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à la une | où va votre salaire PAR valérie vézina la dolce visa Mais qui sont ces parlent les Québécois statistiques et moyens dont nous les sondages? Le Magazine Jobboom les a trouvés. Ils écoutent Tout le monde en parle et Grey’s Anatomy, ils sont dans la trentaine et ont deux enfants, Zachary, six ans, et Stella Rose, vingt mois. Lui, Marc Baron, est serveur de soir dans un restaurant. Elle, Marie-Joëlle Hamelin, travaille de jour comme conseillère en communication dans une caisse populaire. Propriétaires d’un bungalow et de trois logements, à Mascouche, ils habitent à quelques minutes de marche du parc Amour (ça ne s’invente pas) et veulent un troisième enfant. Q›Avez-vous un budget? R›Marie-Joëlle : Oui, on a calculé nos dépenses par mois [la maison, l’épicerie, le chauffage, etc.] et on se sépare ça [moitiémoitié]. Q›Payez-vous vos cartes de crédit intégralement à chaque mois? R›Marie-Joëlle : Avec ma carte de guichet, j’ai des frais, alors je paie [tous mes achats ou presque] avec ma carte de crédit, qui me permet d’accumuler des points. Je paye [le solde complet] chaque mois ou, si je n’ai pas l’argent, je paye avec ma marge de crédit, qui a un taux d’intérêt inférieur, et je rembourse ensuite. J’ai actuellement [un solde d’environ] 2 000 $ sur ma carte. Marc : Ma carte est à 800 $, je pourrais la régler demain matin, mais je préfère vivre au-dessus de mes moyens. Q›Avez-vous d’autres dettes? R› Marie-Joëlle : On a quatre hypothèques : trois condos que nous louons, plus la maison qu’on habite. On avait eu la chance d’acheter une maison pas chère [NDLR : 83 000 $] en 2000 et, quand [le marché] a monté, on l’a vendue. Marc : On s’est réveillés un matin avec 74 000 $ dans notre compte de banque. On a décidé d’investir dans trois condos qu’on a fait bâtir. On est allés y vivre deux ans. Après, quand on a décidé de faire des enfants […] on s’est acheté ce bungalow [pour 185 000 $]. Marie-Joëlle : On a une auto payée et une deuxième sur laquelle il reste 6 000 $ à payer. Sur la marge de crédit, on a une autre tranche de 6 000 $; on a refait la salle de bains du sous-sol récemment. Et j’ai un prêt personnel avec ma mère : Revenus annuels bruts : • elle : 50 000 $ • lui : environ 26 000 $ • loyers : 31 200 $ Principales dépenses mensuelles : • hypothèque de la maison et taxes foncières : 1 000 $ • épicerie : 435 $ • remboursement du prêt auto : 250 $ • restaurants : environ 200 $ Dette de consommation (excluant l’hypothèque) : 20 800 $ encore 6 000 $, pour les impôts entre autres. Q›À un taux gentil? R›Cinq pour cent. Mes parents nous ont aidés aussi dans l’achat des condos parce qu’ils sont avec nous là-dedans : nous, on en a trois, eux, ils en ont trois. Ils nous ont prêté un montant pour la mise de fonds. C’est remboursé. Q›Est-ce que ça a valu la peine de s’endetter pour cela? R›Marie-Joëlle : Oui, parce qu’on a zéro REER. Marc n’a pas de fonds de pension. Moi, j’en ai un qui commence, mais j’ai déjà 32 ans… Q›Mais cela entraîne des dépenses d’entretien, etc. R›Marie-Joëlle : Ça en vaut la peine. Oui, c’est un stress et un certain travail : entretien, perception des loyers, mais on n’a rien sans rien! Moi, les REER, je n’y crois pas. Je trouve qu’il y a trop d’intermédiaires, trop de variables. Je serais trop dépendante. C’est sûr que dans l’immobilier, on l’est aussi, à cause des récessions par exemple. Mais c’est plus concret : quand je vais devant l’immeuble, je le vois, mon investissement. Marc : Et quand c’est payé, ça rapporte 25 000 $ par année [une fois les dépenses payées]. Tes REER, ça ne rapporte jamais 25 000 $ par année… OK, il faut que tu ailles tondre le gazon. Mais l’édifice ne va pas tomber à terre, c’est bon pour cent ans ça! Mes enfants vont pouvoir collecter les loyers. C’est une vache à lait. Marie-Joëlle : Je n’ai pas assez d’argent pour investir à la Bourse et attendre que le marché remonte. Mes parents ont perdu dans leurs REER déjà. Q›Voudriez-vous être plus disciplinés sur le plan financier? Q›Est-ce que quelque chose vous inquiète en ce moment? R›Marie-Joëlle : Je pourrais m’offrir un peu moins de vêtements. Mais on fait tout de même des choix raisonnables. On n’a pas d’auto neuve. Notre voiture, achetée d’une vieille dame, n’avait pas beaucoup de kilométrage. Comme on veut un troisième enfant, on a choisi une Dodge Caravan. On a regardé les neuves, mais on a décidé d’acheter un véhicule d’occasion […]. R›Marc : Les études; j’entends dire que c’est cher. Si mes enfants allaient à l’université et que ça me coûtait 10 000 $ par année, je freakerais. Q›Que feriez-vous si vous aviez plus d’argent? Q› Mettez-vous de l’argent de côté? R›Marc : J’ai un coussin, mais il est gros de même (il serre le pouce et l’index). Marie-Joëlle : J’essaye d’en avoir un, mais je ne suis pas capable. Je suis plus «moment présent». R›Marie-Joëlle : (elle réfléchit) On pourrait se payer du luxe, plus de restaurants, plus de sorties peut-être. Moi, j’aimerais voyager, et emmener les enfants. carriere.jobboom.com/magazine janvier 2009 vol10n°1 23