351.4 ko - Ambassade de France en Espagne

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351.4 ko - Ambassade de France en Espagne
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L E
B U L L E T I N
Service Audiovisuel de l’Ambassade de France en Espagne
Décembre 2006 – Janvier – Février 2007
Au sommaire
CINÉMA : BILAN 2006, PERSPECTIVES 2007
TÉLÉVISION : LE LIFTING DE LA RTVE
NTIC : PIRATAGE ET FRACTURE NUMÉRIQUE
NUMÉRIQUE
EDITO
Après avoir
avoir mené tambour battant la mise en place du haut débit, l’Espagne se trouve aujourd’hui
face à deux défis de taille :
D’une part contenir et réduire la fracture numérique, car si le pays s’est très bien équipé jusqu’à
présent et continue de faire preuve d’un
d’un grand dynamisme, une opposition très nette entre Madrid,
Barcelone et le reste du pays se dessine et l’enjeu reste de pouvoir donner accès à ces nouvelles
technologies à tous. Par ailleurs, l’Espagne demeure une zone, aux portes de l’Europe, où le piratage
piratage
reste trop élevé. Un programme de lutte efficace doit être lancé alors même que le marché musical
s’effondre et que les vendeurs à la sauvette de DVD pirates se multiplient. Cette situation ne doit
plus durer et des actions doivent être engagées.
En outre,
outre, ce double défi de développement technologique et de protection des droits d’auteurs se
présente, alors même que les films et artistes espagnols renforcent leur présence sur la scène
internationale et dans les grandes manifestations artistiques (BAFTA,
(BAFTA, Oscars…), grâce à une très
grande créativité mais aussi grâce à un lien privilégié avec l’Amérique latine qui leur donne accès à
un réservoir inépuisable d’artistes. Pourtant, ce rayonnement ne doit pas faire illusion avec une
part de marché du cinéma national
national passée en 2006 à moins de 16%. C’est justement pour inverser
cette tendance que l’attention doit être particulièrement forte dans le développement des nouvelles
technologies.
Avec Telefónica dans ses rangs, un acteur de premier plan du secteur, l’Espagne
l’Espagne peut devenir un
des moteurs du développement numérique européen. Cela sera uniquement possible si elle réussit à
contenir les effets pervers de ce développement.
LILIAN SALY
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CINÉMA – BILAN 2006
2006 : LE CINÉMA
CINÉMA US SE TAILLE LA
PART DU LION EN ESPAGNE…
Même si le cinéma américain avait déjà une
belle part du gâteau, il est devenu encore plus
gourmand en 2006. Paradoxalement, si le
nombre total d’entrées a diminué, perdant près
de 6 millions de spectateurs, les films US ont
encore augmenté leur part de marché, passant
de 60 à 71% des recettes et des spectateurs.
Cette évolution se fait principalement au
détriment du cinéma espagnol, qui passe de
16,6 % de PDM en 2005 à 15,4 % en 2006. La
situation est assez alarmante, d’autant plus que
les distributeurs américains n’hésitent pas à
imposer leurs conditions. Les exploitants de
salles espagnoles dénoncent de plus en plus le
chantage auquel ils sont forcés : pour obtenir
des films dont le succès est quasiment assuré,
ils doivent accepter d’autres films moins
attrayants au sein d’un même lot. Mécanique
quasi-imparable quand on regarde les chiffres.
Alatriste, de Agustín Díaz Yanes, est le film
espagnol qui a attiré le plus de spectateurs (3,13
millions). Mais au box-office général, il se place
en 4ème position, loin derrière Pirates des
Caraïbes 2 (5,4 millions), Da Vinci Code (5,06
millions) et L’âge de glace 2 (3,7 millions). Pire
encore, seulement deux autres films espagnols
figurent dans le Top 20 : Volver (7ème ; 1,9
million) et Le labyrinthe de Pan (14ème ; 1,3
million), coproduction entre Espagne, Mexique
et… Etats-Unis. La nouvelle loi du cinéma est
donc grandement attendue pour tenter de palier
à cette situation.
PARTS DE MARC
MARCHE NATIONALES
DU CINEMA
CINEMA EN ESPAGNE 2006
Espagne
France
Etats-Unis
Total
Nombre de
longsmétrages
142
25,04 %
81
14,29 %
224
39,5 %
567
Recettes
(M€)
Spectateurs
(en millions)
98,4
15,47 %
33,2
5,22 %
453
71,22 %
18,8
15,43 %
6,4
5,26 %
86,6
71,22 %
636,2
121,7
Source : Ministère espagnol de la Culture
BOXBOX-OFFICE ESPAGNOL 2006
Spectateurs
(en millions)
Recettes
(en M€)
5,4
27,9
5,1
3,7
3,1
26,7
19,3
16,5
Volver (Warner)
1,9
10,1
14.
Le labyrinthe de Pan
(Warner)
1,3
7,2
…
23.
Le Parfum (Filmax)
1,2
6,7
Film
1.
2.
3.
4.
…
7.
…
Pirates des Caraïbes 2
(Disney)
Da Vinci Code (Sony)
L’âge de glace 2 (Fox)
Alatriste (Fox)
Source : Ministère espagnol de la Culture
… ET LA FRANCE MARQUE LE PAS,
EN ATTENDANT 2007
Dans ce contexte, pas étonnant de constater que
le cinéma français en Espagne est lui aussi en
perte de vitesse. Les 81 films à l’affiche ont
enregistré 6,35 millions d’entrées, soit 2,3
millions en moins. La part de marché se situe à
5,26 % (- 1,65). Les meilleurs résultats sont à
mettre au crédit de coproductions en langue
étrangère : Le Parfum (1,2 million d’entrées et
6,7 M€ de recettes), Silent Hill (661 475
entrées), et Bandidas (655 359 spectateurs).
Toutefois, 2007 a plutôt bien commencé. Outre
la poursuite de l’exploitation de films sortis en
décembre de l’an dernier, quelques nouveaux
films sont à noter. Ainsi, Arthur & les Minimoys
(New World), fort de ses 382 copies, a attiré
680 897 spectateurs pour 3,7 M€ de recettes.
Les comédies Nos jours heureux (Lauren Films)
avec 33 719 spectateurs pour 116 copies et La
maison du bonheur (Notro) avec 53 568 entrées
pour 79 copies affichent des résultats tout juste
corrects. Les autres succès sont à mettre au
crédit de coproductions telles que Les lois de la
famille (Wanda Visión, 47 000 entrées) ou
Smokin’ Aces (UP, 126 200 entrées pour 175
copies). Enfin, notons les bons démarrages de
La science des rêves (Vértigo, 45 copies) et de
Paris, je t’aime (Manga Films, 40 copies) avec
respectivement 45 885 et 57 917 spectateurs.
3
CINÉMA – ACTUALITE
LOI DU CINÉMA
CINÉMA :
SILENCE… ON DÉBAT
DÉBAT !
Après les propositions, la législation. Après
avoir écouté les différents secteurs du milieu du
cinéma, le Ministère de la Culture a rendu
public son avant-projet de loi le 28 décembre
2006. Il reprend les principales propositions de
chaque secteur (cf bulletin décembre 2006) en
définissant précisément qui sont les producteurs
indépendants, en flexibilisant les quotas de
diffusion et en créant une agence publique de
promotion. Le texte a reçu un écho globalement
positif, notamment lors de la première édition
de la Rencontre des Créateurs Audiovisuels,
organisée par la SGAE (Sacem espagnole) à
Cordoue les 13 et 14 février dernier. Pourtant,
même si les participants ont reconnu l’importance de l’aide apportée à la création cinématographique, le projet continue d’alimenter la
polémique dans le milieu. Les télévisions
privées, à qui il est demandé par ce texte de
faire encore plus d’efforts pour aider le secteur
indépendant, ne digèrent pas l’augmentation du
taux de recettes annuelles (de 5 à 6 %) qu’elles
doivent destiner à l’industrie du cinéma.
L’UTECA, union des télévisions privées,
dénoncent une loi anticoncurrentielle. D’autre
part, l’association des producteurs (la FAPAE)
regrette que ne figurent pas des aides fiscales
dans cet avant-projet. Conclusion : tous les
présents ont demandé l’organisation d’un
nouveau congrès. Quant au texte, la ministre de
la Culture Carmen Calvo a prévu qu’il passe tel
quel en Conseil des Ministres au mois d’avril
avant d’être débattu au Parlement. Affaire à
suivre…
PENÉLOPE
PENÉLOPE SE FAIT UNE TOILE
AVEC WOODY ALLEN
Année faste pour Pénélope Cruz. Après avoir été
nominée aux Oscars et avoir remporté le Goya
de la meilleure actrice, l’Espagnole a été choisie
pour tourner dans le prochain Woody Allen. Le
tournage commencera cet été à Barcelone.
Antena 3, déjà coproductrice, a également
acheté les droits de diffusion du nouvel opus du
réalisateur new-yorkais. D’autre part, Catherine
Deneuve tournera à Oviedo en mai prochain aux
côtés de Susan Sarandon et Annie Girardot dans
le nouveau film de Javier Elorrieta Tres mujeres.
PROCHAIN LANCEMENT
D’UNE VERSION ESPAGNOLE
DES CAHIERS DU CINÉMA
CINÉMA
Le 10 mai prochain aura lieu le lancement officiel de
la nouvelle revue Cahiers du Cinéma-España. D’une
centaine de pages, le mensuel édité par Caïman
Ediciones a vocation à être une « revue-sœur » de la
version française. Il reprendra des articles traduits
mais en présentera également d’autres sur l’actualité
du cinéma espagnol. Tiré à 15 000 exemplaires, le
titre sera vendu au début de chaque mois dans les
points de vente habituels pour 4 euros. L’édition
espagnole sera dirigée par l’historien et critique de
cinéma Carlos F. Heredero. On retrouvera
notamment dans le comité de rédaction Manuel
Pérez Estremera (ancien président de la TVE et de
l’ICAA), José María Prado (directeur de la
Filmothèque nationale) et Jean-Michel Frodon,
directeur des Cahiers du Cinéma en France.
RÉCOMPENSES
RÉCOMPENSES : FACE A FACE
ENTRE ALMODÓ
ALMODÓVAR ET DEL TORO
La 21ème édition des Goyas a consacré le dernier
Almodóvar : Volver. Même si le réalisateur a préféré
suivre la cérémonie depuis son canapé, son œuvre
repart avec les prix des meilleurs film, réalisateur,
actrice pour Pénélope Cruz, actrice de 2nd rôle pour
Carmen Maura et musique pour Alberto Iglesia.
Grand absent lors de la cérémonie, mais également
grand absent des Oscars : seul Le Labyrinthe de Pan
de Guillermo del Toro, coproduction hispanomexicaine représentant le Mexique, était présent à
Hollywood. Nominé six fois, le film repart avec les
statuettes de la photographie, de la direction
artistique et du maquillage. Trois récompenses qui
s’ajoutent aux sept Goyas déjà glanés par le
réalisateur mexicain. Volver se consolera avec les
prix des critiques américaine et anglaise.
A l’échelle européenne, on prend les mêmes et on
recommence. Si Del Toro est reparti avec trois
Bafta dont celui du meilleur film en langue nonanglaise, Almodóvar a trusté les European Film
Awards : meilleur réalisateur, actrice, musique,
photographie et prix du public.
Sur la scène espagnole, la superproduction Alatriste
de A. Díaz Yanes et Salvador de M. Herga ont
déçu : 26 nominations à eux deux pour seulement
quatre Goyas. En revanche, Azuloscurocasinegro de
D. Sánchez Arévalo a créé la surprise en repartant
avec trois Goyas, soit la moitié de ses nominations.
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TÉLÉVISION - RTVE
LUIS FERNÁNDEZ
FERNÁNDEZ SOUHAITE
UN LIFTING POUR LA RTVE
LA RTVE MISE SUR
LE TENNIS ET LA MOTO
« C’en est fini de la télévision partisane et de
l’opacité de notre entreprise. Je laisse derrière moi
une télévision saine et indépendante. » C’est comme
cela que Carmen Caffarel a affiché sa satisfaction
concernant son bilan à la présidence du groupe
RTVE. Malgré un mandat court (seulement deux
ans et demi) qui aura été marqué par la mise en
place d’un plan social important mais nécessaire,
Mme Caffarel a l’impression du devoir accompli au
moment de la passation de pouvoirs. Car depuis le
15 janvier 2007, c’est désormais Luis Fernández qui
est président de la nouvelle Corporación RTVE (cf
bulletin précédent). Le Conseil d’Administration est
constitué de 12 membres, élus pour six ans par le
Parlement et qui représente la diversité des partis
politiques présents à l’Assemblée, chaque parti
ayant eu droits à un « quota de conseillers ». Lors
de sa prise de fonction, le CA a approuvé le nouvel
organigramme proposé par Luis Fernández ainsi
que la création de 4 commissions de travail :
budget, service public, politique du personnel, audit.
La RTVE disposera d’un budget de 1209 M€ pour
son premier exercice, contre 1535 M€ en 2006. M.
Fernández s’est donné comme objectifs de
« récupérer la crédibilité sociale, renforcer
l’indépendance politique et assurer la solvabilité de
l’entreprise. Nous avons 50 ans mais nous venons
tout juste de naître ». Tout un programme, qui
passe notamment par une réforme de la grille de
programmation pour les deux chaînes TV du
groupe. Le nouveau président souhaite un
« changement radical » pour La 2 afin de la
redéfinir et de lui donner une identité
reconnaissable. D’ailleurs, Javier Pons, le nouveau
président de la TVE, a lancé un concours d’idées
pour des projets de programmes autoproduits. La
même ambition de changement est affichée pour la
radio RNE avec l’objectif principal de gagner du
public en rajeunissant l’audience. Toutefois, Luis
Fernández a précisé que ces changements ne seront
véritablement visibles pour le spectateur qu’à partir
du mois de septembre. Soit le résultat d’une
politique s’effectuant en douceur par « touches »
successives.
Il va y avoir du sport chez RTVE. Le 20 décembre
2006, la chaîne publique a signé un accord avec la
société Dorna Sports concernant la retransmission des grands prix motocyclistes jusqu’en
2011. Le montant du contrat concerne toutes les
catégories et s’élève à plus de 20 M€ par saison.
Autant dire que la signature a fait parler d’elle, les
chaînes privées s’interrogeant sur la pertinence
d’un contrat aussi élevé à une période où la RTVE
est en pleine restructuration sociale. Pourtant,
dans la foulée, Carmen Caffarel – alors présidente
– se félicitait d’être parvenue à un accord avec
l’ATP pour la retransmission de 26 tournois
(parmi lesquels Roland Garros et l’Open
d’Australie) et l’intégralité de la Coupe Davis
jusqu’en 2010. En revanche, le montant de ce
contrat n’a pas été révélé. La RTVE, en faisant le
pari de la petite balle jaune et du deux-roues,
souhaite clairement se positionner sur le marché
des retransmissions sportives après avoir
récemment perdu les droits du football et ceux de
la Formule 1 au profit des chaînes privées. La
concurrence exacerbée autour de ces droits a
d’ailleurs conduit à une inflation sans commune
mesure. Cependant, la récente orientation de
RTVE paraît d’autant plus légitime lorsque l’on
sait que les 15 meilleures audiences TV de l’année
2006 ont été des retransmissions d’événements
sportifs.
SHOWCASE TVFI :
L’ESPAGNE VIENT FAIRE SON MARCHÉ
Le quatrième French TV Showcase, organisé par
TV France International et le Service Audiovisuel
de l’Ambassade de France, a eu lieu les 21 et 22
février à Madrid. A souligner une participation
espagnole en hausse puisque pas moins de 38
sociétés (chaînes de télévision et distributeurs)
sont venues voir les offres des vendeurs français.
Le showcase est désormais un rendez-vous
attendu des acheteurs espagnols, ce qui conforte la
pérennité des ventes de programmes entre ces
deux pays. Par exemple, la série Suspects, saga de
l’été sur M6 et vendue par Marathon, a rencontré
un fort intérêt de la part de toutes les chaînes de
télévision.
5
TÉLÉVISION – BILAN 2006
CONCLUSION ENQUÊTES
ENQUÊTES SUR LA
CONSOMMATION TV 2006 :
LES TENDANCES
Le Cabinet des Etudes de la Communication
Audiovisuelle (GECA) a publié comme chaque
année son Annuaire de la télévision où il dresse le
portrait des téléspectateurs. On découvre qu’un
tiers de l’audience de TVE-1 a 65 ans ou plus
alors qu’Antena 3 attire majoritairement les 425 ans. La Sexta, en raison des retransmissions
de matchs de la Liga espagnole de football, est
suivie par un public masculin à 66,1 %. Telecinco
a les faveurs de la gente féminine, qui compose
son audience à hauteur de 60,3 %. L’enquête
conclut en dessinant le téléspectateur espagnoltype : femme de classe moyenne, entre 25 et 44
ans, et qui regarde la série à succès Aquí no hay
quien viva sur Antena 3.
Côté audience, Telecinco reste toujours en tête
pour la troisième année consécutive mais avec de
moins en moins de part d’audience : la chaîne
obtient 21,3 % sur l’ensemble de l’année 2006,
soit un point de moins par rapport à 2005. C’est
d’ailleurs la première fois que la chaîne qui a le
plus d’audience y parvient avec moins de 22 %
de PDA. La tendance est générale pour toutes
les autres chaînes généralistes même si le
classement reste inchangé : Antena 3 est
deuxième avec 19,4 % de PDA (- 1,9) et TVE-1
complète le podium avec 18,3 % (- 1,3). Cette
baisse profite aux deux chaînes les plus
récentes : Cuatro gagne plus d’un point en
passant de 5 à 6,4 % pour sa première année
complète alors que La Sexta enregistre 1,8 % de
PDA pour un peu plus de 9 mois d’antenne. De
manière générale, ces deux nouvelles chaînes
ont, contrairement à la réticence préalable des
autres chaînes en clair, permis l’augmentation
des revenus publicitaires de 9,2 % pour atteindre
1,44 milliard d’euros en 2006. Par ailleurs, cela
paraît normal, les résultats financiers suivent le
classement de l’audience. Ainsi, Antena 3 et
Telecinco ont battu un record en enregistrant
respectivement 207 et 290 M€ de bénéfices pour
l’exercice 2006. Ce bon résultat va notamment
permettre à Telecinco d’investir près de 200 M€
en 2007.
LA FICTION ESPAGNOLE
A LA COTE À L’ÉTRANGER
L’ÉTRANGER
Le label Made In Spain est en train de devenir à la
mode. Les séries TV produites en Espagne se
vendent de mieux en mieux à l’étranger.
Comment ne pas penser à Un, dos, tres, version
française de Un paso adelante ? Vendue à dix pays,
c’est une véritable réussite en France et en Italie.
D’autres séries produites par Globomedia et
diffusées sur Telecinco suivent la même voie :
Médico de familia (vendue à 19 pays), Siete vidas,
Los Serrano, Hospital Central. A l’échelon européen,
cela fait de Globomedia la plus importante
productrice de séries TV, et de l’Espagne le
troisième pays pour la production derrière le
Royaume-Uni et l’Allemagne. Quant à Cuatro, elle
préfère miser sur les séries à succès américaines
comme Grey’s Anatomy et Ugly Betty. Toutes deux
ont remporté au moins un Golden Globe cette
année. Une façon pour Cuatro d’être confortée
dans ses choix de programmation, laquelle
réservera 30 % de sa grille en 2007 aux séries US.
LA RÉFORME
RÉFORME DE LA RTVE
S’EXPORTE DANS LES RÉGIONS
RÉGIONS
Le consensus politique sur la nomination de Luis
Fernández à la tête du groupe RTVE et la réussite
de la réforme en cours font des émules. Le PSOE
– parti socialiste espagnol – a proposé d’appliquer
le nouveau modèle de la RTVE aux 13
communautés possédant leur propre chaîne de
télévision. Aujourd’hui, ces chaînes sont dirigées
par un président nommé par le gouvernement
régional. Les orientations de chacune sont donc
fortement liées au parti politique majoritaire dans
le gouvernement autonomique. Le PSOE veut
donc en finir avec ce manque de pluralisme
constaté au niveau régional. Reste encore à
convaincre le Partido Popular (droite) d’en faire
autant. Pour les communautés, ce serait sans
doute une façon de contrer la décision récente de
la RTVE de réduire de 30 minutes le temps
d’émission dans les langues co-officielles que sont
le basque, le catalan, le galicien et le valencien.
Toutefois, le nouveau CA de la RTVE souhaite
conserver la radio catalane Ràdio 4, menacée de
fermeture par la précédente direction. Une
décision définitive sera prise d’ici un mois, après
l’élaboration d’un plan de redressement financier
pour tenter de sauver la radio.
6
TÉLÉVISION – ÉVOLUTION DU MARCHÉ
LES CHAÎNES THÉMATIQUE
THÉMATIQUES
MATIQUES
DYNAMISENT LA TV PAYANTE
Avec 3,26 millions d’abonnés cumulés en juin
2006, les bouquets payants séduisent de plus en
plus de clients. Même si le taux de pénétration
espagnol (21 %) se situe loin derrière celui
d’autres voisins européens, la hausse est
constante depuis 2004. Le leader du secteur est
le bouquet satellite Digital + avec 1,9 million
d’abonnés. Suivent le câble avec un peu plus d’un
million de clients et Imagenio (ADSL) qui en
compte 260 000. Pourtant, au niveau des
audiences, c’est Ono (seul réseau câblé à
couverture nationale) qui prend la tête du
secteur avec 7,8 % de PDA en 2006, soit
quasiment le double de Digital + (4,1 %). C’est
dans les chaînes thématiques qu’il faut trouver la
clé du succès de la télévision à péage.
Réussissant à cumuler 8,9 % de PDA en 2006,
les « stars » du secteur sont : Canal Plus (9,2 %),
AXN (7%), Fox (6,6 %), Calle 13 (5,5 %), Canal
Hollywood (5,1 %) et Cartoon Network (4,7 %).
Un résultat qui permet d’engranger un bon
nombre de recettes de publicitaires : 20,3 M€
pour le seul premier semestre 2006.
TELEFONICA/ENDEMOL :
UNIR POUR MIEUX SE SÉPARER
SÉPARER
La société de production Endemol a annoncé le
9 janvier dernier le rachat d’Endemol France.
Valorisée à 450 millions d’euros, la transaction
va permettre le rapprochement entre les deux
entités qui avaient été jusqu’alors séparées en
raison d’un litige financier. C’est pour cette
raison que l’opérateur historique espagnol
Telefónica – qui avait acheté Endemol en 2000
pour 5 milliards d’euros – avait exclu la filiale
française de l’introduction en Bourse en
novembre 2005. Cette opération devrait
permettre au géant de la téléphonie espagnole
de se séparer définitivement d’Endemol, en
présentant une vente globale du groupe. Une
décision qui devrait avoir lieu d’ici la fin du
premier semestre 2007.
TDT : LENTEMENT MAIS SÛREMENT
SÛREMENT
« Couverture : Bien. Contenus : Peut mieux
faire. » C’est en substance la conclusion que les
représentants des différentes chaînes ont tirée lors
d’une réunion sur la TDT, la télévision numérique
espagnole. Si les différents intervenants se sont
montrés satisfaits du taux d’équipement des foyers
(en termes de décodeurs) qui avoisine les 15 %
pour un taux de couverture de 80,45 % de la
population, ils ont également insisté sur la
nécessité d’améliorer les contenus et de se
différencier des chaînes généralistes pour attirer le
téléspectateur et créer une véritable interactivité
par le biais de services. Jusqu’à présent, il semble
que l’accent ait été plus mis sur la quantité que sur
la qualité des nouvelles chaînes. Le secteur a
également pointé du doigt l’investissement du
gouvernement (9 M€), pas suffisamment élevé
selon eux en comparaison à d’autres pays (200 M€
en Italie). De plus, l’Union des Télévisions
Privées (Uteca) a demandé que le gouvernement
revoit à la baisse le taux obligatoire de couverture
à la date du switch-off. Actuellement à 96 % de la
population, l’Uteca aimerait le voir passer à 90 %
en raison du coût entraîné par l’émission
simultanée en analogique et en numérique. La
dépense est estimée à 9,7 millions d’euros par an.
En tout cas, tout le monde est d’accord sur le fait
que 2007 sera l’année de la confirmation de la
TDT après ses timides débuts. En termes
d’audience, la progression est lente mais
constante. Fin janvier 2007, les chaînes en
numérique obtenait 4,5 % de PDA. 4 mois
auparavant, elles n’obtenaient que 3 %. De quoi
être confiant pour l’avenir.
7
NTIC - PIRATAGE
ESPAGNE : LE PIRATAGE FAIT RAGE
Ce vendredi 15 décembre 2006, le Paseo de la
Castellana à Madrid est bloqué. Et pour une fois,
ce n’est pas à cause des embouteillages mais en
raison de 7000 manifestants du secteur
audiovisuel qui protestent devant le Ministère de
l’Industrie et du Commerce. Motif du
mécontentement ? Le gouvernement n’applique
toujours pas son plan anti-piratage, qui existe
certes depuis un an mais dont la mise en route
tarde encore et toujours.
Avec l’avancée des nouvelles technologies et un
débit toujours plus élevé, 2006 a été une année
charnière pour l’industrie du cinéma.. La nouvelle
simplicité du téléchargement a ouvert une brèche
pour le piratage. Dès lors, pas étonnant de voir
fleurir dans les couloirs de métro les ventes de
top-manta : des copies illégales vendues pour
quelques euros, dont la qualité laisse la plupart du
temps à désirer – screenings en basse résolution –
si encore vous avez la chance de tomber sur le
film qui est sur la jaquette de votre DVD. Si les
ventes légales s’élèvent à 311 millions d’albums
et 200 millions de DVDs en 2006, l’Asimelec –
Association
des
Entreprises
Espagnoles
d’Electronique et de Communication – estime que
le chiffre des ventes réelles gonflerait de 60 % en
incluant ces ventes illégales. Entre juin 2005 et
juin 2006, 132 millions de films auraient été
téléchargés illégalement sur Internet et 41
millions achetés au marché noir. Autre
conséquence importante de cette évolution : 750
vidéoclubs ont dû fermer leurs portes en un an et
demi, soit 15 % des établissements.
Une vente top-manta de DVDs sur la Plaza del Sol de Madrid
Enfin, la Loi de Propriété Intellectuelle (LPI) qui
est entrée en vigueur en juillet dernier est venue
ajouter de l’huile sur le feu. Bien qu’elle vise à
compenser le manque à gagner dû au piratage en
percevant une redevance sur les supports vierges
(CD, DVD, etc.), il faut reconnaître que la
situation a pu profiter à ce qu’elle était censée
combattre. En effet, les fabricants ont répercuté le
prix de la redevance sur le prix de vente. De fait,
cela a davantage favorisé l’expansion d’une
concurrence illégale. Entre autres conséquences,
le nombre d’entreprises du secteur a baissé de
deux tiers. Face à cette situation, l’EGEDA –
Entité de Gestion des Droits Audiovisuels – tente
de pousser le consommateur à abandonner
l’illégalité en ouvrant le site filmotech.com. Avec
un catalogue initial de 200 titres, qui s’enrichira
par la suite de 400 titres par an, le site propose
des téléchargements légaux de longs-métrages
dont le prix varie entre 1,70 et 2,95 euros.
Gratuit vous avez dit ? Non, mais presque.
LA FRACTURE NUMÉRIQUE
NUMÉRIQUE S’ÉLARGIT
S’ÉLARGIT
7 millions de connexions haut-débit, 40 %
d’augmentation en un an, dixième place mondiale.
Voilà les trois chiffres qui témoignent de la bonne
santé des infrastructures espagnoles pour l’accès
haut-débit. Pourtant, l’optimisme affiché par
rapport aux autres pays contraste avec la situation
intérieure. En effet, la fracture numérique
s’agrandit en Espagne. Si le nombre de foyers
espagnols connectés à Internet a gagné quatre
points en un an (de 42,4 % à 46,1 %), la disparité
est grande selon les régions. Aujourd’hui, encore
4,5 millions de personnes n’ont pas la possibilité
d’accéder à l’ADSL par le réseau téléphonique.
L’évolution du taux d’équipement des foyers
ressemble plutôt à un modèle « deux poids, deux
mesures » avec un développement de Madrid et
Barcelone nettement plus avancé que le reste des
autres communautés. Lorsqu’on augmente de 5 %
en un an à Madrid et Barcelone, on atteint ailleurs
à peine les 3 % (Castilla-La-Mancha), voire moins
de 1% (Estrémadure). Ainsi, l’internaute espagnoltype est un homme actif entre 15 et 34 ans, au
niveau d’études élevé et résident dans une capitale
de communauté.
8
NTIC ET MUSIQUE
TV MOBILE :
À L’HEURE DES PREMIÈRES
EXPÉRIMENTATIONS
EXPÉRIMENTATIONS
L’ère de la TV mobile a bel et bien commencé. En
fin d’année 2006, Sogecable s’est associée à
Vodafone pour mettre en service Digital + Móvil.
Accessible depuis un mobile 3G pour 6 euros
mensuels, le service offre à 1,7 million de clients
l’accès illimité à 10 chaînes thématiques reprenant
des programmes des chaînes classiques du
groupe : Cuatro, Canal + et le bouquet satellite
Digital +. Parallèlement, la concurrence expérimente la diffusion en simultané de programmes
sur les différents supports : télévision analogique
et numérique, Internet et le mobile. Ainsi Orange
a retransmis en direct le concert du duo Amaral et
le match Steaua Bucarest-FC Séville sur tous les
médias à la fois. Une première qui en appelle
beaucoup d’autres.
MOBILE : LA PREUVE PAR 3GSM
Comme chaque année, Barcelone a accueilli le
grand rendez-vous de la téléphonie mobile : le
Congrès 3GSM. Du 12 au 16 février, 60 000
personnes se sont retrouvées dans la capitale
catalane. La grande nouvelle de cette année a été
la présentation de la technologie HSPA (High
Speed Package Access) par Telefónica qui
multiplie par dix la vitesse du haut-débit 3G.
Désormais, Internet sur son téléphone mobile sera
aussi rapide que devant son écran d’ordinateur, ce
qui rend accessible le streaming vidéo. Une
situation qui intéresse de près YouTube, Ebay et
GoogleMaps, qui ont fait chacun une présentation
de leurs services. Microsoft ne fut pas en reste en
dévoilant son système d’exploitation Windows
Mobile 6. Les autres grandes tendances de l’année
concerneront le développement du GPS et le
téléchargement de musique et de sonneries.
Statistique intéressante : en 2006, il y a eu plus de
musique téléchargée sur mobile que sur Internet.
De plus, lorsque l’on sait qu’en Espagne, il y a 46
millions de portables, soit 2 millions de plus que
l’ensemble de la population, on peut penser que
l’avenir du mobile sera sans interférence.
CONCERTS :
LIVE NATION RACHÈTE
RACHÈTE GAMERCO
Les anglophones aiment de plus en plus
l’Espagne. Le groupe espagnol Gamerco, leader
du marché des concerts en Espagne, vient d’être
racheté par l’américain Live Nation. Gamerco
gère plus de 250 concerts par an pour environ
un million d’entrées et a organisé les tournées de
grands noms hispanophones comme Marc
Anthony et Luis Miguel. Mais les chiffres du
géant américain sont encore plus impressionnants : gérant 170 lieux de concerts – dont
le stade de Wembley – il organise plus de 33 000
spectacles à l’année auxquels assistent plus de 67
millions de personnes. Après sa récente
séparation de Clear Channel, Live Nation, « la
plus grande entreprise d’événements en direct »
(comme elle s’auto-définit) a fait les yeux doux
au marché espagnol, le neuvième mondial pour
la musique. Mais ce n’est pas tout : Live Nation a
également racheté pour 38 millions de livres
sterling une part importante de Mean Fiddler,
entreprise présidée par Vince Power et qui
organisait les festivals de Glastonbury et
Reading. Vince Power, en vertu d’une clause de
non-concurrence sur le territoire britannique, a
donc décidé de se rabattre sur l’Espagne et
d’investir dans le festival de Benicàssim (FIB).
Une situation vue d’un très bon œil par les frères
Móran, créateurs du FIB, pour qui cette alliance
avec Power leur permettra de rester compétitifs
face aux autres festivals estivaux. La prochaine
édition aura lieu du 19 au 22 juillet prochain. Un
festival dont une bonne partie du public est…
anglophone. La boucle est bouclée.
DERNIÈRES SORTIES D’ALBUMS DES
ARTISTES FRANÇAIS EN ESPAGNE
Monolith de O. Lamm
Route to Django de Birelli Lagrene
Introducing de Robin McKelle
No promises de Carla Bruni
Arrebol de Aline de Lima
Sunshiners de The Sunshiners
Alex Gopher de Alex Gopher
Pocket Symphony de Air
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QUI FAIT QUOI ?
• UN NOUVEL
NOUVEL ORGANIGRAMME A LA RTVE
Javier Pons a été nommé directeur général de la chaîne TVE. Jaime Gaiteiro passe du
secrétariat général au poste de directeur général administratif.
• UNE NOUVELLE PRÉSIDENTE
PRÉSIDENTE À L’ACADÉMIE
L’ACADÉMIE DE CINEMA
La réalisatrice et scénariste Ángeles González Sinde a été élue pour trois ans présidente de
l’Académie de Cinéma. Enrique Urbizu et Manuel Gómez Pereira seront les vices-présidents.
Elle succède à l’actrice Mercedes Sampietro.
ILS SONT PASSÉS EN ESPAGNE
• AGNÈS
más que cine
AGNÈS JAOUI, dans le cadre de Mucho más
La réalisatrice est venue présenter son film Comme une image à un public de professeurs du
secondaire dans le cadre du projet Mucho más que cine. Elle a par ailleurs donné une
masterclass aux étudiants de l’ECAM, l’école de cinéma de Madrid.
• ERIC CARAVACA, pour la sortie de Le passager
• VALÉRIE
VALÉRIE LEMERCIER, pour la sortie de Palais royal !
• GÉRARD
GÉRARD JUGNOT, pour la sortie de Boudu
• MICHEL OCELOT, pour le doublage et la sortie d’Azur et Asmar
• Et aus
aussi pour des concerts : Laurent Garnier, Souad Massi, Hushpuppies, Nouvelle
Vague, Yann Tiersen, Jori
Jori Hulkkonen, Agoria, Mamani Keita,…
Keita,…
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