« Nouamane Lahlou, l`ambassadeur du patrimoine marocain »

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« Nouamane Lahlou, l`ambassadeur du patrimoine marocain »
« Nouamane Lahlou, l’ambassadeur du patrimoine marocain »
C'était lors du Printemps de Chefchaouen. La ville célébrait son idole, celui qui, avec sa
chanson « Chefchaouen ya nouara », sût si bien la chanter. Des milliers de spectateurs étaient
présents. Quand nous avons rencontré Nouamane Lahlou, l'une des premières choses dont il
nous parla, ce fut de cette soirée. Les mois ont passé mais pour l'artiste, l'émotion est là,
encore intacte ; « Cette soirée restera inoubliable à mes yeux. Jamais je n'aurai pu imaginer
qu'un hommage puisse être fait avec autant d'émotion et de partage. Le trac m'a envahi dès la
montée des premières marches sur scène ». Chantre du terroir marocain, il n'est, pour
Nouamane Lahlou plus belle récompense que ces gens du cru qui, à travers sa musique et ses
chansons, vibrent et se reconnaissent.
Une enfance nourrie de livres et de culture
Né en 1965 dans la ville impériale de Fès, Nouamane Lahlou est issu d'une famille
traditionnelle et l'avant-dernier d'une fratrie de huit enfants, tous hautement diplômés. L'enfance
du chanteur s'est écoulée au cœur de la vieille médina. Son père était un homme de lettres, l'un
des premiers professeurs à enseigner le français à Fès. L'environnement dans lequel grandit
Nouamane Lahlou est ainsi baigné de livres et de culture. « Je suis le seul dans la famille à
avoir choisi la musique comme métier. Très strict sur les études, mon père a tenu à ce que, tout
en me consacrant à ma passion, la musique, j'acquiers un solide bagage intellectuel ».
A huit ans, Nouamane débute sa formation musicale au Conservatoire de musique. L'étude de
la musique andalouse lui permet, dès l'âge de douze ans, d'intégrer l'association « Nassaym El
Andalous ». En parallèle, il suit une scolarité normale et décroche son bac en 1983. Celui-ci en
poche, il s'envole vers les USA. Là, pendant un an, il anime le stand marocain de Disney World
à Orlando avant de s'inscrire à l'Université pour poursuivre des études artistiques et continuer
sa formation musicale. Véritable globe-trotter, Nouamane adore voyager. Aux USA, il s'en
donna à cœur joie.
La rencontre décisive avec Mohammed Abdelwahab
En 1987, alors qu'il est en Californie, Nouamane rencontre le maître de la musique classique,
Mohammed Abdelwahab. Une rencontre décisive pour le jeune chanteur. A 26 ans, il
abandonne sa vie américaine pour s'installer dans la capitale égyptienne. Un an plus tard, il est
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le chanteur-compositeur qui, à l'Opéra du Caire, représente le Maroc..
Dès 1993, le jeune artiste commence à collectionner les passages à la télé marocaine, les
conférences de presse et les interviews. Cette année là est aussi celle où Nouamane organise
son retour au bercail pour produire une série de chansons qui vont faire son succès : « Jibal El
Atlas » en duo avec Latifa Raâfat, « Bladi ya Zine el Bouldane » et bien d'autres. Ces chansons
ont la particularité de décrire avec beaucoup de sensibilité, les villes du royaume. Nouamane se
pose comme un fervent ambassadeur du patrimoine culturel marocain. Artiste engagé, il
défend les richesses de son pays. « J'ai toujours été un grand amoureux de la nature et du
patrimoine culturel marocain. Je chante la beauté et les couleurs de villes comme Chefchaouen
ou encore Tafilalet ». Dans ses chansons, Nouamane intégre le folklore musical national avec
des notes de Malhoun, de l'âita, du Gharnati ou de l'Andaloussi.
Du signe Verseau, « un signe de l'air » précise-t-il. Nouamane Lahlou a besoin d'espace et de
grand air. C'est un adepte des randonnées, un féru d'alpinisme et de cyclisme : « Je ne suis
pas de ceux qui aiment les sorties fréquentes au restaurant ou dans les endroits branchés. Bien
que je me sois installé dans la métropole, je m'évade très souvent dans la nature. J'y puise
l''inspiration nécessaire pour composer mes chansons ».
L'homme engagé dans l'action citoyenne
Nouamane travaille sur des registres différents, ce qui lui vaut de toucher un large public. Les
enfants comme les adultes sont sensibles à sa musique d'autant qu'il chante dans les écoles et
dans les crèches. Autre facette de cet artiste, son engagement en tant qu'acteur dans la société
civile. En 2005, Nouamane fonde l'association « Stars citoyennes » dont la mission est de
promouvoir, ce qu'il appelle, « la diplomatie artistique» auprès des enfants. Grâce au soutien
de célébrités marocaines, cette association travaille à développer une âme patriote chez les
plus jeunes. Nouamane Lahlou a ainsi conçu un programme de sensibilisation sur les valeurs
citoyennes au profit des élèves et des étudiants. Il organise très fréquemment des visites dans
les écoles, chante avec les enfants l'hymne national et anime des ateliers artistiques ou des
activités sportives en présence de stars telles que Basser, Rachid El Ouali, ou Mouna Fettou. «
Aujourd'hui, plus qu'en toute autre époque, notre pays a besoin de l'apport de ses enfants. En
tant qu'artistes, nous avons le devoir d'apporter notre pierre à l'édifice national ».
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Nouamane compte à son actif un répertoire de près d'une centaine de chansons qu'il a
composées pour lui-même mais également pour de grands artistes marocains. Son dernier
vidéo clip « Tafilalet », est une compilation de trois nouvelles chansons : « L'eau », « Rahma »
et « Tafilalet ». Le prochain album est sur le point de paraître, pour le plus grand bonheur de
ses fans.
Mouna Lahrach
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