Santé Les pathologies du Cavalier King Charles Et du King Charles

Santé
Ne pas ajouter des années dans leur vie,
mais de la vie à leurs années
Docteur Lansing.
Les pathologies du Cavalier King Charles
Et du King Charles Spaniel.
Introduction.
Avant de continuer ce chapitre, je tiens à préciser que toutes les
races sont affligées de pathologies ou tares héréditaires. Chez l’être
humain, pas moins de 5.000 dégénérescences héréditaires sont recensées, alors que chez le chien, les études actuelles en recensent entre quatre et cinq cents. Les caractères génétiques définis et étudiés
mettent en jeux parfois plusieurs gènes, parfois plusieurs facteurs
polygéniques. Les caractères exprimés ne sont pas toujours le reflet
fidèle du génotype (notions d’hérédité). D’autres facteurs dits
environnementaux tels que l’alimentation ou le mode de vie et ce dés
avant la naissance sont à prendre en compte. On comprend dés lors
que la difficulté pour éradiquer certaines tares génétiques reste extrêmement compliquée, d’autant plus que l’on ne connaît pas dans ses
moindres détails le génome du chien. Enfin, il faut savoir qu’un programme baptisé « DogMap » s’y intéresse et qu’il ouvre la voie à énormément d’espoir. Le choix éclairé des géniteurs est primordial (ex. en
matière de M.V.D.).
Ci-dessous vous trouverez une liste très restreinte de diverses
races de chien de petite taille et de leurs (parfois présumées) tares
héréditaires.
Je conclurai cette introduction en vous faisant remarquer que
chacun d’entre nous possède ces petites tares héréditaires et que très
souvent, heureusement, nous ne nous en portons pas plus mal !
Liste restreinte.
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Race
Bichon frisé
point faible
tare héréditaire (présumée)
appareil locomoteur luxation rotule
Système nerveux
épilepsie
Carlin
système nerveux
perte équilibre (car. Congénital)
Œil
cataracte congénitale
Muscle
myotonie
Fox terrier
système nerveux
perte équilibre (car. Congénital)
(poils durs)
Œil
luxation du cristallin
Tube digestif
mégaoesophagie
Teckel
Œil
kératite ponctuée
Colonne vertébrale
Terrier
cœur
communication inter ventriculaire
Mâchoire
ostéopathie crâniomandibulaire
Système immunitaire nombreuses allergies
Comme cité plus haut, la liste est très longue (350 races de chiens)
Il me semble inutile de toutes les citer. De plus, il faut également se
tempérer et prendre un certain recul et ce afin d’éviter de tomber
facilement dans une paranoïa et finir par ne plus voir que des problèmes génétiques dans chaque mal, petit ou grand, qui toucherait nos
petits compagnons.
Petit lexique.
Congénital : qui est présent à la naissance et dû au mariage de
deux sujets bien définis.
Héréditaire : qui se perpétue au fil des générations. La connaissance du gène responsable qui concerne certaines affections dites mono
géniques soulève énormément d’espoirs quand aux retombées thérapeutiques dans le futur.
Pathologie : étude des maladies, de leurs causes et symptômes.
Il faut bien différencier ces trois définitions. Toutes les pathologies ne sont pas héréditaires. De plus, pour enrayer certaines pathologies que l’on pourrait dire d’origine héréditaires ou dues à la morphologie, il faudrait supprimer la race ! Que deviendrait la diversité des
races si on supprimait, au nom de je ne sais quel dieu, ce qui nous
apparaît comme imparfait ou contre nature.
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I. Première partie : Les pathologies liées à la brachycéphalie.
Ces pathologies inhérentes à ce trait morphologique concernent
à peu près toutes les races brachycéphales.
La brachycéphalie a donc des répercussions sur l’ensemble des
organes céphaliques et concerne :
A - Les voies supérieures de l’appareil respiratoire : le syndrome obstructif des voies respiratoires
a. la sténose des narines.
b. la longueur excessive du voile du palais.
c. l’éversion des ventricules latéraux du larynx.
d. le collapsus laryngé.
B - L’appareil oculaire : le pli de peau nasal et l’exophtalmie
C - La dentition : persistance des dents ….
A. - Syndrome obstructif des voies respiratoires.
Ce syndrome est très fréquent et peut apparaître précocement
dans le cas de sténose des narines et de longueur excessive du voile
du palais. Ce sont des affections héréditaires et congénitales.
a. Sténose des narines.
Cette sténose provient d’une mauvaise conformation des narines extérieures. En effet, celles-ci tendent à l’inspiration à obstruer
l’orifice nasal. Cette sténose étant observable très tôt, il serait souhaitable de la corriger rapidement.
Origine.
Chez les races brachycéphales, le raccourcissement des voies
respiratoires supérieures engendre des modifications sur la morphologie des narines. Cette sténose est une des premières … rencontrées
dans le syndrome des voies respiratoires. Elle est dite héréditaire et
congénitale puisque visible à la naissance.
Diagnostique et observation.
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Le diagnostique et l’observation sont aisés. En
effet, il suffit d’examiner les narines pour s’apercevoir
que l’orifice nasal au lieu d’avoir une forme de virgule
renversée, se réduit à une simple fente.
Croquis.
Quels sont les symptômes de cette sténose ?
L’orifice des narines étant très insuffisant, le chien devra pour
compenser le manque d’air respirer par la bouche, et cela dés le moindre effort.
Traitement.
Le traitement est exclusivement chirurgical et constitue en la
création d’une ouverture suffisante de la ou des orifices nasaux.
A l’heure actuelle, deux techniques coexistent : la résection sur
le cartilage alaire et l’ablation de la partie distale de l’aile du nez. Ces
deux techniques sont relativement simples dans leur conception, seule
l’hémostase (hémorragie) doit être contrôlée. Nous ne poursuivrons
pas cette phase plus en détails car seul le chirurgien reste homme de
l’art qui peut au mieux vous guider et expliquer cet acte chirurgical.
b. Longueur excessive du voile du palais.
Cette deuxième affection du syndrome obstructif des voies respiratoires concerne le voile du palais qui est généralement dans ce cas
soit trop long soit trop large et ce par rapport au reste des voies respiratoires supérieures.
Comme pour le cas précédent, il s’agit également d’une affection héréditaire et congénitale rencontrée principalement chez les races brachycéphales. Nous sommes ici en présence d’un voile du palais
large et long par rapport au larynx et au chanfrein. Ce qui a pour effet
d’entraîner une obstruction partielle de la glotte.
Quels sont les signes qui peuvent y faire penser ?
L’animal présente dés son plus jeune âge des ronflements qui
sont par ailleurs typiques à toutes les races brachycéphales. Hélas quand
il s’agit de l’affection ici décrite les choses s’aggravent et peu à peu
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apparaissent des crises de dyspnée (difficulté à respirer – essoufflement) plus rarement on peut parfois observer des efforts de déglutition, de régurgitation et très rarement de la sialorrhée (une production de mousse blanche) lors de fortes émotions. On peut également
assister à des spasmes et crises dyspnéiques spectaculaires. Toutefois
ces spasmes sont bénins mais peuvent entraîner une syncope momentanée. Il suffira de supprimer l’excitation pour observer un retour à la
normale.
Diagnostique.
Pour réaliser le diagnostique, il sera nécessaire d’anesthésier l’animal et ce afin de l’examiner au mieux. Cet examen permettra de déceler si on est en présence de cette affection et de la qualifier ou si on
est seulement en présence d’un syndrome banal et fréquent chez les
races brachycéphales.
La plupart des épagneuls nains anglais ronflent et ne souffrent
pas pour autant d’une longueur excessive du voile du palais. L’examen sera réalisé par une rhinoscopie afin de mettre en évidence les
anomalies du voile (forme, longueur et épaisseur). Enfin, afin d’éviter
la multiplication des anesthésies, la chirurgie réparatrice sera appliquée dans ce même temps.
c.d. L’éversion des ventricules latéraux du larynx et le collapsus laryngé.
Cette éversion est en réalité une affection secondaire liée aux
problèmes respiratoires dus à la sténose des narines et à la longueur
excessive du voile du palais. Aggravée, cette éversion peut conduire à
un collapsus laryngé.
En quoi consiste cette pathologie ?
Pour essayer de mieux comprendre nous allons tenter d’aborder
l’anatomie du larynx (de manière la plus simple possible).
Le larynx est un organe cartilagineux situé à l’entrée de la trachée. Le larynx est formé entre autre de deux cartilages pairs que sont
les thyroïdes et les aryténoïdes et de deux cartilages uniques que sont
le cricoïde et l’épiglotte. Rassurez-vous je ne m’attarderai pas plus sur
l’anatomie du larynx.
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Toutefois, mais je ne pense pas que vous l’ignorez, le larynx est
impliqué dans la phonation, il contrôle d’une part le débit du volume
inspiratoire et expiratoire et ce grâce à la modulation de l’ouverture
de la fente de la glotte. Il permet également la protection des voies
respiratoires lors de la déglutition. En effet, l’épiglotte qui se trouve
en position crâniale est impliquée dans la fermeture de la glotte lors
de l’ingestion d’aliments.
Enfin, les ventricules latéraux du larynx sont situés de part et
d’autre des cordes vocales. Ils contiennent des glandes muqueuses
dont les sécrétions empêchent la dessiccation (assèchement) des cordes vocales.
Diagnostique et observations.
La gène respiratoire produite par la sténose des narines oblige
comme cité ci-dessus à respirer par la bouche. Lors de l’inspiration, le
voile du palais se trouve encore plus tiré vers le bas et ce jusqu’au
début du larynx, ce qui va entraîner une respiration de plus en plus
difficile. La zone constituée par les ventricules latéraux laryngé est de
ce fait tellement sollicitée qu’il se produit une hernie. Par ce fait, l’occlusion respiratoire en est aggravée. Chez le Cavalier King Charles
qui présente une éversion des ventricules laryngé, on peut observer
une respiration bruyante, de la toux et des efforts de régurgitation. Si,
hélas, l’éversion des ventricules se complique par collapsus laryngé,
l’état général du chien va se dégrader et une problématique à l’effort
sera observée. Pour mieux respirer il porte sa tête en extension et ses
yeux sont de ce fait exorbités. L’évolution de cette pathologie va entraîner l’animal vers la détresse respiratoire et hélas la mort si l’on
n’intervient pas rapidement.
Afin de protéger un tel chien, le propriétaire devrait respecter
certaines règles : éviter certains exercices, l’obésité, la chaleur et l’humidité excessive et enfin lui éviter le stress. Le seul respect de ces
consignes est généralement suffisant. Par contre, si le chien présente
de plus en plus de problèmes dyspnée, il sera nécessaire de l’hospitaliser. En cas de crises répétées, un traitement chirurgical sera mis en
place.
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Conclusion de cette première partie.
Il faut tout d’abord faire la part des choses entre pathologies
propres à toutes les races brachycéphales et de petites tailles et les
pathologies aggravées chez les épagneuls nains anglais. Aggravation
souvent due au raccourcissement exagéré du chanfrein qui finit par
aboutir à diverses conséquences sur l’appareil respiratoire supérieur
et qui, comme nous le découvrirons dans la prochaine revue, n’est pas
non plus sans incidence sur l’appareil ophtalmique.
Permettez-moi de terminer ce chapitre par une note humoristique en reprenant une phrase de Monsieur Colluche : « la bonne longueur pour les jambes, c’est quand les pieds touchent bien au sol ! »
Ainsi, vouloir un chien aux caractéristiques raciales bien définies est
une chose , mais l’exagération nuit en tout !
Viviane Godenne,
Sources.
Thèse n° 81 de 2001 de Mademoiselle Fanny Karmann (Ecole
vétérinaire de Lyon) Les pathologies du Cavalier King Charles.
Guide pratique des maladies en élevage canin Editions
Aniwa.
Lexique.
Sténose : rétrécissement.
Distale : se dit de la partie d’un organe (aile du nez) éloigné de la
partie d’un organe ou membre (ici la truffe).
Alaire : ici l’aile extérieure de la truffe.
Larynx : partie des voies respiratoires située entre le pharynx et
la trachée.
Chanfrein : partie comprise entre la base du front au nez.
Aryténoïde : cartilage mobile du larynx qui tend la corde vocale.
Cricoïde : anneau cartilagineux de la base du larynx.
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Epiglotte : languette cartilagineuse qui ferme l’orifice supérieur
du larynx au moment de la déglutition
Le saviez-vous ?
Humour very british !!
Cavalier, un nom très bizarre pour désigner une
race de chiens !
Surtout ne cherchez pas de rapport avec les
chevaux ou les sports équestres. En réalité, ce
nom fait référence à une page de l’histoire
intitulée « The Cavalier and the Roundheads ».
En effet, à l’époque de la révolution anglaise
(1642-1649), les partisans du Roi Charles Ier
étaient surnommés « cavaliers » tandis que
leurs adversaires du parlement étaient surnommés « têtes rondes ». La double allusion à
l’origine royale du Cavalier, et aux crânes rond
des King Charles est particulièrement raffinée.
La rédaction.
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