Montage n° 14 Expériences portant sur la conservation de l`énergie
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Montage n° 14 Expériences portant sur la conservation de l`énergie
Montage n° 14 Expériences portant sur la conservation de l'énergie mécanique dans quelques cas simples. Introduction En mécanique, il existe 2 formes d’énergie : L’énergie cinétique qui est l’énergie du mouvement : définie par un terme de translation et un terme de rotation : Ec = ½ mv2 + ½ Jω2 L’énergie potentielle : 2 types : • de pesanteur : un corps de masse m, lâché d'une certaine hauteur, perd, lors de sa chute, de l'énergie potentielle et acquiert de l'énergie cinétique. Epp=mgz + cst • élastique (cas du ressort) : Epe= ½ kx2 On définit l’énergie mécanique comme étant la somme de l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle. Em=Ec+Ep le physicien Hermann von Helmholtz a énoncé pour la première fois, vers 1850, le principe fondamental de conservation de l'énergie : l'énergie mécanique totale E d'un système isolé (non soumis à une force extérieure, tel le pendule si l'on néglige la résistance de l'air) se conserve au cours d'une transformation purement mécanique: Em=Ec+Ep=constante. Un exemple permet de saisir l'aspect idéal de ce principe: une bille d'acier qui tombe sur une surface parfaitement dure, polie et indéformable rebondit toujours jusqu'à la même hauteur, et acquiert un mouvement qui se répète indéfiniment; ce mouvement est produit initialement par l'action de porter la bille à une certaine hauteur au‑dessus de la surface. Bien entendu, à cause de la résistance de l'air et du frottement de la bille sur le sol, le mouvement du système non isolé finit par s'amortir. Il y a donc non conservation de l’énergie mécanique, dès qu’il y a frottements. Nous allons illustrer, dans ce montage, la conservation de l’énergie mécanique dans quelques cas simples. I. Mouvement élastique Banc magnum. Description du banc. II.1. Détermination de k Equation du mouvement : 0 On mesure k à partir de la période des oscillations (avec le réticule, on mesure nT0). Rq : pour utiliser le logiciel magnum, il faut d’abord lancer Régressi, puis Magnum. Attention : pbl sur la vitesse avec Régressi (dû à la base de temps) II.2. Etude énergétique Il faut peser mobile + réglette. Epe= ½ kx2 Ec = ½ mv2 avec v=diff(X,t) Em=Ec+Epe=½ m(v2 + ω02 x2) on peut enlever la constant ½ m des calculs, ce qui limite les incertitudes. Conservation de Em car il n’y a pas de frottement (principe du banc sur coussin d’air : système pseudo-isolé) Etude théorique : x=Acosω0t =ω0 Asinω0t v2= 2 Em= ½ kx2 + ½ mv2=½ k A2cos2ω0t + ½ mω02A2sin2ω0t = ½ k A2 = cst si A=cst II. (car ω02=k/m) Mouvement de chute II.1. Chute libre Avec dispositif bille/aimant + 2 capteurs. Chrono Pierron en position C1/C2 qui permet interrupteur de calculer le temps mis par la bille pour parcourir la distance entre les 2 capteurs. aimant v0=0 Ec0=0 Eppi=mghi=Emi on mesure vf à l’aide des capteurs très + proches. On impose Eppf=0 Ecf=Emf= ½ m 2 Alim vf On peut faire des mesure en modifiant la hauteur initiale de chute. D’où des couples de points vf et hi. On trace Ec=f(Epp) pour ces couples. On devrait avoir une droite de pente 1 : conservation de l’énergie mécanique. II.1. Rebond Webcam, projecteur, rideau noir, balle de golf. Besoin d’aide pour lancer la balle. Acquisition : Vidéoimpression Exploitation : synchronie 1. Définir une origine (=point au sol pour éliminer la constante dans la formule de Epp) 2. Etalonnage avec la règle de 1m 3. Pointer image par image le centre de la balle (un peu déformée à cause du temps d’obturation) 4. Sous synchronie, tracer y=f(x) (attention au T de synchronie qui n’est pas le bon. Prendre Timage à la place) 5. Terme de correction en x et y car on n’est pas dans le Plan de plan de l’étalon (Thalès : l’étalon x2=0,87x) terme correctif=3/(3+d)=0,87 3m Plan de la balle d 6. Mballe = 46g. On fait les calculs sous Synchronie : v2=vx2+vy2 Ep=mgy Ec= ½ m v2 Em=Ec+Ep On trace Ep, Ec et Em. Identifier les rebonds. On perd Em à chaque rebond car le choc n’est pas parfaitement élastique. III. Mouvement oscillatoire Sur table à digitaliser [1] [3 p.303] ou solide en rotation autour d’un axe fixe Ec = ½ mv2+ ½ Jω2 =½ m(R)2+ ½ J()2 On fait 2 manipulation avec 2 J différents. Il y a répartition différente de l’énergie entre Erot et Etrans. θ =2πn On fixe n (1 ou 2 tours) – mesure de t au chrono. T’ T P d (mm) t(s) (rad.s-1) Ec Conclusion Pour qu’il y ait conservation de l’énergie mécanique, il faut que toutes les forces qui agissent sur le système soient conservatives (non conservative = chocs, frottement…) BIBLIO • • • • • [1] Bellier Dunod Ch 9 p166 [2] Duffait pas de chap spécifique à la cons de Em… BUP n° [3] Quaranta rotation autour d’un axe p. 375 conservation de l’énergie méca p. 118 (pas d’exp intéressantes) [4] livres 1S et TS (bon historique sur l’énergie – à revoir p.298) QUESTIONS 1. Ec = ½ mv + ½ Jω ω ne pas oublier le terme de rotation (pour les solides uniquement, pas en mécanique du point) 2. Qu’est-ce qu’une force conservative ? c’est une force qui dérive d’un potentiel. Exemple de forces non conservatives : frottements et forces de contact 3. Pas de constante pour Epe ? si 4. On peut négliger les frottement sur les 1ères oscillations. 5. On n’a jamais conservation parfaite de l’énergie méca, mais on s’en approche. 2 2 PHYS. Force (associée à un mouvement) représentant une capacité à effectuer un travail. Énergie mécanique (cinétique ou potentielle) L'énergie cinétique est liée au mouvement: E = ½ mv2 .si un corps de masse m tourne à la vitesse angulaire ω, E = ½ Iω2 où I est le moment d'inertie du corps par rapport à l'axe de rotation.Lénergie potentielle est due à l'interaction d'un corps avec un champ:dans le champ de gravitation terrestre, l'énergie potentielle d'un corps de masse m, situé à une hauteur h par rapport au sol est E = mgh; où g est la constante d'accélération terrestre. Historique À l'origine, la notion d'énergie était liée à celle de force agissante capable de modifier un état préexistant — la force qui permet de déplacer un poids vers le haut, de bander un arc, de tirer une charrue. Elle ne pouvait provenir que du muscle humain ou animal. Les peuples de la mer furent les premiers à utiliser l'énergie du vent pour mouvoir les navires et, plus tard, les ailes des moulins à vent. Puis, l'homme découvrit la force de l'eau des rivières pour faire fonctionner les moulins à eau. Ce furent là ses principales sources d'énergie motrice jusqu'à la fin du XVIIIe s. Parallèlement, l'homme utilisait le feu et le bois pour se chauffer, travailler les métaux, etc., sans se rendre compte qu'il s'agissait là aussi d'énergie. Ce n'est qu'au début du XVIIIe s., avec l'apparition de la machine à vapeur, qu'on découvrit expérimentalement (Joule le prouvera 150 ans plus tard) que la chaleur peut produire de la force motrice, dans des quantités plus abondantes et à des coûts moindres que le muscle, le vent ou les chutes d'eau, et cela, malgré les faibles rendements (moins de 10 %) de la conversion. Pendant la plus grande partie du XVIIIe s., où les principales machines étaient les pompes des mines, le bois resta très utilisé et la houille ne fut employée que dans les régions où elle était particulièrement accessible. Cependant, vers la fin du siècle, le nombre croissant des machines à vapeur et le développement des industries métallurgiques mirent en évidence le rôle économique essentiel de la houille dont la disponibilité conditionna, pour une grande part, l'essor industriel (décuplement de la production de houille de 1850 à 1900). L'électricité d'origine thermique commença à jouer un rôle considérable à partir de 1875 avec l'invention de la dynamo, des moteurs industriels et de l'éclairage. La découverte du transformateur électrique (1881), qui élargit considérablement le rayon de distribution (lignes à haute tension), et celle de la turbine à vapeur, supérieure à la machine alternative pour la production d'électricité, ne firent que renforcer la demande en charbon, qui devint de plus en plus difficile à satisfaire. Deux autres formes d'énergie arrivèrent alors en renfort: le pétrole et l'hydroélectricité. Le pétrole, presque exclusivement nord américain à l'origine (1860), dabord utilisé principalement pour l'éclairage, étendit peu à peu son champ d'applications. Devenu, à partir de 1880, l'égal du charbon pour nombre d'applications industrielles et thermiques, il prit, avec l'avènement du moteur à explosion et de l'automobile, sa place de carburant par excellence, facile à stocker, à distribuer, à utiliser. À partir de 1900, son importance n'échappa à personne et il devint l'objet d'une prospection intense à l'échelle mondiale, accompagnée d'efforts politiques pour en contrôler la production. L'hydroélectricité, née vers la fin du XIXe s., fut favorisée par la diminution de l'offre en charbon et l'apparition, vers 1895, des turbines hydrauliques qui s'avéraient un excellent moyen d'entraînement des génératrices électriques, mais désavantagée par l'importance des investissements requis pour la construction des barrages et par le nombre limité de sites exploitables. La houille, le pétrole (auquel s'ajoutera son dérivé, le gaz naturel, après 1945) et l'hydroélectricité resteront les trois piliers du développement industriel jusqu'en 1960, d'où leur appellation d'énergies conventionnelles. Si les possibilités d'exploitation de l'énergie nucléaire de fission à des fins civiles sont entrevues à partir de 1940, les premières exploitations industrielles semi expérimentales ne firent leur apparition que quinze ans plus tard, prouvant l'intérêt que lui portaient déjà les gouvernements des pays industrialisés, intérêt qui ira en se renforçant avec l'accroissement de la dépendance énergétique vis à vis du pétrole. L'énergie nucléaire, calorifique à l'origine et permettant de fournir de la vapeur très chaude, est surtout utilisée pour la production d'électricité et, très accessoirement, pour le chauffage urbain. Ses applications aux moteurs sont limitées aux sous marins et aux bateaux en raison des lourds blindages nécessaires. Les progrès de la technologie des centrales nucléaires en font aujourdhui une énergie moins chère que celle des combustibles fossiles et assez abondante (compte tenu des réserves terrestres en uranium et en thorium) pour couvrir les besoins prévisibles mondiaux pendant quelques siècles, pour autant qu'on utilise pour la produire les surrégénérateurs, environ 60 fois plus rentables que les réacteurs de la première génération (à eau pressurisée ou à uranium naturel). L'humanité semble maintenant être sur le point de disposer, avec l'énergie de fusion thermonucléaire, d'une source virtuellement inépuisable d'énergie, fondée sur une réaction identique à celle qui se produit dans le Soleil. Les travaux théoriques en démontrent la plausibilité; toutefois, il apparaît que, malgré certaines expérimentations encourageantes, la maîtrise des très hautes températures nécessaires demandera encore des décennies. Depuis 1973, date à laquelle le prix du pétrole est passé arbitrairement du simple au triple, les États dont l'économie dépend largement de cette ressource se sont préoccupés de trouver à court ou à moyen terme des énergies de substitution, d'où un regain d'intérêt pour certaines formes d'énergie chères, mais dont l'exploitation est susceptible de réduire la dépendance vis à vis des combustibles fossiles: énergies solaire, géothermique, thermique des océans, des végétaux, du vent, etc. D'une façon générale, elles peuvent jouer un rôle non négligeable d'appoint. Nature de l'énergie L'énergie permet de mettre en mouvement, d'arrêter ou de soulever un objet. Équivalent de la chaleur et de la masse en mouvement, l'énergie peut prendre de multiples formes (chimique, électrique, nucléaire, etc.), toutes transformables les unes dans les autres selon certaines lois et avec des rendements plus ou moins élevés; certaines sont stockables. L'énergie ne peut donc être que transformée; on ne peut ni la créer, ni la faire disparaître; en revanche, elle peut se dégrader au cours de ses transformations successive. Origines de l'énergie En l'état actuel des connaissances et des progrès techniques, elles sont au nombre de quatre, toutes liées à la vie du cosmos et au phénomène auquel l'Univers semble devoir son mouvement, la transformation de masse en énergie. Il s'agit de la fusion thermonucléaire responsable du rayonnement solaire, de la chaleur terrestre initiale, de la présence de matériaux radioactifs au sein de la Terre et de l'énergie cinétique des astres (à laquelle est dû le phénomène des marées). a) Le rayonnement solaire, phénomène résultant de la fusion thermonucléaire, fournit la plus grande partie de l'énergie sur Terre; il se manifeste sous forme de lumière ou sous forme de chaleur. Dans le premier cas, il permet la photosynthèse des végétaux; la lumière solaire est donc responsable, en fin de processus, de la constitution de nos réserves d'énergie directement exploitables (énergie musculaire, énergies fossiles). Dans le second cas, sous forme thermique, la chaleur provenant du Soleil est à l'origine de l'énergie hydraulique (évaporation), de l'énergie éolienne (échauffement différentiel des masses d'air), de l'énergie thermique des océans (échauffement des eaux); de plus, elle contribue à maintenir la planète à température constante. b) Les matériaux fissiles et fertiles extraits de la Terre (uranium et thorium) constituent une source potentielle d'énergie (nucléaire) relativement bon marché, dont les réserves (en équivalent calorifique) sont du même ordre de grandeur que celles de la houille. c) L'énergie thermique du centre de la Terre (énergie géothermique) est peu exploitée, mais représente un potentiel virtuellement inépuisable. d) L'énergie cinétique de la Terre et de la Lune est à l'origine des marées qui sont susceptibles de fournir une énergie abondante (énergie marémotrice), à condition de trouver des moyens rentables d'exploitation. L'énergie, moteur du monde, se manifeste partout: dans les phénomènes célestes (mécanique des planètes, rayonnement du Soleil) comme dans le corps humain (énergie musculaire), dans les organismes végétaux (photosynthèse) comme dans les produits de la technologie (trains, fusées, bombes), dans l'infiniment petit (particules de haute énergie) comme dans l'infiniment grand (explosion des supernovae). Omniprésente, l'énergie n'est pourtant concrètement nulle part, car son existence n'est décelable que par ses effets. Selon un des grands principes qui régissent l'Univers, elle se conserve intégralement tout en se transformant en une infinie variété de formes. Le terme «énergie» recouvre un très grand nombre de significations. Un corps doué d'énergie est, selon l'étymologie du mot, un corps susceptible de fournir du travail, du mouvement. Il faut attendre l'invention de la machine à vapeur par Thomas Newcomen, en 1705, et son interprétation physique un siècle plus tard, pour que soit compris que travail mécanique et chaleur sont deux formes de l'énergie, avant d'en découvrir bien d'autres (énergie électrique, rayonnante, nucléaire, etc.). L'énergie mécanique Sous l'appellation d'énergie mécanique, on considère en fait deux types d'énergies: l'énergie cinétique et l'énergie potentielle. Elles sont unies par une relation fondamentale, et sont, par conséquent, dépendantes l'une de l'autre. L'énergie cinétique On distingue deux formes d'énergie de mouvement: l'énergie de translation, capable de produire le mouvement d'un corps d'un point à un autre en ligne droite, et l'énergie de rotation, capable de produire un mouvement circulaire. Pour imprimer un mouvement de translation à une charrette, il faut la pousser ou la tirer. Pour provoquer la rotation de la roue d'un moulin, il faut la force d'un torrent, ou bien celle du vent. Très tôt, les hommes se sont préoccupés de créer des systèmes pour capter et transformer ces actions disponibles, d'où l'invention des premières machines simples: leviers – qui transforment une énergie de rotation autour d'un point fixe en une énergie de translation –, poulies, treuils, qui obéissent aux mêmes mécanismes. Sans le savoir, les hommes utilisaient les premiers convertisseurs d'énergie mécanique. Jusqu'à la Renaissance, les ingénieurs se sont intéressés aux mécanismes d'engrenages (montres, horloges, etc.) et aux procédés de levage. De nos jours, l'une des applications les plus répandues de l'énergie de mouvement est celle du moteur d'automobile, qui transforme un mouvement de translation en mouvement circulaire grâce à l'assemblage piston bielle vilebrequin. Les premières théories de l'énergie de mouvement sont liées aux développements de la mécanique. Le mot «énergie» en tant que terme scientifique n'est utilisé qu'en 1807 par Thomas Young; on parlait auparavant des «forces vives». Cette énergie de mouvement s'étend aujourdhui à tous les phénomènes observables tant à l'échelle terrestre qu'à celle de l'Univers – les étoiles se déplacent, les galaxies tournent sur elles-mêmes – ou dans l'infiniment petit – les particules élémentaires, protons ou électrons, se déplacent suivant les mêmes modes. Pour quantifier cette énergie, les physiciens ont montré que l'énergie cinétique Ec d'un point matériel de masse m est égale au travail produit au cours d'un déplacement élémentaire de longueur l, soit: dEc = FX . δlX, où FX est la force exercée sur ce point, et δlX le vecteur déplacement élémentaire. La relation fondamentale de la dynamique enseignant que FX = m . dvX/dt, il en ressort que: dEc = mdvX . δlX/dt. En intégrant les deux membres de cette égalité entre deux points M1 et M2 du déplacement, de vitesses v1 et v2, on obtient la variation d'énergie cinétique entre ces deux points: DEc = Ec2 − Ec1 = 1/2 mv22 − 1/2 mv12. Il est convenu de désigner l'énergie cinétique en un point quelconque de la trajectoire du point matériel par la grandeur Ec = 1/ 2 mv2. On peut généraliser cette définition aux corps en rotation par rapport à un axe ou à un point; leur énergie cinétique s'exprime alors sous la forme: Ec = 1/ 2 Jω2, où ω est la vitesse angulaire et J le moment d'inertie du corps par rapport à l'axe ou au centre de rotation. L'énergie potentielle de pesanteur Dans le célèbre mythe de Sisyphe, ce dernier est condamné à pousser éternellement sur la pente d'une montagne un énorme rocher qui, toujours, retombe avant d'atteindre le sommet. Lorsque Sisyphe pousse le bloc, il lui communique, grâce à son énergie musculaire, une vitesse, et donc une énergie cinétique de rotation et de translation; lorsque le rocher lui échappe et roule en sens inverse, il se manifeste une variation d'énergie cinétique, sans que Sisyphe ait à intervenir: attiré par la Terre, il délivre donc une énergie, que lui avait antérieurement communiquée Sisyphe. Le fait que le rocher roule d'un point haut vers un point bas prouve qu'il possédait au point le plus haut une énergie de réserve qui s'est manifestée lors du mouvement vers le bas; celle-ci est appelée énergie potentielle. On remarque qu'elle est due à la position de la masse rocheuse dans l'espace. L'énergie potentielle est elle aussi mesurable. Ainsi, un corps de masse m, lâché d'une certaine hauteur, perd, lors de sa chute, de l'énergie potentielle et acquiert de l'énergie cinétique, laquelle produira un choc au sol. Le travail effectué par le corps, du point d'altitude z1 d'où il a été lancé jusqu'à un point d'altitude z2, est égal à la diminution d'énergie potentielle: W = mgz1 −mgz2 = E1 − E2. On convient que l'énergie potentielle, définie à une constante près, est égale à Ep = mgz (z étant l'altitude). La connaissance de cette énergie est particulièrement importante lors du lancement des satellites: il faut communiquer au lanceur une énergie cinétique suffisante pour qu'il gagne une altitude où la pesanteur influera moins, ce qui permettra la mise sur orbite du satellite. Coexistence des deux formes d'énergie Un pendule pesant est un corps solide, mobile autour d'un axe ne passant pas par son centre de gravité. Si on écarte un tel système de sa position d'équilibre stable, on observe des oscillations. Le fait d'écarter le pendule d'une certaine amplitude lui communique, en premier lieu, une énergie potentielle qui permet au centre de gravité d'atteindre une certaine altitude z, supérieure à celle de son point d'équilibre; dès qu'on lâche le pendule, il effectue un mouvement circulaire en sens inverse, jusqu'à sa position d'équilibre: il «dépense», en quelque sorte, l'énergie potentielle antérieurement communiquée; comme il arrive à la position d'équilibre avec une certaine vitesse, l'énergie cinétique acquise lui permet d'effectuer un mouvement de l'autre côté de ce point d'équilibre, d'atteindre de nouveau l'altitude z, et ainsi de suite. Il y a donc échange entre ces deux formes de l'énergie mécanique que sont l'énergie cinétique et l'énergie potentielle. En réalité, le pendule finit par s'arrêter: son mouvement s'amortit jusqu'à disparaître à cause des forces de frottement provoquées par son mouvement autour de l'axe de rotation. Cependant, dans un premier temps, on imagine un pendule sans frottement, situation idéale, non conforme à la réalité observable, mais qui a permis de modéliser la théorie de la mécanique et de faire de grands progrès. D'autres exemples d'énergies potentielle et cinétique peuvent être cités: les poids d'une horloge que l'on remonte, auxquels on communique donc un accroissement d'énergie potentielle, ce qui permet au balancier d'osciller et d'entraîner les mécanismes internes actionnant les aiguilles; les chutes d'eau domestiquées, dont l'énergie potentielle est utilisée pour produire de l'électricité et dont l'énergie cinétique actionne les turbines des centrales hydroélectriques des barrages de montagne (le renouvellement des réserves est assuré par le cycle de l'eau); le lancement des satellites, qui requiert une fusée porteuse équipée de tuyères dont le fonctionnement (à partir d'énergie chimique) exerce une poussée sur le sol, ce qui accroît son énergie potentielle au profit d'une énergie cinétique de lancement; l'obus s'élevant dans l'air, poussé par la force explosive, qui atteint une énergie potentielle maximale et retombe donc avec une énergie cinétique maximale. En réalité, on peut obtenir de l'énergie cinétique grâce à d'autres formes d'énergie. Ainsi, la combustion de la poudre a supplanté, au Moyen Âge, les ressorts de catapultes antiques. Dans tous les cas, il y a transformation d'énergie cinétique en énergie potentielle, d'énergie de translation en énergie de rotation, et réciproquement. Principe de conservation de l'énergie mécanique En reprenant l'exemple du pendule pesant, on observe, dans le cas idéal, un mouvement oscillatoire, périodique et indéfini, d'une certaine amplitude; l'énergie cinétique se transforme en énergie potentielle, et réciproquement, à chaque passage au point d'équilibre, puis aux deux points d'amplitude maximale. La somme de ces deux énergies, constante au cours du temps, est appelée énergie mécanique totale ou énergie mécanique. Par «transformation purement mécanique», on considère une transformation qui se réduit exclusivement à un changement de vitesse et de positions relatives des diverses parties du système observé, tout phénomène de frottement à l'intérieur du système étant exclu. En ce cas, la propriété de l'énergie mécanique s'exprime ainsi: l'énergie mécanique totale E d'un système isolé (non soumis à une force extérieure, tel le pendule si l'on néglige la résistance de l'air) se conserve au cours d'une transformation purement mécanique: E = Ec + Ep = constante. C'est sous cette forme que fut exprimé pour la première fois le principe fondamental de conservation de l'énergie, énoncé vers 1850, par le physicien Hermann von Helmholtz. Un exemple permet de saisir l'aspect idéal de ce principe: une bille d'acier qui tombe sur une surface parfaitement dure, polie et indéformable rebondit toujours jusqu'à la même hauteur, et acquiert un mouvement qui se répète indéfiniment; ce mouvement est produit initialement par l'action de porter la bille à une certaine hauteur au dessus de la surface. Bien entendu, à cause de la résistance de l'air et du frottement de la bille sur le sol, le mouvement du système non isolé finit par s'amortir. Les frottements L'exemple du pendule a montré que l'existence de forces de frottement implique l'immobilisation de celui-ci au bout d'un certain temps. Ce frottement apparaît dès qu'il y a contact entre deux matières, en l'occurrence, et entre autres, celle du fil du pendule et celle de son axe. Une surface rugueuse doit être opposée à une surface lisse. C'est la rugosité des chaussures qui permet de se déplacer sur le sol sans glisser comme sur une patinoire, alors qu'un patin est, au contraire, conçu pour réduire le plus possible les frottements. De même, sans frottement, la roue n'existerait pas: le verglas sur la chaussée permet d'imaginer les inconvénients d'un monde sans frottement! On annonce régulièrement la retombée sur Terre d'un satellite lancé plusieurs années auparavant, ce qui n'est pas sans provoquer quelque émoi car le point d'impact est difficilement calculable. Que s'est-il passé? Insensiblement, à chaque orbite, le satellite a été soumis à des forces de frottement, et sa trajectoire a été modifiée jusqu'à ce qu'il subisse l'attraction terrestre. Du reste, le satellite, lors de sa rentrée dans l'atmosphère, peut, comme les météorites, s'enflammer à cause des frottements de l'air et se consumer. Ce phénomène, comme d'autres plus quotidiens: la main glissant et frottant sur la rampe d'un escalier ou la perceuse produisant fumée et étincelles au contact du métal, montre que les frottements produisent de la chaleur. Dans l'exemple du pendule, le frottement sur l'axe (et aussi avec l'air) produit une non conservation de l'énergie mécanique; mais la perte d'énergie est aussi une énergie, due au frottement: elle se manifeste sous la forme de chaleur. La chaleur, forme d'énergie La chaleur apparaît donc comme une limitation de l'énergie mécanique. Ce concept, qui va bien au delà de la sensation physique (brûlure, par exemple), est très difficile à appréhender simplement – c'est l'un des sujets principaux de la thermodynamique. Ludwig Boltzmann, au XIXe siècle, a donné une interprétation microscopique de la chaleur qui aide à comprendre le phénomène du frottement. Dans le modèle atomique d'un gaz contenu dans un récipient, les molécules sont animées d'un mouvement chaotique et aléatoire: elles s'entrechoquent et rebondissent sur les parois. Chacune d'elles a une vitesse et produit donc une énergie cinétique. À l'échelle macroscopique, ce gaz est constitué d'un nombre très grand de molécules, si bien que l'on observe et mesure des phénomènes qui ne sont que des moyennes statistiques de grandeurs corpusculaires. Par hypothèse, Boltzmann a identifié l'énergie cinétique moyenne des molécules avec la température; celle-ci peut alors s'interpréter comme une mesure de l'agitation moléculaire, dite agitation thermique. La chaleur est produite par l'augmentation de la température, donc par l'augmentation d'agitation des molécules, ce qui se traduit par un accroissement de l'énergie cinétique de celles ci. Ainsi, la chaleur est une des formes de l'énergie mécanique, mais, du fait qu'elle concerne une énergie mécanique microscopique et non macroscopique, c'est une énergie «dégradée», non directement utilisable sous forme de mouvement à l'échelle humaine. La découverte d'autres formes d'énergie L'énergie mécanique produit donc de la chaleur et réciproquement: la machine à vapeur de Newcomen «fabriquait» du mouvement grâce à l'échauffement de l'eau qui s'évaporait. Au cours du XIXe siècle, une série de découvertes vont introduire d'autres formes d'énergie, toujours obtenues à partir de transformations ou conversions d'une forme en une autre. L'électricité Depuis l'Antiquité, les hommes connaissent certains effets de l'énergie électrostatique; ainsi, l'ambre frotté (le terme grec désignant l'ambre est êlektron) attire les corps légers. Au XVIIe siècle, Du Fay remarque que l'électricité «vitreuse» (verre frotté) et l'électricité «résineuse» (peau de chat frottée sur de la résine), deux «fluides» différents, sont de sens contraires; cela devait conduire à la découverte de charges positives et négatives: deux charges de même signe se repoussent, deux charges de signe contraire s'attirent. Cette énergie électrostatique peut donc engendrer de l'énergie mécanique. Ainsi est lancée la mode de l'électricité: la production d'étincelles fait alors fureur. Luigi Galvani, passionné par les poissons électriques comme la torpille et le gymnote, étudie en 1780 l'électricité animale. Il découvre, sans l'avoir cherché, le principe de la pile électrique: ayant mis en contact, par hasard, un crochet de cuivre qui soutient le muscle d'une grenouille précédemment électrisée et un objet en fer, il observe une secousse dans les pattes. Il croit dabord que les muscles de la grenouille stockent de l'électricité animale; mais Alessandro Volta, en 1795, formule l'hypothèse que seul le contact entre le cuivre du crochet et le fer est responsable de la production d'électricité. Cinq ans plus tard, il imagine donc d'alterner des rondelles de cuivre et des rondelles de zinc, séparées par des rondelles de draps imprégnés de solution saline, et produit ainsi du courant continu: la première pile est née, et on découvre alors la possibilité de transformer de l'énergie chimique en énergie électrique. Dès la diffusion de la pile Volta, bientôt perfectionnée, on s'intéresse à la transformation inverse, celle de l'énergie électrique en énergie chimique. En 1803, Humphry Davy interprète l'électrolyse de l'eau, découverte par Carlisle et Nicholson trois ans plus tôt. Ceux-ci, après avoir plongé deux fils métalliques dans de l'eau traversée par un courant, ont vu se former de l'hydrogène au pôle positif et de l'oxygène, en volume deux fois plus important, au pôle négatif: l'électrolyse est alors comprise comme la décomposition d'une substance par le passage d'un courant électrique, comme la dissociation de molécules en fragments électrisés ou en atomes. C'est la preuve que les interactions entre atomes sont de nature électrique. Le courant électrique est donc interprété comme un flux de particules élémentaires chargées: les électrons. La découverte de l'électrolyse se révélera capitale pour l'industrie chimique: elle permettra, entre autres, l'obtention de sodium et de potassium, et la séparation des minerais. La lumière Davy découvre en 1813 une autre transformation de l'électricité, mise en œuvre dans l'arc électrique: lors du passage d'un courant électrique entre deux baguettes de charbon, celles-ci brûlent, et une forte lumière rayonne dans l'espace qui les sépare. Inventée en 1843, puis commercialisée par Edison, la lampe à incandescence utilisera le seul passage d'un courant dans un filament métallique. La lumière fut longtemps l'objet de vives controverses en optique (est-elle grain de matière ou rayonnement d'ondes pur?). La démonstration de sa nature énergétique intervint grâce à l'invention de la photographie: l'ingénieur Nicéphore Niépce fixe, au début du XIXe siècle, à l'aide d'essence de lavande, les images dessinées par le soleil sur un écran imprégné de bitume de Judée; l'impression des plaques photographiques est réalisée dès la fin de ce siècle. On vient ainsi de découvrir la transformation de l'énergie lumineuse en énergie chimique. Le magnétisme Les aimants étaient connus dès l'Antiquité (le mot grec magnês signifie «pierre de la région de Magnésie»), mais leurs propriétés d'attraction répulsion semblaient n'avoir aucun rapport avec l'électricité statique: l'aimantation du fer par la foudre n'a été découverte qu'à la fin du XVIIIe siècle. En 1819, Hans Christian Œrsted observe qu'une aiguille aimantée, mobile sur un pivot, placée sous un fil électrique et parallèlement à celui-ci, quitte la direction du méridien magnétique qu'elle prend normalement pour s'orienter perpendiculairement au fil lorsque ce dernier est parcouru par un courant. Œrsted découvre ainsi l'effet magnétique de l'électricité, avec, comme conséquence, la production d'un mouvement: la transformation de l'énergie électrique en énergie magnétique puis en énergie mécanique est mise en évidence. L'effet Joule Chronologie (1841) Le physicien James Prescott Joule poursuit l'étude du magnétisme et de l'électricité commencée par Œrsted et invente un moteur électrique. Il évalue aussi la chaleur produite par le passage d'un courant électrique dans un fil conducteur et, en 1841, énonce la loi qui porte son nom: la quantité de chaleur produite est proportionnelle à la résistance du fil et au carré de l'intensité du courant. Par ailleurs, il cherchera à quantifier la chaleur due aux frottements produits par un mouvement. Grâce à une roue à ailettes frottant dans de l'eau, de l'huile et du mercure, il mesure le rapport entre chaleur et énergie mécanique (travail) et découvre une constante, la calorie, égale à 4186 J. L'effet Seebeck En 1821, le médecin Thomas Seebeck découvre une autre façon de produire de l'électricité qu'au moyen d'une pile Volta. Plaçant l'un sur l'autre un disque d'antimoine et un disque de cuivre, il presse à la main un fil de cuivre relié à un galvanomètre, qui indique alors le passage d'un courant. Il comprend que l'échauffement des deux métaux par le contact de la main distribue une différence de température, laquelle provoque cette électricité: c'est la découverte de la thermoélectricité; un courant électrique (très faible) se manifeste dans un circuit dont les deux soudures se trouvent à des températures différentes. On fabrique alors les premières piles thermoélectriques. L'effet Peltier Jean Peltier publie, en 1834, ses observations sur la singularité de températures mesurées au voisinage de deux conducteurs reliés et traversés par un courant. Apparemment, de telles observations contredisent l'effet Joule. En effet, le changement de sens du courant électrique provoque une inversion des températures. L'explication théorique ne sera donnée de façon complète qu'en 1860 par Thomson. Cette découverte, qui illustre la transformation de l'énergie thermique en énergie électrique, ne sera exploitée qu'après la découverte des semi conducteurs: elle permettra de mettre au point des éléments de systèmes de réfrigération de faible puissance. Principe de conservation de l'énergie Si l'énergie chimique peut être transformée en énergie électrique, et donc en énergie mécanique, laquelle à son tour peut être transformée, la définition «historique» de l'énergie devient trop restrictive. De «toute forme pouvant produire une énergie de mouvement», il faut l'étendre à «toute forme équivalente, par des transformations théoriques, à l'énergie mécanique». L'ampleur des cas particuliers incite les physiciens du XIXe siècle à s'interroger sur le lien profond unissant toutes ces formes. C'est le mérite de Helmholtz d'avoir considéré que, puisque chaleur, énergies chimique, mécanique ou électrique se transforment les unes en les autres, il y a là un «quelque chose» qui reste constant, malgré les formes diverses qu'il prend, tel le dieu Protée; ce «quelque chose», en fin de compte, est l'énergie. L'Univers recèlerait donc une énorme quantité d'énergie constante, laquelle se manifesterait sous les formes les plus diverses. En énonçant le principe de la conservation de l'énergie, Helmholtz fonde l'énergétique et établit, le premier, la distinction entre énergie mécanique et énergie potentielle. Ce principe est toujours postulé en physique, même par Einstein, qui pour y satisfaire avait introduit une nouvelle particule, le neutrino, difficilement repérable car non chargée. Les trois formes fondamentales Les concepts physiques théoriques actuels offrent le grand avantage de réduire toutes les formes d'énergie à trois formes essentielles, directement reliées aux trois interactions fondamentales qui régissent l'Univers: la gravitation universelle, l'électromagnétisme et les interactions intra atomiques (interactions forte et faible). Les formes d'énergie sont toutes réductibles à ces trois formes fondamentales, ou couplées entre elles, notamment les deux premières (les interactions gravitationnelle et électromagnétique), du fait de l'intensité de l'énergie nucléaire. La gravitation Il s'agit, sur Terre, du champ de pesanteur. Il se manifeste en tant qu'énergie potentielle et, par conséquent, comme de l'énergie mécanique, toute forme d'énergie mettant en jeu la masse des corps. L'électromagnétisme Dépendent de cette interaction l'énergie électrique et l'énergie magnétique, mais aussi l'énergie de rayonnement (de la lumière visible aux rayons X et aux rayonnements radioactifs) ainsi que l'énergie chimique. L'interaction intra atomique Connaissant les forces électriques répulsives mises en jeu, à l'intérieur de l'atome, par les protons ou les électrons, comment comprendre qu'elles ne fassent pas éclater la structure atomique? C'est ce dont rend compte l'interaction forte attractive: indépendante des charges électriques, elle est très intense, à l'échelle du noyau, sur de très faibles distances. Une interaction faible, plus subtile, découverte en 1934, intervient aussi dans une moindre mesure. Les énormes progrès réalisés au cours du XXe siècle en physique nucléaire ont conduit à la découverte d'une nouvelle forme d'énergie, l'énergie nucléaire, aux potentialités considérables. Trois physiques À ce stade, il convient de distinguer trois physiques, dont les champs d'application sont très différents. La physique macroscopique Elle recouvre la physique pratiquée à l'échelle «humaine», pour laquelle la masse et le rayonnement électromagnétique sont des entités absolues, qui produisent leurs effets de façon indépendante. La physique quantique Elle concerne l'échelle microscopique intra atomique et même intranucléaire. À chaque particule est associée une onde de particule, dont la longueur est fonction de la vitesse de celle ci. Les transferts d'énergie sont liés aux masses et aux rayonnements. C'est le cas dans la célèbre relation de Louis de Broglie: E2 − E1 = hn; les indices 1 et 2 correspondent à deux niveaux d'énergie de l'électron gravitant autour du noyau d'un atome d'hydrogène; n est la fréquence de rayonnement électronique qui apparaît du fait de la perte d'énergie de l'électron sautant de l'orbite 1 à l'orbite 2, et h la constante de Planck, égale à 6626 176 10−34 Js. La physique relativiste Ayant constaté que la vitesse de la lumière n'est pas infinie, Einstein bâtit une théorie qui élargit la physique de Newton et dans laquelle les vitesses considérées sont faibles par rapport à celle de la lumière. Il établit ainsi une relation de non conservation de la masse d'une particule lancée à une vitesse v relativiste (au moins 10 % de c, vitesse de la lumière) par la formule: m = m[1 − (v2/c2)]−(1/2). Si la vitesse d'une particule croît de 0 à v, sa masse augmente de m − m = dm et, par conséquent, son énergie cinétique augmente de dmc2. Einstein, qui généralise cette formule à un système matériel, admet que toute variation dE de l'énergie d'un tel système, quelle que soit sa cause, est liée à une variation dm de la masse du système, et que sa variation d'énergie est égale au produit de la variation de sa masse par le carré de la vitesse de la lumière dans le vide: dE = dmc2. D'où la formule bien connue, si l'on admet que E est définie à une constante près: E = mc2. Le champ d'application de cette physique comprend la physique des particules à haute énergie, les réactions nucléaires et la radioactivité. Il faut noter que le principe de conservation de l'énergie demeure, si on considère qu'il s'agit de la conservation de la grandeur masse énergie. Cette relation entre masse et énergie incitera Einstein à montrer que gravitation (la masse) et électromagnétisme (l'énergie) sont de nature unifiée, et ce grâce à la théorie de la relativité générale. Formes d'énergie et conversions Il est possible d'avoir une vision plus synthétique de toutes les formes si diverses sous lesquelles l'énergie se manifeste en recherchant leur origine à l'échelle des temps cosmiques. Les «parents» de l'énergie L'hypothèse du big bang fournit une explication intéressante. L'explosion initiale dont serait né l'Univers aboutit à une «soupe cosmique» composée de particules de très haute énergie, à une température de plusieurs millions de degrés Celsius. Cette «soupe» s'est transformée par étapes pour constituer, en définitive, des étoiles. Le système solaire s'est formé, d'après les théories de l'astrophysique, il y a environ 45 milliards d'années. La matière du Soleil est composée d'ions hydrogène qui entretiennent une réaction de fusion thermonucléaire, et la Terre est formée d'éléments qui se sont transformés au cours du temps pour aboutir, par la radioactivité, à tous les éléments présents dans la planète. L'uranium, en particulier, utilisé dans les centrales nucléaires, n'est pas originaire du Soleil, mais du nuage stellaire qui a formé le Soleil et la Terre. Ainsi, le nuage stellaire étant la cause originelle, l'énergie disponible aujourdhui sur Terre a pour origine deux «parents» parallèles, le Soleil et l'uranium. Si on délaisse l'échelle des temps cosmiques pour l'échelle géologique, on peut suivre les transformations de l'énergie initiale. Les différentes matières premières pouvant produire de l'énergie se sont formées au cours des temps géologiques; il s'agit principalement du pétrole, du gaz et du charbon. C'est en fait le rayonnement du Soleil qui fut, à diverses époques géologiques, le responsable de la production de grandes quantités de biomasse (par exemple, au carbonifère pour le charbon ou au permien pour le pétrole). Les bouleversements géologiques provoquèrent le recouvrement par les eaux de terres émergées, des couches sédimentaires s'empilèrent progressivement au fond des océans, et la biomasse, soumise à un processus de décomposition et à des augmentations de pression considérables, se transforma en pétrole, en gaz ou en charbon. Ces matières premières énergétiques sont donc, en quelque sorte, de la biomasse «en boîte», dont l'histoire s'étend sur des millions d'années. L'uranium, formé dans les profondeurs de la Terre, est également non renouvelable. Ce corps est responsable, de façon indirecte, de la chaleur des nappes phréatiques enfouies à plusieurs centaines de mètres sous terre, le flux géothermique provenant de la chaleur libérée par les transmutations nucléaires dans le «four» terrestre. Ces énergies d'hier sont à comparer à celles d'aujourdhui, dont la source principale est le Soleil: biomasse produite grâce au rayonnement solaire; énergie hydraulique tirée des chutes d'eau, après que l'eau s'est évaporée grâce au rayonnement et est retombée, sous l'effet de la pesanteur, sur le sol; énergie éolienne, due aux vents, conséquence de la mise en mouvement des masses d'air par suite des différences d'échauffement de l'atmosphère. Enfin, le rayonnement solaire direct est une source séculaire d'énergie. Ces sources énergétiques sont considérées comme renouvelables, du moins à l'échelle humaine, car le Soleil, à terme (dans 5 milliards d'années), disparaîtra. Conversion des gisements fossiles non renouvelables Les gisements de charbon, de pétrole, de gaz naturel ou d'uranium présentent l'avantage de constituer des stocks d'énergie. Dans les centrales thermiques, leur combustion (y compris celle, «nucléaire», de l'uranium) dégage une chaleur considérable par rapport à leur encombrement. La combustion du charbon, qui supplanta le bois, devenu rare au XVIIIe siècle, est en réalité une réaction chimique, C + O2 [réaction] CO2, qui libère l'énergie d'origine électromagnétique. Le pétrole, selon le même principe, produit également de la chaleur, les hydrocarbures étant facilement oxydables (cependant, il serait préférable de le réserver pour l'industrie chimique, qui met en œuvre de très nombreuses transformations en d'autres produits commercialisables). Le gaz naturel, généralement constitué de méthane, est aussi un excellent combustible: CH4 + 2O2 [réaction] CO2 + 2 H2O. Quant à l'uranium, c'est le fait de casser son noyau en deux noyaux plus légers par un bombardement de neutrons qui libère de l'énergie; il n'y a donc pas de combustion au sens chimique du terme, mais bien une réaction nucléaire. Dans tous les cas, cette chaleur est ensuite transformée en électricité grâce au principe du cycle à vapeur. La fusion thermonucléaire Une des voies de recherche les plus prometteuses pour produire de l'énergie est la fusion thermonucléaire. Le principe consiste à faire fusionner deux noyaux, chargés positivement à cause de leurs protons, en un seul. À ce niveau intervient une force de répulsion électrostatique d'autant plus grande que la distance est faible. Pour vaincre cette force, il faut qu'à chaque noyau soit communiquée une énergie cinétique considérable, ce qui n'est réalisé qu'avec des températures de l'ordre de 10 millions de degrés Celsius dans un état de la matière appelé plasma. Lorsque la distance entre les deux noyaux devient très faible, ils peuvent fusionner, ce qui engendre un gigantesque dégagement d'énergie. On estime que la fusion contrôlée ne pourra raisonnablement aboutir que vers les années 2030. Des problèmes considérables d'équipement ou de pollution radioactive sont loin d'être résolus concrètement. On s'accorde cependant à considérer la fusion comme la solution à l'épuisement des combustibles fossiles, y compris l'uranium, ainsi que le moyen de résoudre définitivement le problème de l'augmentation des rejets de gaz carbonique, en partie responsables de l'effet de serre. Conversion des flux énergétiques renouvelables Un des exemples d'énergie potentielle de pesanteur est celui des barrages qui retiennent les eaux de montagne pour la production d'électricité. Il s'agit de la transformation d'une énergie mécanique en énergie cinétique au moyen de turbines à eau, énergie cinétique transformée ensuite en énergie électrique par un turboalternateur. La capacité de production électrique dépend donc du stock d'eau disponible, variable selon les saisons. L'énergie solaire, dont les potentialités ont été particulièrement explorées après le premier choc pétrolier de 1973, est une énergie décentralisée, difficilement stockable. Pour son exploitation, on distingue les systèmes de conversion passifs, qui utilisent la chaleur solaire captée puis transmise à un fluide de chauffage, et les systèmes de conversion actifs, pour lesquels la chaleur solaire est la source de base d'un cycle de vapeur, analogue à celui des centrales thermiques classiques. Il faut cependant que la chaleur solaire, et donc l'ensoleillement moyen, soient suffisants. Une autre invention remarquable, utilisant l'énergie solaire, et qui fut étudiée, dès ses débuts, par l'astronautique est la photopile, ou pile photovoltaïque, qui transforme directement l'énergie solaire en énergie électrique. De nombreuses recherches sont menées sur ces sujets, mais elles butent sur des impératifs d'ordre économique, les techniques employées étant encore souvent trop onéreuses pour que soient envisagés des développements industriels. Enfin la biomasse, énergie solaire stockée sous forme chimique, fait l'objet de nombreuses études et de quelques applications concrètes (gazéification de déchets organiques, nouvelles céréales, manipulations génétiques...). L'énergétique L'énergétique est un domaine de la science appliquée qui concerne les systèmes mettant en jeu de l'énergie – que le système considéré utilise de l'énergie ou qu'il en produise. Systèmes énergétiques La production d'électricité à partir de la chaleur est un exemple classique de système énergétique utilisant un cycle moteur. Dans de tels systèmes, deux paramètres sont essentiels: le bilan énergétique et le rendement du cycle. Ainsi, pour les centrales thermiques, le bilan énergétique s'écrit: chaleur délivrée par une masse d'eau venant de la chaudière = chaleur perdue par l'eau dans le condenseur + travail délivré dans le détendeur. C'est l'expression du premier principe de la thermodynamique, principe de conservation de l'énergie. Par ailleurs, le rendement est égal au rapport du travail récupéré à la chaleur fournie; il est donc toujours inférieur à 1. De fait, la thermodynamique enseigne qu'un rendement est toujours limité à une valeur théorique inférieure à 1. On peut citer d'autres systèmes énergétiques utilisant un cycle moteur: turbine à gaz, moteur à combustion interne et Diesel, turboréacteur... Dans l'étude de tels systèmes, le bilan énergétique doit être particulièrement affiné (absence de pertes thermiques et obtention de rendements les plus proches possible du rendement théorique). L'économie d'énergie L'économie d'énergie, si essentielle physiquement et économiquement, peut aussi s'articuler autour des deux axes ou paramètres définis précédemment: réduire, si ce n'est éliminer, les gaspillages (action sur le bilan); inventer des procédés plus performants afin de tirer parti au maximum de l'énergie initiale (action sur le rendement); ce dernier point est le plus complexe à mettre en œuvre. Deux exemples de système sont proposés. La pompe à chaleur à compression (PAC) Il s'agit du cycle d'un calogène. Une masse de vapeur de ce dernier subit une compression liquide qui la porte à une certaine pression, puis une condensation à la même pression; le liquide subit ensuite une dépression, puis une évaporation dans un évaporateur. Si la source chaude du condenseur est l'eau d'un circuit de chauffage et la source froide, par exemple, l'air extérieur, ce cycle permet de soutirer à la source froide (l'air) une certaine quantité de chaleur pour la transmettre à la source chaude (l'eau); on refroidit donc la source froide pour chauffer la source chaude. Ce système économise ainsi l'énergie en utilisant au mieux les différences de température entre des sources froide et chaude. Son rendement maximal à l'heure actuelle est de 035 pour une pompe à chaleur à compression électrique. Les systèmes couplés On peut coupler aussi géothermie et pompe à chaleur dans un système où certaines nappes phréatiques à 55-60 °C sont considérées, en hiver, comme des sources froides. Une PAC fonctionne alors sur une distribution d'eau de chauffage qui fait office de source chaude: la PAC «pompe» la chaleur géothermale pour la rejeter dans la source chaude. En été, un autre scénario d'échanges thermiques peut être prévu: un système de capteurs solaires à eau réchauffe la nappe phréatique, si bien que la nappe peut alors resservir l'hiver suivant. L'énergie est renouvelée dans le temps; il y a donc économie sur le bilan et sur le rendement. Prospective Des progrès importants surviendront dans l'amélioration des rendements lorsque la qualité des échanges thermiques sera mieux maîtrisée, notamment au niveau des échangeurs liquide/gaz, la transmission d'énergie par convection ou conduction étant souvent mauvaise. Par ailleurs, dans l'industrie, on récupère déjà la chaleur des fumées dégagées par les appareils industriels pour la réinjecter dans l'usage spécifique qui lui a donné naissance (combustion, notamment). Ces économies d'énergie, tant dans le bâtiment que dans l'industrie, ont permis des économies substantielles – de l'ordre de 25 % – par rapport à la consommation d'énergie d'avant 1973. C'est dire l'importance des recherches sur les systèmes énergétiques pour accéder à une maîtrise qui apparaît déjà comme l'un des grands objectifs fixés à l'humanité du XXIe siècle. les énergies mécanique et calorifique Un système possède de l'énergie s'il est capable de fournir du travail au milieu extérieur. Dans un tel système, les mouvements d'ensemble ou les interactions entre les différentes parties du corps sont les sources d'énergie mécanique. L'énergie calorifique, quant à elle, provient des mouvements propres des particules constituant le système. L'énergie mécanique L'énergie mécanique d'un système est mesurée par le travail qu'il peut fournir. Cette notion correspond à la notion commune du travail humain rudimentaire, cest à dire au fait de déplacer une masse en faisant un effort. La dynamique nous apprend que si une force F constante est appliquée à un corps de masse m initialement au repos, elle lui communique un mouvement dont l'accélération est généralement désignée par γ. Le travail fourni par cette force, lors d'un déplacement de longueur l dans la direction de la ligne d'action de l'effort, est par définition égal à: W = Fl. Ce corps, dans des conditions idéales (aucun frottement), peut restituer le travail reçu. En effet, abandonné à lui-même avec une vitesse v qu'il conservera grâce à l'inertie, et s'il vient frapper une palette fixée à une roue, ce corps la fera tourner. Il possède donc de l'énergie. Cette énergie due au mouvement a reçu le nom d'énergie cinétique. On la calcule à partir de la formule: Ec = 1/2 mv2, dans laquelle m est la masse du corps et v sa vitesse. Une boule pesante placée au dessus du sol peut acquérir de la vitesse, soit en tombant en chute libre, soit en roulant le long d'un plan incliné, grâce à la pesanteur. Du fait de sa position par rapport à la Terre, la boule possède donc une certaine énergie en réserve que l'on nomme énergie potentielle. Cette énergie a un caractère statique. Emmagasinée par le système, elle varie avec sa configuration: la distance Terre boule diminuant, l'énergie potentielle diminue également. Elle résulte de l'interaction entre les deux parties du système. Ainsi, entre deux charges électriques, entre deux aimants, entre deux planètes s'exercent des forces qui permettent de définir des énergies potentielles électrique, magnétique ou gravifique. Un ressort tendu possède également de l'énergie potentielle qui provient des interactions «élastiques» des molécules qui le constituent. Ce dernier exemple nous permet d'imaginer que l'on peut facilement transformer de l'énergie potentielle en énergie cinétique et vice versa. L'énergie mécanique d'un système est la somme des énergies cinétique et potentielle. Dans un système isolé, cette somme est constante; la conservation de l'énergie mécanique dans les systèmes isolés constitue l'une des bases de la physique. Elle permet d'étudier le mouvement des corps, mais également la propagation des ondes. Ainsi, la transmission du son dans les gaz résulte de compressions et de dilatations successives qui correspondent à une transformation de l'énergie potentielle en énergie cinétique. L'énergie calorifique La chaleur intervient dans de nombreux phénomènes physiques. Depuis 1845, année où James Prescott Joule entreprit de mesurer l'équivalent mécanique de la calorie, nous savons que la chaleur n'est qu'une forme d'énergie au même titre que l'énergie cinétique ou l'énergie potentielle. Pour évaluer l'énergie mécanique totale d'un système, il faut donc tenir compte de son énergie calorifique. La thermodynamique, qui étudie les échanges d'énergie dans les fluides et la transformation en force motrice, ne s'intéresse pas aux mouvements d'ensemble des systèmes. Dans ce cas, l'énergie cinétique est nulle et on définit la variation d'énergie interne ∆ U d'un fluide comme la somme du travail fourni au fluide et de la chaleur qui lui est cédée. Le premier principe de la thermodynamique traduit cet énoncé par la formule: ∆ U = W + Q, où W représente le travail échangé avec le milieu extérieur et Q les échanges de chaleur. Pour recueillir du travail en fournissant de la chaleur, Sadi Carnot a démontré qu'il faut disposer de deux sources de chaleur, le fluide empruntant de la chaleur à la source dite chaude et en cédant à la source dite froide. Toute la chaleur ne peut donc pas être transformée en travail. En effet, la chaleur correspond à l'agitation des molécules, donc à leur énergie cinétique. Cette agitation thermique étant absolument désordonnée, seule la partie de l'énergie cinétique qui se trouve ordonnée par la différence de température entre les deux sources se trouve utilisable. Ainsi, les moteurs thermiques, tels que la machine à vapeur, comprennent une source chaude, la chaudière, et une source froide, la cheminée et l'atmosphère extérieure, qui reçoit une partie de l'énergie produite. En l'absence de ce système ditherme, toute énergie tend à se transformer en chaleur pour uniformiser l'énergie cinétique des molécules. C'est cette transformation en énergie peu utilisable par l'homme qui constitue la dégradation de l'énergie.