Le projet Opquast, bonnes pratiques et qualité Web

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Le projet Opquast, bonnes pratiques et qualité Web
Projets
Le projet Opquast, bonnes
pratiques et qualité Web
Face à un ordinateur, l'utilisateur est le seul maître à bord. Il est capital de pouvoir
répondre à ses attentes en lui offrant un service propre, soigné et agréable
d'utilisation. Cette qualité passe par l'étude de plusieurs domaines dont la sécurité,
l'accessibilité et l'ergonomie des sites Web. Les travaux du projet Opquast vont
dans ce sens et permettent de faciliter l'évaluation et l'amélioration de la qualité.
Cet article explique :
Ce qu'il faut savoir :
• L'intérêt du projet Opquast et de ses bonnes
pratiques pour l'amélioration de la qualité des
services en ligne.
• Comment mettre en application quelques bonnes pratiques avec PHP.
• Comment utiliser l'outil en ligne Mon Opquast.
• Disposer de bases dans le développement de
sites Web.
• Avoir quelques notions en HTML.
Niveau de difficulté
L
a recherche de l'amélioration de la qualité est depuis le milieu du vingtième siècle un processus clé pour la plupart des
secteurs comme le secteur industriel, informatique ou celui des services. C'est donc en toute
logique, avec un Web un peu plus mature désormais, que l'on voit apparaître cette notion de
Qualité Web qui commence à faire son chemin
et à prendre de l'ampleur. Sur la toile, un site de
qualité peut être vu selon votre profil comme
un site bien référencé, agréable à regarder ou
encore codé proprement. L'un ou l'autre de ces
critères ne sont que des réponses partielles à la
qualité, l'important étant au final de satisfaire
l'expérience de l'utilisateur.
Comment alors produire un site de qualité ?
La tâche peut s'avérer relativement délicate
au vue du nombre de champs à couvrir avec
entre autres : le référencement, la sécurité,
l'accessibilité, ... C'est là qu'intervient le projet Opquast (Open Quality Standards). À son
origine, Élie Sloïm, qualiticien, gérant de la société Temesis et Fabrice Bonny, co-fondateur
d'OpenWeb (site de promotion des standards
Web). Leur but est clair : faciliter l'évaluation
et l'amélioration de la qualité des services en
ligne. Ils travaillent alors, entourés de plusieurs collaborateurs de différents milieux
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professionnels afin de publier une liste de
bonnes pratiques. Un premier référentiel est
mis en ligne et ouvert à discussion auprès du
public afin d'impliquer le plus grand nombre
dans l'élaboration de ces critères de qualité.
L'idée suscite alors un fort intérêt et le projet reçoit un grand nombre de retours de la
part des internautes engagés dans le développement Web. C'est enfin en septembre 2004
qu'est publiée une première version de la liste
Opquast comprenant 153 bonnes pratiques.
Il suivra la sortie d'un outil d'aide à l'évaluation de la qualité, Mon Opquast, dont une seconde version vient d'être lancée en fin d'année 2006.
Les bonnes pratiques
Les 153 bonnes pratiques officielles ont été mises au point et validées avec la communauté de
travail Opquast. Elles sont numérotées et possèdent un libellé relativement court et explicite.
On retrouve toutes sortes de recommandations,
certaines d'ordre technique (bonne pratique
n°13 : Le serveur envoie l'indication de la langue
principale du contenu), d'autres concernent par
exemple le contenu (bonne pratique n°38 : Les
champs obligatoires des formulaires sont indiqués). Quoiqu'il en soit, et il s'agit de critères
primordiaux pour l'équipe Opquast, toutes les
bonnes pratiques doivent être réalistes, vérifiables et répandues au niveau international.
Un grand nombre de personnes et de projets
peuvent être concernés par ces bonnes pratiques, allant du webmestre amateur soucieux
d'offrir le meilleur à ses lecteurs, aux professionnels de la création Web qui désirent offrir
un service de qualité à leurs clients. Depuis fin
2006, afin d'élargir l'éventail des personnes
concernées, les travaux d'Opquast sont proposés en français et en anglais. Il est à noter que
le référentiel des bonnes pratiques Opquast
Listing 1. Afficher le format et le poids d'un fichier en téléchargement.
<?php
// $file contient le chemin d'accès au fichier
$file = "./fichiers/fichier_01.pdf";
// Test de l'existence du fichier
if(file_exists($file)) {
$path_parts = pathinfo($file);
$size_file = round(filesize($file) / 1024);
$info_file = "Format ". $path_parts['extension'] .", ". $size_file ."Ko";
// Affichage d'un lien vers le fichier avec les informations complémentaires
echo '<a href="'. $file .'">';
echo 'Télécharger le fichier ('. $info_file .')';
?>
}
echo '</a>';
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Le projet Opquast
est encore aujourd'hui un service unique sur
la toile.
Chaque bonne pratique décerne un objectif
particulier et permet, si elle appliquée, d'améliorer la qualité globale d'un site à travers un
ou plusieurs axes. Certains critères Opquast
visent à travailler l'accessibilité d'un site et
ainsi permettre au plus grand nombre l'accès
à un service en ligne. En effet, l'usage d'une application peut-être perturbée voire impossible
à éxecuter en fonction des profils utilisateurs
ou du type de matériel utilisé. Certaines personnes handicapées ont besoin de matériels ou
périphériques spécifiques pour naviguer sur
le Web, d'autres utilisent des connexions bas
débits ou se connectent via un téléphone portable, ... Ces différents cas de figures tendent,
la plupart du temps, à rendre la navigation
beaucoup plus complexe qu'elle ne l'avait été
initialement prévue. Il est difficile de produire
un site avec un bon niveau d'accessibilité sans
travailler le sujet tant soit peu. Les bonnes pratiques Opquast fournissent ici quelques bases
permettant de commencer à prendre en comp-
te l'accessibilité pour améliorer la qualité d'un
service et pourquoi pas par la suite s'intéresser
d'avantage à cette problématique (plus de renseignements à ce propos sur le site du centre
de ressources et de recherche sur l'accessibilité
du Web: http://accessiweb.org/). À titre d'exemple, prenons la première bonne pratique : le
contenu alternatif de toutes les images est correctement indiqué. Il s'agit d'un critère s'appliquant sur la balise HTML <img> d'une page
Web. La fiche de cette bonne pratique contient
plusieurs informations dont, entre autres, ses
objectifs principaux. Ainsi le respect de cette
recommandation permettra la navigation et la
consultation d'une page sans image ceci pour
l'amélioration de l'accessibilité envers les personnes utilisant des navigateurs vocaux ou
braille. Cette bonne pratique favorisera également le référencement en fournissant du contenu textuel supplémentaire aux moteurs de
recherche (voir la Figure 1).
La force du projet Opquast est de s'intéresser à un grand nombre d'axes comme celui-ci
pour chercher à atteindre la qualité des services
en ligne et au passage sensibiliser à différentes
problématiques. Tout comme l'accessibilité, les
bonnes pratiques abordent différents thèmes
tout aussi variés et importants les uns que les
autres comme la sécurité, la navigation, les systèmes de paiements, l'internationalisation, etc.
Faire usage des bonnes pratiques
Les bonnes pratiques Opquast sont réparties en
trois niveaux qui permettent une étude et une
amélioration progressive de la qualité d'un service en ligne. Pour poursuivre avec notre exemple, la première bonne pratique est de niveau 1
(Tableau 1), elle constitue un critère minimum
à l'approche d'une bonne qualité de service. Opquast définit ces niveaux ainsi :
• Le niveau 1 correspond à un niveau de qualité minimum exigible mais non suffisant.
Ces bonnes pratiques permettent de régler
les principaux défauts d'un service en ligne.
L'accession à ce niveau nécessite une quantité de travail raisonnable pour un résultat
immédiat,
Tableau 1. Fiche bonne pratique n°1, niveau 1.
Rubrique
Accessibilité
Numéro
1
Libellé
Le contenu alternatif de toutes les images est correctement indiqué.
Objectifs
Permettre la navigation et la consultation sans image (navigateurs texte ou braille, images désactivées, etc.).
Permettre l'affichage d'un texte pendant la chargement des images.
Améliorer le référencement.
Solutions techniques possibles
L'attribut alt est présent pour chaque élément <img>, sous la forme :
alt="" pour les images qui ne véhiculent pas d'information nécessaire à la compréhension du texte. Exemple
de code : <img src="spacer.gif" height="1" width="1" alt="">. Attention : l'omission de l'attribut alt n'est pas
l'équivalent d'un attribut vide et n'est pas acceptable,
alt=" _ fonction _ " pour les images liens, avec comme contenu ( _ fonction _ ) la fonction du lien :
<img src="..." alt="Accueil"> pour la traditionnelle icône home,
alt=" _ description _ " pour les images dont la perception est nécessaire à la compréhension du contenu.
La description de l'image ou de sa fonction sera limitée à 60 caractères, afin d'être correctement restituée sur les medias
tactiles (plages brailles) et sur les écrans dotés d'une application d'agrandissement (loupe).
Moyens de contrôle
Tester avec un validateur d'accessibilité :
http://www.ocawa.com/auditez.htm ou
http://www.acces-pour-tous.net/validateur/validateur.php
et un navigateur textuel ou un simulateur :
http://lynx.browser.org/
http://www.delorie.com/web/lynxview.html
Tableau 2. Deux bonnes pratiques concernant les fichiers en téléchargement.
Bonne pratique
Libellé
Objectif
n°32
Le format (extension du fichier ou lecteur logiciel) des fichiers proposés en téléchargement est indiqué.
Permettre aux utilisateurs de savoir si leurs outils leur permettent de
consulter les fichiers proposés en téléchargement.
Réduire la charge serveur en évitant les téléchargements inutiles.
n°34
La taille des fichiers proposés en téléchargement est indiquée.
Informer les utilisateurs sur la quantité de données à télécharger.
Table 3. Deux bonnes pratiques concernant la gestion des en-têtes HTTP.
Bonne pratique
Libellé
Objectif
n°8
Les en-têtes envoyés par le serveur contiennent les informations relatives au jeu de caractères employé.
Permettre au navigateur de choisir le bon encodage des caractères
pour afficher la page.
n°187
Le serveur envoie l'indication de la langue principale du
contenu.
Permettre à un outil d'indexation, de classement, etc. de déterminer la
langue de référence de la ressource en question.
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Projets
• Le niveau 2 correspond à un niveau que
tout site Internet professionnel doit être
en mesure d'atteindre à court terme. Il représente un niveau de qualité très correct
en faveur des utilisateurs,
• Enfin, le niveau 3 correspond à l'excellence. L'atteinte de cette étape correspond à une prise en compte permanente
et systématique de la satisfaction des besoins des utilisateurs. La qualité est évaluée aussi bien sur le service offert lors
du passage sur le site que celui proposé
après la visite.
Chaque bonne pratique est classée dans une
rubrique thématique, notre exemple est répertorié sous le thème accessibilité. On retrouve plusieurs rubriques qui permettent
de cerner et prendre en compte différentes
facettes d'un site comme les formulaires, le
contenu, la sécurité, ... Dans un réel soucis
de transparence et d'assistance, les contributeurs Opquast s'efforcent à fournir pour
chaque bonne pratique les objectifs de celle-ci afin d'en comprendre l'intérêt ainsi que
les solutions techniques envisageables à l'atteinte de ce critère. On retrouve également
sur les fiches détaillées les moyens de contrôle permettant de s'assurer de la conformité ou non d'un service en ligne avec une bonne pratique (voir le Tableau 1).
Enfin, la liste Opquast peut être filtrée par
types de service. Certaines bonnes pratiques
sont applicables sur n'importe quel site Web
alors que d'autres concernent uniquement le
e-commerce, les newsletters ou la syndication.
La communauté Opquast tend donc
à fournir un maximum d'aide et d'explications quant à l'utilisation et l'implémentation
des bonnes pratiques. Nous étudierons en
dernière partie de cet article l'outil de suivi
de qualité Mon Opquast et les différents services offerts pour évaluer votre site en ligne.
Mais auparavant, voyons quelques bonnes
pratiques simples et facilement applicables
avec PHP.
d'acquérir le bon réflexe afin de prendre en
compte ces critères qualité de façon plus régulière lors de la création d'un service en ligne.
Prenons pour exemple quelques bonnes
pratiques applicables facilement avec quelques
lignes PHP supplémentaires. On retrouve parmi la liste Opquast des critères de qualité concernant les fichiers en téléchargement. Ainsi
les bonnes pratiques n°32 et n°34 proposent
d'indiquer à l'utilisateur pour chaque fichier
en téléchargement son extension et son poids
(voir le Tableau 2).
L'utilisation d'un langage serveur pour l'application de ces bonnes pratiques évite d'avoir
à saisir manuellement les informations complémentaires. Avant toute opération, on teste
l'existence du fichier avec la méthode file_
exists($file), cela permet d'éviter la présence de lien mort sur le site. Ensuite, l'appel à la
méthode pathinfo($file) fournit un tableau
associatif contenant le détail sur le chemin du
fichier. La tableau retourné est composé des informations suivantes :
•
•
•
dirname : nom du répertoire,
basename : nom du fichier,
extension : extension du fichier.
La taille en octets du fichier est simplement
obtenue en employant la méthode file _
size($file). Il conviendra, pour une meilleure lisibilité d'afficher la taille dans une unité
adaptée au poids du fichier (kilo-octet, mégaoctet, ...) et d'arrondir le nombre affiché avec
la fonction round(). Comme 1024 octets correspondent à 1 kilo-octet, on divise ici la taille
retournée par 1024. Vous pouvez voir le code
complet sur le Listing 1. Il est à noter que cette méthode ne fonctionne qu'avec les fichiers
locaux.
Nous venons ainsi de mettre en pratique
deux bonnes pratiques de premier niveau. Il en
existe une troisième concernant les fichiers en
téléchargement (de niveau 2 cette fois-ci) qui
recommande l'utilisation de formats dont les
spécifications sont publiques, cela pour s'assurer que le fichier puisse être lu depuis différents
systèmes d'exploitation (à défaut, il est conseillé
de mettre en ligne le fichier sous plusieurs formats différents).
Poursuivons nos exemples avec les bonnes
pratiques n°8 et n°187 qui concernent les
en-têtes HTTP. Ces deux critères demandent que la langue et l'encodage du contenu
soit spécifiés par le serveur. Bien qu'il soit
En-têtes HTTP, aller plus loin
Retrouvez plus d'informations à propos des en-têtes HTTP et de la spécification des langues et encodages sur le Web:
•
•
•
•
http://www.w3.org/International/O-HTTP-charset – Fixer le paramètre HTTP charset (configuration serveur ou language de script) par le W3C,
http://www.pompage.net/pompe/doctypecontenttype/ – Les en-têtes Content-Type,
http://www.w3.org/TR/i18n-html-tech-lang/ – Spécifier le langage dans les contenus HTML, document du W3C en anglais,
http://openweb.eu.org/articles/specifier_langue/ – Spécifier la langue d'un document HTML.
Valider certains critères avec PHP
La mise en application des bonnes pratiques
peut paraître longue et fastidieuse. Il n'est pas
forcément nécessaire de chercher à atteindre un
niveau de qualité maximum immédiat, la démarche qualité s'instaure dès la volonté à satisfaire l'utilisateur puis s'intègre de manière progressive. La plupart des bonnes pratiques sont
très facilement implémentables, il s'agit surtout
Figure 1. Projet Opquast (le logo Opquast est la
propriété exclusive d'Opquast)
24
Figure 2. En-têtes HTTP d'Opquast.com capturées avec l'extension LiveHTTPHeaders.
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Le projet Opquast
préférable que ceci soit directement configuré auprès du serveur afin de s'assurer de sa
mise en place sur toutes les pages Web consultables, du contenu peut également être
ajouté aux en-têtes directement en utilisant
des langages de scripts côté serveur comme
PHP. Ce cas de figure est intéressant pour
les hébergements mutualisés qui n'ont pas
la main sur la configuration du serveur ou
lors de la création de progiciels ou logiciels
clés en main intégrant la gestion des langues
et encodages. Il suffit alors d'utiliser en PHP
la méthode header(string string [, bool
replace [, int http_response_code]]).
Celle-ci prend en premier paramètre obligatoire le nom de l'en-tête et en paramètre
optionnel un booléen qui indique si l'en-tête
précédente du même nom doit être écrasée
(par défaut à vrai). Le dernier paramètre facultatif permet de forcer le code de réponse
HTTP. Les codes HTTP spécifiés par la RFC
2616 permettent d'attribuer un statut à une
requête. Parmi les plus connus on retrouve
le code 200 qui indique que la requête à été
traitée avec succès, le code 404 pour un document non trouvé ou encore le code 500
pour une erreur interne du serveur. Sachez
qu'il existe un grand nombre de codes, vous
pouvez retrouver la liste simplement sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_
des_codes_HTTP.
On renvoi alors un en-tête HTTP Contenttype qui permet de spécifier la façon doit le
contenu doit être interprété et l'encodage
utilisé. Par exemple header('Content-type:
text/html; charset=utf-8') indique que
le contenu se présente sous forme de texte
simple, qu'il doit être interprété comme du
HTML et qu'il est codé au format UTF-8.
Afin de préciser la langue primaire utilisée,
vous devez faire appel à l'en-tête ContentLanguage, header('Content-Language: fr'). Si
la page contient la même information reproduite sous plusieurs langues différentes, il est
possible de toutes les indiquer en les séparant
par une virgule.
L'extension LiveHTTPHeaders (http://live
httpheaders.mozdev.org/) pour le navigateur
Mozilla/Firefox vous permettra de capturer
les en-têtes HTTP afin d'en vérifier leur contenu.
La conformité avec ces deux bonnes pratiques permettra tout d'abord de s'assurer que
n'importe quel navigateur Web affichera les
pages du site en employant le bon encodage
des caractères. Vous éviterez ainsi de montrer
à l'utilisateur un contenu dépouillé de tous ses
caractères accentués comme c'est parfois le cas
sur certains sites Web. L'indication de la langue
est un plus pour les utilisateurs de synthèses vocales et l'indexation des pages par les moteurs de
recherche et annuaires.
Toutes les bonnes pratiques Opquast sont
équivalentes à celles-ci, elles sont généralement
assez courtes et indépendamment simples
à mettre en œuvre. Le principal étant au-delà
de l'application des bonnes pratiques de comprendre leurs objectifs afin de les utiliser non
pas dans une simple optique de validation de niveaux mais dans une réelle recherche de qualité
pour la satisfaction de l'utilisateur.
Promouvoir les bonnes pratiques
Vous êtes libres de consulter et d'utiliser les bonnes pratiques pour améliorer la qualité de vos
services en ligne. Les contenus et travaux des
contributeurs Opquast sont en effet diffusés sous
une licence Creative Commons qui en autorise la
copie, distribution, réutilisation et modification
sous respect de certaines conditions.
Si le projet vous intéresse vous pouvez également y prendre part en qualité de contributeur au sein de l'atelier Opquast. Il s'agit d'un
wiki où chacun peut participer en soumettant
de nouvelles bonnes pratiques, en participant
à leur élaboration et en contribuant à l'évolution
des bonnes pratiques existantes.
Les travaux de l'atelier Opquast semblent
bien avancer et aboutiront probablement à une
nouvelle publication officielle de liste de bonnes
pratiques. En attendant, l'équipe nous a offert
fin 2006 la seconde version de leur outil de suivi qualité Mon Opquast.
Les licences Creative Commons
Les licences Creative Commons constituent un ensemble de licences garantissant la protection des
droits de l'auteur d'œuvre artistique et la libre circulation du contenu de celle-ci. Le but de ces licences
est de permettre aux auteurs de contribuer au développement d'un patrimoine d'œuvres accessibles
dans le domaine public.
Opquast a choisi la licence CC-BY-SA qui autorise la reproduction, distribution et communication de
la création au public, ainsi que la modification. Le tout en respectant le droit de paternité (citation de
l'auteur original) et en publiant les nouvelles créations selon les mêmes conditions.
Plus d'information sur les licences Creative Commons sur http://fr.creativecommons.org/.
Opquast en chiffres
•
•
•
•
153 bonnes pratiques publiées,
217 bonnes pratiques étudiées au sein de l'atelier Opquast,
plus de 8500 utilisateurs,
20 sites déclarent avoir atteint le niveau de 3 de qualité.
Listing 2. Fournir les informations relatives au jeu de caractère et à la langue employée à travers les
en-têtes HTTP.
<?php
// L'appel des méthodes header doit s'effectuer avant tout renvoi de contenu
// Spécification de l'encodage
header('Content-type: text/html; charset=utf-8');
// Spécification de la (ou les) langues
?>
header('Content-Language: fr');
Figure 3. Les bonnes pratiques sont également
disponibles en version de poche aux éditions Eyrolles
25
Projets
Mon opquast
Mon Opquast est un outil de suivi de la qualité pour sites Web, celui-ci a été publié pour
la première fois en février 2005 après la mise
en ligne des bonnes pratiques. L'offre Mon Opquast Perso est gratuite et permet de suivre la
qualité de trois projets. Au-delà il existe des
solutions professionnelles payantes, nous vous
présenterons dans cet article la version gratuite
qui déjà couvre un grand nombre de fonctionnalités :
• évaluation de la qualité de plusieurs sites,
• évaluation de la qualité des sites en fonction de vos propres critères,
• suivi de l'avancement des démarches qualité (flux RSS),
• génération de rapports,
• validateur automatique pour un certain
nombre de bonnes pratiques,
• système de gestion des tâches,
• ...
La première étape consiste à s'inscrire
sur le site Web du projet Opquast (http://
mon.opquast.com). Le processus est rapide,
une courte minute suffira pour se connecter la première fois à votre compte Mon Opquast. Vous vous retrouvez alors sur un tableau de bord général vous permettant d'accéder à toutes les fonctionnalités de Mon
Opquast. Commençons tout d'abord par
vous intéresser au coeur de l'outil : l'évaluation de la qualité.
tique afin d'obtenir des explications quant
à son objectif, sa réalisation et les différents
moyens de contrôle possibles. Au delà du fait
de valider ou non les critères, l'intérêt est bien
évidemment de pouvoir corriger les éventuels
oublis et erreur présents sur un projet afin
d'en améliorer sa qualité.
La mise en ligne de la seconde version de
cet outil a dévoilé quelques nouvelles fonctionnalités intéressantes. Il est désormais possible d'intégrer dans le processus d'évaluation
de la qualité ses propres listes de bonnes pratiques. Cela rend l'application plus adaptable
à vos besoins et aux spécificités de vos services en ligne. Le nombre de critères personnalisés reste cependant assez limité sur la version gratuite.
Bien qu'un grand nombre de fonctionnalités aient été mises à disposition afin d'organiser et hiérarchiser le travail de mise en place
de la qualité, la prise en main de l'application
et son utilisation restent tout de même assez
lourdes. Les bonnes pratiques étant nombreuses, les procédures de validation manuelles le
sont tout autant et pourraient ainsi rebuter
un bon nombre de développeurs soucieux de
Figure 4. Création du projet d'évaluation du portail PHP Solutions
Évaluation d'un projet
Il vous faut au préalable ouvrir un nouveau
projet qui sera associé au site Web que vous
souhaitez évaluer. Vous pouvez, à ce moment,
sélectionner un ou plusieurs services parmi la
liste publique des bonnes pratiques Opquast
afin de n'avoir à évaluer l'application que sur des
critères pertinents. Ainsi, pour l'évaluation du
portail PHP Solutions, nous sélectionnons tous
les services hormis la syndication qui n'est pas
proposée sur le site du magazine (consultez la
Figure 3). Nous choisissons également d'ajouter
au projet la possibilité d'évaluer des listes de critères personnalisés.
Nous pouvons dès à présent commencer
à évaluer la qualité du portail. L'interface de
gestion propose la liste de toutes les bonnes
pratiques qui concernent le projet. Pour entamer une démarche de validation progressive,
il est alors possible de filtrer l'affichage des
critères par niveau, secteur, rubrique ou encore en fonction de leur état par rapport au
projet (conforme, non conforme, non testé,
...). Nous pouvons par exemple commencer
par afficher les bonnes pratiques de niveau
1 qui n'ont pas encore été testées. Il suffit
ensuite, pour chaque critère, d'indiquer si le
portail est conforme ou non. Il est toujours
possible d'accéder à la fiche de la bonne pra26
Figure 5. Validation d'une bonne pratique Opquast
Figure 6. Gestion des tâches dans Mon Opquast
4/2007 (22)
Sur internet
•
•
•
http://opquast.com – site du projet Opquast donnant accès à la liste des bonnes pratiques et à
l'outil en ligne Mon Opquast,
http://opquast.org – communauté de travail Opquast où sont élaborées et évoluent les bonnes
pratiques,
http://openweb.eu.org – site de promotion de la qualité à travers l'utilisation des standards Web (tutoriels, articles, outils, ...).
se lancer dans l'amélioration de la qualité de
leurs services. La liste des critères a valider apparaît très vite comme longue et fastidieuse
à compléter. La mise en conformité avec les
recommandations n'est pas un travail à accomplir en une seule tâche mais que l'on
doit plutôt inscrire dans un processus de réflexion et de progression, l'interface de Mon
Opquast devrait davantage insister sur ce
dernier point. Afin d'alléger le travail de vérification de conformité des bonnes pratiques
l'équipe Opquast travaille sur un validateur
qui permet de vérifier de façon entièrement
automatique le respect de certains critères.
Cet outil permet en l'état de tester dix bonnes pratiques considérées comme automatisables. À partir d'une URL donnée, il génère un
rapport contenant les résultats de l'analyse.
Au delà du retour qui est généré il pourrait
être intéressant que ce validateur soit à terme
intégré à l'outil de gestion et d'évaluation des
projets afin de réduire les validations manuelles et de permettre le suivi automatique du
respect des bonnes pratiques au fur et à mesure de l'évolution d'un projet.
Enfin, Mon Opquast propose un grand
nombre de fonctionnalités liées à l'évaluation d'un projet. Afin tout d'abord d'en assurer son suivi, des indicateurs montrent le niveau d'avancement général ou par niveau de
la mise en application des bonnes pratiques.
On peut alors s'assurer du taux d'évaluations
restant ainsi que du niveau de conformité atteint. Vous pouvez également exporter vos
projets d'évaluation sous différents formats
ouverts permettant la création de rapports
(PDF, texte) ou de fichiers sous format plus
spécifiques comme EARL (Evaluation and
Report Language, technologie en développement au W3C pour la transmission d'information sur des résultats de tests). Il est
possible de suivre l'évolution du projet via
un flux de syndication spécifique sous format RSS (Really Simple Syndication). Depuis
quelques mois, Mon Opquast a réussi à devenir bien plus qu'un simple outil de validation de critères, ses nombreuses et nouvelles
fonctionnalités lui permettent désormais de
gérer des projets complets de mise en place
de la qualité.
Gestion de projets
Opquast s'appuie fortement sur le travail collaboratif, ce choix déjà présent au sein de l'ate-
lier des bonnes pratiques se retrouve au sein
de Mon Opquast. Vous avez en effet la possibilité d'ajouter des collaborateurs et créer
des équipes qui pourront suivre et s'impliquer dans vos différents projets. Un système
de gestion de tâches vous permet de planifier
et de répartir les différents travaux à réaliser
en vue d'une mise en application des bonnes
pratiques. Tout comme la déclaration qualité,
les listes de tâches sont exportables sous des
formats ouverts (ici RSS et vCalendar) afin
de pouvoir les consulter depuis d'autres applications.
Bilan
Mon Opquast est un outil assez complet qui
permet d'assister les développeurs dans leurs
démarches de recherche de la qualité. En s'appuyant sur les bonnes pratiques l'application
s'assure d'un contenu important, de qualité
et modulable. L'implication de l'équipe d'Opquast est forte et nous pouvons prévoir que de
nouvelles fonctionnalités viennent se greffer
à l'outil. Malgré sa jeunesse et quelques petites erreurs de fonctionnements qui peuvent
être rencontrées au gré de son utilisation,
Mon Opquast s'avère être un excellent outil
pour tout webmestre ou développeur désirant satisfaire au mieux ses utilisateurs. La
qualité d'un service en ligne est primordiale
mais parfois assez complexe à évaluer tant
elle fait appel à des domaines variés. Les bonnes pratiques Opquast sont un support idéal
pour tout développeur cherchant à satisfaire
ses utilisateurs. Faites le pas, consultez les
bonnes pratiques, sans vouloir forcément
utiliser l'outil Mon Opquast, tentez d'appliquer quelques critères sur vos sites Web
et applications en ligne. Faites le pour vos visiteurs, ils verront sans aucun doute une différence dès la mise en application du premier
niveau.
SÉBASTIEN DELORME
Sébastien Delorme travaille actuellement en tant
que consultant junior au sein de la société Miura
Conseil. Après quelques expériences en qualité de
concepteur et développeur Web, il poursuit ses études en master de conseil et management en systèmes d'information à l'IAE de l'université Lyon 3.
Sébastien s'implique fortement dans le domaine
de la qualité Web notamment à travers plusieurs
travaux sur le sujet de l'accessibilité numérique.
Pour contacter l'auteur: [email protected].