351.4 ko - Ambassade de France en Espagne
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1 L E B U L L E T I N Service Audiovisuel de l’Ambassade de France en Espagne Décembre 2006 – Janvier – Février 2007 Au sommaire CINÉMA : BILAN 2006, PERSPECTIVES 2007 TÉLÉVISION : LE LIFTING DE LA RTVE NTIC : PIRATAGE ET FRACTURE NUMÉRIQUE NUMÉRIQUE EDITO Après avoir avoir mené tambour battant la mise en place du haut débit, l’Espagne se trouve aujourd’hui face à deux défis de taille : D’une part contenir et réduire la fracture numérique, car si le pays s’est très bien équipé jusqu’à présent et continue de faire preuve d’un d’un grand dynamisme, une opposition très nette entre Madrid, Barcelone et le reste du pays se dessine et l’enjeu reste de pouvoir donner accès à ces nouvelles technologies à tous. Par ailleurs, l’Espagne demeure une zone, aux portes de l’Europe, où le piratage piratage reste trop élevé. Un programme de lutte efficace doit être lancé alors même que le marché musical s’effondre et que les vendeurs à la sauvette de DVD pirates se multiplient. Cette situation ne doit plus durer et des actions doivent être engagées. En outre, outre, ce double défi de développement technologique et de protection des droits d’auteurs se présente, alors même que les films et artistes espagnols renforcent leur présence sur la scène internationale et dans les grandes manifestations artistiques (BAFTA, (BAFTA, Oscars…), grâce à une très grande créativité mais aussi grâce à un lien privilégié avec l’Amérique latine qui leur donne accès à un réservoir inépuisable d’artistes. Pourtant, ce rayonnement ne doit pas faire illusion avec une part de marché du cinéma national national passée en 2006 à moins de 16%. C’est justement pour inverser cette tendance que l’attention doit être particulièrement forte dans le développement des nouvelles technologies. Avec Telefónica dans ses rangs, un acteur de premier plan du secteur, l’Espagne l’Espagne peut devenir un des moteurs du développement numérique européen. Cela sera uniquement possible si elle réussit à contenir les effets pervers de ce développement. LILIAN SALY 2 CINÉMA – BILAN 2006 2006 : LE CINÉMA CINÉMA US SE TAILLE LA PART DU LION EN ESPAGNE… Même si le cinéma américain avait déjà une belle part du gâteau, il est devenu encore plus gourmand en 2006. Paradoxalement, si le nombre total d’entrées a diminué, perdant près de 6 millions de spectateurs, les films US ont encore augmenté leur part de marché, passant de 60 à 71% des recettes et des spectateurs. Cette évolution se fait principalement au détriment du cinéma espagnol, qui passe de 16,6 % de PDM en 2005 à 15,4 % en 2006. La situation est assez alarmante, d’autant plus que les distributeurs américains n’hésitent pas à imposer leurs conditions. Les exploitants de salles espagnoles dénoncent de plus en plus le chantage auquel ils sont forcés : pour obtenir des films dont le succès est quasiment assuré, ils doivent accepter d’autres films moins attrayants au sein d’un même lot. Mécanique quasi-imparable quand on regarde les chiffres. Alatriste, de Agustín Díaz Yanes, est le film espagnol qui a attiré le plus de spectateurs (3,13 millions). Mais au box-office général, il se place en 4ème position, loin derrière Pirates des Caraïbes 2 (5,4 millions), Da Vinci Code (5,06 millions) et L’âge de glace 2 (3,7 millions). Pire encore, seulement deux autres films espagnols figurent dans le Top 20 : Volver (7ème ; 1,9 million) et Le labyrinthe de Pan (14ème ; 1,3 million), coproduction entre Espagne, Mexique et… Etats-Unis. La nouvelle loi du cinéma est donc grandement attendue pour tenter de palier à cette situation. PARTS DE MARC MARCHE NATIONALES DU CINEMA CINEMA EN ESPAGNE 2006 Espagne France Etats-Unis Total Nombre de longsmétrages 142 25,04 % 81 14,29 % 224 39,5 % 567 Recettes (M€) Spectateurs (en millions) 98,4 15,47 % 33,2 5,22 % 453 71,22 % 18,8 15,43 % 6,4 5,26 % 86,6 71,22 % 636,2 121,7 Source : Ministère espagnol de la Culture BOXBOX-OFFICE ESPAGNOL 2006 Spectateurs (en millions) Recettes (en M€) 5,4 27,9 5,1 3,7 3,1 26,7 19,3 16,5 Volver (Warner) 1,9 10,1 14. Le labyrinthe de Pan (Warner) 1,3 7,2 … 23. Le Parfum (Filmax) 1,2 6,7 Film 1. 2. 3. 4. … 7. … Pirates des Caraïbes 2 (Disney) Da Vinci Code (Sony) L’âge de glace 2 (Fox) Alatriste (Fox) Source : Ministère espagnol de la Culture … ET LA FRANCE MARQUE LE PAS, EN ATTENDANT 2007 Dans ce contexte, pas étonnant de constater que le cinéma français en Espagne est lui aussi en perte de vitesse. Les 81 films à l’affiche ont enregistré 6,35 millions d’entrées, soit 2,3 millions en moins. La part de marché se situe à 5,26 % (- 1,65). Les meilleurs résultats sont à mettre au crédit de coproductions en langue étrangère : Le Parfum (1,2 million d’entrées et 6,7 M€ de recettes), Silent Hill (661 475 entrées), et Bandidas (655 359 spectateurs). Toutefois, 2007 a plutôt bien commencé. Outre la poursuite de l’exploitation de films sortis en décembre de l’an dernier, quelques nouveaux films sont à noter. Ainsi, Arthur & les Minimoys (New World), fort de ses 382 copies, a attiré 680 897 spectateurs pour 3,7 M€ de recettes. Les comédies Nos jours heureux (Lauren Films) avec 33 719 spectateurs pour 116 copies et La maison du bonheur (Notro) avec 53 568 entrées pour 79 copies affichent des résultats tout juste corrects. Les autres succès sont à mettre au crédit de coproductions telles que Les lois de la famille (Wanda Visión, 47 000 entrées) ou Smokin’ Aces (UP, 126 200 entrées pour 175 copies). Enfin, notons les bons démarrages de La science des rêves (Vértigo, 45 copies) et de Paris, je t’aime (Manga Films, 40 copies) avec respectivement 45 885 et 57 917 spectateurs. 3 CINÉMA – ACTUALITE LOI DU CINÉMA CINÉMA : SILENCE… ON DÉBAT DÉBAT ! Après les propositions, la législation. Après avoir écouté les différents secteurs du milieu du cinéma, le Ministère de la Culture a rendu public son avant-projet de loi le 28 décembre 2006. Il reprend les principales propositions de chaque secteur (cf bulletin décembre 2006) en définissant précisément qui sont les producteurs indépendants, en flexibilisant les quotas de diffusion et en créant une agence publique de promotion. Le texte a reçu un écho globalement positif, notamment lors de la première édition de la Rencontre des Créateurs Audiovisuels, organisée par la SGAE (Sacem espagnole) à Cordoue les 13 et 14 février dernier. Pourtant, même si les participants ont reconnu l’importance de l’aide apportée à la création cinématographique, le projet continue d’alimenter la polémique dans le milieu. Les télévisions privées, à qui il est demandé par ce texte de faire encore plus d’efforts pour aider le secteur indépendant, ne digèrent pas l’augmentation du taux de recettes annuelles (de 5 à 6 %) qu’elles doivent destiner à l’industrie du cinéma. L’UTECA, union des télévisions privées, dénoncent une loi anticoncurrentielle. D’autre part, l’association des producteurs (la FAPAE) regrette que ne figurent pas des aides fiscales dans cet avant-projet. Conclusion : tous les présents ont demandé l’organisation d’un nouveau congrès. Quant au texte, la ministre de la Culture Carmen Calvo a prévu qu’il passe tel quel en Conseil des Ministres au mois d’avril avant d’être débattu au Parlement. Affaire à suivre… PENÉLOPE PENÉLOPE SE FAIT UNE TOILE AVEC WOODY ALLEN Année faste pour Pénélope Cruz. Après avoir été nominée aux Oscars et avoir remporté le Goya de la meilleure actrice, l’Espagnole a été choisie pour tourner dans le prochain Woody Allen. Le tournage commencera cet été à Barcelone. Antena 3, déjà coproductrice, a également acheté les droits de diffusion du nouvel opus du réalisateur new-yorkais. D’autre part, Catherine Deneuve tournera à Oviedo en mai prochain aux côtés de Susan Sarandon et Annie Girardot dans le nouveau film de Javier Elorrieta Tres mujeres. PROCHAIN LANCEMENT D’UNE VERSION ESPAGNOLE DES CAHIERS DU CINÉMA CINÉMA Le 10 mai prochain aura lieu le lancement officiel de la nouvelle revue Cahiers du Cinéma-España. D’une centaine de pages, le mensuel édité par Caïman Ediciones a vocation à être une « revue-sœur » de la version française. Il reprendra des articles traduits mais en présentera également d’autres sur l’actualité du cinéma espagnol. Tiré à 15 000 exemplaires, le titre sera vendu au début de chaque mois dans les points de vente habituels pour 4 euros. L’édition espagnole sera dirigée par l’historien et critique de cinéma Carlos F. Heredero. On retrouvera notamment dans le comité de rédaction Manuel Pérez Estremera (ancien président de la TVE et de l’ICAA), José María Prado (directeur de la Filmothèque nationale) et Jean-Michel Frodon, directeur des Cahiers du Cinéma en France. RÉCOMPENSES RÉCOMPENSES : FACE A FACE ENTRE ALMODÓ ALMODÓVAR ET DEL TORO La 21ème édition des Goyas a consacré le dernier Almodóvar : Volver. Même si le réalisateur a préféré suivre la cérémonie depuis son canapé, son œuvre repart avec les prix des meilleurs film, réalisateur, actrice pour Pénélope Cruz, actrice de 2nd rôle pour Carmen Maura et musique pour Alberto Iglesia. Grand absent lors de la cérémonie, mais également grand absent des Oscars : seul Le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro, coproduction hispanomexicaine représentant le Mexique, était présent à Hollywood. Nominé six fois, le film repart avec les statuettes de la photographie, de la direction artistique et du maquillage. Trois récompenses qui s’ajoutent aux sept Goyas déjà glanés par le réalisateur mexicain. Volver se consolera avec les prix des critiques américaine et anglaise. A l’échelle européenne, on prend les mêmes et on recommence. Si Del Toro est reparti avec trois Bafta dont celui du meilleur film en langue nonanglaise, Almodóvar a trusté les European Film Awards : meilleur réalisateur, actrice, musique, photographie et prix du public. Sur la scène espagnole, la superproduction Alatriste de A. Díaz Yanes et Salvador de M. Herga ont déçu : 26 nominations à eux deux pour seulement quatre Goyas. En revanche, Azuloscurocasinegro de D. Sánchez Arévalo a créé la surprise en repartant avec trois Goyas, soit la moitié de ses nominations. 4 TÉLÉVISION - RTVE LUIS FERNÁNDEZ FERNÁNDEZ SOUHAITE UN LIFTING POUR LA RTVE LA RTVE MISE SUR LE TENNIS ET LA MOTO « C’en est fini de la télévision partisane et de l’opacité de notre entreprise. Je laisse derrière moi une télévision saine et indépendante. » C’est comme cela que Carmen Caffarel a affiché sa satisfaction concernant son bilan à la présidence du groupe RTVE. Malgré un mandat court (seulement deux ans et demi) qui aura été marqué par la mise en place d’un plan social important mais nécessaire, Mme Caffarel a l’impression du devoir accompli au moment de la passation de pouvoirs. Car depuis le 15 janvier 2007, c’est désormais Luis Fernández qui est président de la nouvelle Corporación RTVE (cf bulletin précédent). Le Conseil d’Administration est constitué de 12 membres, élus pour six ans par le Parlement et qui représente la diversité des partis politiques présents à l’Assemblée, chaque parti ayant eu droits à un « quota de conseillers ». Lors de sa prise de fonction, le CA a approuvé le nouvel organigramme proposé par Luis Fernández ainsi que la création de 4 commissions de travail : budget, service public, politique du personnel, audit. La RTVE disposera d’un budget de 1209 M€ pour son premier exercice, contre 1535 M€ en 2006. M. Fernández s’est donné comme objectifs de « récupérer la crédibilité sociale, renforcer l’indépendance politique et assurer la solvabilité de l’entreprise. Nous avons 50 ans mais nous venons tout juste de naître ». Tout un programme, qui passe notamment par une réforme de la grille de programmation pour les deux chaînes TV du groupe. Le nouveau président souhaite un « changement radical » pour La 2 afin de la redéfinir et de lui donner une identité reconnaissable. D’ailleurs, Javier Pons, le nouveau président de la TVE, a lancé un concours d’idées pour des projets de programmes autoproduits. La même ambition de changement est affichée pour la radio RNE avec l’objectif principal de gagner du public en rajeunissant l’audience. Toutefois, Luis Fernández a précisé que ces changements ne seront véritablement visibles pour le spectateur qu’à partir du mois de septembre. Soit le résultat d’une politique s’effectuant en douceur par « touches » successives. Il va y avoir du sport chez RTVE. Le 20 décembre 2006, la chaîne publique a signé un accord avec la société Dorna Sports concernant la retransmission des grands prix motocyclistes jusqu’en 2011. Le montant du contrat concerne toutes les catégories et s’élève à plus de 20 M€ par saison. Autant dire que la signature a fait parler d’elle, les chaînes privées s’interrogeant sur la pertinence d’un contrat aussi élevé à une période où la RTVE est en pleine restructuration sociale. Pourtant, dans la foulée, Carmen Caffarel – alors présidente – se félicitait d’être parvenue à un accord avec l’ATP pour la retransmission de 26 tournois (parmi lesquels Roland Garros et l’Open d’Australie) et l’intégralité de la Coupe Davis jusqu’en 2010. En revanche, le montant de ce contrat n’a pas été révélé. La RTVE, en faisant le pari de la petite balle jaune et du deux-roues, souhaite clairement se positionner sur le marché des retransmissions sportives après avoir récemment perdu les droits du football et ceux de la Formule 1 au profit des chaînes privées. La concurrence exacerbée autour de ces droits a d’ailleurs conduit à une inflation sans commune mesure. Cependant, la récente orientation de RTVE paraît d’autant plus légitime lorsque l’on sait que les 15 meilleures audiences TV de l’année 2006 ont été des retransmissions d’événements sportifs. SHOWCASE TVFI : L’ESPAGNE VIENT FAIRE SON MARCHÉ Le quatrième French TV Showcase, organisé par TV France International et le Service Audiovisuel de l’Ambassade de France, a eu lieu les 21 et 22 février à Madrid. A souligner une participation espagnole en hausse puisque pas moins de 38 sociétés (chaînes de télévision et distributeurs) sont venues voir les offres des vendeurs français. Le showcase est désormais un rendez-vous attendu des acheteurs espagnols, ce qui conforte la pérennité des ventes de programmes entre ces deux pays. Par exemple, la série Suspects, saga de l’été sur M6 et vendue par Marathon, a rencontré un fort intérêt de la part de toutes les chaînes de télévision. 5 TÉLÉVISION – BILAN 2006 CONCLUSION ENQUÊTES ENQUÊTES SUR LA CONSOMMATION TV 2006 : LES TENDANCES Le Cabinet des Etudes de la Communication Audiovisuelle (GECA) a publié comme chaque année son Annuaire de la télévision où il dresse le portrait des téléspectateurs. On découvre qu’un tiers de l’audience de TVE-1 a 65 ans ou plus alors qu’Antena 3 attire majoritairement les 425 ans. La Sexta, en raison des retransmissions de matchs de la Liga espagnole de football, est suivie par un public masculin à 66,1 %. Telecinco a les faveurs de la gente féminine, qui compose son audience à hauteur de 60,3 %. L’enquête conclut en dessinant le téléspectateur espagnoltype : femme de classe moyenne, entre 25 et 44 ans, et qui regarde la série à succès Aquí no hay quien viva sur Antena 3. Côté audience, Telecinco reste toujours en tête pour la troisième année consécutive mais avec de moins en moins de part d’audience : la chaîne obtient 21,3 % sur l’ensemble de l’année 2006, soit un point de moins par rapport à 2005. C’est d’ailleurs la première fois que la chaîne qui a le plus d’audience y parvient avec moins de 22 % de PDA. La tendance est générale pour toutes les autres chaînes généralistes même si le classement reste inchangé : Antena 3 est deuxième avec 19,4 % de PDA (- 1,9) et TVE-1 complète le podium avec 18,3 % (- 1,3). Cette baisse profite aux deux chaînes les plus récentes : Cuatro gagne plus d’un point en passant de 5 à 6,4 % pour sa première année complète alors que La Sexta enregistre 1,8 % de PDA pour un peu plus de 9 mois d’antenne. De manière générale, ces deux nouvelles chaînes ont, contrairement à la réticence préalable des autres chaînes en clair, permis l’augmentation des revenus publicitaires de 9,2 % pour atteindre 1,44 milliard d’euros en 2006. Par ailleurs, cela paraît normal, les résultats financiers suivent le classement de l’audience. Ainsi, Antena 3 et Telecinco ont battu un record en enregistrant respectivement 207 et 290 M€ de bénéfices pour l’exercice 2006. Ce bon résultat va notamment permettre à Telecinco d’investir près de 200 M€ en 2007. LA FICTION ESPAGNOLE A LA COTE À L’ÉTRANGER L’ÉTRANGER Le label Made In Spain est en train de devenir à la mode. Les séries TV produites en Espagne se vendent de mieux en mieux à l’étranger. Comment ne pas penser à Un, dos, tres, version française de Un paso adelante ? Vendue à dix pays, c’est une véritable réussite en France et en Italie. D’autres séries produites par Globomedia et diffusées sur Telecinco suivent la même voie : Médico de familia (vendue à 19 pays), Siete vidas, Los Serrano, Hospital Central. A l’échelon européen, cela fait de Globomedia la plus importante productrice de séries TV, et de l’Espagne le troisième pays pour la production derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne. Quant à Cuatro, elle préfère miser sur les séries à succès américaines comme Grey’s Anatomy et Ugly Betty. Toutes deux ont remporté au moins un Golden Globe cette année. Une façon pour Cuatro d’être confortée dans ses choix de programmation, laquelle réservera 30 % de sa grille en 2007 aux séries US. LA RÉFORME RÉFORME DE LA RTVE S’EXPORTE DANS LES RÉGIONS RÉGIONS Le consensus politique sur la nomination de Luis Fernández à la tête du groupe RTVE et la réussite de la réforme en cours font des émules. Le PSOE – parti socialiste espagnol – a proposé d’appliquer le nouveau modèle de la RTVE aux 13 communautés possédant leur propre chaîne de télévision. Aujourd’hui, ces chaînes sont dirigées par un président nommé par le gouvernement régional. Les orientations de chacune sont donc fortement liées au parti politique majoritaire dans le gouvernement autonomique. Le PSOE veut donc en finir avec ce manque de pluralisme constaté au niveau régional. Reste encore à convaincre le Partido Popular (droite) d’en faire autant. Pour les communautés, ce serait sans doute une façon de contrer la décision récente de la RTVE de réduire de 30 minutes le temps d’émission dans les langues co-officielles que sont le basque, le catalan, le galicien et le valencien. Toutefois, le nouveau CA de la RTVE souhaite conserver la radio catalane Ràdio 4, menacée de fermeture par la précédente direction. Une décision définitive sera prise d’ici un mois, après l’élaboration d’un plan de redressement financier pour tenter de sauver la radio. 6 TÉLÉVISION – ÉVOLUTION DU MARCHÉ LES CHAÎNES THÉMATIQUE THÉMATIQUES MATIQUES DYNAMISENT LA TV PAYANTE Avec 3,26 millions d’abonnés cumulés en juin 2006, les bouquets payants séduisent de plus en plus de clients. Même si le taux de pénétration espagnol (21 %) se situe loin derrière celui d’autres voisins européens, la hausse est constante depuis 2004. Le leader du secteur est le bouquet satellite Digital + avec 1,9 million d’abonnés. Suivent le câble avec un peu plus d’un million de clients et Imagenio (ADSL) qui en compte 260 000. Pourtant, au niveau des audiences, c’est Ono (seul réseau câblé à couverture nationale) qui prend la tête du secteur avec 7,8 % de PDA en 2006, soit quasiment le double de Digital + (4,1 %). C’est dans les chaînes thématiques qu’il faut trouver la clé du succès de la télévision à péage. Réussissant à cumuler 8,9 % de PDA en 2006, les « stars » du secteur sont : Canal Plus (9,2 %), AXN (7%), Fox (6,6 %), Calle 13 (5,5 %), Canal Hollywood (5,1 %) et Cartoon Network (4,7 %). Un résultat qui permet d’engranger un bon nombre de recettes de publicitaires : 20,3 M€ pour le seul premier semestre 2006. TELEFONICA/ENDEMOL : UNIR POUR MIEUX SE SÉPARER SÉPARER La société de production Endemol a annoncé le 9 janvier dernier le rachat d’Endemol France. Valorisée à 450 millions d’euros, la transaction va permettre le rapprochement entre les deux entités qui avaient été jusqu’alors séparées en raison d’un litige financier. C’est pour cette raison que l’opérateur historique espagnol Telefónica – qui avait acheté Endemol en 2000 pour 5 milliards d’euros – avait exclu la filiale française de l’introduction en Bourse en novembre 2005. Cette opération devrait permettre au géant de la téléphonie espagnole de se séparer définitivement d’Endemol, en présentant une vente globale du groupe. Une décision qui devrait avoir lieu d’ici la fin du premier semestre 2007. TDT : LENTEMENT MAIS SÛREMENT SÛREMENT « Couverture : Bien. Contenus : Peut mieux faire. » C’est en substance la conclusion que les représentants des différentes chaînes ont tirée lors d’une réunion sur la TDT, la télévision numérique espagnole. Si les différents intervenants se sont montrés satisfaits du taux d’équipement des foyers (en termes de décodeurs) qui avoisine les 15 % pour un taux de couverture de 80,45 % de la population, ils ont également insisté sur la nécessité d’améliorer les contenus et de se différencier des chaînes généralistes pour attirer le téléspectateur et créer une véritable interactivité par le biais de services. Jusqu’à présent, il semble que l’accent ait été plus mis sur la quantité que sur la qualité des nouvelles chaînes. Le secteur a également pointé du doigt l’investissement du gouvernement (9 M€), pas suffisamment élevé selon eux en comparaison à d’autres pays (200 M€ en Italie). De plus, l’Union des Télévisions Privées (Uteca) a demandé que le gouvernement revoit à la baisse le taux obligatoire de couverture à la date du switch-off. Actuellement à 96 % de la population, l’Uteca aimerait le voir passer à 90 % en raison du coût entraîné par l’émission simultanée en analogique et en numérique. La dépense est estimée à 9,7 millions d’euros par an. En tout cas, tout le monde est d’accord sur le fait que 2007 sera l’année de la confirmation de la TDT après ses timides débuts. En termes d’audience, la progression est lente mais constante. Fin janvier 2007, les chaînes en numérique obtenait 4,5 % de PDA. 4 mois auparavant, elles n’obtenaient que 3 %. De quoi être confiant pour l’avenir. 7 NTIC - PIRATAGE ESPAGNE : LE PIRATAGE FAIT RAGE Ce vendredi 15 décembre 2006, le Paseo de la Castellana à Madrid est bloqué. Et pour une fois, ce n’est pas à cause des embouteillages mais en raison de 7000 manifestants du secteur audiovisuel qui protestent devant le Ministère de l’Industrie et du Commerce. Motif du mécontentement ? Le gouvernement n’applique toujours pas son plan anti-piratage, qui existe certes depuis un an mais dont la mise en route tarde encore et toujours. Avec l’avancée des nouvelles technologies et un débit toujours plus élevé, 2006 a été une année charnière pour l’industrie du cinéma.. La nouvelle simplicité du téléchargement a ouvert une brèche pour le piratage. Dès lors, pas étonnant de voir fleurir dans les couloirs de métro les ventes de top-manta : des copies illégales vendues pour quelques euros, dont la qualité laisse la plupart du temps à désirer – screenings en basse résolution – si encore vous avez la chance de tomber sur le film qui est sur la jaquette de votre DVD. Si les ventes légales s’élèvent à 311 millions d’albums et 200 millions de DVDs en 2006, l’Asimelec – Association des Entreprises Espagnoles d’Electronique et de Communication – estime que le chiffre des ventes réelles gonflerait de 60 % en incluant ces ventes illégales. Entre juin 2005 et juin 2006, 132 millions de films auraient été téléchargés illégalement sur Internet et 41 millions achetés au marché noir. Autre conséquence importante de cette évolution : 750 vidéoclubs ont dû fermer leurs portes en un an et demi, soit 15 % des établissements. Une vente top-manta de DVDs sur la Plaza del Sol de Madrid Enfin, la Loi de Propriété Intellectuelle (LPI) qui est entrée en vigueur en juillet dernier est venue ajouter de l’huile sur le feu. Bien qu’elle vise à compenser le manque à gagner dû au piratage en percevant une redevance sur les supports vierges (CD, DVD, etc.), il faut reconnaître que la situation a pu profiter à ce qu’elle était censée combattre. En effet, les fabricants ont répercuté le prix de la redevance sur le prix de vente. De fait, cela a davantage favorisé l’expansion d’une concurrence illégale. Entre autres conséquences, le nombre d’entreprises du secteur a baissé de deux tiers. Face à cette situation, l’EGEDA – Entité de Gestion des Droits Audiovisuels – tente de pousser le consommateur à abandonner l’illégalité en ouvrant le site filmotech.com. Avec un catalogue initial de 200 titres, qui s’enrichira par la suite de 400 titres par an, le site propose des téléchargements légaux de longs-métrages dont le prix varie entre 1,70 et 2,95 euros. Gratuit vous avez dit ? Non, mais presque. LA FRACTURE NUMÉRIQUE NUMÉRIQUE S’ÉLARGIT S’ÉLARGIT 7 millions de connexions haut-débit, 40 % d’augmentation en un an, dixième place mondiale. Voilà les trois chiffres qui témoignent de la bonne santé des infrastructures espagnoles pour l’accès haut-débit. Pourtant, l’optimisme affiché par rapport aux autres pays contraste avec la situation intérieure. En effet, la fracture numérique s’agrandit en Espagne. Si le nombre de foyers espagnols connectés à Internet a gagné quatre points en un an (de 42,4 % à 46,1 %), la disparité est grande selon les régions. Aujourd’hui, encore 4,5 millions de personnes n’ont pas la possibilité d’accéder à l’ADSL par le réseau téléphonique. L’évolution du taux d’équipement des foyers ressemble plutôt à un modèle « deux poids, deux mesures » avec un développement de Madrid et Barcelone nettement plus avancé que le reste des autres communautés. Lorsqu’on augmente de 5 % en un an à Madrid et Barcelone, on atteint ailleurs à peine les 3 % (Castilla-La-Mancha), voire moins de 1% (Estrémadure). Ainsi, l’internaute espagnoltype est un homme actif entre 15 et 34 ans, au niveau d’études élevé et résident dans une capitale de communauté. 8 NTIC ET MUSIQUE TV MOBILE : À L’HEURE DES PREMIÈRES EXPÉRIMENTATIONS EXPÉRIMENTATIONS L’ère de la TV mobile a bel et bien commencé. En fin d’année 2006, Sogecable s’est associée à Vodafone pour mettre en service Digital + Móvil. Accessible depuis un mobile 3G pour 6 euros mensuels, le service offre à 1,7 million de clients l’accès illimité à 10 chaînes thématiques reprenant des programmes des chaînes classiques du groupe : Cuatro, Canal + et le bouquet satellite Digital +. Parallèlement, la concurrence expérimente la diffusion en simultané de programmes sur les différents supports : télévision analogique et numérique, Internet et le mobile. Ainsi Orange a retransmis en direct le concert du duo Amaral et le match Steaua Bucarest-FC Séville sur tous les médias à la fois. Une première qui en appelle beaucoup d’autres. MOBILE : LA PREUVE PAR 3GSM Comme chaque année, Barcelone a accueilli le grand rendez-vous de la téléphonie mobile : le Congrès 3GSM. Du 12 au 16 février, 60 000 personnes se sont retrouvées dans la capitale catalane. La grande nouvelle de cette année a été la présentation de la technologie HSPA (High Speed Package Access) par Telefónica qui multiplie par dix la vitesse du haut-débit 3G. Désormais, Internet sur son téléphone mobile sera aussi rapide que devant son écran d’ordinateur, ce qui rend accessible le streaming vidéo. Une situation qui intéresse de près YouTube, Ebay et GoogleMaps, qui ont fait chacun une présentation de leurs services. Microsoft ne fut pas en reste en dévoilant son système d’exploitation Windows Mobile 6. Les autres grandes tendances de l’année concerneront le développement du GPS et le téléchargement de musique et de sonneries. Statistique intéressante : en 2006, il y a eu plus de musique téléchargée sur mobile que sur Internet. De plus, lorsque l’on sait qu’en Espagne, il y a 46 millions de portables, soit 2 millions de plus que l’ensemble de la population, on peut penser que l’avenir du mobile sera sans interférence. CONCERTS : LIVE NATION RACHÈTE RACHÈTE GAMERCO Les anglophones aiment de plus en plus l’Espagne. Le groupe espagnol Gamerco, leader du marché des concerts en Espagne, vient d’être racheté par l’américain Live Nation. Gamerco gère plus de 250 concerts par an pour environ un million d’entrées et a organisé les tournées de grands noms hispanophones comme Marc Anthony et Luis Miguel. Mais les chiffres du géant américain sont encore plus impressionnants : gérant 170 lieux de concerts – dont le stade de Wembley – il organise plus de 33 000 spectacles à l’année auxquels assistent plus de 67 millions de personnes. Après sa récente séparation de Clear Channel, Live Nation, « la plus grande entreprise d’événements en direct » (comme elle s’auto-définit) a fait les yeux doux au marché espagnol, le neuvième mondial pour la musique. Mais ce n’est pas tout : Live Nation a également racheté pour 38 millions de livres sterling une part importante de Mean Fiddler, entreprise présidée par Vince Power et qui organisait les festivals de Glastonbury et Reading. Vince Power, en vertu d’une clause de non-concurrence sur le territoire britannique, a donc décidé de se rabattre sur l’Espagne et d’investir dans le festival de Benicàssim (FIB). Une situation vue d’un très bon œil par les frères Móran, créateurs du FIB, pour qui cette alliance avec Power leur permettra de rester compétitifs face aux autres festivals estivaux. La prochaine édition aura lieu du 19 au 22 juillet prochain. Un festival dont une bonne partie du public est… anglophone. La boucle est bouclée. DERNIÈRES SORTIES D’ALBUMS DES ARTISTES FRANÇAIS EN ESPAGNE Monolith de O. Lamm Route to Django de Birelli Lagrene Introducing de Robin McKelle No promises de Carla Bruni Arrebol de Aline de Lima Sunshiners de The Sunshiners Alex Gopher de Alex Gopher Pocket Symphony de Air 9 QUI FAIT QUOI ? • UN NOUVEL NOUVEL ORGANIGRAMME A LA RTVE Javier Pons a été nommé directeur général de la chaîne TVE. Jaime Gaiteiro passe du secrétariat général au poste de directeur général administratif. • UNE NOUVELLE PRÉSIDENTE PRÉSIDENTE À L’ACADÉMIE L’ACADÉMIE DE CINEMA La réalisatrice et scénariste Ángeles González Sinde a été élue pour trois ans présidente de l’Académie de Cinéma. Enrique Urbizu et Manuel Gómez Pereira seront les vices-présidents. Elle succède à l’actrice Mercedes Sampietro. ILS SONT PASSÉS EN ESPAGNE • AGNÈS más que cine AGNÈS JAOUI, dans le cadre de Mucho más La réalisatrice est venue présenter son film Comme une image à un public de professeurs du secondaire dans le cadre du projet Mucho más que cine. Elle a par ailleurs donné une masterclass aux étudiants de l’ECAM, l’école de cinéma de Madrid. • ERIC CARAVACA, pour la sortie de Le passager • VALÉRIE VALÉRIE LEMERCIER, pour la sortie de Palais royal ! • GÉRARD GÉRARD JUGNOT, pour la sortie de Boudu • MICHEL OCELOT, pour le doublage et la sortie d’Azur et Asmar • Et aus aussi pour des concerts : Laurent Garnier, Souad Massi, Hushpuppies, Nouvelle Vague, Yann Tiersen, Jori Jori Hulkkonen, Agoria, Mamani Keita,… Keita,… 10 NOUS CONTACTER Une seule référence pour se tenir informé de la présence culturelle française en Espagne : www.vivelaculture.com En deux clics, clics, vous découvrirez par thème l’actualité française sur le marché audiovisuel, musical et littéraire espagnol. Vivelaculture.com est une initiative du service audiovisuel de l’Ambassade de France. 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