Est Républicain

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Est Républicain
L’ E S T R É P U B L I C A I N | L U N D I 2 7 J U I N 2 0 1 6
SPECIALE ! Rencontres et Racines
# La régionale de l’étape qui invite (pour rire évidemment) « à
fracasser sa gamine » : « on ne chante pas ça dans les Vosges… »
# Les supporters ont dégoté un écran sur le site. Grosse tension au moment du penalty contre la France.
Ballon d’or pour les artistes
E
xclusivement des
bonnes et même
d’excellentes notes
ce dimanche sur le
site ensoleillé du
festival. Revue de détails
parmi les huit groupes en
piste.
Elle crache
des gauloiseries
# Reines du disco ?
Le très bon cru 2016
Festivaliers : le record au moins égalé
Qui l’eut cru ? Le cru 2016 du
festival des cultures et
musiques du monde
d’Audincourt se révèle
excellent en termes musicaux,
évidemment, mais surtout de
fréquentation. Ce dimanche
en fin d’après-midi,
l’organisateur, Jean-Luc
Morin, estimait ainsi qu’a
minima la 27e édition
atteindrait le chiffre record de
l’an passé : à savoir plus de
39.000 entrées. La première
soirée, de vendredi, a battu
toutes les espérances, avec
plus de 9.500 festivaliers.
Miraculeusement épargné par
l’orage -à part quelques
stands qui ont pris l’eau et des
avant-scènes un brin
boueuses-, le festival a
accueilli le samedi, et malgré
quelques averses, 13.000
personnes. Ni le temps mitigé,
ni la concurrence du foot -ce
dimanche, on entendait les
hourras aux buts français sur
le site !-, ni même
l’augmentation des prix (qui a,
au contraire, incité les
festivaliers à se ruer sur les
Pass 3 jours) n’ont donc au
final freiné la fréquentation.
La 28e édition, qui sera la
dernière à la programmation
de Jean-Luc Morin, devrait se
poursuivre sur ces mêmes
rails. Avec un village aux
couleurs du monde, une
vingtaine de groupes ou
d’artistes se partageant les
scènes et l’accueil d’un public
qui rassemble toutes les
générations. Une chose sera à
améliorer en priorité (outre la
fluidité des entrées) : la place
au camping, qui plus est cette
année totalement inondé. Vu
le succès du rendez-vous
audincourtois, les 2.500
emplacements des Pouges n’y
suffisent pas.
# La Grande Sophie a voulu repartir pour son trajet de retour en bus
vers Paris avec la voix des festivaliers d’Audincourt en tête. Un
autre genre de voyage pour la chanteuse d’Hanoï.
…et des pleines bouches
de mots crus. C’est l’hilarante Maggy Bolle bien sûr !
L’auteur-compositeur interprète bisontine et décalée a
ouvert la dernière journée
de festival et a mis d’emblée
le feu à la scène B, avec son
« bon petit gars », qui l’emmerde toute la journée mais
qui est « monté comme
Rocco », avec sa reprise de
« Dès que le vent soufflera »
de Renaud - « d’habitude je
ne fais pas les chanteurs
morts mais bon… »- et sa
connasse de voisine. « Pour
les gens qui ne nous connaissent pas, on n’est pas
belges », hurle-t-elle pour
se présenter avec son guitariste. Vu l’accent, y avait
aucun doute !
L’hymne aux fainéants
Lors de la balance, Vincent, le chanteur compositeur des Zoufris Maracas avait
donné le ton en sifflotant
pour se chauffer « Bourgeois
tu crèveras avant moi, ton
pontage coronarien te sauvera pas ! »…Voilà qui met
déjà dans l’ambiance et l’esprit du groupe, aux âpres paroles très militantes et à la
musique (géniale !) ô combien entraînante, relevée
par les cuivres. « Réveillezvous ! » chante à une foule
déjà conquise Vincent, teeshirt rouge, pieds nus (comme la plupart des autres musiciens) sur scène. « On va
tous crever, on peut bien rêver ! ». Mais le top c’est
quand il entonne « l’hymne
à la fainéantise » qui a con-
# La création (locale) Wicked Sounds (méchants sons) met en scène dans un set détonant le groupe soul The Buttshakers et les enfants et
adultes du conservatoire du pays de Montbéliard autour de neuf précédents morceaux de la formation mais aussi des reprises d’Etta James.
Seconde représentation ici après le Moloco. On a vu les parents des jeunes trompettistes verser une larme d’émotion…
tribué il y a quelques années
à faire connaître Zoufris
Maracas : « Je veux pas travailler debout ». Ni assis, ni à
genoux, ni du tout : attention, c’est contagieux !
Un pour tous,
tous à la Rue !
Quasi chez eux au festival,
La Rue Kétanou : le groupe s’y
est déjà produit il y a cinq
ans. Que ça fait du bien de le
retrouver, même sans Olivier, le guitariste et percussionniste, qui vient d’être
opéré. Sur la scène, où bondissent d’entrée ses deux
acolytes, Mourad et Florent,
il est remplacé par le percussionniste à l’allure de
Bouddha (rapport à la coiffure) de Tryo. Les échanges
et le partage, ça connaît le
groupe : un peu avant son
propre set, Mourad est venu
chanter l’hymne des fainéants avec les Zoufris. Les
rythmes endiablés, les notes
folks reggae et pop s’entremêlent ici, pendant que le
public sautille et pogote.
Tous les festivaliers sont
d’accord avec la devise
chantée de la Rue : « Tous
pour un mot, un mot pour
tous ! »
Les histoires de Sophie
Comme nous tous -à la diférence près qu’elle le chante merveilleusement bienelle a rêvé, un jour dans sa
vie, d’être quelqu’un d’autre.
Alors, ce dimanche soir, à
Audincourt, de blanc vêtue,
armée de sa seule guitare
(furieusement électrique
quand même) et sa superbe
voix, La Grande Sophie est
tour à tour Maria Yudina, le
Grand Jacques (Higelin),
une fleur ou encore un poisson. Elle entraîne le public
dans ses histoires, nos histoires (titre de son dernier
album). Et même dans son
vaisseau spatial. Direction
Hanoï. Un magnifique voyage sans quitter les rives du
Doubs.
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diaporama sur notre site
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# Même réduite à un duo de chanteurs, la Rue Kétanou ne manque pas de peps ! En ce dimanche, jour où
le festival se fait plus familial, les enfants sont nombreux à sautiller devant la grande scène bondée.
Textes : Sophie DOUGNAC. Photos : Francis REINOSO
# « Bandes de moules » : premier morceau des Zoufris Maracas hurlé à l’unisson par leur nombreux
adeptes. Dénoncer, se révolter n’empêche ni de rigoler, ni de swinguer. Pieds nus ou non.
# Alborosie, samedi soir, à un cheveu de la sainteté ! L’excellent
# Samedi soir, difficile d’accéder, vu la foule, devant les scènes.
reggaeman italien, dont les locks doivent peser plusieurs kilos, a
été accueilli comme un dieu vivant par ses fans. Alléluia !
MTB01 - V1