Construire une structure à la hauteur des relations que

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Construire une structure à la hauteur des relations que
Les Libanais dans le monde
lundi 23 mars 2015
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Diplomatie
« Construire une structure à la hauteur des
relations que méritent le Mexique et le Liban »
À l’occasion de la visite au Mexique du ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, son homologue
mexicain d’origine libanaise, José Antonio Meade Kuribreña, a exprimé haut et fort son attachement au Liban.
Naji FARAH
La visite au Mexique du ministre des Affaires étrangères
Gebran Bassil aura permis de
relancer divers projets politiques et économiques, qui
devraient se concrétiser bientôt, au niveau officiel entre les
deux pays. En parallèle, les
principaux responsables so-
ciaux et religieux libano-mexicains se sont retrouvés durant
les réceptions organisées en
l’honneur du ministre dans la
capitale Mexico City.
Le ministre Bassil s’est voulu optimiste devant les centaines de participants venus
s’enquérir de la situation au
Liban. C’est ainsi que, lors du
dîner organisé le 23 février par
le Centro Libanés, il a conquis
l’assistance, qu’il a invitée à
visiter le Liban, avec les mots
suivants : « Vous avez un cœur
mexicain dans lequel coule du
sang libanais ! »
Petit-fils du sculpteur
José Kuribreña
Parmi les intervenants
libano-mexicains de choix
figurait José Antonio Meade
Kuribreña, occupant l’un des
postes-clés au sein du gouvernement mexicain, à savoir
celui de ministre des Affaires
étrangères. Né en 1969 à
Mexico City, cet avocat et
économiste est, depuis le
1er décembre 2012, dans le
cabinet du président Enrique
PeñaNieto. Lors du mandat
présidentiel de Felipe Calderón Hinojosa, il avait tour
à tour occupé les fonctions
de ministre de l’Énergie et de
ministre des Finances et du
Crédit public.
Le ministre Kuribreña,
marié et père de trois enfants,
est le fils de Dionisio Meade,
également avocat et économiste, qui l’a motivé à suivre
les mêmes études. Son grandpère maternel était un célèbre
avocat et sculpteur d’origine
libanaise, José Kuri Breña. Né
au Mexique à Zacatecas en
1913, il avait étudié à l’École
nationale des arts de l’Unam, et
est considéré comme l’un des
sculpteurs les plus importants
du Mexique contemporain.
José Kuribreña a participé
à de nombreuses expositions
dans le pays, notamment au
Musée Francisco Goitia dans
la capitale, qui comporte une
salle en son nom. La plupart
de ses œuvres (toutes réalistes)
sont proposées en grandeur
nature, avec une prédilection
pour les matériaux comme
l’onyx, le bronze, le marbre et
le cristal de roche.
Le discours du
ministre mexicain
Photo du sculpteur José Kuri Breña avec l’une de ses œuvres,
exposée lors de la fête du centenaire de sa naissance en 2013.
Le ministre Gebran Bassil reçu par le comité de direction du Centro Libanés à Mexico.
Communautés
À l’issue d’une journée de
rencontres officielles, le ministre José Antonio Kuribreña
a tenu un beau discours très
engagé, dans lequel il a mis
l’accent sur l’importance de
la visite au Mexique de son
homologue libanais. Nous
en reproduisons ici le texte
intégral :
Le ministre des Affaires étrangères du Mexique, José Kuribreña,
d’origine libanaise.
« Nous remercions le ministre Gebran Bassil pour sa
présence parmi nous. Il est
venu au Mexique avec un
plan architectonique, un plan
stratégique, avec l’émotion,
avec la mission de rapprocher
de manière beaucoup plus
ponctuelle le Mexique avec le
Liban. Ce qu’il souhaite faire
à travers la diaspora libanaise,
son appel d’aujourd’hui, est
pour que chacun d’entre nous
se convertisse en ambassadeur d’une relation qui, pour
Mexico, revêt une grande
importance. »
« Une relation centenaire,
une relation qui, dans son
volet diplomatique, fête cette
année ses 60 ans, une relation qui, pour le Mexique,
importe beaucoup. Nous
sommes fiers de notre héritage libanais. Dans le cabinet
du président PeñaNieto, sept
ministres sont d’origine liba-
naise. On ne peut comprendre
le Mexique moderne sans la
diaspora libanaise. Celle-ci est
présente dans les affaires, dans
la communauté culturelle,
dans la conception de notre
politique. »
« Nous avons discuté aujourd’hui avec le ministre de ce
que nous devrions faire pour
construire une structure à la
hauteur de la relation que le
Mexique et le Liban méritent.
Nous avons évoqué la possibilité d’intéresser le secteur
financier libanais à s’établir au
Mexique, ainsi que la possibilité de construire des lignes
maritimes qui permettent
l’évolution du commerce entre
le Mexique et le Liban. Nous
avons souligné la possibilité
d’intégrer une délégation libano-mexicaine qui sera présente à la grande conférence
de la diaspora cette année en
mai (du 21 au 23) au Liban. »
Associations
Mar Charbel ou Santo Charbel... dans le Un retour aux sources inédit
sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe pour de nombreux fils et
Le saint libanais a une statue dans la basilique Notre-Dame de Guanajuato sur la
Plaza de La Paz, très visitée par les fidèles mexicains.
Une vue panoramique du sanctuaire Notre-Dame de Guadalupe dans la ville de Mexico.
Rosarita TAWIL
En cette période de carême,
des milliers de Mexicains se
rendent tous les jours pour
prier dans l’un des plus grands
sanctuaires du monde, celui de
Notre-Dame de Guadalupe,
dont les miracles sont reconnus depuis l’an 1523. Dans
l’une des trois cathédrales,
tout juste à l’intérieur, à la
porte de l’imposante basilique
de Notre-Dame de Guanajuato sur la Plaza de La Paz,
se tient une statue d’un moine
à capuchon, décorée de maints
rubans colorés, sur lesquels
sont inscrites des prières et
des demandes de guérison.
En bas de la statue, celle de
saint Charbel, une prière en
espagnol est répétée tout au
long des jours par des Mexicains, des Libanais ainsi que
des touristes venus de tous les
coins du monde.
et ermite Charbel de vivre et
mourir en parfaite union avec
Jésus-Christ, en lui donnant la
force de renoncer au monde et
de faire triompher, à partir de
son ermitage, l’héroïsme de ses
vertus monastiques de pauvreté, d’obéissance et de sainteté.
Nous t’implorons de nous
accorder la grâce de t’aimer et
de te servir pour ton exemple,
Dieu tout-puissant, toi qui as
manifesté la puissance de l’intercession de saint Charbel à
travers ses nombreux miracles
et faveurs, accorde-nous la
grâce (faire une demande...)
que nous t’implorons par ton
intercession (Notre Père, Je
vous salue Marie). »
Apparition de la
Vierge en 1531
La basilique Notre-Dame de
Guadalupe est une église située
au nord de la ville de Mexico
au Mexique. Construite sur la
colline Tepeyac, c’est un des
lieux de culte catholiques les
plus visités au monde avec plus
de 20 millions de pèlerins et de
touristes.
C’est à partir de 1531
que l’ancienne basilique fut
construite en l’honneur de la
Vierge de Guadalupe qui serait apparue devant les yeux de
Juan Diego Cuauhtlatoatzin,
un Indien nahua récemment
baptisé. La Vierge Marie lui
parla en nahuatl en lui demandant de faire construire une
église sur la colline de Tepeyac.
Pour convaincre l’évêque Juan
de Zumárraga de son apparition, elle demande à Juan
Diego de cueillir des roses
sur la colline en plein hiver.
Juan Diego rassembla alors les
roses dans sa tunique pour les
présenter à l’évêque, et au moment où les fleurs tombèrent
du vêtement, l’image de la
Vierge apparut en impression.
Juan Diego fut canonisé par
le pape Jean-Paul II en 1990 et
le sanctuaire de Notre-Dame
de Guadalupe est aujourd’hui,
après la basilique Saint-Pierre
du Vatican, le lieu de culte
catholique qui attire le plus
de pèlerins. Les jours de plus
grande affluence sont ceux qui
précèdent et suivent la fête
de la Vierge de Guadalupe,
le 12 décembre, où près de 9
millions de fidèles et de touristes assistent aux festivités et
viennent vénérer la relique de
Juan Diego.
La basilique de
Guadalupe
Le 12 octobre 1976 fut
inaugurée la « nouvelle » basilique de Guadalupe réalisée
par l’architecte mexicain Pedro
Ramírez Vázquez. L’ancienne
basilique menaçait de s’effondrer en raison du sol instable
et des risques de secousses sis-
« Prière pour obtenir
des faveurs : saint
Charbel Makhlouf »
Qu’est-ce qu’un moine
libanais devenu ermite et
ayant fait vœu de pauvreté et
de chasteté a à voir avec les
dévots au Mexique, de l’autre
côté du monde ? Saint Charbel (1828-1898), un catholique maronite du Liban, est
crédité de nombreux miracles
de guérison qui ont eu lieu
après sa mort ; il a été canonisé
par le pape Paul VI en 1977. Il
avait été introduit au Mexique
au début des années 1900 par
des immigrants libanais chrétiens, atteignant une popularité étonnante à travers le pays.
Fascinant. Voici la « prière
pour obtenir des faveurs : saint
Charbel Makhlouf » :
« Dieu infiniment saint et
glorifié au milieu de ses saints,
tu as inspiré au saint moine
Des fidèles mexicains priant pour saint Charbel à
l’intérieur de l’une des trois basiliques Notre-Dame
de Guadalupe.
Représentation de la Vierge de Guadalupe
entourée de roses telle qu’elle est apparue il
y a 500 ans.
miques. De forme circulaire et
ressemblant à une vaste tente,
la basilique de Guadalupe a
un diamètre d’une centaine de
mètres et la colonne centrale
s’élève à 42 mètres de hauteur.
La basilique construite sur une
vaste esplanade peut accueillir
10 000 fidèles. À côté de la
nouvelle basilique, on découvrira le temple expiatoire qui
jouxte l’ancien édifice consacré à la Vierge de Guadalupe
et qui menaçait de s’écrouler.
Cette église fut consacrée le
1er mai 1709 et on découvrira
au-dessus des portes des reliefs
réalisés par Pedro de Arrieta
qui représentent les apôtres
et les apparitions de la Vierge
devant Juan Diego.
D’autres édifices, construits
sur la colline Tepeyac comme
la chapelle à l’archange saint
Michel (CapilladelCerrito),
l’église et le couvent des capucines, la paroisse des Indiens
(bâtis en 1649) ou la chapelle del Pocito bâtie près de
l’emplacement d’une source
indiquée par la Vierge à Juan
Diego, ont également été
découverts. La construction
la plus récente du sanctuaire
est le Carillon de la basilique
de Guadalupe, une œuvre
originale de Pedro Ramírez
Vázquez qui réunit en un
seul édifice plusieurs moyens
de mesurer le temps. Cette
construction de 23 mètres de
hauteur présente une horloge
classique, une horloge astronomique, un cadran solaire,
un calendrier aztèque et dix
cloches permettant d’exécuter
23 mélodies différentes.
Le sanctuaire Notre-Dame
de Guadalupe est ainsi un lieu
de recueillement privilégié où
une fois de plus le Liban, grâce
à saint Charbel dont la réputation a gagné le monde entier,
est à l’honneur.
petits-fils de Libanais
RJLiban a lancé, lors d’un grand dîner cette
semaine, son programme 2015 qui permettra
d’organiser un voyage au Liban pour des jeunes
de la diaspora.
Un grand dîner a réuni le 12
mars à Beyrouth membres
fondateurs et amis de l’association RJLiban qui, pour le
30e anniversaire de sa fondation à Paris, organise cette
année un voyage inédit qui
permettra à de nombreux petits-fils et arrière-petits-fils de
Libanais, se trouvant sur tous
les continents, de découvrir le
pays du Cèdre.
La rencontre s’est déroulée
au restaurant Le Phénicien en
présence de 70 invités, parmi
lesquels figuraient l’ambassadeur du Mexique Jaime García, l’ambassadeur d’Argentine
Ricardo Larriera, l’ancien ambassadeur du Liban Fouad elKhoury, le secrétaire général
de l’Union libanaise culturelle
mondiale Antoine Kaddissi,
le général des Forces de sécurité intérieure Tarek Abdallah,
ainsi que le général de l’armée Marwan Issa, le colonel
Abdallah Wansa, le colonel
Georges Saba et le commandant Hussein Chaker. Également présents, l’homme d’affaires Abdallah Zakhem et son
fils, le styliste Rani Zakhem,
ainsi que le cinéaste Philippe
Aractingi et son épouse Diane,
l’éditeur Nadim Dergham,
l’avocat Souhail Abou-Samra
et les hommes d’affaires François Hannouche et Ali Ismaïl.
L’équipe RJLiban travaillant
pour le projet était presque au
complet, avec les fondateurs
Naji Farah, son épouse Hiba,
Habib Maaz, les professeurs
Éliane Abou-Samra, Joseph
Rizk, Lena Menhem, Cynthia
Abou-Jaoudé, Renata Vieira
Photo de groupe à l’occasion du lancement du nouveau
programme RJLiban le 12 mars à Beyrouth avec, de gauche à
droite : Antoine Kaddissi, le général Marwan Issa, l’ambassadeur
du Mexique Jaime García, l’ambassadeur d’Argentine Ricardo
Larriera, Soraya Chamoun, Habib Maaz, le général Tarek
Abdallah, Naji Farah et Rosarita Tawil.
et Natalie Nassif (Centre Brasil-Liban), ainsi que l’ancienne
Miss Liban, Rosarita Tawil,
la Libano-Mexicaine Soraya
Chamoun, la Libano-Argentine Vanina Rasmi Palomo,
Joseph Wehbé, Joseph Attieh
et Bassam Habib.
Le voyage prévu au Liban
du 9 au 30 juillet prochain a
été détaillé, avec une composante linguistique et culturelle,
et une deuxième touristique
et sociale. Les inscriptions
sont déjà ouvertes sur le site
www.rjliban.com. Cinquante
participants peuvent bénéficier d’une bourse d’échange
gratuite grâce à un tirage au
sort qui sera effectué dans un
mois.
L’ambassadeur
d’Argentine Ricardo Larriera a tenu
à remercier « l’enthousiasme
des responsables de l’association RJLiban pour amener
des descendants de Libanais,
Soraya Chamoun (à gauche) en compagnie de son oncle, le
général Camille Chamoun, et son épouse, le 10 mars à Tyr.
spécialement du Mexique,
d’Argentine et du Brésil ». Il a
promis de mettre à disposition
son ambassade pour accueillir
les jeunes venus de ces pays.
Pour sa part, l’ambassadeur
du Mexique Jaime García
s’est déclaré prêt à toute collaboration, soulignant que
« de pareilles initiatives sont
extrêmement intéressantes et
profitables pour les pays où
la communauté libanaise est
importante et que la jeunesse
d’origine libanaise doit retrouver ses racines ».
Soraya Chamoun
en visite au Liban
Venue
spécialement
à
l’occasion de cet événement,
notre collaboratrice libanomexicaine Soraya Chamoun,
dont le père Habib avait émigré à Cuba puis au Mexique
durant sa jeunesse, a redécouvert le pays de ses origines, 26
ans après un deuxième voyage.
Travaillant dans la mode et
l’organisation d’événements,
elle a rencontré lors d’une soirée à Tyr son proche parent,
le général Camille Chamoun,
avec qui elle a évoqué de nombreux souvenirs.
Soraya a un fils pianiste
compositeur qui travaille dans
les affaires, et une fille qui
vient d’entrer à l’université,
à Mexico. Son frère, Habib
Chamoun, est un professeur d’économie à Houston
aux États-Unis, célèbre pour
ses écrits dont notamment
un livre sur l’art de négocier
comme les Phéniciens.
Cette page est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban.
E-mail : [email protected] – www.rjliban.com