ENTREVUE> Christian Lopez : "J`entraîne les jeunes à Cannes"

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ENTREVUE> Christian Lopez : "J`entraîne les jeunes à Cannes"
ENTREVUE> Christian Lopez : "J'entraîne les jeunes à Cannes"
(07-06-2002) - Soumis par Yoann RIOU pour France Football - Dernière mise à jour : ()
Christian LOPEZ a débarqué au TFC en 1982. Solide défenseur international, finaliste de la Coupe des Champions,
quatre fois Champion de France, vainqueur de trois Coupes de France avec Saint-Etienne, il arrive dans la ville rose
alors que le TFC était seulement promu parmi l'élite du football français.Un sacré coup réalisé par Daniel VISENTIN, le
président du club toulousain de l'époque.
Après avoir pas mal bourlingué, Christian Lopez, quatre fois champion de France, s'occupe des
moins de 17 ans cannois.
"Christian Lopez, avez-vous quitté le monde du football ?
Non, j'aime trop ça ! J'entraîne des jeunes au centre de formation de l'AS Cannes. J'avais en
charge, pour la troisième saison d'affilée, les moins de 17 ans nationaux. Le club vient de me
proposer une année supplémentaire. Depuis la fin de ma carrière, j'ai pas mal bourlingué.
J'ai joué et entraîné à Montélimar, à Cugnaux, à l'Etoile Filante Bastiaise, des clubs de
niveau régional. J'ai aussi travaillé dans la bureautique, dans les assurances et participé à
la construction d'un golf.
Les ados que vous entraînez connaissent-ils votre carrière ?
Leurs parents n'ont rien oublié. Parfois, on évoque les matches de folie disputés par
Saint-Etienne ou les Bleus. Les gamins, eux, ne m'en parlent pas. Ils osent très peu venir
discuter avec moi. Soit ils ont peur, soit ils s'en fichent ! J'ai pourtant tellement de choses
à leur apporter... Ah! j'allais oublier le petit Djamel Abdoun, qui est au centre avec nous à
Cannes... Il a quinze ans, il est fou de ma carrière et il me demande des souvenirs. Le pire,
c'est que je ne peux rien lui donner puisque je n'ai conservé que très peu de maillots. Celui
de France-Allemagne 82, celui de Beckenbauer lors de la finale 76 à Glasgow... Djamel c'est un
gosse de la rue, comme moi. Il me rappelle mon enfance en Algérie. Lui, il a du respect. De
temps en temps, il me dit : "Je vous ai vu à la télé ! Ca jouait bien à votre époque aussi !"
Comment jugez-vous les jeunes des centres de formation par rapport à votre époque ?
Ils ont tout, mais je ne sais pas sûr qu'ils aient conscience de leur chance. Bien sûr, c'est
dur de quitter le cocon familial à treize-quatorze ans, de se trouver en concurrence tout jeune.
N'empêche, après quatre ou cinq années de galère, ils peuvent devenir pro. Ça vaut le coup
de sacrifier un paquet de choses ! Beaucoup de joueurs lâchent trop vite. Moi, je suis arrivé
à seize ans à Saint-Etienne, le 3 novembre 1969. En janvier 1970, mes parents ont été convoqués
parce que je n'étais pas assez sérieux. Mon père a alors dû me mettre une gifle. Après, j'ai
bossé comme un forcené. A quoi tient une carrière ! Une gifle, et le déclic !
Vous qui étiez un défenseur intraitable, vous considérez-vous comme un entraîneur sévère ?
Je suis assez froid et chiant. Les coaches trop gentils se font bouffer. A Cannes, quand les jeunes
ont une radio à passer, ils doivent se rendre à un hôpital situé à quelques kilomètres. Au
début, ils me demandaient de les emmener en voiture. A un moment donné, j'ai dit stop ! Je leur
ai montré une carte, en lançant : "Vous voyez, ce bus, il s'arrête juste devant l'hôpital. Alors
maintenant, débrouillez-vous !" Ces gamins doivent apprendre l'autonomie. Je peux paraître
intransigeant, mais j'aime mes joueurs, je ferais tout pour leur bonheur !
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L'ancien stéphanois que vous êtes a-t-il digéré le titre des Lyonnais ?
Je ne joue plus, donc les Lyonnais peuvent gagner. Je rigole ! Non, tant mieux pour les gones,
qui étaient entrainés, eh oui ! par un ancien Vert, un ami, Jacques Santini ! Il avait connu
un début de saison si difficile. C'est un mec super, il a été récompensé de son travail. A
l'époque, c'était chaud, chaud la rivalité entre les deux clubs. Nous, les joueurs, on se
connaissait très bien, on se retrouvait en Equipe de France. Mais, sur le terrain, on oubliait
tout, plus question d'être potes pendant quatre-vingt-dix minutes ! Maintenant, ça a changé, le
climat semble moins orageux. J'ai toujours eu de bonnes relations avec les Lyonnais. D'ailleurs,
mon stage de formateur, je l'ai fait à l'OL. J'aurais pu aller à Saint-Étienne. Mais je trouvais
le club d'Aulas plus passionnant à observer.
Que pensez-vous des difficultés actuelles du club de votre coeur ?
C'est dramatique ! J'ai passé treize années inoubliables dans le Forez ! J'aime Saint-Etienne,
la ville, le stade, la pelouse... Quand j'y retourne, je ne reste pas plus de trois jours,
sinon je n'ai plus envie de repartir. Les gens pensent encore tellement à notre équipe, en
parlent avec amour. J'en aurais pour des semaines à tout raconter, à refaire les matches.
Depuis 1982 et l'histoire de la caisse noire, beaucoup trop d'erreurs ont été commises.
J'espère que l'ASSE vivra bientôt de nouvelles heures glorieuses. Son public le mérite tellement.
Quel est votre souhait pour les prochaines années ?
Mon objectif est d'entraîner un club de D 1 ou de D 2 d'ici deux ans. J'ai quarante-neuf ans,
j'espère ne pas attendre quinze ans. Je vais débuter la formation pour obtenir le diplôme
nécessaire. J'y crois beaucoup."
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