Putain de camion

paul.roch
Putain de camion
Publié sur Scribay le 16/07/2016
Putain de camion
À propos de l'auteur
Bébé précoce, Je squatte la terre avant de trouver ma place dans l'espace temps.
À propos du texte
Permettez-nous donc de redire que Dieu, depuis toujours un problème, est,
maintenant, le problème.
Le cahier [José Saramago]
Ce qu'il y a de pire chez le fanatique, c'est la sincérité. [Oscar Wilde]
Licence
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Putain de camion
Putain de camion
A l’époque, Renaud chantait : « Putain de camion »
C’était pour la mort de Coluche.
Il y a bien eu aussi le film de Spielberg « Duel » ou un chauffeur fou déterminé à
tuer, au volant d’un truck américain poursuivait une voiture. Je ne pensais pas qu'un
jour, un type aurait l'idée de transformer un boulevard en piste de bowling.
Ce 14 juillet, il y a une ambiance de fête, sans comédiens, mais avec un acteur
déterminé à tuer pour de bon. Le soleil s’est couché, un camion traverse la ville
devant des caméras mais celles-ci sont de surveillance. Le chauffeur est un homme.
Dans ses yeux, de la haine, dans son cœur le sang pollué du martyre. Le rôle, il l’a eu
dans un casting macabre. Il n’en refera pas d’autre. Il n'a pas été choisi sur son
physique, ni sur une quelconque qualité d'ailleurs. Si, en fait, une...Son mental.
Son parcours, on l’a pensé pour lui, étudié pour lui, rien n’est laissé au hasard. Il
roule, il roule vite, un but à atteindre… Semer la mort dans le jardin de son Dieu.
Devant lui, une grande ligne droite, le bout du chemin avec sa faucheuse. Rien ne
l’arrêtera, les soubresauts du camion, les cris de la foule, les os fragiles des enfants
écrasés. Seule la récompense céleste compte. Il sera déçu, personne ne conçoit
l'image d'un Dieu vêtu du tablier de boucher.
Le mode opératoire a changé, la kalash abandonnée pour des roues motrices, pour
quand le lancer de palettes ? En restant dans un outil de mort simplissime , il
banalise l'acte. Alors que faire ? Se préparer au pire ?
Comme disait Woody Allen : « Ce n'est pas que j'ai peur de mourir. Je veux juste ne
pas être là quand ça arrivera »
C'est pour quand ce monde de bisounours promis au début de la Genèse?
Il fut un temps où les martyres s'immolaient par le feu en pleine responsabilité de
leur souffrance. Un gosse de dix ans n'est ni un guerrier, ni un ennemi. Son champs
de bataille, c'est la cour de l'école, à la récré.
« On ira tous au Paradis » disait Polnareff. Pas sûr, pourtant le livreur de chair est
persuadé de faire le bonheur de son Dieu.
« Et si le ciel était vide ? ». Tous ces morts pour rien dans le monde, arrachés à une
vie terrestre qui ,elle , existe. Pourtant, Il serait souhaitable que le bourreau
rencontre ses victimes pour qu'il explique la punition qu’elles ont méritée.
" L'amour est la grande victime de la société telle qu'elle est faite"
Victor Hugo
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