panneaux de la salle 2 – exhibition permanente vie familiale et

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panneaux de la salle 2 – exhibition permanente vie familiale et
PANNEAUX DE LA SALLE 2 – EXHIBITION PERMANENTE
VIE FAMILIALE ET VOYAGES
Panneau 1
Benjamín Vicuña Mackenna : sa vie familiale
Benjamín Vicuña Mackenna naquit le 25 août 1831. Il fut le fils du mariage de Félix Vicuña Aguirre et
Carmen Mackenna Vicuña, lesquels eurent dix-sept enfants. Vous pouvez voir ici une photo de leur
famille : au centre le père et la mère, et Benjamín Vicuña Mackenna qui apparait debout sur la
gauche.
Entre ses parents les plus proches se détachent ses grands-pères : Francisco Ramón Vicuña Larraín,
ex Président de la République, marié à Mariana Aguirre Boza, elle-même fille du Marquis de
Montepío ; et Juan Mackenna O’Reilly, d’origine irlandaise, héros de la guerre d’Indépendance du
Chili, ayant épousé Josefa Vicuña Larraín (sœur de Francisco Ramón). Benjamín Vicuña Mackenna
était ainsi lié familialement à d’importants noms de l’aristocratie chilienne.
Panneau 2
Benjamín Vicuña Mackenna était un homme passionné, créatif, audacieux, d’esprit vif, et profita des
outils et possibilités que lui offrirent sa position sociale et l’éducation privilégiée qu’il reçut dès son
enfance. Le 4 mars 1867, il épousa sa cousine Victoria Subercaseaux Vicuña. Vous pouvez voir sur ce
panneau une photographie de Benjamín Vicuña Mackenna à l’âge de 21 ans, ainsi que Victoria
Subercaseaux dans sa jeunesse.
Panneau 3
Il eut 8 enfants avec Victoria Subercaseaux : Blanca, María Magdalena, Rosa, Benjamín, Arturo,
Manuela, Eugenia et Gabriela. Seulement quatre d’entre eux atteignirent la majorité : Blanca,
Benjamín (Tatín), Eugenia et María Magdalena. Sur la photo de gauche apparaissent Benjamín Vicuña
Mackenna et trois de ses enfants, de gauche à droite : María, Tatín et Eugenia. Sur la photo de droite,
on peut de nouveau voir Benjamín accompagné de son épouse et de sa plus jeune fille, Blanca.
La vie de la famille Vicuña Subercaseaux se déroula à deux endroits : d’une part au milieu de la vie
animée de la capitale, dans la belle « Casa Quinta » (Maison « Quinta ») située sur le Chemin de
Ceinture, aujourd’hui Avenue Vicuña Mackenna, une propriété qui dépassait les limites actuelles du
Musée National portant son nom ; vous pouvez voir la maquette de la bibliothèque de cette maison
sur votre droite, c’est l’unique partie originale qu’il reste de la Casa Quinta, que vous pourrez
connaitre à la fin de la visite. D’autre part, ils vécurent dans la sérénité de son hacienda de Santa
Rosa de Colmo, une exploitation agricole dans les environs de Con-Con, représentée par la maquette
de gauche.
Panneau 4
Victoria Subercaseaux naquit à Santiago le 18 juillet 1848. Venant d’une famille fortunée, elle fit ses
débuts dans la société durant la danse officielle donnée pour célébrer la réélection à la Présidence de
la République de José Joaquín Pérez, le 18 septembre 1866, danse pendant laquelle elle connut celui
qui serait son époux.
Victoria Subercaseaux a soutenu chacune des aventures entreprises par son mari.
Et dans un geste attentionné, celui-ci chaque fois qu’il publiait un nouveau travail, se préoccupait
d’en remettre à Victoria une copie reliée, portant le nom de sa bien-aimée en lettres dorées sur la
couverture.
Vous pouvez voir ici une photographie de la famille Subercaseaux Vicuña. Victoria est la première
debout sur la droite, à ses côtés apparait Benjamín Vicuña Mackenna.
Panneau 5
Mobilier de Benjamín Vicuña Mackenna et de sa famille
Voici de précieux meubles de l’époque, ayant appartenus à Benjamín Vicuña Mackenna et à sa
famille.
- Sur la gauche :
Devant vous se tient un ensemble doré, qui appartenait aux grands-parents de Benjamín Vicuña
Mackenna, et que ce dernier récupéra ensuite.
Au-dessus du canapé, une peinture à l’huile d’Aristodemo Lattanzi représentant Victoria
Subercaseaux de Vicuña Mackenna. Elle apparait de noir, portant le deuil suite au décès de son
époux, ce qu’elle continuera à faire jusqu’à sa propre mort, environ 40 ans plus tard.
A gauche de ce cadre apparait une photographie de la Casa Quinta de Benjamín Vicuña Mackenna, à
l’emplacement de l’actuel musée.
Au dessus, une reproduction photographique de Benjamín Vicuña Mackenna à l’âge de 21 ans, ainsi
que de Victoria Subercaseaux de Vicuña Mackenna dans sa jeunesse.
A la droite du cadre central, vous pouvez voir une photographie dédiée à Victoria Subercaseaux, de la
part de José Santos Dumont, datée du 19 mars 1916.
Au dessus se tient une reproduction photographique de Benjamín Vicuña Mackenna, aux côtés du
général Baquedano et d’un jeune garçon, dans son hacienda de Santa Rosa de Colmo, située près de
Valparaíso.
- Au fond de la pièce au centre :
En face de vous une armoire que les Vicuña Subercaseaux achetèrent en France avant 1870.
Il faisait partie de leur mobilier de salle à manger dans la Casa Quinta, servant principalement à
ranger des ustensiles et pièces de vaisselle.
Il est de style gothique, sculpté et travaillé dans du bois de noyer. Les bas-reliefs représentent dans la
partie du bas des scènes de la vie de Jeanne d’Arc, que Victoria Subercaseaux admirait, et au centre
plus en hauteur, le couronnement du Roi Charles VII à Reims. Ces meubles sont des classiques de
l’époque 1870-1890, quand les familles chiliennes aisées faisaient fabriquer leurs meubles à Paris,
selon le motif qu’ils avaient choisi. Celui-ci devait être approuvé dans les cinq jours, pour ensuite
envoyer le meuble en fabrication ; il arrivait deux ans plus tard au Chili, en pièces détachées et avec
un ébéniste, qui ajoutait les derniers détails au sein même de la maison.
Les griffons situés sur les angles du meuble sont dus à la croyance selon laquelle dans chaque maison
habitent de mauvais esprits, que les griffons aident à chasser. Plus grands et laids seront les griffons,
mieux cela vaudra.
Ces types de meubles étaient toujours composés de trois parties, avec une un peu plus basse de
chaque côté du meuble principal ; l’une était surmontée d’une pièce de marbre pour les repas
chauds, et l’autre de bois pour les repas froids.
De chaque côté de l’armoire, vous pouvez voir deux meubles d’angle espagnol, qui étaient
situés dans la bibliothèque de Benjamín Vicuña. Ils sont composés de cadres en tapisserie, et
couronnés d’un balustre. Nous pouvons noter le détail des initiales familiales couronnant le centre
supérieur de ces deux meubles. Postérieurement, ces meubles d’angle passeront à la succession
d’une des filles du couple, Eugenia Vicuña Subercaseaux.
Sur votre droite, une vitrine pour la faïence, du style de celles fabriquées à la fin du XVIIème
et début du XVIIIème siècle par l’ébéniste de Louis XIV, Jean-Charles Boulle, et qui revint à la mode
durant le XIXème siècle. Elle appartenait au salon des Vicuña Subercaseaux.
- A droite :
Devant vous se tient un canapé en bois d’acajou, tapissé en velours bordeaux, dont les pieds
sont en forme de pattes de lion.
Au dessus se trouve une peinture à l’huile de W.H. Walton, réalisée à Valparaiso en 1886, et
représentant Benjamín Vicuña Mackenna.
De chaque côté de ce cadre se trouvent deux reproductions photographiques des parents de
Benjamín Vicuña Mackenna.
Sur la gauche, vous pouvez voir un portrait de Victoria Subercaseaux de Vicuña Mackenna, peinture à
l’huile réalisée par Dora Alcalde.
Sur la droite, vous trouverez cette fois un portrait de Benjamín Vicuña Subercaseaux (Tatín), réalisé à
l’huile par Richard Richon-Brunon, en 1902. Tatín mourut à l’âge de 35 ans d’un cancer. Il était
écrivain, journaliste et diplomate.
A côté de ce cadre sont disposés la veste diplomatique et le chapeau qu’utilisait Benjamín
Vicuña Subercaseaux.
Vient ensuite une peinture à l’huile faite par le français Raymond Monvoisin, représentant la
vision que Benjamin Vicuña Mackenna tenait de la mort du père. On y voit son père, assit dans un
canapé semblable à celui vu précédemment, et son fils Ignacio, frère déjà décédé de Benjamín
Vicuña Mackenna, venu pour l’emporter.
- Au centre de la pièce :
Vous pouvez désormais voir une vitrine contenant certains effets personnels de Benjamín Vicuña
Mackenna.
D’abord une canne venant du Mexique, faite en bois avec des motifs aztèques de toutes les couleurs.
A sa gauche, une canne en ivoire que Benjamín Vicuña Mackenna a fait importer.
Vient ensuite une canne en bois d’ébène, dont le pommeau est en or.
La dernière canne a été réalisée en Chine, elle est faite en bambou, avec une effigie de couleur.
En hauteur, vous pouvez voir un chapelet en ivoire, qui appartenait à la grand-mère de Benjamín
Vicuña Mackenna. Sur sa croix, on peut apercevoir l’enfant Jésus.
En bas au centre se tient une cafetière, faite de bronze et de faïence blanche.
Devant celle-ci, vous trouverez un poudrier en ivoire, qui appartenait à Victoria Subercaseaux. Sur le
couvercle, on peut lire le nom de son époux, ainsi que la date à laquelle il lui a offert, en août 1873.
Panneau 7
En 1852, en conséquence de la spontanée persécution politique contre les Libéraux, suite à leur
défaite durant la guerre civile de 1851, Benjamín Vicuña Mackenna dut s’échapper du pays, et partir
en « voyage pour les grandes cultures ».
Pendant trois ans, le jeune expatrié traversa le Mexique, les Etats-Unis, le Canada, l’Angleterre,
l’Irlande, la France et l’Argentine. Dans ces pays, il put s’entretenir entre autre avec Irisarri et Blanco
Encalada, avec le caudillo (chef militaire) vénézuélien José Antonio Pérez, les européens Claudio Gay,
Humboldt, Saint Hilaire, Cantú, les leaders argentins Bartolomé Mitre et Domingo Sarmiento.
Ce voyage fut d’une grande importance pour l’esprit pointu et curieux de Benjamín Vicuña, qui
développa une vision du monde qu’il exprima d’ailleurs dans Journal de trois ans de voyage 18521855 (« Diario de tres años de viajes 1852-1855 »), publié en 1856.
En 1859, après avoir été détenu un an suite à son appel public à la création d’une Assemblée
Constituante, Vicuña Mackenna fut exilé.
Début 1860, sans argent et sans notification aucune pour sa famille ou ses amis, Benjamín Vicuña fut
embarqué au milieu de la nuit, dans un navire dirigé par un capitaine sévère et sans compassion, à
destination de l’Angleterre. De là, il s’orienta vers la France et l’Espagne, où il rencontra son ami
Diego Barros Arrana.
Cependant, la douleur de l’exil l’incita à retourner rapidement en Amérique du Sud, s’installant au
Pérou en attendant le moment opportun pour retourner au Chili.
En 1861, défiant le délai établit dans la peine qui lui avait été imposée, Vicuña Mackenna retourna au
Chili, se réintégrant dans la vie sociale et politique du pays. Il réussit à s’établir grâce au triomphe du
libéral José Joaquín Pérez aux élections présidentielles de cette même année.
Panneau 8
Avec l’occupation des îles Chinchas par la Flotte espagnole, les relations entre le Chili et
l’Espagne entrèrent dans une étape critique, qui déboucha sur une déclaration de guerre entre les
deux pays. Benjamín Vicuña Mackenna fut envoyé en 1865 en mission diplomatique secrète, dans le
but de d’inspirer aux Etats-Unis de la sympathie pour la cause américaniste. A cet effet, il résida dix
mois à New-York. Vicuña Mackenna s’occupa des commandes du gouvernement chilien : il acheta
quatre navires de guerre pour la marine nationale et leva la campagne pour l’indépendance de Cuba
et de Puerto Rico, créant « La voix d’Amérique » (La voz de América), journal destiné à susciter
l’appuie nord-américain pour l’indépendance de ces pays.
Le questionnement public du Congrès chilien sur la réalisation d’une mission de guerre secrète de la
part du gouvernement mis fin à la mission du politique aux Etats-Unis.
Vicuña Mackenna retourna au Chili au milieu des critiques et ironies, qui se reflétèrent clairement
dans les nombreuses caricatures politiques desquelles il fut l’objet.
Durant son parcours en France, Angleterre, Belgique, Allemagne, Suisse, Espagne et Italie, Vicuña
Mackenna développa un important travail journalistique, travaillant pour divers journaux chiliens, la
Commune de Paris, La Guerre Franco-prussienne, et d’autres remarquables succès de l’époque.
Sur ce panneau se trouvent une caricature de Benjamín Vicuña Mackenna relative à l’achat
de bateaux à New-York en 1865, et l’entrée du port de New-York à l’époque de son séjour.
Sous ce panneau, dans la vitrine de gauche, vous pouvez voir un éventail noir en dentelle,
orné des motifs blancs représentant une partie du Cerro Santa Lucía, où l’on peut observer le
monogramme de la famille Vicuña Subercaseaux.
En dessous se trouve un sac de cuir noir appartenant à Victoria Subercaseaux. Elle l’utilisait pour
voyager.
A sa droite, un sac à main fait de cuir noir. Victoria Subercaseaux l’utilisait cette fois pour les
promenades.
Dans la vitrine de droite, vous trouverez un éventail en ivoire avec des motifs de couleur,
représentant la vie sociale de l’époque.
En dessous, se trouvent des lunettes ayant appartenu à Benjamín Vicuña Mackenna.
Au centre a été disposée une médaille le représentant.
A droite, vous verrez un portrait de sa belle-mère.
Panneau 9
Vicuña Mackenna et la réalité internationale
Vers 1853, Benjamín Vicuña Mackenna assista dans la ville de San Francisco, Etat de Californie, à la
« fièvre de l’or » sur le nouveau continent. L’arrivée de groupes de travailleurs migrants recherchant
la richesse, fut une partie de ce qu’il transcrivit dans son carnet de voyage. En naviguant sur le fleuve
Mississipi, il fut fasciné par les typiques embarcations de vapeur où le brouhaha, la danse, les jeux et
le champagne étaient le pain de chaque jour. Ces véritables maisons de jeux flottantes reflétaient la
grande prospérité économique, mais aussi la décontraction et le relâchement social existant dans ces
altitudes.
Durant cette même époque, il voyagea également en Europe. A Paris, il rendu visite a Claudio Gay et
Saint Hilaire, alors qu’en Angleterre il fut témoin de la pauvreté et de la vie précaire des travailleurs
des centres urbains bouleversés par la Révolution Industrielle.
En Argentine, début 1855, il se concerta avec Sarmiento et Mitre, s’informant de la réalité nationale
transandine suite à la longue dictature de Juan Manuel de Rosas, « le tigre de la Pampa », qui pour
un long moment soumit le pays.
En 1859, Benjamín Vicuña Mackenna retourna en Europe. Il parcourut Londres et Paris, s’imprégnant
dans chacune de ces villes de la bouillonnante culture qui donnait le ton au sein du monde
occidental. Les danses, le champagne et les réunions entre amis étaient des cérémonies obligatoires
pour n’importe quelle personne se distinguant comme intellectuel.
A la fin d’octobre 1870, et durant son troisième voyage en Europe, Benjamín Vicuña Mackenna partit
en direction de l’Espagne. A Madrid, s’offrit à lui l’occasion de visiter divers théâtres et de faire des
recherches dans les Archives des Indes. Quand il visita Paris, début 1870, les ultimes mois du Second
Empire de Louis Napoléon Bonaparte s’écoulaient, auxquels s’accumulaient les éléments qui dans
peu de temps feraient éclater la guerre Franco-prussienne. Une fois de plus, il prit le temps de visiter
les boulevards, théâtres, Eglises, salles de concert, galeries de peinture et bibliothèques. Ceux-ci
débordaient de matière culturelle : Victor Hugo, les romantiques Balzac, Stendhal, Baudelaire et Zola.
En Angleterre, il fut témoin de l’apogée de Walter Scott et Oscar Wilde. Durant sa visite en
Allemagne, il vit l’instauration de l’Empire de Guillaume 1er. Goethe, Hegel, Feuerbash et Niebuhr
étaient, sans aucun doute, les principales figures intellectuelles du moment.
A la fin de ses longs voyages, Benjamín Vicuña Mackenna avait donc connu certains des grands
processus mondiaux du XIXème siècle, qui ont ensuite nourri ses réflexions politiques et
historiographiques sur le Chili et l’Amérique.
Tableau 10
Photographie du remodelage de Paris entrepris par le Baron Haussmann, référence pour la future
transformation de Santiago dirigée par Benjamín Vicuña Mackenna.
Cette photographie de Charles Marville, prise vers 1870, montre les démolitions aux alentours de
l’Opéra, peu avant la visite de Benjamin Vicuña Mackenna.
Sur le panneau vous pouvez voir, à gauche, la Place de la Concorde à Paris, au centre la façade de
l’Opéra de Paris, et à droite le Colisée de Rome.