Une famille que l`on ne quitte pas

Transcription

Une famille que l`on ne quitte pas
LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ | MERCREDI 18 FÉVRIER 2015 | 27
SPORTS | HAUTE­SAVOIE
RUGBY
TOURNOI DES SIX STATIONS | Jusqu’à dimanche
Une famille que l’on ne quitte pas
Marc Lièvremont a le sourire. Ce tournoi, il le partage avec ses amis du rugby mais aussi ses frères et ses enfants. Le DL/Greg YETCHMENIZA
Réunis à l’occasion du tournoi
des Six Stations, 24 jeunes
retraités du rugby sont venus
jouer les prolongations sur la
neige des Alpes et montrer
qu’ils n’avaient pas vraiment
quitté cette grande famille du
monde professionnel.
jouer Thierry Louvet, dit l’In­
dien, je n’y aurais pas cru »,
lâche d’ailleurs l’ancien sélec­
tionneur du XV de France,
Marc Lièvremont en enfilant
pour l’occasion son maillot
bleu des Ménuires.
À
Car si ces colosses feront
preuve d’engagement sur la
neige, cet événement est sur­
tout pour eux une occasion de
se retrouver en famille. « C’est
génial qu’on se retrouve là.
Chaque année, on vient avec
beaucoup de plaisir. Même si
Lièvremont : « On joue
les prolongations »
quelques minutes de se
défier sur le front de nei­
ge de La Clusaz, les an­
ciennes gloires du rugby fran­
çais et international, ont le
sourire. « Si on m’avait dit il y
a une vingtaine d’années que
j’aurais le sourire avant de
on a tous des emplois du
temps chargés, nous faisons
l’effort de nous libérer pour
partager cet événement ex­
ceptionnel ensemble », confie
l’ancien ailier de l’équipe de
France, Christophe Dominici.
Consultants, entraîneurs ou
retirés du monde du rugby
professionnel, tous montrent
que malgré la fin de leurs car­
rières, chacun garde un cram­
pon sur le pré et ne s’éloigne
jamais vraiment de cette
grande famille.
Adversaires ou coéquipiers
hier, ces icônes représentent
aujourd’hui une seule fratrie
qui continue à partager des
valeurs que seul le rugby peut
véhiculer. « On joue les pro­
longations. On pensait qu’on
avait eu notre petite mort mais
on est encore là. Je ne pense
pas que ce sera éternel. Un
jour ça s’arrêtera mais on con­
tinue de profiter de tout ce
que nous apporte le rugby »,
se satisfait Marc Lièvremont.
Dominici : « Les
performances (des Bleus)
du moment sont tristes »
Bien que jeunes retraités, cet­
te famille ne peut s’empêcher
de veiller sur l’évolution de
leurs héritiers sous le maillot
tricolore.
En plein tournoi des Six Na­
tions, le débat sur la perfor­
mance des Bleus est bien évi­
demment sur les lèvres de ces
acteurs devenus supporters.
« On espère toujours que les
résultats favorables vont s’en­
chaîner. Sur la globalité, on
peut être déçu, mais on sent
qu’il y a du potentiel qui ne
s’exprime pour le moment
que par à­coups. Il y a une
grosse marge de progression.
Certes, c’est un peu frustrant
quand on est supporter mais il
y a du potentiel », assure
Marc Lièvremont qui a été à la
tête de cette équipe en­
tre 2007 et 2011.
Une frustration que partage
son adversaire du soir à La
Clusaz, Christophe Dominici :
« Les performances du mo­
ment sont tristes. On sort frus­
tré des matches de l’équipe de
France, que ce soit les joueurs,
les spectateurs. On attend une
performance digne de se nom
et ça fait un petit moment
qu’on ne l’a pas eu ». Mais
l’ancien ailier du Stade Fran­
çais reste positif pour la Cou­
pe du monde qui se profile :
« Est­ce que ça m’inquiète ?
Non car ce sont deux compéti­
tions différentes. Est­ce que
l’on arrivera avec des certitu­
des ? À mon avis, non. Par
contre, est­ce que l’on peut
aller loin ? Oui je pense. »
En attendant, tous savou­
rent ces retrouvailles dans
cette famille du rugby, qu’ils
ne sont pas prêts de quitter…
AUTOMOBILE
LIGUE | 15e journée
RALLYE | Portrait de Benjamin Perrin
Epagny, pas à pas
Histoire de temps
Prénationale masculine
Promotion Excellence
En poule A, Saint­Julien
s’accroche au trio de tête
avec une victoire sur Man­
taille (58­45).
Dans la poule B, Epagny
(ll) gagne à Guilherand
Granges sur un joli score de
(55­91) et reste co­leader au
classement. Thônes a accro­
ché l’autre leader, Tain­
Tournon (85­79), mais reste
dernier.
Prénationale féminine
Epagny fait un pas de plus
en tête de ce championnat
avec une victoire sur St­
Martin d’Hères (68­46).
Excellence féminine
En poule A, Frangy s’incline
face au leader d’un petit
point (49­50), tout comme
Cran­pringy face à Vallons­
de­la­Tour (54­68). Anne­
masse (ll) écrase Sassenage,
et reste sur les talons des
leaders.
Dans la poule B, Seyssel
l’emporte face à Valence et
se donne un peu plus d’air
au classement (50­43). De
son côté Annecy­Seynod­
Annecy­le­Vieux se fait
étriller chez le leader (95­
48).
Doris JACQUIER
E
ncore jeune, 31 ans, Ben­
jamin n’en possède pas
moins une solide expérience
de la compétition et va pren­
dre dans quelques jours sa
dix­septième licence à
l’ASA de Savoie. De ses dé­
buts comme copilote aux cô­
tés de son père Jean­Paul,
ponctués de nombreux suc­
cès et podiums, nous retien­
drons leur victoire à la Finale
de la Coupe de France 2002
à Mazamet. Cette année­là,
il débute également au vo­
lant et comme son prof de
père était bon, le fiston se fait
vite remarquer.
Il prend part à plusieurs
manches en formules de
promotion entre 2004
et 2009, c’est ainsi qu’il roule
en 206, Clio Cup, Suzuki
Swift ou C2 R2 Max obte­
nant quelques podiums et
victoires en Citroën. Il rentre
également vainqueur de
classe A7 à la Finale des ral­
lyes disputée à Autun en
2011. À cette époque un pré­
parateur hésite entre lui et le
Belge Thierry Neuville, 2e le
week­end dernier en Suède,
et finalement retenu. Nous
l’écrivions en intro, son tra­
vail lui prend presque tout
son temps et Benjamin ne
peut plus courir dix ou douze
week­ends par an. Le bilan
2014 est positif car avec trois
rallyes seulement au comp­
teur et donc un manque de
roulage, il remporte brillam­
ment le rallye de Chartreu­
se, termine 2e aux Bauges et
boucle 9e scratch celui de
l’Épine en C2 R2 Max, soit
trois bons résultats.
Une compagne copilote
La saison 2015 devrait res­
sembler à la précédente et
Les joueurs ont fait preuve de beaucoup d’engagement. Le DL/G.Y.
L
a nuit tombe sur La Clu­
saz. Les skieurs abandon­
nent les pistes et se regrou­
pent sur le front de neige. La
structure gonflable de rugby
qui délimitera la zone de
combat des colosses se mon­
te petit à petit. Le terrain en­
neigé est plat, prêt à se faire
labourer par ces monstres du
rugby. Petit à petit des hom­
mes en maillot moulant font
leur apparition sur le rectan­
gle, blanc pour l’occasion. Ils
s’échangent le ballon ovale.
Ce sont les amateurs, les
anciennes gloires préférant
goûter au bain de foule. Puis
débarquent des visages con­
nus. Serge Betsen, Christo­
phe Dominici et les autres
viennent se préparer à ce
nouveau combat.
Les regards des vacanciers
se dirigent vers ces joueurs
qui les ont fait rêver. Les plus
jeunes ont eux les yeux éba­
his en voyant les imposantes
Antony CORREIA
BASKET­BALL
Déception pour Thonon
qui perd à domicile (54­60)
et se retrouve désormais 7e.
De son côté Cran­Pringy
prend la 5e place après son
succès à Echirolles (78­82).
Les deux derniers, Anne­
masse et Bonneville n’ont
pas réussi d’exploit, les pre­
miers s’inclinant à St Egreve
(108­66), les seconds face à
Vernosc Davézieux (64­70).
La fête du rugby est lancée
Dans quelques semaines Perrin va repartir pour une nouvelle saison où
il espère bien briller encore plus. Photo Yves BASSOT
nous devrions retrouver la
paire Perrin­Deloche avec la
207 S2000 de l’équipe ita­
lienne Roger Tuning sur
quatre rallyes, Faverges,
Bornes, Chartreuse et Bau­
ges en fonction du budget
trouvé. « En France c’est de­
venu compliqué de réunir
un budget pour les équipa­
ges ou d’organiser les épreu­
ves pour les ASA. Le sport
carrures poser pour la photo
officielle d’avant­match. Le
speaker est chaud, les
joueurs prêts à en découdre.
Le coup d’envoi de ces ren­
contres de 16 minutes est
donné.
Une fois le ballon en jeu, le
combat fait rage. L’intensité
est présente au rythme des
tampons de Thierry Louvet
et de Christophe Moni. Mal­
gré la convivialité de l’évé­
nement les joueurs font
preuve d’un gros engage­
ment.
Casques sur la tête, protè­
ge­dents en bouches, les
joueurs jouent les prolonga­
tions de leur carrière pour le
plus grand bonheur du pu­
blic. Le pari est une nouvelle
foisréussi.LeTournoidesSix
Stations est bel et bien lancé
et quels que soient les résul­
tats, c’est le rugby qui en sor­
tira vainqueur.
A.C.
auto n’est pas reconnu com­
me il le devrait car les Fran­
çais Loeb et Ogier dominent
le championnat du monde
depuis 10 ans. Croyez­moi il
faut être motivé pour pou­
voir réaliser notre passion ».
Et la motivation est bien tou­
jours présente, la recherche
de partenaires se poursuit
actiet nous aurons le plaisir
de retrouver Benjamin au
départ du Pays de Faverges.
Sa compagne Stéphanie, el­
le aussi copilote de temps à
autre, et ses deux fils seront
bien évidemment présents
pour l’encourager, « Je vou­
drais juste remercier nos
partenaires mais aussi Né­
nette ou Greg, mes copilo­
tes, car c’est important d’être
deux, de bien s’entendre et
d’être en confiance dans la
voiture ».
Phillipe GAVARD
COURSE PÉDESTRE
LE COIN DES FÉMININES | Rencontre avec Frédérique Laurent
Au­delà des limites
«U
n esprit sain dans un
corps sain », l’expres­
sion pourrait parfaitement
qualifier la philosophie de
Frédérique Laurent. Naturo­
pathe dans la vie, cette athlè­
te ne pratique pas le sport
pour affoler les chronos mais
plutôt pour y cultiver son
bien­être. Tantôt un remède
pour soigner ses maux, ou un
moyen d’expression permet­
tant de récolter des fonds
pour des œuvres caritatives,
c’est également un moyen de
découvrir de nouvelles cultu­
res et des lieux assez magi­
ques.
Une famille d’athlètes
Footballeuse puis handbal­
leuse, à vingt ans elle se tour­
ne vers la course à pied com­
me le veut la tradition fami­
liale, son père et son frère
étant marathoniens. Très vi­
te, elle s’oriente vers les trails
nature et les raids à étapes,
guidée par sa soif de dépas­
ser ses limites. Avec son com­
pagnon Christophe Lebrun,
elle arpente la planète à la
recherche de nouveaux défis.
Après des expériences réus­
sies en Chine et Ouzbékis­
tan, le binôme se lance en
2013 dans un pari un peu fou
d’enchaîner cinq marathons
extrêmes sur les cinq conti­
nents en dix mois en mettant
au point une méthode d’en­
traînement basée sur l’adap­
tation du corps aux éléments
extérieurs. Au programme,
Courir pour des
œuvres caritatives
Frédérique Laurent, passionnée
de sport avant tout. DR
des raids en Océanie (Vanua­
tu), en Bolivie, dans le Jura,
en Indonésie et en Afrique du
Sud.
Outre le fait d’aller au bout
d’eux­mêmes, les deux athlè­
tes courent pour la bonne
cause en faisant partager leur
expérience et en récoltant
des fonds pour deux associa­
tions caritatives (à chacun
son Everest et Nez Rouge).
Frédérique est entrée dans
l’histoire cet automne en
étant la première française à
participer au Marathon des
glaces où elle a terminé à la
première place du classe­
ment féminin Elle revient sur
cette expérience unique « Ce
marathon a lieu à Union Gla­
cier, un site exceptionnel à
proximité du pôle sud où les
températures peuvent attein­
dre ­89°C. Nous nous som­
mes entraînés en Bourgogne
dans un bâtiment frigorifique
à Fauvernay où la températu­
re ambiante est de ­30°C.
Nous avons pu ainsi tester
nos équipements et habituer
notre corps à souffrir dans ce
contexte. Notre but était d’at­
teindre la ligne d’arrivée et ce
fut une grande joie de termi­
ner première femme. » En
2015, le binôme partira pour
de nouvelles aventures avec
toujours la même volonté de
partager leurs épopées avec
leurs partenaires en échan­
geant sur les données scienti­
fiques et le ressenti dans la
capacité d’adaptation de
l’être humain.
Laurence DESPRES

Documents pareils