memoire - African Index Medicus
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REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE Union - Discipline - Travail MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE L'INNOVATION TECHNOLOGIQUE FACULTÉ DE MEDECINE Année 1995-1996 N ........... MEMOIRE Pour le CERTIFICAT D'ETUDES SPECIALES EN GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE (C.E.S.) Présenté et soutenu le 1996 Par Docteur SERDOUMA EUGENE Directeur : BOKOSSA MAMBO ERNESTJNE AVANT PROPOS Au terme de nos études de C.E.S de Gynécologie et d'Obstétrique, nous tenons à exprimer notre profonde gratitude au professeur BOHOUSSOU Kouadio Marcelin qui pendant ces cinq années a été pour nous un maître et un chef de famille exemplaire. Nous exprimons également ce sentiment à l'endroit de nos maîtres les professeurs KONE Nouhoun, WELLFENS EKRA, TOURE Coulibaly, KONE Mamourou, ANONGBA Simplice. Que les maîtres assistants notamment le docteur BONI Serge, les assistants chefs de cliniques en particulier docteur BOKOSSA Ernestine, nos collègues médecins et tout le personnel du service de Gynécologie-Obstétrique du CHU de Cocody trouvent là l'expression de nos remerciements. Enfin, remerciements à notre famille qui n'a cessé de nous apporter son soutien moral jusqu'au bout de nos études. -- - Pages PREMIERE PARTIE - Curriculum vitae ...................................................................... ........ V - Activités en rapport avec le CES DEUXIEME PARTIE INTRODUCTION .............................................................................. 4 1- GENERALITES ............................................................................ 6 ...... 7 1.1 Fréquence ...... 7 1.2 Profil épidémiologique 1,3 Etiopathogénie ...... 8 1.4 Diagnostic ...... 8 .......11 1.5 Anatomie pathologie 1.6 Traitement .......................................................................... 13 2 - NOS OBSERVATIONS ................................................................ 14 ...... 15 2.1 Méthodologie 2.2 Résultats .............................................................................. 36 3 - DISCUSSIONS ............................................................................... 45 3.1 Epidémiologie ...... 46 3.2 Anatomo pathologique ..................................................... 48 3.3 Diagnostic ....... 51 3.4 Traitement ........................................................................ 53 3.5 Pronostic ....... 54 CONCLUSION .................................................................................... 56 BIBLIOGRAPHIE .............................................................................. 59 PREMIERE •PARTIE SERDOUMA Nom : Eugène Prénoms : 5 juin 1952 Date de naissance : BANGUI Lieu de naissance : Centrafricaine Nationalité : Situation matrimoniale : Marié, père de 4 enfants Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) Bourse : Diplômes obtenus : - Baccalauréat Série D. Obtenu en Juillet 1975 à Bangui Doctorat d'État en Médecine Décembre 1984 à Bangui ACTIVITES PROFESSIONNELLES - Médecin Chef du Centre de Santé de BODA (Lobaye) du 20 Août 1985 au 28 Août 1986 - Chef de la Préfecture Sanitaire de la Lobaye et Médecin Chef de l'Hôpital Préfectoral de MBAÏKI du 02 Septembre 1986 au 28 Mai 1987 - Chef de Service de la Reproduction Humaine et Espacement des Naissances de la Santé Maternelle Infantile et Planification Familiale du 30 Mai 1987 au 19 Août 1988. - Médecin Chef de la Maternité des Castors Cumulativement avec les Fonctions de Chef de Service de la Reproduction Humaine. - Directeur National de la Santé Maternelle Infantile et Planification Familiale (DSMI /PF) du 20 Août 1988 au 11 Novembre 1991. - Directeur National du Programme du Recyclage du Personnel de Santé en Santé Reproductive avec la collaboration de l'Université John Hopkin's (Baltimore) cumulativement avec les fonctions de DSMI/PF - Depuis 12 Novembre 1991, préparation du Certificat d'Etudes Spéciales (CES) au Service de Gynécologie-Obstétrique du CHU de Cocody (Service du Professeur BOHOUSSOU ) avec la Bourse d'Etudes de l'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) STAGES - 02 Juin - 30 Juin 1987 (Université de Colombia - New York) Stage de formation en Management des Soins de Santé Primaires et Planification Familiale - 03 Octobre 1987 - 23 Décembre 1987 (Université Libre de Bruxelles) Stage d'Aptitude en Management et Technique de Planification Familiale - 05 Septembre - 29 Septembre 1988 (J.I.C.A. au Japon) Cours d'Administration pour les Responsables des Programmes de Planification Familiale. 02 Février - 25 Février 1990 Université John Hopkins- Baltimore Cours de Planification Des Programmes de Formation en Santé Reproductive PARTICIPATION AUX CONFERENCES - CONGRES ATELIERS ET SEMINAIRES ATELIERS NATIONAUX • Atelier sur l'Argument Santé en faveur du Planning Familial (1989) Participation du Zaire-Rwanda-Togo • Atelier sur le système de Recouvrement des Coûts de Santé en République Centrafricaine animé par REACH (USA) en Juillet 1989 • Atelier de Formulation de la Politique du Médicament en République Centrafricaine • Participation en qualité de Facilitateur aux Stages de Recyclage du Personnel de Santé à Bangui et dans les préfectures en Santé Reproductive Série de Formations de 15 à 20 jours. CONFERENCES + ATELIERS INTERNATIONAUX • Conférence sur la Maternité Sans Risques (Niamey 29 Janvier 1989) • Conférence sous Régionale sur la Maternité Sans Risques organisée par le PNUD à Libreville du 21 au 25 Juillet 1991 • Atelier sur la Méthodologie de la Recherche sur la Mortalité Maternelle organise par (CIE + OMS) Du 24 Novembre au 1 er Décembre 1990 à Ouagadougou. • Participation à trois réunions de la SIG° (Société Ivoirienne de Gynécologie-Obstétrique) • Participation aux Premières Journées de l'Association Ivoirienne pour la Maternité Sans Risques Abidjan du 19 au 23 Mai 1992 RECHERCHES Participation aux études suivantes : • Enquête nutritionnelle chez les enfants de 0 à 5 ans et les femmes en âge de procréer à Bangui et à Bossangoa (Février 1991) • Enquête C.A.P en Planification Familiale mai 1988 OUVRAGES Participation à l'élaboration des documents suivants : • Plan National de Développement Sanitaire de la République Centrafricaine (étalé sur les années 1990 - 1991) • Guide de formation des Agents de Santé Communautaire en SMI/PF en République Centrafricaine en collaboration avec le Centre International de l'Enfance (C.I.E.) (étalé sur les années 1990 - 1991) III 1 NOS.:AÇTIY.IT..E.S E:N»g:J. gegow:r E.S. Nous avons été régulièrement inscrit au C.E.S de Gynécologie-Obstétrique de Novembre 1991 à Novembre 1996. LES COURS THEORIQUES Nous avons assisté aux cours théoriques à raison de quatre heures par semaine réparties sur deux séances de deux heures chacune. Les cours dispensés concernent : - l'anatomie et physiologie gynécologiques et obstétricales ; - la gynécologie - l'obstétrique Un examen écrit est organisé en session unique à la . fin de chaque année universitaire. A ce titre, nous avons passé avec succès les examens de passage. Notons que nous avons enregistré un échec. Ce qui a prolongé la durée de la formation à cinq ans au lieu de quatre. LES STAGES HOSPITALIERS Nous avons pratiqué nos stages au Service de Gynécologie-Obstétrique du CHU de Cocody sous la responsabilité du Chef de Service et sous la supervision directe des Assistants Chefs de Clinique qui s'en refèrent eux-mêmes aux professeurs Agrégés et aux professeurs titulaires. A ce titre, nos attributions ont été celles exercées par un interne des hôpitaux. PRESENTATION DU SERVICE Le Département s'étend sur trois niveaux au sein de l'inuneuble abritant le CHU de Cocody. - Au 2è étage : le Service des Consultations externes - Au 3è étage : la salle d'accouchement : le service des urgences gynécologiques les salles d'opération - Au 6è étage : le service des hospitalisations qui comprend : • les salles d'hospitalisation • la salle de réveil La salle d'échographie, les archives et la salle de réunion se trouvent également au 6ème étage. Le nombre de lits s'élève à 74. Depuis la fermeture du CHU pour réfection en octobre 1995, le service a transféré ses activités sur deux formations sanitaires périphériques à savoir la maternité des 220 Logements et le centre de santé d'Abobo. LES ACTIVITES PRATIQUES PROPREMENT DITES A) Les consultations Nous avons pratiqué les consultations gynécologiques pendant trois ans ayant pour titulaire le Chef de Service secondé par un Assistant Chef de Clinique. Nous avons assuré les consultations de contraception pendant un an et prénatales pendant un an à raison d'une demi journée par semaine. uz Au cours de ces consultations, nous avons pratiqué certains gestes notamment : * les frottis cervicaux vaginaux * les biopsies du col * les biopsies de l'endomètre * la pose et le retrait des dispositifs intra utérins * l'étude de la glaire cervicale * l'interprétation des hystérosalpingographies B) Les urgences Nous avons été affecté de novembre 1993 à juin 1994 aux urgences gynécologiques et en salle d'accouchement. - Aux urgences gynécologiques : accueil, examen clinique et traitement des patientes transférées par les centres de santé périphériques. - En salle d'accouchement, nos activités ont porté sur : • la surveillance du travail • les accouchements normaux • la pratique et et suture des épisiotomies • les délivrances artificielles • les révisions utérines • la réanimation du nouveau-né • les petites extractions du siège • les versions par manoeuvres internes - grande extraction du Ume jumeau en présentation transversale • les extractions instrumentales par Forceps {d'expulsion) le plus souvent sous anesthésie générale au bloc opératoire Vil C) Les hospitalisations De Décembre 1991 à Novembre 1993, nous avons mené nos activités dans les salles d'hospitalisation. En gynécologie, nous avons suivi et traité les patientes présentant diverses pathologies gynécologiques et les pathologies associées à la grossesse. Dans les suites de couches, nous avons surveillé tous les états morbides du • post-partum y compris les patientes ayant subi des césariennes et des hystérectomies. D) - Les gardes Pendant les cinq années de CES, nous avons assuré les gardes à raison d'une garde par semaine, principalement en salle d'accouchement et aux urgences gynécologiques. La surveillance des malades hospitalisées incombe aussi à l'équipe de garde. Celle-ci est composée de trois médecins en général. La garde dure 20 heures, pour les jours ouvrables (de 12 h à 8 h) et 24 heures pour les samedi, dimanche et jours fériés. E) - Les interventions mineures effectuées • Les curetages évacuateurs • Les curetages biopsiques • les bistournages de polypes • les cerclages du col • les cures de synéchies utérines • les incisions de Bartholinites • les cures de prolapsus de l'urètre chez les petites filles. VIII F) - Les grandes interventions avec notre participation (Aide opératoire) - Interventions obstétricales . 81 césariennes dont.: • 79 césariennes segmentaires transversales • 2 césariennes segmento corporéale verticales. Au décours de ces césariennes, ont été pratiquées : • 6 stérilisations tubaires selon la technique de Pomeroy • 5 extra péritonisation pour chorioamniotite sévère • 7 hystérectomies subtotales interannexielles pour rupture utérine • 2 hystérectomies totales interannexielles pour rupture utérine. • 4 hystérorraphies pour rupture utérine - Les interventions gynécologiques • 30 salpingectomies pour grossesse extra utérine • 15 annexectomies dont 12 pour pyoannexes • 4 hystérectomies totales pour péritonite généralisée • 3 myomectomies • 2 reprises de paroi • 2 ovariectomies (tumeurs de l'ovaire) • 1 résection intestinale (associée à une hystérctomie totale pour péritonite ix G) - Les brandes interventions sous notre direction (opérateur principal) - Intervention obstétricales 92 césariennes dont • 86 césariennes segmentaires transversales • 6 césariennes segmenta corporéales verticales Nous avons pratiqué 6 stérilisations tubaires per césarienne, 4 extrapéritonisatians du segment inférieur. 1 hystérectomie subtotale interannexielle pour rupture utérine sous la supervision d'un Assistant Chef de Clinique 2 hystérorraphies pour rupture utérine. - Interventions gynécoloRigues 21 salpingectomies pour grossesses extra-utérines 3 annexectomies pour pyoannexes 1 kystectomie pour kyste hémorragique de l'ovaire - COMPLICATIONS • Nous avons déploré un décès en post opératoire • Deux cas de suppuration de la paroi ayant nécessité des soins locaux avec prolongation de séjour à l'hôpital DEUXI HHE P RTIE MOIRE LA GROSSESSE OVARIENNE: A PROPOS DE SIX CAS COLLIGES EN 5 ANS DANS QUATRE FORMATIONS SANITAIRES DE COTE D'IVOIRE ,1752'8&7,21 5 La grossesse ovarienne est une variété de grossesse ectopique où l'ovaire est le siège de la nidation { 6 ]. Elle occupe une place particulière parmi les grossesses ectopiques en raison de sa rareté. Cette rareté est liée d'une part à sa définition qui prend en compte des critères anatomiques et d'autre part à une démarche diagnostique bien codifiée. La grossesse extra-uérine en général et la grossesse ovarienne en particulier, fait courir à la femme un danger qui pourrait aboutir dans des situations extrêmes au décès maternel et aussi à un arrêt de développement de l'oeuf. Aussi, nous avons jugé intéressant de faire le point sur les risques materno-foetaux induits par ce type de grossesse. L'objectif de notre travail est de confronter les résultats de la présente étude à ceux issus des recherches exécutées antérieurement en Afrique et dans le monde afin d'apporter notre contribution à une meilleure connaissance de cet état morbide. 1 GENERALITES Ll. FREQUENCE La grossesse ovarienne a été suspectée pour la première fois par MERCUREUS en 1614 et prouvée à partir des travaux des auteurs suivants : CONNSTEIN (1877) SPIEGELBERG (1878) CATHERINE VAN TUSSENBROECK (1899) [ 7 ] La plupart des auteurs confirment la rareté des grossesses ovariennes en retenant une fréquence comprise entre 0,7 à. 1,7 % des grossesses ectopiques [13]. D'autres par contre, estiment que la grossesse ovarienne est plus fréquente qu'on ne le pense. (15) 1.2. PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE - Age L'âge moyen d'apparition des grossesses ovariennes se situe entre 28 30 ans [11]. - La parité Les avis des auteurs sont partagés sur ce facteur dans la génèse de la grossesse ovarienne. - Antécédent de stérilité L'infertilité est retrouvée dans 41 % des cas selon HALLATT ; 4,9 % des cas selon BORONOW et collaborateurs [12 et 8,3 % selon PRATT THOMAS [12]. - L'association dispositif intra utérin et grossesse ovarienne : Elle est de plus en plus fréquemment rapportée [ 7 ] 1.3 ETIOPATHOGENIE Elle est encore très controversée et apparait très différente de celle de la grossesse tubaire. Plusieurs théories ont été exposées : a) - La théorie de LEOPOLD et GERSTEL Selon ces auteurs, un ovule non expulsé est fécondé à l'intérieur du follicule rompu par le spermatozoïde. [ 7 ] b) - La théorie de I3ADEN et HEINS et autres collaborateurs Ces auteurs affirment qu'il y aurait nidation au niveau de l'ovaire, d'un oeuf fécondé eu dehors du follicule. Cette hypothèse confirme la nécessité d'une maturation nucléaire et cytoplasmique de l'ovocyte hors .du follicule pour devenir fécondable. [ 6, 7, 12 ]. 1.4 - DIAGNOSTIC Il est difficile et repose sur des arguments cliniques et des examens complémentaires. 1.4.1. CLINIQUE Elle est identique à celle d'une grossesse tubaire. 1.4.1.1 Dans les cas de grossesses ieunes (1er trimestre) - Signes fonctionnels Une triade symptomatologique est toujours retrouvée à savoir : • Retard des règles. • Douleurs pelviennes • Métrorragies d'abondance variable Parfois le tableau est dominé par les douleurs pelviennes sans stigmates de saignement. 9 - Signes physiques : • utérus de taille inférieur à l'âge théorique de la grossesse • présence d'une masse latéro utérine douloureuse. • découverte des signes d'hémopéritoine explique en général la rupture de la grossesse. 1.4.1.2. Dans les cas de grossesses avancées (2ème 3ème trimestre). Le diagnostic de présomption devient très difficile. - Signes fonctionnels dominés par : • un syndrome de compression pelvienne • et des signes sub occlusifs. - Signes physiques Sont les mêmes retrouvés dans les cas de grossesses jeunes. 1.4.2. EXAMENS COMPLEMENTAIRES Les grossesses ovariennes sont diagnostiquées précocement par : - les dosages radio immunologiques du taux de HCG. - l'échographie - et la coelioscopie Ces trois examens n'ont qu'une valeur indicative. Seul, l'examen anatomo pathologique de la pièce opératoire apportera la certitude du diagnostic. 10 1.4.3. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL - Avant l'intervention Le diagnostic différentiel se fait avec les pathologies suivantes : . Grossesse tubaire . Kyste de l'ovaire. Hydrosalpinx . Appendicite - Pendant l'intervention La grossesse ovarienne sera discutée en présence de : Un kyste hémorragique du corps jaune . Un kyste endométriosique rompue . Une rupture folliculaire 1.4.4. FORMES CLINIQUES La grossesse ovarienne se présente quelque fois sous diverses formes cliniques à savoir : • Association grossesse ovarienne et dispositif intra-uterin. (DIU) [12 ] Ici le DIU est souvent incriminé comme étant un facteur favorisant. • Grossesse ovarienne associée à une grossesse intra utérine [2,17 ]. • Grossesse ovarienne multiple [ 6 ] • Grossesse ovarienne récidivante sur l'ovaire controlatéral [7,11 ] • Grossesse ovarienne bilatéral [15 ] • Grossesse ovarienne après hystérectomie vaginale [15 ] 11 1.5. ANATOMIE PATHOLOGIE L'anatomie pathologie revêt une importance capitale. En fait c'est elle qui permet d'affirmer le diagnostic de grossesse ovarienne. En effet, dans le but d'éliminer les grossesses abdominales primitives, celles greffées sur l'ovaire mais provenant d'un avortement tubo abdominal et celles où l'ovaire n'est pas le siège exclusif de la nidation, SPIEGELBER énonça en 1878 les critères anatomiques suivants. La grossesse est dite ovarienne quand : - La trompe et le pavillon du côté atteint sont indemnes de toute nidation, - le sac ovulaire occupe de manière définitive la position anatomique . normale de l'ovaire. - l'ovaire et le sac ovulaire sont reliés à l'utérus par le ligament utéro ovarien. - la présence du tissu ovarien dans la parois du sac est effective. [ 7, 19 ] A partir de ces critères anatomiques, plusieurs classifications de grossesses ovariennes ont été proposées notamment par BADEN et REINS ; STUX et PHILIPPE. En général, ces classifications ne diffèrent que sur le plan étiopathogénique. Les plus communément admises sont celles de Baden, de Stux et de Phillippe., 12 Tableau N° I : Principales classifications des grossesses ovariennes [ 6 AUTEURS GROSSESSE OVARIENNE PRIMITIVE GROSSESSE OVARIENNE SECONDAIRE BADEN ET REINS Grossesse primitive intrafolliculaire extrafolliculaire Grossesse combinée - Grossesse intrafolliculaire Grossesse superficielle STUX - Grossesse interstitielle PHILIPPE - Grossesse intrafollicullaire Grossesse corticale - Grossesse juxtafolliculaire ou interstitielle La grossesse ovarienne primitive, où le tissu ovarien forme une coque complète autour de l' oeuf se présente sous deux aspects : • la grossesse intrafolliculaire où l'ovocyte est fécondé au sein même du corps jaune. • la grossesse extrafolliculaire où l'ovocyte est fécondé hors du corps jaune. Cette grossesse extrafolliculaire peut être superficielle ou juxtafolliculaire. La grossesse ovarienne secondaire ou combinée est celle où la fécondation a eu lieu dans la trompe et vient se nider secondairement sur l'ovaire. [1 2 13 1.6 TRAITEMENT Il est exclusivement chirurgical et doit être le plus conservateur possible. [13, 18], - Dans les grossesses ovariennes jeunes (moins de 6 semaines) on pratiquera une résection cunéiforme de la lésion suivie de suture de la tranche de section en deux plans. - Dans les grossesses ovariennes avancées, une annexectomie est souvent pratiquée. Les raisons souvent avancées sont les difficultés rencontrées per opératoire du type adhérence de la trompe sur l'ovaire et même avec des organes de voisinage. Notons par ailleurs que la grossesse ovarienne peut entraîner une iso immunisation naturelle et l'administration des gammaglobulines anti D devra donc être systématique chez la femme rhésus négatif, tout en sachant que dans certains cas elle aura été inutile [ 6 1. 14 15 2.1 METHODOLOGIE Cette étude à la fois rétrospective et prospective porte sur l'exploitation de six dossiers de grossesses ovariennes opérées dans quatre formations sanitaires de la Côte d'Ivoire sur les cinq dernières années (1er février 1991 au 29 février 1996). Les quatre formations sanitaires concernées sont : * Hôpital Protestant de Dabou : Formation clanitaire située dans le chef lieu de la sous préfecture de Dabou. Situé à cinquante kilomètres à l'Ouest d'Abidjan. Cinq déplacements ont été effectués dans cette localité pour rechercher les données statistiques et tenter de retrouver la patiente opérée. . * Centre hospitalier Universitaire de Cocody. Formation sanitaire de référence dépendant de la direction régionale du sud qui reçoit les malades venant de la zone nord d'Abidjan. * Centre Hospitalier Universitaire de Treichville Formation qui dépend également de la direction régionale du sud mais reçoit les malades venant de la zone sud d'Abidjan. * Centre Hospitalier Universitaire de Yopougon Il dépend aussi de la direction régionale du sud et reçoit les malades venant à la fois du nord et du sud de la ville d'Abidjan. Des contacts ont été pris avec les responsables des archives et statistiques des CHU pour avoir certaines informations. 16 Nous avons aussi bénéficié du concours de deux laboratoires d'Anatomie-pathologie : l'un situé au sein du CHU de Treichville et l'autre faisant partie de la faculté de médecine de Cocody. ♦ Critère d'inclusion Le dossier doit comporter un diagnostic anatomopathologique de grossesse ovarienne. Critère d'exclusion Tous les dossiers présentant une interprétation anatomopathologique ambigue n'ont pas été retenus. Parmi les six dossiers retenus, quatre ont fait l'objet d'une étude retrospective (dossier 1, 2, 3, et 4). Les deux autres dossiers (5 et 6) sont retenus au cours de l'étude prospective. L'aspect prospectif de notre étude, repose sur la vérification hebdomadaire au niveau des deux laboratoires d'anatomopathologie, des examens histologiques des pièces opératoires issues des grossesses extra utérines et tumeurs de l'ovaire opérées. Cette enquête prospective a duré neuf mois (ler juin 1995 au 30 février 1996). C'est à partir du compte rendu histologique que nous recherchons les dossiers dans les différentes formations sanitaires. 17 OBSERVATION N° I Madame Y. M. 40 ans. ANTECEDENTS : • Secondigeste primipare avec un enfant vivant âgé. de 13 ans. • traitée pour annexite en 1991 • consultation de stérilité secondaire SIGNES FONCTIONNELS Consultant à l'Hôpital Protestant de Dabou pour : • douleurs pelviennes • trouble du cycle (ménométrorragie évoluant sur trois mois environ) SIGNES PHYSIQUES • Etat général Léger amaigrissement, Tension artérielle : 13/8, Pouls : 88 battements par minute, température 37°, conjonctives colorées. • Abdomen Souple dépressible avec légère sensibilité à la fosse iliaque droite • Examen gynécologique Spéculum : Col macroscopiquement sain Toucher vaginal : Col postérieur long ramolli fermé. Utérus de taille 6 semaines perception d'une masse latéro-utérine droite douloureuse. Traces de sang au doigtier. 18 EXAMENS COMPLEMENTAIRES - L'échographie pelvienne montre : • un utérus de taille normale, non gravide d'échostructure homogène. • présence d'une masse latéro utérine droite à localisation ovarienne. En conclusion l'échographiste pense à : une grossesse extra-utérine une dystrophie ovarienne un kyste de l'ovaire Mais ceci devrait être confronté avec la clinique DIAGNOSTIC PRE-OPERATOIRE RETENU : Grossesse extra-utérine non rompue Le traitement * Médical : bilan préopératoire numération formule sanguine avec hématocrite à 43 % hémoglobine à 12,5 g/dl * Chirurgical dont voici le compte rendu opératoire. Laparotomie médiane sous ombilicale à l'ouverture, on découvre : - une tumeur ovarienne droite (GEU Enkystée) - un kyste de l'ovaire gauche, gros de 5 cm de diamètre - une obstruction tubaire distale bilatérale - deux petits myomes de la face antérieur de l'utérus ayant 3 cm environs de diamètre. 19 Geste chirurgical : - une exérèse de la tumeur ovarienne droite : ovariectomie quasi totale par un surjet avec vicryl 0 sur la tranche restante de l'ovaire, - une exérèse du kyste de l'ovaire gauche - une désobstruction tubaire bilatérale avec création de nouvelles franges - myomectomie - toilette abdominale au sérum Bétadiné - fermeture de la paroi plan par plan La pièce opératoire envoyée au laboratoire d'anatomie pathologie est l'ovaire droit dont le compte rendu est le suivant : ANATOMIE PATHOLOGIE Macroscqpie : L'ovaire mesure 8 x 8 x 4,5 cm et présente une sérieuse fripée hémorragique. L'ovaire nous est adressé déjà ouvert. A la coupe il s'agit d'une formation kystique à paroi d'épaisseur irrégulière fine et à contenu hémorragique. Microscopie : Le tissu ovarien présente un foyer kystique contenant du flaques hémorragiques dans lesquelles baignent des villosités choriales fibrosées. On note également un foyer d'endométriose Au total Grossesse ovarienne en kystée et endométriose ovarienne. Absence de lésion suspecte de malignité. 20 OBSERVATION N° 2 Madame O. J. 24 ans. ANTECEDENTS : - Obstétricaux • deuxième geste, primipare • une interruption volontaire de grossesse à 6 semaines. - Gynécologiques aucune pathologie n'a été signalée SIGNES FONCTIONNELS Elle était admise aux urgences de Gynécologie-Obstétrique du CHU de Cocody le 05 - 05 - 93 pour : • métrorragies • douleurs pelviennes intenses • aménorrhée de huit semaines environ. SIGNES PHYSIQUES • Etat général : altéré, marqué par une pâleur des conjonctives et un faciès infectieux. Température 38°, Tension artérielle : 13/8 Abdomen : Souple dans l'étage sus ombilical avec une défense pelvienne. Perception d'une masse hypogastrique (surtout à droite) mal limitée tendue, s'arrêtant à un travers de doigt au dessous de l'ombilic. 21 Examen gynécologique Spéculum : Col macroscopiquement sain Toucher vaginal Col antérieur mi long ferme fermé utérus de taille difficile à apprécier du fait de la douleur et de la défense. Perception d'une masse pelvienne latéro-utérine droite, douloureuse, ferme, d'environ 10 cm dans son grand axe. Masse perceptible dans le Douglas. Toucher rectal La masse faisant saillie dans le rectum est également perçue au toucher rectal. EXAMENS COMPLEMENTAIRES • Echographie pelvienne du 13 - 05 - 93 On note : utérus vide des masses an.nexielles bilatérales examen échographique à interpréter en fonction de la clinique DIAGNOSTIC PRE-OPERATOIRE Masse rétro utérine faisant évoquer : - Grossesse extra-utérine (hématome retro-utérine) - Pyoannexe 22 COMPTE RENDU OPERATOIRE • Intervention Annexectomie droite Salpingectomie gauche • Indication Grossesse extra utérine droite enkystée • Protocole Incision médiane sous ombilicale contournant l'ombilic A l'exploration, - Adhérences intimes entero épiploo-pariétales et entero-épiploovesico-utérines et pelviennes. - Volumineuse masse annexielle droite d'environ 12 centimètres de diamètre contenu dans une pseudo coque constituée par la trompe remaniée au bout, l'ovaire repoussée en arrière, l'utérus en avant et le Douglas en bas. Cette masse est prolabée dans le Douglas. Son contenu est solide, noirâtre avec des caillots et des zones de nécrose par endroits : - Un hydrosalpinx gauche ? Geste chirurgical : • libération des adhérences • armexectomie droite • salpingotomie gauche • biopsie de l'ovaire gauche 23 ANATOMIE PATHOLOGIE Macroscopie : Gros ovaire contractant des adhérences avec la trompe. Microscopie : Plusieurs sections ont été pratiquées au niveau des pièces d'annexectomie. Leur aspect hi stopathologique est identique. On observe au niveau de la paroi tubaire dont la lumière est dilatée, pauvre en franges le plus souvent courte et boudinée, un infiltrat inflammatoire mononuclé, infiltrant toutes les tuniques jusqu'à la séreuse. Cet infiltrat est essentiellement à lymphoplasmocyte sans image spécifique. Au niveau de l'ovaire, il existe de nombreux remaniements hémorragiques, mais surtout un infiltrat inflammatoire identique à celui observé au niveau de la trompe. L'examen d'un des fragments et de l'ovaire droit correspond à des caillots sanguins dans lesquels il existe des villosités placentaires en involution fibreuse. Au total Il s'agit d'une lésion inflammatoire chronique non spécifique des annexes et la présence des villosités placentaires au sein des caillots sanguins correspondant à une grossesse ovarienne. 24 OBSERVATION N° 3 MADAME A. D. 41 ans. ANTECEDENTS • Troisième geste, deuxième pare • Traitée en 1985 pour annexite aiguë, • Consultation en 1986 pour désir de grossesse avec notion de galactorrhée bilatérale traitée au Parlodel. L'Hystérosalpingographie a montré une bonne perméabilité tubaire SIGNES FONCTIONNELS Consulte pour trouble du cycle depuis plus de trois mois. Douleur hypogastrique à prédominance gauche (fosse iliaque gauche) SIGNES PHYSIQUES • Etat général : bon Conjonctives colorées Tension artérielle : 12/6, Température = 37 0 - Seins : pas de galactorhée. Pas de masse palpable • Abdomen : souple, dépressible - Perception d'une zone sensible sus pubienne à la palpation profonde . • Examen gynécologique Spéculum : Col macroscopiquement sain. Paroi vaginale : sans particularité. Toucher vaginal : col postérieur, long ferme fermé. utérus de taille noiniale 25 cul de sac latéral gauche : présence d'une masse latéro utérine d'environ 6 cm de diamètre. sang au doigtier (menstrues ?). Au total Masse latéro utérine gauche à explorer EXAMENS COMPLEMENTAIRES - Echographie pelvienne montre • un utérus de taille normale, non gravide et sans image de myome utérin. • volumineuse masse latéro utérine gauche de 68 X 57 mm kystique. - Groupe sanguin : A Rhésus négatif DIAGNOSTIC PRE-OPERATOIRE : Tumeur de l'ovaire gauche. COMPTE RENDU OPERATOIRE • Indication : tumeur de l'ovaire gauche • Intervention : annexectomie gauche • Protocole : Incision médiane sous ombilicale. A l'ouverture, on découvre : • L'ovaire droit dystrophique taille 5cm x 3cm comportant de nombreux kystes • La trompe droite sans particularité 26 • L'ovaire gauche augmenté de volume. Taille 7 cm dans son grand axe sur 4 cm. Il est dur irrégulier plongeant dans le cul de sac latéral correspondant. • La trompe gauche est tortueuse adhérente à la paroi tumorale de l'ovaire. On décide et on pratique une annexectomie gauche. Les suites opératoires sont simples. ANATOMIE-PATHOLOGIE Macroscopique - L'ovaire gauche reçu au laboratoire mesure 8 cm x 6 cm x 5 cm très irrégulier et recouvert d'une couche fibreuse. - L'ouverture de l'ovaire en passant par le milieu nous présente un foetus bien formé, desséché avec ses annexes bien individualisées. Microscopique Les prélèvements effectués sur le tissu ovarien examiné sont dominés par l'importance de phénomènes nécrotiques. Dans ces plages de nécrose, l'on reconnaît des fantômes de plusieurs tissus notamment du tissu glandullaire, et musculaire. On note également des nodules cartilagineux de taille variable rangés côte à côte avec des zones de calcification. Au total Aspect macroscopique et histologique évoquant une grossesse ovarienne. Il n'y a pas de signe de malignité. 27 OBSERVATION N° 4 MADAME K A. 26 ans. ANTECEDENTS - Obstétricaux • Sixième geste, troisième pare avec trois enfants vivants • Une interruption volontaire de grossesse. • Une grossesse extra utérine opérée en 1990 - GvnécolaLliaues • Premier rapport sexuel 15 ans • Contraception orale de 1984 à 1986 • Cycles réguliers, règles normales SIGNES FONCTIONNELS Admise au CHU de Yopougon pour suspicion de grossesse extrautérine avec : • métrorragies faites de sang noirâtre • douleurs pelviennes sans notion de leucorrhées • Aménorrhée de dix semaines SIGNES PHYSIQUES • Etat général : conservé avec des conjonctives bien colorées Température : 37 °, Tension artérielle : 11/7, Pouls 72 battements par minute. • Abdomen : souple dépressible un peu douloureux dans son ensemble • Examen gynécologique : Spéculum : col et vagin macroscopiquement sains. 28 Toucher vaginal : Col postérieur, long ramolli fermé. Utérus paraissant augmenté de volume : taille 8 semaines environ masse latéro utérine droite douloureuse. EXAMENS COMPLEMENTAIRES • Test biologique de grossesse demandé mais non exécuté • Echographie pelvienne : grossesse extra utérine droite non rompue. DIAGNOSTIC PRE-OPERATOIRE Suspicion d'une grossesse extra utérine non rompue COMPTE RENDU OPERATOIRE • Intervention : Salpingectomie droite + résection cuneiforme partielle de l'ovaire droit. • Indication : GEU ampullaire droite non rompue • Protocole : - Incision médiane sous ombilicale Coeliotomie - GEU ampullaire droite fissurée de 5 cm de diamètre s'adossant sur l'ovaire droit et contractant des adhérences - trompe gauche inexistante - utérus de taille normale adhérent à la vessie 29 On décide et on pratique une salpingectomie • droite avec résection cuneiforme sur l'ovaire droit. ANATOMIE-PATHOLOGIE • Macroscopie : Deux fragments de tissus communiqués : - ovaire - trompe utérine. • Microscopie : 1) Ovaire : L'ovaire comporte en son centre une vaste zone de nécrose hémorragique au sein duquel on note la présence de nombreuses villosités placentaires. Le reste du tissu est oedematie, congestif, hémorragique et comporte des cavités kystiques bordées d'un épithélium cylindrique. 2) Trompe : La paroi tubaire est histologiquement sub normale avec quelques cellules du chorion des franges qui sont décidualisées. Absence de villosités placentaires. Au total : Aspect histologique en faveur d'une grossesse ovarienne sur un kyste séreux ovarien. 30 OBSERVATION N° 5 MADAME W. T. 33 ans ANTECEDENTS Cinquième geste, quatrième pare. SIGNES FONCTIONNELS : Hospitalisée pour : • douleurs pelviennes • aménorrhée de deux mois • signes sympathiques de grossesse : • nausées, vomissements • Pas de métrorragies SIGNES PHYSIQUES : • Etat général : altéré, obnibulée, Tension artérielle 10/5, Conjonctives pâles, tachycardie à 124 battements par minute, pouls petit et filant. • Abdomen : tendu avec des signes d'irritation péritonéale • Examen gynécologique : Spéculum : Non fait Toucher vaginal : Col antérieur long ramolli fermé Utérus légèrement augmenté de volume Douglas tendu et douloureux • La ponction transpariétale ramène 33 cc de sang incoagulable 31 LE DIAGNOSTIC PRE-OPERATOIRE : Tableau d'hémopéritoine sur aménorrhée de deux mois Traitement • médical : - mise en place d'une voie veineuse - prélèvement pour grdupe sanguin rhésus - perfusion de macromolécule, de plasma • Chirurgical, dont voici le compte rendu opératoire. COMPTE RENDU OPERATOIRE • Indication Grossesse ovarienne droite. • Intervention : Annexectomie droite. • Protocole : Sous anesthésie générale, on a pratiqué : Une incision de Plannenstiel. A la coeliotomie, on découvre et on aspire un hémopéritoine de 3500 cc. L'utérus est de taille normale L'annexe gauche est saine mais contracte des adhérences vélamenteuses avec le sigmoïde, lesquelles sont effondrées au doigt On ne visualise pas l'annexe droite mais on perçoit dans le Douglas une masse mollasse adhérente. Sa libération au doigt permet de découvrir un ovaire droit soufflé au sein duquel s'insère le placenta. 32 La partie proximale de la trompe homo latérale est saine mais le pavillon n'est pas visualisable. Le foetus est retrouvé vivant dans le Douglas avec une taille d'environ 6 cm. On pratique une annexectomie droite avec résection cunéiforme de la corne utérine homolatérale. ANATOMIE-PATHOLOGIE Macroscopie : Organe : ovaire droit Microscopie : Les plans de coupe ont intéressés un ovaire qui est le siège d'une nécrose hémorragique au sein duquel on reconnaît des villosités placentaires. On note par ailleurs des zones de décidualisation, d' oedème et de congestion. Au total : Aspect histologique en faveur d'une grossesse ovarienne rompue. 33 OBSERVATION N° 6 MADAME K 35 ans. ANTECEDENTS : • Gestité 7, Parité 6 avec trois enfants vivants. • Une grossesse extra-utérine ampullaire gauche opérée en 1988. • Notion d'infection pelvienne antérieure gauche en 1986. SIGNES FONCTIONNELS Admise pour : • Métrorragie • Douleurs pelviennes • Aménorrhée de huit semaines SIGNES PHYSIQUES • Etat général conservé : conjonctives pâles Température 375, Pouls : 96 battements par minute, Tension artérielle non prise. • Abdomen : souple dépressible mais sensible à la fosse iliaque droite. • Examen gynécologique : Spéculum : col macroscopiquement sain, pas de leucorrhée. Toucher vaginal : Col centré long ramolli, fermé. Utérus légèrement augmenté de volume Cul de sac latéral droit empâté et sensible. Doigtier propre. 34 EXAMENS COMPLEMENTAIRES - Echow-aphie pelvienne Elle montre la présence d'une masse latéro utérine droite d'allure kystique. - Test biologique de grossesse : Il a été demandé mais non fait. - Groupe sanguin : O Rhésus positif DIAGNOSTIC PRE OPERATOIRE • suspicion de grossesse extra-utérine non rompue • torsion de kyste de l'ovaire droit LE TRAITEMENT COMPORTAIT DEUX VOLETS : - Médical : Tot' Héma ampoule buvable : deux ampoules buvable (matin et soir). - Chirurgical dont voici le compte rendu opératoire COMPTE RENDU OPERATOIRE • Indication : Grossesse extra utérine droite non rompue • Intervention : Ovariectomie partielle + salpingectomie droite. • Protocole : 35 Incision médiane sous ombilicale. A l'ouverture, les organes pelviens se présentent comme suit : • utérus de taille normale • ovaire gauche en place et d'aspect normal • la trompe gauche non vue A droite : Perception d'une masse arrondie de 4 à 5 cm de diamètre développée au dépend du pavillon tubaire et l'ovaire avec un contenu noirâtre type endométriosique. On décide et on pratique une résection cunéiforme sur 2/3 de l'ovaire droit emportant la masse et on termine l'ablation Par une salpingectomie droite. ANATOMIE PATHOLOGIE Macroscopie : on note : - une trompe de 5,5 cm de long sur 1 cm de diamètre - un ovaire de 6 centimètres de diamètre ferme à surface lisse d'aspect hémorragique à la coupe. Microscopie - Les prélèvements ovariens montrent des plages hémorragiques contenant des villosités placentaires de taille variable dont l'axe est fibrosé. - La trompe est le siège d'un hématosalpinx sans villosités. Au total Aspect histologique de grossesse ovarienne, pas de môle, pas de signes de malignité. 36 37 Tableau n° II : Grossesse ovarienne : Incidence globale. NOMBRE Grossesse ovarienne RATIO 6 Grossesse extra-utérine 1946 1,4 % 1/324 Accouchement 47512 0,012 % 1/7918 Pendant la période allant du ler février 1991 au 29 février 1996, nous avons enregistré 47.512 accouchements ; 1946 grossesses extra utérines dont 6 grossesses ovariennes soit une fréquence de 1,4 % des GEU et 0,012 % des accouchements. TABLEAU N° III GROSSESSE OVARIENNE : INCIDENCE PAR FORMATION SANITAIRE FORMATIONS SANITAIRES Hôpital Protestant de Dabou CHU de Cocody ANNEES D'ETUDE ler février 1991 29 février 1996 77 NOMBRE D'ACCOUCHEMENT NOMBRE DE GEU NOMBRE DE G.O. RATIO GO/GEU RATIO GO / ACCOUCHEMENT 8250 165 1 0,6 % 1/8250 18998 835 2 0,2 % 1/9499 CHU de Yopougon 77 8843 457 2 0,4 % 1/4421 CHU de Treichville 77 11421 489 1 0,2 % 1/11421 47.512 1946 6 1,4 % 1/7918 TOTAL Pendant la période allant du ler février 1991 au 29 février 1996, nous avons totalisé dans les quatre formations sanitaires 47512 accouchements, 1946 grossesses extra utérines dont 6 grossesses ovariennes diagnostiquées. TABLEAU N° IV GROSSESSE OVARIENNE : SYMPTOMATOLOGIE + DIAGNOSTIC PRE OPERATOIRE DOULEURS PELVIENNES AMENORRHEE METRORRAGIES MASSES PELVIENNES EXAMEN COMPLEMENTAIRE DIAGNOSTIC DEMANDE PRE OPERATOIRE AGE GESTITE PARITE 40 02 P1 Echographie GEU 2 24 G2 P1 Echographie GEU 3 41 G3 P2 Echographie Tumeur de l'ovaire 26 G6 P3 Echographie GEU non rompu 5 33 G5 P4 6 35 G7 P6 CAS N° GEU rompu hémopéritoine Echographie G : Gestité P = Parité GEU = grossesse extra-utérine GEU non rompu 40 - L'âge de nos patientes se situe entre 24 et 41 ans avec une moyenne estimée autour de 30 et 35 ans. Ici deux cas sur six ont un âge supérieur ou égal à 40 ans. - La multiparité est retrouvé chez 66 % des femmes porteuses de grossesse ovarienne. - Le diagnostic clinique d'entrée de grossesse extra-utérine, sans détermination du siège ovarien est porté dans cinq cas et une seule fois la tumeur de l'ovaire a été évoquée. - L'échographie est l'examen demandé 5 fois sur 6 en pré opératoire, sauf une fois devant un tableau d'hémopéritoine prouvé par la culdocentèse. Sur les cinq demandes d'échographie, le diagnostic de grossesse extra utérine a été porté quatre fois. Le dernier cas affirme la présence d'une tumeur de l'ovaire. TABLEAU N° V GROSSESSE OVARIENNE : DIAGNOSTIC POSITIF ET PROTOCOLE THERAPEUTIQUE CAS N° DIAGNOSTIC PER OPERATOIRE Grossesse extra-utérine en kystée TECHNIQUE OPERATOIRE Oyariectomie partielle RESULTAT ANATOMO PATHOLOGIQUE Grossesse ovarienne droite + endométriose ovarienne 2 Grossesse extra utérine droite Annexectomie droite enkystée Grossesse ovarienne droite + salpingite droite 3 Tumeur de l'ovaire gauche Annexectomie gauche Grossesse ovarienne gauche (foetus momifié) 4 Grossesse extra utérine arnpullaire droite Salpingectomie droite + Grossesse ovarienne droite sur résection partielle ovaire droit kyste séreux ovarien 5 Grossesse ovarienne droite Annexectomie droite 6 Grossesse extra utérine droite Ovariectomie droite partielle + Grossesse ovarienne droite non rompue salpingectomie droite Grossesse ovarienne droite 42 - En per opératoire, sur les six cas, le diagnostic de grôssesse ovarienne a été posé une fois. Pour les autres cas on a les formes trompeuses - Trois ovariectomies partielles ont été réalisées et trois annexectomies. - L'anatomopathologie nous a permis de faire le diagnostic de six grossesses ovariennes. Cependant il existe quelques particularités • un cas de grossesse ovarienne droite sur endométriose ovarienne. • un cas de grossesse ovarienne sur salpingite chronique. • un cas de grossesse ovarienne avec foetus momifié. - Les résultats anatomopathologiques ne nous précisent pas si c'est une grossesse ovarienne primitive ou secondaire. Donc ne facilite pas la classification. TABLEAU N° VI GROSSESSE OVARIENNE : EVOLUTION IMMEDIATE AVEC TRAITEMENT EVOLUTION MATERNELLE OVULAIRE Risques Arrêt du développement ovulaire Hémorragie Décès Complications post op. Nombre 6 6 0 1 100 % 100 % 0% 16,6 % Pourcentage Le risque d'arrêt de développement ovulaire est toujours présent, ainsi que celui de l'hémorragie (minime : observation n° 5 et cataclysmique observation n° 1) 1) On note aussi un cas de complication post opératoire : suppuration pariétale. Pas de décès. TABLEAU N° VII GROSSESSE OVARIENNE : EVOLUTION TARDIVE APRES TRAITEMENT FEMMES OPEREES ET REVUES FEMMES OPEREES NON REVUES TOTAL Evolution Stérilité Patientes sous contraception Nombre 1 2 3 6 16,7 % 33,3 % 50% 100% Pourcentage Sur six femmes opérées, trois sont revues par nous et se portent bien. Une femme sur les trois est stérile (cas d'annexectomie droite et salpingectomie gauche). Les deux autres ont été revues très tôt après l'intervention et sont sous contraception. Enfin, trois autres femmes sur les six opérées n'ont pas été revues (perdues de vues). 45 46 3.1. EPIDEMIOLOGIE 3.1.1 LA FREOUENCE La grossesse ovarienne est une affection rare : le taux obtenu à partir de notre étude est de 1,4 % des GEU et 0,012 % des accouchements. Soit une grossesse ovarienne sur 324 GEU et une grossesse ovarienne sur 7918 accouchements. D'après HERTIG, cité par CHAHTANE ce taux est de l'ordre de 0,7 à 1,7 % de l'ensemble des grossesses extra utérines, soit une grossesse ovarienne pour 25.000 à 40.000 accouchements et il est admis par la plupart des auteurs, dont GRALL et BAUDER [6, 7, 19, 20 ]. Au Maroc deux études sur les grossesses ovariennes ont été réalisées dans deux localités différentes : la première par SETOUANI à Casablanca et donnait une fréquence de 1,5 % des GEU en 1987. Ce qui est très proche du notre. La seconde étude réalisée par CHAHTANE à Rabat en 1982 avance une fréquence de 2 % des grossesses extra utérines. [6, 14]. En définitif, les taux avancés sont très discordants. Cette disparité tient, selon GRALL au manque de rigueur dans le respect des critères anatomiques et histologiques intervenant dans le diagnostic des grossesses ovariennes. [ 6,7 ] 3.1.2. L'AGE La particularité de notre étude est que nous avons deux porteuses de grossesse ovarienne ayant un âge supérieur ou égal à 40 ans. Ce qui est très loin de l'âge moyen d'apparition de grossesse ovarienne qui se situe entre 28 et 30 ans selon E. PHILIPPE [ 12 ]. 47 BEUGRE [ 4 ], à partir de son étude sur les grossesses extra-utérines en Côte d'Ivoire, affirme que l'âge de sa survenue est compris entre 20 et 34 ans. Un cas de grossesse ovarienne a été rapporté à IFE (Nigéria). La patiente était âgée de 40 ans [10 ]. Ce rapprochement entre le cas du Nigeria et ceux de la Côte d'Ivoire relatif à l'âge avancé intervenant dans la survenue de grossesse ovarienne, invite à une analyse plus poussée sur la question. 3.1.3. LA PARITE Dans notre série, la multiparité est retrouvée dans 66 % des cas de grossesses ovariennes. Ce facteur est différemment apprécié selon les auteurs : D'après GRALL, la parité ne parait jouer aucun rôle car sur ses 4 cas, il a relevé 2 cas chez des secondigestes et 2 cas chez les multigestes soit 50 %. [ 7 ] PHILIPPE, pour sa part, affirme que les multipares sont porteuses de grossesses ovariennes dans 73 à 84 % des cas [ 12 ] . En effet, ces taux très variables nous font dire, contrairement à ce qu'avançait GRALL, que la parité jouerait un rôle dans la survenue de la grossesse ovarienne mais le lien entre les deux n'est pas encore établi. 3.1.4. L'INFERTILITE Le rôle de l'infertilité dans la survenue de ce type de grossesse ectopique est très controversé [6 - 14]. 48 3.2. ANATOMIE PATHOLOGIE Tout en gardant à l'esprit que c'est l'examen histblogique de la pièce opératoire qui signe le diagnostic de grossesse ovarienne, nous devons prendre aussi en compte les critères anatomiques annoncés par SPIEGELBERG. Ainsi, l'étude de nos six cas nous amène à considérer d'abord les aspects macroscopiques puis histologiques. 3.2.1. MACROSCOPIE Nous avons diagnostiqué une grossesse ovarienne en per-opératoire, dans un contexte d'hémopéritoine avec éclatement de l'ovaire et le foetus retrouvé libre dans le Douglas. L'examen histologique est venu confirmer par la suite ce diagnostic. Ce cas constitue l'une des formes macroscopiques de grossesses ovariennes évoquées par BORONOW qui a trouvé 41 % dans son étude portant sur une série de 65 cas. GRALL, a obtenu 20,8 % sur ses 97 cas. [ 5, 7 ] Dans notre étude, ce cas représente seulement 16 %. Cette sous 'évaluation s'explique par le fait qu'en per opératoire il est difficile de faire un diagnostic exact de grossesse ovarienne. Les difficultés sont liées d'abord à la présence des lésions traumatiques provoquées par l'éclatement des annexes et aux adhérences témoignant l'existence d'un processus infectieux antérieur. L'éclatement de l'ovaire est provoqué par la rupture de l' oeuf en plein parenchyme ovarien et par conséquent une hémorragie cataclysmique avec des signes d'hémopéritoine. 49 Outre ce cas, les cinq autres se sont présentés sur le plan macroscopique sous des formes diverves : grossesse extra-utérine enkystée (1 cas) ; tumeur de l'ovaire (2 cas) ; kyste ovarien hémorragique (1 cas) et grossesse ampullaire (1 cas). 3.2.2. HISTOLOGIE Deux aspects particuliers de cette étude retiennent notre attention à savoir : une grossesse ovarienne sur endométriose ovarienne et un cas de grossesse ovarienne avec foetus momifié. 3.2.2.1. LE CAS DE GROSSESSE OVARIENNE SUR ENDOMETRIOSE OVARIENNE Dans ce cadre précis, nous n'avons pas assez de recul pour discuter notre cas. Cependant SETOUANI et RENAUD affirment que la grossesse ovarienne constitue un évènement fortuit survenant chez une femme normale [12, 14 ] 3.2.2.2. LE CAS DE GROSSESSE OVARIENNE AVEC FOETUS MOMIFIE Ce cas représente 16 % des grossesses ovariennes rencontrées. Il constitue une faune clinique très peu décrite. La revue de la littérature parle d'un cas similaire publié au Nigeria [10]. Dans les deux cas, on part de diagnostic per opératoire d'une tumeur ovarienne pour déboucher sur une grossesse ovarienne. En effet, l'ouverture de cette tumeur ovarienne fait apparaître un foetus mort avec ses annexes. En microscopie, on note des calcifications et d'autres éléments constitutifs du foetus. 50 Dans notre cas, comme celui décrit au Nigeria ; cette masse ovarienne localisée dans le Douglas et présentant des fissurations, n'a pas pu expulser son foetus mais réussira à juguler l'hémorragie par le biais de nombreuses adhérences avec les organes voisins. Ce qui a occasionné le mort du foetus dans l'ovaire et lui a donné un aspect tumoral [ 10 ]. 51 3.3. DIAGNOSTIC 3.3.1. SYMPTOMATOLOGIE 3.3.1.1. Clinique La symptomatologie clinique de grossesse ovarienne n'a rien de spécifique par rapport à celle de la grossesse tubaire. Dans les grossesses ovariennes jeunes (premier trimestre) la clinique répond à la triade regroupant les signes fonctionnels suivants : aménorrhée ; douleurs pelviennes et métrorragie. Dans notre étude l'aménorrhée est retrouvée dans 66 % des cas tout comme chez GRALL 65 ; les douleurs pelviennes 100 % des cas contre 95 % pour l'étude de BORONOW et les métrorragies sont rencontrées dans 83 % des cas par nous contre 90 % chez GRALL [5, 7 1. Le seul signe physique notable est la perception d'une masse latéro utérine que nous avons retrouvé dans 83 % des cas contre 76,3 % par GRALL et 90 % par BORONOW. En fait, sur le plan clinique dans les grossesses ovariennes jeunes, la symptomatologie clinique est la même et intervient presque dans les mêmes proportions sur bon nombre d'études réalisées. [ 6, 7, 19 L'évolution se fait vers la constitution d'un hémopéritoine traduisant la rupture de l'oeuf. Notons ici que tous nos cas de grossesse ovarienne étudiés sont jeunes (inférieur à 12 semaines) 52 3.3.1.2. LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES Les dosages radio immunologiques des HCG, l'échographie et éventuellement la coelioscopie permettent de déceler précocement et un plus grand nombre de grossesses ovariennes. [ 12 ] Dans notre étude, l'échographie a été demandée dans 83 % des cas et nous a permis le diagnostic de grossesse extra-utérine sans précision de la localisation tubaire ou ovarienne. L'examen échographique est orienté par la clinique. Les autres examens complémentaires comme le test biologique de grossesse n'ont pas été pratiqués. Reconnaissant que le diagnostic de grossesse ovarienne est difficile SETOUANI et d'autres auteurs attachent une grande importance à la clinique : certes les signes fonctionnels sont inconstants mais l'examen physique revêt une grande valeur diagnostique par la découverte d'une masse annexielle qui doit faire discuter la possibilité d'une grossesse extra utérine ou ovarienne qu'il faudra confirmer par les examens complémentaires. [ 14 ] Quant à GRALL pour faire le diagnostic de grossesse ectopique, préconise l'association des critères suivants : un dosage radioimmunologique de HCG positif et l'absence de sac ovulaire intra-utérine à l'échographie. [ 7, 14] En fait, toute la démarche diagnostique se résume au départ au diagnostic de grossesse extra utérine qui, sur le plan du choix des examens complémentaires dépendra du pouvoir d'achat de notre patiente et des conditions de réalisation de l'examen en cas d'urgence. 53 3.3.1.3. LE DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL Dans 16,6 % des cas, nous avons retenu comme diagnostic pré opératoire, la tumeur de l'ovaire. Ce n'est qu'à l'examen anatomo pathologique que nous avons fait le diagnostic de grossesse ovarienne. Cette difficulté diagnostique a été relevée par GRALL qui, dans certains cas, à la place de grossesse ovarienne posait le diagnostic de kyste de l'ovaire ou hydrosalpinx [ 7 ]. Dans les 83,4 % des cas restants, nous sommes partis du diagnostic préopératoire de GEU pour aboutir à la grossesse ovarienne confirmée à l'histologie. 3.4. TRAITEMENT Le volet médical se résume aux gestes de réanimation, si l'état du malade nous l'impose. Le traitement est en fait chirurgical et doit être le plus conservateur possible : Il consiste en une résection cunéiforme de l'ovaire, suivi d'hémostase, si les conditions opératoires le permettent. [5, 6, 17, 18 ] Ceci constitue une règle d'or devant une suspicion de grossesse ovarienne en per opératoire. Dans notre étude, cette règle a été strictement respectée, mais le grand nombre d'annexectomies pratiquées est due à la présence des adhérences tubo ovariennes liées aux infections antérieures ou à la formation d'un hématome constitué à partir de la rupture ovarienne. En d'autres termes, nos praticiens ont travaillé en conformité avec l'attitude préconisée par WELFFENS EKRA, [ 18 ] qui recommandait dès 1979 la résection cunéiforme dans ces cas là. 54 Loin de nous, XIE PEI ZHEN en Chine avait 13 cas de résection cunéiforme de l'ovaire dans sa série de 15 grossesses ovariennes. [ 1.9 ] Ceci, pour garantir un bon avenir obstétrical. 3.5. PRONOSTIC Le pronostic materna-foetal est étroitement lié à l'évolution de la grossesse ovarienne à travers laquelle nous identifions les différents risques possibles. 3.5.1. EVOLUTION IMMEDIATE AVEC TRAITEMENT CHIRURGICAL Les risques maternels dans notre étude sont en général minimisés du fait d'un diagnostic précoce et un traitement adapté. C'est pour cela que nous n'avons pas enregistré de décès. Ces mêmes résultats ont été obtenus par SETOUANI à partir de son étude sur les grossesses ovariennes. [ 14 Par contre, le risque d'arrêt du développement de l'oeuf est constant : En général, cette grossesse n'évolue pas à terme. Elle peut s'involuer et se momifier (processus lent) ou s'éclater et provoquer une hémorragie cataclysmique grevant le pronostic maternel. Le moment de la rupture n'a pas été étudié parce que nous avons eu des cas colligés avant la rupture et d'autres se sont présentées dans un tableau de fissuration. GRALL affirme que l'évolution de l'oeuf se fait vers la rupture entre la hème et Ume semaine d'aménorrhée. [ 7 ] 55 3.5.2. EVOLUTION TARDIVE APRES TRAITEMENT CHIRURGICAL En consultant les dossiers de nos opérées, nous remarquons qu'il n'a pas été fait mention d'un contact post opératoire tardif. Suite aux tentatives de nouveaux contacts réalisés par nous, il ressort qu'il n'y a pas eu de cas de grossesses ultérieures chez celles qui ont été revues (trois opérées). Mais la reprise du cycle menstruel s'est faite dans les deux mois qui ont suivi l'intervention. Dans l'ensemble, ces cycles sont normaux. C'est en instituant un suivi régulier des femmes opérées que des auteurs comme GRAU, ont pu mettre en relief les cas de grossesses ovariennes récidivantes et même améliorer l'avenir obstétrical en controlant la perméabilité tubaire en cas de traitement conservateur. [ 6, 7 56 57 Notre étude fait apparaître malgré un échantillon très réduit, qu'il existe en Côte d'Ivoire des cas de grossesses ovariennes. Elles surviennent parfois à un âge avancé. Par ailleurs, en dehors des manifestations cliniques classiques de grossesses ectopiques, certaines grossesses ovariennes rencontrées présentent les aspects cliniques identiques à ceux de tumeurs ovariennes primitives. Fort de tout ce qui précède, la grossesse ovarienne en Côte d'Ivoire, présente quelques aspects particuliers tels que : l'âge de survenue et les formes cliniques. Pour mieux cerner ces problèmes, nous préconisons l'examen anatomopathologique systématique de toutes les pièces opératoires pour grossesses extra utérines, et autres interventions chirurgicales sur l'ovaire. Par la même occasion, nous demandons aux anatomopathologistes de classer ces grossesses ovariennes selon les normes communément retenues en vue d'une comparaison avec d'autres travaux réalisés ailleurs. Retenons que la grossesse ovarienne diagnostiquée très tôt, donne lieu à un traitement conservateur et par conséquent assure un bon fonctionnement ultérieur de l'ovaire concerné. 58 59 BIBLIOGRAPHIE 1 - ASSALE, ASSALE - Apport de l'échographie dans le diagnostic de la grossesse extra-utérine - Mémoire de CES de Radiodiagnostic et Imagerie. Abidjan 1992. 2 ATT OUAYATHIA (B), LILIAM (B), ASELAH (F.) et Col - Grossesse ovarienne prolongée associée à une grossesse utérine : A propos d'un cas. - Journal de Gynéco Obst. Biologie de la Reproduction 1977, 6, 81 - 88. 3 - BAUDET (R), PICHEREAU (D), et Coll. - Grossesse ovarienne (4 observations) - La nouvelle Presse Médicale 10 novembre 1979, 8, 48. 4 - BEUGRE (N) - Etude épidémiologique et anatomo pathologique des grossesses extra utérines : A propos de 59 cas Mémoires CES Gynéco-Obst. Abidjan 93 5 - BORONOW (R), MOELIN (T.W.), WEST (R.H) et Coll. Ovarian Pregnancy : Report of 4 cases and a thirteen years survey of the english litterature. American Journal Obstetr Gyneco 1965, 91, 1095 - 1106 6 - CHAHTANE (A), DEHAYMI (M), RHRAB (B), KHARBACH (A), EL ARMANI (S), CHAOUI (A) - La grossesse ovarienne : A propos de 14 observations avec revue de la littérature - Revue Française de Gynécologie Obstétrique 1993, 88, 1, 35 38. 7 - GRALL (J.Y), JACQUES (Y), et Colt - La grossesse ovarienne Revue de la littérature : A propos de quatre cas - Revue Française de Gynécologie. 1978, 73, 2, 139 - 145. 61 16 - TABASTE (J.L), FOCK YEE (F), SCHNEIDER (L) et Coll. - La grossesse ovarienne - Bordeaux Médical 1980, 13, 755 - 788 17 - WAUTERS (G), WILKIN (P) - La grossesse ectopique ovarienne : A propos de quatre grossesses ovariennes dont une associée â une grossesse intra utérine - Journal Gyneco. Obst. Biologie de la Reproduction 1974, 3, 1979. 18 - WELFFENS EKRA (CH), BRETTES (J.P), ANOMA (M), EHOUMAN (A), BOHOUSSOU (M), SANGARET (M) A propos d'un cas de grossesse ovarienne primitive. Intérêt de l'examen anatorno pathologique. Revue médicale de Côte d'Ivoire 1980, 1, 59. 19 - XIE (P.Z), FENG (Y.Z.), ZHAO (B.B) - Primary ovarian pregnancy : Report of fifteen cases. - Chinese Medical Journal 1991, 104 (3), 217, 220. 20 - ZORN (B), CHITRIT (Y), CHASSERAY (J.E.) - Cas clinique : grossesse ovarienne après fécondation in vitro. - Contraception fertilité sexologie 1991, vol. 19 N° 3, 250 - 252. 62 RESUME Une étude rétrospective et prospective sur la grossesse ovarienne a été réalisée dans quatre formations sanitaires de la Côte d'Ivoire pendant ces cinq dernières années. Ce travail analyse six cas de grossesses ovariennes sur 1946 grossesses ectopiques soit une fréquence de 1,4 % et une grossesse ovarienne pour 7918 accouchements 0,012 % des accouchements. En dehors des caractères épidémiologiques, cliniques et anatomopathologiques habituellement décrits, notre étude fait ressortir quelques particularités à savoir que : • la grossesse ovarienne peut survenir à un âge avancé (> 40 ans) • la grossesse ovarienne peut prendre les aspects cliniques de tumeur de l'ovaire Par ailleurs, nous avons noté : • un cas de grossesse ovarienne sur endométriose ovarienne • un cas de grossesse ovarienne avec salpingite chronique • et un cas de grossesse ovarienne avec foetus momifié. Certains auteurs ont mentionné ces différentes particularités mais en soulignant leur rareté. Le pronostic maternel est celui de la grossesse ectopique en général et dépend de la précocité du diagnostic et du traitement adapté. Aucun décès maternel n'a été observé dans notre série. Par ailleurs, il n'y a pas eu de grossesse évoluant au delà de 12 semaines. Pour mieux cerner ces différents aspects soulevés par notre étude, nous proposons un examen anatomopathologique systématique des pièces opératoires de toutes leS grossesses ectopiques.