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Espagne, ce n'est plus la fiesta! : Crise ! Vous avez dit crises ?
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03.04.2009
Espagne, ce n'est plus la fiesta!
Madrid vient de prendre le contrôle de Caja de Ahorros Castilla La
Mancha (CCM) et pourrait injecter jusqu'à 12 milliards d'euros dans cet
établissment financier pour le renflouer. L’économiste Santiago Carbo
Valverde, professeur de l’Université de Grenade et consultant de la
Banque fédérale de Chicago (USA) analyse la situation économique
difficile que traverse son pays.
Q. : Quelle votre appréciation de la situation en Espagne ? Le chômage par
exemple s’étend vite, beaucoup plus vite que dans le reste de la zone euro et
pourrait toucher 16% de la population à la fin de l’année...
Agence de la CCM, l'établissement financier
que vient de nationaliser de facto Madrid
(AFP).
R. : L’Espagne a connu une longue période de
croissance économique (avec des taux de
croissance supérieurs à celui des grandes
économies de la zone euro jusqu’en 2007).
Cependant cette croissance rapide
dépendait trop lourdement de la
construction (12% du PNB), c’est un
secteur de main d’œuvre. En cas de récession,
il est donc logique que le chômage augmente
à mesure que les entreprises du bâtiment
réduisent fortement leur personnel. Cependant, nous sommes stupéfiés de
constater la vitesse à laquelle les emplois dans ce secteur sont détruits.
250 000 emplois disparaissent chaque mois en moyenne. Nous nous
attendions à une remontée du chômage mais pas aussi rapide. .
Du fait de cette dépendance à l’égard d’une activité économique spécifique (la
construction ), l’Espagne avait besoin d’entrées très élevées de capitaux
extérieurs. L’Espagne dépendait de l’épargne étrangère (nous avions un
déficit commercial extérieur important de 12% du PNB à la mi-2008).
Lorsque la tourmente financière a commencé et que les marchés financiers ont
cessé de fonctionner normalement, l’Espagne a fait face à des restrictions
financières et n’a plus été capable de trouver l’argent nécessaire pour
conserver son dynamisme.
Q . : L'ensemble du secteur bancaire espagnol est-il menacé ?
R. : Par chance, le secteur financier espagnol n’a pas touché aux
produits structurés comme ceux du marché des subprimes aux USA. La
Banque d’Espagne a été très rigoureuse pour empêcher les banques espagnoles
d’investir dans ces produits très risqués au début des années 2000. En outre,
les provisions « contre cycliques », uniques au monde, que la Banque
d’Espagne a imposé aux banques espagnoles ont été extrêmement
utiles pour absorber les pertes dans les prêts immobiliers auxquelles les
banques espagnoles ont fait face et font encore face.
Cependant, ces deux bonnes nouvelles ne suffisent pas pour éviter aux
banques espagnoles une crise financière. En premier lieu, les financements
qu’ont trouvé pendant des années les banques espagnoles sur le marché
interbancaire et le marché de la dette sont gelés. Aujourd’hui les banques
espagnoles ont de sérieuses difficultés à se financer. Mais le principal problème
est le montant de leurs pertes dans leur portefeuille de crédit immobilier.
Comme le chômage monte rapidement, les prêts « non performants »,
augmentent concomitamment, et rapidement. Plus grave, l’exposition du
secteur bancaire dans les entreprises du bâtiment et les sociétés de promotion
immobilière est très important (supérieur à 300 milliards d’euros). Le secteur
bancaire va connaître des temps difficiles. Nous sommes sur le point d’assister
à une série de restructurations (à travers des fusions et acquisitions) et il est
plus que probable que les banques espagnoles vont avoir besoin d’une
assistance financière à travers des injections de capitaux par le
gouvernement pour retrouver le niveau de solvabilité qu’elles avaient pendant
ces dix dernières années. Le temps des vaches maigres est venu pour les
banques espagnoles, elles vont devoir « maigrir » (en fermant des agences
et en réduisant leur personnel par exemple).
Q. : Comment jugez-vous l'action du gouvernement espagnol ?
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06/04/2009 18:25