L`étude sur les Fonds propres réalisée avec l`USH et HTC
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L`étude sur les Fonds propres réalisée avec l`USH et HTC
Flora Thuillier Directeur Jean-Philippe Mercier Manager de projets Analyse de l’évolution des plans de financement et des mises de fonds propres au cours de la vie d’une opération de construction neuve Note de synthèse Janvier 2016 Siège social – 2 rue Lord Byron – 75008 Paris Tél. 01 40 75 78 40 - www.habitat-territoires.com Siège social 2 rue Lord Byron – 75008 Paris – Tél. 01 40 75 78 40 www.habitat-territoires.com 1. 2. 3. 4. Préambule .................................................................................................................................................. 3 1.1. Contexte de l’étude ......................................................................................... 3 1.2. Déroulement de l’étude .................................................................................. 4 Les hypothèses de montage et l’analyse du risque financier concernant les opérations neuves ....................... 5 2.1. Préambule....................................................................................................... 5 2.2. Les paramètres et hypothèses de montage .................................................... 5 2.3. Les postes calculés du prix de revient ............................................................ 8 2.4. Les méthodes d’évaluation de l’équilibre des opérations .............................. 9 Les étapes de validation au cours de la vie d’une opération ......................................................................... 14 3.1. Les étapes de validation ...............................................................................14 3.2. Le suivi des fiches financières et comptables ..............................................16 3.3. Les outils utilisés ..........................................................................................17 L’analyse de l’évolution des conditions de financement des opérations ........................................................ 18 4.1. Les résultats consolidés ...............................................................................18 4.1.1. L’évolution des prix de revient ................................................................ 18 4.1.2. L’évolution des plans de financement.................................................... 20 4.1.3. Les écarts constatés................................................................................ 22 4.2. L’analyse des écarts .....................................................................................23 4.2.1. Les facteurs influant sur le prix de revient ............................................. 23 4.2.2. Les plans de financement ....................................................................... 24 4.2.3. Les conditions d’équilibre d’opérations ................................................. 24 4.2.4. Synthèse ................................................................................................... 25 2 1. Préambule 1.1. Contexte de l’étude Les situations de production de l’offre nouvelle seront de plus en plus différenciées sur les territoires, selon la tension des marchés. Mais quelle que soit la situation, les organismes sont confrontés durablement à des problématiques : - d’augmentation des coûts de construction, sous l’effet notamment de normes de plus en plus exigeantes et d’un foncier toujours plus rare et cher - de ressources budgétaires de l’Etat et des collectivités locales qui se contractent fortement, - d’évolution sensible des objectifs de production. Dans ce contexte, la question de l’optimisation des fonds propres injectés dans les opérations neuves apparait primordiale. Leur évaluation au plus juste dès la phase d’étude permet en effet d’envisager des volumes d’opérations plus importants, qu’il s’agisse d’offre nouvelle mais également de réhabilitations ou d’actions de remplacement de composants. Or il semble qu’en première analyse les fonds propres effectivement consommés une fois les opérations livrées soient significativement en-deçà des prévisions initiales ; ce décalage pourrait altérer substantiellement la fiabilité des analyses qui peuvent être réalisées des DIS des organismes ou de celui consolidé de l’ensemble de la profession, notamment concernant l’évaluation des réelles marges de manœuvre existantes. C’est cette question qu’on voulu explorer plus en détail la Fédération des ESH (Entreprises Sociales pour l’Habitat) et la Deef (Direction des Etudes Economiques et Financière) de L’Union Sociale pour l’Habitat) en lien étroit avec un panel d’organismes volontaires. A travers une analyse détaillée d’un échantillon d’opérations et d’entretiens qualitatifs, l’étude s’est attachée à objectiver les facteurs pouvant faire varier la quotité de fonds propres, et plus globalement l’ensemble des conditions de financement, tout au long de la vie d’une opération : - Quels sont les impacts des hypothèses prévisionnelles et des divers ratios d’aléas ? - Comment prendre en compte au mieux les modifications des conditions d’équilibre et l’actualisation des prix de revient sur des durées d’opération très longues (décalage temporel important, mise à jour successives nécessaires, etc.) - Quelle sont les procédures de tenue des fiches financières et comptables (mises à jour, classements des opérations, …) et de la fluidité de l’information entre Directions En outre, l’étude a également permis d’aborder les questions de process de validation et de suivi des opérations, en lien avec la mise à jour et le suivi de ces données, et d’identifier les nécessaires échanges et la fluidité de l’information entre directions financière et maîtrise d’ouvrage au sein des différents organismes. Ce document s’attachera à mettre en évidence les pratiques des organismes en matière de montage d’opérations : Les outils utilisés, les hypothèses retenues et les critères d’équilibre et de rentabilité, Les étapes clés, les écarts constatés entre chacune d’elles et leurs causes, Les modalités de retranscription de ces écarts dans la comptabilité. 3 1.2. Déroulement de l’étude L’étude est basée sur une enquête réalisée auprès de 6 entreprises sociales pour l’habitat, réparties uniformément sur le territoire national, ayant des tailles et des modes d’organisation variables. Chacune d’entre elles a fourni des données concernant 6 opérations : - clôturées en 2014, - financées en PLUS PLAI, - hors ANRU, - d’habitat collectif, - en maitrise d’ouvrage directe. En complément de ces données, un entretien a été conduit avec la direction financière, associée dans certains cas à la direction de la maitrise d’ouvrage, de chaque organisme. Au cours de cet entretien, les points suivants ont été abordés : - les règles générales de l’organisme en matière d’équilibre d’opérations, - les outils utilisés, - l’analyse des écarts constatés, - les process de suivi des FSFC au cours de la vie des opérations. L’étude s’appuie à la fois sur les données quantitatives et des informations qualitatives recueillies à ces étapes. Nous tenons à remercier vivement les organismes et nos interlocuteurs ayant contribué à ces travaux. . 4 2. Les hypothèses de montage et l’analyse du risque financier concernant les opérations neuves 2.1. Préambule Les modalités d’analyse et de validation interne de la faisabilité des opérations sont plus ou moins formalisées selon les organismes, mais elles s’inscrivent toutes dans une même logique générale qui associe le plus souvent maîtrise d’ouvrage et services financiers. La méthode de référence, dite du « loyer d’équilibre », si elle reste utilisée par les organismes, est de plus en plus souvent complétée, voire remplacée en interne par des méthodes qui appréhendent plus globalement l’équilibre financier de l’opération. Une autre tendance émergente consiste à moduler les règles d’appréciation de la faisabilité selon la qualité de l’investissement réalisé. Le tableau récapitulatif suivant rappelle les préconisations de la circulaire ministérielle du 15 avril 2014 en matière de paramètres de simulation : PARAMETRES RECOMMANDATION MINISTERIELLE 15 04 2014 LIVRET A 2,40% INFLATION / EVOLUTION LOYERS 1,60% VACANCE ET IMPAYES 3,00% PRODUITS FINANCIERS (idem livret A) FRAIS DE GESTION propre à l'organisme TAUX D'EVOLUTION FRAIS DE GESTION FORFAIT GROSSES REPARATIONS 2,10% propre à l'organisme (0,6% prix de revient) TAUX D'EVOLUTION PGR DIFFERE GROSSES REPARATIONS TAXE FONCIERE (€/logt.an) 5-10 ans propre à l'organisme DIFFERE TAXE FONCIERE 25 ans TAUX D'EVOLUTION TFPB 2,20% PROGRESSIVITE DES ANNUITES D'EMPRUNT 2.2. 1,70% 0,5 % annuel max Les paramètres et hypothèses de montage Les différentes hypothèses de montage retenues par les organismes rencontrés sont fondamentalement conformes aux préconisations nationales, avec quelques variations synthétisées dans le tableau présenté en page suivante. Il s’agit des valeurs utilisées pour les études de faisabilité actuelles et non pas celles relatives aux opérations, plus anciennes, collectées dans le cadre de l’étude. 5 Paramètres des équilibres d'opération Esh 1 Esh 2 Esh 3 Esh 4 Esh 5 Esh 6 Livret A 2,30% 2,40% 2,50% 2,75% 2,50% 2,40% Evolution des loyers 1,80% 1,60% 1,60% 2,00% 1,40% 1,60% 2,10% 2,00% 1,40% Inflation Ratio DIS Ratio DIS Ratio DIS cout marginal 457€/logt.an TFPB moyenne organisme puis évolution à l'inflation +1,5% 9.5% des loyers variable selon ville 300-400 €/logt.an Maintenance courante Evolution inflation +0,5% Frais de gestion Gros entretien 0.6% du prix de revient Impayés inclus dans frais de gestion 10% recettes entre 0-5 ans 0.6% du prix de revient à 12% recettes entre 5 ans partir de la 5ème année et 15 ans 15% recettes après 15 ans 2% 3% Logement 3% Vacance garage 50% Vacance (logts et garage) 3.3 % ? vacance garage 30% 1% en moins des loyers Typologie des prêts CDC prêt foncier 50 ans progressivité à 0% prêt foncier à 60 ans à 15 ans, 20 ans, 30 ans et 40 ans : remplacement de la valeur CSTB remplacée (20% FP, 80% PAM) Remplacement de composant inclus dans frais de gestion 0.6% du prix de revient plafonné à 457 €/logt 2,10% (2,20% pour TFPB) 973 €/logt.an 820 €/logt.an sur 0-5 ans (chiffre 2012 actualisé 970 €/logt.an après 5 ans selon inflation) 300€/logt.an + 5€ par m² zones 2 urb : 630 SHAB €/logt.an (+15% pour Toulouse zone 2 : 470 €/logt.an selon décision zone 3 : 350 €/logt.an municipale 2015) inclus dans frais de Inclus dans frais de gestion gestion 300 €/logt à partir de la 5ème année 3% au global (yc vacance) 0,6% du prix de revient TTC (hors terrain) à partir de la 5ème année 1,50% 0-5 ans : 1% 5-20 ans : 2,5% 20 et plus : 3,5% 1,5% (vacance garages 30%) prêt foncier 60 ans prêt foncier 50 ans prêt construction 40 ans Prêt foncier 50 ou 60 ans Prêt construction 40 ans Progressivité 0,50% non pris en compte 370 €/logt à partir de la 15ème année non pris en compte Taux de livret A de référence et annuités Pour les simulations de montage il y a lieu de prendre en compte, non le taux instantané, mais le taux considéré comme raisonnable sur le moyen terme, et surtout en cohérence avec l’hypothèse d’inflation, et d’évolution des loyers, retenue. Les paramètres relatifs aux emprunts (progressivité des taux, préfinancement) sont conformes aux normes, les prêts étant généralement contractés sur les durées les plus longues (prêts fonciers à 60 ans, etc.). Evolution des loyers et différentiel avec l’évolution des charges Le pourcentage d’évolution des loyers varie de 1,4% à 2% ; On constate néanmoins que lorsque que des valeurs significativement différentes des 1,6% recommandés sont choisies, les niveaux de coûts de financement et d’évolution des charges associés sont cohérents. Frais de gestion Cette notion englobe le coût de structure, les charges directes d’immeuble (ex : part non récupérable du gardiennage) et dans la plupart des cas de la maintenance courante. Selon la pratique courante, la majorité des organismes recalcule chaque année le coût de gestion issu de sa comptabilité et le répercute tel quel dans ses études de faisabilité (chiffre DIS pour bon nombre d’organismes). Pour 2 des 6 opérateurs étudiés, la part « coût de structure » de ce ratio peut être limitée à ce qui est estimé être les frais généraux futurs générés par l’opération. Les faisabilités d’opérations sont ainsi simulées sur la base d’un coût de structure marginal. Cela permet de considérer que le supplément de frais de gestion induit par une opération neuve se situe à un niveau très en deçà du coût de structure global de l’organisme, qui intègre des coûts fixes qui seront très peu impactés (siège social, direction, comptabilité…). Pour les autres, indépendamment du volume supplémentaire de logements à gérer, la prise en compte du développement de la structure de l’organisme (exigences qualitatives nouvelles conduisant à de nouvelles missions, ou création de postes liés à des métiers nouveaux…) justifie la plupart du temps l’approche prudentielle consistant à impacter le coût de gestion moyen de l’organisme. On peut donc considérer que l’opération est de fait investie d’une exigence qui va au-delà de la couverture de ses propres frais, amoindrissant sa rentabilité intrinsèque réelle. TFPB Le forfait de taxe foncière est établi soit : - en se basant sur le ratio moyen constaté sur le parc existant, - en intégrant des différenciations en fonction des secteurs (communes) de développement, les écarts entre territoires pouvant parfois être importants.. C’est le cas pour les ESH intervenant sur des secteurs à zone de loyers différentes, pouvant inclure à la fois des centres urbains importants et des territoires ruraux. « Grosses réparations » : gros entretien et renouvellement de composants (ex-PGR) La préconisation du ministère, qui conseille dans sa note de conserver le calcul sur la base d’un taux forfaitaire de 0,6% du prix de revient hors terrain à partir de la 6ème année, est suivie dans la majorité des cas. Toutefois, depuis la réforme introduisant les composants, certains organismes, sous l’impulsion des services comptables, ont opté pour des flux discontinus de remplacements de composants (aux 15ème, 20ème, 30ème et 40ème années), parfois complétés par une prise en compte complémentaire linéaire de gros entretien. Cela permet de simuler plus finement les dépenses de travaux prévisionnelles, la méthode classique pouvant conduire à les sous-évaluer. A titre d’exemple, la prise en compte la plus détaillée de ces budgets mise en œuvre par un organisme de l’échantillon intègre : - une progressivité des dépenses de gros entretien par période (de 0 à 5 ans, de 5 à 15 ans et au-delà des 15 ans) sans différé, - un remplacement des composants selon leur durée de vie, financé à 20% sur fonds propres et à 80% par emprunt. Vacance et impayés Les hypothèses d’aléas locatifs sont parfois reprises telles quelles à partir de la note ministérielles (3%), mais elles sont le plus souvent ajustées en fonction des ratios moyens constatés par l’organisme sur son patrimoine. Dans certains cas ces aléas sont progressifs dans le temps (évaluation à 0 ; 5 et 20 ans pour un organisme). Enfin, la vacance simulée sur les garages est très importante (de 30 à 50%). Ce niveau élevé pris en compte dans les montages reflète les difficultés réelles de commercialisation des garages auxquelles les organismes sont confrontés lors de la mise en location des programmes. Les écarts de délais par rapport à la mise en location du logement sont en effet très significatifs. 2.3. Les postes calculés du prix de revient Trois postes constitutifs du prix de revient de l’opération ont été également recueillis lors de l’étude : - Les frais financiers, - Le taux de production immobilisée, - Les aléas sur travaux. 8 Paramètres Esh 1 Esh 2 Esh 3 Esh 4 Esh 5 Esh 6 Frais financiers pas de préfinancement pas de préfinancement Portage sur FP Préfinancement non capitalisé frais de préfinancement intégrés pas de préfinancement Préfinancement intégré (1,80%) Production Immobilisée Pas de production immobilisée 3% du PR, 1,5% en VEFA 2.5% du PR hors foncier 3,3% (1,3% pour VEFA) du coût travaux+honoraires au réel, selon dépenses GIE au réel, selon dépenses GIE Aléas 3% du cout du batiment jusqu'en 2013 Limité à 1% du cout du batiment depuis 5% 0,5% pour opérations de plus de 60 logements et VEFA 1% pour les autres 2-3% du coût travaux 3 % du prix de revient hors terrain 3% du cout bâtiment max Des frais financiers ne sont intégrés que dans deux cas sur 6, et évalué en % du prix de revient pour un organisme. Le taux de production immobilisée est évalué soit : - En fonction des dépenses réelles, notamment quand la production est assurée par un GIE, - Selon un forfait, qui est généralement différencié selon le mode de production (moins élevé pour les opérations en VEFA). Dans ce cas de figure il est courant que les organismes comparent les frais ainsi estimés aux dépenses réelles, en fin d’exercice par exemple, afin d’évaluer les écarts et la pertinence des hypothèses choisies. Un des organismes n’impacte pas ce poste dans le prix de revient. Les aléas sur travaux sont également évalués en fonction d’un pourcentage du prix de revient (hors terrain) et varient de 0,5 à 5% en fonction des opérateurs (la valeur usuelle se situant entre 2 et 3%). C’est l’une des différences les plus significatives dans les pratiques observées. Plusieurs organismes ont récemment fait évoluer leur appréciation des aléas afin d’éviter de surévaluer artificiellement le coût des opérations (et par la même occasion de les sur-financer) en affinant leur hypothèses : - Limitation de 3 à 1% pour l’un d’entre eux, - Modulation en fonction de la taille des opérations et de leur mode de production (VEFA ou maîtrise d’ouvrage directe). L’effet de levier de ces ratios est important, les travaux sur ceux-ci sont directement dépendants de la maturité des échanges entre direction financière et technique, puisque qu’ils relèvent tout autant du champ de la maîtrise d’ouvrage que de celui de la faisabilité financière. 2.4. Les méthodes d’évaluation de l’équilibre des opérations La méthode traditionnelle du loyer d’équilibre, fonctionnant sur un critère simple (trésorerie annuelle ou cumulée) et avec des paramètres clairement identifiés, souffre en fait d’une lisibilité insuffisante, notamment lorsque le mode de traitement des fonds propres n’est pas clairement affiché. Elle reste encore souvent utilisée, ne serait-ce que pour établir des études de faisabilité dédiés à l’instruction règlementaire : ainsi deux des organismes interrogés font clairement une différence 9 l’analyse réalisée dans le cadre de l’instruction de l’agrément d’opération et celle effectuée en interne, généralement plus détaillée. Dans tous les cas en effet, la méthode « traditionnelle » fait l’objet de diverses adaptations et compléments d’analyse. Certaines ESH utilisent quant à elles d’autres critères d’évaluation du risque financier, comme le montre le tableau suivant : 10 Paramètres des équilibre d'opération Esh 1 Esh 2 Esh 3 Esh 4 Esh 5 Esh 6 FP < 20k€/logt bail amphy : objectif de 0 FP 10-13% en moyenne valeur actuelle : 15-20% contrôle des fonds propres investis en globalité et pas uniquement à l'opération 15% Quelle est la limite de la mise de fonds propres FP < 30k€/logt 15% Définis par le PMT Plafond de FP < 40 k€/logt Rémunération des Fonds Propres Non Non Non Non Non Non TRB Non > 4% Oui Non > 4% Néant TRI Non 3% sans VAN 5% avec VAN (*) Oui Non > 2,5% Néant Trésorerie annuelle >0 Non Oui Oui Non Trésorerie cumulée >0 Oui Oui Oui Oui Récupération des FP < 50 ans Reconstitution des FP à 20-25 ans Endettement à la 5ème année limité à 80% Autofinancement Critère financier de décision Commentaires Néant Oui Trésorerie cumulée actualisée (selon taux Livret A) >0 > 6% des loyers Récupération des FP à 40 ans non rémunérés * VAN = Valeur d'origine actualisée à 3.9% (TLA+ tx de dividende) Particularités : 2 versions 1- equilibre d'opérations pour la DDT (hyp DHUP) 2. equilibre d'opération interne plus économique nota : la DDT recalcule et évalue l'équilibre selon ses propres critères, communs à l'ensemble des organismes du département ; les hypothèses ci-dessus sont internes Récupération des FP à valeur nominale à terminaison La mise de fonds propres dans les opérations est très généralement encadrée, que ce soit en valeur absolue (exprimée en €/logt) ou en % du prix de revient. Les valeurs données et utilisées pour l’analyse de la faisabilité des opérations varient entre 20 et 30 k€/logt, ou 10 à 20% du prix des opérations. Les valeurs affichées, correspondant aux critères d’équilibre pris en compte actuellement par les organismes de l’échantillon, sont beaucoup plus élevées que celles relevées sur les opérations analysées en détail du fait de l’ancienneté de celles-ci (clôturées en 2014, donc financées en 2010-2011), ce qui retranscrit bien l’augmentation importante de quotité de fonds propres sur ces dernières années. On notera enfin que la consommation de fonds propres est également évaluée régulièrement de manière consolidée, pour la production neuve et pour l’ensemble des activités des organismes. Le critère d’équilibre « trésorerie cumulée toujours positive » est généralement retenu, certains organismes, par prudence ou forte exigence, retiennent également le critère d’une trésorerie annuelle toujours positive. La plupart des organismes interrogés mettent en œuvre une analyse de la rentabilité économique de leurs opérations par une mise en relation des flux d’investissements et des flux générés par l’opération (analyse des « cash flows » par le calcul de la Valeur Actualisée Nette - VAN). Divers taux peuvent être utilisés, variables en fonction des durées de simulation et des niveaux de rentabilité attendus. L’ensemble des données nécessaires à ces analyses sont communes à la méthode du loyer d’équilibre. Le flux d’investissement est généralement la mise de fonds propres (rentabilité financière), mais on peut analyser aussi la rentabilité intrinsèque de l’investissement total hors emprunts (rentabilité économique). Les cash flows sont les flux de revenus nets annuels, mais aussi l’éventuelle valeur de revente, ou à l’inverse le coût net de démolition (ces deux cas de figure n’ont pas été évoqués par les organismes interrogés). Quelques définitions des critères et taux utilisés : Le taux de rendement interne (TRI), calculé une année donnée, exprime la rentabilité de l’investissement, en supposant que l’année où on se situe est la dernière année de production de revenus. Il se compare à un placement financier sur la même durée. Le taux de rentabilité brute (TRB) est le rapport « revenu brut (loyer) / investissement », calculé en début de simulation. Utilisé dans l’immobilier privé pour caractériser la rentabilité de marchés spécifiques (ex : bureaux sur telle zone), il est utilisé à titre informatif car il ne permet pas d’intégrer les divers risques ou dépenses futures, contrairement aux autres approches en cash-flows. Un calcul de valeur actuelle nette (VAN) : flux de trésorerie actualisés, reposant sur une projection des recettes et des dépenses Ces méthodes, à la fois simples et globales, permettent d’avoir une approche fiable et standardisée de la rentabilité des opérations et des fonds propres investis et d’améliorer les conditions d’appréciation de la faisabilité des opérations, dans un contexte plus tendu, en tenant mieux compte de sa réalité économique. Dans les 6 cas analysés les fonds propres ne sont pas rémunérés. La reconstitution des fonds propres à un horizon donné est par contre un critère majeur de décision. En outre deux critères plus spécifiques ont été également mentionnés : - L’autofinancement annuel devant être supérieur à 6% - Le taux d’endettement à la 5ème année devant rester en dessous des 80%. En synthèse, on remarquera que les niveaux de mise de fonds de propres et de conditions d’analyse du risque financier évoluent fortement d’un organisme à l’autre ; même si les approches sont similaires, les seuils fixés et les critères de décision peuvent être très différents ; ils sont en effet dépendants : - Du volume de production et des objectifs annuels de développement fixés ; - Du contexte économique dans lequel l’organisme réalise sa production et notamment en fonction des arbitrages opérés entre développement et investissement sur le patrimoine existant ; - Du risque financier qu’il est prêt à assumer pour son développement. De plus en plus, les décisions d’investissement sont prises sur la base d’une analyse globale du risque financier, tenant compte de l’ensemble des investissements à réaliser. Le cloisonnement entre les activités et ainsi de moins en moins marqué et les organismes ont tout intérêt à faire évoluer leur organisation et process en ce sens, notamment avec des chargés d’opération qui ont la double casquette réhabilitation – construction et un travail étroit entre maîtrise d’ouvrage et services financiers. Pour exemple, la stratégie de développement très volontariste d’un des organismes de l’échantillon est conditionnée en partie à la réalisation de son plan de vente. Selon ses estimations, la vente d’un logement permet en effet d’assurer la part d’autofinancement de 4 logements neufs. 13 3. Les étapes de validation au cours de la vie d’une opération 3.1. Les étapes de validation Esh 1 LISTE DES ETAPES Esh 3 Esh 4 Esh 2 Comité d'investissement Comité d'engagement Faisabilité Devis estimatif basé sur ratios moyens Très en amont de l'opération 1er passage CA Comité d'investissement Prix de revient basé sur l'appel d'offre marchés Création fiche FSFC Prix de revient basé sur estimatif Déclenche la demande d'agrément et l'appel d'offre Agrément Ordre de service Faisabilité financière par DAF Esh 5 Comité d'engagement Comité d'engagement Passage en TS Etude faisabilité Faisabilité au moment Etude préparée par la Etude de faisabilité de l'opportunité direction du Direction technique et foncière, opportunité développement, avec financière VEFA la DG Comité Agrément 1er passage en CA d'investissement Etudes des Prix de revient opportunités, afin de estimatif déclencher des Dossier de Pas de passage en CA acquisitions fonciières financement ou comité par exemple. Plusieurs déclenchant systématique (sur passages en CA agrément, promesse sollicitation CT/DF) possibles sur les d'achat et engagement éléments des fonds propres prévisionnels. Comité travaux Passation des marchés Passage en CA (à l'OS) Ordre de service En moyenne, 2 ans 1/2 après le comité Suite à résultats AO Evolutions possibles si d'investissement Pas de passage en CA plans de financements demandes Passage en CA Plus de visibilité de ou comité stabilisés sauf si particulières des Prix de revient arrêté l'opération par le systématique (sur bouclage après OS financeurs EPCI financier après le sollicitation CT/DF) travaux comité d'investissement Autres passages CA Livraison Livraison Livraison Livraison Passage en CA 3 mois après la Pas de passage en CA Si évolution livraison, le prix de au moment de la significative de la mise Environ 2 ans après Etat comptable réalisé revient est arrêté livraison (on attend la de Fonds Propres => début du calcul des cloture) AT Cloture Cloture Cloture Cloture Cloture CA de Cloture : Décompte définitif de l'opération après livraison Passage en TNS Esh 6 Présentation préliminaire en comité En moyenne, environ 4 d'engagement puis ans après présentation au directoire des opérations cloturées Passage en comité d'engagement pour présentation préliminaire, puis opérations cloturée présentées au directoire Passage systématique en CA au moment des OS : prix de revient et plans de financement stabilisés ; Autres passages CA Des passages ultérieurs en CA sont possibles en cas de dépassement de budget, ou à la marge de constitution Cloture Ca de cloture 18 mois après la livraison ; Les opérations sont laissées en TNS meme après CA de cloture, jusqu'à la perception finale des financements. Fréquence des Comités d'engagement et volumes d'opérations traitées 1/ semaine 2 fois / mois 500 logts /an 5.4 M€ A compléter 2 fois / mois 15-25 opé/350-400 logts par an Travaux investis en immobilisations (moyenne sur 6 ans) 17.2 M€ 3.5 M€ 13 M€ 249 logts / an 31 M€ 1 par mois 10 opé/300 logts par an 9 CA par an et 20-25 opé par CA 500 logts/an et 250 logts/an en accession 6.3 M€ 14 Le circuit d’étude et de validation est structuré, pour la plupart des organismes rencontrés, par une série de réunions d’engagement au fur et à mesure de l’avancement du projet. Cette procédure est plus ou moins formalisée selon la taille de l’organisme et son volume de production. L’étude de faisabilité financière est le plus souvent réalisée par la Direction du Développement et de la maîtrise d’ouvrage, au moment de l’analyse d’opportunité foncière, à partir des outils de calcul et des paramètres définis par la Direction Financière ou le Contrôle de Gestion. La Direction financière peut ensuite intervenir en appui et validation préalable des simulations réalisées, avant le passage en comité d’engagement. Etant établis très en amont, ces éléments sont généralement des estimations prévisionnelles basées sur des ratios moyens propres à chaque organisme. Dans un des cas analysés, ces études d’opportunité peuvent déjà faire l’objet d’une ou plusieurs présentations au conseil d’administration. Le dépôt de la demande d’agrément est ensuite l’une des étapes pouvant occasionner un nouvel examen des conditions de financement des opérations, mais ce n’est pas systématiquement le cas. Le dossier de demande d’agrément est établi sur la base soit des éléments de faisabilité prévisionnelle, soit sur la base des éléments mis à jour suite à passation des marchés. En général à cette étape les financements sont bien identifiés mais le prix de revient peut encore évoluer significativement. La passation des marchés et la délivrance de l’ordre de service permettent de préciser le prix de revient et donc d’adapter les conditions de financement en conséquence : dès lors le montage des opérations est relativement stabilisé, jusqu’à la clôture. Les fonds propres jouent un rôle de variable d’ajustement en cas d’évolutions ultérieures. Ces éléments peuvent faire l’objet d’une validation du conseil d’administration ou plus souvent du comité d’engagement des organismes, selon des conditions prédéfinies (variation de plus de X% du prix de revient, etc.). La livraison est une étape importante pour la vie des opérations mais n’appelle pas forcément de validation spécifique des conditions de financement. Pour finir, l’examen des opérations clôturées est réalisé de manière quasi-systématique en conseil d’administration, avec dans certains cas des modalités permettant d’accélérer la procédure : pré-clôture et/ou présentation préliminaire des opérations avant la perception finale de l’ensemble des financements. La fréquence de comités de validation varie en fonction des volumes d’opérations traités et de la taille des organismes, et se situe entre 1 et 4 sessions par mois. 15 3.2. Le suivi des fiches financières et comptables Etapes clés Esh 1 Esh 2 Mise à jour Semi Automatique - GO => dépensées engagées - Sage => Sub et emprunts comptabilisés PR actualisé : manuel Automatique au cours de l'année - GOP => dépenses engagées - Sage => Sub et emprunts comptabilisés - GOP => PR actualisé Manuelle FSFC année N cloturée en Fév N+1 Janv N+1 Juin / septembre Logiciel de suivi des FSFC Estia IKOS Excel Excel Excel IMMOWARE + Excel accès au logiciel de suivi GOP Réunion tous les 2 mois avec le service devpt accès direct au fichier accès direct au fichier Accès direct au fichier par la DAF Comment la DAF accède Accès au fichier aux informations des de suivi excel mis opérations à jour 1x par mois Esh 3 Esh 4 Manuelle 1 fois par an ; Création des fiches en juin Esh 5 Esh 6 Mise à jour annuelle et manuelle ; Les Manuelle données Une fois par an, provenant en global dans un d'Immoware sont fichier de suivi retraitées et Excel validées puis consolidées avec des données excel. (*) semi automatique signifie qu'il y a une des doubles saisies qui pourraient être évitées On constate que les procédures en matière de mise à jour et de tenue des fiches de situation financière et comptable ne sont pas uniformes. La plupart des organismes sont contraints de mettre ces fiches à jour manuellement, via des fichiers Excel, à un rythme annuel. Le suivi des investissements de fonds propres et de l’ensemble des investissements est néanmoins mis à jour régulièrement, en fonction des échanges entre la direction financière, le contrôle de gestion et les directions de la maîtrise d’ouvrage et du patrimoine. Trois organismes ont recours à des logiciels de suivi dédiés, mais un seul des 6 organismes a mis en place un système d’information permettant une automatisation des transferts de données nécessaires à la tenue des FSFC. Dans ce dernier cas de figure, 3 logiciels sont concernés : - GOP, pour le suivi des dépenses engagées et des prix de revient actualisé, SAGE (SALVIA) pour l’alimentation des données relatives aux emprunts et subventions, IKOS, en tant que système de gestion central. Les FSFC ne sont donc pas majoritairement utilisées comme des outils de suivi des investissements au fil de l’eau, les organismes ayant tendance à recourir à des outils internes, généralement des fichiers Excel pour remplir ce rôle. Dans ces cas de figure, l’accès aux informations et la fréquence des mises à jour des données sont conditionnées par les procédures internes des organismes, notamment pour ce qui concerne les échanges d’information entre direction financière et direction technique. Des règles plus ou moins formalisées (seuil de variation du prix de revient, en valeur absolue ou en pourcentage…) déclenchent l’actualisation des données financières dans ces outils de suivi. 16 3.3. Les outils utilisés Fonction du Logiciel Esh 1 Esh 2 Esh 3 Esh 4 Esh 5 Esh 6 Gestion locative et comptabilité Cassiopée Habitat (SGS) IKOS Portail Immo Portail immo Dvpt interne PIH Outil d'équilibre d'opérations Salvia montage d'opérations Masterpro Excel demain Leon Sage montage d'opérations Master + excel financier Excel Logiciel de Gestion de Projet GO GOP d'IKOS GesProjet Outils internes (réflexions en cours) Reflexions en cours pour acquisition PIH (evolution prévue vers GESPROJET) Gestion des FSFC ESTIA IKOS Excel Excel Gestion de la dette Salvia financement Salvia financement Salvia financement Salvia financement Salvia financement Salvia financement Abel Immo GesProjet Salvia Salvia Salvia Excel GesPro en cours d'installation Outils internes (excel) Reflexions en cours pour acquisition Sans (evolution prévue vers GESPROJET) Visial Excel (étude opportunité Visial en cours au niveau groupe) Visial Visial Gestion des immobilisations Suivi administratif des opérations Prévisionnel Financier Salvia Pilotage d'opérations (non réellement utilisé) Visial Visial PIH ((evolution Sage (acquis mais prévue vers outil pas installé) interne) S’agissant des outils utilisés pour suivre les opérations sur les volets opérationnels et techniques, les organismes disposent d’un panel relativement étendu et d’une couverture fonctionnelle de bonne qualité (comparativement à d’autres domaines d’activités, comme la gestion patrimoniale par exemple). En effet, que ce soit pour les études de faisabilité, la gestion de projet ou le suivi administratif des opérations, la majorité des organismes utilisent ou sont en cours d’acquisition d’outils dédiés. La gestion des éléments comptables mobilise elle aussi en majorité des outils dédiés. Pour finir, s’agissant de l’établissement du prévisionnel financier, l’outil Visial est le plus répandu. 17 4. L’analyse de l’évolution des conditions de financement des opérations 4.1. Les résultats consolidés Dans le cadre de l’étude, 26 opérations, représentant 755 logements, ont été analysées. Les décompositions des prix de revient et plan de financement sont présentées aux trois étapes suivantes : - étude de faisabilité, - délivrance de l’ordre de service (prix de revient basé sur les marchés), - clôture. L’évolution de chaque poste est évaluée soit : - au total sur l’échantillon, en k€ - en % du prix de revient - au ratio € / logement Rappelons que ces opérations ont pour caractéristiques d’être : - clôturées en 2014, - financées en PLUS PLAI, - hors ANRU, - d’habitat collectif, - en maitrise d’ouvrage directe, Et que chacune peut présenter des spécificités importantes qui ont été étudiées en détail avec chaque organisme mais qui n’apparaissent pas forcément dans ces consolidations. L’antériorité des données est particulièrement à garder en mémoire lors de l’analyse des résultats, puisque les opérations présentées ont été étudiées et financées en général 4 ans avant leur clôture et que le profil des opérations actuellement programmées a fortement évolué ces dernières années (cf. partie 2). 4.1.1. L’évolution des prix de revient Globalement, les prix de revient évoluent à la baisse entre le moment de l’étude de faisabilité, la délivrance de l’ordre de service et la clôture. FAISABILITE ORDRE DE SERVICE POSTES k€ Foncier 20 556 20% Travaux 70 102 69% 9 506 9% 1 572 2% Honoraires Annexes TOTAL 101 736 % €/logt POSTES k€ 27 226 Foncier 92 851 Travaux 12 591 Honoraires 2 082 134 750 Annexes TOTAL CLOTURE % €/logt POSTES k€ 19 975 20% 26 456 Foncier 18 168 19% 24 064 68 624 69% 90 893 Travaux 68 713 71% 91 011 8 652 9% 11 460 Honoraires 8 118 8% 10 753 1 490 2% 1 405 1% 98 741 1 974 130 783 Annexes TOTAL % 96 405 €/logt 1 861 127 689 18 Evolution des prix de revient en % et en €/logt aux différentes étapes 100% Annexes 2% 90% 100% Honorair es 9% Annexes 2% 100% Honorai res 9% 90% 90% 80% 80% 80% 70% 70% 70% 60% 60% Travaux 69% 50% 40% 40% 40% 30% 30% 30% 20% 20% 20% Foncier 20% 10% Annexes 2 082 Honorair es 12 591 130 000 CLOTURE 150 000 Annexes 1 974 Honorai res 11 460 130 000 110 000 110 000 110 000 90 000 90 000 90 000 70 000 Travaux 92 851 70 000 Travaux 90 893 70 000 50 000 50 000 50 000 30 000 30 000 30 000 10 000 Foncier 27 226 10 000 Foncier 26 456 10 000 ORDRE DE SERVICE FAISABILITE -10 000 Foncier 19% 10% 0% 150 000 150 000 Travaux 71% ORDRE DE SERVICE FAISABILITE 130 000 Foncier 20% 10% 0% 0% -10 000 Honorair es 8% 60% Travaux 69% 50% 50% Annexes 1% Annexes 1 861 Honorair es 10 753 Travaux 91 011 Foncier 24 064 CLOTURE -10 000 19 Les quotités de chaque poste restent relativement constantes : - la charge foncière représente une part moyenne de 19 à 20% - la part travaux varie de 69 à 71% - les honoraires varient de 8 à 9 % - les frais annexes varient de 1 à 2% En masse et en termes de coût au logement, les postes suivent une diminution régulière au cours des 3 étapes, le prix de revient moyen variant dans l’ensemble de 134 k€/logt à 127 k€/logt entre la faisabilité et la clôture pour l’ensemble de l’échantillon. 4.1.2. L’évolution des plans de financement Les composantes des plans de financement subissent des évolutions plus marquées que celles du prix revient : - La quotité de fonds propres passe de 11% à 7%, - La part de subventions reste relativement constante, de 16% à 17%, - La part d’emprunt augmente de 73% à 76%. En ratio au logement, la part de fonds propres passe de 15 k€/logt à 9,3 k€/logt, soit une baisse moyenne de 5,7 k€/logt. FAISABILITE ORDRE DE SERVICE POSTES k€ Fonds propres 11 319 11% Subventions 16 291 16% Prêts 74 125 73% TOTAL 101 736 % €/logt CLOTURE POSTES k€ % €/logt POSTES k€ % 14 992 Fonds propres 8 736 9% 11 571 Fonds propres 7 017 7% 9 294 21 578 Subventions 16 694 17% 22 112 Subventions 16 192 17% 21 446 98 179 Prêts 73 311 74% 97 100 Prêts 73 197 76% 134 749 TOTAL 98 741 130 783 TOTAL 96 405 €/logt 96 949 127 689 20 Evolution des plans de financement en % et en €/logt aux différentes étapes 100% 100% 100% 90% 90% 90% 80% 80% 80% 70% 70% 70% 60% Prêts 73% 60% Prêts 74% 60% 50% 50% 50% 40% 40% 40% 30% 30% 30% 20% 10% Subventi ons 16% Fonds propres 11% 20% 10% 0% 0% Subventi ons 17% Fonds propres 9% 20% Subventi ons 17% 10% Fonds propres 7% 0% ORDRE DE SERVICE FAISABILITE CLOTURE 150 000 150 000 150 000 130 000 130 000 130 000 110 000 110 000 110 000 90 000 Prêts 98 179 90 000 90 000 Prêts 97 100 Prêts 96 949 70 000 70 000 70 000 50 000 50 000 50 000 30 000 10 000 Subventi ons 21 578 Fonds propres 14 992 30 000 10 000 Subventi ons 22 112 Fonds propres 11 571 30 000 10 000 ORDRE DE SERVICE FAISABILITE -10 000 -10 000 Prêts 76% Subventi ons 21 446 Fonds propres 9 294 CLOTURE -10 000 21 4.1.3. Les écarts constatés L’analyse des écarts constatés, poste par poste, est synthétisée dans les tableaux suivants : FAISABILITE ORDRE DE SERVICE POSTES k€ Foncier 20 556 20% Travaux 70 102 9 506 1 572 2% Honoraires Annexes TOTAL % €/logt POSTES k€ 27 226 Foncier 69% 92 851 Travaux 9% 12 591 Honoraires 101 736 2 082 Annexes 134 750 TOTAL €/logt POSTES k€ 19 975 20% 26 456 Foncier 18 168 19% 24 064 68 624 69% 90 893 Travaux 68 713 71% 91 011 8 652 9% 11 460 Honoraires 8 118 8% 10 753 1 490 2% 1 405 1% 98 741 Fonds propres 11 319 11% 14 992 Fonds propres Subventions 16 291 16% 21 578 Prêts 74 125 73% 98 179 TOTAL 101 736 134 749 CLOTURE % 1 974 130 783 Annexes TOTAL 8 736 9% 11 571 Fonds propres Subventions 16 694 17% 22 112 Prêts 73 311 74% 97 100 TOTAL 98 741 130 783 % 96 405 OS CLOTURE 7 017 7% 9 294 Subventions 16 192 17% 21 446 Prêts 73 197 76% 96 949 TOTAL 96 405 OS CLOTURE Foncier - 770 - 3 162 -3% -12% Travaux - 1 957 - 1 840 -2% -2% Honoraires - 1 132 - 1 838 -9% -15% Annexes - 108 - 220 -5% -11% TOTAL - 3 967 - 7 061 -3% -5% Fonds propres - 3 421 - 5 698 -23% -38% 534 - 132 2% -1% Subventions Prêts - 1 079 - 1 230 -1% -1% TOTAL - 3 966 - 7 061 -3% -5% 127 689 Pour ce qui concerne le prix de revient : - La diminution est globalement de 5% entre faisabilité et clôture, (2% entre ordre de service et clôture), Au total, cette diminution constatée s’élève à 7 k€/logt La part de travaux est proportionnellement plus stable que les autres (-2% au total), Le poste honoraires est celui qui évolue le plus (-15%) en proportion, Les frais annexes restent dans tous les cas minoritaires, L’évolution de la charge foncière génère la majeure partie de ces variations de prix. Pour ce qui concerne les plans de financement : - 1 861 127 689 EVOLUTION DES POSTES / FAISABILITE en €/logt en % POSTES €/logt Les postes subventions et emprunts varient peu (-1%) Les fonds propres jouent un rôle très important de variable d’ajustement et diminuent de 38%, soit 5,7 k€/logt. 22 L’analyse détaillée des postes de financement, figurant dans le tableau suivant, met en évidence que les évolutions importantes de certaines subventions et emprunts spécifiques ont tendance à se compenser d’une opération à l’autre : ainsi l’effet de subventions ou d’emprunts affectés tardivement (prêts 1%, subventions Région, …) peut avoir des impacts importants à l’échelle d’une opération isolée, mais des effets moindres sur une analyse consolidée de ce type. EVOLUTION DETAILLEE DES POSTES PAR RAPPORT A L'ETUDE DE FAISABILITE en €/logt en % POSTES OS CLOTURE OS CLOTURE Foncier 770 3 162 -3% -12% Gros œuvre 2 300 6 001 -3% -7% Second œuvre 343 4 161 11% 134% Honoraires 1 132 1 838 -9% -15% Annexes 108 220 -5% -11% TOTAL 3 967 7 061 -3% -5% Fonds propres 3 422 5 699 -23% -38% Subvention Ville 94 413 -2% -11% Subvention EPCI 342 620 6% 10% Subvention Conseil Général 332 49 12% -2% subvention Région 23 0% 100% Subvention 1% 19 343 0% -9% Subvention Etat 38 38 -2% -2% Autres subventions (FEDER…) 27 68 -1% 2% Prêt CDC 1 079 1 786 -1% -2% Prêt 1% 556 0% 83% TOTAL 3 967 7 061 -3% -5% 4.2. L’analyse des écarts 4.2.1. Les facteurs influant sur le prix de revient Les causes d’évolution à la baisse du prix de revient : - - La baisse du taux de TVA de 7% à 5%. La négociation des coûts avec les entreprises après ouverture des plis pour l’attribution du marché. Les aléas : au moment de la clôture de l’opération et de son passage en opération terminée non soldée, les aléas (« non consommés ») sont généralement supprimés, ce qui entraîne une diminution du prix de revient et une mise de fonds propres moindre sur la dite opération. A la marge la retenue de garantie : si elle n’est pas réclamée par l’entreprise, son montant peut venir en diminution du prix de revient de l’opération. Comptablement, cet apport est passé en produit exceptionnel, en tant que facture non parvenue. Ceci est un cas marginal d’écart, la retenue de garantie étant généralement demandée par les entreprises après la levée des réserves. La configuration atypique de l’opération, rendant l’évaluation des prix complexe : échelle d’opération atypique pour l’organisme, montage complexe, etc. 23 Les causes d’évolution à la hausse du prix de revient : - La défaillance d’une ou plusieurs entreprises ; Des prescriptions techniques modifiées ou imposées par la collectivité locale après coup. Il s’agit généralement d’adaptation particulière pour les personnes à mobilité réduite ; Une estimation difficile des coûts notariaux et de branchement dans le cadre notamment des opérations en VEFA (pas d’opération en VEFA dans notre périmètre d’analyse). Une configuration particulière d’opération : fondations spéciales, contrainte architecturale difficile à évaluer, etc. Des demandes d’agréments anticipées sur la base d’estimatif pour répondre aux objectifs de programmation des EPCI. L’analyse met en évidence que : - l’évaluation des montants de travaux est souvent la mieux maîtrisée, ce poste variant proportionnellement beaucoup moins que les autres, La charge foncière est le poste pouvant connaître le plus de variations, 4.2.2. Les plans de financement Les fonds propres jouant le rôle de variable d’ajustement, leur évolution peut dépendre : - de la nécessité de rééquilibrer le bilan d’opération suite à une évolution du prix de revient, de l’obtention des subventions (quelques écarts constatés sur les subventions collectivités locales), de conditions d’intervention du 1% logement : non connus au moment du dépôt de dossier : Subventions 1% et Prêt 1%, ou changement de politique du 1% en cours de vie de l’opération avec pour exemple la suppression de la subvention 1%. Les dépôts de dossiers de financement se faisant très en amont, il est complexe de stabiliser ces éléments sur les premières étapes de montage de l’opération ; les évolutions sont donc en général plus importantes entre les premières phases de vie de l’opération, et s’amenuisent au fur et à mesure de son avancement. 4.2.3. Les conditions d’équilibre d’opérations Indépendamment de l’évolution du prix de revient et des financements, certains autres facteurs peuvent également influencer les conditions d’équilibre d’opérations : - L’évolution de la règlementation locale, notamment des marges locales, qui peuvent impacter à la fois les niveaux de subventions et de loyers attendus. L’évolution des paramètres d’équilibre d’opérations 24 4.2.4. Synthèse Si on retrouve des éléments communs aux organismes structurant l’activité de montage d’opérations neuves et de pilotage financier de celles-ci, de la faisabilité à leur clôture (suivi pour certains postes des recommandations du ministère, compléments plus approfondis et détaillés apportés à la méthode du loyer d’équilibre sur des outils propres développés en interne, critère d’équilibre « trésorerie cumulée toujours positive »… ), on observe des disparités dans les modalités d’organisation et de process internes de l’activité mais aussi dans le rapport aux partenaires, notamment les collectivités locales, qui ont une influence directe sur l’évolution de la mise de fonds propres dans les opérations, ces derniers étant comme cela été souligné à plusieurs reprises la variable d’ajustement. Certaines pratiques, de nature à limiter les écarts, méritent ainsi d’être soulignées. - Une anticipation de la programmation neuve et la réintégration de cette programmation dans l’équilibre financier général de la structure : ceci est essentiel afin d’éviter un fonctionnement au coup par coup. Généralement, les organismes dont le volume de production est élevé ne peuvent faire l’économie de ce type d’analyse. Cette pratique mérite d’être généralisée à l’ensemble des organismes, celle-ci permettant de « piloter » ses fonds propres et d’en arbitrer la mobilisation entre l’offre neuve et les interventions sur l’existant. Par un processus itératif, ceci permet par ailleurs d’ajuster la programmation neuve et les investissements en termes de réhabilitations notamment. - Un fonctionnement en « circuit court » en interne au niveau de son processus de montage et de décision, qui peut s’appuyer sur : o o o - Des étapes de validation des opérations au « juste nécessaire » : une fois l’étude de faisabilité et d’opportunité validée, étape préalable indispensable à tout lancement d’opérations, il n’est pas forcément opportun de multiplier les étapes de validation mais de les conduire à des moments clés sur la base d’éléments les plus aboutis possibles, notamment concernant le prix de revient de l’opération et plus spécifiquement la charge foncière, qui est un poste à forts impacts et en même temps le plus variable entre l’étude de faisabilité et la réalité observée. L’étape de validation après ouverture des plis de l’appel d’offre travaux est ainsi essentielle. La mise en place d’un travail partenarial entre les directions du développement, et financière en amont et au cours des opérations, au travers de mises à jour partagées à un rythme par exemple mensuel du montage d’opération sur l’ensemble de ses composantes sur la base de la tenue d’un fichier commun, ou encore en aval sur l’analyse commune des écarts constatés de manière à parfaire les études de faisabilité. Dans la continuité de ces modalités de travail partenarial, la production d’analyse et d’objectivation des opérations clôturées permet d’étayer les écarts constatés. Cette mise à plat pourrait s’effectuer sur un rythme annuel. Tout l’intérêt de ce type d’analyse réside bien évidemment dans la capacité des organismes à adapter sur la base des écarts constatés ses pratiques, ses règles de montage voire ses critères d’évaluation de l’équilibre des opérations quand cela s’avère nécessaire. Le degré de maturité des collectivités locales et la capacité des organismes à développer un partenariat fort avec celles-ci notamment pour anticiper au mieux leurs exigences techniques, les marges locales possibles, les aides mobilisables et les conditions attachées, autant d’éléments qui influent directement sur les équilibres des opérations. Ceci dépend très largement du contexte d’intervention territorial de chaque organisme, à 25 savoir l’implantation actuelle de son patrimoine mais aussi les marchés de l’habitat identifiés comme porteurs au développement. De même qu’en interne à l’organisme, le maître mot pour limiter les écarts est l’anticipation, ce qui est évidemment plus aisée à formaliser lorsqu’un organisme travaille avec une collectivité locale, positionnée en véritable chef de file des politiques de l’habitat sur son territoire, comme c’est le cas notamment des délégataires des aides à la pierre. Le partenariat développé avec ces collectivités structurées et outillées permet d’approcher au mieux les conditions d’intervention de la collectivité dans l’opération en s’appuyant sur : o o o o o Une programmation fine établie et mise à jour annuellement Une politique foncière en conséquence Un règlement financier des aides accordées par la collectivité, des conditions d’octroi et de la politique suivie en matière de marges locales Des cahiers de prescriptions techniques, dont le respect conditionne la mobilisation des aides, axées sur la performance thermique, l’accessibilité PMR, les prescriptions architecturales… Des comités d’engagement de la collectivité locale réguliers, permettant à l’organisme de coordonner ses propres temps de validation des opérations et de statuer ainsi en interne sur des montages et des équilibres d’opération au plus proche de la réalité. Dans la pratique, ces modalités de fonctionnement ne peuvent être généralisées, notamment en zones rurales, où la structuration des collectivités locales est logiquement moindre. Sur ces territoires, les organismes, de par leurs compétences et leur professionnalisme, sont positionnés comme le partenaire privilégié de la collectivité, mais dans un rôle d’accompagnement voire de « formation » de la collectivité des techniciens à la politique de l’habitat. Bien souvent, l’organisme doit répondre positivement à une sollicitation de ces collectivités locales et sont positionnés dans des opérations au coup par coup, dont les coûts ne pas toujours maîtrisables. C’est sur ces territoires qu’il convient de travailler au plus près avec la collectivité, dont les attentes peuvent évoluer significativement au cours de l’opération, avec des impacts forts sur le prix de revient de l’opération. 26 Nous contacter HABITAT & TERRITOIRES CONSEIL Conseil en stratégie, organisation et management 2, rue Lord Byron - 75008 Paris Flora THUILLIER Manager de projets [email protected] Tél. 01 40 75 50 15 Jean-Philippe MERCIER Manager de projets [email protected] Tél. 04 78 77 01 27 27