la dissolution de SOS Racisme - Coordination Urgence Migrants
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la dissolution de SOS Racisme - Coordination Urgence Migrants
GRAND EST LYONNAIS Rédaction : 1 rue Claude Bador, 69500 Bron - 04 72 22 23 24 - [email protected] ; Publicité : 04 72 22 24 37 - [email protected] Le maire demande la dissolution de SOS Racisme CHARVIEU-CHAVAGNEUX Polémique. L’association a déposé une requête contre une délibération. Gérard Dezempte réagit. e maire (divers droite) de Char vieu-Chavagneux Gérard Dezempte a annoncé hier matin son intention d’écrire au Premier ministre, Manuel Valls, pour demander la dissolution de SOS Racisme. Cette association avait déposé une requête devant le tribunal administratif de Grenoble pour faire annuler une délibération adoptée à l’unanimité le 8 septembre pour son conseil municipal : elle disait la commune prête à accueillir des réfugiés à la « condition expresse » qu’il s’agisse d’une famille « de culture et de religion chrétienne ». La semaine dernière, cette délibération a d’ailleurs été suspendue par le tribunal administratif consécutivement à un recours en référésuspension déposé par la préfecture de l’Isère. Le maire avait alors fait savoir que le texte serait « réexaminé » lors d’un conseil municipal prévu le 25 novembre. L « Pseudostigmatisation » La délibération en question avait reçu un large écho en septembre, indiquant notamment : « Les chrétiens ne mettent pas en danger la sécurité d’autrui ». Le lien avec SOS Racisme ? Le maire explique : « S’appuyant sur cela, SOS Racisme ose écrire dans sa ■ Le sujet sera évoqué lors du prochain conseil municipal de Charvieu-Chavagneux, le 25 novembre. En médaillon, Gérard Dezempte. Photo DR requête : « […] la référence faite à certains faits divers […] ». Je tiens à ce que mes concitoyens prennent la mesure de l’indécence et de la gravité des propos tenus par SOS Racisme. SOS Racisme est une association d’idéologues irresponsables, jouant avec la souffrance du peuple français. Elle se permet d’écrire que les attaques commises par les djihadistes ne sont que des faits divers, qui serviraient soi-disant à des élus pour stigmatiser les musulmans. Autrement dit, la pseudostigmatisation est plus grave, selon SOS Racisme, que l’assassinat programmé de centaines de Français. Rappelons que le gouvernement lui-même qualifie très j u s te m e n t c e s a t te n t a t s d’actes de guerre. » Citant l’article 6-1 du projet de loi portant prorogation de l’état d’urgence, adopté jeudi par l’Assemblée nationale (Sont dissous, par décret en conseil des ministres, les associations […] qui participent à la commission d’actes por tant une a t t e i n t e g r ave à l ’ o r d r e public, ou dont les activités facilitent cette commission ou y incitent), M. Dezempte dit : « Sur ce fondement, SOS Racisme devra être dissoute. Considérer que les tuer ies de masse que nous avons connues cette année ne sont que des faits divers est une manière sinistre de minimiser, de ne pas condamner, voire d’excuser ces actes ». « Association inutile » Le maire de Charvieu-Chavagneux, également conseiller départemental de l’Isère, s’attaque aussi aux subventions perçues par l’association SOS Racisme : « En 2015, SOS Racisme avait reçu 16 000 euros du conseil général grâce au vote de la majorité socialiste-communiste-verts de M. Vallini. Il faut mettre fin à ce gaspillage inutile d’argent public qui, sans nul doute, sera mieux utilisé par la nouvelle majorité du Département de l’Isère ». Égrainant les autres sommes versées à SOS Racisme par le ministère de l’Éducation nationale, la mairie de Paris… M. Dezempte ajoute : « Il est effarant qu’une association aussi inutile reçoive autant d’argent. Certaines victimes des attentats du vendredi 13 novembre, avant d’être tuées par les djihadistes, ont forcément financé, en tant que contribuables, l’association SOS Racisme qui considère en sinistre contrepartie qu’ils ne sont les victimes que d’un fait divers. » Pareille demande de dissolution de cette association française, créée en 1984, témoigne de la volonté du maire à répondre coup pour coup à ceux qui attaquent la délibération polémique. « Indigne des fonctions qu’il occupe », avait-il déjà répliqué en septembre au préfet de région, Michel Delpuech, quand celui-ci avait qualifié le texte de « minable ». ■ Pierre-Éric BURDIN Amar Thioune : « J’espère que l’on continuera à le gêner » L e président de SOS Racisme Rhône-Alpes, Amar Thioune, a réagi hier après-midi à l’annonce du maire de Char vieu-Chavagneux. « Je l’avais déjà dit quand il avait pris sa délibération sur les réfugiés, je ne suis pas surpris par son comporte- 30 ■ ment. Il vise à dissoudre une association qui ne demande rien d’autre que le respect des Droits de l’Homme. Cela fait longtemps que l’on est attentif à ce qu’il fait dans son conseil municipal, qu’on le suit. Sa démarche révèle son envie de se mettre hors cadre, de vouloir LE PROGRES - SAMEDI 21 NOVEMBRE 2015 faire parler de lui. » Amar Thioune avait indiqué dès septembre que l’association allait saisir le tribunal administratif pour faire annuler la délibération. « Qu’il dise que nous favorisons le terrorisme : c’est grave de tenir des propos pareils de la part d’un élu de la République. Nous luttons contre le racisme et toutes les formes de discrimination. On va consulter nos conseils pour voir quelle suite donner à cette affaire. Cette personne cultive l’amalgame. Ce maire est dans l’opposition systématique des uns contre les autres. SOS Racisme le gêne et ■ Photo DR j’espère que l’on continuera à le gêner. » ■ P.-E. B. 69L