Voyage à Saint-Martin, île caribéenne

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Voyage à Saint-Martin, île caribéenne
Voyage à Saint-Martin, île caribéenne paradisiaque
Saint-Martin serait-elle LA nouvelle destination soleil? Cette petite île caribéenne semble tranquillement en voie de
supplanter ses voisines — Cuba et la République dominicaine — dans le cœur des Québécois. Curieuses, nous
sommes allées y faire un saut...
Par Marie Vaillancourt - Photos ELLE QUÉBEC
Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette île est
atypique. Avec une superficie d'environ 90 km2, elle
n'accueille pas moins de 120 nationalités différentes
et partage son territoire entre deux pays. Pas
étonnant qu'on l'ait baptisée la Friendly Island! D'un
côté, il y a Saint-Martin, une communauté d'outremer appartenant à la France. De l'autre, St-Maarten
la Néerlandaise, un état autonome du Royaume des
Pays-Bas. Les deux cohabitent sur le même îlot,
bordé par les eaux de la mer des Caraïbes et de
l'océan Atlantique, mais chaque territoire possède
son propre gouvernement, ses lois, son système de
santé
et même son système électrique.
Heureusement, on n'a pas besoin de passeport pour
traverser la frontière... Bienvenue à Saint-Martin!
Marigot, capitale animée
Capitale de l'île, Marigot accueille un grand marché
en plein air, théâtre de l'effervescence et de
l'hospitalité de ses habitants. C'est là qu'on
s'approvisionne en produits de saison, en poissons
fraîchement pêchés et en pièces de viande à
déguster en grillades. On peut aussi y dégoter une
foule d'objets artisanaux: tableaux, sculptures,
vêtements et bijoux ornés de la fine pierre bleu pâle
d'origine dominicaine qui fait la fierté des Caraïbes,
le Larimar. Quant aux fruits et légumes qu'on trouve
sur le marché, ils proviennent des îles voisines, car
rien ne pousse à Saint-Martin, le sol pauvre et sec étant peu propice à l'agriculture. Les restaurateurs et les
épiceries du coin peuvent également compter sur l'importation de produits français, régulièrement livrés par avions
cargos.
Lolos à Grande Case
Pour goûter aux saveurs de la cuisine locale, c'est à Grand Case qu'il faut aller. Là-bas, les lolos, sortes de bouisbouis traditionnels, sont cordés le long de la rue principale et se comptent par dizaines. C'est un lieu de
rassemblement incontournable et sans prétention. On y mange sur des tables à pique-nique, dans des assiettes
en carton, parmi les effluves qui émanent des barbecues fumants. Dans ces kiosques à ciel ouvert, on grille des
côtes levées, la spécialité de Saint-Martin,et du poulet qu'on déguste avec les doigts. Délicieux!
Vamos à la playa... Côté français
Si Saint-Martin est une destination aussi populaire, c'est surtout pour ses plages. Le survol de l'île offre un premier
constat: la côte française est nettement plus sauvage. Le premier arrêt incontournable est la belle étendue de
sable fin de la Baie Orientale, située sur la côte nord-est, face à l'océan Atlantique. Là, on est loin de la quiétude
de la mer des Caraïbes; les vagues, emportées par la houle, viennent se briser sur les rochers, ce qui n'empêche
pas cet endroit public de figurer parmi les plus fréquentés de l'île. Scindée en deux, la plage est en grande partie
nudiste. Vous voilà prévenues!
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À Grand Case, la longue plage de sable blanc, protégée du vent, longe la rue principale bordée de maisonnettes
colorées et pittoresques. Le quai, planté sur la mer tranquille des Caraïbes, accueille les pêcheurs qui étalent leurs
prises du jour. Les Saint- Martinois aiment raconter que tous les habitants ont appris à nager à leurs dépens en
plongeant de ce quai... souvent poussés par un membre de leur famille. Une simple légende? Pourtant, on a envie
d'y croire. Un des plus beaux endroits pour le farniente au soleil est sans contredit l'Anse Marcel. Cette baie
recluse, située au pied d'une petite montagne, vaut le détour. Calme, peu fréquentée et, surtout, à l'abri du vent,
elle est l'écrin idéal de moments de répit.
Saint-Martin et ses secrets, vus de la mer
Pour explorer le littoral, rien de tel que de s'aventurer en mer. Rhino Safari propose une excursion en motomarine
biplace qui nous mène à la découverte des secrets de l'île. Ce périple de deux heures débute à la marina de
Simpson Bay, située en terre néerlandaise. En traversant le port, on navigue entre les yachts amarrés au quai et
les kayaks, vulnérables embarcations perdues dans cette mer de bateaux colossaux... Mais ici, tout le monde
cohabite aisément! Puis, on se faufile le long d'un canal étroit qui ne laisse pas présager la suite: la vue qui se
dévoile dès qu'on débouche dans la mer, à mi-chemin entre la baie Nettlé et la baie de Marigot, est spectaculaire!
Là, luxueux catamarans et voiliers plus modestes baignent dans des eaux émeraude... On croit naviguer en plein
film, du genre James Bond. Une belle mise en bouche pour partir à l'assaut des merveilles que recèle l'île.
Dans la Baie de Potence, un peu au nord de Marigot, on contourne l'épave rouillée d'un paquebot échoué,
vestige du passage de l'ouragan Luis, qui a balayé l'île en 1995. Sur le trajet, on croise la plus petite des 37 plages
de Saint-Martin, bien cachée dans une crique, à l'abri des regards, et très justement nommée la Plage des
amoureux. On dit qu'elle doit son surnom à sa taille, si minuscule qu'elle ne peut accueillir que deux personnes à
la fois, le temps d'échanger un baiser. L'Anse Heureuse porte bien son nom! Arrivées sur cette étendue de sable
blanc, doux et fin, on se dit qu'en cet instant, on ne désirerait être ailleurs pour rien au monde. Mais pas le temps
de paresser: d'autres petites merveilles nous attendent, notamment du côté de Crowl Rock, proche de la baie de
Grand Case. Là, c'est le moment d'enfiler palmes, masque et tuba pour une plongée dans les eaux chaudes et
cristallines où les poissons-clowns évoluent par centaines. Certains chanceux apercevront des raies et des tortues
(mais pour nager au milieu de ces dernières, c'est à l'Îlet Tintamarre, un magnifique site sauvage et protégé, qu'il
faut aller). La boucle est bouclée et le retour au port en motomarine se fait à grande vitesse en glissant sur
l'écume.
Découvrir Philipsburg, la capitale néerlandaise
Autre «pays», autre ambiance. Indiscutablement plus développée, la côte néerlandaise compte 13 casinos, des
commerces haut de gamme et des complexes hôteliers qui s'alignent au bord de l'eau. Philipsburg, la capitale,
accueille dans son port des bateaux de croisière qui accostent le temps d'une escale de quelques heures.
Pourquoi? En partie pour que les croisiéristes puissent arpenter les rues commerciales, dont les boutiques
proposent des produits hors taxes. Sur Old Street, au 116, on s'arrête sans hésiter chez Banane Vanille, un petit
commerce local qui propose les produits Ma Doudou, soit une grande sélection de rhums aromatisés, de sauces
et d'épices, tous embouteillés dans de jolies fioles décorées à la main par des artisans locaux. Un conseil: ne
repartez pas sans vous procurer une bouteille de Guavaberry, produite à partir de ce fruit des Caraïbes du même
nom, mélangé avec du rhum vieilli et du sucre de canne. C'est non seulement la liqueur traditionnelle de SaintMartin, mais c'est absolument délicieux.
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C'est à l'Ouest de la capitale hollandaise que se trouve la plage dont tout le monde a entendu parler: Maho Beach.
Ça ne vous dit rien? Elle constitue pourtant un attrait touristique mondialement reconnu. Et pour cause, allongées
sur une serviette, on voit les avions qui atterrissent à l'aéroport international Princess Juliana passer à quelques
mètres seulement au-dessus de nos têtes! Impressionnant, certainement! Bruyant? Euh... oui. Pas idéal pour faire
une sieste au soleil, mais incontournable pour rapporter une photo de vacances qui sort un peu de l'ordinaire.
Dormir
À l'hôtel RIU Palace Saint-Martin, un complexe rénové à la suite de son acquisition récente par l'enseigne
espagnole RIU et situé à l'Anse Marcel. On a été charmées par les buffets et les plats au menu, frais et
savoureux, une rareté pour un hébergement en formule tout inclus.
Se déplacer
Sur une seule et unique route principale qui fait le tour de l'île. Il faut compter environ une heure pour effectuer la
boucle... sans trafic. Dans le cas contraire, pas d'autre issue que d'attendre, sans compter que certaines portions
du trajet sont en montagnes russes, et quelque peu éprouvantes. Bref, il faut parfois s'armer de patience.
Y aller
De préférence entre décembre et mai, pendant la saison «sèche». Le climat demeure clément le reste de l'année,
avec quelques périodes de pluie soutenue difficilement prévisibles.
Voler
Sur les ailes de Sunwing, qui offre l'aller-retour au départ de Montréal avec service au champagne deux fois par
semaine (jeudi et dimanche), à partir de novembre. Il faut compter environ quatre heures de vol.
Magasiner
Avec le dollar américain, qui est accepté sur l'ensemble de l'île. Du côté français, c'est tout de même l'euro qui
prévaut, au même titre que la langue française. Dans la partie néerlandaise, on parle surtout anglais, et le florin
des Antilles néerlandaises (NAF) - ou guilder - est la monnaie officielle. Sachez que la langue anglaise est parlée
partout.
Article pris dans la Revue Elle Québec et Publié par Évasion Caraibes.