SPÉCIAL IMMOBILIER ROUEN - guide Nouvel Observateur

Transcription

SPÉCIAL IMMOBILIER ROUEN - guide Nouvel Observateur
SPÉCIAL IMMOBILIER ROUEN
BRUNO LACROIX
Président de la Fnaim
de Haute-Normandie
Le Nouvel Observateur
Comment voyez-vous évoluer
le marché de l’immobilier ?
Bruno Lacroix
Les prix se sont stabilisés sur les
quatre premiers mois de l’année.
Avec même une légère hausse, surtout sur les affaires rares. Par contre,
nous manquons de biens disponibles
à la vente. L’année dernière, à la
même époque, nous avions le double
de mandats de vente. Avec la hausse
des taux d’intérêt et la perspective de
l’élection présidentielle, les Rouennais aujourd’hui restent dans l’ex pectative, et plus particulièrement
les primo-accédants.
Quelles sont les spécificités
du marché rouennais ?
La proximité de Paris, qui en fait un
marché attractif non seulement pour
les investisseurs, mais aussi pour
ceux que les allers-retours n’effraient
pas ; ses grands projets, comme la
liaison à grande vitesse avec Paris
d’ici à 2020, ou encore le développement d’écoquartiers tels que Luciline
ou Flaubert. Rouen est une ville qui
manque de petites surfaces, or ce
sont elles qui sont le plus recher chées à l’heure actuelle. De nom breux programmes sont sortis de
terre, et le marché de la location s’en
ressent. Il est plus difficile de louer
un bien ancien qu’un bien neuf.
Entre les deux, nous notons par
ailleurs une différence de prix. Il faut
en effet compter 9 euros/m2 dans
l’ancien et 11 euros/m2 dans le neuf.
Comment envisagez-vous
l’avenir ?
Selon toute vraisemblance, nous
allons rester dans les prochains mois
dans un marché dépressif. Tout va
dépendre en fait de l’évolution des
taux d’intérêt et des mesures qui
seront prises après la présidentielle.
Mais Rouen reste une ville qui recèle
de belles opportunités, avec un prix
moyen au mètre carré à 2 500 euros
qui reste accessible. A condition de
ne pas rechigner à faire des travaux
ou d’accepter de s’éloigner un peu du
centre et des quartiers ultra-cotés.
PROPOS RECUEILLIS PAR V. F.
Le Nouvel Observateur
Les
acheteurs
délaissent
les logements à
rénover. La
solution ?
S’éloigner
du centre.
aux cent clochers, il règne
donc un parfum d’attentisme. Si les
biens supérieurs à 800 000 euros
situés du côté de Bihorel et du MontSaint-Aignan se vendaient encore
en avril, aujourd’hui la demande va
vers de plus petites surfaces, des
studios, F1 ou F2. Des biens essen tiellement recherchés par les primoaccédants, dont les budgets se sont
resserrés avec l’augmentation des
taux d’intérêt. La tendance générale
allant vers un retour au centre-ville,
ces derniers préfèrent, lorsqu’ils se
lancent, revoir la superficie plutôt
que de s’éloigner. « Avec des budgets
inférieurs à 200 000 euros, les
primo-accédants que nous recevons
aujourd’hui sont obligés de faire des
concessions. Pour pouvoir acquérir
un appartement dans le centre de
Rouen correspondant à leurs ressources, il faut non seulement viser
une petite surface, mais aussi un
bien qui peut nécessiter des travaux.
C’est le cas de ces appartements aménagés dans les vieilles bâtisses à
colombages du centre historique »,
explique Jean-Paul Milleret,
conseiller en immobilier à l’Adil de
Seine-Maritime. Or depuis quelques
années, les professionnels constatent que les candidats à l’achat
rechignent à investir dans des
appartements à rénover et, depuis
janvier, dans ceux qui affichent un
mauvais diagnostic de performance
énergétique. Alors quelle autre solution ? Faire des concessions et
accepter de s’éloigner du centre. La
rive gauche de Rouen est très active
et reste moins chère que le cœur historique, qui tourne autour des 2 300
euros/m 2, selon les chiffres du
conseil régional des notaires. Du
côté du jardin des Plantes, secteur
très en vogue, le prix au mètre carré
dans l’ancien atteint en moyenne
1 900 euros. Autres secteurs à suivre
également : Darnétal, desservi par
le Teor, mais aussi Le Petit-Quevilly
et Sotteville-lès-Rouen, où l’on
trouve des appartements à 1 700
euros/m2. Les maisons quant à elles
affichent 2 100 euros/m2. « Ces secteurs présentent l’énorme avantage
d’être reliés par le métro et de bénéficier, depuis 2008, d’un accès direct
à Rouen via le tout nouveau pont
Gustave-Flaubert », souligne Pierre
de Bailliencourt, responsable de
l’agence Côté Particuliers. Une
situation idéale pour les familles,
qui, lorsqu’elles viennent de la capitale et continuent de faire le trajet
Rouen-Paris chaque jour, préfèrent
les quartiers proches de la gare. En
attendant, rive gauche, la nouvelle
gare prévue pour 2020, il faut miser
sur Jouvenet, Saint-André, BoisGuillaume et Bihorel. C’est d’ailleurs
ce que viennent de faire Marc et Eva.
A 40 ans à peine, ces deux ingé nieurs parisiens ont décidé d’offrir
à leur fille un autre cadre de vie.
« Nous avions en moyenne une heure
de transport en commun pour nous
rendre sur notre lieu de travail, du
côté de Saint-Lazare. Alors nous
nous sommes dit qu’à Rouen, à une
heure dix, on ne serait pas beaucoup
plus loin. Du coup, nous venons
d’acheter une maison en parfait état
de 130 m 2 avec jardin à BoisGuillaume, que nous avons payée
344 000 euros. Nous n’avons pas
hésité longtemps quant au choix du
quartier. Le nôtre est proche de la
gare, très bien coté et nous ouvre
donc de très bonnes perspectives de
revente. Il accueille de plus la nouvelle institution Rey, une référence
ici », explique le couple. Un exemple
loin d’être une exception à Rouen.
« Même si, ces derniers mois, notre
cabinet a enregistré une augmentation des prix de 6 à 8%, Rouen reste
une ville moins chère que bien
d’autres, dont évidemment Paris.
Elle se positionne comme un marché
de report », explique Pierre Oberlé,
associé du cabinet Le Verdier. Un
marché de report également pour
les investisseurs qui recherchent
des immeubles entiers. Même si,
comme le constate François-Xavier
Bigot (Cafpi), la part de marché des
investisseurs a chuté de 5% lors du
premier semestre 2011, ils conti nuent de s’intéresser au marché
rouennais. « Chez nous, un achat sur
deux est réalisé par un investisseur.
Des particuliers qui souhaitent louer
ou encore des parents qui achètent
pour leurs enfants et qui loueront le
bien à la fin de leurs études, souligne
David Drouet, du cabinet Lintot. Le
rendement est de 6 à 7%. Dans une
période incertaine, avec en ligne de
mire l’élection présidentielle, investir
dans la pierre rassure et reste un bon
placement. » VALÉRIE FERRER
DR
II

Documents pareils