Au Etats-Unis - Plutonium Investigation

Transcription

Au Etats-Unis - Plutonium Investigation
S
NI
E TA
TS
-U
T E R rNgE T
N
I
R
U
S
BLE
ion.o
D I S PwOwNwI.pu-investigat
Investigati
Plutonium
n
WISE-Paris
31-33, rue de la Colonie
F-75013 Paris
N°17-18 JANVIER-FÉVRIER 2000
mensuel 20F.
Téléphone +33 1 45 65 47 93
Fax +33 1 45 80 48 58
e-mail : [email protected]
http://www.pu-investigation.org
EDITORIAL
Industrie du plutonium ou bug de l’an 2000
Quelle fin de siècle ! La tempête qui a balayé la France a privé
d’électricité près de 3,5 millions de personnes, dont 500.000
ont passé le réveillon dans le noir. Le Japon doit faire face aux
conséquences de l’accident nucléaire le plus grave du pays. Il
faut dire que les conditions de sécurité de l’usine de fabrication
de combustible de Tokai-Mura étaient plus proches de celles
d’un "bar à soupe" traditionnel japonais que celles que l’on s’attend à rencontrer dans une installation nucléaire. Quant à la
population anglaise, elle est consternée par les révélations
concernant la falsification de données relatives au contrôle-qualité
dans le cadre de la fabrication de combustible nucléaire.
Voilà qui nous ramène à notre sujet. Dans cette histoire, sur les
cinq équipes de quart, quatre étaient impliquées dans "l’affaire Sellafield", un cas sans précédent de falsification de données
relatives à la spécification de pastilles de combustible. Et cela
touche des combustibles destinés au Japon, à la Suisse et à
l’Allemagne. Les Japonais demandent à BNFL, exploitant de
l’usine, de reprendre les combustibles qui venaient tout juste de
partir pour le Japon – à grands frais – à bord d’un navire placé
sous haute surveillance et bien armé, alors que l’Allemagne jette
le doute sur les contrats avec BNFL", comme titrait en Une le
Financial Times dans son édition du 22 février 2000.
Et les États-Unis dans tout ça ? L’administration américaine a
toujours remarquablement ignoré la dynamique des affaires
(nucléaires) européennes. En 1995, le Président Clinton annonçait l’arrêt de la production de plutonium militaire et déclarait
42,1 tonnes de plutonium "en excès" des besoins militaires.
Deux ans plus tard, le Department of Energy publiait sa décision de s’engager dans l’option "dual track" : une partie du
plutonium excédentaire serait utilisée sous forme de MOX, et
l’autre immobilisée. Cinq ans après cette déclaration du
Président Clinton, il n’y a pas eu de plutonium immobilisé ou
utilisé pour la fabrication de MOX, à part les quantités nécessaires pour faire des essais. Dans le même temps, les compagnies de production de plutonium, BNFL et COGEMA, ont porté
les stocks de plutonium européen à des niveaux jamais atteints,
stocks qui représentent plus que la totalité des stocks de plutonium américain et soviétique réunis. Le volet MOX de la décision américaine a considérablement aidé BNFL et COGEMA à se
défendre. Pour combien de temps encore ?
SPECIAL
ETATS-UNIS
Plutonium
et politique
L
es États-Unis occupent un rôle clé dans le
domaine du plutonium sur la scène internationale, même si, à l’heure actuelle, ils n’ont pas
de politique de retraitement ou d’utilisation commerciale du plutonium. Les stocks de plutonium connus
gérés au niveau fédéral dépassent largement les
100 tonnes, et les compagnies privées détiennent
toujours des quantités importantes de plutonium
dans les combustibles irradiés non retraités.
C’est aux États-Unis, en 1941, que du plutonium a été
fabriqué expérimentalement pour la première fois par
Glenn Seaborg (voir IP n°12-13). En 1945, les ÉtatsUnis furent le premier pays à fabriquer et à tester des
LIRE LA SUITE, PAGE 2
WISE Paris
Service Mondial d'Information sur l'Energie
World Information Service on Energy
SPECIAL ETATS-UNIS
armes nucléaires au plutonium et sont restés le seul
politique d’autres pays concernant le plutonium, ce
pays à avoir utilisé de façon offensive une bombe au
qui a été contesté, notamment en ce qui concerne le
plutonium, le 9 août 1945, à Nagasaki.
Japon, la Corée du Sud, et Euratom.
Pour alimenter son stock militaire et les pro-
Le 13 juillet 1992, le président Bush annonçait
grammes de recherche et développement du
une politique de non-prolifération prévoyant que les
Department of Energy (DOE), le gouvernement amé-
États-Unis "ne produiraient pas de plutonium ou
ricain a produit du plutonium dans quatorze réacteurs
d’uranium hautement enrichi destinés à des armes
plutonigènes du DOE implantés à Hanford (État de
nucléaires". Le DOE avait déjà adopté une position
Washington) et à Savannah River (Caroline du Sud).
dans ce sens en 1991. Le Congrès a périodiquement
Entre 1944 et 1988, ces réacteurs ont produit 103
tenté de modifier la politique fédérale concernant le
tonnes de plutonium : 67,4 t à Hanford et 36,1 t à
plutonium, en particulier en proposant des amende-
Savannah River. Le contrôle nucléaire aux États-
ments aux projets de loi d’autorisation annuelle sur
Unis est complexe. Il implique plusieurs ministères et
l’énergie ou la défense.
de nombreuses agences fédérales, ainsi que des
Avant que les décisions n’aient été prises pour
commissions de spécialistes aux côtés des autorités
soustraire les États-Unis à l’utilisation commerciale
de tutelle des États, avec bien souvent une concur-
du plutonium, des accords commerciaux/fédéraux
rence en termes de priorités internationales, natio-
étranges concernant les questions de propriété du plu-
nales ou régionales. De fait, l’histoire du plutonium
tonium ont été passés. Le site web du DOE, qui four-
aux États-Unis a toujours été mouvante et parfois
nit des informations sur les stocks de plutonium et leur
contradictoire. Ce dossier présente un instantané de
localisation publiées en 1994 dans le cadre de "l’open
la situation à la fin du deuxième millénaire. Il n’a
government initiative" rappelle l’exemple suivant.
aucun caractère définitif.
"La propriété obligatoire du gouvernement sur les
Contrairement à de nombreux pays où il est diffi-
matières nucléaires spéciales s’est terminée le 26
cile d’obtenir des informations sur le plutonium, une
août 1964, avec le "Private Ownership of Special
quantité considérable d’informations sur le sujet est
Nuclear Materials Act" (loi sur la propriété privée des
rendue publique aux États-Unis, la plupart étant dis-
matières nucléaires spéciales). En conséquence de
ponible via Internet. Nous en avons fait usage pour
cette loi, la propriété du plutonium produit dans des
ce dossier, en renvoyant les lecteurs vers les diffé-
réacteurs de recherche appartenant à l’AEC et
rents sites où ils trouveront des informations plus
exploités par des compagnies publiques a été trans-
détaillées et les documents originaux.
férée du gouvernement aux exploitants de ces installations. Par exemple, en 1974, AEC a transféré la
propriété de 42 kg de plutonium à la Dairyland Power
Une brève histoire moderne de la politique
du plutonium aux États-Unis
Cooperative, exploitant du réacteur à eau bouillante
de La Crosse, implanté sur le Mississippi, près de
C’est à cheval sous la présidence du républicain
Genoa, dans le Wisconsin. Le solde de plutonium a
Ford et du démocrate Carter qu’a été mise en place
été donné ou vendu à des universités, des hôpitaux,
la politique de non-utilisation "civile" du plutonium à la
ou à certaines industries, essentiellement sous forme
fin des années soixante-dix. Cette politique a perdu-
de sources scellées1 ."
ré jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix, période
à partir de laquelle l’administration a adopté le recy-
L’élimination du plutonium – les événements
marquants
clage du plutonium, avec l’utilisation de plutonium
issu des surplus militaires.
La position actuelle des États-Unis relative au plu-
Ce sont essentiellement les problèmes de prolifé-
tonium découle clairement des politiques antérieures,
ration qui avaient conduit les présidents successifs à
favorables à l’utilisation militaire du plutonium (améri-
rejeter la politique du retraitement, position entérinée
par le Congrès dans les années soixante-dix, notam-
1
On trouvera par exemple des informations détaillées sur la taille
et la localisation des stocks de plutonium appartenant au gouvernement ou contrôlé par lui (données de 1994) à l’adresse
suivante : http://www.osti.gov/html/osti/opennet/document/pu50years/pu50yb.html.
Ce site donne également des informations détaillées sur les
importations et les exportations de plutonium civil américain
entre la fin des années cinquante et le milieu des années
quatre-vingt-dix.
ment par le Nuclear Non-Proliferation Act (loi sur la
non-prolifération nucléaire) de 1978. Cette loi donnait
aux États-Unis un droit de contrôle extraterritorial et
post-exportation sur le retraitement à l’étranger de
combustible nucléaire d’origine américaine, donnant
ainsi un pouvoir à l’administration américaine sur la
Investigation Plutonium
2
JANVIER-FÉVRIER 2000
pour la production d’électricité. Ironie de l’histoire,
Questions sur l’accord USA-Russie
cette distinction nette est en train de voler en éclats,
suite à une série d’initiatives menées avec la Russie
Au début du mois de février 2000, on
apprenait que le gouvernement russe, de
façon assez inattendue, avait totalement
modifié sa position antérieure qui consistait à
faire pression sur l’utilisation du plutonium
récupéré des stocks militaires comme combustible (voir Investigation Plutonium n° 1213, mars-avril 1999). Selon un briefing de la
Maison Blanche, une initiative était lancée
dans le cadre de l’Initiative Etendue de
Réduction de la Menace lancée par le
Président (Expanded Threat Reduction
Initiative) pour l’année 2001.
Le DOE disait avoir lancé un programme de
coopération de 100 millions de dollars avec la
Russie afin de réduire les risques de prolifération que représentent les installations nucléaires
russes et les matières nucléaires utilisables à
des fins militaires, en particulier le plutonium
séparé dans le cadre du programme civil.
Cette nouvelle initiative est un élément
stratégique des efforts importants que les
États-Unis mènent actuellement en Russie
pour arrêter la production de matières fissiles
et réduire les stocks existants. S’y inscrivent
en particulier : le Programme d’élimination du
plutonium, l’Accord d’achat d’HEU (uranium
hautement enrichi), l’Accord sur les réacteurs
de production de plutonium, et l’Accord de
conversion des cœurs. L’administration justifie
cette évolution en disant que "toutes ces activités, comme les centaines de millions de dollars
que nous dépensons pour améliorer la sécurité
des matières fissiles en Russie et dans d’autres
pays de l’ex-URSS, reflètent notre profond
souci face aux risques de vols ou de détournement des matières nucléaires dans les circonstances uniques du climat post-guerre froide".
Quelques jours seulement après l’annonce faite par le DOE, le Washington Post rapportait que le ministre de l’Énergie Atomique,
Evguéni Adamov, avait déclaré à des universitaires américains en déplacement en
Russie, qu’il n’y avait "aucune négociation"
sur un tel accord et que l’on en était seulement au stade des discussions préliminaires.
Selon Matthew Bunn, un des scientifiques clé
participant aux projets d’élimination du plutonium à l’Université d’Harvard, le gouvernement américain aurait été "trop pressé d’annoncer un accord avant son existence".
dans le cadre du désarmement nucléaire.
Dans les années soixante-dix, l’AEC (Atomic
Energy Commission), prédécesseur du DOE, a réalisé des études sur l’utilisation de combustibles au plutonium, dont la plus importante est l’étude GESMO
(Generic Environmental Statement on Use of Mixed
Oxyde Fuel (MOX) in Light Water Reactors), publiée
en 1976. Le projet GESMO a été arrêté en 1979,
quand a été prise la décision de ne pas utiliser de
MOX. L’usine de retraitement de Barnwell, en
Caroline du Sud, usine de taille industrielle dont la
construction été achevée, a été mise sous cocon à la
même époque. L’usine de retraitement de West
Valley (New York), entreprise commerciale appartenant à Nuclear Fuel Services, n’a fonctionné que de
1966 à 1972. Elle a été fermée suite à de nombreux
problèmes financiers ou relatifs à des questions d’environnement. L’usine de retraitement de Morris
(Illinois) n’a jamais fonctionné en raison de problèmes techniques.
La politique actuelle dite "d’élimination du plutonium" remonte au début de 1992, sous l’administration Bush, avec un accord connu sous le nom d’initiative SSD (Safe and Secure Dismantlement), qui
visait à l’origine seulement l’arsenal nucléaire et les
stocks de matières fissiles russes. Sur la lancée de
cette initiative, ministères et agences gouvernementales ont lancé une série d’études qui examinaient les
implications techniques, diplomatiques et éventuellement commerciales, de ce qui se dessinait comme
un accord bilatéral de non-prolifération.
Dans l’année qui suivit l’accord de 1992, des
études commencèrent à être publiées. La NRC
(Nuclear Regularoty Commission), autorité de Sûreté
américaine, s’intéressait aux implications de la délivrance d’autorisation pour les réacteurs américains si
ceux-ci étaient chargés en plutonium d’origine militaire
russe. L’OTA (Office of Technology Assessment)
annonçait en septembre 1993 que l’utilisation de plutonium dans les combustibles et l’immobilisation
dans les déchets représentaient deux options possibles d’un point de vue technique, mais rien n’était
dit sur les aspects économiques de ces options. Le
rapport de l’OTA "Dismantling the Bomb and
Managing the Nuclear Materials" critiquait le gouvernement pour son absence de "mission claire" et insistait sur le fait que les compagnies d’électricité ellesmêmes mettaient en question l’utilisation de surplus
de plutonium militaire, craignant que cela ne rallume
les feux de la contestation anti-nucléaire.
La fiche de synthèse du DOE sur l’accord est disponible sur le site de Plutonium Investigation
(http://www.pu-investigation.org/news.htm#long).
JANVIER-FÉVRIER 2000
3
Investigation Plutonium
SPECIAL ETATS-UNIS
cain), mais opposées à son utilisation commerciale
SPECIAL ETATS-UNIS
Une autre série d’études, commencées en août
mait toutefois, que "le besoin de gérer les surplus de
1992 par le groupe de travail sur l’élimination du
plutonium ne devait pas conduire à des décisions
plutonium du DOE était publiée en juillet 1993. Un
concernant l’avenir du nucléaire".
groupe de travail sur la fission et un Comité de
Sur le long terme, le Comité recommandait que
Révision Technique défendaient la réutilisation du
les options concernant l’élimination du plutonium
plutonium sous forme de MOX, argumentant que
soient conçues pour répondre à une norme de "com-
c’était "l’ alternative la plus pratique et la plus écono-
bustible irradié". Son objectif était de s’assurer qu’il
mique qui avait été évaluée". Ils n’avaient toutefois pas
serait aussi difficile de récupérer ce plutonium et de
pris en considération la vitrification ou d’autres options
l’utiliser pour la fabrication d’armes que le plutonium
d’élimination, ce qui réduisait l’utilité de leurs proposi-
contenu dans les combustibles irradiés des réacteurs
tions, alors qu’un document du Congressional
nucléaires (en quantités bien plus importantes et tou-
Research Service réalisé pour les députés, "The
jours croissantes). Le gouvernement américain adopta
Nuclear Weapons Complex Alternatives", publié en
la proposition de norme de "combustible irradié" en
février 1992, arrivait à la conclusion que l’option
quelques mois. Le Comité inventa aussi le concept
consistant à mélanger du plutonium séparé d’origine
de "stored weapons standard" (norme pour les armes
militaire à des déchets de haute activité afin de le trai-
stockées), le MOX fabriqué à partir de plutonium mili-
ter comme un déchet était réalisable.
taire et le plutonium lui-même devant être stockés
selon le "stored weapons standard" tout au long du
Le 27 septembre 1993, lors d’une intervention à
processus.
l’Assemblée Générale des Nations Unies sur la nonprolifération, le président Clinton présentait la posi-
L’Académie des Sciences concluait par ailleurs
tion américaine sur le plutonium, position qui visait à
que "la vitrification présentait moins de risque au
interdire la poursuite de la production de plutonium
niveau de la sûreté que l’option MOX, parce que le
(et d’uranium hautement enrichi) et à décourager
procédé consistant à mélanger du plutonium à des
l’accumulation excessive de plutonium séparé.
déchets de haute activité serait plus facilement réali-
Jusqu’à une date récente, les États-Unis n’ont eu
sable en termes de garanties que la fabrication de
aucune action efficace pour mettre en pratique cette
MOX aux problèmes plus complexes".
politique, et le stock de plutonium séparé continue à
Selon le calcul de certains chercheurs, adopter la
augmenter. Toutefois, peu après cette intervention,
stratégie MOX ou l’option vitrification pour mettre du
le 7 décembre 1993, la secrétaire d’État à l’Énergie
plutonium à la norme combustible irradié coûterait
de l’époque, Hazel O’Leary, lançait "l’Openness
entre 1 et 5 milliards de dollars pour les 50 tonnes de
Initiative" (initiative de transparence) du DOE, qui
plutonium excédentaire que les accords de désarme-
prévoyait entre autres la publication de documents
ment devraient rendre disponibles aux États-Unis d’ici
jusqu’alors classifiés. C’est dans ce cadre que sera
2005. S’exprimant sur les implications du rapport, le
publié en février 1996, un rapport extrêmement com-
président de la Commission de l’Académie des
plet "Plutonium: the first 50 years – United States
Sciences sur le plutonium, Wolfgang Panafsky, a fait
Plutonium Production, Acquisition and Utilization,
cette déclaration mémorable: "Le monde est condam-
from 1944 to 1994" (Plutonium : les cinquante pre-
né à 'baby-sitter' cette matière pour au moins dix ans
mières années – La production, l’acquisition et l’utili-
de plus". (L’intégralité du rapport est disponible sur le
sation de plutonium aux États-Unis de 1944 à 1994).
site de l’Académie des Sciences : www.nas.edu.)
Enfin, en janvier 1994 était publié après dix-huit
L’Académie des Sciences a publié en juillet 1995
mois de recherche, ce qui devait devenir la trame de
une étude connexe sur les options de recyclage du
la mise en place de la politique de d’élimination,
MOX dans les réacteurs. Son rapport de 1994 avait
"Management and Disposition of Excess Weapons
mis en branle d’autres séries de rapports et d’initia-
Plutonium", un rapport de la prestigieuse Académie
tives sur la politique d’élimination et des consortium
des Sciences (National Academy of Sciences - NAS)
public/privé, comme celui constitué autour de
commandé par le Conseil National de Sécurité.
WPPSS (Système Public d’Approvisionnement
Le Comité sur la Sécurité Internationale et le
Électrique de Washington), développaient des pro-
Contrôle des Armements de l’Académie des
jets. Le "projet Isiah" de WPPSS – soutenu par des
Sciences (CISAC – Committee on International
centres de recherche comme Battelle Pacific
Security and Arms Control) indiquait clairement que
Northwest –, se concentrait sur un projet de char-
l’accumulation de plutonium représentait "un danger
gement expérimental de MOX dans des réacteurs
clair et présent". Dans son évaluation de l’option
inachevés ou faisant double emploi, sur le site de
technique du recyclage sous forme de MOX, il affir-
Hanford.
Investigation Plutonium
4
JANVIER-FÉVRIER 2000
inégalée ailleurs.
En novembre 1994, la commission du DOE
Position des ONG américaines
sur l’élimination du plutonium*
sur les questions de plutonium publiait un nouveau rapport, "Environmental Safety and Health
"On nous dit que le programme MOX est
une mesure de non-prolifération. Mais sous la
pression de l’establishment nucléaire dans les
deux pays (États-Unis et Russie), l’objectif de
stabilisation et d’immobilisation du plutonium a
été évincé par un programme qui menace de
pousser nos deux pays dans l’économie du
plutonium. Plus les investissements faits dans
des installations d’utilisation du plutonium sont
importants dans le cadre d’un programme
d’élimination, plus le risque est grand de voir
ces usines continuer à fonctionner à d’autres
fins une fois le programme d’élimination achevé.
De plus, il semble que des compagnies étrangères, COGEMA (France) et BNFL
(Royaume-Uni) cherchent à servir leurs
propres intérêts en poussant à l’option MOX."
Vulnerabilities Associated with the Department’s
Plutonium Storage", qui listait 37 options d’entreposage, de stockage direct, d’immobilisation et
de transmutation en réacteur pour l’élimination
du plutonium.
Le 1 er mars 1995, le président Clinton annonçait que 38,2 tonnes de plutonium de qualité militaire seraient déclarées en excédent des besoins
de défense, quantité bien inférieure aux cinquante tonnes mentionnées dans les précédentes
déclarations du gouvernement. Ce nouveau
chiffre provoqua donc un débat. (Voir encadré
page 11)
En février 1996, peu après la publication d’un
document époustouflant du DOE révélant un inventaire de plutonium de plus de 100 tonnes, le DOE
publiait la PEIS concernant son projet de stratégie de
gestion de son stock de plutonium (draft Stockpile
* Extrait de la déclaration d’une coalition formée de plus de 200 ONG, publiée le 15 juin
1999 lors de l’ouverture des auditions organisées par le DOE sur les ajouts à l’EIS sur l’élimination des excédents de plutonium.
Stewardship and Management strategy), qui portait
sur des demandes qui seraient faites ultérieurement
pour certains sites importants du DOE, dont Los
Alamos, Lawrence Livermore, Pantex, Savannah
River et l’usine Y-12 d’Oak Ridge.
Un projet de PEIS sur le "Stockage et l’élimination
de matières fissiles utilisables à des fins militaires",
Hazel O’Leary était moins optimiste. Ainsi
couvrant Hanford, Idaho National Engineering
était-elle citée par le Denver Post, le 29 mars
Laboratory, Oak Ridge, Pantex, Savannah River et
1994 : "Certains pensent que le plutonium est une
NTS, était publié en même temps. Dans le document
matière de valeur qui pourrait pénétrer le marché. Je
relatif au stockage et à l’élimination, les options d’éli-
pense que c’est de la foutaise". Peu après, un
mination du plutonium comprenaient l’immobilisation
consortium industriel mené par ABB-Combustion
dans des verres ou des céramiques, le stockage en
Engineering annonçait qu’il ajournait ses projets de
galeries profondes sous forme immobilisée ou l’intro-
financement, de construction et d’exploitation de
duction en réacteur sous forme de MOX.
deux réacteurs (à usage mixte) chargés en MOX à
À partir de ce moment, les laboratoires "militaires"
Savannah River en attendant que le DOE prenne une
et les sites de traitement, entrèrent dans une bataille
décision sur ses options d’élimination à long terme.
acharnée pour forcer une décision politique favorable
A l’été 1994, le processus formel de consultation
à leur rôle respectif dans la gestion future du pluto-
sur la stratégie d’élimination était en cours. Le 21 juin,
nium, les emplois étant le facteur clé. La PEIS estimait
le DOE publiait dans le Federal Register, sa "Notice
la situation de l’emploi à l’horizon 2005 sur les princi-
of Intent" (NOI) indiquant qu’il allait solliciter les com-
paux sites du DOE ainsi : Oak Ridge 18.000,
mentaires du public sur la portée d’une Programmatic
Savannah River 16.500, Hanford 14.000, Idaho 7.000,
Environmental Impact Assessment (PEIS – étude
NTS 3.800, Pantex 3.600.
En août 1996, le DOE publiait une nouvelle
d’impact environnementale programmatique) concernant le stockage et l’élimination de matières fissiles
étude,
utilisables à des fins militaires. Même le texte de
Weapons-Usable Plutonium Disposition" (Résumé
cette "notice of intent" était soumis au public, ce qui
technique pour l'élimination des surplus de pluto-
est caractéristique du système américain de consul-
nium utilisable à des fins militaires). Elle concluait
tation publique prolongée – et de publication des
qu’il faudrait entre 25 et 31 ans pour absorber les
JANVIER-FÉVRIER 2000
5
"A
Technical
Summary
for
Surplus
Investigation Plutonium
SPECIAL ETATS-UNIS
documents importants à une échelle probablement
SPECIAL ETATS-UNIS
NNSA – nouvelle agence fédérale – "S" comme "sécurité"
ou comme "secret" ?
A compter du 1er mars 2000, une nouvelle agence fédérale, la NNSA (National Nuclear
Security Administration - Administration Nationale de la Sécurité Nucléaire) sera responsable
de la direction des installations du DOE toujours directement engagées dans la R&D sur les
armes nucléaires. Cette agence a été créée suite aux accusations portées contre le DOE sur
des conditions de sécurité laxistes qui auraient permis la fuite de secrets nucléaires à Los
Alamos. Le Congrès a demandé au DOE, dans le cadre de la discussion du budget 2000 sur
la Défense Nationale, de créer une agence chargée de séparer la R&D sur les armes de ses
programmes de recherche ne portant pas sur la défense.
La nouvelle agence sera partiellement autonome, le secrétariat à l’Énergie en assurant tout
de même la tutelle. Selon les projets de mise en place du DOE, le nettoyage et la gestion environnementale sur les sites de stockage existants continueront à être assurés par son Office of
Management and Budget (OEM). Cependant, "la gestion des déchets nouvellement produits
dans les laboratoires et sur les sites de la NNSA est de la responsabilité de la NNSA, mais n’est
pas forcément une fonction de la NNSA". Le plan prévoit que la NNSA confie la gestion de ses
déchets à l’OEM, sans toutefois préciser les arrangements nécessaires.
En créant la NNSA, le Congrès a également créé le poste de sous-secrétaire chargé de la
tutelle des programmes du DOE sur l’énergie, la science et la gestion de l’environnement. Le
DOE indique que ce sous-secrétaire aura le pouvoir de faire fermer un site, si des problèmes
sanitaires ou de sûreté l’imposent.
La réorganisation du DOE soulève toutefois une critique importante. Les procureurs généraux (General Attorneys) de plus de quarante États sont signataires d’une lettre envoyée au
Congrès en octobre 1999 dénonçant le fait que l’agence pourrait se placer au-dessus du contrôle de l’État sur des problèmes d’environnement survenant dans les laboratoires. Des organisations craignent de perdre leurs sources d’informations relatives aux activités des laboratoires.
À un autre niveau, le programme civil du DOE risque de ne plus pouvoir bénéficier des
recherches des programmes militaires.
En février 2000, le sous-secrétaire à la sécurité nationale qui dirigera la nouvelle agence,
n’était pas encore nommé. Bill Richardson, secrétaire à l’Énergie assure l’intérim, et c’est David
Michaels, secrétaire adjoint du DOE qui occupera le poste de sous-secrétaire aux programmes
énergie, science et gestion de l’environnement.
surplus de plutonium provenant des stocks militaires
Scientists, critiquèrent l’évaluation économique de
sous forme de MOX dans les réacteurs existants,
l’option MOX qu’elle jugeait sous-évaluée.
pour un coût compris entre 1,78 et 2,09 milliards de
Le 1er octobre 1996, était publiée une version pré-
dollars, alors que la vitrification dans les installations
liminaire de "Nonproliferation and Arms Control
existantes prendrait 9 à 18 ans et coûterait 1,81 mil-
Assessment of Weapons-Usable Fissile Material
liards de dollars, et les estimations concernant l’im-
Storage and Disposition Alternatives" (Évaluation du
mobilisation sous forme de céramique étaient de 1,8
point de vue de la non-prolifération et du contrôle des
milliards de dollars, sur une période allant de 9 à 21
armements des alternatives de stockage et d’élimi-
ans. D’autres options se révélaient plus onéreuses,
nation des matières fissiles utilisables à des fins mili-
par exemple la transmutation électro-métallurgique,
taires) préparée conjointement par les bureaux du
dont le coût était évalué à 3,43 milliards de dollars
DOE sur le contrôle des armements et la non-prolifé-
sur 13 à 22 ans, si elle était réalisable. Une puissan-
ration (Office of Arms Control and Nonproliferation) et
te coalition d’organisations non-gouvernementales,
la gestion des matières fissiles (Office of Fissile
parmi lesquelles le Nuclear Control Institute,
Material Disposition). Elle admettait que l’option MOX
Greenpeace-International et l’Union of Concerned
"pouvait être perçue comme un changement de la
Investigation Plutonium
6
JANVIER-FÉVRIER 2000
à eau légère partiellement achevés et remis en état,
tible consistant à ne pas encourager la séparation et
dans des réacteurs à eau légère "evolutionnary design"
le recyclage du plutonium" et pourrait stimuler de
ou dans des réacteurs CANDU au Canada, et rejette
nouvelles utilisations. Elle précisait que "l’utilisation
douze autres possibilités d’utilisation dans des réac-
de MOX par les États-Unis pourrait dans certains cas
teurs, pour des raisons techniques ou liées à la non-
fournir un modeste alibi à des États proliférateurs
prolifération.
potentiels, pour poursuivre et justifier leurs capacités
■
de production de plutonium".
Immobilisation des radionucléides : elle retient
L’étude du DOE s’attachait bien à minimiser les risques
comme possibilités trois options principales : vitrifica-
de prolifération, sans toutefois parvenir à convaincre John
tion en verre borosilicate, chaque matrice de verre
Holum, alors directeur de l’ Arms Control and Disarmament
contenant environ 84 kg de plutonium ; immobilisa-
Agency (ACDA). Dans un mémorandum cinglant, daté
tion dans des disques de céramiques, chacun conte-
du 1er novembre 1996, il indiquait que si les États-Unis
nant 4 kg de plutonium ; traitement électro-métallur-
adoptaient l’option MOX, "nous n’entendrons qu’une
gique. Trois autres options sont rejetées, dont deux
chose au cours des 20 prochaines années : l’utilisation
pour des raisons techniques. L’explosion souterraine
du plutonium pour la production d’électricité reçoit désor-
de charges au plutonium est rejetée, n’étant pas sus-
mais la bénédiction des États-Unis (…). Notre message
ceptible d’être autorisée.
principal serait que l’utilisation civile du plutonium est
acceptable". Il "recommandait fermement" au secrétaire
■ Stockage direct. Deux options sont jugées raison-
d'État à l’Énergie de rejeter la double option ("dual-track")
nables : immobilisation ou enfouissement direct dans
et d’opter pour l’immobilisation.
des puits profonds. Onze autres options sont rejetées
pour différentes raisons d’ordre technique ou de
Les deux organismes gouvernementaux lissèrent
risque pour l’environnement.
leurs différences sur les risques de prolifération, ce
qui permit au DOE de retenir comme option favorite
dans la PEIS finale sur le stockage et l’élimination
■ L’autre option est l’absence d’actions visant à l’éli-
cette double option prévoyant à la fois le MOX et l’im-
mination du plutonium, et le maintien des stocks.
mobilisation comme alternative.
Au moment de la publication de son rapport, en
Pour être conforme à la politique générale améri-
décembre 1997, le DOE jugea tout de même nécessaire
caine qui décourage l’utilisation civile du plutonium,
d’ajouter en commentaire : "Bien qu’il soit possible de fabri-
l’usine de MOX devrait répondre aux conditions sui-
quer une arme nucléaire à partir de combustible irradié
vantes : l’usine serait la propriété du gouvernement, sa
dans un réacteur commercial, ceci ne peut être fait qu’avec
construction devrait se faire sur un site sûr (secured)
des difficultés extrêmes, par des personnes ayant une
du DOE, elle ne servirait qu’à l’absorption des excé-
grande expérience dans la manipulation et le traitement
dents de plutonium militaire et serait fermée à l’issue
des matières nucléaires. Le DOE croit que l’élimination du
de sa mission d’élimination.
plutonium provenant des armes en l’utilisant sous forme de
Une coalition composée de quatorze associations
MOX dans les réacteurs répond à la norme "combustible
a fermement condamné le DOE pour avoir opté pour
irradié" en créant une barrière radiologique, rendant le plu-
le MOX. Le DOE défend sa position en indiquant que
tonium aussi difficile à récupérer et à réutiliser dans des
le fait d’utiliser du plutonium d’origine militaire pour la
armes que dans les combustibles irradiés commerciaux."
fabrication de MOX encouragera les Russes à faire
Le DOE annonçait son Record of Decision (ROD) dans la
de même. Selon le secrétariat d’État à l’Énergie, sur
PEIS finale en janvier 1997. Comme on pouvait s’y
une centaine de commentaires sur le "dual track",
attendre, le ROD confirmait l’option "dual track".
environ la moitié était opposée au MOX et l’autre
moitié opposée à l’immobilisation par la vitrification.
Un opposant à la FPEIS exprimait ainsi sa frus-
La PEIS sur le stockage et l’élimination du
tration : "Au delà du constat habituel sur les redon-
plutonium est un document très détaillé. Elle pré-
dances flagrantes, il s’agit d’un dédale incompréhen-
sente plusieurs options de gestion des surplus
sible de tableaux sans signification, si contradictoire
de plutonium :
avec d’autres documents qu’on peut le qualifier d’univers parallèle d’informations, faisant l’impasse sur les
■ MOX : elle envisage quatre moyens principaux de
informations importantes que de nombreux groupes
consommation du plutonium : utilisation dans les
et personnes ont demandées l’année dernière. La
réacteurs à eau légère existants, dans les réacteurs
logique y est si tortueuse qu’on peut croire les
JANVIER-FÉVRIER 2000
7
Investigation Plutonium
SPECIAL ETATS-UNIS
politique américaine concernant le cycle du combus-
SPECIAL ETATS-UNIS
auteurs (et peut-être les activistes payés) atteints
d’incapacité mentale."
Un réseau national s’est formé, regroupant plus de
Confusion sur ARIES
200 groupes, sous la bannière "NIX MOX" ("nix" signifiant "rien" en allemand), avec des liens avec les
opposants en Europe et en Russie. Cette coalition a
"Selon un document du LANL, jusqu’à
organisé des rassemblements locaux et des journées
80 % des charges n’auront pas besoin de
nationales de protestation pour attirer l’attention du
nouvelles technologies. Le procédé
public et des médias sur les implications de l’utilisa-
ARIES (Advanced Recovery & Integrated
tion du MOX. La critique principale des opposants est
Extraction System) ne semble nécessaire
bien résumée dans la position du SECC (Safe
Energy Communication Council), une coalition
que pour les "charges nucléaires liées"
regroupant des associations de consommateurs, des
pour lesquelles le plutonium doit être
associations écologistes ou d’intérêt public, basée à
séparé chimiquement des autres compo-
Washington et dont les membres continuent d’être
santes de la tête nucléaire. Pour ce cas
opposés à la conversion du plutonium d’origine mili-
de figure, les laboratoires testent une
taire en combustible utilisé à des fins commerciales
technologie de traitement par la chaleur,
pour la production d’électricité. "Convertir du pluto-
au lieu de recourir à la séparation chi-
nium provenant d’armes en combustible représente-
mique dans l’acide. L’industrie du MOX
rait une menace inacceptable au niveau de la sûreté
sur les sites où cela serait fait. Ces sites devien-
n’apprécie pas ce procédé de traitement
draient immédiatement des cibles pour des terro-
sec. Si l’on fait du MOX, le procédé
ristes cherchant à se procurer du plutonium. L’idée
ARIES s’avère totalement incapable de
de base est fausse, car elle présente le plutonium
produire des combustibles moxables. On
comme une matière première, et non comme un
choisira le traitement chimique dans l’aci-
composant d’arme", indique le SECC.
de. On ne sait pas encore comment cela
Le DOE a poursuivi la consultation du public sur
s’appliquera à l’option céramique qui
l’impact environnemental et les impacts stratégiques
n’est en fait qu’une adaptation de la tech-
et industriels de l’option "dual track" et a publié une
série de documents disponible sur le site de l’Office
nologie MOX où l’on remplace par des
of Fissile Materials Disposition (www.doe-md.com ou
céramiques au titanate la plupart de
www.twilight.saic.com/md/) .
l’oxyde d’uranium qui, dans le cas du
2
Laura Holgate, ancienne représentante du
MOX, est mélangé au plutonium."
Ministère de la Défense, experte dans le domaine de
Don Moniak, Serious Texans Against
la prolifération, a été nommée Directrice de l’Office of
Nuclear Dumping (STAND).
Fissile Materials Disposition par l’ancien secrétaire
"Un des défis techniques que doit
d’État à l’Énergie, Federico Peña, en juin 1998. Elle
relever le procédé ARIES est la réduction
a pris ses fonctions en août 1998.
Le DOE a également publié une série de commu-
du gallium dans l’oxyde de plutonium pro-
niqués de presse détaillés sur le déroulement du pro-
duit à partir de certaines charges. Au cas
gramme d’élimination. Ils traitent des développements
où le développement d’ARIES rencontre-
techniques de la gestion du plutonium dans différents
rait des difficultés concernant la réduction
laboratoires et des développements au niveau poli-
du gallium à des niveaux acceptables, un
tique et légal comme l’évaluation environnementale
procédé de remplacement consisterait à
de la fabrication et du transport de MOX dans le cadre
dissoudre et purifier l’oxyde de plutonium
par un processus aqueux à l’échelle de la
À voir en particulier :
■ Remarques de Laura Holgate, Directrice de l’Office of
Fissile Materials à l’Institute of Nuclear Materials
Mangagement Disposition du DOE (juillet 1999)
■ Supplement to the Surplus Plutonium Disposition Draft
Environmental Impact Statement Briefing (juillet 1999)
■ Discours de Laura Holgate au "Sixth Annual International
Policy Forum on Management and Disposition of Nuclear
Weapons material" (juin 1999).
2
Investigation Plutonium
boîte à gants. Ce procédé a été utilisé
avec succès par le passé, mais il produirait des quantités de déchets liquides
plus importantes."
8
JANVIER-FÉVRIER 2000
à Duke Power, et North Anna 1 et 2 (près de
projet Parallex, qui prévoit l’utilisation expérimentale
Mineral, en Virginie), appartenant à Virginia Power.
de MOX d’origine américaine dans les réacteurs
Les commentaires du vice-président de Duke indi-
canadiens de Chalk River, s’est retrouvé très contro-
quent clairement les répercussions de l’utilisation du MOX
versé – en particulier par des communes situées au
escomptées par la compagnie. Ainsi M. Tuckerman décla-
nord, sur le trajet reliant Los Alamos, où sera fabriqué
rait-il en octobre 1998 au journal " The Tennessean" : "Si le
le MOX, aux réacteurs canadiens (IP reviendra dans
MOX marche aux États-Unis, cela pourrait finir par condui-
un prochain numéro sur ces aspects).
re au retraitement total des combustibles irradiés…".
Commonwealth Edison s’est retiré en septembre
1998 d’un consortium concurrent conduit par BNFL,
Développements récents dans le domaine
du MOX
ses actionnaires s’opposant aux perspectives d’engagement de la compagnie dans le programme MOX.
Une fois l’option "dual track" confirmée, le DOE a
Ce consortium était composé de Bechtel, Babcock
essentiellement mis l’accent sur le MOX. En juin
and Wilcox et Westinghouse. Un troisième consor-
1998, le secrétaire d'État à l’Énergie, Federico Peña
tium, conduit par Siemens, et comprenant Raytheon
annonçait que le choix s’était porté sur Savannah
et Battelle, a également rendu un projet dans les
River (SRS) pour accueillir une usine de fabrication
délais (septembre 1998), mais il a été refusé par le
de MOX, projet dont le coût serait de 500 millions de
DOE en raison d’irrégularités que laissait paraître sa
dollars et qui permettrait la création de 500 emplois.
composition.
En décembre 1998, le nouveau secrétaire d'État à
L’annonce du programme d’utilisation du MOX
l’Énergie, Bill Richardson, faisait savoir que le SRS
est intervenue après la publication d’une étude du
était également choisi pour l’implantation d’une ins-
Nuclear Control Institute, en janvier 1999, dont les
tallation de désassemblage et de conversion des
conclusions indiquaient entre autres qu’un accident
charges (PDCP – Pit Dismantling and Conversion
grave survenant dans un réacteur chargé à 100 % en
Plant), projet pour lequel le SRS et le site de Pantex,
MOX pourrait provoquer deux fois plus de morts par
situé à Amarillo (Texas) s’étaient livré une concur-
cancer qu’un accident similaire survenant dans un
rence acharnée. A l’issue d’une période de construc-
réacteur chargé à l‘uranium. Dans le cas de réac-
tion de quatre à six ans, cette installation devrait per-
teurs chargés en MOX par tiers de cœurs, comme
mettre la création de 400 emplois permanents.
cela doit se faire au début du programme, l’augmen-
Le 23 mars 1999, le DOE annonçait un contrat de
tation du nombre de cancers serait de 37 %. Ceci
130 millions de dollars pour la première phase de
serait dû à la présence accrue d’actinides dans les
l’utilisation de MOX dans les réacteurs commerciaux
combustibles MOX, dont du plutonium, de l’américium
américains. Ce contrat faisait suite à une large pro-
et du curium.
cédure de consultation et d’étude lancée au prin-
Peu après avoir annoncé ce contrat, le DOE
temps 1997 avec la publication de la "Procurement
publiait son projet d’EIS concernant la gestion du
Acquisition Strategy" qui sollicitait les fabricants de
combustible irradié à Savannah River. Il s’agit d’un
MOX et les compagnies intéressées par l’option
document important sur l’avenir du retraitement qui
MOX. Le contrat a été confié par le DOE à un consor-
doit aider le DOE, propriétaire du SRS, à prendre une
tium composé de Duke Engineering & Services,
décision sur le mode de gestion de 68 tonnes de plu-
Stone & Webster et COGEMA Inc, filiale américaine
tonium. La plus grande partie de ce stock se trouve
de la compagnie publique française COGEMA. Ses
déjà à Savannah River, et le reste doit y être ache-
sous-traitants sont Belgonucléaire, Framatome, et
miné dans les 35 ans à venir. Les deux usines de
Nuclear Fuel services. De leur côté, les opposants
retraitement du site, F- et H-Canyons, sont, depuis la
reprochaient au DOE d’avoir pris des décisions
fermeture des usines de Hanford et de l’Idaho, les der-
concernant ce contrat avant même d’avoir publié son
nières usines de retraitement en service dans le pays3.
"Record of Decision" dans le cadre de l’EIS sur l’éli-
En août 1999, le DOE concluait avec Raytheon un
mination des excédents de plutonium.
accord portant sur un contrat d’un montant de 40 millions
Le DOE a également choisi les six réacteurs
de dollars sur 2 ans et demi pour la conception de l’usi-
devant être chargés en MOX. Il s’agit des réacteurs
ne de démantèlement (PDCP). Une étude du DOE
de Catawba 1 et 2 (près de York, en Caroline du
publiée en juillet 1998 estimait que le coût de cette
Sud), appartenant à plusieurs compagnies municipales d’électricité et Duke Power, Mc Guirre 1 et 2
L’EIS préliminaire est disponible sur le Web à l’adresse :
http://www.eh.doe.gov/nepa/docs/docs.htm
3
(près d’Huntsville en Caroline du Nord), appartenant
JANVIER-FÉVRIER 2000
9
Investigation Plutonium
SPECIAL ETATS-UNIS
du "projet Parallex", datée de septembre 1999. Le
SPECIAL ETATS-UNIS
COGEMA, et Stone et Webster, qui ne pouvait pas
prendre effet tant que le processus du National
Inventaires de plutonium
par usine de traitement
Environmental Protection Act n’était pas achevé. Le
contrat porte sur la construction, l’exploitation et
même la désactivation de l’usine de MOX et l’inciné-
Rocky Flats
12,9 tonnes
ration des combustibles MOX dans les réacteurs
Hanford
11,0 tonnes
sélectionnés.
Dans une évaluation de l’EIS du projet, le Nuclear
INEEL Idaho
4,5 tonnes
Control Institute indique que la conception de l’usine
Los Alamos
2,6 tonnes
de MOX sera basée sur l’usine Melox de Marcoule,
Savannah River
2,1 tonnes
en France, mais modifiée pour répondre aux normes
Pantex
américaines. Selon les projets, le PuO2 arriverait de
21,3 tonnes
l’installation de désassemblage et de conversion des
charges sous forme de poudre, et serait traité par un
Ces chiffres sont sujets à caution, car
différentes sources du DOE indiquent
différentes quantités.
procédé aqueux, dans l’acide (procédé dit de "polishing") pour s’assurer qu’il répond aux spécifications
requises pour le combustible MOX. A l’issue de cette
phase, le plutonium contenu dans la solution serait
installation serait de 920 millions de dollars si elle
de nouveau transformé en PuO2 avant d’être mélangé
était implantée à SRS, contre 980 millions à Pantex.
à de l’UO2 puis transformé en pastilles de MOX.
Le DOE présentera au Congrès en 2000 le bud-
Le PDCP aurait une capacité de 3,5 tonnes de pluto-
get concernant son programme MOX pour 2001. Si le
nium par an.
Congrès adopte ce budget estimé à 1 milliard de dol-
Selon le DOE, il sera basé sur le système ARIES
Extraction
lars, la construction devrait commencer en 2001 et
System), développé conjointement par les labora-
s’achever en 2004. L’extraction du plutonium et la
toires de Los Alamos (LANL) et de Lawrence
production de MOX devraient commencer en 2005.
Livermore (LLNL). ARIES fait appel à l’hydrogène
Les projets d’immobilisation progressent plus lente-
et/ou à l’oxygène pour récupérer le plutonium des
ment.
charges. Les charges sont réduites en copeaux qui
Processing Facility - usine de traitement des déchets
sont récupérés puis transformés en oxyde de pluto-
de la défense), installation qui doit vitrifier les déchets
nium. Un prototype de démonstration capable de trai-
de haute activité dans lesquels seront placés les
ter 40 types différents de charges a été mis en servi-
palets de plutonium, a rencontré des difficultés tech-
ce au LANL en septembre 1998. Le LANL encourage
niques. Suite à ces problèmes, le DOE ne peut vitri-
les Russes à adopter cette technologie.
fier que les boues présentes au fond des cuves de
(Advanced
Recovery
&
Integrated
L’installation
DWPF
(Defense
Waste
Un des personnages clé de la coopération États-
stockage de SRS mais ne peut pas traiter les liquides
Unis-Russie dans le domaine de l’élimination du plu-
contenus dans les cuves. En janvier 1998, après
tonium est le sénateur Pete Domenici, sénateur républi-
avoir dépensé 450 millions de dollars, le DOE a
cain influent du Nouveau-Mexique et président du Groupe
fermé l’installation de traitement des liquides (In-Tank
de Travail du Sénat sur l’élimination du plutonium.
Precipitation Facility) en raison d’une concentration
Le "Record of Decision" sur l’élimination des sur-
de benzène, inflammable, qui se formait à l’intérieur
plus de plutonium a été publié le 4 janvier 2000.
des cuves. Le DOE n’a toujours pas mis au point de
Cette décision prépare le terrain pour l’immobilisation
nouveau procédé de solidification des liquides consti-
d’environ 17 tonnes de plutonium et la fabrication
tués de sel et de matières radioactives, en particulier
d’une quantité de MOX pouvant atteindre 33 tonnes.
du césium-137.
Elle officialise le projet du DOE de construction de
La construction et l’exploitation de l’installation d’im-
trois installations à Savannah River, une installation
mobilisation du plutonium en projet coûterait entre
pour le désassemblage et la conversion des charges,
478 et 484 millions de dollars et emploierait environ
une installation de fabrication de MOX et une instal-
250 personnes, selon les estimations du DOE. Cette
lation pour l’immobilisation du plutonium dans des
installation devait recevoir 21 millions de dollars pour
palets de céramique, qui devront eux-mêmes être
l’année fiscale 2000 (qui débute en octobre 1999).
emprisonnés dans des déchets de haute activité vitri-
Mais le temps que le président Clinton signe la loi de
fiés. Elle ouvre aussi la voie à la réalisation du contrat
finances, le financement a été retiré, au grand regret
entre le DOE et le consortium composé de Duke,
des partisans de l’immobilisation. Le DOE utilise
Investigation Plutonium
10
JANVIER-FÉVRIER 2000
nus à un accord sur l’élimination du plutonium avec la
traîner des pieds sur l’installation d’immobilisation.
Russie, et avant que celle-ci soit prête à lancer son
Mais certains pensent que la véritable raison est le
propre programme d’élimination. La Russie et les
désintérêt du DOE pour cette option. Un rapport préli-
États-Unis ont fait un pas en avant en février 2000,
minaire du National Research Council sur la DWPF
avec un accord global d’aide et de recherche com-
met en cause le DOE pour ne pas avoir trouvé de solu-
munes. Dans le cadre de cet accord, la Russie aurait
tion pour réparer l’installation de précipitation.
accepté d’arrêter le retraitement des combustibles provenant de ses réacteurs commerciaux (voir encadré
Les États-Unis ne fabriqueront pas de MOX et
page 3).
n’immobiliseront pas de plutonium avant d’être parve-
Répartition du plutonium dans le programme d’élimination
Ed Lyman, directeur scientifique du Nuclear Control Institute a tenté d’expliquer la répartition du
plutonium militaire "excédentaire" figurant dans le tableau publié par le DOE en juillet 1999.
Selon lui, la quantité de 33 tonnes de plutonium de qualité militaire "excédentaire" utilisable pour la
fabrication de MOX annoncée par le DOE est une donnée "nominale" et prend en compte des matières
qui pourront être ultérieurement déclarées comme excédentaires, mais ne correspond pas au stock
actuel. De plus, on trouve depuis le début de la publication de la liste relative aux surplus de plutonium,
7,5 tonnes de plutonium contenu dans les combustibles irradiés, qui ne sont pas ici réellement à leur
place. Mais elles ne font pas partie des 17 tonnes destinées à l’immobilisation.
Le mélange et le transport vers le WIPP des 3,1 Mt de sels pyro-chimiques depuis le Rocky Flats
Environmental Technology Site ont été évalués dans la "Rocky Flats Management of Plutonium
Residues and Scrub Alloy EIS", et finalisés dans le Second Record of Decision du 11 février 1999.
Lyman met en évidence que l'enfouissement des sels nécessite une limite d’exemption des garanties
("safeguards termination limit variance") pour permettre le stockage direct de résidus avec une
concentration allant jusqu'à 10 % de plutonium au WIPP, installation qui n'est pas de haute sécurité.
Arjun Makhijani, directeur de l’Institute for Energy and Environment Research (IEER) à Washington,
donne quant à lui une autre interprétation de la répartition des surplus :
Métal propre en MOX : 25 tonnes
Métal impure, oxyde, combustible frais, etc. : 9,5 tonnes pour l’immobilisation
La totalité de ces matières (34,5 tonnes) sont couvertes par l’accord américano-russe.
Autres surplus de plutonium non-couverts par l’accord :
Métal impur, oxyde, combustible frais, etc. : 7,4 tonnes pour l’immobilisation
Plutonium dans les combustibles irradiés : 6,9 tonnes (pour le stockage comme déchets de haute activité, pas d’immobilisation, conditionnement uniquement)
Rebuts et résidus : 0,6 tonnes pour le stockage comme déchets de haute activité
Rebuts et résidus : 3,1 tonnes à diluer et à envoyer au WIPP.
Le total des excédents est établi à 52,5 tonnes. Ces 52,5 tonnes sont composées de 38,2 tonnes de plutonium de qualité militaire et 14,3 tonnes de plutonium de qualité réacteur. Un document du DOE daté
du 21 mars 2000 explique que "le programme d’élimination comprend de l’oxyde de plutonium, mais ne
comprend pas les combustibles irradiés et les déchets (rebuts et résidus)". Cependant, le graphique
d’août 1999 n’intègre pas l’oxyde de plutonium et intègre les combustibles irradiés. Dans cette lettre, le
DOE se borne à confirmer qu’il y a une différence dans ces tableaux, sans en expliquer l’origine.
CONTINUER PAGE 14
JANVIER-FÉVRIER 2000
11
Investigation Plutonium
SPECIAL ETATS-UNIS
désormais les problèmes rencontrés à la DWPF pour
Plutonium
AUX ÉTATS-UNIS
Hanford
x
Idaho Falls (INEL)
West Valley
Lawrence
Livermore
: Réacteur à eau pressurisée (REP)
?
Yucca Mountain
: Réacteur à eau bouillante (REB)
Rocky Flats
North Anna
: REP prévus pour être moxés (2008?)
: Laboratoire de manipulation du plutonium
Oak Ridge
Los Alamos
x
Amarillo
(Pantex)
: Usine de retraitement fermée
Mc Guire
Catawba
Savannah River
: Installation de stockage intermédiaire du DOE
Barnwell
WIPP
: Stockage définitif
: Usine de fabrication de têtes nucléaires au plutonium
© WISE-Paris
104 RÉACTEURS NUCLÉAIRES EN OPÉRATION
- 69 Réacteurs à eau pressurisée (REP)
- 35 Réacteurs à eau bouillante (REB)
2 SITES DE STOCKAGE POUR LES DÉCHETS FAIBLEMENT ET MOYENNEMENT RADIOACTIFS
- WIPP: Waste Isolation Pilot Plant
- Barnwell (South Carolina)
PAS D'USINE DE RETRAITEMENT EN OPÉRATION
6 SITES DE STOCKAGE INTERMÉDIAIRE DU DOE POUR LES DÉCHETS FAIBLEMENT,
MOYENNEMENT ET HAUTEMENT RADIOACTIFS
- Pantex
- Savannah Rive
- Oak Ridge
- Los Alamos
- Idaho Falls
- Hanford
2 SITES DE MANIPULATION DU PLUTONIUM
- Lawrence Livermore Laboratory
- Rocky Flats
Investigation Plutonium
12
JANVIER - FÉVRIER 2000
JANVIER - FÉVRIER 2000
13
Investigation Plutonium
SPECIAL ETATS-UNIS
Le plutonium militaire non contenu dans des
charges serait stocké dans la future "Actinide
Packaging and Storage Facility", si elle voit le jour.
Sa construction a commencé en 1998, mais, invoquant des problèmes de coûts, le DOE a officieusement abandonné le projet en 1999.
Environ 22 tonnes de barres de combustible avec
un gainage en acier inoxydable et zirconium sont
entreposées au SRS. Ne pouvant être fondus, ces
combustibles seront envoyés sur le site de l’Idaho
pour y être entreposés à long terme, selon le DOE.
Le SRS pose d’énormes problèmes de décontamination, la contamination au tritium se révélant un problème de plus en plus important.
Lors d’un incident survenu le 1er septembre 1999,
sept employés de SRS ont été contaminés par du plutonium qui s’était déposé sur leurs vêtements et sur leur
peau. Quatre d’entre eux ont inhalé du plutonium alors
qu’ils procédaient au reconditionnement de plutonium
stocké dans un container au moment de l’incident.
Après une réunion régionale de groupes opposés
au projet du SRS, Bob Schaeffer, directeur de l’éducation publique de l'Alliance for Nuclear
Accountability commentait : "L’usine de fabrication de
MOX prévue au SRS est un peu plus qu'une chaîne
pour la viande de porc".
SRS est exploité par différentes sociétés sous la
direction de Westinghouse Savannah River
Company. On retrouve à ses côtés Bechtel Savannah
River Inc, Babcock and Wilcox Savannah River
Company, et British Nuclear Fuels Limited, Savannah
River Corporation, cette dernière étant responsable
du programme de gestion des déchets solides.
Les sites
Des rapports hebdomadaires sur les laboratoires
disponibles à : http://www.dnfsb.gov/weekly.html
Savannah River Site (SRS) – Programme de
traitement du plutonium
Selon l’étude d’impact préliminaire (draft EIS) du
site de Savannah River (SRS), le DOE entend retraiter un peu plus de 19 tonnes de combustibles irradiés
et moins d’une tonne d’autres matières, dont 16 faisceaux de cibles qui, à l’origine, devaient servir à produire du plutonium-242 utilisé dans le cadre du développement et de l’expérimentation des armes
nucléaires. Ceci représente environ 28 % de la masse
totale des matières dont il est question dans le document. La quasi totalité de ces matières se trouve déjà
sur le site de Savannah River. Selon l’échéancier, le
retraitement devrait être terminé fin 2001.
Le DOE propose également une seconde technique, connue sous le nom de "m&d" (melt and dilute
– fondre et diluer) qui consiste à chauffer les combustibles irradiés ou d’autres types de matières
nucléaires, à les mélanger à de l’uranium appauvri
(s’ils contiennent de l’uranium hautement enrichi)
puis à les placer dans des containers en acier inoxydable scellés. Le DOE entend avec ce procédé produire des déchets sous forme stable.
La solution "melt and dilute" est la solution privilégiée par le DOE pour environ 28 tonnes de combustible irradié (environ 41 % de la masse totale). Seule
une très petite quantité de ces combustibles se trouve
déjà au SRS, la plupart étant toujours sur le site des
réacteurs de recherche ou des réacteurs pilote, où
une partie de ces combustibles est encore utilisée.
On ne sait pas encore quand, ni même s’ils arriveront
vraiment sur le site.
Les opérations de transfert de combustible irradié
américain devraient se poursuivre jusqu’en 2035, alors
que les transports de combustible irradié d’origine
américaine depuis l’étranger devraient être achevés
en 2010. Le programme "melt and dilute" a été discrètement suspendu en juin 1999 pour des raisons budgétaires, puis relancé peu après. Les coûts de
construction et d’exploitation pendant 30 ans de l’installation devraient s’élever à 1,9 milliard de dollars.
L’immobilisation du plutonium à Savannah River est
également prévue. Le plutonium qui doit être éliminé
doit être coulé dans des palets de céramique dans une
installation qui n’existe pas encore. Les palets seront
alors mis dans des cages en métal, à leur tour placées
dans des containers de déchets de haute activité vitrifiés. La vitrification des déchets se fera dans l’installation DWPF qui assure la vitrification des déchets du
SRS depuis 1996, une opération importante puisque
le SRS stocke environ 120 millions de litres (34 millions de gallons) de ces déchets dans 49 cuves en
acier au carbone.Avant d’être retraité, le plutonium
serait entreposé dans plusieurs installations du site, en
majeure partie dans un des cinq réacteurs arrêtés,
avec une préférence pour le réacteur "K".
Investigation Plutonium
Pantex et charges nucléaires
Pantex, près d’Amarillo dans l’État du Texas, est le
site de stockage intermédiaire des cœurs au plutonium
provenant du démantèlement des armes nucléaires. À
l’heure actuelle, il renferme environ 12.000 charges
nucléaires dans de vieux containers non scellés (une
par container), dans des bunkers en surface datant des
années soixante. Le "Record of Decision" concernant
l’étude d’impact finale (finale EIS) du site permettait le
stockage d’un maximum de 20.000 charges de façon
temporaire, alors que la PEIS finale désigne Pantex
comme un site d’entreposage à long terme.
Les conditions de stockage sur le site sont, quoi
qu’il en soit, loin d’être satisfaisantes. La commission
de sûreté des installations militaires (Defense Nuclear
Facilities Safety Board - DNFSB) indiquait ainsi dans
un rapport sur les conditions de sécurité à Pantex
(Technical Report # 18 : The Safety of Storing Pits at
Pantex) : "Pour la plupart des charges nucléaires
actuellement stockées à Pantex, le gainage extérieur
en métal est le seul confinement sur lequel on peut
compter". Au cours de l’été 1998, année qui a connu
une vague de chaleur record, on a été obligé de transporter vers un autre bunker 30 charges, par crainte de
l’effet provoqué par des températures élevées.
14
JANVIER-FÉVRIER 2000
JANVIER-FÉVRIER 2000
En mai 1999, Don Moniak, de l’organisation
STAND (Serious Texans Against Nuclear Dumping),
accusait la direction de Pantex de mauvaise foi.
STAND transmettait alors à la presse des documents
internes de Pantex qui montraient que pendant que
Pantex présentait publiquement les avantages en
termes de non-prolifération du traitement du plutonium en vue de son élimination, ses responsables
poursuivaient secrètement des activités de production importante de charges nucléaires au plutonium.
"L’usine de démantèlement et de conversion des
charges est le premier pas vers l’élimination des
armes nucléaires, mais aussi le premier pas vers leur
production", déclarait Don Moniak. Les charges
nucléaires ont essentiellement été produites à Rocky
Flats, qui a arrêté la production en 1989.
En avril 1999, Day & Zimmerman, Inc., une compagnie de Philadelphie, annonçait un accord de
fusion avec Mason & Hanger Corporation, celle-ci
étant le contractant principal de Pantex depuis 1956,
responsable de l’assemblage, du désassemblage et
du stockage des composants d’armes nucléaires.
(Voir également www.pantex.com:90/topicpdf/docs
et www.ch.doe.gov/business/pit/pit.htm)
Hanford
La "Hanford Nuclear Reservation" (Etat de
Washington), qui s’étend sur près de 1.500 km2, a été
un centre de production de plutonium capital depuis
son ouverture en 1943. La plupart de ses installations
– y compris neuf réacteurs plutonigènes – sont désormais fermées, et les opérations de décontamination de
plus de cinquante ans de production et de traitement du
plutonium constituent la tâche principale des quelques
10.000 employés travaillant sur ce site considéré
comme l’un des plus contaminés des États-Unis. On
envisage d’y réaliser la vitrification de 54 millions de
gallons (plus de 200 millions de litres) de déchets radioactifs enfouis dans 177 cuves souterraines, une aventure qui pourrait durer 30 ans et coûter entre 40 et 50
milliards de dollars. En juillet 1998, un consortium
conduit par BNFL a remporté un contrat de 6,9 milliards
de dollars avec le DOE, portant sur le traitement et l’immobilisation de 20 à 25 % des déchets en 20 ans.
Dans le cadre d’un accord tripartite antérieur
conclu entre l’EPA, le DOE et l’État de Washington, le
DOE s’engageait, comme mesure de "stabilisation
intermédiaire", à transférer les déchets liquides contenus dans 149 cuves anciennes et ne disposant pas de
double paroi, dans de nouvelles cuves. Ce projet a été
modifié à maintes reprises et a connu des retards
répétés. Mais les partenaires de Hanford ont défendu
de nouveaux projets de production et de traitement de
plutonium, en particulier au cours de la dernière
année. Un de ces projets est la réouverture du FFTF
(Fast Flux Test Reactor), qui a fonctionné pendant dix
ans, jusqu’en 1992. Depuis, le FFTF est en "stand-by",
ce qui représente des centaines de millions de dollars.
Pour l’année fiscale 2000, son coût sera de 28 millions
15
Investigation Plutonium
SPECIAL ETATS-UNIS
La recommandation 99-1 du DNFSB, publiée en
août 1999, recommande quatre étapes pour l’amélioration de la sécurité à court terme des charges
entreposées à Pantex. (Voir pour les recommandations http://dr.tis.doe.gov/archive)
La réponse du secrétaire d’État à l’Énergie, Bill
Richardson, publiée dans le Federal Register du 29
octobre 1999, indiquait : "Les mesures comprennent
une étude d’analyse des systèmes qui doit permettre
de fixer les exigences programmatiques pour un
container de transport des charges, un examen des
données concernant la surveillance des charges pour
leur caractérisation dans l’environnement actuel, et
l’augmentation du taux de reconditionnement des
charges permettant d’atteindre 200 charges par mois".
Jusqu’à 4.000 charges nucléaires du "patrimoine
national" devront rester indéfiniment à Pantex et il est
prévu de les stocker dans une seule installation, après
modernisation, le bâtiment 12-116. Le reste devrait, si
c’est possible, être transporté vers Savannah River.
Dix ans de développement et 50 millions de dollars
d’investissement plus tard, moins de 50 des 10.000
charges de Pantex ont été placées dans des containers AT-400A, containers présentés à l’origine
comme la solution aux problèmes de sûreté posés par
la corrosion et adaptés à la fois au stockage et au
transport. La lenteur de ce projet a poussé le DOE à
l’abandonner au profit d’un container moins onéreux,
mais qui ne convient pas au transport. Le DOE a ainsi
créé un goulot d’étranglement concernant le transport
des charges conditionnées en vue de leur désassemblage. "Le programme du DOE pour l’élimination des
matières est en danger en ce qui concerne le recyclage des surplus de charges en combustible MOX,
en l’absence de containers permettant leur acheminement entre Pantex et Savannah River, et de programme de développement d’un container de ce
type", indiquait le DNFSB en août 1999.
Les transports de plutonium sont un problème
important aux États-Unis. Au cours des deux dernières
années, environ 1.200 détonateurs d’armes nucléaires
ont été acheminés par camion vers Pantex, depuis
Rocky Flats, dans le Colorado, et une soixantaine
d’autres depuis Savannah River. En décembre 1998,
un rapport hebdomadaire du DNFSB indiquait qu’environ 18.500 containers renfermant du plutonium sous
des formes très diverses, seraient acheminés depuis
la Californie, l’Idaho, le Texas, le Nouveau-Mexique, le
Colorado et l’État de Washington vers Savannah River
au cours des dix à quinze ans à venir.
Selon le "Draft Integrated Pit Storage Program
Plan", les containers AT–400 devront être remplacés par des containers AL-R8 nécessitant des garnitures scellées, pour toutes les charges. Le DOE
prévoit le reconditionnement des charges sur une
période de cinq à six ans (comme ce qui avait été
annoncé par le DOE pour l’AT-400A) à une cadence de
200 par mois (sur deux lignes de production), pour
un coût de 7,9 millions de dollars. Toutefois, le DOE
n’a pas encore fait de propositions concernant le
sur-emballage que nécessite le container AL-R8.
SPECIAL ETATS-UNIS
mination dépendent du déplacement de grandes
quantités de plutonium présentes sur le site. Une décision prise par le DNFSB en août 1999, implique que
les déchets transuraniens (TRU) contaminés au plutonium que l’on prévoyait d’envoyer à Savannah River
seront finalement acheminés vers le WIPP. Selon
cette décision "on estime que quelques 30 % des
containers (contenant plus de 10 % de plutonium ou
plus de 200 grammes de plutonium, le plus souvent
sous forme de poudre d’oxyde de plutonium) devront
subir des opérations de reconditionnement dans des
boîtes à gants afin de repasser en dessous des limites
du WIPP avant de retourner dans le circuit. Kaiser-Hill
prépare un rapport justifiant la requalification de ces
matières à haut risque (à cause de la présence de plutonium pyrophorique et de métaux réactifs) en
matières à faible risque leur permettant d’être
envoyées au WIPP sans stabilisation supplémentaire".
A la mi-juin 1999, après plusieurs reports, un premier transport d’environ 2000 fûts de 50 gallons (près
de 200 litres) de déchets TRU est parti sous le regard
des protestataires.
Le transport de quelques 315 kg de résidus de
fluoride de plutonium (renfermant environ 140 kg de
plutonium) au départ de Rocky Flats est à l’ordre du
jour depuis de nombreuses années, et en particulier
depuis que les projets du DOE ont été publiés dans
le cadre des consultations en 1997. Les projets de
transports ont été annoncés en novembre 1998.
(http://www.em.doe.gov/pluteis)
Selon le DOE, pour "le plutonium sous forme d’oxyde ou métal qui proviendrait des techniques de traitement, dont la séparation du plutonium, l’élimination se
ferait par immobilisation sous forme de verre ou de
céramique à stocker dans un site de stockage surveillé,
conformément au Nuclear Waste Policy Act (et en
accord avec les décisions qui devront être prises dans
le cadre de l’EIS sur l’élimination des excédents de plutonium)". Le DOE prévoit l’enlèvement de la totalité des
surplus de plutonium de Rocky Flats d’ici 2003.
Si toutes les autorisations de transport sont accordées, le DOE prévoit d’achever la décontamination du site
d’ici 2006, comme cela est détaillé dans l’accord entre le
DOE, l’EPA et l’État du Colorado. (Voir aussi Rocky
Mountain Peace and Justice Center : www.rmpjc.org)
de dollars. Selon les estimations du DOE, son démantèlement reviendrait à 200 millions de dollars environ et
sa réouverture en 2004 à 230 millions.
Parmi les utilisations possibles du FFTF, on envisage la production de plutonium-238 pour les batteries
spatiales de la NASA, la transmutation des déchets, la
production de tritium et des expériences isotopiques sur
le tritium, etc. (voir www.ne.doe.gov). De son côté, le
groupe de pression GAP (Government Accountability
Project) dénonce le fait que les activités civiles qui sont
proposées servent en fait essentiellement à masquer
leur véritable raison d’être, qui, selon un mémorandum
interne récemment diffusé, serait la production "en
quantité significative d’isotopes spéciaux pour la sécurité nationale" (voir www.whistleblower.org/www/fftfeispr.htm). L’autre argument avancé pour la réouverture du
FFTF est la disponibilité de combustible plutonium "bon
marché", initialement destiné à Kalkar. En effet, le surgénérateur allemand SNR-300 de Kalkar n’a jamais été
mis en service (le terrain a depuis été transformé en
parc d’attractions), et le gouvernement allemand n’a
encore rien décidé concernant le cœur qu’il a en stock
pour ce surgénérateur. L’idée de l’utiliser à Hanford
résoudrait de nombreux problèmes en Allemagne…
Les "critiques", comme l’Alliance for Nuclear
Accountability (ANA) – qui regroupe plus d’une trentaine d’organisations locales, régionales ou nationales
représentant les intérêts des populations vivant à
l’ombre des complexes nucléaires militaires – dénoncent le fait que la réouverture du réacteur obligerait à
réaffecter l’argent nécessaire aux importants programmes de décontamination du site, en particulier
des piscines contenant 2.300 tonnes de combustibles.
Rocky Flats
L’usine de fabrication de charges nucléaires de
Rocky Flats, près de Denver, dans le Colorado, qui a
cessé la production en novembre 1989, renferme
aujourd’hui près de 25 % des excédents de plutonium
militaire dont la gestion devra être confiée à Pantex ou
à Savannah River. Exploitée par Kaiser-Hill pour le
compte du DOE, cette installation a une longue histoire
jalonnée de problèmes liés à la mauvaise gestion du
plutonium. Le Rocky Mountain Peace and Justice
Center évoque en particulier une tonne de plutonium
non comptabilisée (NAF). Le détail de trois accidents
graves impliquant du plutonium – un premier incendie
en 1957, des fuites provenant de déchets stockés à
l’extérieur entre 1954 et 1966, et un nouvel incendie en
1966 – n’a été révélé que des décennies plus tard, dans
le cadre d’une étude commencée en 1989 et achevée
en 1999 visant à reconstituer les doses. Une analyse
des conséquences à long terme de ces accidents a été
publiée à l’été 1999 par l’ISIS (Institute for Science and
International Security) de Washington, DC.
Le Rocky Flats Environmental Technology Site,
nouveau nom du site, concentre essentiellement ses
activités sur la décontamination radioactive et toxique.
Selon les projets du DOE, les opérations de déconta-
Investigation Plutonium
Lawrence Livermore National Laboratory
(LLNL)
Le LLNL, situé à moins de 100 km de San
Francisco, est exploité par l’Université de Californie
pour le DOE. Il a été créé pour assurer la R&D sur tous
les aspects des armes nucléaires. Il a pendant longtemps joué un rôle important dans le programme de
fusion inertielle, et a fait parler de lui en 1999 dans le
cadre de problèmes liés à la National Ignition Facility,
aujourd’hui en cours de construction sur le site. Le LLNL
est le leader dans le domaine de l’immobilisation du plutonium. Selon des documents émanant de l’Office of
Management and Budget, obtenus par l’association Tri-
16
JANVIER-FÉVRIER 2000
NEEL – IDAHO
L’INEEL (Idaho National Engineering and
Environmental Laboratory) fait pression pour sa participation au programme national sur le plutonium depuis
1994, date à laquelle le DOE a mis sous cocon le surgénérateur IFR (Integral Fast Reactor), partiellement
construit, réacteur de nouvelle conception que le DOE
entendait tester sur le site du réacteur arrêté EBR-II. Le
"Plutonium Focus Area", partenariat qui regroupe
l’Idaho Operations Office du DOE, Lockheed Martin
Idaho Technologies Company et l’Argonne National
Laboratory, poursuit ses travaux d’analyse des besoins
de stabilisation du plutonium. Des capsules comprenant des containers scellés de combustible MOX fabriqué à partir de plutonium de qualité militaire ont été irradiées à l’INEEL dans l’ATR (Advanced Test Reactor). Le
combustible a été conçu à Oak Ridge et fabriqué à Los
Alamos. Le centre de recherche de l’Idaho, qui s’étend
sur plus de 2.000 km2 héberge la plus grande concentration au monde de réacteurs nucléaires de recherche : 52
réacteurs y ont fonctionné depuis son ouverture en 1949,
et une douzaine sont encore en état de marche.
L’INEEL abrite aujourd’hui environ 60 % de l’inventaire du DOE en déchets transuraniens. Une partie
importante provient de la production d’armes de Rocky
Flats. Le DOE doit envoyer au WIPP environ 15.000
fûts (environ 3.300 m3) de déchets contaminés au plutonium d’ici la fin de l’année 2002. Si l’INEEL n’y parvient
pas, un jugement de 1995 pourrait lui interdire de recevoir et de stocker des combustibles irradiés provenant de
l’étranger. Le premier des transports en provenance de
Rocky Flats est arrivé au WIPP en avril 1999. Des anomalies concernant la gestion des données découvertes
en juin 1999 lors d’un audit du DOE ont entraîné une
interruption temporaire de ces transports. En tout, ce
sont 315.000 fûts qui doivent quitter l’INEEL d’ici 2019.
Environ un tiers des quelques 0,75 millions de m3
de déchets contaminés au plutonium stockés à l’INEEL
ne sont pas suffisamment radioactifs pour pouvoir être
stockés au WIPP. En conséquence, le DOE a signé en
1998 un contrat d’un milliard de dollars avec BNFL Inc.
pour la construction d’une installation de traitement des
déchets sur le site de l’Idaho qui devra traiter jusqu’à
185.000 m3 de déchets contaminés au plutonium. Cette
installation sera essentiellement constituée d’un incinérateur, extrêmement contesté. Les procédures d’autorisation n’avaient toujours pas abouti en février 2000.
JANVIER-FÉVRIER 2000
Los Alamos
Los Alamos National Laboratory (LANL), au
Nouveau-Mexique, a produit les premières bombes au
plutonium américaines qui ont été testées a
Alamogordo en juillet 1945 avant d’être utilisées à
Nagasaki en août 1945. Depuis, Los Alamos a joué un
rôle clé dans le domaine du plutonium aux États-Unis,
à la fois en ce qui concerne la conception et le développement des armes nucléaires, et plus récemment
dans le cadre de la fabrication de combustible MOX
expérimental. Au cours des deux années passées, le
DOE a alloué 3,425 millions de dollars aux programmes de R&D de fabrication de MOX au LANL et
10,075 millions à un programme associant le LANL et
Oak Ridge portant sur l’irradiation dans l’ATR de
l’Idaho de pastilles expérimentales de combustible
fabriqué au LANL. Mais en mars 1999, un rapport du
LANL mettait en cause la capacité du laboratoire à
fabriquer du combustible de recherche MOX de façon
satisfaisante, avec du plutonium de qualité militaire, la
morphologie de ce plutonium différant de façon significative du plutonium de qualité réacteur.
Le LANL a été en première ligne pendant des
années dans la promotion du développement de la
technologie de la transmutation conduite en accélérateur (ATW) en vue du traitement à long terme des
combustibles irradiés contenant du plutonium (voir
www.adtt.lanl.gov/). Début novembre 1999, un rapport du Congrès sur la transmutation ATW des
déchets indiquait que le programme de traitement de
87.000 tonnes de combustible irradié industriel coûterait environ 280 milliards de dollars et prendrait 117
ans. (www.rw.doe.gov)
En septembre 1999, le LANL annonçait avoir mis au
point une nouvelle technique in-vitro de contrôle radiologique des travailleurs ayant pu être exposés au plutonium. Cette technique utilisant la spectrométrie de
masse par ionisation thermique permettrait de détecter
17
Investigation Plutonium
SPECIAL ETATS-UNIS
En avril 1999, le DOE a désigné l’INEEL, en
coopération avec l’Argonne National Laboratory,
comme site des centres internationaux USA-Russie
pour la sûreté de l’environnment. Ces centres développeront et géreront des projets communs de développement et de démonstration de technologies liées
à la gestion des combustibles irradiés et à l’assainissement des sites nucléaires.
L’INEEL stocke des combustibles irradiés et des
débris du cœur du réacteur de Three Mile Island-2
depuis juillet 1986. En mars 1999, l’INEEL a transféré en stockage à sec son premier lot de combustible
irradié et de débris de cœur, respectant en cela les
"Idaho Settlement Agreements" de 1995.
Les déchets de haute activité provenant du traitement des combustibles irradiés sont stockés à
l’INEEL dans des boîtes sous forme de poudre granuleuse sèche, tandis que les déchets liquides
contenant du sodium sont stockés dans des cuves
souterraines. (Voir www.inel.gov)
Valley CAREs, en 1999, il sera amené à élargir le
type d’interventions qu’il réalise dans le domaine du
plutonium. Ces documents indiquent notamment que
le DOE va "transférer rapidement" vers ce laboratoire les travaux sur les charges nucléaires W80 développées à Los Alamos, un changement qui entraînera une augmentation des activités liées aux charges
à Livermore. Lawrence Livermore détient déjà environ 880 livres de plutonium, et doit en recevoir
d’avantage en provenance de Rocky Flats.
(Voir www.llnl.gov. et www.igc.org/tvc)
SPECIAL ETATS-UNIS
La consultation des populations se poursuit à
différents niveaux. En novembre 1988, plus de
deux cent groupes (locaux et nationaux) présentaient conjointement leur critique en indiquant que
les conditions hydrogéologiques rendaient ce site
inapproprié. Certaines organisations comme IEER
(Institute for Energy and Environmental Research)
basé à Washington DC, pensent qu’il faudrait faire
de Yucca Mountain un centre de recherche sur les
solutions à long terme concernant le stockage des
déchets nucléaires du pays. Le Président a confirmé qu’il mettrait son veto à toute loi adoptée par
le Congrès qui tenterait d’obliger les transports de
combustible irradié vers le site du Nevada avant
qu’un site de stockage final soit achevé.
Une coalition formée d’organisations de défense
de l’environnement défend cette position et qualifie
les transports de combustible irradié de "Tchernobyls
roulants". Dans leur argumentaire, si le site de stockage de Yucca Mountain était réalisé, plus de 50 millions d’usagers empruntant les autoroutes seraient
exposés pendant plus de trente ans à plus de
100.000 transports de déchets de haute activité à travers 43 États, avec tous les risques d’accidents que
cela comporte. Beaucoup se prononcent en faveur
d’un stockage continu sous surveillance du combustible irradié sur le site des réacteurs.
Différentes solutions de remplacement ont été
proposées, comme le stockage des déchets dans des
îles du Pacifique Sud ou des sites fédéraux ("reservations") comme Oak Ridge pour le site de stockage
surveillé reversible (RMS – Retrievable Monitored
Storage). La proposition d’une compagnie privée
d’implanter un site de stockage pour les combustibles irradiés dans une réserve indienne de l’Utah
suit actuellement la procédure prévue dans le
"National Environmental Policy Act".
En février 2000, le Sénat a adopté une loi (à 64
voix contre 34) favorable à l’option d’envoyer à
Yucca Mountain les stocks de combustibles irradiés
actuellement entreposés sur le site des réacteurs
nucléaires dès 2007, si le site obtient les autorisations techniques et administratives nécessaires.
(Voir www.ceip.org/programs/npp/yucca.html – www.ymp.gov/
- www.nwtrb.gov – www.state.nv.us/nucwaste)
une dose cumulée de 0,1 rem, et atteindrait donc selon
le LANL des niveaux de mesure quarante fois plus sensibles que les niveaux atteints grâce aux méthodes
actuelles de spectroscopie alpha.
En 1999, la réputation et l’intégrité du LANL,
exploitée par l’Université de Californie sous contrat
avec le DOE, a été sévèrement entamée suite à des
accusations d’espionnage et de négligences au
niveau de la sécurité. (Voir également www.lanl.gov)
Yucca Mountain
La position fédérale pour la gestion à long terme
des combustibles irradiés industriels – qui renferment
la plus grande partie du plutonium du pays – remonte à une loi de 1982 demandant au DOE de construire un centre de stockage final et de prendre la responsabilité des combustibles irradiés à compter de la
fin du mois de janvier 1998. Le DOE ne prévoit
qu’une seule installation sur un site de près de 600
km2 situé à Yucca Mountain près du site d’expérimentation du DOE dans le Nevada. Le DOE n’ayant
pas respecté l’échéancier fixé, les compagnies
d’électricité et les agences d’État ont menacé de
poursuivre le DOE afin de forcer le gouvernement
d’une part à prendre en charge la gestion des 38.000
tonnes de combustible irradié réparties sur plus de
70 sites de réacteurs et d’autre part à arrêter de
réclamer aux compagnies d’électricité le versement
annuel de 600 millions de dollars à un fonds créé
pour financer le programme. Le DOE a proposé un
dédommagement aux compagnies si elles ne portaient pas plainte, mais en 1998, la Cour Fédérale
des plaintes s’est prononcée en faveur de la première compagnie qui a entamé une procédure.
Même si tous les plans pour le développement du
centre de stockage de Yucca Mountain étaient désormais respectés, le DOE indique que le site de stockage ne pourrait être prêt avant 2010 au plus tôt. Le
DOE propose d’allouer près de 37 milliards de dollars
entre 1999 et 2116 (date estimée de la fermeture du
site de stockage) au programme de combustible irradié. 6,5 milliards ont déjà été dépensés pour la
recherche sur les déchets de haute activité. Le projet
prévoit d’utiliser plus d’une centaine de kilomètres de
tunnel à 800 ou 1000 pieds de profondeur sous la
montagne pour stocker 77.000 tonnes de combustible, y compris des matières radioactives provenant
des sites du DOE.
Malgré de nombreux obstacles posés par les
autorités de l’État du Nevada, une évaluation de la
viabilité du site de Yucca réalisée par le DOE,
publiée en décembre 1988, donnait le feu vert à de
nouvelles études géologiques. Elle concluait qu’il n’y
avait pas d’événements susceptibles de disqualifier le
site. Une recommandation finale est attendue pour 2001.
En août 1999, le DOE publiait une EIS préliminaire
concernant le projet de centre d’enfouissement de Yucca.
La critique de cette étude a essentiellement porté sur ses
lacunes concernant les risques liés aux transports.
(http://www.state.nv.us/nucwaste/yucca/travel.htm)
Investigation Plutonium
WIPP – Waste Isolation Pilot Plant
Le WIPP (Waste Isolation Pilot Plant – Installation
pilote d’isolement des déchets), situé près de Carlsbad,
au Nouveau-Mexique, est le centre de stockage définitif pour les déchets transuraniens (TRU) provenant en
majeure partie des programmes de R&D militaires et
fédéraux. Les déchets seront enfouis à environ 2150
pieds de profondeur, dans une formation saline de 3000
pieds d’épaisseur datant de 220 millions d’années.
Le choix de ce site remonte à 1979, mais sa réalisation a connu des années de retard pour des raisons techniques et administratives. Le WIPP a reçu son
premier lot de déchets provenant de Los Alamos, fin
18
JANVIER-FÉVRIER 2000
Oak Ridge
Le site d’Oak Ridge (Oak Ridge Reservation), près
de Knoxville dans le Tennessee comporte trois installations : le Laboratoire (Oak Ridge National Laboratory ORNL), "K-35" (enrichissement de l’uranium) et "Y-12"
(installations qui participent à l’effort de maintenance et
de modernisation de l’arsenal nucléaire américain).
L’ORNL a produit du plutonium pour la première fois
dans les années quarante, et son réacteur expérimental
au graphite a servi de prototype pour les réacteurs plutonigènes de Hanford. En fait "le rôle du laboratoire en temps
JANVIER-FÉVRIER 2000
19
Investigation Plutonium
SPECIAL ETATS-UNIS
de guerre a été de trouver un moyen de produire et de
séparer du plutonium – dans des quantités de l’ordre du
gramme - utilisé dans le développement de la bombe".
Ses activités sont maintenant diversifiées, mais
continuent à couvrir les domaines liés au plutonium.
Dans la partie consacrée à la "R & D" de son programme 1999 ("Annual Operating Plan"), on trouve
ainsi que "le Laboratoire National d’Oak Ridge fournira une évaluation technique spécifique dans le
domaine des réacteurs (…) pour la spécification des
combustibles irradiés (…), la planification des essais
non destructifs (avec un appui informatique) du MOX
irradié dans le réacteur de Ginna".
De 1960 à 1973 l’ORNL a participé à la recherche
sur le MOX et on y a fabriqué des combustibles MOX
expérimentaux pour le réacteur FFTF de Hanford dans
les années soixante-dix. Le développement du retraitement y a commencé en 1950 et s’y est poursuivi
pendant près de cinquante ans, jusqu’en 1998.
L’ORNL est le laboratoire phare du volet MOX de
l’élimination du plutonium militaire. C’est là qu’est
menée la R&D devant "définir, développer et démontrer les technologies nécessaires pour la mise en
œuvre de cette option" (voir www.ornl.gov). Il dirige
une équipe russo-américaine de techniciens experts
dans la conception et l’analyse de sûreté des cœurs
MOX (hybrides et complets) pour les surgénérateurs
russes. Le Laboratoire National d’Argonne participe
également à cette équipe américaine, en soutien à
l’ORNL (voir http.ornl.gov/etd/FMDP/plutonium.html).
Des informations plus détaillées sur les projets
communs russo-américains d’élimination des matières
fissiles sont disponibles sur le site web de l’Agence
américaine de Contrôle des Armements et de
Désarmement (voir www.acda.gov).
Le traitement du plutonium ne figure pas en tant
que tel dans la partie science et technologie de la
nouvelle définition des missions et du plan stratégique du Laboratoire (octobre 1999), mais on y
mentionne le développement des céramiques,
importantes pour l’immobilisation, et la recherche
sur les actinides. L’ORNL a un budget annuel de
500 millions de dollars et emploie environ 9000 personnes. En février 2000, le Laboratoire était dirigé
par Lockheed Martin Energy Research Corp., mais
l’Université du Tennessee et Batelle devaient prendre
la relève de Lockheed vers le mois d’avril 2000.
D’autres recherches relatives à la non-prolifération et au contrôle du plutonium sont menées au
Laboratoire du DOE de Sandia, au NouveauMexique. Pour l’année 1999, 37 millions de dollars
ont été dépensés pour les programmes de garanties
et de sécurité, y compris le contrôle et la comptabilité des matières nucléaires spéciales, les systèmes
de protection physique, la protection des matières
classifiées et le contrôle exercé par Sandia pour le
DOE (voir www.ca.sandia.gov).
mars 1991. La construction du site a coûté 2 milliards de
dollars. (www.wipp.carlsbad.nm.us/wipp.htm)
D’autres cargaisons de déchets TRU contaminés
au plutonium sont arrivés au cours de l’été 1999 en
provenance de l’INEEL et de Rocky Flats. Les transports en provenance de Savannah River ne
devraient pas commencer avant la fin de l’année
2000, mais ceux en provenance de Hanford
devraient débuter avant.
Les transports devraient contenir les isotopes du
plutonium suivant : Pu-238, Pu-239, Pu-240, Pu-241
et Am-241.
Légalement, le WIPP ne peut être utilisé pour le
stockage des combustibles irradiés provenant des
réacteurs. En tout, ce sont environ 35.000 transports
sur 30 à 35 ans qui devraient faire route vers le
WIPP. Les autorités du Nouveau-Mexique ont réexaminé pendant plus de 10 ans les aspects de sûreté
liés au transport des déchets destinés au WIPP, et
en particulier l’intégrité des containers TRUPACT-II.
L’État du Nouveau-Mexique est favorable au
WIPP, sans pour autant être toujours d’accord avec
le DOE. L’État et le DOE se sont affrontés en justice,
l’État du Nouveau-Mexique réclamant le droit d’ouvrir
les livraisons de déchets destinés au WIPP. Le DOE
tente de dénier au Nouveau-Mexique ses droits de
fixer ses propres normes plus contraignantes en
matière d’importation de déchets dangereux en vue
de leur stockage. Le DOE prétend que le réexamen
des containers pourrait coûter des dizaines de millions de dollars.
À la fin du mois d’octobre 1999, les autorités
de l’État du Nouveau-Mexique ont délivré une
autorisation d’installation de déchets dangereux
pour le WIPP qui oblige le contractant privé du
DOE, Westinghouse, à verser une caution de 100
millions de dollars pour démontrer sa capacité
financière à assurer la fermeture du site une fois
que celui-ci aura été rempli, mesure jugée inutile
par le DOE.
Les associations locales, et en particulier le
Southwest Research and Information Center travaillent
depuis des années pour s’assurer que les populations
sont associées au processus de prise de décision en ce
qui concerne le WIPP, et que le site répond aux normes
sanitaires et environnementales (voir www.sric.org).
Nuclear Energy Institute
Le NEI sert et soutient l'industrie de l'énergie nucléaire en articulant sa position
concernant la politique énergétique nationale. Le lobby nucléaire fédéré.
JOE COLVIN, PRÉSIDENT
1776 I STREET, N.W., SUITE 400, WASHINGTON, DC 20006-3708, USA
TEL : +1 202 739 8000
e-mail : [email protected]
http://www.nei.org/
Qui est Qui ?
Au Etats-Unis
L ' E TAT
et
American Nuclear Society (ANS)
La Société Nucléaire Américaine est une organisation internationale éducative et scientifique à but non-lucratif promouvant l'avancement de la
science et des technologies nucléaires. L'organisation du lobby de l'industrie nucléaire américaine.
HARRY BRADLEY, DIRECTEUR EXÉCUTIF
555 NORTH KENSINGTON AVENUE, LA GRANGE PARK,
ILLINOIS 60526, USA
TEL : +1 708 352 6611 - FAX : +1 708 352 0499
e-mail : [email protected]
http://www.ans.org
L'INDUSTRIE
US Department of Energy (DOE)
Le DOE (ministère de l'Energie) américain a été créé en 1976 pour gérer
stratégiquement tous les programmes en matière d'énergie, y compris la
R&D, et la production de matières nucléaires pour le ministère de la
Défense.
BILL RICHARDSON, SECRÉTAIRE D'ÉTAT À L'ÉNERGIE
1000 INDEPENDENCE AVENUE SW, WASHINGTON, DC 20585, USA
TEL : + 1 202 586 5000 - FAX : +1 202 586 4403
http://www.doe.gov/
National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP)
Le National Council on Radiation Protection and Measurements est une
organisation de service public qui élabore et diffuse l'information, des
guides de conduite et des recommandations en ce qui concerne la protection contre les rayonnements ionisants et les mesures.
7910 WOODMONT AVENUE, SUITE 800, BETHESDA, MD 20814-3095, USA
TEL : +1 301 657 2652 - FAX : +1 301 907 8768
e-mail : [email protected]
http://www.ncrp.com
DOE’s Office of Fissile Materials Disposition (MD)
Ce bureau est chargé des programmes qui ont pour but l'élimination des
surplus de plutonium issu des armes nucléaires, sous forme de MOX ou
sous forme immobilisée, et collabore parallèlement avec Minatom en
Russie sur cette approche d'élimination "dual track".
LAURA HOLGATE, DIRECTRICE
1000 INDEPENDENCE AVENUE SW, WASHINGTON, DC 20585, USA
TEL : +1 202 586 2695 - FAX : +1 202 586 2710
http://www.doe-md.com
http://twilight.saic.com/md/
National Nuclear Security Administration (NNSA)
C'est un nouvel organisme qui a été mis en place pour être opérationnel
à partir d'avril 2000 pour réaliser et coordonner les divers programmes de
l'administration pour renforcer la sécurité.
Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL)
Au LLNL, une installation-clé de recherche du DOE (exploitée par
l'Université de Californie pour le DOE), le développement des technologies pour l'immobilisation du plutonium et les technologies de laser désignées pour la conception d'armes jouent un rôle principal.
ROSE NEWMAN, SPÉCIALISTE POUR LES RELATIONS EXTERNES
P.O. BOX 808, LIVERMORE, CA 94551-0808, USA
TEL : +1 925 422 1100 - FAX : +1 925 422 1370
e-mail : [email protected]
http://www.llnl.gov/
DOE's Office of Nonproliferation and National Security (NN)
Le NN est en charge du programme et des initiatives du DOE qui ont pour
but de refréner la prolifération des technologies et matières liées aux
armes nucléaires, en se focalisant principalement sur la sécurité des
matières fissiles russes et le développement de projets de recherche bilatéraux avec les villes secrètes nucléaires russes.
ROSE GOTTEMOELLER, DIRECTRICE
1000 INDEPENDENCE AVENUE SW, WASHINGTON, DC 20585, USA
TEL : +1 202 586 0645 - FAX : +1 202 586 0862
http://www.nn.doe.gov/
Pacific Northwest National Laboratory (PNNL)
Le PNNL, l'organisme de recherche pour le site de Hanford du DOE, est
actuellement en train de développer un plan pour redémarrer le réacteur
de recherche à neutrons rapides FFTF (Fast Flux Test Facility), et était le
premier laboratoire pour le programme - aujourd'hui arrêté - de conversion de plutonium russe produit par les réacteurs, en un combustible qui
n'aurait pas été retraité.
P.O. BOX 999, 902 BATTELLE BOULEVARD, RICHLAND,
WASHINGTON 99352, USA
TEL : +1 509 375 2121 - FAX : +1 509 372 4791
e-mail : [email protected]
http://www.pnl.gov
DOE's Office of Civilian Radioactive Waste Management (RW)
Ce bureau du DOE est responsable du stockage des déchets hautement
radioactifs, y compris le développement des installations - comme Yucca
Mountain - pour stocker les combustibles irradiés issus des réacteurs
nucléaires commerciaux.
1000 INDEPENDENCE AVENUE SW, WASHINGTON, DC 20585, USA
TEL : +1 202 586 6842
http://www.rw.doe.gov/
Defense Nuclear Facilities Safety Board (DNFSB)
Le Defense Nuclear Facilities Safety Board est responsable de la surveillance externe indépendante de toutes les activités dans le complexe
d'armes nucléaires du DOE concernant la santé et la sûreté, et fait des
recommandations directement au Président ainsi qu'aux Secrétaires
d'Etat à l'Energie et à la Défense.
JOHN CONWAY, PRÉSIDENT
POST OFFICE BOX 7887, WASHINGTON, DC 20044-7887, USA
TEL : +1 202 694 7000
e-mail : [email protected]
http://www.dnfsb.gov
The Oak Ridge National Laboratory (ORNL)
L'ORNL fait de la recherche à grande échelle sur l'énergie, et est administré par l'Oak Ridge Operations Office, le bureau du DOE qui supervise
les deux installations de diffusion gazeuse et l'usine de production
d'armes Y-12.
COMMUNICATION ET AFFAIRES PUBLIQUES
P.O. BOX 2008, OAK RIDGE, TN 37831, USA
e-mail : [email protected]
http://www.ornl.gov
Environmental Protection Agency (EPA)
L'Agence pour la Protection de l'Environnement américaine (EPA) met en place
les lois fédérales dans le domaine de l'environnement. Quelques responsabilités
de la Commission de l'Energie Atomique ont été assignées à l'EPA, et elle a
absorbé les fonctions du Federal Radiation Council.
ARIEL RIOS BUILDING, 1200 PENNSYLVANIA AVENUE, N.W.,
WASHINGTON, DC 20460, USA
TEL : +1 202 260 2090
e-mail : [email protected]
http://www.epa.gov/
Idaho National Engineering and Environmental Laboratory (INEEL)
L'INEEL héberge environ 30 réacteurs de recherche du DOE, et le programme - aujourd'hui arrêté - pour le réacteur à neutrons rapides intégral et
les réacteurs surgénérateurs expérimentaux I & II arrêtés. Il héberge également le centre de recherche pour le traitement électro-métallurgique
(pyroprocessing) du combustible irradié, et le site de stockage pour le combustible irradié issu des réacteurs de la marine.
P.O. BOX 1625, IDAHO FALLS, ID 83415, USA
e-mail : [email protected]
http://www.inel.gov/
Nuclear Regulatory Commission (NRC)
En ce qui concerne les questions de plutonium, la NRC est en charge de
modifier les procédures d'autorisation pour les réacteurs qui ont été sélectionnés pour utililiser du MOX et d'accorder l'autorisation pour l'usine de
fabrication de MOX. Ceci est sans précédent.
RICHARD MESERVE, PRÉSIDENT
1 WHITE FLINT NORTH, 11555 ROCKVILLE PIKE, ROCKVILLE,
MARYLAND 20852, USA
TEL : +1 301 415 1759 - FAX : +1 301 415 1757
e-mail : [email protected]
http://www.nrc.gov/
Investigation Plutonium
Argonne National Laboratory (ANL)
Basée à Chicago et à l'INEEL, cette installation de recherche (exploitée par
l'Université de Chicago pour le DOE), est en charge du programme international qui a pour but la conversion des réacteurs de recherche de HEU en
LEU, gère les contrats pour le programme d'élimination du plutonium et fait
de la recherche sur le pyroprocessing.
9700 S. CASS AVENUE, ARGONNE, IL 60439, USA
TEL : +1 630 252 2000
http://www.anl.gov
20
JANVIER-FÉVRIER 2000
Los Alamos National Laboratory (LANL)
Le LANL (exploité par l'Université de Californie pour le DOE) est la première installation de recherche sur les armes. C'est le site qui a été sélectionné pour le développement des "Lead Test Assemblies" pour le programme
de MOX, et le site désigné pour une nouvelle usine de conception de
charges nucléaires au plutonium, et participe aux essais "subcritiques"
directs sur le site d'expérimentation du Névada.
TODD HANSON
MS C177 PA : PUBLIC AFFAIRS OFFICE
LOS ALAMOS, NEW MEXICO 87545, USA
TEL : +1 505 665 2085 - FAX : +1 505 665 3910
e-mail : [email protected]
http://www.lanl.gov
Institute for Science and International Security (ISIS)
ISIS est une organisation à but non-lucratif politiquement indépendante
dédiée à l'information du public sur les questions scientifiques et politiques
concernant la sécurité internationale. Elle organise des conférences internationales sur les développements en ce qui concerne les stocks de plutonium séparé civil et les méthodes de réduction du volume de ces stocks.
La dernière a eu lieu à Washington, DC, les 14 et 15 mars 2000.
DAVID ALBRIGHT, PRÉSIDENT
236 MASSACHUSETTS AVENUE, NE, SUITE 500, WASHINGTON, DC 20002
TEL : +1 202 547 3633 - FAX : +1 202 547 3634
e-mail : [email protected]
http://www.isis-online.org
Sandia National Laboratory (SNL)
Sandia est engagé dans l'expérimentation des technologies et leur application en appui aux autres installations de production d'armes du DOE.
C'est le centre pour la recherche sur le stockage des matières nucléaires
et les conteneurs pour le transport.
P.O. BOX 969, 7011 EAST AVE, LIVERMORE, CA 94551-0969, USA
TEL : +1 925 294 3000
http://www.ca.sandia.gov
INDEPENDANTS
National Academy of Sciences (NAS)
Un groupe de travail de la NAS a défini la base scientifique de la décision pour
la stratégie "dual track" en ce qui concerne la gestion du surplus de plutonium.
2101 CONSTITUTION AVENUE, NW, ROOM HA456, WASHINGTON,
DC 20418, USA
TEL : +1 202 334 3066 - FAX : +1 202 334 3077
e-mail: [email protected]
http://www4.nationalacademies.org/nas/nashome.nsf
Duke Energy
Duke Energy est le propriétaire de Duke Engineering & Services, membre
du consortium DCS (Duke Engineering & Services, Stone & Webster and
Cogema Inc.) qui a décroché le premier contrat du DOE sur l'élimination
du plutonium (voir p. 9).
526 SOUTH CHURCH STREET, CHARLOTTE,
NORTH CAROLINA 28202, USA
TEL : +1 704 594 6200
e-mail : [email protected]
http://www.duke-energy.com
Nuclear Control Institute
Le NCI réalise depuis 1981 un travail de recherche et d'enquête pour lutter
contre le commerce international des matières nucléaires - en particulier le
plutonium - et des technologies. Il s'est spécialisé dans la mise en évidence du risque de sûreté et du risque pour l'environnement liés aux transports
des matières nucléaires, aux Etats-Unis et dans le monde entier.
PAUL LEVENTHAL, PRÉSIDENT
TOM CLEMENTS, DIRECTEUR EXÉCUTIF
1000 CONNECTICUT AVENUE NW, SUITE 804, WASHINGTON, DC 20036
TEL : +1 202 822 8444 - FAX : +1 202 452 0892
e-mail : [email protected]
http://www.nci.org
Savannah River Site (SRS)
Le SRS où autrefois du plutonium et du tritium étaient produits, exploite
deux usines de retraitement afin de "stabiliser" une grande variété de
matières de l'inventaire du DOE des combustibles irradiés et liquides
stockés. C'est le seul site pour la manipulation et le retraitement du tritium
pour le programme d'armement américain, et il a été désigné comme site
pour l'immobilisation du plutonium et la fabrication de MOX.
MARY FLORA (DIRECTRICE, PARTICIPATION PUBLIQUE)
BUILDING 703-A, ROOM 141, AIKEN, S.C. 29808, USA
TEL : +1 803 725 2272 - FAX : +1 803 725 4023
e-mail : [email protected]
http://www.srs.gov/
Union of Concerned Scientists (USC)
L'UCS est une alliance indépendante à but non-lucratif de 50 000 citoyens
et scientifiques dans tous les Etats-Unis, qui fournit des résultats de
recherche en matière d'énergie et d'environnement au gouvernement,
aux médias et au public.
DAVID LOCHBAUM
2 BRATTLE SQUARE, CAMBRIDGE, MA 02238, USA
TEL : +1 617 547 5552 - FAX : +1 617 864 9405
e-mail : [email protected]
http://www.ucsusa.org
Waste Isolation Pilot Plant (WIPP)
WIPP est une installation de stockage de déchets nucléaires en profondeur qui a été construite dans une mine de sel et a commencé à recevoir
des déchets transuraniens en provenance des diverses installations du
DOE en 1999.
DENNIS HURTT, SERVICE DES AFFAIRES PUBLIQUES
DOE, CARLSBAD AREA OFFICE, P.O. BOX 3090, CARLSBAD, NM
88221-3090, USA
TEL : +1 505 234 7327 - FAX : +1 505 887 5419
e-mail : [email protected]
http://www.wipp.carlsbad.nm.us/
Institute for Energy and Environmental Research (IEER)
L'IEER fournit de l'information scientifique et technique sur des questions
d'énergie et d'environnement aux activistes, hommes politiques, journalistes et au public.
ARJUN MAKIJANI, DIRECTEUR
6935 LAUREL AVE., TAKOMA PARK, MARYLAND, 20912, USA
TEL : +1 301 270 5500 - FAX : +1 301 270 3029
e-mail : [email protected]
http://www.ieer.org/
Yucca Mountain
Cette installation située à proximité du site d'expérimentation, est le seul
site qui a été sélectionné pour être étudié par le DOE comme centre de
stockage en profondeur pour les combustibles irradiés issus des réacteurs commerciaux et pour les déchets hautement radioactifs issus du
programme d'armement nucléaire américain.
http://www.ceip.org/programs/npp/yucca.htm
http://www.ymp.gov/
http://www.epa.gov/radiation/yucca/
Nuclear Information and Resource Service (NIRS)
NIRS est un centre d'information et le noyau d'un réseau pour les citoyens
et les organisations environnementales concernés par l'énergie nucléaire,
les déchets radioactifs, les rayonnements ionisants et les questions de
développement durable en matière d'énergie. NIRS était co-initiateur de
la campagne "Nix-MOX" (voir p. 8).
1424 16TH STREET NW, #404, WASHINGTON, DC 20036, USA
TEL : +1 202 328 0002 - FAX : +1 202 462 2183
e-mail : [email protected]
http://www.nirs.org/
Rocky Flats
Auparavant, les charges nucléaires ou cœurs au plutonium pour toutes les
armes nucléaires américaines étaient fabriquées sur ce site, mais, à cause
de problèmes environnementaux, l'activité de production a cessé en 1989,
et des programmes de décontamination sont en cours.
ROCKY FLATS SITE TECHNOLOGY COORDINATION GROUP (STCG)
GARY N. HUFFMAN, DOE-ROCKY FLATS FIELD OFFICE
TEL : +1 303 966 7490
e-mail : [email protected]
http://www.rfets.gov/
Natural Resources Defense Council (NRDC)
Le NRDC gère un programme défini comme "Alternatives au retraitement
du combustible irradié concernant 'La Gestion des déchets radioactifs' et
l'Avenir de l'aval du cycle du combustible dans les réacteurs commerciaux". Ce projet participe au travail sur la sûreté des installations
nucléaires, la sécurité et la comptabilité des matières fissiles, la pertinence des contrôles de garantie internationaux, la politique de l'aval du cycle
et les options en ce qui concerne les alternatives énergétiques dans les
anciens pays du bloc de l'Est, en Europe et en Asie.
NRDC HEADQUARTERS
40 WEST 20TH STREET, NEW YORK, NY 10011, USA
TEL : +1 212 727 2700
e-mail : [email protected]
http://www.nrdc.org/nrdcpro/fpprog.html
Alliance for Nuclear Accountability (ANA)
L'ANA est un réseau de plus de 30 groupes locaux et régionaux pour la paix et
la protection de l'environnement (voir http://www.ananuclear.org/member.htm)
s'occupant de la question des sites américains de production d'armes
nucléaires et des sites d'entreposage des déchets radioactifs. Son site web
fournit de l'information sur les projets en cours et les problèmes actuels et des
liens vers d'autres groupes et organisations partout aux Etats-Unis.
BOB SCHAEFFER, CONSULTANT EN EDUCATION PUBLIQUE
ANA DC OFFICE : 1801 18TH ST., NW, SUITE 9-2, WASHINGTON, DC 20009, USA
TEL : +1 202 833 4668 - FAX : +1 202 234 9536
e-mail : [email protected]
http://www.ananuclear.org/
JANVIER-FÉVRIER 2000
et O P P O S A N T S
Serious Texans Against Nuclear Dumping (STAND)
STAND s'est avéré particulièrement efficace dans la surveillance des problèmes en matière de plutonium à Pantex (voir p. 15). Don Moniak est éditeur
de STANDPoint, une publication électronique sur les problèmes à Pantex.
21
Investigation Plutonium
MONIAK
7105 W. 34TH AVENUE, SUITE F, AMARILLO, TX 79109, USA
TEL : +1 806 358 2622 - FAX : +1 806 355 3837
e-mail : [email protected]
http://www.teleport.com/~opw/stand.html
Nuclear Waste Citizens Coalition
La Nuclear Waste Citizens Coalition réunit 18 groupes différents travaillant
sur les divers aspects du problème des déchets nucléaires.
C/O CITIZEN ALERT, P.O. BOX 17173, LAS VEGAS, NV 89114, USA
TEL : +1 702 796 5662 - FAX : +1 202 796 4886
e-mail : [email protected]
Snake River Alliance
Snake River Alliance est une association militante basée dans l'Idaho qui
focalise son travail sur des questions nucléaires, plus particulièrement en
surveillant les activités de l'Idaho National Engineering and Environmental
Laboratory.
PO BOX 1731, BOISE, ID 83701, USA
TEL : +1 208 344 9161 - FAX : +1 208 344 9305
http://www.snakeriveralliance.org
Citizen Alert
Citizen Alert a été fondé en 1975 en réponse au plan du gouvernement
fédéral d'entreposer dans le Névada les déchets hautement radioactifs.
RICK NIELSEN
P.O. BOX 17173, LAS VEGAS NV 89114, USA
TEL : +1 702 796 5662 - FAX : +1 702 796 4886
e-mail : [email protected]
http://www.igc.org/citizenalert/
Hanford Watch
Hanford Watch a été fondé en 1992 pour informer le public sur les problèmes
liés à Hanford, et travaille pour augmenter la participation du public dans le
procédé de prise de décision en ce qui concerne Hanford.
PAIGE KNIGHT
e-mail : [email protected]
http://www.hanfordwatch.org
Rocky Mountain Peace Center (RMPC)
Le RMPC est une association qui travaille sur les questions d'armes et de
déchets nucléaires se focalisant sur le site du DOE à Rocky Flats qui produisait les détonateurs au plutonium pour les armes nucléaires (voir p. 16).
TOM MARSHALL
P.O. BOX 1156, BOULDER CO 80306, USA
TEL : +1 303 444 6981 - Fax : +1 303 444 6523
e-mail : [email protected]
Oak Ridge Environmental Peace Alliance (OREPA)
OREPA est une organisation multi-disciplinaire d'assistance juridique et
de militants qui surveille le site nucléaire d'Oak Ridge.
PO BOX 5743, OAK RIDGE, TN 37831, USA
TEL : +1 423 483 8202 - FAX : +1 423 483 9725
e-mail : [email protected]
http://www.korrnet.org/fgs
Nuclear Energy Information Service (NEIS)
Le NEIS est une organisation de citoyens à but non-lucratif à Evanston,
dans l'Illinois, qui informe le public sur l'énergie nucléaire et les alternatives sûres en utilisant la recherche, des forums publics, des débats et
des événements éducatifs.
DAVE KRAFT
P.O. BOX 1637, EVANSTON IL 60204-1637, USA
TEL : +1 847 869 7650 - FAX : +1 847 869 7658
Los Alamos Study Group
Los Alamos Study Group est une organisation de désarmement nucléaire à but non-lucratif, orientée vers la recherche, surveillant et analysant
les activités du Los Alamos National Laboratory.
212 EAST MARCY STREET, SANTA FE, NM 87501, USA
TEL : +1 505 982 7747 - FAX : +1 505 982 8502
e-mail : [email protected]
http://www.lasg.org
Nevada Nuclear Waste Task Force (NNWTF)
La NNWTF est une organisation à but non-lucratif focalisée strictement
sur Yucca Mountain et les déchets nucléaires de haute activité. Pendant
presque 10 ans, elle était le partenaire pour la participation publique de
l'Etat du Névada.
3926 BUSHNELL DR #71, LAS VEGAS, NV 89103, USA
TEL : +1 702 248 1127 - FAX : +1 702 248 1128
e-mail : [email protected]
Western States Legal Foundation (WSLF)
C'est une organisation d'intérêt public à but non-lucratif qui surveille et analyse les programmes d'armement nucléaire aux laboratoires nationaux de
Livermore, Los Alamos et Sandia et au site d'expérimentation du Nevada.
1440 BROADWAY, #500, OAKLAND, CA 94612, USA
TEL : +1 510 839 5877 - FAX : +1 510 839 5397
e-mail : [email protected]
Citizens Awareness Network (CAN)
Le Citizens Awareness Network (CAN) fournit de l'information aux populations locales du Massachusetts de l'ouest sur les problèmes de l'énergie nucléaire et des déchets nucléaires. CAN se focalise en particulier sur
la santé et la sécurité aussi bien du public que des travailleurs dans
l'industrie nucléaire.
DEBBY KATZ
P.O. BOX 83, SHELBURNE FALLS, MA 01370, USA
TEL : +1 413 339 4374 - FAX : +1 413 339 8768
e-mail : [email protected]
http://equinox.shaysnet.com/~can/
Tri-Valley Communities Against a Radioactive Environment (CARE)
Tri-Valley CAREs est un groupe local de surveillance ayant pour but de
convertir les laboratoires de Livermore en des centres viables de
recherche scientifique pacifique et responsable de l'environnement.
2582 OLD FIRST STREET, LIVERMORE, CA 94550, USA
TEL : +1 925 443 7148 - FAX : +1 925 443 0177
e-mail : [email protected]
http://www.igc.org/tvc/
Center for Energy and Environmental Studies - Princeton University
Frank von Hippel était directeur adjoint pour la Sécurité nationale à
l'Office of Science and Technology Policy (OSTP) de la Maison Blanche.
Il est professeur à la Woodrow Wilson School de Princeton, et dirige également le programme de désarmement nucléaire et de non-prolifération
de la Fédération des Scientifiques Américains.
FRANK VON HIPPEL
H102 ENG. QUAD, PRINCETON UNIVERSITY, PRINCETON J 08544, USA
TEL : +1 609 258 4695 - FAX : +1 609 258 3661
e-mail : [email protected]
South West Research Information Center (SRIC)
Le SCRIC est une organisation à but non-lucratif qui fournit de l'information au public sur des questions concernant l'environnement, la santé
publique et les populations. Le programme du SRIC pour la sûreté des
déchets nucléaires a empêché pendant de nombreuses années l'ouverture de l'installation pilote WIPP (voir p.19).
DON HANCOCK, DIRECTEUR
105 STANFORD SE, PO BOX 4524, ALBUQUERQUE,
NM 87106, USA
TEL : +1 505 262 1862 - FAX : +1 505 262 1864
e-mail : [email protected].
http://www.sric.org
The Nuclear Age Peace Foundation
La Nuclear Age Peace Foundation, une organisation éducative d'assistance juridique internationale dans le domaine de la paix et de la sécurité
internationales, est le contact international pour Abolition 2000
(http://www.napf.org/abolition2000/index.html), un réseau mondial composé de plus de 1 455 groupes d'actions de citoyens dans 92 pays travaillant tous sur l'élimination globale des armes nucléaires.
PMB 121, 1187 COAST VILLAGE ROAD, SUITE 1, SANTA BARBARA,
CA 93108-2794, USA
TEL : +1 805 965 3443 - FAX : +1 805 568 0466
e-mail : [email protected]
http://www.napf.org
Shundahai Network
Une organisation travaillant sur les questions d'abolition des armes
nucléaires, les terres indigènes, contre les transports des déchets radioactifs et Yucca Mounain, le site proposé pour le stockage des déchets
hautement radioactifs dans le Névada (voir p. 18).
5007 ELMHURST LANE, LAS VEGAS, NV 89108-1304, USA
TEL : +1 702 647 3095 - FAX : +1 702 647 9385
http://www.shundahai.org/
e-mail : [email protected]
Women's Action for New Directions (WAND)
WAND encourage les femmes à agir politiquement afin de réduire le militarisme et la violence et de rediriger les dépenses militaires excessives
vers des besoins humains et environnementaux. WAND collabore avec
des organisations, des activistes et des législateurs de l'Etat pour arrêter
l'utilisation du combustible à oxydes mixtes uranium et plutonium aux
Etats-Unis, et publie le bulletin mensuel "Nix MOX".
Safe Energy Communication Council - SECC
SECC est une coalition de groupes dans le domaine de l'énergie, de l'environnement et de groupes de médias d'intérêt public, dont le travail
consiste à informer le public sur les désavantages économiques et environnementaux de l'énergie nucléaire (voir p. 8).
1717 MASSACHUSETTS AVE NW #805, WASHINGTON, DC 20036, USA
TEL : +1 202 483 8491 - FAX : +1 202 234 9194
e-mail : [email protected]
Investigation Plutonium
PAT ORTMEYER, RESPONSABLE DES QUESTIONS DE DÉCHETS NUCLÉAIRES
2350 HARVE AVENUE, MISSOULA, MT 59801-7654, USA
TEL : +1 406 3270785 - FAX : +1 406 721 8487
e-mail: [email protected]
http://www.wand.org
22
JANVIER-FÉVRIER 2000
Plut’Info
CHIFFRES DU MOIS
STOCKS DE PLUTONIUM AUX ETATS-UNIS
Données annuelles concernant les stocks de plutonium frais*
Au 31/12/97
1. Plutonium séparé entreposé dans les usines de retraitement
Au 31/12/96
0,00 t
0,00 t
< 0,05 t
< 0,05 t
4,60 t
4,60 t
4. Plutonium séparé entreposé dans d'autres installations**
40,40 t
40,40 t
TOTAL (cette ligne n'existe pas dans le document officiel)
45,00 t
45,00 t
2. Plutonium séparé en cours de processus de fabrication et plutonium
contenu dans des produits semi-finis dans des installations de fabrication
de combustible ou d'autres installations
3. Plutonium contenu dans du combustible non irradié ou dans d'autres
produits fabriqués, dans les centrales ou ailleurs
* : arrondies à 100 kg
** : y compris plutonium séparé pour des besoins de recherche
Estimation des quantités de plutonium
contenu dans les combustibles irradiés des réacteurs civils
1. Plutonium contenu dans les combustibles irradiés sur les sites des
réacteurs à usage civil
2. Plutonium contenu dans les combustibles irradiés sur le site des
usines de retraitement
3. Plutonium contenu dans des combustibles irradiés sur d'autres sites
TOTAL (cette ligne n'existe pas dans le document officiel)
Au 31/12/97 arrondi à
la tonne de plutonium
AU
31/12/96
287 t
270 t
0t
0t
15 t
15 t
302 t
283 t
(Source : Mission Permanente des Etats-Unis d'Amérique auprès de l'AIEA, 22 mars 1999 - Traduction WISE-Paris)
Les 52,5 tonnes de plutonium que les Etats-Unis ont déclarées comme excédentaires par rapport aux besoins de la Défense
sont constituées des 45 tonnes de plutonium séparé et de 7,5 tonnes sur les 15 tonnes de plutonium contenues dans les combustibles irradiés des réacteurs civils. Ces 7,5 tonnes de plutonium "contenu dans des combustibles irradiés sur d'autres sites
"ont été à l’origine produites ou achetées en vue d’applications militaires mais n'ont pas été séparées des combustibles irradiés.
Selon les déclarations du gouvernement des Etats-Unis, il n'y a pas de plutonium séparé américain aux Etats-Unis ou ailleurs,
en dehors de celui produit ou acheté par le passé à des fins militaires.
( )
LES MOTS DU MOIS
"Si les dirigeants de British Nuclear Fuel (BNFL)
avaient secrètement été à la solde des groupes écologistes œuvrant pour l'arrêt de l'industrie nucléaire britannique, ils n'auraient guère pu mieux faire. (…) "
"L'intérêt porté aujourd'hui au retraitement remonte
aux années de Guerre Froide pendant lesquelles l'uranium était cher. Aujourd'hui il est bon marché et il faut
étudier l'hypothèse où BNFL arrêterait ses usines de
retraitement, soit en faisant payer des clients pour stocker des déchets soit en développant d'autres activités."
"Plus personne ne peut gagner la cause
de SELLAFIELD"
"Le plus mauvais argument pour garder l'usine de
retraitement de combustible nucléaire de Sellafield
ouverte est qu'elle emploie beaucoup de personnes.
Mais il est difficile d'échapper à la conclusion que c'est
pratiquement la seule raison pour laquelle BNFL existe
encore. L'industrie du retraitement a d'abord été mise en
place pour produire le plutonium nécessaire à la fabrication d'armes nucléaires, et a réussi à survivre en fournissant des combustibles pour de nouveaux types de
réacteurs nucléaires, qui jusqu'ici, ne sont pas parvenus
à produire de l'électricité à un coût compétitif."
The Times, Editorial, 19 février 2000
"Si le Japon et l'Allemagne se retirent, les ventes de
combustible MOX de BNFL - et la nouvelle usine qu'elle
a construit pour le fabriquer - vont être condamnées. Et
la justification de son activité principale, le retraitement
les combustibles irradiés, va disparaître."
@The Independent on Sunday, 20 février 2000
The Independent, 12 février 2000 (Le quotidien britannique qui a
révélé l'affaire de falsification du contrôle qualité)
JANVIER-FÉVRIER 2000
23
Investigation Plutonium
Plut’Info
"La pression monte à Sellafield pour des licenciements
au plus haut niveau, alors que l'installation nucléaire fait
face à sa plus grave crise en 30 ans.(…)"
"Le plus récent rapport de BNFL sur l'Environnement, la
Santé & la Sûreté (ES&S – Environment, Health and Safety
Report) " Responsables de la sûreté et soucieux de l'environnement", publié en octobre 1999, contient une déclaration sur la
vérification du Registre d'Assurance Qualité de la Llloyd (LRQA).
Selon cette déclaration, "les sites (dont Sellafield) visités par
le LRQA sont bien gérés, avec une direction et du personnel
attachés à l'ES&S. Les mécanismes visant à améliorer les performances dans le domaine de l'ES&S au niveau des sites, correspondent aux objectifs de la compagnie".
Un des rapports de la NII [Nuclear Installations
Inspectorate] sur l'inspection de la Direction de la Santé & de
la Sûreté (HSE) sur le contrôle et la supervision des activités
du site BNFL de Sellafield publié vendredi dernier, établit dans
une de ses trois principales conclusions que "sur l’ensemble du
site, le système de gestion de la sûreté, dont la structure est
extrêmement complexe, n’est pas de bonne qualité".
BNFL : au revoir la privatisation…?
L'histoire est peu commune, c’est le moins que l’on puisse
dire. On se rappellera que le seul autre cas similaire est la falsification de l'analyse de soudure aux rayons X dans certaines
centrales nucléaires françaises, il y a de cela plusieurs années.
La NII (Nuclear Installations Inspectorate) a publié son rapport
accablant sur "la falsification du combustible MOX à BNFL,
Sellafield", le 18 février 2000, l'histoire couvait depuis plusieurs
mois, mais on ne s’attendait pas à un jugement aussi sévère et
aussi inhabituel de la part des autorités de sûreté : "En particulier, les déficiences constatées dans le processus de contrôle
qualité devront être rectifiées, la gestion de l'installation devra
être améliorée et les exploitants devront être soit remplacés, soit
subir une nouvelle formation pour apporter une culture de la
sûreté dans l'usine conforme aux normes exigées par la
Direction de la Santé et de la Sûreté (HSE) dans une installation
nucléaire." (La version PDF du rapport complet (en anglais) est
disponible sur le site de Plutonium Investigation : http://www.puinvestigation.org/reports/000221HSEMOXFalsification.pdf)
Pendant ce temps, l'usine en question - l’usine MDF (MOX
Demonstration Facility - usine de Démonstration de MOX) de
Sellafield, proche de l'usine de retraitement THORP, également
exploitée par BNFL - reste fermée. L’inspecteur-chef de la NII,
Lawrence Williams, a déclaré en conférence de presse lors de
la publication des rapports, qu'il annulerait l'autorisation d'exploitation de THORP si les améliorations dans la sûreté des
réservoirs de stockage des déchets liquides de haute activité de
Sellafield n'étaient pas apportées dans les délais fixés par la
NII. Et la grande usine de MOX de Sellafield (SMP) d'une capacité de 120 tonnes attend toujours son autorisation d'exploitation. Difficile d'imaginer qu’elle intervienne dans un futur proche.
Le plan de privatisation de 49% de BNFL s’annonce encore plus
incertain. Qui voudrait acheter un bateau en train de sombrer ?
Evening News & Star, 19 février 2000, sous l'intitulé "CONDAMNÉ"
"BNFL a déclaré hier que les ouvriers de l'usine de MOX
avaient mesuré le lot de pastilles MOX de la manière appropriée et qu'ils étaient persuadés que celui-ci était sûr et respectait les spécifications, mais que l'ordinateur avait eu une
panne et que les données avaient été perdues. Plutôt que de
commencer leur travail, ils ont falsifié les données, reprenant
celles d’un lot précédent. On a ensuite fabriqué les barres de
combustible qui ont été livrées à la compagnie allemande puis
chargées en réacteur."
SOMMAIRE
The Guardian, Londres, 23 février 2000
Dossier sur les ETATS-UNIS......1 à 22
Plut’Info ............................... 23 à 24
Bulletin d’abonnement
❏ Je souhaite m'abonner (10 numéros par an) à
❏ Investigation Plutonium (en français)
❏ Plutonium Investigation (en anglais)
au tarif de : ❏ 200 F. ❏ 100 F. (ONG/ association/ individuel) ❏ Presse (nous consulter)
(US et Japon + 30 FRF de port)
❏ Je souhaite recevoir un spécimen gratuit ❏ en français
❏ en anglais
❏ faire envoyer un spécimen gratuit à une autre personne (joindre coordonnées précises)
Imprimé par Graphirel, 49 rue de la Colonie, 75013 Paris
Je souhaite commander :
Le(s) numéro(s) suivant(s) d’Investigation Plutonium (25 FF par numéro, port compris)
❏ en français ❏ en anglais
❏ N°1 France ❏ N°2 Japon ❏ N°3 Royaume-Uni ❏ N°4-5 Allemagne ❏ N°6-7 Spécial Transport ❏ N°8 Suisse
❏ N°9 Belgique ❏ N°10 Inde ❏ N°11 Pays-Bas ❏ N°12-13 Russie ❏ N°14-15 Suède ❏ N°16 Espagne
❏ "La France Nucléaire 1997", Mary Byrd Davis, WISE-Paris, 256 pages; 120 FRF + port (25 FF)
❏ "Evaluation des impacts sociaux de l’utilisation de combustible au plutonium (MOX) dans les réacteurs à eau légère",
version abrégée du Rapport Final IMA ("International MOX Assessment"), CNIC, WISE-Paris, 93 pages, 200 FF
(associations 80 FF), port compris.
Règlement par chèques en francs français à l'ordre de WISE-Paris ou virement (ajouter tous les frais de virement).
NOM
ORGANISATION
FONCTION
ADRESSE
TEL
FAX
E-MAIL
Investigati
Plutonium
n
Edité par : WISE-Paris
Directeur de la Publication
et Rédacteur en Chef
Mycle Schneider
Rédaction : David Lowry
avec la participation de Mary
Bird Davis et Xavier Coeytaux
Relecture et commentaires :
Tom Clements, Don Moniak,
LeRoy Moore
Traduction : Julie Hazemann,
Xavier Coeytaux, Beatrix Loos
CPPAP : 0500 G 78128
ISSN : 1284-9677
Dépôt : août 2000
Le projet
Investigation Plutonium
est soutenu par la
Fondation W. Alton Jones.