L`éducation à la santé et la promotion du sport à l`école

Transcription

L`éducation à la santé et la promotion du sport à l`école
Fédération des Associations de Parents
de l’Enseignement Officiel
L’éducation à la santé et la promotion du
sport à l’école
Mens sana in corpore sano
Les Analyses de la FAPEO
(juin 2008)
Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel
Avenue du Onze novembre, 57
1040 Bruxelles
02/527.25.75 – 02/525.25.70
www.fapeo.be – [email protected]
M:\FAPEO\EDUCA_PERM\2008\Analyses
1
L’éducation à la santé et la promotion du sport à l’école
Mens sana in corpore sano
Table des matières
Table des matières ...................................................................................................................... 2
Avant propos .............................................................................................................................. 3
Sport, santé et bien-être .............................................................................................................. 4
Santé ....................................................................................................................................... 4
Sport ....................................................................................................................................... 5
Les bienfaits de l’activité physique .................................................................................... 5
Egalité d’accès à l’activité sportive .................................................................................... 6
Les facteurs d’adhésion à la pratique physique .................................................................. 7
Education pour et par le sport .................................................................................................... 9
L’éducation à la santé, la promotion du sport ............................................................................ 9
… à l’école ? .............................................................................................................................. 9
Sport ..................................................................................................................................... 10
Alimentation-santé ............................................................................................................... 10
La FAPEO… propose diverses pistes de réflexions ............................................................ 11
Conclusion(s) ........................................................................................................................... 11
ANNEXES ............................................................................................................................... 13
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 14
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2
Avant propos
C’est parallèlement à une démarche de recherche et d’analyse sur le thème du sport chez les
jeunes, que nous avons fait le choix de développer plus largement la question de la promotion
du sport et de la santé à l’école.
En d’autres termes, cette analyse ‘promotion de la santé et du sport’ en englobe une autre qui
se concentre davantage, elle, sur le ‘sport chez les jeunes’. Nous fixons dans un premier temps
un cadre plus largement défini pour une analyse plus détaillée par la suite.
A travers ce document, nous proposons un aperçu d’un ensemble de considérations
(d’observations) relevant à la fois de la santé et du sport dans et hors du cadre de l’école.
Ainsi, au départ de notre rédaction, relatons en quelques mots ce constat : nous sommes
actuellement face à une augmentation de l’obésité chez les jeunes et les moins jeunes. Obésité
et surpoids qui ne sont pas sans répercussions sur la santé générale de l’individu.
Autrement dit, dans notre mode de vie postmoderne où nous avons gagné en confort, où la
voiture est omniprésente, où les tâches ont été automatisées, où le temps passé devant la
télévision et/ou l’ordinateur ne cesse de croître… aux dépens de notre activité physique1, nous
nous détachons petit à petit de cette fameuse philosophie de vie ‘Mens sana in corpore sano’.
Il semblerait que nous soyions, en effet, de plus en plus loin du compte : maladies diverses,
obésité et surcharge pondérale, mal-être et repli sur soi, etc.
Et, dans ce constat général de société, quel rôle doit jouer l’école ?
Notre démarche de rédaction suivra un plan de promotion du sport pour une meilleure
hygiène de vie, vers l’acceptation et l’engagement dans la pratique d’activités physiques.
Nous allons dans un premier temps poser une série de constats de société, de là nous
revendiquerons un ensemble de bienfaits du sport. Nous allons aussi souligner l’importance
de l’égalité d’accès à l’activité physique, ensuite nous tenterons de fournir des clés à l’éveil à
la motivation pour le sport et à la santé physique, mais également des pistes afin de veiller à la
mise en place d’une vraie démarche d’adhésion et de persévérance au sport. Nous allons enfin
souligner l’importance de ne pas instaurer de mauvaises habitudes alimentaires dès le plus
jeune âge. Tout ceci évidemment dans la perspective de conscientiser sur le rôle de l’école
dans ce domaine en particulier.
1
www.mangerbouger.be/-Projet-enseignement-pour une rencontre avec les conseillers
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3
Sport, santé et bien-être
Santé
Pour l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la santé est un état de bien-être mental,
physique et social2.
Elle ne concerne donc pas uniquement le corps. Les bien-être mental, physique et social sont
en effet liés les uns aux autres, nous pourrions dire qu’ils sont interdépendants pour une bonne
santé.
Il y a lieu ici de prendre hâtivement connaissance d’un ‘phénomène d’actualité’, en tous cas
d’une condition de vie de plus en plus pointée du doigt : l’obésité.
Trop longtemps l’impact de l’obésité a été négligé et trop souvent elle n’a pas été envisagée
comme étant une entrave à une bonne forme générale… Nous avons tous encore en tête cet
état d’esprit de l’enfant bien potelé qui du coup était jugé en très bonne santé par nos grandsmères.
Quoiqu’il en soit, à l’heure où les ‘vertus de régimes miracle’ sont sans cesse
promotionnées… à l’heure où nous faisons la course au kilo (voire au gramme) en trop… une
toute autre réalité est à mettre en avant : l’ère sédentaire ; elle recouvre : augmentation du
taux d’obésité, diminution de la pratique du sport, et routine de la ‘malbouffe’.
En effet, le taux relevé de personnes souffrant d’obésité est en constante augmentation, si bien
que le samedi 25 mai 2008 fut baptisée en Belgique la 1ère journée nationale contre l’obésité.
Depuis les années ’60, les cas d’obésité se sont multipliés par 4 ou 5 !3.
D’autres chiffres ? 44% de la population souffre actuellement de surpoids et un enfant sur 7
est obèse4.
Enfin, notons que la promotion de la santé en Communauté française est décrétée (décret du
17 juillet 1997 portant organisation de la promotion de la santé en Communauté française
(complété et modifié en juillet 2003) :
Article 1er :
Par promotion de la santé au sens du présent décret, il faut entendre le
processus qui vise à permettre à l’individu et à la collectivité d’agir
sur les facteurs déterminants de la santé et, ce faisant, d’améliorer
celle-ci, en privilégiant l’engagement de la population dans une prise
en charge collective et solidaire de la vie quotidienne, alliant choix
personnel et responsabilité sociale. La promotion de la santé vise à
améliorer le bien-être de la population en mobilisant de façon
concertée l’ensemble des politiques publiques […].
2
www.mangerbouger.be/-Projet-enseignement-pour une rencontre avec les conseillers
« L’obésité chez les jeune : il y a urgence »
4
« … Et samedi, la journée nationale contre l’obésité »
3
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4
Sport
Les problèmes de poids des enfants européens ne proviennent pas tant d’une consommation
trop élevée de calories, que de l’inactivité physique. Les enfants d’aujourd’hui ne mangent
pas trop : ils ne bougent pas assez !
Le sport compte au nombre des bonnes habitudes à prendre. Une activité physique régulière
procure en effet des bénéfices psychologiques certains, notamment en matière d’estime de soi
et d’intégration dans un groupe.5
Il est plus que temps d’agir et prévenir. Un des lieux de prévention de l’obésité pouvant
être le milieu scolaire.
Le rôle positif dans la promotion du bien-être et de la santé tant physique que mentale est, en
effet, maintenant largement accepté. Il s’agit d’une activité humaine qui repose sur des
valeurs sociales éducatives et culturelles essentielles. Il est un facteur d’insertion, de
participation à la vie sociale, de tolérance, d’acceptation des différences et de respect des
règles6. Dès lors, prenons le temps de vanter les bienfaits de la pratique d’une activité
physique régulière.
Les bienfaits de l’activité physique
Effets corporels de la
pratique physique :
effets somatiques
√ Remède à des maladies
(affections : athérosclérose,
ostéoporose, arthrose),
√ Prévention de maladies
coronariennes, maladies
cardiovasculaires
√ Elimination du cholestérol
√ Effet bénéfique sur
l’hypertension artérielle
√ Abandon d’habitudes de
vie telles que la
consommation d’alcool, de
tabac, alimentation
déséquilibrée
√ Réduction de la
dégradation du corps liée à
l’âge (équilibre postural,
temps de réaction, vitesse de
mouvement)
Effets psychologiques de la
pratique physique
Effets sociologiques de la
pratique physique
√ Modifications de l’image
de soi
√ Réduction de l’anxiété
√ Amélioration du bien-être
psychologique
√ Lieu de rencontre
√ Moyen d’insertion dans un
groupe
√ Lieu de rencontre
√ Affirmation de soi
√ Le sport joue un rôle de
cohésion sociale dans la
société parce que le sport
implique la solidarité. Il
implique également le
respect des règles.
5
« Le sport à l’école, la solution aux problèmes d’obésité ? »
Conseil européen de Nice, 2000 –in CLOES, M & VINCKE, J. ; « Développer les liens, améliorer l’accès. Une
exploration de l’impact social du sport », p. 14
6
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5
√ Effet protecteur contre le
cancer
Une bonne condition
physique et l’activité
physique ont une influence
bénéfique contre les
maladies cardio-vasculaires,
notamment par une meilleure
régulation du poids corporel,
de la pression artérielle et du
métabolisme des graisses et
des sucres et apportent une
amélioration de l’appareil
locomoteur ainsi que du
capital osseux 7.
(Se base sur : http://pagesperso-orange.fr/didier.delignieres/EPS-doc/EPSetsante.pdf)
Etre physiquement actif joue un rôle important dans les loisirs et les jeux et contribue au
développement moteur et social ainsi qu’au développement de la créativité8.
Nous venons d’insister sur l’importance de la pratique d’un sport, sur les bienfaits tant
physique, mental et social que ce type d’activité peut avoir sur l’individu ; mais…
Avons-nous tous les mêmes possibilités d’accès au plaisir du sport ?
Egalité d’accès à l’activité sportive
Remarquons que malgré ses objectifs égalitaires, force est de constater que, pour des raisons
personnelles ou indépendantes de sa volonté, l’ensemble de la population n’a pas accès à la
pratique des activités physiques et sportives. En Belgique comme à l’étranger, nombre de
publications soulignent ainsi l’existence de disparités parfois criantes dans ce domaine entre
différents groupes de la société contemporaine (Bodson et al. 1997 ; De Knop & Elling,
2000 ; De Waele et al., 2001 ; Hillary Commission, 1999). Parmi ces groupes sont
généralement répertoriés :
- les immigrés ou les membres des minorités ethniques,
- les femmes,
- les handicapés,
- les défavorisés, les personnes âgées,
- les homosexuels,
- les malades du Sida,
- les adolescents,
- les non-sportifs,
- les travailleurs. 9
7
In www.faitsetgestes.cfwb.be
Plan National Nutrition Santé
9
CLOES, M & VINCKE, J. ; « Développer les liens, améliorer l’accès. Une exploration de l’impact social du
sport », p. 48
8
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6
Pourtant, cet accès à l’activité sportive doit être généralisé !
Comment ?
Notamment en accordant plus de crédits (plus et mieux) aux cours de gymnastique à l’école.
Promouvoir réellement le sport à l’école, c’est selon nous sensibiliser à une hygiène de vie
plus saine… en tous cas, c’est un bon début.
Poursuivons ; nous voulons promouvoir le sport pour tous, qu’il soit accessible à tout un
chacun, c’est une première chose ; mais ensuite, comment maximiser les chances pour que
l’enfant, l’adolescent, l’adulte adhère à la pratique d’un sport ? Quels sont les facteurs
d’adhésion à un sport ?
Les facteurs d’adhésion à la pratique physique
☼ Se motiver…
Ou comment passer du « il faudrait que » à « j’agis » ?
« Il faudrait bien que je fasse de l’exercice, c’est sûr que ça serait bon pour ma santé ».
… Au conditionnel ?! Evidemment, savoir que l’exercice est bon pour la santé et en faire sont
deux choses bien distinctes.
Se motiver à bouger ? Plus d’excuses. Prenons un petit espace pour répondre aux meilleurs
prétextes fournis à l’inactivité physique10. Passons en revue ces faux-fuyants qui ‘empêchent’
de quitter la vie sédentaire. En d’autres termes, nous allons procéder à une déconstruction
d’arguments régulièrement émis qui justifieraient (conditionnel) la non-pratique d’une activité
sportive.
a.
« Je n’ai pas le temps »
La recherche révèle qu’il ne faut que 30 minutes d’activités par jour pour sortir du clan des
sédentaires.
b. « Le temps est mauvais »
Nous pouvons faire du sport à la maison, en salle, ou en club. Et si le lendemain il fait beau ?
Demandez-vous si vous trouverez une autre excuse ?
c. « Ma condition physique est trop mauvaise »
Raison de plus ! Commencez par des activités légères à durée réduite et augmentez
progressivement. Retenez que les gens sédentaires sont plus souvent malades et se rendent
plus souvent chez le médecin.
d. « Ça prend trop de temps pour se mettre en forme »
Les effets de l’exercice se font sentir dès la première séance. A chaque retour d’activité vous
serez plus détendus, vous observerez des changements physiologiques.
10
A la base de la réflexion : « Forme physique. Se motiver et persévérer »
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7
e. « Je suis trop fatigué »
C’est souvent le manque d’exercice qui vous rend fatigué.
f. « Ça coûte cher »
Et la marche ou la course à pieds ?
De plus, une fois installé dans une activité physique régulière, dépenser pour acheter des
vêtements ou des équipements de sport sera perçu non plus comme une dépense ‘superflue’
mais comme un investissement dans votre santé.
De plus, il s’agirait d’ouvrir les infrastructures scolaires pour des activités sportives pendant
le week-end, pendant les congés scolaires, après l’école, etc., c’est-à-dire pendant le temps
libre, pendant le temps extrascolaire.
g. « Je déteste avoir chaud, suer, être essoufflé »
Il y a des sports qui se font à un rythme lent, comme par exemple le yoga et qui sont tout aussi
bénéfiques.
h. « Je n’ai pas assez de volonté pour persévérer »
Une fois ressentie cette sensation de bien-être due à l’activité physique, vous ne parlez plus en
termes de volonté mais d’envie.
☼ … Et persévérer
Connaître les vertus de la pratique régulière d’une activité physique, se motiver et
commencer, ce n’est pas tout… il faut encore persévérer et faire en sorte que le ‘moment
sport’ devienne une habitude installée dans une quotidienneté.
Dès lors, il faut une adaptation maximale entre les besoins et attentes de pratiquants et la
pratique.
La première chose à faire est donc de clarifier les motivations incitant à la pratique d’un sport
(perte de poids ? augmentation de la masse musculaire ? accroissement de l’endurance,
amélioration des capacités psychomotrices ?, etc.)
Il faut aussi garder à l’esprit que ces motivations peuvent s’accrocher à des croyances
irrationnelles sur les effets à court et long terme de l’exercice. Plus l’écart entre les bénéfices
escomptés et les résultats réellement obtenus sera grand, plus grande sera la probabilité
d’abandon.11
11
http://pagesperso-orange.fr/didier.delignieres/EPS-doc/EPSetsante.pdf
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8
Education pour et par le sport
Le lien entre le sport et l’éducation demeure fragile : c’est pour réaffirmer et valoriser ce
potentiel éducatif du sport que la Commission européenne a décrété l’année 2004 « Année
européenne de l’éducation par le sport ».12
Voici pour information la circulaire (14 août 2003) reprenant les divers objectifs principaux
(5) de cette initiative de l’année européenne de l’éducation par le sport :
•
•
•
•
•
sensibiliser les organisations éducatives et les organisations sportives à la nécessité de
la coopération pour développer l’éducation par le sport dans sa dimension
européenne ;
mettre à profit les valeurs véhiculées par le sport pour développer les connaissances et
les compétences qui permettent aux jeunes de développer leurs capacités physiques et
leur disposition à l’effort personnel ainsi que leurs capacités sociales telles que le
travail en équipe, la solidarité, la tolérance et le fair-play dans leur cadre
multiculturel ;
promouvoir la valeur éducative de la mobilité et des échanges des élèves, notamment
dans un milieu multiculturel par le biais de l’organisation de rencontres sportives et
culturelles dans le cadre des activités scolaires ;
encourager l’échange de bonnes pratiques en ce qui concerne le rôle que le sport peut
jouer dans les systèmes éducatifs afin de promouvoir l’inclusion sociale des groupes
défavorisés ;
créer un meilleur équilibre entre les activités intellectuelles et physiques durant la vie
scolaire en encourageant le sport dans les activités scolaires.
L’éducation à la santé, la promotion du sport
… à l’école ?
L’enseignement doit promouvoir la confiance en soi et le développement de la personne
de chacun de ses élèves.
(article 6 du décret ‘Missions de l’école’ du 24 juillet 1997)
Chaque établissement suscite le goût de la culture et de la créativité et favorise la
participation à des activités culturelles et sportives par une collaboration avec les
acteurs concernés.
(article 8 du décret ‘Missions de l’école’ du 24 juillet 1997)
12
« Education par le sport » - www.lamediatheque.be
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Sport
Nous l’avons déjà énoncé, les problèmes de surpoids affectent un nombre grandissant de
belges et d’européens, et, pour prévenir ce fléau, la pratique régulière du sport à l’école
pourrait s’avérer être une piste non négligeable à suivre, mais à la condition d’inverser la
tendance actuelle allant vers la réduction du temps consacré à l’éducation physique dans les
programmes scolaires13… le sport à l’école est, en effet, une pratique en chute libre.
Pour Claude Eerdekens, Ministre des Sports et de la Fonction Publique à la Communauté
française (de 2004 à 2007), deux heures de gym par semaine à l’école n’est pas suffisant14.
Alors que les experts recommandent 60 minutes de sport quotidien pour les enfants et
adolescents, le temps alloué aux activités sportives ne cessent de décroître depuis 2002.15
L’éducation physique fait partie de l’éducation globale de l’enfant et doit contribuer au
développement et à l’épanouissement du jeune ainsi qu’à son intégration progressive dans la
société. Nous n’avons pas terminé de vanter les mérites du sport : le sport n’est pas ‘que’
santé… Parce qu’il est mouvement, il incite au dépassement de soi,… au dépassement des
autres ; parce qu’il incite au dépassement, il induit l’expression corporelle ; parce qu’il est
expression, il est plaisir pour ceux qui le pratiquent, mais aussi spectacle et suspens pour
ceux qui le regardent ; parce qu’il est spectacle, il intègre la sphère économique. Parce qu’il
est intégré à la sphère économique, il est débat sur nos visions du monde.
Tant comme pratique que comme spectacle, le sport s’est considérablement développé au
cours du siècle écoulé. Les grandes compétitions sportives détiennent les records d’audience
télévisée, nulle presse n’envisagerait d’être quotidiennement sans rubrique sportive, les
champions sont les héros des épopées contemporaines, look et langage sportifs sont entrés
dans les mœurs.16
Alimentation-santé
Nous allons nous concentrer ici sur un seul cas particulier : la collation de 10h.
Quel est l’avis des médecins ? Est-elle utile ? Est-ce que l’école ne promeut pas par le biais de
cette systématisation de la collation de 10 heures des mauvaises habitudes alimentaires ? Quel
modèle de consommation alimentaire est présenté à nos enfants ?
En tout état de cause, par sa composition, son horaire, son caractère systématique et
indifférencié, la collation matinale actuellement proposée aux enfants en milieu scolaire ne
peut constituer qu’une réponse inadaptée à l’absence de petit-déjeuner. Elle est superflue et
néfaste pour la grande majorité des enfants de cet âge qui déjeunent le matin, et, dans tous les
cas, pourrait favoriser la progression de l’obésité17.
A ces considérations, nous ajouterons la remarque que, si l’école doit s’assurer que l’enfant
ait quelque chose dans le ventre pour commencer la journée, elle devrait orienter son attention
et ses actions sur le‘petit-déjeuner’ plutôt que sur la ‘collation de 10 heures’. De la sorte, les
enfants ne prennent pas l’habitude du grignotage souvent extra-sucré de 10 heures.
13
« Le sport à l’école, la solution aux problèmes d’obésité ? »
In www.mangerbouger.be
15
Ib.
16
VANBENBERG-LOBET, J ; « La place du sport dans l’éducation physique à l’école »
17
DEVRIESE, M. ; « Zéro pointé pour l’alimentation à l’école » ; groupe de pédiatres dans la revue française
« Archives pédiatries » en 2003, sous le titre ‘La collation de 10 heures en milieu scolaire : un apport alimentaire
inadapté et superflu’
14
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10
La FAPEO… propose diverses pistes de réflexions
Si le sujet vous interpelle, nous vous renvoyons à l’analyse intitulée : Sédentarité, obésité :
pour une éducation à la santé dès le plus jeune âge ; 2007. Nous rappelons également que le
prochain sujet étudié aura également à trait à ce cadre de problématique, plus précis : Le sport
chez les jeunes.
Très brièvement, dans l’analyse Sédentarité et obésité (2007), nous mettons l’accent sur le fait
que des comportements et habitudes alimentaires peu favorables à la santé, sont à constater
dans un lieu qui devrait servir d’exemple aux jeunes citoyens à savoir l’école.
Dans le volet Le sport chez les jeunes, nous établirons un état des lieux de la (non)-pratique
d’une activité physique chez la jeunesse actuelle et en particulier chez les jeunes filles.
Conclusion(s)
L’insouciance de la jeunesse, l’inconscience de l’adulte… faut-il encore le rappeler ? Notre
santé est précieuse, il faut y veiller… faisons en sorte que nos enfants acquièrent dès le plus
jeune âge des attitudes saines et naturelles. Il est indispensable qu’ils connaissent les bienfaits
d’une bonne nutrition, les bienfaits de la pratique du sport, en somme qu’ils soient sensibilisés
à l’importance d’adopter une bonne hygiène de vie.
Nous voguons entre une vision du corps idéal frôlant ou prônant l’anorexie, et une société
illustrant une réalité de surpoids et d’obésité, avec tous les troubles associés qu’elle peut
engendrer. Comment l’enfant s’y retrouve-t-il entre cette image véhiculée (médiatiquement)
de l’anorexie, et le constat de plus en plus probant de la surcharge pondérale ? L’impression
est-elle que le bien est l’anorexie et le mal le surpoids ? Comment doit-il comprendre la
nature du corps humain et ‘ce qu’il doit en faire’ ?
En somme, la promotion du sport doit se passer parallèlement à un ensemble de démarches
soutenant l’éducation à la santé. Les enfants doivent être informés, ils doivent apprendre à
décoder les besoins de leur corps, mais également apprendre à comprendre ce qu’ils voient à
la télévision, en rue, dans les journaux et revues, etc.
Soulignons que par promotion du sport, il est clair qu’il ne s’agit pas simplement de souscrire
une argumentation en faveur de l’activité. Il faut suivre et poursuivre la motivation de
l’enfant, de l’adolescent car, c’est une chose qu’il adhère à la pratique, c’en est une autre qu’il
la poursuive dans le long terme.
Nous nous préoccupons du bien-être de nos enfants, développons chez eux cette valeur de
respect de leur corps. Il est d’une nécessité absolue d’inculquer à nos enfants et à nos jeunes
l’importance d’estimer le corps humain. Il faut qu’ils apprennent à s’y sentir bien
physiquement, mentalement et socialement. Car en effet, le corps est le vecteur de toute
sensation, perception et activité. Connaissons-le, apprécions-le et affirmons-le.
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Eduquons à la santé, promouvons le sport. Et là, si l’école est un lieu important
d’enseignements, le cercle familial a également un rôle à jouer. Chacun a son propre rôle à
jouer en matière d’éducation sportive et d’habitudes nutritionnelles.
A retenir…
Le sport à l’école…
Plus et mieux
Constatant ce taux grandissant d’individus en surpoids (obésité), et connaissant les troubles de
santé physique, mentale et sociale que cela peut engendrer, il est grand temps de repenser une
éducation à la santé et la promotion du sport à l’école.
Par le biais de l’éducation à la santé, l’enfant doit apprendre à respecter son corps, à adopter
une hygiène de vie lui permettant de se sentir et d’être en bonne santé.
La promotion du sport, doit quant à elle, être revue. Les heures de sport à l’école (qui
permettent notamment une égalité d’accès à une pratique sportive) sont insuffisantes, trop
souvent mal organisées, et ne suscitent que très rarement l’envie de se maintenir dans
l’activité…
Vite se changer, enfiler une tenue loin des critères de mode du jeune, pratiquer vite fait une
activité (dans des locaux souvent peu accueillants) très souvent peu en accord avec ses envies,
ses intérêts, vite se re-changer (rarement des douches sont disponibles dans les
établissements) et continuer le reste de la journée de cours dans des conditions physiques et
psychologiques loin d’être optimales.
Nous sommes loin d’une pratique bienfaisante du sport à l’école. Il faut donc la repenser en
termes de quantité et de qualité, celle-ci devant poursuivre un objectif général d’éducation à la
santé.
Les parents…
Voyez si votre enfant manifeste le désir de pratiquer une activité physique, faites-lui des
propositions. Veillez également à développer chez lui des attitudes alimentaires saines,
n’employez pas la voie de restriction, soyez éducateur à une bonne santé. Peut-être que vous
aussi vous adopterez de nouvelles habitudes plus respectueuses de votre corps. Montrons-leur
le bon exemple.
V.S.
M:\FAPEO\EDUCA_PERM\2008\Analyses
12
ANNEXES
… Pour un autre ‘état des lieux’
D’après le baromètre santé 200518, le niveau habituel d’activité physique pratiquée est un
indicateur de santé publique indispensable à mesurer. Dans ce but, un groupe de consensus
international a élaboré en 1998 un questionnaire : le IPAQ (International Physical Activity
Questionnaire)
Parmi 7 024 personnes âgées de 18 à 65 ans interrogées sur leurs activités physiques (World
Health Organisation, Organisation Mondiale de la Santé), 41.9% déclarent, au moment de
l’enquête (2002), ne pas avoir pratiqué dans la semaine précédente d’activité physique
intense. Ils sont 27.8% à en avoir fait au moins trois jours dans la semaine, les hommes étant,
en proportion, près du double à être dans ce cas (36.1% vs 20%). On observe aussi une
différence par sexe assez nette en ce qui concerne la durée de ces activités : parmi ceux qui
ont pratiqué une activité intense dans les sept jours précédant l’enquête, 72.2% des hommes
contre 51.4% des femmes déclarent en avoir pratiqué plus d’une heure un jour moyen.
Concernant les activités physiques modérées (en dehors de la marche), 15.6% des adultes n’en
ont pas fait dans la semaine, mais près d’un tiers (31.3%) en a fait au moins cinq jours dans la
semaine. Plus d’un sur cinq (27.1%) en a fait au moins cinq jours pendant au moins trente
minutes, les femmes davantage que les hommes (30.8% vs 23.1%) et les jeunes moins que les
adultes plus âgés.
Enfin, pour la marche, une personne sur dix (10.6%) déclare ne pas avoir marché au moins
dix minutes d’affilée dans la semaine, mais 60.0% disent avoir marché au moins cinq jours et
48.7% tous les jours. Près de la moitié des adultes déclarent avoir marché, au moins cinq
jours, pendant au moins trente minutes, sans différence selon le sexe. Les adultes de 45 ans et
plus sont, en proportion, légèrement plus nombreux que leurs cadets (51.0% vs 46.5%) à être
dans ce cas.
18
Baromètre santé 2005. Premiers résultats – La pratique d’activités physiques chez les adultes.
www.inpes.sante.fr
M:\FAPEO\EDUCA_PERM\2008\Analyses
13
BIBLIOGRAPHIE
CLOES, M & VINCKE, J. ; « Développer les liens, améliorer l’accès. Une exploration de l’impact social du
sport » ; Fondation Roi Baudouin ; 2004
VANBENBERG-LOBET, J ; « La place du sport dans l’éducation physique à l’école » ; communication donnée
par l’Auteur le 30 novembre lors du 3ème colloque Droit et Sport à Bruxelles par le Cabinet Van Eynde &
Partners sur le thème de la « formation des jeunes sportifs »
Plan National Nutrition Santé
https://portal.health.fgov.be/portal/page?_pageid=56,7422388&_dad=portal&_schema=PORTAL
Décret du 17 juillet 1997 portant organisation de la promotion de la santé en Communauté française (complété et
modifié en juillet 2003)
Analyse FAPEO : « Sédentarité, obésité : pour une éducation à la santé dès le plus jeune âge » ; 2007
« L’obésité chez les jeunes : il y a urgence » ; Education Santé, n°191 ; juin 2004
www.educationsante.be/es/impractricle.php?id=157
www.mangerbouger.be
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Conférence de presse du 12 septembre 2003 sur le lancement de la campagne de la promotion de l’activité
physique (Domaine provincial du Bois d’Havré) - Intervention du Ministre Christian Dupont
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M:\FAPEO\EDUCA_PERM\2008\Analyses
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