront leur propre livre lors des ateliers d’écriture « à la façon de Boris Vian » au manoir du Tourp et lors des ateliers collages « à la façon de Jacques Prévert » à la maison Jacques-Prévert. Le livre sera remis à leurs auteurs le 11 novembre au manoir du Tourp. Enfin, des ateliers sont proposés à partir de six ans. Renseignements sur l’exposition et les ateliers : www.letourp.com Catalogue aux éditions du Cherche-Midi : D’où viens-tu Boris Vian ? de Ville d’Avray à Landemer par Nicole Bertolt, 30 euros. 10- HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012 En avant la musique ! Compagnie Ucorne © B. M. Palazon Éric Toulis © Stéphane Kovalssky et Florence Levillain L’Odyssée de Rick le Cube © Merlin Duchiron Après un départ en fanfare avec la randonnée chantée de La Loure et le spectacle des Dénicheurs mi-septembre, la saison culturelle reprend sa vitesse de croisière. Le 12 octobre, Concertino en si pour les plus jeunes avec les deux chanteurs-musiciens de compagnie Mélimalo au rythme de musiques traditionnelles détournées, de jazz, de zouk, de funk et de groove…. Place à L’Homme de rien, le 9 novembre. Présenté par la Compagnie Le troupeau dans le crâne, ce one mime show d’Emilien Gobard tend son fil entre danse, théâtre et mime. En écho à l’exposition du Tourp, la compagnie Ucorne entonne Et Vian dans les dents, le 16 novembre. Ce spectacle musical, créé par Brigitte Guedj, redonne vie et corps aux chansons de l’artiste. Commence le 12 décembre L’Odyssée de Rick le Cube, un ciné-concert du Duo Sati. Avec ce road-movie sur un œuf cubique en quête d’identité, les deux artistes offrent au public, et particulièrement aux plus jeunes, un moment ludique dans une contrée imaginaire et colorée. Le théâtre musical ouvre l’année, le 13 janvier, sous l’égide de la compagnie Les Palétuviers qui présente Mon pantalon est décousu, destiné à tous les publics. Mémoire, histoire et chansons composent une soirée passionnante avec une découverte du répertoire fredonné entre les années 1930 et 1950. Éric Toulis fait son show le 19 janvier au gré de musiques, de sketches et de parodie. Humour, émotion et talent sont au programme. BRÈVES Les fins du monde à Ludiver Jusqu’au 30 décembre, l’exposition 2012 Les Fins du monde est à découvrir à Ludiver. Calendrier Maya annonçant la fin d’un cycle le 21 décembre prochain, rumeurs de collision entre la Terre et des planètes ou des astéroïdes… autant de prédictions contredites par des observations astronomiques. Le planétarium revient sur ces nombreuses annonces apocalyptiques et éclaircit certains phénomènes astronomiques, prouvant que la Terre a encore de beaux jours devant elle. Une exposition ludique, notamment avec la projection tous les jours de la série Les Shadoks et le Big Blank et les rencontres théâtralisées Il était une fois… les fins du monde. Cet événement est proposé les dimanches après-midi 21 octobre, 4 novembre et 16 décembre avec la compagnie À fleur de mots et Action Plus Cotentin. Renseignements : www.ludiver.com Renseignements et réservations : www.lahague.com — 02 33 01 93 75. L’homme de rien © C. Aquilina La boutique emploi à la Maison des services publics Pour toutes questions relatives à l’emploi, rendez-vous à la boutique emploi, un lieu d’accueil et d’information. Elle met à disposition les outils nécessaires à la recherche d’emploi ou de formation : matériel informatique, documentation, journaux… Elle s’adresse à un public varié (demandeurs d’emploi inscrits ou non à Pôle-Emploi, salariés, créateurs potentiels d’activités, étudiants, stagiaires de la formation professionnelle, chefs d’entreprise…) aux demandes diverses : accéder aux opportunités d’emploi, trouver un stage, rechercher une formation, engager un projet de création d’entreprise, connaître les métiers du territoire créateurs d’emploi… Des ateliers gratuits seront également organisés, notamment sur les thèmes suivants : « Faire un CV et écrire une lettre de motivation », « Préparer son entretien d’embauche », « La mobilité », « L’intérim », « Les métiers de l’industrie ». Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 17 h (16 h 30 le vendredi). Renseignement sur le programme des ateliers à l’accueil de la Maison des services publics ou au 02 33 01 83 90. À vos cartables Près de 1 300 enfants ont pris le chemin de 16 écoles (dont 4 RPI) le 4 septembre dernier. Si deux classes ont été supprimées, une maternelle à Vasteville et une élémentaire à Urville-Nacqueville, la quatrième classe de Gréville-Hague a été maintenue, à la grande satisfaction des parents et des élus. La grande majorité des écoliers sont inscrits à la restauration scolaire (1 013) et 650 à l’accueil périscolaire. Transport en commun : Manéo se multiplie La proximité, c’est le maître mot du programme de transport collectif depuis septembre 2012. En effet, Manéo se diversifie et propose de nouveaux services. La navette Manéo Express effectue chaque jour de la semaine un aller-retour des différentes communes de la Hague (départ devant les mairies) jusqu’à Cherbourg-Octeville (arrivée à 7 h 45 et départ à 18 h 15 de l’autogare). À l’initiative de la CCH et en partenariat avec le Conseil général, une autre rotation est organisée par Manéo Proximité le mercredi et le samedi vers la polyclinique, l’autogare et l’hôpital de Cherbourg-Octeville. Les départs sont fixés en début d’après-midi (à domicile) et les retours à partir de 17 h. Qu’il s’agisse de la navette Express ou Manéo Proximité, la réservation est impérative au plus tard la veille du départ à 16 h par téléphone au 0 800 150 050 (appel gratuit d’un poste fixe). Les deux véhicules sont adaptés aux fauteuils roulants. www.transports.manche.fr HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012 -11 Beaumont-Hague, bourg impérial Seul bourg de la Manche fondé sous l’Empire, en 1803, Beaumont-Hague explore son passé dans un document riche en photos d’archives et en informations. Devenu canton sous la Révolution, doté d’un marché en 1803, Beaumont-Hague propose une découverte de son histoire. Transport : aide du CIAS aux étudiants et apprentis Le Centre intercommunal d’action sociale (CIAS) attribue une aide financière aux jeunes de 16 à 26 ans domiciliés sur le territoire de la CCH qui poursuivent des études supérieures, un apprentissage ou une formation qualifiante en dispositif d’insertion ou d’orientation. Cette aide est attribuée sous condition de ressources (résultat de moins de 12 000 euros pour le calcul suivant : Revenu fiscal de référence divisé par le nombre de parts. Pour faire la demande, les pièces suivantes sont nécessaires : certificat de scolarité ou contrat d’apprentissage ou attestation de formation, dernier avis d’imposition, justificatif du domicile dans le canton, livret de famille, déclaration sur l’honneur selon laquelle l’étudiant ne perçoit pas de revenus supérieurs aux deux tiers du SMIC et relevé d’identité bancaire. Renseignements : Lydie Lebacheley au CIAS Téléphone : 02 33 01 83 90 HISTOIRES DE LA HAGUE © Photos de la page 12 avec l’aimable autorisation de Christian Malon - Éd. OREP EMMANUELLE GOSSELIN MURMURE À L’OREILLE DES CHEVAUX E lle court, elle court, Emmanuelle. Elle avance d’un grand pas décidé, comme sur les photos de Christian Malon* qui a saisi sa détermination et son amour de la terre. La jeune agricultrice de 33 ans est toujours sur la brèche, sautant d’une parcelle à l’autre, sans jamais rien regretter. Cette vie, elle l’a choisie. Depuis son adolescence, elle a décidé de travailler au cœur de la nature et au plus près des animaux. Et tant pis si les vacances sont mission presque impossible et les jours de relâche rares, elle retient la liberté de s’organiser à son gré malgré les lourdes contraintes. Elle exploite en GAEC avec son frère, depuis janvier 2011, plus d’une centaine d’hectares répartis sur six communes. La majorité des terres est louée mais une petite partie vient de ses parents. Le frère et la sœur se partagent la tâche entre troupeau de bovins, surtout des vaches allaitantes, et cultures. Mais la grande passion d’Emmanuelle, qui la rive à la terre, c’est avant tout l’élevage de chevaux de saut d’obstacle, des selle français. Cette année, pour la première fois, une de ses pouliches est arrivée 6e sur 37 au concours régional de Saint-Lô en août dernier et a été qualifiée pour le concours national en octobre. Si son amour des chevaux ne nourrit pas son homme ou plutôt sa femme en l’occurence, Emmanuelle espère toutefois développer son activité d’élevage. Malgré son emploi du temps surchargé, cette native de Jobourg se mobilise pour la réussite de la foire annuelle aux 12- moutons. Vice-présidente bénévole, elle tient à contribuer à la perpétuation de ces fêtes, grands moments de retrouvailles entre générations. Elle revendique son attachement à sa commune, aux terres qui ont appartenu à ses grands-parents, aux gens de Jobourg. Pourtant, elle a sillonné le monde, de la Chine au Canada en passant par les États-Unis, et a décidé de s’installer dans le plus beau coin de la terre, le sien, en toute connaissance de cause. * Le photographe a exposé au Tourp jusqu’au 30 septembre ses « Portraits de campagne ». HAG’TIONS N° 62 - SEPTEMBRE- OCTOBRE- NOVEMBRE 2012