Profil des consommateurs

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Profil des consommateurs
SECRÉTARIAT À L’ACCÈS AUX MARCHÉS
Rapport d’analyse mondiale
Profil des consommateurs
Mexique
Janvier 2014
SOMMAIRE
TABLE DES MATIÈRES
Ce rapport présente un profil concis du consommateur mexicain. Il
comprend des données sur la démographie, l’évolution des
préférences et des dépenses en matière d’aliments et de boissons, et
l’émergence de nouvelles tendances, comme le souci accru de la santé
et du mieux-être.
Sommaire ........................................1
On s’entend généralement pour dire que, d’un point de vue matériel, la
qualité de vie des Mexicains s’est considérablement améliorée au
cours des deux dernières décennies. L’un des principaux moteurs de
l’évolution de la société mexicaine est le développement d’une « classe
moyenne » qui a eu pour effet de réduire les inégalités économiques et
d’améliorer l’accès aux biens et aux services pour un plus grand
nombre de citoyens. La progression de ce segment socioéconomique a
été attribuée à divers facteurs, y compris les politiques économiques
gouvernementales, la diminution de la taille des familles, la hausse du
niveau de scolarité, un meilleur accès aux soins de santé et une
utilisation accrue de la technologie. Les Mexicains deviennent des
consommateurs de plus en plus avertis, surtout au sein d’un
sous-ensemble de la classe moyenne et chez les plus fortunés, tournés
vers le contexte international, mais pas encore en aussi grand nombre
que dans d’autres pays plus avancés économiquement. Toutefois, la
marche vers la prospérité a de graves conséquences sur l’état de santé
des Mexicains, qui comptent parmi les populations mondiales les plus
touchées par l’obésité. L’incidence des maladies liées au surpoids, en
particulier le diabète, est en hausse.
Préférences et dépenses en matière
d’aliments et de boissons ................4
Le rapport présente aux entreprises canadiennes d’aliments et de
boissons un portrait général du consommateur mexicain, qui les aidera
à établir leur potentiel d’exportation vers le Mexique.
Introduction ......................................2
Principaux indicateurs
démographiques..............................2
Tendances de consommation .........6
Principales considérations ..............9
Ressources ...................................10
Pour une analyse exhaustive
du marché mexicain,
veuillez consulter la série
complète des rapports d’analyse
des marchés mondiaux :
• Vue d’ensemble du marché
• Contexte commercial
• Profil des consommateurs
INTRODUCTION
Le Mexique compte 118 millions d’habitants (Nations Unies, 2012). Il est, derrière le Brésil, la deuxième
économie de l’Amérique latine. L’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et une série de
politiques macroéconomiques ouvertes vers la fin des années 1990 et depuis le début des années 2000
ont permis au Mexique de connaître une période de croissance constante, à l’exception du
ralentissement et du recul temporaires de la dernière récession. L’économie mexicaine s’est montrée
résiliente, comme en témoigne une croissance du PIB de 3,9 p. 100 en 2011 et en 2012, mais le pays et
sa population n’ont pas encore surmonté tous les effets de la récession.
L’une des plus importantes conséquences du développement économique du Mexique et de
l’amélioration de la qualité de vie de ses citoyens a été l’émergence d’une classe moyenne forte au
pouvoir d’achat accru, surtout dans les centres urbains. Les entreprises de service, y compris le secteur
des aliments et des boissons, ont bénéficié de l’évolution de ce segment de la population qui s’éloigne de
la tradition mexicaine pour adopter un style de vie plus occidental, c’est-à-dire axé sur la commodité, la
qualité, la valeur et la diversité. Toutefois, cette nouvelle tendance a entraîné une détérioration de l’état
de santé des Mexicains, devenus l’un des peuples du monde les plus touchés par l’obésité,
particulièrement chez les enfants. De plus, les maladies liées au surpoids, comme le diabète de type
deux, sont en croissance rapide. Dans les années à venir, la préoccupation croissante de la population
pour la santé et le mieux-être créera de nouveaux débouchés pour les producteurs de produits frais et
transformés.
PRINCIPAUX INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES
On prévoit une croissance démographique constante
jusqu’en 2050. Malgré la jeunesse de la population, le
nombre d’enfants devrait diminuer de beaucoup au cours
des deux prochaines décennies, car les jeunes ménages
attendent plus longtemps pour fonder une famille et ont
donc moins d’enfants que les générations précédentes
(Euromonitor, 2012). Le nombre de personnes âgées
devrait grimper en raison du taux de fécondité élevé dans
les années 1940 et de l’amélioration de l’espérance de vie.
Cela aura des conséquences de plus en plus importantes
sur la capacité des travailleurs mexicains de soutenir leurs
aînés.
L’un des résultats du rajeunissement de la population est
une urbanisation en forte croissance; seulement 22 p. 100
des Mexicains vivent en milieu rural (Nations Unies, 2012).
Mexico est de loin la plus grande ville du pays avec une
population de 20 millions de personnes dans le district
fédéral et dans la région métropolitaine environnante
(Planet Retail, 2012). Les autres grands centres urbains
sont Guadalajara (4 millions), Monterrey (4,1 millions),
Puebla (2,3 millions) et Tijuana (1,8 million) (Nations Unies,
2012).
Population totale (millions)
118
2
Densité de la population (par km )
60
Taux de croissance de la population (%)
1,21
Population en 2025 (en millions)
138
Population en 2050 (en millions)
156
Population de 0 à 14 ans (%)
30
Population de 15 à 64 ans (%)
64
Population de plus de 65 ans
6
Population de plus de 80 ans
1,2
Répartition par sexe
87
Âge moyen
25,9
Taux brut de natalité (naissances/millier)
18,6
Taux brut de mortalité (par millier)
4,5
Taux de mortalité infantile (par millier)
14,2
Âge moyen à la maternité
26,9
Taux de fécondité (enfant/femme)
2,1
Espérance de vie (hommes)
73,7
Espérance de vie (femmes)
78,6
Rapport de dépendance
Taux net de la migration (par millier)
Population urbaine (%)
Taux de croissance urbain annuel
56
-2,0
78 %
1,49
Source : Nations Unies, 2012
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L’accroissement de la population entraîne également une transformation et une multiplication des
ménages. Des 29 millions de ménages recensés au Mexique en 2012, environ 55 p. 100 comptaient au
moins quatre membres, mais cette proportion devrait passer à 46 p. 100 d’ici 2020. Le changement le
plus important est l’augmentation du nombre de ménages comptant une ou deux personnes. Comme le
montre le tableau de la page 3, les ménages d’une seule personne connaîtront le taux de croissance le
plus élevé, passant de 11 à 15 p. 100 pendant la période visée (Euromonitor, 2013).
Nombre de ménages et répartition par type, au Mexique (données historiques et prévisions)
Personne seule
Couple sans enfants
Couple avec enfants
Famille monoparentale
Autre
TOTAL
2010
2012
2014
2016
2018
2020
2 986,3
3 773,3
10 458,1
5 101,4
5 840,3
28 159,4
3 343,6
3 982,1
10 817,3
5 377,9
5 873,0
29 394,0
3 742,5
4 186,9
11 198,6
5 649,1
5 871,1
30 648,2
4 183,2
4 387,7
11 596,2
5 915,9
5 829,5
31 912,5
4 659,3
4 584,7
12 005,7
6 178,3
5 753,8
33 181,8
5 167,6
4 779,1
12 426,2
6 437,7
5 647,8
34 458,4
Source : Euromonitor, 2013.
L’augmentation du nombre de ménages dans lesquels le travail de la femme est la principale source de
revenu (25 p. 100 des ménages) représente un autre changement important de la structure familiale du
pays (Euromonitor, 2013). Le gouvernement a reconnu les difficultés qu’éprouvent les femmes
mexicaines à se tailler une place au sein de l’économie. C’est pourquoi il a créé de nouveaux
programmes comme l’assurance-vie pour payer les études des enfants d’une mère célibataire advenant
son décès. Une autre tendance mondiale également observée dans les familles mexicaines a trait au fait
que les jeunes adultes demeurent plus longtemps chez leurs parents en raison des difficultés
économiques, du chômage ou simplement par préférence. Le Conseil national de la population estime
que les femmes quittent le foyer parental à 26 ans, en moyenne, et les hommes à 30 ans (Euromonitor,
2013).
L’accès aux soins de santé a eu pour effet d’améliorer considérablement l’espérance de vie des
Mexicains. L’une des conséquences de cette tendance est la prolongation de la vie professionnelle, en
partie en raison du soutien financier limité offert aux personnes âgées. Parmi les pays de l’OCDE, c’est
au Mexique que l’âge de la retraite est le plus élevé chez les hommes (72,2 ans). Quant aux femmes
mexicaines, elles prennent leur retraite à 69,5 ans et arrivent ainsi au second rang dans les pays de
l’OCDE (OCDE, 2012).
La plupart des Mexicains ont des ancêtres autochtones et espagnols. Tant les traits culturels des
Autochtones que ceux des peuples d’origine européenne ont été intégrés dans la culture et les traditions
culinaires mexicaines. Selon la définition de l’Instituto Nacional de Estadística (institut national de la
statistique), on entend par « Autochtones » uniquement des personnes qui parlent l’une des 62 langues
autochtones. En 2009, 14 millions d’Autochtones se trouvaient dans les États du centre et du sud du
Mexique. Les taux de fécondité, de mortalité et de migration dans les collectivités autochtones du
Mexique sont souvent plus élevés. Les Autochtones mexicains gagnent souvent beaucoup moins que les
autres Mexicains et sont considérés comme les plus pauvres du Mexique. Certains programmes
gouvernementaux ont été conçus pour tenir davantage compte des peuples autochtones et pour fournir
aux collectivités autochtones, en vue de les aider, des services, des produits de base et des aliments
enrichis. Leurs conditions de vie ont aussi été améliorées. L’émigration vers les États-Unis et le Canada
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s’est aussi accrue sensiblement, le nombre de ressortissants mexicains à l’étranger s’élevant jusqu’à
neuf millions (Planet Retail, 2012).
PRÉFÉRENCES ET DÉPENSES EN MATIÈRE D’ALIMENTS ET DE BOISSONS
Les aliments frais demeurent un élément fondamental du régime alimentaire des Mexicains, car ces
derniers préfèrent encore et toujours les repas faits maison, qui sont moins chers et plus traditionnels.
Les mets traditionnels mexicains reposent sur une combinaison de préférences culinaires autochtones
(héritées à la fois des Mayas et des Aztèques) et espagnoles, où prédominent le maïs (tortillas, tamales,
etc.), le riz, les haricots, les chilis ainsi que les riches sauces et salsas de tomates rouges ou vertes, qui
complètent ou rehaussent une variété de plats. Habituellement, les Mexicains achètent leurs aliments
frais chez le détaillant et les marchés publics des grossistes de leur localité, où ils trouvent une variété de
produits au même endroit. Les dépanneurs sont aussi des lieux importants pour les familles qui font leur
épicerie, à la fois dans les grandes et petites villes. L’apparition de magasins à grande surface comme
Costco, Wal-Mart et Sam’s Club gagnent également en popularité, surtout le long de la frontière
américaine, en raison de leur offre et des économies qu’ils promettent. L’augmentation des dépenses des
ménages mexicains chez les distributeurs à prix réduits et les détaillants modernes constitue un
changement majeur : les dépenses enregistrées auprès de petits détaillants indépendants reculent tant
que, d’ici 2015, leur valeur correspondra à près de la moitié de ce qu’elle était en 2000 (Euromonitor,
2013).
Les produits emballés et industrialisés ont enregistré une plus forte croissance que les aliments frais,
malgré l’importance de ces derniers dans le régime alimentaire mexicain, car les Mexicains, surtout ceux
des régions urbaines, ont moins de temps pour acheter, préparer et cuisiner les aliments. Aussi, de
nombreux Mexicains de tous les segments de revenu remplacent les repas entiers par des produits
faciles et rapides à cuisiner, ou par des mets préemballés et prêts à manger. Ceux-ci sont non seulement
peu coûteux et commodes, mais aussi largement accessibles dans différents points de vente au détail au
pays. Les consommateurs plus jeunes représentent un marché de plus en plus important, en raison de
l’incidence de ces tendances socioéconomiques. Comme le montre le graphique ci-dessous, la
croissance des dépenses s’annonce plus forte pour le café, le thé et le cacao, les poissons et les produits
de mer, les légumes et d’autres aliments*.
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Dépenses annuelles par habitant ($US) pour l’achat de boissons et d’aliments
(données historiques, prévisions et taux de croissance annuel composé)
Catégorie
Dépenses totales en aliments et boissons
non alcoolisées
Total – Aliments
Pain et céréales
Viande
Poisson et fruits de mer
Lait, fromage et œufs
Huiles et matières grasses
Fruits
Légumes
Sucre et confiseries
Autres aliments
Dépenses totales en boissons non
alcoolisées
Café, thé et cacao
Eaux, boissons gazeuses, jus de
fruits/légumes
Dépenses totales en boissons alcoolisées
Spiritueux
Vin
Bière
TOTAL des dépenses
TCAC
(%)
20122020
2010
2012
2014
2016
2018
2020
1 413,5
1 624,3
1 873,7
2 147,9
2 435,7
2 744,9
6,8
1 261,9
263,9
312,6
36,7
220,5
24,0
59,7
191,6
18,2
134,7
1 441,5
298,7
359,4
43,4
247,7
24,6
67,5
222,7
23,1
154,1
1 662,9
341,1
412,2
51,0
283,8
27,4
77,9
261,3
25,9
182,1
1 906,9
387,9
469,9
59,5
323,5
30,4
89,4
304,1
28,9
213,4
2 163,7
437,2
530,0
68,6
364,9
33,6
101,6
349,0
32,0
246,8
2 440,3
490,5
594,2
78,6
409,4
37,1
114,7
397,5
35,2
283,1
6,8
6,4
6,5
7,7
6,5
5,2
6,9
7,5
5,4
7,9
151,5
182,9
210,9
241,0
272,1
304,6
6,6
17,2
22,7
28,2
34,1
40,3
46,9
9,5
134,4
160,2
182,7
206,8
231,7
257,8
6,1
100,6
20,0
3,6
77,0
5 699,8
109,8
21,2
4,1
84,5
6 517,3
118,3
22,1
4,3
91,8
7 421,5
130,3
23,9
4,7
101,7
8 457,9
144,1
26,0
5,1
113,0
9 595,3
160,4
28,5
5,6
126,3
10 880,1
4,8
3,8
3,8
5,2
6,6
*Sel, épices, herbes culinaires, sauces, condiments, assaisonnements, vinaigre, levure artificielle, levure de boulanger,
préparations pour desserts, soupes, potages et bouillons, ingrédients pour la cuisine, aliments homogénéisés pour bébé
et produits diététiques.
Source : Euromonitor, 2013
Les boissons occupent une place très importante dans le régime alimentaire. Le Mexique est l’un des
principaux marchés mondiaux des boissons gazeuses : en 2012, les Mexicains ont bu 745 portions de
produits Coca-Cola par habitant (Compagnie Coca-Cola, 2012). Cette tendance est préoccupante,
surtout pour les enfants et les habitants des régions rurales du Mexique, en raison de l’incidence de la
consommation élevée de sucre sur la santé ainsi que sur l’obésité. Les Mexicains se distinguent aussi
par le taux de consommation d’eau embouteillée le plus élevé au monde, soit 174 litres par personne par
année (Euromonitor, 2013). Il n’est pas rare qu’on achète de plus grands contenants d’eau pour
approvisionner un ménage en eau potable et en eau de cuisson pendant quelques jours. Le café compte
parmi les boissons préférées des adultes — des adolescents et jeunes adultes délaissent de plus en plus
les boissons gazeuses pour les cafés préparés. On assiste à l’ouverture croissante de cafés et de
cafés-restaurants, qui tirent profit de la tendance et deviennent de lieux de socialisation courus. Les
bières légères, la tequila et le rhum sont les boissons alcoolisées conventionnelles les plus appréciées,
mais les amateurs de vins sont de plus en plus nombreux.
Les consommateurs mexicains tendent à être fidèles aux marques, surtout lorsqu’il s’agit d’aliments,
n’hésitant pas à dépenser plus au lieu de faire des concessions. Cependant, pendant la récession, de
nombreux consommateurs ont accepté les compromis qui s’imposaient; environ 46 p. 100 des
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répondants ont dit être satisfaits des marques moins coûteuses, ne désirant plus reculer sur ce plan
(McKinsey&Company, 2012). Une récente enquête auprès des consommateurs, menée par Datamonitor,
a révélé les éléments auxquels les Mexicains accordaient le plus d’importance dans leurs épiceries.
Parmi les facteurs jugés moins importants figuraient la capacité de magasiner en ligne, la possibilité de
garer facilement sa voiture, les programmes de fidélisation des détaillants et les caisses libre-service.
Cinq principaux atouts des épiceries recherchés par les acheteurs d’aliments mexicains (%)
Fruits et légumes frais de grande
qualité
39
Promotions fréquentes et rabais
44
Disponibilité des marques
préférées
47
Prix le moins élevé possible
48
Disponibilité/variété de produits
sains et nutritifs
55
0
10
20
30
40
50
60
Source : Datamonitor, 2013
Restauration
Il a fallu attendre 2012 pour que le secteur mexicain des services alimentaires se remette de la récession
et enregistre une croissance. Pour la plupart des Mexicains, un repas au restaurant ou dans une chaîne
d’alimentation rapide reste une dépense jugée coûteuse, mais les consommateurs retournent dans ces
lieux. De plus, la stabilité accrue de l’économie attire des entreprises spécialisées dans les services
alimentaires au pays. La cuisine de rue, qui propose à la fois de mets mexicains traditionnels et des plats
d’inspiration plus occidentale, reste courante, mais les perceptions à son égard commencent à changer,
puisqu’on reconnaît qu’elle peut nuire à la santé. Le gouvernement continue de promouvoir la
consommation d’aliments frais, y voyant le meilleur moyen de combattre le surpoids et l’obésité. De
nouvelles cuisines, notamment d’influence japonaise, indienne, italienne et brésilienne, sont introduites et
bien acceptées dans tous les types d’établissements de restauration. Les déjeuners et les dîners n’ont
plus autant d’importance qu’auparavant, sous l’effet du stress et de l’accélération des modes de vie, qui
poussent les gens à opter pour les offres de restauration rapides et commodes.
TENDANCES DE CONSOMMATION
Santé et mieux-être
D’après l’OCDE, le Mexique possédait les taux de surpoids et d’obésité parmi les plus élevés au monde
en 2010, surtout chez les enfants. Les statistiques de l’institut national du Mexique pour la santé publique
révèlent que le taux d’obésité chez les enfants augmente : il est passé de 18,4 % en 1999 à 26,2 % en
2006, ce qui représente une croissance annuelle de 1,1 %. Le ministère de la Santé estime que 10 % de
la population mexicaine est atteinte de diabète, désormais cause principale de décès, de perte d’un
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membre et de cécité. De nombreux consommateurs mexicains à faible revenu ne connaissent pas les
bienfaits d’une alimentation saine ou, plus généralement, de la valeur nutritive des aliments. En général,
ils ne peuvent pas se permettre de payer leurs aliments plus chers. Les aliments emballés et les
repas­minute, habituellement bon marché et pratiques, font souvent office de repas. Toutefois, un certain
nombre d’initiatives lancées à la fois par le gouvernement et par l’industrie incitent les consommateurs
mexicains à faire des choix plus sains.
Les entreprises réinventent ou adaptent leurs produits en fonction des préoccupations relatives à la santé
que soulèvent le surpoids, l’obésité et le diabète. Certaines gammes, par exemple, comprennent
désormais des produits à faible teneur en gras et en sucre ou à forte teneur en fibres. Les acteurs
importants sur le marché accroissent davantage leur présence dans le secteur des aliments santé et
essaient de fabriquer des produits abordables. Le gouvernement mexicain a adopté une approche
progressive visant à changer les habitudes alimentaires au Mexique, approche selon laquelle il informe la
population et accroît la disponibilité des aliments santé et bon marché. Il lui faut toutefois, tâche ardue s’il
en est une, réussir à informer les jeunes consommateurs, mais aussi veiller à ce que les aliments sains
soient abordables pour tous. En 2009, une loi a été adoptée pour réglementer la publicité sur la
malbouffe dans les médias de masse; elle devrait par ailleurs réglementer la quantité de messages
publicitaires destinés aux enfants. L’interdiction de la vente de malbouffe dans les écoles primaires et
secondaires a été imposée dans une nouvelle loi adoptée en août 2010, laquelle prévoit aussi une
période d’exercice obligatoire de 30 minutes par jour dans les cours d’école (Diario Oficial, août 2012).
Bien que ces nouvelles lois soient actuellement en vigueur, il n’en demeure pas moins que les autorités
mexicaines ont encore beaucoup de travail à faire pour s’assurer qu’elles sont appliquées et que leurs
objectifs deviennent une réalité quotidienne dans tout le pays. Les sections suivantes mettent en relief la
croissance attendue dans trois catégories, dans un contexte d’adaptation aux demandes des
consommateurs mexicains en matière de santé et de mieux-être.
Aliments biologiques
Le marché mexicain des aliments biologiques est embryonnaire. Par le passé, seuls les consommateurs
à revenu intermédiaire ou élevé qui possédaient un pouvoir d’achat supérieur achetaient des aliments
biologiques. De nos jours, toutefois, plus de consommateurs mexicains souhaitent se procurer des
produits biologiques maintenant qu’ils sont sensibilisés à leurs bienfaits et qu’un nombre croissant de ces
produits sont proposés à un prix abordable. La valeur marchande des produits biologiques emballés et
des boissons biologiques témoigne de cet intérêt : on s’attend à ce qu’elle atteigne 494,1 millions $US
d’ici 2018. La plupart des produits alimentaires biologiques importés au Mexique sont des produits
transformés. Les principaux produits alimentaires biologiques importés sont les produits de boulangerie,
les produits laitiers, les boissons, les produits d’épicerie divers (céréales, sauces, huiles, tofu,
assaisonnements, etc.), les desserts et les produits sucrés ainsi que les légumineuses, les céréales et les
graines prêtes à manger (lin, riz, haricots, etc.). Entre janvier 2011 et janvier 2012, Mintel International a
inclus dans sa base de données 100 produits lancés sur le marché avec l’allégation « biologique ».La
majorité de ces produits étaient nouveaux, tandis que les autres étaient de nouvelles variétés ou
préparations ou encore étaient proposés dans un nouvel emballage. Ces nouveaux produits tombaient
surtout dans les catégories des sauces et assaisonnements, des collations et des tartinades sucrées, des
produits laitiers et des aliments pour bébé.
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Taille du marché de vente au détail des produits biologiques, en millions de $US,
(données historiques et prévisions)
Catégorie
Boissons biologiques
Aliments biologiques emballés
2008
4,2
97,0
2010
6,8
147,3
2012
9,3
202,9
2014
12,4
265,7
2016
16,7
351,3
2018
23,2
470,9
Source : Euromonitor, 2012.
Aliments meilleurs pour la santé
Dans l’ensemble, les ventes au détail des aliments meilleurs pour la santé se sont chiffrées à 4,7 milliards
de dollars américains en 2012. Les aliments emballés à teneur réduite en hydrates de carbone, en gras,
en sel et en sucre ont tous enregistré une croissance dans cette catégorie. Ce sont les aliments emballés
à teneur réduite en sucre et ceux à teneur réduite en gras dont la valeur des ventes a été la plus élevée
dans la catégorie des aliments meilleurs pour la santé. Les nouvelles lois mexicaines qui interdisent la
vente de malbouffe dans les écoles primaires pour prévenir l’obésité chez les enfants pourraient se
révéler avantageuses pour la vente d’aliments meilleurs pour la santé. Les entreprises essaient de
trouver des façons de vendre aux enfants des variétés améliorées et saines de leurs collations pour
répondre aux besoins de cette nouvelle génération de consommateurs à la recherche de produits santé.
Les fabricants doivent créer de nouveaux produits, dont bon nombre à teneur réduite en sucre, en gras,
en sel ou en glucides, pour attirer les consommateurs soucieux de leur santé. Selon Mintel, 777 produits
portant une allégation selon laquelle ils seraient meilleurs pour la santé ont été lancés sur le marché
mexicain entre janvier 2010 et janvier 2011. La plupart de ces produits faisaient partie de la catégorie des
aliments à teneur faible/nulle/réduite en gras trans. Les allégations « teneur faible/nulle/réduite en gras »
et « casher » comptaient parmi les cinq principales allégations.
Taille du marché de vente au détail des aliments meilleurs pour la santé, en millions de $US,
(données historiques et prévisions)
Catégorie
Boissons meilleures pour la
santé
Aliments emballés meilleurs pour
la santé
2008
2010
2012
2014
2016
2018
1 807,5
2 176,4
2 690,5
3 270,0
3 983,2
4 946,0
1 490,2
1 751,0
1 979,9
2 216,8
2 470,4
2 780,6
Source : Euromonitor, 2012.
Aliments fonctionnels ou enrichis
Les ventes d’aliments fonctionnels ou enrichis ont totalisé 14 milliards de dollars américains en 2012. Les
consommateurs mexicains sont attirés par la valeur ajoutée de ce type d’aliments. Au Mexique,
l’importance des marques et la grande fidélité à leur égard ne datent pas d’hier. Les produits les plus
populaires dans cette catégorie sont ceux qui auraient des bienfaits pour la santé, comme ceux qui
soulagent la constipation ou qui facilitent la digestion. Les produits comme Lala Vive con Fibra (yogourt à
boire avec fibres) ou les yogourts fonctionnels ou enrichis de Grupo Industrial Lala sont très prisés. Parmi
les produits qui auraient des bienfaits pour la digestion, ce sont les céréales froides, les yogourts à boire
et les barres à grignoter/céréalières/énergétiques qui étaient le plus en vogue. Selon Mintel, 197 produits
portant une allégation « antioxydant », « prébiotique » ou « favorise la prise de poids ou le gain de masse
musculaire » ont été lancés sur le marché mexicain entre janvier 2011 et janvier 2012.
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Taille du marché de vente au détail des aliments fonctionnels ou enrichis, en millions de $US,
(données historiques et prévisions)
Catégorie
Boissons enrichies et fonctionnelles
Aliments emballés enrichis et
fonctionnels
2008
2010
2012
2014
2016
2018
1 901,7
2 603,4
3 248,0
4 027,4
5 063,4
6 583,1
9 144,4
10 061,8
11 199,5
12 393,3
13 761,1
15 471,2
Source : Euromonitor, 2012.
PRINCIPALES CONSIDÉRATIONS
Les entreprises et associations canadiennes désireuses d’exporter leurs produits sur le marché américain
peuvent juger utiles certaines considérations touchant les tendances à la consommation, notamment :
•
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•
•
•
•
•
La croissance de la population active et la hausse du revenu disponible se sont traduites par un
regain de l’intérêt à l’égard de toute une série d’aliments commodes, préparés et semi-préparés,
surtout lorsque ceux-ci continuent de miser sur la fraîcheur, comme le préfèrent les consommateurs.
L’augmentation des problèmes de santé et des maladies dans la population mexicaine, plus
particulièrement parmi les enfants, a incité les consommateurs à choisir des aliments plus sains et
adaptés à leurs besoins — notamment pour les consommateurs aux prises avec une maladie liée à
leur poids.
Certaines tendances, comme la vogue des aliments biologiques, sont encore embryonnaires. La
plupart des consommateurs mexicains ne peuvent pas se permettre les produits biologiques parce
qu’ils coûtent cher. Les entreprises qui lancent des produits à un prix concurrentiel ou moins élevé
tireront parti de ces tendances et attireront les consommateurs à la recherche de produits
abordables.
Parmi les nouveaux produits lancés, on trouve de plus en plus d’aliments meilleurs pour la santé et
d’aliments fonctionnels. Les entreprises désireuses d’accroître ou de maintenir leur part de marché
pourraient tirer avantage de proposer de nouvelles variétés saines de produits existants, comme des
produits à teneur réduite en gras ou en sucre.
La popularité croissante des modes de vie plus sains et les nouveaux programmes que met en
œuvre le gouvernement pour promouvoir la consommation de fruits et de légumes, entre autres à
l’école, contribueront à l’augmentation de la croissance dans ces catégories pendant la période
prévisionnelle.
Le nombre plus élevé de ménages à double revenu et de ménages à un seul revenu limitera la
demande de produits frais non emballés pour la préparation de repas à la maison. Cependant, on
s’attend à ce que les consommateurs répondent à des options de produits frais emballés plus
commodes, ce qui pourrait engendrer des changements semblables à ceux observés du côté des
aliments transformés emballés.
Malgré la reprise économique, les consommateurs de ce pays restent prudents dans leurs dépenses
auprès de fournisseurs de services alimentaires. Pendant la récession, bon nombre d’entre eux ont
réduit leurs repas aux restaurants.
Bien que les consommateurs mexicains suivent généralement le rythme de trois repas principaux par
jour, on observe une tendance en faveur de quatre à cinq petits repas quotidiens par souci de la
santé, ou de l’ajout d’un plus grand nombre de collations pendant la journée.
Les initiatives axées sur la santé et le mieux-être que lancent des organismes gouvernementaux et
non gouvernementaux, par exemple pour encourager la consommation de fruits et de légumes,
amènent la population à faire des choix alimentaires plus sains. L’industrie répond aussi à la
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•
tendance en proposant plus de produits meilleurs pour la santé : le yogourt à boire est un moyen
apprécié pour stabiliser le métabolisme.
Dans l’ensemble, la demande de produits jugés sains et bons pour la santé ne cessera de
s’accroître, car les Mexicains souhaitent améliorer leurs habitudes de vie et leur santé.
RESSOURCES
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ats.agr.gc.ca/stats/5194-fra.htm
Banco de Mexico. 2012. « Ingresos por Remesas Familiares ». Consulté en février 2012 à :
.banxico.org.mx/SieInternet/consultarDirectorioInternetAction.do?accion=consultarCuadro&idCuadro=CE80&sec
tor=1&locale=es
Agence centrale de renseignement (2012). « Mexico ». Consulté en septembre 2013 à :
cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/mx.html.
Coca-Cola Company. (2013). Consulté le 6 octobre 2013 à : coca-colacompany.com/annual-review/2012/pdf/2012per-capita-consumption.pdf
Datamonitor, 2013.
Diario Oficial de la Federación. Consulté le 23 août 2012 à :
dof.gob.mx/nota_detalle.php?codigo=5156173&fecha=23/08/2010
Economist Intelligence Unit (2012), « Mexico ». Consulté en septembre 2013 à : country.eiu.com/Mexico
Encuesta Nacional de Salud y Nutrición 2006. Consulté le 12 septembre 2012 à :
portal.salud.gob.mx/descargas/pdf/Bullets_lucha_libre.pdf
Euromonitor, « Consumer foodservice Mexico ».
Euromonitor, « Consumer Lifestyles Mexico ».
Euromonitor, « Retailing in Mexico ».
Instituto Nacional de Estadística y Geografía - INEGI. (6 janvier 2011) « Índice de Confianza del Consumidor ».
Consulté en février 2012 à : www.inegi.org.mx/inegi/contenidos/espanol/prensa/comunicados/indcon.asp
Instituto Nacional de Estadística y Geografía - INEGI. (31 janvier 2011). « Población, Hogares y Vivienda ». Consulté
en février 2012 à : negi.org.mx/Sistemas/temasV2/Default.aspx?s=est&c=17484
McKinsey & Company. (Août 2012). « Understanding Mexico’s Evolving Consumers ».
Mintel International, 2013.
Organisation de coopération et de développement économiques - OCDE. 2007. « Quel est le montant des dépenses
publiques d’éducation? » Consulté en février 2012 à :
oecd.org/fr/education/scolaire/indicateursclessurleducation.htm
Ortiz-Hernández L, Gómez-Tello BL. (2008). Food consumption in Mexican adolescents. Rev Panam Salud Pública.
Consulté en février 2012 à : scielosp.org/pdf/rpsp/v24n2/a07v24n2.pdf
Planet Retail, 2012.
Secretaría de Economía (2012). « Negociaciones Comerciales Internacionales ». Consulté en mars 2012 à :
www.economia.gob.mx/comunidad-negocios/comercio-exterior/tlc-acuerdos
Urban Institute. (12 janvier 2004). « Undocumented Immigrants: Facts and Figures ». Consulté en février 2012 à :
www.urban.org/publications/1000587.html#figure1
Banque mondiale. Consulté le 12 septembre 2012 à : http://econ.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/EXTDEC
EXTDECPROSPECTS/0,,contentMDK:22759429~pagePK:64165401~piPK:64165026~theSitePK:476883,00.ht
ml
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Profil des consommateurs : Mexique
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada,
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