Étude de la population de Cistude d`Europe (Emys orbicularis, Linné
Transcription
Étude de la population de Cistude d`Europe (Emys orbicularis, Linné
Université de Perpignan Faculté des Sciences Exactes et Expérimentales MASTER 2ème année Mention Biologie, Chimie, Environnement Spécialité Biodiversité et Développement Durable Rapport de stage : Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis, Linné 1758) sur le site de l’embouchure du Fangu (Haute-Corse, France) Étude de l’activité journalière des individus grâce à l’utilisation d’enregistreurs thermiques Crédit photographique : Jean-François LE STUM Présenté par Jean-François LE STUM ANNÉE UNIVERSITAIRE 2011-2012 Sous la direction de Valérie BOSC, maître de stage & Romain FLEURIAU, référant de terrain CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Remerciements Je tiens dans un premier temps à remercier Valérie Bosc pour m’avoir permis de réaliser ce stage au sein du Conservatoire des Espaces Naturels de Corse, ainsi que pour sa disponibilité et ses conseils fort importants pour le bon déroulement du stage et la rédaction de ce rapport. Je remercie également Romain Fleuriau pour tous ses conseils, à la fois sur le terrain et pour la rédaction de ce rapport. Et un grand merci pour ces 5 mois de collocation à la Maison Cantonnière de Piriu ! Par la même occasion je remercie Julie Peinado pour ses passages à Piriu mais aussi pour tous ses conseils et avis sur mes travaux ! Un grand merci également à Marc Cheylan et Françoise Poitevin pour leurs conseils avisés et leur grande expérience en matière de reptiles et de Cistudes. Et merci aussi pour leur séjour fort agréable à la maison Cantonnière de Piriu. D’ailleurs je me dois de remercier l’Association pour l’Etude Ecologique du Maquis (APEEM) pour m’avoir donné la possibilité de loger dans la Maison Cantonnière de Piriu durant la période de mon stage. Ce séjour m’a permis de rencontrer de nombreuses personnes toutes très agréables et intéressantes. Et puis cette vue sur le Punta Minuta et sa Grande barrière on ne s’en lasse pas. Je remercie aussi toute l’équipe ornithologique du groupe mésange avec qui j’ai passé d’excellentes soirées autour de la table sur la terrasse de Piriu. Merci donc à Philippe, Gabrielle, Cécile, Céline, Denis, Christophe, Claire et Rémi, Laurent et Laurence ainsi que Martyn et Vivianne. Remerciements également aux trois ‘15 jours’ Martin, Aloïs et Charley de l’équipe des Balbuzards pour leur sympathie et leur énergie, même après leurs journées de 15 heures d’observations ! Et merci à Flavio leur maître de stage et thésard sur les Balbuzards. Autre merci à Marine pour sa collocation à Piriu et à Pasqual son maitre de stage et maire de Manso. Merci pour votre sympathie. Merci également à Achille le garde forestier de la Maison Forestière de Piriu et sa compagne Catherine pour leur gentillesse et leurs conseils sur la vallée du Fangu. Merci à Raphaëlle qui a sué sang et eau avec moi dans les ronces et les eaux troubles du Fangu. Zone aussi dangereuse qu’elle est magnifique. Un merci également à Guilhem pour ses différents passages à Piriu, ainsi que de m’avoir invité sur Corte à passer quelques weekends de détente. Merci à ma mère ma grand-mère et mon frère pour leurs soutient tout au long de ce stage, 5 mois sans les voir était long ! Et re-merci au frangin pour m’avoir amené une voiture de secours en Corse après mon accident. Enfin je remercie aussi toute la faune qui vient animer les soirées de Piriu à savoir Pierrot le renardeau, Chachat et Mini-chat, Bavette la vache, Tintin son veau et les autres vaches du groupe ainsi que Gruïck, Groin-Groin et Piggy les sangliers. CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Sommaire I. Introduction................................................................................................................................... 1 II. Matériel & méthode ...................................................................................................................... 3 II.1. Présentation du site d’étude ................................................................................................... 3 II.2. Présentation de l’espèce : Emys orbicularis (Linné, 1758) ................................................... 3 II.2.a. Milieux de vie et périodes d'activité ........................................................................... 4 II.2.b. Phases d’insolation ..................................................................................................... 5 II.2.c. Alimentation ............................................................................................................... 5 II.2.d. Reproduction .............................................................................................................. 5 II.3. Capture des individus ............................................................................................................ 6 II.4. Fiche d’identité des individus................................................................................................ 7 II.5. Relevés de température et Thermochrons ............................................................................. 8 II.6. Télémétrie ............................................................................................................................ 12 III. Résultats ...................................................................................................................................... 13 III.1. Périodes d’activités diurne et nocturne ........................................................................ 14 III.1.a. III.2. Journée type .......................................................................................................... 14 Phénologie au cours des 4 semaines de suivi ............................................................... 15 III.2.a. Evolution de l’heure de début et de fin d’activités ............................................... 15 III.2.b. Evolution de la période d’activités diurne ............................................................ 16 III.2.c. Evolution du temps d’exposition .......................................................................... 16 III.3. Corrélation température - milieux (tortue 151) ............................................................ 17 IV. Discussion ................................................................................................................................... 19 IV.1. Périodes d’activités diurne et nocturne ........................................................................ 19 IV.1.a. IV.2. Journée type .......................................................................................................... 19 Phénologie au cours des 4 semaines ............................................................................ 19 IV.2.a. Evolution de l’heure de début et de fin d’activités ............................................... 19 IV.2.b. Evolution de la période d’activités diurne ............................................................ 20 IV.2.c. Evolution du temps d’exposition .......................................................................... 20 IV.3. Changements de milieux (tortue 151) .......................................................................... 21 V. Conclusion et perspective ........................................................................................................... 22 Bibliographie .................................................................................................................................. 23 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Table des illustrations Figure 1 : Cartographie de la zone d'étude de l'embouchure du Fangu (Haute-Corse, France).......... 1 Figure 2 : Photo d'une Cistude d'Europe (Emys orbicularis) .............................................................. 3 Figure 3 : Système de numérotation des individus sur le site du Fangu ............................................. 7 Figure 4 : A) mesure du poids de l’individu (en g) ; B) mesure de la dossière (en mm) ; C) marquage de l’individu à la scie .......................................................................................................... 8 Figure 5 : A) photographie de la dossière ; B) photographie du plastron ; C) photographie de l'écaille pectorale droite de l'individu n°38 .......................................................................................... 8 Figure 6 : Photographie d'un émetteur à gauche, d'un Thermochron enrobé au centre et d’un ensemble Thermochron & émetteur résinés......................................................................................... 8 Figure 7 : Fenêtre de configuration des caractéristiques de la mission............................................... 9 Figure 8 : Résumé des configurations enregistrées pour la mission effectuée ou la mission programmée ....................................................................................................................................... 11 Figure 9 : Impression écran d’une feuille de calcul Excel représentant une journée quelconque d’enregistrement Thermochron .......................................................................................................... 13 Figure 10 : Représentation graphique d'une journée d'enregistrement de température type pour les tortues de l'embouchure du Fangu ..................................................................................................... 15 Figure 11 : Histogrammes représentant l’heure de début d’activité à gauche et l’heure de fin d’activité à droite ............................................................................................................................... 15 Figure 12 : Histogrammes représentant la durée de la période d’activités diurne à gauche et le pourcentage de temps passé au dessus de 26°C ................................................................................. 16 Figure 13 : Histogramme représentant la durée moyenne d'exposition au dessus de 26°C .............. 17 Figure 14 : Histogramme du temps passé au dessus de 26°C pour la tortue 151 ............................. 17 Figure 15 : Cartographie de la répartition de la tortue 151 sur la période du 23 mai au 11 juin ...... 18 Tableau I : Tableau explicatif des différentes configurations possible d'un Thermochron modèle 1922L ................................................................................................................................................. 11 Tableau II : Tableau récapitulatif des individus équipés et de leur matériel associé ....................... 12 Tableau III : Tableau des données quotidiennes recueillies à l'aide du Thermochron ..................... 14 Tableau IV : Tableau des données moyennées ................................................................................. 14 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) I. Introduction Dans le département de la Haute-Corse (2B) se trouve une vallée à fort caractère située entre mer et montagne. Le fleuve Fangu présente un bassin versant d’environ 235km² et draine la vallée depuis les plus hauts sommets (Punta Minuta) à plus de 2500 mètres jusqu’à l’embouchure aux portes de la commune de Galéria. Cette vallée possède un fort intérêt écologique. L’embouchure du Fangu est une propriété du Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres (CdL). Ce dernier a acquis l’embouchure en plusieurs achats de parcelles entre 1987 et 1998, et s’étend aujourd’hui sur une superficie de 126 hectares (Figure 1). L’embouchure est incluse dans l’aire du Parc Naturel Régional Corse (PNRC) et est soumise aux réglementations du site NATURA 2000 « Rivière et Vallée du Fangu » (Site n° FR 9400577 créé en 2006). Ce dernier fait suite à l’ancienne Zones de Protection Spéciale (ZPS) « Golfe de Porto et presqu’île de Scandola » (ZPS n° FR9410023) créée au titre de la Directive Oiseaux et à l’ancienne Zone Spéciale de Conservation (ZSC n° FR 9400577) créée au titre de la Directive Habitat. Ce site NATURA 2000 découle des inventaires réalisés sur l’embouchure via les Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique « Delta du Fangu » (ZNIEFF de type I n° 910000), et la Zone d’Importance Communautaire pour les Oiseaux « Golfe de Porto et presqu’île de Scandola » (ZICO n°CS03). Bras mort Pont des 5 Arcades Bras vif Figure 1 : Cartographie de la zone d'étude de l'embouchure du Fangu (Haute-Corse, France) Vers le Fangu Page 1 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Outre les différentes espèces végétales présentes, de nombreuses espèces animales ont été répertoriées dans la zone de l’embouchure, dont la Cistude d’Europe (Emys orbicularis). Cette espèce de reptile est l’une des espèces ayant subie le plus fort déclin en Europe ces dernières décennies. Les principales causes de sa régression en Europe sont la : destruction de ses habitats ; la pollution grandissante dans ses milieux préférentiels (Cheylan, 1998) ; la compétition avec la tortue à tempes rouges (Trachemys scripta elegans) d’après Cadi et Joly (2003 et 2004) et enfin les écrasements dus au trafic routier (Trakimas et Sidaravičius, 2008). C’est pourquoi l’espèce est considérée comme « vulnérable » en France d’après l’UICN et est donc protégée au niveau national. La Cistude appartient aux annexes II et IV de la Directive Habitats Faune et Flore ainsi qu’à l’annexe II de la convention de Berne et à l’annexe II de la convention de Bonn (Soulas, 2010). Au titre de ces statuts de protection, le Conservatoire du Littoral (CdL) en lien avec la mise en œuvre du DOCOB du site NATURA 2000 « Rivière et Vallée du Fangu » (FR9400577) a décidé de mener une étude de deux ans (2012 - 2013) sur le site de l’embouchure. L’étude aura pour but de connaître l’état de la population de Cistude et d’entreprendre des mesures de gestion nécessaires au profit de l’espèce. Le Conservatoire des Espaces Naturels de Corse (CEN Corse) a donc été mandaté par le CdL pour réaliser cette étude. Le CEN Corse et le référent scientifique de l’étude Marc CHEYLAN (CNRS) ont proposé différentes méthodes afin de répondre au mieux aux 6 objectifs attendus du cahier des charges qui sont : - Etudier le domaine vital des tortues dans l’embouchure du Fangu, caractériser les habitats et micros-habitats fréquentés ainsi qu’étudier les activités journalières et saisonnières (insolation, déplacements) ; - caractériser sommairement la structure démographique de la population (détermination non exhaustive de l’effectif de la population, classes d’âge, reproduction ou non) ; - étudier si l’activité de canoë sur l’embouchure à un quelconque impact sur la tranquillité des tortues ; - cartographier les secteurs connus de présence de la Cistude dans les différentes retenues d’eau ou étangs de la vallée du Fangu ; - analyser l’évolution du site d’étude depuis les années 1980 ; - détecter et retirer du milieu les éventuelles tortues exogènes (Tortues à temps rouges Trachemys scripta elegans). Afin d’étudier au mieux les phases d’activités des tortues (objectif 1 de l’étude), le CEN Corse a opté pour une méthode innovante, jamais jusque là utilisée sur des tortues Cistude, à savoir Page 2 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) l’utilisation de Thermochron (enregistreur de température) fixé à la carapace de la tortue. Le choix de ce rapport s’est donc basé sur l’étude des activités journalières d’un échantillon d’individu à l’aide d’enregistreurs thermiques fixés sur un lot d’individus. Il aura donc pour objectif de développer une petite partie du rapport final exigé par le Conservatoire du Littoral. II. Matériel & méthode II.1. Présentation du site d’étude Le fleuve du Fangu prend sa source dans les hauteurs de la Corse à plus de 2 000 mètres d’altitude et parcoure la vallée ainsi que tout son bassin versant sur moins de 25 km de long. Son caractère torrentiel prend fin en amont du hameau du Fangu, pour laisser place à un débit plus calme en aval. Le lit majeur du Fangu traverse la plaine en passant sous le Pont des Cinq Arcades jusqu’à rejoindre la plage. Le lit du fleuve est à ce niveau majoritairement constitué de gros alluvions de type galets et s’assèche durant la période estivale. Le cours de l’eau suit donc son chemin de façon phréatique depuis le hameau du Fangu jusqu’à l’embouchure (Figure 1). Le site d’étude est composé de plusieurs zones d’eau : une première considérée comme le « bras vif » est constituée du cours d’eau principal du Fangu par lequel l’eau ressort par résurgence en amont de l’embouchure. Une seconde portion appelée « bras mort », est l’ancien bras du cours du Fangu, l’eau s’y accumule mais est cependant alimenté par quelques résurgences d’eau. D’un point de vue habitat, la zone de l’embouchure est un lieu d’une forte diversité, nous y retrouvons une aulnaie marécageuse située au Nord de la zone, une aulnaie de type ripicole, une yeuseraie située en arrière dune de la plage de galets, une jonchaie située entre la yeuseraie et le bras mort. Enfin de grandes zones de maquis bas et maquis haut sur les coteaux de la vallée ainsi qu’en bordure de fleuve (Annexe 1). II.2. Présentation de l’espèce : Emys orbicularis (Linné, 1758) Règne : Animal Embranchement : Vertébrés Classe : Reptiles Ordre : Chelonia Sous-ordre : Cryptodira Famille : Emydidae Genre : Emys Espèce : orbicularis Nom scientifique : Emys orbicularis Figure 2 : Photo d'une Cistude d'Europe (Emys orbicularis) Nom vernaculaire : Cistude d’Europe Page 3 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) La Cistude est une tortue de taille moyenne, mesurant jusqu'à 20 cm au maximum et pesant environ 1kg. Elle est facilement reconnaissable par sa coloration de peau et de sa carapace sombre ponctuée de tâches jaunes sur l'ensemble du corps (Figure 2). Un fort dimorphisme sexuel est présent chez cette espèce. En effet, il est assez aisé de distinguer un mâle d'une femelle à l'âge adulte. La femelle présentera des yeux jaunes, un plastron plat et une queue fine et effilée tandis que le mâle aura des yeux rouges-orangés, un plastron concave adapté pour faciliter l'accouplement, ainsi qu'une queue plus courte et trapue que la femelle et présentant un renflement pénien entre le plastron et le cloaque. La maturité sexuelle chez la Cistude apparait très tardivement, entre 6 et 15 ans pour les femelles et entre 8 et 10 ans pour les mâles (Duguy et Baron, 1998). Cette différence entre les individus dépend de la région géographique des individus. Dans l’embouchure du Fangu, il a été constaté que les individus avaient une croissance lente et une maturité sexuelle très tardive ;probablement du fait de conditions du milieu assez difficiles pour la population (com. pers. Marc Cheylan). Du fait que les Cistudes ont une maturité sexuelle tardive, elles ont aussi une longévité importante. Dans le milieu naturel, la Cistude peut vivre environ 50 à 60 ans (Olivier, 2002), en captivité, des exemples montrent des individus ayant une espérance de vie de plus d’un siècle (Jablonski et Jablonska, 1998). II.2.a. Milieux de vie et périodes d'activité L’Emys orbicularis ou Cistude d’Europe est communément considérée comme étant une espèce de tortue inféodée à l’eau (Dall’Antonia et al, 2001). Vivant dans l’eau douce, elle exploite divers type d’habitats, on la retrouve généralement dans les milieux humides à fond vaseux tels que les mares et marais, les étangs, les fossés et canaux ainsi que les rivières à cours d’eau lent et bras morts. Les individus sont parfois amenés à migrer lorsque le milieu qu’elles occupent leur devient défavorable lors d’assèchement en été ou de l’augmentation de la salinité de l’eau par exemple (Dall’Antonia et al, 2001). Au cours de l’année la cistude d’Europe à plusieurs phases de vie. Une première de mi-mars à octobre correspondant à une période d’activité, incluant la période de reproduction (entre avril et mai). En cas de redoux, certains individus peuvent redevenir actifs. Dès lors les cistudes vont rejoindre les eaux peu profondes afin faire remonter leur température corporelle grâce à des bains de soleil (Cadi et al, 2004). Une seconde phase, dépendante des régions et des conditions météorologiques correspond à la période d’hivernation, les individus vont s’enfouir sous la vase, dans l’eau ou sous des amas de végétation afin de pouvoir passer l’hiver (Dall’Antonia et al, 2001). Cette période s’étend généralement d’octobre à mi-mars mais peut varier si les conditions climatiques permettent aux tortues de rester en activité plus tardivement (jusqu’en novembre) ou de reprendre leur activité plus Page 4 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) précocement (vers la fin du mois de février). Quelques mouvements peuvent être observés durant l’hivernation si les conditions climatiques le permettent. Cette période d’hivernation est primordiale pour les tortues car dans de nombreuses régions de son aire de répartition, les températures passent souvent au-dessous de 0°C. Dès lors que la période hivernale est terminée, la Cistude se remet en activités et prend de nombreux bains de soleils afin de faire monter sa température corporelle. Afin que ses fonctions biologiques (digestion, reproduction etc.) ainsi que ses fonctions enzymatiques fonctionnent de façon optimale, la Cistude à besoin d’atteindre une température optimale de 26°C (Priol, 2009). II.2.b. Phases d’insolation Durant leur période d’activité, les Cistudes ont besoin d’atteindre une température corporelle afin de répondre au mieux à leurs besoins physiologiques. Cette recherche de soleil aurait plusieurs intérêts tels que l’activation des processus de digestion ou l’activation des réactions enzymatiques de l’organisme (Di Trani et Zuffi, 1997). Il se pourrait aussi que ces phases d’insolation permettent la réduction de la prolifération des algues encroûtantes sur la carapace. Selon Hanka et Joyer (1998) les femelles passeraient plus de temps en phase d’ensoleillement que les mâles. II.2.c. Alimentation La Cistude est principalement carnivore et charognarde. Son régime alimentaire est constitué de mollusques, d’insectes aquatiques, de cadavres de poissons, de petits crustacés (écrevisse) voire de grenouilles (Lebboroni et Chelazzi, 1991). Les proies sont principalement mangées sous l’eau. Toutefois, la Cistude peut opter pour un régime alimentaire omnivore et se nourrir de végétaux tels que les roseaux, comme nous avons pu l’observer sur le site. II.2.d. Reproduction Chez la cistude, l’accouplement se fait principalement dans l’eau bien qu’il soit possible que le mâle féconde la femelle sur un lieu d’insolation ou sur les berges. Les accouplements ont généralement lieu de fin Mars à début Octobre (selon les régions et les conditions climatiques) avec un pic de reproduction observé de mai à juillet (Duguy et Baron, 1998). Le mâle à la recherche d’une femelle peut parcourir une distance à terre non négligeable (Lebboroni et Chelazzi, 1991). Une fois fécondée, après 6 semaines de gravidité (Levadoux, 2004) la femelle va se mettre à la recherche d’un site de ponte approprié afin d’y déposer ses œufs. Elle va donc effectuer un déplacement plus ou moins important allant de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres voire à plus de 3 kilomètres d’après Schneeweiss et Steinhauer (1998). Une fois le site de ponte sélectionné, la femelle va pondre généralement en soirée voire en début de nuit. Avant de se Page 5 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) déplacer pour pondre, la femelle va stocker de l’eau dans son cloaque afin d’humidifier le sol qu’elle va creuser avec ses pattes postérieures. Une fois terminée, la cavité aura une profondeur d’environ dix centimètre (Andreas et Paul, 1998) où la femelle déposera ses œufs avant de refermer le nid à l’aide d’un opercule de terre humide. Communément, une ponte annuelle a lieu bien que dans certaines régions deux voire trois pontes peuvent être observées (Zuffi, 2000). La taille des pontes varie entre 4 et 18 œufs selon les régions de répartitions de la Cistude. En France les pontes sont en moyenne de 8 à 9 œufs. Ces derniers vont incuber entre 80 et 90 jours dans le nid. Le site de ponte aura des caractéristiques bien définies car les conditions d’ensoleillement sont importantes pour l’incubation et le développement des œufs. La femelle choisira donc un site non inondable et préférentiellement bien ensoleillé d’orientation Nord-Sud dont la végétation est basse voire rase. En effet, la température est un facteur très important dans le développement des œufs. Si la température moyenne est supérieure à 29°C l’œuf donnera une femelle, si elle est inférieure à 28°C l’embryon évoluera en un mâle. Une température moyenne de 28.5°C induira une ponte avec 50 % de femelles et 50 % de mâles (Pieau, 1982). Dans les populations sauvages, le sex-ratio est généralement biaisé en faveur des femelles soit 1mâle pour 1,3 femelles (Servan et al, 1989). II.3. Capture des individus Pour l’étude nous avons donc décidé d’un échantillonnage de 12 femelles afin de suivre leurs déplacements et ainsi définir leurs aires de répartition et domaines vitaux. Le choix des individus s’est porté sur les femelles car leurs déplacements, et plus globalement leurs domaines vitaux sont plus grands que ceux des mâles (présence des sites de ponte). De plus le suivi des femelles permettrait de détecter quelques sites de ponte. Nous avons donc établi un protocole de piégeage afin de capturer les individus voulus aux localisations souhaitées. Des nasses ainsi que des filets verveux (filets à anguilles) ont été utilisés. Un total de 25 nasses et 2 filets verveux ont été disposés dans 75 localisations géographiques des différentes zones d’études du Fangu (Annexe 4). Chaque piège a été laissé au maximum 3 jours sur chaque zone de afin de maximiser l’efficacité de capture et de minimiser l’investissement humain et le dérangement dans le milieu. En cas d’échec de capture au bout de 3 jours sur une localisation, le piège est déplacé. Au total, 48 individus ont été capturés sur l’ensemble de la zone (Annexe 5 et Annexe 6). Afin d’attirer les tortues un appât a été placé dans chaque piège, pour des raisons de praticité de transport et de conservation, nous avons utilisé des sardines en boites plutôt que des sardines ou autres poissons frais. Les sardines sont mises dans de petits conteneurs en plastiques (petites bouteilles) percés. De plus, de part et d’autre des nasses et à l’intérieur des filets verveux, des bouteilles en plastiques vides ont été placées afin de servir de flotteur, permettant ainsi de sécuriser Page 6 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) au maximum les pièges. En effet, il se peut que par une montée des eaux rapide durant la nuit ou par un déplacement accidentel dans le milieu, les pièges se retrouvent totalement immergés pouvant entrainer la mort des individus en cas de capture. Enfin dans le cadre d’une étude sur des animaux protégés tels que la cistude, des demandes d’autorisations de capture, prélèvement et déplacement sont nécessaires. Ces autorisations doivent donc être demandées auprès de la préfecture. Pour notre étude l’arrêté préfectoral n°2009-329.10 nous a été délivré. II.4. Fiche d’identité des individus Les individus capturés ont été pesés, mesurés, photographié et individualisés via un marquage par encoche à la scie sur l’écaille marginale selon un code établi. Une photographie de l’écaille pectorale gauche a été réalisée dans le but d’une détermination de l’âge de l’individu via les stries de croissance. La biométrie nécessite une manipulation précautionneuse des individus afin de ne pas les blesser ni les stresser outre mesure. Il est donc important de maintenir l’individu de façon à ce que ses membres, sa tête et sa queue ne puissent pas être blessés lors de la mesure avec le pied-àcoulisse ou du marquage avec la scie (Figure 4, photo B & C). Le poids est mesuré à l’aide d’un peson à ressort (PESOLA® 1kg) muni d’une pince afin d’accrocher l’individu par la carapace, la pince est positionnée sur l’une des écailles marginales de façon à ne pas blesser l’animal. La longueur de dossière est quant à elle mesurée à l’aide d’un pied-à-coulisse, la prise de donnée s’effectue entre l’écaille entre les deux écailles marginales nucales et la jointure entre les deux écailles caudales (Figure 3). Le marquage des individus a aussi été réalisé à l’aide d’encoches faites à la scie sur les écailles marginales (Figure 4, Longueur photo C). Le système de numérotation des tortues sur les écailles marginales est représenté sur la photographie de la Figure 3 cicontre. Une photographie du plastron (face ventrale) et de la dossière (face dorsale) est prise pour chaque individu afin de permettre une Figure 3 : Système de numérotation des individus sur le site du Fangu Photo et montage: G. Molléra photo-identification ultérieure. Une photographie de l’écaille pectorale droite est aussi prise afin de déterminer l’âge des individus par le biais du comptage des stries de croissances (Figure 5). Les individus dont les stries de croissances ont disparues par usure de l’écaille sont considérés comme de « vieux adultes ». Page 7 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) A C B C P o u r n Figure 4 : A) mesure du poids de l’individu (en g) ; B) mesure de la dossière (en mm) ; C) marquage de l’individu à la scie o tr e B A é t P u o d u C e r , n d o e tr u e x é l ; B) Figure 5 : A) photographie de la dossière t photographie du plastron ; C) photographie de l'écaille pectorale droite de l'individu n°38 o u t d II.5. Relevés de température et Thermochrons s e d , journalières des tortues, nous avons équipé certaines d’entre elles Afin d’étudier les activités e d de petits enregistreurs thermiques appelés Thermochrons iButton®, modèle Te D1922L de la marque chaqueh Thermochron a u x à néoprène été enrobé d’une couche de ecolle r l appelée Polyglute afin de le rendre entièrement mo étanche, suite à cela chaque Thermochron a été o t c s grâce à une fixé à un émetteur télémétrique résine de type Epoxy (Figureh6).d L’ensemble à r e été fixé sur la carapace des oindividus à l’aide Figure 6 : Photographie d'un émetteur à gauche, d'un T Thermochron enrobé au centre et d’un ensemble Thermochron d’une colle de type Araldite. Le suivi & émetteur résinés n h e télémétrique avait donc deux sobjectifs dans cette étude, le premier d’étudier le domaine vital des o r individus, et le second de récupérer les Thermochrons afin de pouvoir en extraire les données. n m t o é c Page 8 sur 24 t h é r CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Le Thermochron modèle DS1922L permet de capturer la température entre -40°C et +85°C et ce grâce à deux modes de capture : le mode 8 Bit et le mode 11 Bit. - Le mode 8 Bit permet de prendre une plus grande quantité de données (8192 données maximum par mission) du fait de sa précision plus faible, l’erreur de température du mode 8 Bit est de l’ordre de 0.5°C (entre -10°C et +40°C). - Le mode 11 Bit permet quant à lui une plus grande précision (0.0625°C d’erreur) mais une autonomie au point de vue quantité de données plus faible (4096 données par mission). Pour notre étude, deux lots de Thermochrons ont été programmés. Un premier lot basé sur une fréquence de prise de données de 1h afin de pouvoir relever les températures sur une durée de 341 jours. Un second lot programmé afin de relever les températures toutes les 15 minutes, cette fréquence permettant de poursuivre les enregistrements durant 85 jours soit durant toute la période estivale. Dans le cadre de relevés de température, une précision de 0.5°C est suffisante, nous avons donc choisi de sélectionner le monde 8 Bit des Thermochrons. Chaque enregistreur a donc une autonomie capable de stocker un total de 8192 données. Afin de programmer les Thermochrons, il faut utiliser le logiciel OneWireViewer disponible en téléchargement gratuitement sur internet. L’interface permet d’atteindre l’onglet Mission afin de configurer les missions à enregistrer, il suffit de cliquer sur le bouton « Start New Mission » afin d’arriver sur une nouvelle fenêtre de configuration de mission du Thermochron. La fenêtre « Initialize New Mission » (Figure 7) permet de configurer la mission voulue : Figure 7 : Fenêtre de configuration des caractéristiques de la mission Page 9 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) - Synchronize clock : permet de synchroniser l’horloge interne du Thermochron avec celle de l’ordinateur utilisé ; - enable rollover : Cette option permet, une fois atteint le cap des 8192 données de la mission de continuer les prises de température mais en écrasant les données précédentes. Si l’option est décochée, une fois la limite de mémoire atteinte, le Thermochron met fin à la mission et aux prises de température ; - use 1-second mission test : permet en tout début de missions de tester la prise de température en un échantillon d’une seconde ; - sampling rate (seconds) : détermine la fréquence d’échantillonnage de la mission. Cette fréquence peut s’étendre de 1 seconde à 982 800 secondes (273heures) ; - start delay (minutes) : Impose un délai au Thermochron avant de démarrer sa mission, ce délai peut s’étendre de 0 à 16 777 251 minutes (environ 31 ans) ; - enable sampling : à cocher pour permettre au Thermochron de démarrer l’échantillonnage ; - resolution : à sélectionner entre 0.5°C et 0.0625°C, c’est ici que le mode 8 ou 11 Bit est choisi, plus la résolution est faible (0.0625°C en mode 11 Bit), plus l’énergie nécessaire à l’échantillonnage est importante et plus la durée de vie du Thermochron diminue ; - enable alarm : Cette option permet d’enregistrer des valeurs ‘remarquables’ définies dans les cases suivantes ; - low alarm (°C) : définie une température (minimale) à laquelle le Thermochron indiquera combien de fois cette température à été atteinte au cours de la mission ; - high alarm (°C) : définie une température (maximale) à laquelle le Thermochron indiquera combien de fois cette température à été atteinte au cours de la mission ; - enable SUTA : SUTA Start (Mission) Upon Temperature Alarm est une option qui permet de démarrer la mission du Thermochron à partir d’une température précise et définie dans les Low & High Alarm au dessus. Dès que cette température est atteinte, la mission démarre avec les configurations établies au préalable. La Figure 8 ci-après est une fenêtre récapitulative où s’affiche un résumé de la mission en cours ou de la mission effectuée. Les différentes options de configurations sont décrites dans le Tableau I. Page 10 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Figure 8 : Résumé des configurations enregistrées pour la mission effectuée ou la mission programmée Tableau I : Tableau explicatif des différentes configurations possible d'un Thermochron modèle 1922L Configuration Statut Informations Informe si une mission est en cours d’enregistrement ou non Informe si la mission programmée est en format SUTA (Start (Mission) Upon Temperature Alarm Mission in progress ? True / False SUTA Mission ? True / False Waiting for Temperature Alarm ? True / False Informe si la mission au format SUTA est en attente d’une température seuil afin de lancer les enregistrements Every 1second(s) Fréquence d’échantillonnage (de 1 à 982 800 secondes) Sample Rate : Mission Start Time : Mission Sample Count : Roll Over Enable ? First Sample Timestamp : Total Mission Samples : Sun Apr 29 12 :48 :29 Date et heure à laquelle la mission CEST 2012 programmée à lancé ses enregistrements 59 Compteur des échantillons de température relevés au cours de la mission Informe si l’option Rollover est sélectionnée ou non. Le Rollover écrase les données une fois la mémoire du Thermochron pleine (8192 données maximum par mission) Tue Nov 30 Date et heure de la première utilisation du 00 :00 :00 CEST 1999 Thermochron True (rollover occurred)/False (no rollover occurred 59 Total des échantillons de température relevé par le Thermochron pour la mission en cours Page 11 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Total Device Samples : Temperature Logging : 18931 Total des échantillons de température relevé et enregistré par le Thermochron au cours des multiples missions 0.5°C Précision des relevés de température par le Thermochron, 0.5°C correspond au monde 8Bit de l’appareil (0.0625°C pour le monde 11Bit) II.6. Télémétrie Afin de retrouver les individus équipés de Thermochrons mais aussi afin d’étudier le domaine vital et l’aire de répartition des individus, ces derniers ont été équipés d’émetteurs Biotrack de type TW3 fixés sur la carapace des tortues. Suite à cela, une fois les tortues relâchées, les 12 individus ont été suivis quotidiennement à l’aide de matériel de télémétrie composé d’une antenne YAGI et d’un récepteur télémétrique REGAL 2000. Chaque jour une triangulation a donc été faite afin de relever sur une carte la position des individus suivis. Le Tableau II ci-dessous résume les individus équipés d’un émetteur ainsi que le Thermochron associé. Dans ce rapport les individus seront nommés par les trois derniers chiffres de leur émetteur plutôt que par leur numéro de marquage. Cela dans un simple but de praticité lors des journées de terrain. Exemple : tortue 482 (émetteur 150.482) ou tortue 333 (émetteur 150.333). Tableau II : Tableau récapitulatif des individus équipés et de leur matériel associé 9 40 12 18 18 21 Emetteur (Fréquence MHz) 150.482 150.482 bis 150.061 150.080 150.080 150.333 23 29 150.280 150.382 Tortue Thermochron Programmation Tortue 49_41 0B_41 66_41 73_41 79_41 60 min 60 min 60 min 60 min 15 min 41 31 48 36 39 35 Emetteur (Fréquence MHz) 150.432 150.151 150.151 bis 150.259 150.361 150.450 87_41 96_41 15 min 15 min 15 150.502 Thermochron Programmation 49_41 60 min 78_41 78_41 15 min 60 min Emetteur perdu et irrécupérable Page 12 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) III. Résultats Des Thermochrons ont été récupérés afin de pouvoir analyser les jeux de données enregistrés. Deux premiers basés sur une fréquence de prise de température de 1 heure ont été récupérés suite à des problèmes techniques. Le premier a été retrouvé à terre après son décollement de la carapace de la tortue 482 et le second récupéré car l’enrobage du Thermochron associé à l’émetteur 080 avait été rongé par des rats. Nous avons donc extrait les données et rééquipé deux nouveaux individus. Un troisième émetteur (150.151) a aussi été retrouvé à terre, il a donc été vidé de ses données qui ont été traitées de la même manière que les deux autres. Une nouvelle tortue à par la suite été équipée de l’émetteur 150.151. Le reste des Thermochrons placés sur des individus sera récupéré en 2013 à la fin de leur capture afin d’être analysés. Les données brutes des Thermochrons ont donc été mises en forme à l’aide d’un tableur Excel afin d’en tirer des tableaux et des graphiques journaliers (Figure 9). Suite à cela, une lecture graphique a permis de déterminer plusieurs types de données telles que l’heure de début d’activité (1) correspondant à l’heure précédent la première hausse de température caractérisant la phase d’insolation. L’heure de fin d’activité diurne (2) caractérisée par une température t+1 toujours inférieure à la température t (com. pers. Valérie Bosc). Enfin un intervalle de temps passé au dessus de la température optimale de 26°C (3 & 4). Figure 9 : Impression écran d’une feuille de calcul Excel représentant une journée quelconque d’enregistrement Thermochron A l’aide de l’exemple du 01/06/2012 de la Figure 9 ci-dessus, nous obtenons donc par analyse de tous les graphiques journaliers des données moyennes (Tableau III) telles que : Page 13 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Tableau III : Tableau des données quotidiennes recueillies à l'aide du Thermochron Donnée Température minimale (°C) Température maximale (°C) Température moyenne (°C) Heure de début d'activité diurne (en heure) Heure de fin d'activité diurne (en heure) Nombre d'heures passées au dessus de 26°C (en heure) Phase d’activités diurne (en heure) Phase d’activités nocturne (en heure) Valeurs moyennes Formules utilisées 14,162 =MIN(C2:C25) 33,67 =MAX(C2:C25) 20,52316667 =MOYENNE(C2:C25) 8,25 21,5 7,75 13,25 10,75 III.1. Périodes d’activités diurne et nocturne III.1.a. Journée type Après plusieurs semaines de prise de données via les Thermochrons, il a été possible de mettre en évidences les diverses phases d’activités au sein d’une même journée pour les tortues suivies. Nous pouvons observer une période d’activité diurne et une période nocturne. La période diurne étant caractérisée par la première hausse de température le matin et la chute de ces dernières en fin d’après-midi. Ainsi une journée type pour les tortues a pu être mise en évidence (Figure 10) à l’aide des données générales moyennées et réunies dans le Tableau IV ci-dessous : Tableau IV : Tableau des données moyennées Moyenne Heure de début d'activité : Heure de fin d'activité : Durée au dessus de 26°C : Durée de l'activité diurne : Durée de l'activité nocturne : 08 heures 31 19 heures 09 04 heures 59 min 10 heures 37 min 13 heures 23 min Mini 7 heure 15 heure 30 0 heures 2 heures 9 heures Maxi 10 heure 30 22 heures 30 11 heures 15 heures 22 heures Trois zones distinctes sont observables sur le graphique type ci-dessus. Une première zone bleue correspond à la phase d’activités nocturne des individus, généralement comprise entre 19h 09 et 8h31 le lendemain matin. Une zone orange correspondant à la zone d’activités diurne représentant le reste de la journée (10 heures 37 minutes en moyenne par jour) débutant généralement vers 8h30 le matin et se termine en début de soirée vers 19h. Enfin une zone rouge reflétant le nombre d’heures passées à une température supérieure à la température optimale des Cistudes d’Europe c'est-à-dire au-delà de 26°C. Les tortues passent donc en moyenne 4 heures 59 minutes à une température supérieure à 26°C. De plus, il a été constaté que la mise en insolation et la vitesse pour atteindre et dépasser la température optimale était rapide. Il faut environ 1 heure et 30 minutes en général à la tortue pour atteindre ce seuil (exemple Figure 10). Page 14 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Figure 10 : Représentation graphique d'une journée d'enregistrement de température type pour les tortues de l'embouchure du Fangu Surface orange : période d’activité diurne ; Surface bleue: période d’activité nocturne (ou de repos) ; Surface rouge : temps passé au dessus de 26°C III.2. Phénologie au cours des 4 semaines de suivi III.2.a. Evolution de l’heure de début et de fin d’activités Les données nous ont aussi permis d’obtenir des informations sur l’heure de début et l’heure de fin d’activités diurnes des tortues. En moyenne sur le mois de suivi les tortues ont débuté leurs activités diurnes vers 8h30 et les ont terminé aux alentours de 19h le soir (Droites en rouge, Figure 11). Les activités diurnes comme nocturnes sont diverses, elles comprennent notamment les déplacements, les bains de soleils, la reproduction, l’alimentation, la ponte. Les histogrammes cidessous montrent l’évolution de ces heures de début et de fin d’activités diurnes sur les 4 semaines de suivi du 16 mai au 11 juin. Heure de début d'activité diurne Heure de fin d'activité diurne 22,00 9,50 9,00 Tortue 080 Tortue 482 Tortue 151 Moyenne (8h30) 8,50 8,00 7,50 7,00 Heure de fin d'activité Heure de début d'activité 10,00 21,00 20,00 Tortue 080 Tortue 482 Tortue 151 Moyenne (19h) 19,00 18,00 17,00 16,00 15,00 16-22 mai 23-29 mai 30-5 juin Semaines 6-11 juin 16-22 mai 23-29 mai 30-5 juin 6-11 juin Semaines Figure 11 : Histogrammes représentant l’heure de début d’activité à gauche et l’heure de fin d’activité à droite Page 15 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) D’après l’histogramme de gauche, la tortue 080 a une heure de début d’activité plus tardive que les tortues 482 et 151 durant la semaine du 23 au 29 mai. III.2.b. Evolution de la période d’activités diurne Enfin la période d’activités diurne elle correspond à la période durant la phase ensoleillée de la journée où la tortue va s’adonner à ses occupations. Cette durée est calculée à l’aide de l’heure de début et l’heure de fin d’activités. Les histogrammes de la Figure 12 ci-après représentent, à gauche la durée de la période diurne d’activité pour les trois tortues, et à droite le pourcentage de temps passé durant cette période diurne au dessus de 26°C. La droite en rouge correspond à la durée moyenne de la période d’activités diurnes et au pourcentage moyen de temps passé au dessus de la température optimale durant la période d’activité diurne. Pourcentage du temps passé au dessus de 26 de la durée d'activités diurne 14,00 13,00 12,00 Tortue 080 Tortue 482 Tortue 151 Moyenne (10h37) 11,00 10,00 9,00 8,00 7,00 6,00 5,00 16-22 mai 23-29 mai 30-5 juin 6-11 juin Pourcenta ge diurne pa ssé a u dessus de 26°C Durée de la période diurne Durée de la période diurne d'activités 75,0% 60,0% Tortue 080 Tortue 482 Tortue 151 Moyenne (47%) 45,0% 30,0% 15,0% 0,0% Semaines 16-22 mai 23-29 mai 30-5 juin 6-11 juin Semaines Figure 12 : Histogrammes représentant la durée de la période d’activités diurne à gauche et le pourcentage de temps passé au dessus de 26°C Une forte diminution du pourcentage de temps passé au dessus de la température optimale de 26°C est constatée sur la période du 30 mai au 5 juin (histogramme de droite). III.2.c. Evolution du temps d’exposition La durée moyenne d’exposition au soleil permettant aux individus d’atteindre une température supérieure à 26°C a été calculée pour chaque tortue et pour les semaines du 16 mai au 11 juin. L’histogramme de la Figure 13 ci-dessous a été réalisé à l’aide des données du tableau de l’Annexe 3, il représente cette durée moyenne d’exposition au dessus de 26°C en heure. La durée minimale au dessus de la température optimale étant en moyennes de 2 heures pour la tortue 482 pour la semaine du 16 au 22 mai et la durée maximale de 7,33 heures (soit 7 heures et 20 minutes) pour la tortue 080 durant la semaine du 6 au 11 juin. La tortue 151 quant à elle a une durée minimale de 2,32 heures la semaine du 30 mai au 5 juin et une durée maximale de 6,50 du 23 au 29 mai. La durée moyenne sur l’ensemble des 4 semaines et pour les 3 tortues suivies étant de 4,99 heures (soit environ 5heures) passées au dessus de 26°C. Page 16 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Durée moyenne d'exposition au dessus de 26 C (en h) 8,00 7,00 Durée (en h) 6,00 5,00 Tortue 080 Tortue 482 Tortue 151 Moyenne (5h) 4,00 3,00 2,00 1,00 0,00 16-22 ma i 23-29 ma i 30-5 juin 6-11 juin Semaines Figure 13 : Histogramme représentant la durée moyenne d'exposition au dessus de 26°C III.3. Corrélation température - milieux (tortue 151) Différences de graphs entre aulnaie, jonchaie, bras mort - Sur la période du 30 mai au 5 juin, une forte diminution du temps passé à une température supérieure à 26°C est constatée pour la tortue 151 (Figure 14). Les barres orange de l’histogramme ci-dessous représentent cette chute. Les jours précédents et suivants (barres grises) reflètent une légère hausse tendant vers la moyenne de 5 heures. Temps passé au dessus 26 C (tortue 151) 12 Durée en heures 10 8 6 4 2 0 28-mai 29-mai 30-mai 31-mai 01-juin 02-juin 03-juin 04-juin 05-juin 06-juin 07-juin Date Figure 14 : Histogramme du temps passé au dessus de 26°C pour la tortue 151 Barres orange : semaine du 30 au 5 juin ; barres grises : jours précédents et suivant la chute du temps passé au dessus de 26°C Page 17 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Contrairement aux tortues 080 et 482 qui ont eu des déplacements très limités (Annexe 2), la tortue 151 a effectué de nombreux déplacements dans la zone d’étude parcourant différents types d’habitat comme le Nord du bras mort, la jonchaie d’arrière dune de la plage, l’aulnaie marécageuse Nord comme représenté sur l’image cartographique de la Figure 15. Les cercles verts correspondent à la position de la tortue sur la période du 23 au 29 mai, les cercles rouges pour la semaine du 30 mai au 5 juin, et les cercles bleus la semaine du 6 au 11 juin. Les périmètres de couleurs représentent les différentes zones de l’embouchure utilisées par la tortue. La zone n°1 en jaune correspond au Nord du bras mort plus profond que le ruisseau de la alimentant le bras (Zone n°2 en blanc). Ensuite la zone n°3 en rouge correspond à l’aulnaie marécageuse avec un fort couvert végétal et un sol extrêmement vaseux et gorgé d’eau. Enfin une quatrième zone en bleu représente la jonchaie d’arrière dune qui est inondée que lorsque le niveau d’eau du Fangu monte après un coup de mer ou une crue. Figure 15 : Cartographie de la répartition de la tortue 151 sur la période du 23 mai au 11 juin Page 18 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) IV. Discussion IV.1. Périodes d’activités diurne et nocturne IV.1.a. Journée type Les données recueillies par les Thermochrons nous ont permis de mettre en évidence ces diverses informations sur l’heure de début et de fin d’activités diurnes. Malgré le petit échantillon de tortues récupérées pour la rédaction de ce rapport, la quantité de données par jour et sur l’ensemble des 4 semaines est conséquente (plus de 4 000 données). La journée type des tortues à donc pu être réalisé. Nous y observons donc une première phase ascendante de la température en début de matinée correspondant à une mise en insolation, et ce pour les 3 tortues sur la quasi-totalité des journées. Suite à cela s’en suit une période où la tortue passe du temps à une température supérieur à 26°C correspondant à la température optimale pour son métabolisme. Durant cette période la tortue peut être soit en insolation pure, c'est-à-dire en activité de bain de soleil sur un tronc ou sur la végétation ; soit la tortue peut être en activité de déplacement terrestre. Enfin une dernière phase type bien observable sur l’ensemble des individus, correspondant à la fin des activités diurnes entrainant une chute progressive de la température. Cette phase est la phase d’activités nocturnes. De plus, il a été constaté que durant la nuit, les tortues ont des températures qui régressent de façon régulière et constante traduisant une phase de repos. L’ensemble des individus et sur l’ensemble des 4 semaines de données ont donc suivi le même schéma de journée. Nous pouvons donc faire l’hypothèse que les tortues ont en général un comportement d’activités similaire au cours d’une même journée. IV.2. Phénologie au cours des 4 semaines IV.2.a. Evolution de l’heure de début et de fin d’activités A l’aide des histogrammes de la Figure 11, nous pouvons observer une évolution de l’heure de début et de fin d’activités diurne. En effet, l’heure de début d’activité à tendance à être plus tôt. Les tortues sortiraient donc de leur phase nocturne plus tôt en progressant dans la saison. Ce phénomène serait expliqué par des journées de plus en plus longues durant la période estivale, permettant aux individus de profiter plus tôt des premiers rayons du soleil. En effet, les tortues débutent leurs journées par une première phase d’insolation où la température grimpe de façon uniforme et relativement rapide jusqu’au-delà de leur température optimale. La période de fin d’activité diurne a elle aussi tendance à évoluer. Les tortues finissent en général leur journée de plus en plus tard au fil du temps. Ce phénomène pourrait aussi être expliqué Page 19 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) par des journées estivales plus longues. Les tortues profiteraient donc d’une période lumineuse plus longue pour rester en activités diurnes plus longtemps. De plus, nous avons pu constater sur la quasi-totalité des graphiques, que les tortues débutaient leur journée par une phase d’insolation leur permettant d’atteindre ou de dépasser la température optimale d’activités. Cette mise en insolation et la hausse de la température se fait très rapidement (environ 1h30 pour atteindre ou dépasser 26°C). IV.2.b. Evolution de la période d’activités diurne Du fait de l’évolution du début et de la fin d’activités diurnes, la période ensoleillée et lumineuse de la journée est de plus en plus exploitée par les tortues. La période d’activité diurne en est donc plus longue à chaque semaine (Figure 12). Une fois de plus cette augmentation de la période d’activité diurne pourrait être expliquée par l’allongement de la durée du jour en période d’été. Plus les journées rallongent, plus les tortues exploitent cette période. Elles peuvent donc profiter plus longtemps du soleil pour s’exposer et prendre leurs bains de soleil, mais aussi pour partir à la recherche de nourriture par exemple. Il semblerait donc normal que la durée des bains de soleils et que le temps passé au delà de la température optimale de 26°C en soient affectée. IV.2.c. Evolution du temps d’exposition Afin de répondre aux mieux à ses besoins physiologiques et métaboliques, la Cistude à besoin de prendre des bains de soleil pour atteindre la température optimale à laquelle ses fonctions vitales entièrement opérationnelles (digestion, maturation des œufs, énergie pour la chasse ou pour la reproduction). Nous pouvons remarquer sur l’histogramme de la Figure 12 que la durée moyenne passée au dessus de 26°C a tendance à évoluer au cours du temps et ce, pour les tortues 080 et 482. L’augmentation serrait corrélée à l’allongement de la période ensoleillée de la journée vue précédemment. Cette durée augmente d’environ 2 heures pour la semaine du 16 au 22 mai, pour atteindre plus de 7 heures la dernière semaine du 6 au 11 juin. Cette hausse du temps passé au-delà de 26°C pourrait s’expliquer par le fait que les journées sont de plus en plus chaudes en évoluant dans l’été. Mais aussi car les tortues ont des besoins énergétiques plus importants pour l’alimentation, la reproduction, l’incubation des œufs après fécondation, la recherche des sites de pontes et l’acte de ponte. Toutefois nous pouvons constater que la cistude 151 accuse d’une forte diminution de la durée moyenne d’exposition au-delà de 26°C sur la semaine du 30 mai au 5 juin. Etant donné que les conditions météorologiques ont été les mêmes pour les 3 tortues (Annexe 7 et Annexe 8), ces dernières ne peuvent expliquer cette forte diminution. Il se pourrait donc que la tortue ait exploité Page 20 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) des milieux très différents ayant entrainé cette chute de temps passé en insolation et à profiter d’une température supérieure à la température optimale. IV.3. Changements de milieux (tortue 151) Les tortues 482 et 080 ont toute deux exploités le même type de milieu à savoir un ruisseau forestier bordant la clôture d’un champ de pâturage (Annexe 2). Si de fortes variations entre ces deux individus avaient été observées, le changement de milieu n’aurait probablement pas pu être une raison de l’explication. Une différence comportementale aurait donc été supposée. La tortue a 151 quant à elle à évolué dans de nombreux milieux différents à savoir : le Nord du bras mort (Zone n°1 en jaune), le ruisseau alimentant le bras mort (Zone n°2 en blanc), la jonchaie d’arrière dune (Zone n°4 en Bleu) et enfin au Nord et à l’Est de la zone n°3 en rouge correspondant à l’aulnaie marécageuse (Figure 15). Nous pouvons constater que durant la période du 30 mai au 5 juin l’individu 151 se situait en partie dans le ruisseau alimentant le bras mort et en partie dans l’aulnaie marécageuse. Il se pourrait que la température de l’eau sortant de cette résurgence soit peu élevée expliquant partiellement pourquoi la tortue n’a passé que très peu passé de temps à une température supérieure à 26°C. De plus une forte couverture végétale dans l’aulnaie marécageuse pourrait jouer en faveur de cette baisse de la durée d’exposition au soleil. Le milieu dans lequel les tortues évoluent aurait donc un impacte sur leur mode de vie et leurs habitudes. Toutefois, le comportement des individus et leur tempérament sont des choses difficiles à prendre en compte. En effet, chaque individu a un comportement différent à la fois face au stresse mais aussi vis-à-vis de leurs besoins. Cela pourrait donc expliquer quelques variations dans les données de température et de télémétrie. Certaines tortues sont plus erratiques que d’autres et ont tendances à se déplacer dans différents milieux. Page 21 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) V. Conclusion et perspective Basée sur deux années, cette étude de la population de Cistude d’Europe correspond à un état zéro. Jamais cette population n’avait été étudiée sur le site de l’embouchure du Fangu. De ce fait, les objectifs demandés par le Conservatoire du Littoral étaient dans une optique de protection et de conservation de l’espèce. Des protocoles ont donc été mis en place dans le but de recueillir des données sur l’état de la population. Des observations ont été réalisées, en plus de la télémétrie permettant d’étudier le domaine vital des tortues. Et ce afin de connaitre leur répartition sur la surface de terres possédées par le Conservatoire. Les premiers résultats issus du protocole visant à étudier les activités des tortues font l’état d’informations très intéressantes. En effet, des résultats donnent des précisions sur l’heure de début et de fin d’activités durant la période de la journée. Des durées passées au dessus de leur température optimale d’activités (26°C) sont aussi calculées à l’aide des graphiques journaliers. De plus, les températures maximales et minimales atteintes quotidiennement donnent quelques informations sur l’activité de la tortue. Une température dépassant les 30 ou 35°C indique avec certitude que la tortue est en phase d’insolation en plein soleil, tandis qu’une température avoisinant les 15 à 17°C indique que la tortue est dans l’eau. Ces données permettent aussi de savoir à quelle heure les tortues débutent leur journée et vers quelle heure en moyenne elles la terminent. L’utilisation de ces Thermochrons permet donc d’en savoir plus sur l’écologie des tortues et ainsi permet de prendre en considération tous ses besoins dans le milieu. Toutefois, ce rapport ne se base que sur quelques données recueillies au cours de 5 mois de suivis. De nombreux Thermochrons sont encore en cours de prise de données et ce jusqu’en août 2013. Il est donc évident que les données moyennes présentées ci-précédemment sont amenées à évoluer et à s’affiner. D’autres analyses pourront être lancées sur le jeu de données total. De plus, d’autres informations seront fournies durant la période hivernale. Les Thermochrons couplés à de la télémétrie permettront de connaitre à la fois les sites d’hivernation mais aussi la température à laquelle les individus passent l’hiver. Enfin toutes ces données à la fois de télémétries et de Thermochrons auront pour but en 2013 de rendre des comptes au Conservatoire du Littoral afin que ce dernier puisse prendre les mesures de gestions nécessaires à la protection de la population de Cistude dans l’embouchure. En effet, il serait intéressant de préserver les berges et les zones d’ensoleillement sur le fleuve, mais aussi leurs sites de pontes éventuels ou avérés (détectés via la télémétrie) ; mais aussi conserver ou restaurer les zones corridors permettant aux adultes et aux juvéniles de vivre et se développer. Page 22 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Bibliographie ANDREAS B., & PAUL R., (1998). Clutch size and structure of breeding chambers of Emys o. orbicularis in Bretenburg (NE Germany). Mertensiella, Proceedings of the Emys Symposium, Dresden 96, 10: 10-32. CADI A., DELMAS V., PRÉVOT-JULLIARD A.C., JOLY P., PIEAU C., & GIRONDOT M., (2004). Successful reproduction of the introduced slider turtle (Trachemys scripta elegans) in the south of France. Aquatic Conservation, 14: 237-246. CADI A., & JOLY P., (2003). Competition for basking places between the endangered European pond turtle (Emys orbicularis galloitalica) and the introduced red-eared slider (Trachemys scripta elegans). Canadian Journal of Zoology 81, 1392–1398. CADI A., & JOLY P., (2004). Impact of the introduction of the red-eared slider (Trachemys scripta elegans) on survival rates of the European pond turtle (Emys orbicularis). Biodiversity and Conservation 13, 2511-2518. CHEYLAN M., (1998). Evolution of the distribution of the European Pond turtle in the French Mediterranean area since the post-glacial. Mertensiella, Proceedings of the Emys Symposium, Dresden 96, 10: 47-65. DALL'ANTONIA L., LEBBORONI M., BENVENUTI M., & CHELAZZI G., (2001). Data loggers to monitor activity in wild freshwater turtles. Ethology Ecology and Evolution, 13: 81-88. DI TRANI C., & ZUFFI M.A.L., (1997). Thermoregulation of the European Pond Turtle, Emys orbicularis, in Central Italy. Chelon. Biodiversity and Conservation, 2: 428-430. DUGUY R., & BARON J.P., (1998). La cistude d’Europe, Emys orbicularis, dans le Marais de Brouage (Charente Maritime): Cycle d’activité, thermorégulation, déplacements, reproduction et croissance. Annales de la Société des Sciences Naturelles de la Charente-Maritime, 8: 781-803. HANKA S., & JOYER U., (1998). Emys orbicularis in the Enkheimer Ried near Frankfurt/Main, Hesse. Mertensiella, Proceedings of the Emys Symposium, Dresden 96, 10: 135-140 JABLONSKI A., & JABLONSKA S., (1998). Egg-laying in the European pond turtle, Emys orbicularis, in Leczynsko-Wlodawskie Lake District. Mertensiella, Proceedings of the Emys Symposium, Dresden 96, 10: 141-146. LEBBORONI M., & CHELAZZI G., (1991). Activity patterns of Emys orbicularis (Chelonia Emydidae) in central Italy. Ethology Ecology and Evolution, 3: 257-268. Page 23 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) LEVADOUX D., (2004). Identification des sites de ponte de la population de Cistude d’Europe sur la zone Natura 2000 de l’embouchure du Rizzanese (n° Psic FR9400594). AAPNRC/CEN Corse, OEC, DIREN Corse, Corse, 44p. OLIVIER A., (2002). Ecologie, traits d’histoire de vie et conservation d’une population de cistude d’Europe, Emys orbicularis, en Camargue. Diplôme de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, Montpellier. 164p. PIEAU C., (1982). Modalities of the action of temperature on sexual differentiation in fielddeveloping of the European pond turtle Emys orbicularis. Journal of Experimental Zoology, 220: 353-360. PRIOL P., (coord.). (2009). Guide technique pour la conservation de la Cistude d’Europe en Aquitaine. Cistude Nature. 174p. SERVAN J., ZABORSKI P., DORIZZI M., & PIEAU C., (1989). Female-biased sex ratio in adults of the turtle Emys orbicularis at the northern limit of its distribution in France: a probable consequence of interaction of temperature with genotypic sex determination. Canadian Journal of Zoology, 67: 1279-1284. SCHNEEWEISS N., & STEINHAUER C., (1998). Habitat use and migrations of a remnant population of the European pond turtle, Emys o. orbicularis, depending on landscape structures in Brandenburg, Germany. Mertensiella, Proceedings of the Emys Symposium, Dresden 96, 10: 235244. SOULAS S., (2010). Plan de Gestion de l’Embouchure du Fangu. Conservatoire du Littoral, 65p. TRAKIMAS G., & SIDARAVIČIUS J., (2008). Road mortality threatens small northern populations of the European pond turtle, Emys orbicularis. Acta Herpetologica 3(2): 161-166. ZUFFI M.A.L., (2000). Conservation biology of the European pond turtle Emys orbicularis in Italy. In Hödl W., & Rössler M. (eds), Die Europäische Sumpfschildkröte, Staphia 69: 219-225. Page 24 sur 24 CEN-Corse ― Étude de la population de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur le site du Fangu (Haute-Corse, France) Annexes Annexe 1 : Carte de végétation de l’embouchure du Fangu Annexe 2 : Cartographie de l’aire de répartition des tortues 080, 482 et 151 au cours des 4 semaines du 16 mai au 11 juin Annexe 3 : Tableau général des moyennes Annexe 4 : Cartographie de la localisation des pièges Annexe 5 : Première partie du tableau de capture des individus Annexe 6 : Deuxième partie du tableau de capture des individus Annexe 7 : Température du milieu extérieur (en °C) du 27 mai au 4 juin 2012 Annexe 8 : Température du milieu extérieur (en °C) du 4 au 11 juin 2012 Annexe 1 : Carte de végétation de l’embouchure du Fangu N Annexe 2 : Cartographie de l’aire de répartition des tortues 080, 482 et 151 au cours des 4 semaines du 16 mai au 11 juin Tableau IV 3 : : Tableau général des moyennes Annexe Tableau IV : Tortue 482 Température mini (°C) Température maxi (°C) Température moyenne (°C) Heure début activité (en h) Heure fin activité (en h) Durée au dessus de 26°C (en h) Période diurne (en h) Période nocturne (en h) Pourcentage diurne Pourcentage diurne au dessus de 26°C Tortue 080 Température mini (°C) Température maxi (°C) Température moyenne (°C) Heure début activité (en h) Heure fin activité (en h) Temps au dessus de 26°C (en h) Période diurne (en h) Période nocturne (en h) Pourcentage diurne Pourcentage diurne au dessus de 26°C Tortue 151 Température mini (°C) Température maxi (°C) Température moyenne (°C) Heure début activité (en h) Heure fin activité (en h) Temps au dessus de 26°C (en h) Période diurne (en h) Période nocturne (en h) Pourcentage diurne Pourcentage diurne au dessus de 26°C 16-22 mai 23-29 mai 30-5 juin 6-11 juin Moyenne Variance Ecart type Moyenne Variance Ecart type Moyenne Variance Ecart type Moyenne Variance Ecart type 12,37 0,41 0,64 13,23 0,20 0,45 14,09 0,12 0,35 16,34 4,49 2,12 26,68 29,60 5,44 32,74 8,33 2,89 33,17 3,40 1,84 33,00 6,83 2,61 16,10 2,16 1,47 19,29 0,28 0,53 20,27 0,15 0,39 22,49 2,95 1,72 9,17 0,42 0,65 8,00 1,40 1,18 8,39 0,33 0,57 8,21 0,64 0,80 18,58 2,89 1,70 19,96 4,82 2,20 21,18 3,60 1,90 20,25 2,43 1,56 2,00 3,53 1,88 5,36 1,10 1,05 6,82 1,37 1,17 7,13 1,57 1,25 9,42 3,67 1,91 11,96 6,36 2,52 12,79 2,26 1,50 12,04 2,69 1,64 14,58 3,67 1,91 12,04 6,36 2,52 11,21 2,26 1,50 11,96 2,69 1,64 39,2% 49,9% 53,3% 50,2% 21,2% 44,8% 53,4% 59,2% 16-22 mai 23-29 mai 30-5 juin 6-11 juin Moyenne Variance Ecart type Moyenne Variance Ecart type Moyenne Variance Ecart type Moyenne Variance Ecart type 13,48 0,06 0,24 14,27 0,14 0,38 14,98 0,14 0,38 17,88 2,89 1,70 28,13 60,88 7,80 35,06 10,15 3,19 33,13 7,96 2,82 31,30 2,06 1,43 16,35 3,09 1,76 18,79 1,03 1,02 20,68 0,96 0,98 23,40 0,85 0,92 9,38 0,19 0,44 8,96 0,74 0,86 8,61 1,23 1,11 8,04 1,29 1,13 16,13 5,17 2,27 18,18 4,06 2,01 19,36 2,60 1,61 18,46 1,96 1,40 2,33 4,94 2,22 3,89 4,52 2,13 5,57 3,95 1,99 7,33 10,64 3,26 6,75 7,15 2,67 9,21 4,93 2,22 10,75 3,83 1,96 10,42 4,72 2,17 17,25 7,15 2,67 14,79 4,93 2,22 13,25 3,83 1,96 13,58 4,72 2,17 28,1% 38,4% 44,8% 43,4% 34,6% 42,2% 51,8% 70,4% 16-22 mai 23-29 mai 30-5 juin 6-11 juin Moyenne Variance Ecart type Moyenne Variance Ecart type Moyenne Variance Ecart type Moyenne Variance Ecart type x x x 15,60 2,63 1,62 15,96 0,91 0,95 18,35 6,89 2,63 x x x 33,68 1,66 1,29 29,40 8,22 2,87 33,43 21,98 4,69 x x x 22,46 0,98 0,99 20,01 0,49 0,70 23,68 3,55 1,88 x x x 8,07 0,56 0,75 8,79 1,06 1,03 8,67 1,07 1,03 x x x 19,54 0,82 0,91 18,92 1,02 1,01 19,33 0,47 0,68 x x x 6,50 1,63 1,27 2,32 3,91 1,98 6,17 16,57 4,07 x x x 11,46 1,07 1,04 10,13 2,29 1,51 10,67 2,47 1,57 x x x 12,54 1,07 1,04 13,88 2,29 1,51 13,33 2,47 1,57 x x x 47,8% 42,2% 44,4% x x x 56,7% 22,9% 57,8% Moyenne du mois 14,01 31,40 19,54 8,44 19,99 5,33 11,55 12,45 48% 45% Moyenne du mois 15,15 31,91 19,81 8,75 18,03 4,78 9,28 14,72 39% 50% Moyenne du mois 16,64 32,17 22,05 8,51 19,26 5,00 10,75 13,25 45% 46% Annexe 4 : Cartographie de la localisation des pièges Annexe 5 : Première partie du tableau de capture des individus Date Observateurs n°individu (marquage écailles marginales) n°piège Nasse = N Verveux = V Secteur d'échantillonnage Classe d'âge Sexe Longueur Immature = I, Mâle = M Dossière Poids (g) Adulte = A Femelle = F (mm) Vieil Adulte= VA 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 1 V2 Cloture 1 A 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 2 N1 Cloture 1 A 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 3 N1 Cloture 1 VA 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 4 N1 Cloture 1 A 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 5 V3 Cloture 2 A 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 6 V3 Cloture 2 A 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 7 V3 Cloture 2 A 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 8 V3 Cloture 2 A 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 9 V3 Cloture 2 VA 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 10 V3 Cloture 2 VA 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 11 N5 Bras 3 A 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 12 N5 Bras 3 A 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 13 N6 Bras 3 VA 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 14 N5 Bras 3 A 12/05/2012 RB, RF, VB, JFLS 15 N6 Bras 3 A 13/05/2012 RB, RF, JFLS 16 N6 Bras 3 A 13/05/2012 RB, RF, JFLS 17 N6 Bras 3 A 13/05/2012 RB, RF, JFLS 18 N2 Cloture 1 VA 13/05/2012 RB, RF, JFLS 19 N2 Cloture 1 A 13/05/2012 RB, RF, JFLS 20 V1 Cloture 1 A 16/05/2012 RB, RF, JFLS 21 N15 Bras 1 VA 16/05/2012 RB, RF, JFLS 22 N15 Bras 1 VA 17/05/2012 RF, JFLS 23 N15 Bras 1 VA 17/05/2012 RF, JFLS 24 N31 Bras 3 A 17/05/2012 RF, RB 25 N31 Bras 3 A RF : Romain Fleuriau ― RB : Raphaële Bizzozéro ― VB : Valérie Bosc ― JFLS : Jean-François Le Stum M M M M M M M M F F F F F M F M M F M M F M F M M 136,7 139 133 134,4 128,78 147,5 135,58 143,24 131 134,5 140 153 143 131 147,66 147,72 131,2 141,4 134,18 133,1 151,58 125,8 141,88 130,5 132,5 360 400 410 325 320 460 370 400 460 460 470 570 450 310 540 450 325 495 370 355 570 295 465 330 370 Annexe 6 : Deuxième partie du tableau de capture des individus Date Observateurs n°individu (marquage écailles marginales) n°piège Nasse = N Verveux = V Secteur d'échantillonnage Classe d'âge Sexe Longueur Immature = I, Mâle = M Dossière Poids (g) Adulte = A Femelle = F (mm) Vieil Adulte= VA 19/05/2012 RF, JFLS 26 N24 Bras 2 A 20/05/2012 RF, RB 28 N32 Cours vif A 20/05/2012 RF, RB 29 N45 Bras 1 A 21/05/2012 RF, JFLS 30 N60 Cloture 1 VA 21/05/2012 RB 31 Capture manuelle Bras 2 A 22/05/2012 RF, RB 32 N63 Bras 2 A 22/05/2012 RF, RB 33 N50 Bras 2 A 22/05/2012 RF, RB 34 N50 Bras 2 A 22/05/2012 RF, RB 35 N50 Bras 2 A 24/05/2012 RB 36 N68 Clôture 1 A 26/06/2012 RF 37 Capture manuelle Bras 1 (fossé jonçaie) VA 26/06/2012 JFLS 38 Capture manuelle nord jonçaie A 12/06/2012 RF 38_2 N71 Cours vif VA 12/06/2012 RB 38_3 N70 Cours vif A 12/06/2012 RB 39 N70 Cours vif A 15/06/2012 RF 40 Capture manuelle Sentier amont clôture 2 A 16/06/2012 JFLS 41 V7 Fougeraie sud VA 17/06/2012 RF 42 V7 Fougeraie sud VA 17/06/2012 RF 43 V7 Fougeraie sud A 17/06/2012 RF 44 V7 Fougeraie sud A 17/06/2012 RF 45 V6 Fougeraie nord VA 20/06/2012 RF 46 Capture manuelle Mare 1 champ Canava A 06/07/2012 RF 47 Capture manuelle Bras 2 VA 07/07/2012 RF 48 N77 Bras 2 VA RF : Romain Fleuriau ― RB : Raphaële Bizzozéro ― VB : Valérie Bosc ― JFLS : Jean-François Le Stum M M F M F M M M F F M F M M F F F F F M M M F F 125,9 134,16 146,4 121,48 140,3 130,38 126,8 132,24 138,48 146,18 130 136,78 125,1 125,8 139,52 130,06 149 131,12 154 132,1 150,08 141,58 128,28 139,22 325 370 535 310 500 310 300 315 445 485 345 460 320 330 485 430 565 475 575 345 510 435 ´ 400 Date 04/06 00:00:00 03/06 12:00:00 03/06 00:00:00 02/06 12:00:00 02/06 00:00:00 01/06 12:00:00 01/06 00:00:00 31/05 12:00:00 31/05 00:00:00 30/05 12:00:00 30/05 00:00:00 29/05 12:00:00 29/05 00:00:00 28/05 12:00:00 28/05 00:00:00 27/05 12:00:00 Température (°C) Annexe 7 : Température du milieu extérieur (en °C) du 27 mai au 4 juin 2012 Températures extérieures (°C) du 27 mai au 4 juin 40 38 36 34 32 30 28 26 24 22 20 18 16 14 12 10 Date 12/06 00:00:00 11/06 12:00:00 11/06 00:00:00 10/06 12:00:00 10/06 00:00:00 09/06 12:00:00 09/06 00:00:00 08/06 12:00:00 08/06 00:00:00 07/06 12:00:00 07/06 00:00:00 06/06 12:00:00 06/06 00:00:00 05/06 12:00:00 05/06 00:00:00 04/06 12:00:00 04/06 00:00:00 Température (°C) Annexe 8 : Température du milieu extérieur (en °C) du 4 au 11 juin 2012 Températures extérieures (°C) du 4 au 11 juin 40 38 36 34 32 30 28 26 24 22 20 18 16 14 12 10 Résumé La Cistude d’Europe est une espèce de reptile ayant subit un des déclins les plus importants ces dernières décennies. C’est pourquoi il est important d’étudier les différentes populations restantes afin de déterminer leur état. Le Conservatoire du Littoral de Corse a donc démarré cette étude sur la population d’Emys orbicularis sur la zone de l’embouchure du Fangu (Haute-Corse, France). L’un des points principaux demandés par l’étude est l’analyse des activités journalières des tortues. Pour ce faire de petits enregistreurs thermiques appelés Thermochrons ont été posés sur la carapace de certains individus dans le but d’étudier l’évolution de la température. L’étude portant sur deux années, seul un tout petit échantillon a été récupéré afin d’être analysé. Les résultats montrent déjà des informations intéressantes sur l’heure et la fin des activités diurnes des tortues, ainsi que les températures maximales et minimales auxquelles les tortues s’exposent. De plus une durée de temps passé au-delà de leur température optimale d’activité à pu être déterminée. L’ensemble des données qui seront recueillies en 2013 permettront d’affiner les résultats. Mots-clés : Cistude d’Europe, activités journalières, température, enregistreurs thermiques, Thermochron