Le marché de la santé en Inde : une occasion d`exportation
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Le marché de la santé en Inde : une occasion d`exportation
Le marché de la santé en Inde : une occasion d’exportation historique pour le Québec À l’heure où Montréal aspire à devenir la vitrine de la santé du 21e siècle par plus de 6 milliards d’investissements dans ses CHUs, l’Inde amorce un vaste chantier pour se doter d’un réseau de santé moderne et accessible à l’ensemble de sa population. Public vs privé — au cœur du paradoxe indien Avec une population de 1,2 milliards de personnes, les investissements requis dans ce secteur par le gouvernement indien sont faramineux. Dans ce vaste pays où la pauvreté côtoie les plus grandes richesses du monde, un système public de santé sous financé se déploie péniblement en parallèle d’un système de santé privé moderne, acte majeur du marché mondial du tourisme médical. Par conséquent, il existe de grandes disparités entre les hôpitaux publics et privés en ce qui a trait à la qualité des services et des installations. De plus, en raison de leur efficacité et de la modernité de leurs équipements et technologies, les hôpitaux privés attirent les meilleures ressources, ce qui amplifie la disparité de l’accessibilité et de la qualité des soins. Rural vs urbain Un autre volet de ce défi est le fossé entre les milieux ruraux et les milieux urbains. Il faut souligner qu’environ 70 % de la population indienne vit en zone rurale alors que la majorité des soins sont offerts en milieu urbain. Aussi, le système de santé dans les zones rurales en Inde manque cruellement d’infrastructures adaptées, ce qui empêche une grande partie de la population indienne de bénéficier d’une prise en charge minimum en matière de soins et de services de sensibilisation, de prévention et de santé publique. Les déficiences du système public expliquent, selon les observateurs, la croissance du système privé. Le glissement du secteur hospitalier d’une orientation « sociale » à une orientation « d’affaires » a vu naître des hôpitaux privés soutenus par des mesures fiscales du gouvernement central. Bien que les hôpitaux ne représentent que 10 % du total, ils contrôlent près de 80 % des dépenses et plus de 93 % des investissements. 2 La population indienne se chiffrait à 1,2 milliards en 2010 @vision, le bulletin d’Innovitech @ Ces différences entre zone rurale et zone urbaine sont criantes au regard des chiffres fournis par l’OMS (2007) qui révèlent qu’on ne retrouve en zone rurale que 31,9 % des lits disponibles dans les hôpitaux publics contre 68 % en zone urbaine ; 26 % des médecins seulement pratiquent en région rurale contre 74 % en zone urbaine ; 62 bébés sur 1000 décèdent avant 1 an en zone rurale contre 39 sur 1000 en zone urbaine. Dans un pays de grande croissance économique où on se retrouve plus de 700 millions d’utilisateurs de cellulaires, le défi est de corriger par des technologies modernes cet état de fait qui risque de devenir un boulet pour la plus grande démocratie du globe. L’occasion Le gouvernement indien, supporté par l’OMS et les nouvelles initiatives du G8, de nombreuses ONG et le secteur privé indien se mobilisent pour créer autour de technologies et d’approches innovantes un des plus grands réseaux de santé au monde. Une étude menée par le IBM Institute of Business Value et une équipe de chercheurs du Healthcare Business Solutions d’IBM Inde démontre que l’Inde doit implanter un système de santé basé sur la valeur, l’accessibilité et la durabilité pour faire échec à la fragmentation du @vision, le bulletin d’Innovitech Volume 1, numéro 2 On estime que le marché aura atteint 480 milliards en 2025, c’est-à-dire qu’il est appelé à doubler tous les 5 ans environ. système actuel où le focus est plus réactif que proactif et trop concentré sur les soins aigus et sporadiques. On estime que d’ici 2025, l’Inde aura besoin de : • 700 000 nouveaux médecins • 1,6 millions de nouvelles infirmières • 1,7 millions de lits supplémentaires • Des investissements en infrastructures et équipements de plus de 78 milliards $ US. L’INDE en quelques chiffres : La population indienne se chiffre à 1,2 milliard d’individus (2010) répartis dans 29 états; 70 % de la population a moins de 35 ans; Le taux annuel de croissance de la population est estimé à 2,5 %; à ce rythme, il devrait y avoir 1,5 milliard d’Indiens en 2020; L’inde est une démocratie; Plus de 700 millions d’utilisateurs de cellulaires en 2010. Ce marché sera propice aussi aux applications de santé publique, de prévention, d’information et de télémédecine de première ligne, de formation par simulation et de l’utilisation d’approches de « santé mobile » exploitant les différentes plateformes technologiques grand public. L’expertise québécoise La mission Inde 2011 en février dernier, sous l’égide du ministre Clément Gignac, dont faisait partie le groupe Santé organisé par Innovitech, aura permis de faire ressortir les grands secteurs où l’expertise québécoise en santé peut répondre aux besoins du système de santé en Inde. Innovitech s’emploie maintenant à développer des partenariats commerciaux entre les grands groupes hospitaliers indiens et les hôpitaux universit aires de Montréal, nos centres d’excellence en santé et nos grandes grappes industrielles. Il faut souligner que le défi indien sera l’occasion d’exploiter la convergence de nos secteurs technologiques qui seront au cœur de nos nouveaux CHUs. Aussi, les nouvelles approches viendront du mariage, entre autres, ingénierie et médecine de même que nanotechnologie et TIC. Déjà, l’émergence de société comme CAE Santé et la maturité de nos consortiums au cœur des PPP en chantiers ouvrent la voie à des marchés d’exportation sans précédent. Verrons-nous bientôt des PPP d’exportation qui feront en sorte que la santé soit perçue aussi comme une possibilité d’investissement et de richesse collective ? 3