Marie Fitzbach - Soeurs du Bon

Transcription

Marie Fitzbach - Soeurs du Bon
Vol. 20 - No 2 Automne 2011
Père Louis Saché, s.j.
12 janvier 1875
Les Sœurs du Bon-Pasteur de Québec
www.soeursdubonpasteur.ca
SOMMAIRE
Vol. 20 - No 2 Automne 2011
Page
3
ÉDITORIAL – Le quotidien fortifie la trame de l’histoire
Madeleine Gosselin, s.c.i.m.
Page
4
Aux amies et amis de Marie Fitzbach
Denise Rodrigue, s.c.i.m.
Page
5
Marie Fitzbach dans le Jardin du Seigneur
Jeanne Massé
Page
6
Le carnet des faveurs
Denise Rodrigue, s.c.i.m.
Page
8
Au cœur de notre spiritualité pastorale et mariale
Denise Rodrigue, s.c.i.m.
Page
12
Chapelle historique
Bon-Pasteur,
Québec
Témoignages
Sœurs du Bon-Pasteur
Page
14
S’engager pour la vie en 2011, est-ce encore possible ?
Madeleine Gosselin, s.c.i.m.
Page
16
Une journée sous le signe de la fraternité !
Louisette Gilbert, affiliée
Page
18
Écho de Matane, ce 24 juin 2011
Brigitte Saint-Laurent
Page
19
Mémoire des lieux
Catherine Lord
Page
21
Nos soeurs défuntes - Leur chemin s’ouvre sur l’infini
Madeleine Gosselin, s.c.i.m.
Sculpture de
Ménard Bourgault
Sculpture de
Benoi Deschênes
Photos : Janine Lachance, s.c.i.m.
COURRIER BON-PASTEUR
est publié sous la responsabilité du CONSEIL GÉNÉRAL de la Congrégation
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CONCEPTION GRAPHIQUE
ADRESSE
Madeleine Gosselin, s.c.i.m., directrice
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COURRIER BON-PASTEUR
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Denise Rodrigue, s.c.i.m.
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| Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011
MISE EN PAGE ET IMPRESSION
L’Imagière, création graphique
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
No. de Convention de Poste Publication 40069237
Le quotidien fortifie
la trame de l’histoire
Madeleine Gosselin, s.c.i.m.
L
a trame d’une vie, comme celle d’une tapisserie, est faite d’instants,
d’espaces, d’amitiés et d’événements qui résistent à la lourdeur du temps.
L
La trame d’une vie permet, si les fils qui la composent sont solides, d’ajouter
des fioritures aux fils parallèles et perpendiculaires qui la tissent quotidiennement. Elle présente une tapisserie unique et personnelle.
Marie Fitzbach préside toujours, d’en haut, aux croisements des fils de
chaîne dans l’œuvre qu’elle a initiée, il y a plus de cent dix ans. Sa tapisserie
s’agrandit, s’étoffe.
La spiritualité Bon-Pasteur aux racines ignatiennes ne cesse de s’épanouir,
de rayonner sous l’œil vigilant de cette femme au cœur de feu.
L’Affiliation Bon-Pasteur célèbre cette année son trentième anniversaire de
fondation. Fleuron de notre histoire, ce regroupement fait notre fierté. L’engagement perpétuel d’une des nôtres, femme de foi et de grande générosité,
réjouit aussi la Congrégation. Ces deux événements apportent des forces
vives et s’inscrivent dans notre histoire.
S’entrecroisent au hasard du temps, des instants heureux : une visite sur les
terres ancestrales à Cap-Rouge; une reconnaissance officielle d’un travail
social à Matane et tout doucement au cours des ans, la tapisserie s’embellit
presque à notre insu.
Marie-Fitzbach, la maître d’œuvre par excellence, contemple le travail de
ses filles. Elle accueille toujours avec bienveillance nos demandes, elle est
l’humble jardinière qu’a perçue une de ses amies.
Notre histoire se resserre et se fortifie par le passage mystérieux de plusieurs des nôtres au monde d’infinie beauté, d’ultimes points de lignes.
Bonne lecture et amitié.
Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011 |
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Aux amies et amis
de
Marie Fitzbach
Denise Rodrigue, s.c.i.m.
Vice-postulatrice de la Cause
Une bonne nouvelle de Rome...
Une heureuse nouvelle nous a été annoncée par le postulateur de la Cause à
Rome, le Père Roger Laberge, s.v.
Nous savons maintenant que les théologiens de la Sacrée Congrégation pour
les Causes des Saints ont terminé l’étude des dossiers que nous leur avions
envoyés concernant la vie et les vertus de notre fondatrice. Ces théologiens ont
unanimement recommandé que soit reconnue l’héroïcité des vertus de la
Servante de Dieu.
Voilà une étape importante qui a été franchie. L’étude passera aux Évêques
et Cardinaux. Puis le tout sera présenté au Saint-Père. Nous attendons la
reconnaissance officielle de l’Église de l’héroïcité des vertus de Marie Fitzbach.
Union de prière et d’espérance pour la Cause de Marie Fitzbach, Servante
de Dieu et notre fondatrice!
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| Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011
Marie
Fitzbach
dans le
Jardin du Seigneur
Jeanne Massé
E
n cette fin d’été, les fleurs aux couleurs
éclatantes me font penser que Marie
Fitzbach pourrait être plusieurs d’entre elles.
E
Le Seigneur a eu cette idée bien avant moi. Il
l’avait remarquée très jeune et pour forger
son âme, Il en est devenu le Jardinier divin,
patient, attentif et très amoureux.
Marie fut d’abord un petit perce-neige, une
force de la nature. Le Seigneur la choisit déjà
pour une grande œuvre.
Ayant reçu une formation chrétienne adéquate, ayant vécu l’épreuve de perdre son
père, après s’être spécialisée dans le service
domestique, elle va hors du foyer maternel
porter assistance dans une famille qui en a
besoin, avec un esprit de service hors du
commun. Je l’appelle ma petite fleur de souci
fleur de thérapie.
La vie va bientôt lui offrir un bouquet de
roses : une famille à laquelle s’ajoutent trois
filles. Marie Fitzbach accomplit la volonté du
Seigneur : épouse dévouée en même temps
que femme d’affaires exceptionnelle, mère et
éducatrice, elle vit tout cela avec un grand
esprit de foi.
Et, il y a aussi des épines dans les roses…
Marie deviendra plus tard une petite violette
effacée, priante. Toujours, elle ne veut que
louer son Seigneur.
Il va lui offrir un jardin à cultiver qui deviendra
l’objet de ses louanges : ce sera le soin et
l’accueil amoureux et tendre des femmes en
difficulté et qui cherchent une raison de vivre.
Marie Fitzbach devient ainsi le tournesol qui
va rayonner autour de ces malheureuses. Le
champ d’action s’agrandit avec de nombreux
autres services selon les nécessités.
Aujourd’hui encore, le Seigneur veille sur
l’œuvre de sa petite fleur. Il n’avait besoin que
d’une « sainte » pour réaliser son amour envers les besoins de tous les temps.
Marie Fitzbach, ton Seigneur te voit : tu es un
beau lys blanc.
Je t’aime et je te remercie.
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Le carnet des Faveurs
obtenues par l’intercession de
Marie Fitzbach
Rendons grâce au Seigneur
pour les faveurs de tous ordres qu’elle nous obtient du Seigneur par son intercession,
pour les offrandes qui aident au maintien de la revue Courrier Bon-Pasteur et pour la
Cause de béatification de la Servante de Dieu, Marie Fitzbach.
Denise Rodrigue, s.c.i.m.
Santé
Remerciements à Marie Fitzbach pour faveurs
obtenues lors des problèmes de santé de deux
petits-enfants. Je me sens en sécurité, confiante,
quand je demande son intercession.
P. P., Chicoutimi
J’ai confiance que Marie Fitzbach entende et exauce
nos demandes. Je l’invoque tous les jours.
C.D.
J’ai 92 ans. Je demande de rester en santé. J’ai
beaucoup d’aide de mes enfants. J’en remercie le
bon Dieu et Marie Fitzbach.
F.M.
Action de grâce pour P. revenu à la santé après un
cancer avancé.
C.B.
D’un cœur très reconnaissant je viens à toi, Mère
Marie-Josephte Fitzbach. Tu as toujours ouvert la
route et répondu à mes cris de détresse. Aujourd’hui, je peux dire que tu m’as sauvé la vie par
l’intermédiaire de tes filles au Bon-Pasteur. Merci
encore pour cette grande faveur qui me permettra
de réaliser le rêve de ma vie : aider l’humanité souffrante. Personne ne pourra m’enlever ton charisme
au fond de mon cœur : communiquer l’amour et la
bonté comme Dieu le veut. Oui toujours, je le
garderai. Merci. J’ai confiance en toi.
Y.A.
Action de grâce au Seigneur par l’intercession de
Mère Fondatrice. Après une intervention très
sérieuse subie en mars dernier, une de nos employée a repris son travail après huit mois de repos,
relativement bien.
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| Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011
Guérison de nodules et guérison de mes allergies.
Une affiliée
Action de grâce pour guérison obtenue.
Merci.
Sincères remerciements à Mère Fondatrice, Marie
Fitzbach et à toutes les soeurs qui ont prié avec moi
pour la guérison de mon cancer. Merci pour le soutien reçu et les prières durant ma convalescence.
Remerciements à Mère Marie Fitzbach car à la suite
de prières concertées des Affiliées de Montréal et
de d’autres amis… vente rapide de mon condo et à
un prix dépassant mes attentes. Ayons confiance !
S. L., Montréal
Remerciement pour la vente de ma maison vendue
plus rapidement que prévu.
Faveurs obtenues non identifiées
Un gros merci pour faveur obtenue.
L. R., Québec
Emploi
G.T.
Merci à Marie Fitzbach pour emploi obtenu.
Merci à Marie Fitzbach pour faveur obtenue pour ma
petite-fille.
Un merci très sincère à Mère Marie Fitzbach pour
l’obtention d’un emploi à une amie.
B.B.
G.H.
Remerciements à Marie Fitzbach et action de grâce
pour une grande faveur obtenue.
Action de grâce pour le poste obtenu. J’ai fait cette
demande il y a un mois.
C.T.
Merci.
Remerciements pour faveurs obtenues. Notre
famille vous est reconnaissante.
Grand merci à Mère Marie Fitzbach pour deux
faveurs reçues : Tout d’abord le règlement d’une affaire importante puis l’obtention d’un emploi pour
mon fils qui cherchait depuis longtemps. Vive reconnaissance à Mère Marie Fitzbach!
F.L. de Granby.
Un père de famille de Charlesbourg.
Chère Mère fondatrice, mais oui, je suis tout près
de vous. Merci pour les grâces déjà obtenues, mais
merci pour ce que vous m’obtiendrez encore: la
santé pour des membres de ma famille, du travail
pour un neveu. Merci de m’écouter. Vous savez combien je vous aime.
Vente et achat de maison
Ô bonne Marie Fitzbach, merci pour la maison que
mon fils a trouvée. Intercède pour que nous prenions
les bonnes décisions, mon mari et moi.
Merci
Un grand merci à Marie Fitzbach pour la vente d’une
maison. Je lui suis très reconnaissante et la prie
beaucoup.
Je prie Marie Fitzbach tous les matins pour ma fille.
T.G.
Six autres personnes remercient Marie Fitzbach
pour faveurs obtenues par son intercession.
J.B. Ambroisienne
Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011 |
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Au coeur
de notre spiritualité pastorale et mariale
Jésus, bon Pasteur
Marie, servante du Seigneur
Denise Rodrigue, s.c.i.m.
R
ien de plus nourrissant et de plus dynamisant pour la santé de notre espérance
que de poser notre regard sur les champs immenses et féconds de notre spiritualité pastorale
et mariale! Épanouies depuis le 2 février 1856,
les sources de notre héritage spirituel demeurent inépuisables. Jésus, bon Pasteur et Marie,
Servante du Seigneur ont alors donné vie, à une
Congrégation religieuse, la nôtre, les Servantes
du Coeur immaculé de Marie, dites Soeurs du
Bon-Pasteur de Québec.
R
Suite à une vie tissée d’événements à couper le
souffle, le plan de Dieu sur Marie Fitzbach poursuit son cours. Le 31 décembre 1849, après
avoir réfléchi et prié, elle donne son consente-
ment au projet de monsieur Muir, avocat, membre de la société Saint-Vincent-de-Paul, d’ouvrir une maison destinée à accueillir les
femmes au sortir de la prison. Dès le 12 janvier
1850, elle accueille une première jeune fille au
passé bien lourd et, en peu de temps, la maison atteint la limite des places autorisées.
Aidée de Mary Keogh, Marie Fitzbach n’a de
connaissances que l’amour, la bonté et la
miséricorde de son coeur pour accomplir une
mission aussi délicate. Mystérieusement, dès
les premiers mois, six jeunes filles qui ne se
connaissent pas, offrent leur service à Marie
Fitzbach pour l’aider au bercail de la miséricorde, l’Asile Sainte-Madeleine. L’oeuvre du Bon-Pasteur vient de naître.
L’imprévisible naissance d’un Institut religieux...
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis
et vous ai institués pour que vous portiez du fruit et un fruit qui demeure. Jn 15,16
Une oeuvre apostolique est née... Avant même
d’être érigé en communauté religieuse, le “petit
groupe” partage les exigences de la vie fraternelle, travaille à la même oeuvre de miséricorde
et aspire à une vie spirituelle intense. Les Jésuites sont désignés pour la direction spirituelle
de l’oeuvre. Le père Saché offre à Marie
Fitzbach et à ses collaboratrices une solide préparation spirituelle et apostolique. Il donne des
conseils et des avis, il commente les articles
d’un code sommaire pour la bonne marche de
l’institution. Puis se précisent les signes du plan
de Dieu sur le “petit groupe” de devenir une
communauté religieuse. Le père Saché oriente
ses instructions sur les exigences de la vie commune en vue de les constituer plus tard en com-
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| Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011
munauté, c’était son rêve. La vie intérieure, la vie d’humilité et de dévouement
surtout, - sujets habituels du conférencier forment madame Roy et ses collaboratrices à la
vie religieuse. Ces femmes dévouées sont les
premières à recevoir la formation spirituelle de
bergères et de servantes du Seigneur si bien,
que les gens qui les voient vivre se plaisent à les
appeler Soeurs du Bon-Pasteur.
Le Père Antoine Braün, s.j. prend la relève du
Père Saché muté à Montréal. Il prêche la retraite
préparatoire à la profession de nos fondatrices.
Ce fut le jour de perpétuelle mémoire pour le
Bon-Pasteur de Québec (8e lettre, Père Saché,
2 février 1856).
Jour mémorable où l’amour, la bonté et
la miséricorde se sont donné rendezvous pour l’accueil des femmes au
sortir de la prison. Jour d’action de
grâce pour ces dames dévouées de la
première heure qui porteront le nom
de Servantes du Coeur Immaculé de
Marie dites Soeurs du Bon-Pasteur
de Québec.
Dans Instructions sur la vie religieuse données
par les Pères Braün et Saché, nous avons
l’avantage de pouvoir lire les premiers enseignements donnés au groupe des pieuses femmes
de l’Asile Sainte-Madeleine. La rédactrice inconnue de l’avant-propos du volume écrit : Relisons
donc ces enseignements pour apprendre à
marcher sur les traces de nos devancières; pratiquons-les surtout avec ferveur, afin que se
ravive et se conserve en nous le véritable esprit
de notre Institut.
La vitalité d’une lumineuse spiritualité...
La gloire de Dieu, le salut des âmes, c’est ma vie! Marie Fitzbach
Née officiellement le 2 février 1856, la
nouvelle Congrégation religieuse érigée
sur les fondements d’une spiritualité à la
fois mariale et pastorale porte le nom de :
Servantes du Coeur Immaculé de Marie
dites Soeurs du Bon-Pasteur.
Les premières soeurs ont appris du
Père Saché comment allier les deux
titres : Soeurs du Bon-Pasteur et Servantes du Coeur Immaculé de Marie.
Ce n’est pas difficile, dit-il, car nous savons que
Jésus lui-même s’est donné le titre de Serviteur
des serviteurs. Par conséquent, Lui aussi est le
serviteur du Cœur Immaculé de Marie. Lui aussi
ramène dans cet Asile béni la brebis la plus
égarée. Il va la chercher sur ses épaules et la
conduit au bercail; pour la moindre d’entre elles,
il est prêt à sacrifier sa vie. Dans ce bon Pasteur,
quel noble compagnon a la Servante du Coeur
Immaculé de Marie! Quel modèle à imiter! Que
son titre est grand et noble! Heureuse est la
soeur qui remplit fidèlement les devoirs que son
titre de servante lui impose! Cette alliance est si
importante pour le Père Saché qu’il ajoute à son
enseignement:
Les Servantes du Coeur Immaculé de Marie
doivent se faire un devoir bien doux de méditer
souvent sur leur titre si beau. L’état de servante
est un état bien humble, bien modeste. Il inspire
plutôt des sentiments d’humilité, de simplicité,
de fidélité, de vigilance.
Que ne doit pas faire la Servante du Coeur Immaculé de Marie pour sa divine Mère? Dans les
plus petites choses comme dans les plus
grandes, elle n’a en vue que la gloire de Dieu et
le salut des âmes. Elle servira les intérêts du
Coeur immaculé de Marie en travaillant constamment à la conversion des pécheurs. Dans son
Coeur, elle ira puiser les sentiments de compassion et de tendresse dont il faut qu’elle soit
animée envers ces pauvres égarées. (Instructions
du Père Saché, pp. 219-225). Être soeur du BonPasteur, c’est être servante du Coeur immaculé
de Marie. Bon Pasteur et servante: deux iden-
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tités indissociables qui se confondent dans le
consentement du coeur à faire la volonté de
Dieu.
vante de tout le monde et spécialement des
pauvres âmes que la grâce amène à la maison du Bon-Pasteur.
Dès les premières heures vécues au bercail de
la miséricorde, l’Asile Sainte-Madeleine, Marie
Fitzbach et ses premières collaboratrices ont vite
réalisé que le bien ne s’opérerait qu’en payant
de leur personne par le dévouement, l’humilité
et le détachement du monde. (Mère Marie du
Le plus souvent, disait-il, c’est l’esprit
d’orgueil, de sensualité, d’indépendance
et d’égoïsme qui a entraîné vers l’abîme
celles que vous voulez sauver; il faut donc
opposer à cet esprit celui de Jésus-Christ,
esprit de dévouement, d’humilité et de
charité. Vous devez donc, mes bonnes
soeurs, être humbles et dévouées comme
des servantes, humbles et dévouées par
charité: voilà votre esprit. C’est sur ce
fondement que votre communauté doit
s’appuyer si elle veut faire le bien, remplir
sa vocation. Pour devenir dans les mains
du Sauveur des instruments de miséricorde,
il faut participer à son esprit: il faut être humbles comme lui, dévouées comme lui, charitables comme lui. Il faut avoir l’esprit
de Jésus Christ, esprit d’humilité, de
dévouement, de charité. (1re lettre, p. 280)
Sacré-Cœur et ses collaboratrices p. 77).
Dans sa correspondance avec Marie Fitzbach et
les supérieures qui lui ont succédé (28 lettres,
1853-1881), le Père Saché rappelle la spiritualité
que les soeurs doivent développer. Dans sa première lettre, il écrit: Ma bonne Dame, laissez-moi
donc vous répéter encore ce que je vous ai dit
tant de fois sur l’esprit fondamental de votre petite maison. Je suis la servante du Seigneur!
Voilà ce que chacune doit dire en son coeur,
avec la divine Mère de Jésus! Et parce que le
Sauveur, pour l’amour de moi, s’est fait le serviteur de tous, je serai par amour pour lui la ser-
L’aujourd’hui de notre spiritualité pastorale et mariale…
Quelque petit que soit le livre qui contient vos
Règles, il vaut mieux que cent volumes, et même
que cent bibliothèques; si parfois vous n’y trouvez pas ce dont vous croyez avoir besoin, ne le
cherchez pas ailleurs, mais priez, relisez, méditez,
humiliez-vous et vous trouverez. (Paroles du Père
Louis Saché, en exergue à l’article 7 des Constitutions).
et les océans; partout, elle a incrusté le sceau
de l’amour, de la bonté et de la miséricorde sur
les services de la communauté vouée au ministère de la miséricorde et de l’éducation dans les
oeuvres sociales et d’enseignement (article 4
des Constitutions), comme l’ont fait notre fondatrice bien-aimée et nos devancières.
Des premières Constitutions de l’Institut jusqu’à
nos jours, la spiritualité pastorale et mariale de la
Congrégation s’active dans les mots service,
dévouement, humilité. Elle a traversé le temps
De génération en génération, les mots service,
dévouement, humilité ont été fidèlement transmis. Aujourd’hui, ce sont encore les mêmes
mots qui alimentent la flamme de nos lampes
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| Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011
pour la plus grande gloire de Dieu et le salut
des âmes. Devant l’immense panorama de
nos vies, même si des changements majeurs
se sont effectués au cours des années,
nous sommes toujours Servantes du Coeur
Immaculé de Marie dites Soeurs du Bon-Pasteur
qui méditons dans la foi, l’espérance et l’amour
les “oui” de Jésus serviteur, de Marie servante,
de Mère Marie-du-Sacré-Coeur au coeur de service, de dévouement, d’humilité.
Jésus bon Pasteur:
Voici que je viens pour faire la volonté de mon Père...
Marie:
Voici la servante du Seigneur...
Qu’il me soit fait selon votre parole.
Marie Fitzbach:
Je suis votre humble servante...
Je regarderai votre volonté comme étant
celle de Dieu même…
Chacune de nous:
Moi, soeur ... désirant suivre le Christ ...,
je fais bien librement à Dieu ...
(Formule de la profession religieuse, article 79
de nos Constitutions et Règles.)
Dans ces dispositions, nous vivons intensément la spiritualité du plan de Dieu inscrite
dans sa Parole et spécifiée dans nos
Constitutions et Règles. Le 2 février dernier,
s’adressant aux religieuses et religieux, la
parole de monseigneur Gérald Cyprien Lacroix
s’est arrêtée sur le “suivre le Christ”, sur le
“devenir de plus en plus comme Lui”, selon la
Parole de Dieu précisée, dit-il, dans les Constitutions de chaque Institut. Il nous rapporte qu’un
jour, le fondateur de son Institut, tenant en main
la Bible ouverte, y dépose les Constitutions et la
referme; puis il dit: La Parole de Dieu nous dit
ce que nous devons faire et nos Constitutions
nous donnent les moyens de le faire.
Alors, nous sommes invitées à ouvrir nos
Constitutions et à identifier ensemble tous les
moyens à notre disposition pour que notre spiritualité pastorale et mariale devienne lumière
et paroles d’Évangile dans notre service pour
toute personne, dans notre dévouement pour
toute personne, dans notre humilité envers
toute personne.
Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011 |
11
Témoignages
Dans la vie de tous les jours, comment la spiritualité Bon-Pasteur
vous aide-t-elle à concrétiser le charisme d’amour et de bonté?
Extraits de la réponse donnée par quelques sœurs à cette question
posée lors d’une rencontre sur la spiritualité Bon-Pasteur.
Consciente et heureuse d’être sous
l’emprise de Jésus au Cœur miséricordieux et de Marie au Cœur immaculé, je
continue jour après jour l’œuvre de
notre Fondatrice à la Maison Zoé-Blais.
Voici comment Marie-Josephte Fitzbach
créerait des ponts en 2011 :
- elle accueillerait des femmes vulnérables
dans leur santé physique et mentale, dans
leur vie de couple et familiale;
- elle accueillerait des femmes immigrantes
aux besoins d’intégration multiples et
complexes et de religions différentes;
- elle travaillerait avec des employé-e-s,
des bénévoles, des affilié-e-s au cœur de
feu.
Chaque fois que vous l’avez fait à l’un
de ces petits, c’est à moi que vous
l’avez fait. ( Mt 25, 40).
Nicole Daigle, s.c.i.m.
(Québec)
12
| Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011
Vivre la spiritualité Bon-Pasteur en tout
temps, à travers mes occupations
et mes préoccupations quotidiennes,
devenir, pour chaque personne que je
rencontre, les yeux, les oreilles et le
Cœur de Dieu…voilà un défi que je ne
peux relever qu’en présence de Celui
qui me guide et me rassure.
Portée par l’esprit Bon-Pasteur, mon
désir est d’offrir un accueil inconditionnel, désintéressé, humble et compatissant.
Seule la prière peut nous permettre de
porter fidèlement « la tenue de service »
avec ce souci d’humilité, d’obéissance
et de dévouement nous permettant
de communiquer l’amour et la bonté
comme Dieu le veut.
Raymonde Dumont, s.c.i.m.
(Québec)
J’ai besoin de méditer la Parole vivante
de Dieu pour recevoir les lumières et
les forces qui m’aident à vivre à la
manière de Jésus ce que la vie me
présente de beau et de moins beau;
aussi, pour que cette Parole renouvelle, au jour le jour, mon esprit et mon
cœur, pour que je vive « en vérité » ce
que je prie et que je me dispose
sincèrement à adhérer à ce que Dieu
attend de moi. C’est bel et bien dans la
spiritualité que je trouve les énergies
intérieures qui me permettent de concrétiser mon engagement chrétien et
d’exercer le charisme de ma mission
communautaire.
Juliette Gagnon, s.c.i.m.
(Chicoutimi)
Être un signe de la tendresse, de
l’amour et de la bonté du Seigneur a
toujours été et est encore pour moi :
Le toujours de l’amour et de la bonté
de Marie Fitzbach est pour moi devenu
une profonde source d’inspiration,
depuis que mes responsabilités professionnelles ont disparu... et que seuls
les modestes services communautaires
et quelques activités de pastorale auprès
des aînés occupent mon temps.
Les liens que je tisse, de plus en plus
serrés, avec les coeurs de Jésus et de
Marie me semblent la plus belle des
assises spirituelles pour une personne
consacrée. Plus j’avance en âge, plus
je prends au sérieux mon appellation
de Servante du Coeur Immaculé de
Marie. Plus je tente de transformer les
inévitables inconvénients de la vie en
esprit de service. Le moment et l’espace
par excellence de mon renouvellement
intérieur est celui de l’Eucharistie célébrée et adorée.
En somme, j’éprouve un besoin vital
que les coeurs de Jésus et de Marie,
que le Père de toute tendresse et
l’Esprit qui habite mon être de baptisée
donnent souffle et cohésion à mon
vécu au jour le jour.
Denise Giasson, s.c.i.m.
(Québec)
- prendre du temps avec une personne;
- rendre un service sans attendre de retour;
- visiter une personne malade ou isolée;
- prendre intérêt à la conversation;
- encourager les efforts, si petits soient-ils;
- prier pour la personne que je croise,
même inconnue.
- La liste pourrait se poursuivre encore
et encore…
Thérèse Laberge, s.c.i.m.
(Chicoutimi)
Marie est à l’origine de ma vocation.
Enracinée par grâce dans l’amour de
Dieu … (cf. Constitutions n° 3) je marche
confiante dans sa volonté qui est de
travailler au bien commun des humains.
Je cherche à répondre aux besoins des
autres comme servante… Ce n’est pas
moi qui fais le travail, je suis un simple
instrument.
Marie-Luce Gagnon, s.c.i.m.
(Chicoutimi)
Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011 |
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S’engager
pour LA VIE en 2011
est-ce encore possible ?
Madeleine Gosselin, s.c.i.m.
SS
’engager pour la vie… est-ce encore possible aujourd’hui en ce début de siècle où tout
va vite, tout change, tout se métamorphose?
Alors qu’un vent de mouvance balaie sans
arrêt notre société moderne, peut-on choisir
la stabilité ?
Alors que les relations se tissent et s’effritent,
que le blanc devient gris, que la rose disparaît
sous une forme hybride, que la magie du discours s’envole sur des ondes mystérieuses,
peut-on croire encore à la durée ?
Est-il encore possible d’imaginer une vie entière consacrée au service d’un Dieu unique?
Soeur Raymonde Dumont y répond aujourd’hui, jour de l’Assomption de la Vierge Marie,
devant sa famille, ses amis et les soeurs de la
communauté.
Oui c’est encore et toujours possible avec la
grâce et l’amour de son Dieu.
Depuis plusieurs années de préparation dont
cinq ans de vœux annuels Raymonde, aujourd’hui, forte de son amour, de sa foi en la
tendresse de Celui qui est Père, s’offre corps
et âme pour la vie au service des âmes pour
Sa plus grande gloire.
Voilà ce dont nous avons été témoins, ce 15 août
2011, jour de l’Assomption de la Vierge Marie
dont elle sera Servante du Cœur Immaculé.
Si la journée commence grise, maussade ce
jour-là, soeur Raymonde rayonne de joie et
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| Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011
de sérénité. Elle monte à l’autel accompagnée des soeurs de la communauté dans
laquelle elle a choisi de vivre. Sa famille, sa
mère, ses amis, compagnes et compagnons
de travail, tous l’accompagnent. Ils ne sont
pas certains de bien comprendre mais ils
connaissent Raymonde, ils ont confiance en
cette femme généreuse, ils souhaitent son
bonheur. Ils respectent profondément son
choix de vie et l’admirent. Raymonde a choisi
la meilleure part.
L’abbé Pierre Gingras, curé de la paroisse où
habite Raymonde, préside la célébration. Il
est accompagné du père Paul-Émile Vachon,
s.m., aumônier à la Maison généralice, de
l’abbé Julien Guillot et de monsieur André
Bernier, diacre.
Soeur Célyne Bernier, assistante générale,
donne le sens du rassemblement.
L’officiant, l’abbé Pierre, à son tour, dit sa joie
de présider à l’engagement définitif d’une
femme qu’il connaît bien et l’encourage à dire
la bonté de Dieu à son égard.
Avant d’entrer dans le mystère de l’Eucharistie,
le célébrant s’adresse tout spécialement à
Raymonde et lui demande ce qu’elle attend
de Dieu et de son Église. Un émouvant dialogue s’établit entre le président de l’assemblée et soeur Raymonde. Les réponses de la
choisie, de l’élue fusent claires et nettes : oui,
je le veux. Cierge en main, elle s’agenouille
devant l’autel et dit d’une voix forte la belle
formule de son engagement à vie comme
Profession religieuse
Signature
Servante du Cœur Immaculé de Marie. Soeur
Célyne Bernier, assistante générale, reçoit les
vœux de soeur Raymonde et lui remet l’anneau, signe de son alliance avec Dieu et de
son appartenance à la Congrégation, puis
l’acte de profession est signé.
Oui, c’est encore possible de s’engager à vie
au service d’un Dieu bon, de son Église et au
service des autres. Le Seigneur appelle encore aujourd’hui, il appelle toujours, mais le
bruit qui nous entoure brise parfois la communication.
Pendant que la chorale chante le beau cantique Ton Nom de Robert Lebel, les soeurs
s’avancent nombreuses pour accueillir fraternellement soeur Raymonde.
Soeur Raymonde œuvre depuis quelques années à la maison Zoé-Blais. Elle accueille,
aide, conseille, soulage des centaines de gens
mal pris, des immigrés fraîchement installés au
pays. Ce travail de soeur du Bon-Pasteur,
soeur Raymonde l’assume pleinement. Servir
le pauvre, le petit par son travail quotidien,
voilà ce qu’elle offre au monde d’aujourd’hui.
La procession d’offrande ouvre la liturgie
eucharistique. On porte à l’autel des fleurs, le
livre des Constitutions, le pain et le vin.
Au moment de la bénédiction finale, l’abbé
Pierre rappelle à soeur Raymonde son appel
particulier, son envoi au monde et souhaite
que chaque jour, le Seigneur fasse naître et
grandir en elle la joie de répondre fidèlement
aux exigences de sa vocation.
Souhaitons qu’un vent de générosité s’infiltre
dans nos milieux de jeunes et que l’appel du
Maître de la moisson trouve écho dans leur
cœur.
Soeur Raymonde avec sa famille
Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011 |
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Une journée
sous le signe
de la fraternité!
Louisette Gilbert, affiliée
LL
e 1er octobre dernier, nous célébrions le
30e anniversaire de l’Affiliation Bon-Pasteur.
Depuis octobre 2010 les groupes de partout
s’étaient préparés à l’événement en confectionnant une pièce, genre courtepointe, illustrant leur
vécu. Le dévoilement de l’œuvre finale eut lieu à
l’intérieur de cette journée festive.
Environ 140 personnes, venant de tous les coins
du Québec et même des Etats-Unis, ont répondu
à l’invitation qui avait été lancée. L’accueil s’est
fait dans un esprit de fraternité. La simplicité a
été présente durant toute la journée. Bravo à
toutes les responsables! Ginette Lachance,
affiliée et responsable du groupe de SaintGeorges, a présenté le tout avec une capacité
d’animation qu’elle maîtrise très bien.
Le Bon-Pasteur est né sous l’égide de laïcs en
1850 et leur collaboration fut des plus précieuses tout au long de son histoire. Voilà le message
du diaporama d’ouverture qui a précédé la prise
de parole de soeur Priscille Roy, fondatrice de
la mission et de l’Affiliation au Brésil. Nous avons
alors eu droit à l’historique documentée de la
naissance au Brésil de notre association laïque
dans la famille spirituelle Bon-Pasteur que nous
nommons Affiliation. Ce projet, inspiré par un
mouvement ecclésial, fut proposé par soeur Rita
Grondin et accepté au chapitre général de 1979.
Ce fut impressionnant d’apprendre qu’un groupe
déjà engagé en faveur des femmes marginalisées, a, en date du 16 octobre 1980, donné vie
à l’Affiliation et que le 22 juin 1981, douze personnes faisaient leur promesse. Une membre
de ce groupe est devenue la première religieuse
brésilienne. Son témoignage nous fut présenté
au moyen de la technique audio-visuelle.
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| Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011
Équipe organisatrice du 30e de l’affiliation
Hélène Tardif, personne-ressource de Québec, a
poursuivi le programme par la présentation de
chaque pièce de la courtepointe accompagnée
d’une brève explication de ce qu’elle signifiait
pour le groupe qui l’a réalisée; cela donnait une
meilleure idée de ce que chaque groupe voulait
dire de son affiliation. Personnellement, et je suis
sûre que tout le monde était comme moi, j’ai apprécié de voir ces pièces du chef d’œuvre
collectif. J’ai trouvé beau d’entendre l’émerveillement lors de la présentation des pièces à
l’écran. Un deuxième temps fut accordé en
après-midi pour cette activité.
La pause santé terminée, nous nous sommes
retirés en petits groupes d’environ huit personnes et nous nous sommes demandé ce qui avait
changé en nous depuis notre appartenance à
l’Affiliation. Il n’y a pas eu de plénière après ce
partage, mais j’ai entendu quelques commentaires : « Davantage de compassion, d’ouverture aux autres, d’implications dans les milieux
respectifs. »
Plusieurs ont témoigné de l’action de Marie
Fitzbach dans leur vie.
Groupes de participants-tes à la journée
Sœur Priscille Roy
et sœur Lise Gagné
Comme dernière activité de la matinée, les
organisatrices ont souligné les 20 ans et plus
d’appartenance à l’Affiliation. Nous étions nombreuses et cela m’a vraiment touchée de voir
toute cette fidélité. Un bambou, plante symbole
de fraternité, a été remis aux personnes présentes et un mot de félicitations sera envoyé aux
absentes.
Lucie Cliche nous a conviés à une réflexion
sur notre insigne par un beau et intéressant
diaporama. Rappelons que l’initiative de ce
signe d’appartenance vient d’une demande du
premier groupe de Saint-Georges de Beauce.
Lucie a terminé son animation par une question
exigeant une réponse écrite et remise à l’équipe
organisatrice pour des projets ultérieurs.
Par la suite, avant de passer au repas copieux,
une coupe de vin nous est servie, nous donnant
l’occasion de fraterniser et de remercier la Communauté de son soutien tout au long des trois
décennies. Afin de faciliter le déroulement du
repas, nous étions invités-es par petits groupes
à descendre à la cafétéria. Un superbe gâteau
soulignait le 30e et je vous dis, il était délicieux,
miam.... miam.....
« Quand je regarde notre insigne et me tourne
vers l’avenir, je me dis....... »
L’après-midi s’est ouvert par une pièce de hautbois interprétée par Hélène Déry, pré-affiliée.
Puis, les personnes qui ont rassemblé toutes les
pièces en deux murales, ont donné un aperçu
de l’ampleur de ce travail. Que de temps et de
création, elles ont mis pour finaliser le tout !
Bravo aussi à toutes celles qui y ont contribué
dans l’ombre. Mille mercis!
Arrive le grand moment que tous et toutes
attendaient avec impatience :
Le dévoilement de la courtepointe finalisée!
Un court moment de prière d’action de grâce et
d’offrande à la chapelle a d’abord permis d’intérioriser notre vécu comme membres affiliés. Et
puis, ce fut le moment d’admirer le chef-d’œuvre
du 30e anniversaire ! Avec joie et gratitude nous
avons chanté en français: « Que tes Oeuvres
sont belles ! » et en anglais « All you nations ! »
car toute la journée s’est déroulée dans ces
deux langues !
Nous nous sommes quittés le cœur en fête et
dans l’espérance de nous rencontrer à nouveau.
Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011 |
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Écho de Matane...
ce 24 juin 2011
Brigitte Saint-Laurent,
affiliée
Madame Brigitte Saint-Laurent, affiliée de longue date et employée
par les soeurs pour les aider à faire le bien nous raconte l’événement
vécu avec soeur Céline Lévesque et soeur Simonne Guillemette
le 24 juin dernier.
J
e travaille avec les soeurs depuis 1993.
Je suis très heureuse et mon travail me
fait grandir. Nous formons, soeur Céline, soeur
Simonne et moi, une belle et bonne équipe. Avec
elles, j’apprends à connaître et à aimer leur fondatrice : Marie Fitzbach, j’apprends surtout à
soulager la misère.
J
Aujourd’hui, je veux vous raconter un événement
important pour les soeurs mais aussi pour moi et
pour tout Matane.
Le 24 juin donc, la cérémonie se passe à la
chapelle. Une trentaine de personnes y assistent,
le maire de Matane : monsieur Claude Canuël
était présent.
Ce qui m’a touchée aussi, c’est quand soeur Céline
a remercié pour les personnes qui reçoivent, ou
qui sont accueillies, elle m’a ensuite présentée,
moi, Brigitte Saint-Laurent. Elle leur dit que je travaillais avec elles depuis plusieurs années que
j’étais payée par leur Communauté, qu’elles,
Simonne et Céline, elles ne pourraient pas arriver
seules à aider le monde… elle m’a présentée
aux gens, cela m’a fait chaud au cœur.
Je veux féliciter soeur Céline et soeur Simonne
pour leur décoration et je veux leur dire merci
d’être là!
Soeur Céline Lévesque (77 ans) et soeur Simonne
Guillemette (82 ans) recevaient de la main de
leur député monsieur Pascal Bérubé, la médaille
de l’Assemblée nationale pour leur engagement
dans le milieu depuis 20 ans.
À la grande surprise de soeur Céline et de soeur
Simonne, notre député monsieur Pascal Bérubé
est venu leur annoncer qu’elles seraient décorées
par l’Assemblée nationale pour tout le bien
qu’elles font dans la communauté.
Moi, en tant qu’employée, j’en ressens une grande
joie et je puis vous assurer qu’elles méritent cette
reconnaissance. Elles travaillent tellement fort.
Les soeurs du Bon-Pasteur sont toujours présentes
à Matane… certainement pas en grand nombre,
comme il y a vingt ans, mais le charisme de charité,
de bonté et de dévouement y survit toujours, grâce
à ces deux femmes et madame Brigitte qui oeuvrent
à la Maison Bon-Pasteur, sise au 144 rue J.-OctaveLebel.
Le journal local L’Avantage, notait, quelques jours
plus tard, que cette reconnaissance prestigieuse
avait déjà été remise dans le passé à l’ancien
joueur des Nordiques, Alain Côté, à la chanteuse
Isabelle Boulay, à Max Fillion, un travailleur acharné
pour le patrimoine matanais et à Francis Pelletier
de Sainte-Anne-des-Monts, décédé récemment.
Oui, les Soeurs du Bon-Pasteur poursuivent toujours,
à Matane, l’œuvre de leur fondatrice Marie Fitzbach.
Qui des jeunes du milieu viendra les remplacer?
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| Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011
Mémoire
des lieux
Note : Madame Catherine Lord a grandi dans une des maisons qui avoisine notre résidence
à Cap-Rouge. Avec sa permission nous publions ce beau texte qu’elle a écrit à la suite
d’une visite récente des lieux.
L
L
es lieux qui abritent les souvenirs d’enfance
sont tenus de changer au gré des gens qui
les habitent. Un tel fera un jardin là où il y avait
un terrain vague. Un autre construira maison
là où jadis se tenait un champ de maïs. Des
maisons érigées en quelques mois changeront le paysage qui s’était formé sur des centaines d’années. Un cap, autrefois inhabitable
à l’époque des maisons canadiennes au solage de pierres des champs, fera la joie des
ingénieurs et architectes d’aujourd’hui; une
pente raide est un heureux défi relevé au
profit des acheteurs qui pourront se payer
une vue imprenable sur le Saint-Laurent. Des
haies de lilas seront remplacées ou replacées
ailleurs et seul le sol le saura mais il ne s’en
souciera guère… que sont les remuements
des humains comparés à l’âge des pierres et
du sol?
Les lieux sont presque seuls témoins du
temps qui passe car les gens qui ont élu
domicile là où enfant, je jouais des heures
d’affilée, ignorent les tentes faites de draps
suspendus dans leur salon, les soirées à
bavarder avec des copines sur la véranda où
ils prennent maintenant sans doute leur thé,
les forts faits dans la haie de cèdre, qui s’élevait autrefois bien au-dessus de la maison. Ils
n’ont pas connu les temps difficiles d’une
maison pleine d’adolescents, ni les périples
tortueux d’une famille unie par la force d’une
mère, ni les périodes de plénitude qui s’en
sont suivies.
Certes, pour celui qui s’accroche aux lieux,
tout est perdu d’avance car l’environnement
visuel ne peut se porter garant de la mémoire.
Pourtant, je revois bien le champ derrière la
maison des Sœurs du Bon-Pasteur qui continuait à perte de vue. Lors de nos visites chez
nos grands-parents, comme il faisait bon de
traverser le champ en courant, d’aller à la rencontre des religieuses qui nous offraient friandises, cintres tressés de magnifiques couleurs,
rose et bleu ciel, comble de joie pour une
petite fille! Je ressens encore l’allégresse des
feux de la Saint-Jean enivrés de musique
et dont on reparlerait encore pendant des décennies... J’ai aussi souvenir d’un verger où
pommiers, pruniers, poiriers et bien d’autres
arbres encore défilaient devant mon regard
émerveillé. Je me rappelle clairement le jardin
de feu mon grand-père Armand Cauchon qui
y cultivait carottes, fraises, oignons, concombres, tomates et framboises pour le régal de
ses petits-enfants.
Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011 |
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Je revois encore des générations de Delisle
jouant à la balle molle dans le champ devant
la petite maison d’été où, du temps de ma
mère, vivait un curé. Je me remémore des
après-midi remplis des rires des jeunes
adultes gaillards, des petits en périphérie, et
du bonheur du grand Philippe Delisle dans
une chemise bleu marine, le regard satisfait
d’avoir tous les siens l’entourant pour la fête
des pères.
L’hiver, les chênes et les érables du boisé
ployaient sous le poids de la glace accumulée sur les branches. On entendait les
craquements des pas dans la neige dans
cette forêt féérique qui apportait une certaine
poésie aux longs mois d’hiver, pendant
lesquels Armand déneigeait son entrée et
parfois, même son toit; j’entends encore ma
grand-mère rouspéter après Armand; elle,
dans le stationnement, lui, juché sur le toit,
même du haut de ses quatre-vingts ans.
La maison d’Émmérentienne n’y est plus et
pourtant, je ferme les yeux et je nous revois
tous, attablés dehors, enfants et adultes,
devant un repas estival, ou encore, au chaud
à l’intérieur, armés d’une fourchette, salivant
devant son bon jambon pascal. À la place de
sa petite maison se dresse maintenant un
château imposant mais grâce à ma mémoire
qui arrive à compenser pour l’absence de
certains repères visuels, j’arrive à revivre les
hauts lieux de mon enfance sans trop de nostalgie car j’ai compris que ce n’est pas dans
le paysage que résident les souvenirs, mais
que c’est en nous qu’ils vivent.
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| Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011
Une visite chez les sœurs, une conversation
avec les Delisle ont vite fait de me rassurer.
Au fil de la conversation, nos souvenirs se
croisent, correspondent, se complètent et
s’enrichissent. Oui, j’ai bel et bien une lignée
qui m’a précédée, des ancêtres reconnus par
d’autres, même s’il ne se trouvera pas toujours quelqu’un pour me reconnaître comme
telle, comme lorsque j’étais enfant ou adolescente : « Ah! Tu dois être une petite Lord,
toi! » ou encore : « Moé, j’connais ton grandpère! » ou bien : «Y qu’a ressemble à sa tante ! »
sont des phrases que je n’entendrai guère,
tantôt parce que j’ai choisi de m’expatrier, tantôt parce que les villageois ne sont plus tous
issus des vieilles familles carougeoises.
Mais aujourd’hui, je me sens bien vivante et
heureuse, car au lieu de ressentir de la nostalgie d’avoir perdu mes racines, je les sens
partout en moi : oui, j’ai bel et bien vécu là et
ce, même si je me suis enracinée ailleurs.
Nos soeurs défuntes
Leur chemin s’ouvre sur l’infini.
Pauline Rochette,
affiliée
1922 – 2011
Edwina Pelletier, s.c.i.m.
1920 – 2011
Marguerite Chartier, s.c.i.m.
Soeur Sainte-Edwina
Soeur Sainte-Aimée-de-Jésus
Van Buren, Maine
Champlain
Décédée le 1er mai
Décédée le 27 juin
Vêtir le pauvre, visiter les malades et 58 ans
d’enseignement aux petits de nos écoles, voilà
les talents que soeur Edwina présenta à son
Dieu au soir de sa vie.
« Célébrez Yahweh avec la harpe, chantez-le sur
le luth à dix cordes. Chantez à sa gloire un cantique nouveau; unissez avec art vos instruments
et vos voix. » Voilà ce que fut la vie de soeur
Marguerite!
1927 – 2011
Lucile Guérin, s.c.i.m.
1915 – 2011
Élise Paradis, s.c.i.m.
Sr Saint-Léonard-de-Port-Maurice
Sr Saint-Joseph-de-la-Présentation
Hébertville, Lac Saint-Jean
St-Moïse, Matapédia
Décédée le 12 juin
Décédée le 5 août 2011
Soeur Lucile, femme aimable et cultivée, toujours soucieuse de communiquer ses connaissances, savait écouter et encourager.
Aider à grandir, faire aimer, c’est le rôle qu’a tenu
soeur Élise dans sa vie d’éducatrice. Ses normaliennes s’en souviennent.
1931 – 2011
Cécile Dorion, s.c.i.m.
1915 – 2011
Jeanne Lebel, s.c.i.m.
Soeur Marie-de-Nazareth
Soeur Sainte-Jeanne-de-Rouen
Québec
Saint-Octave, Matane
Décédée le 18 juin
Décédée le 9 août
Femme engagée, femme de relation, femme de
prière, telle était notre soeur Cécile.
Vie d’enseignante consacrée aux jeunes; les
orphelins de nos maisons étaient chers à son
cœur d’apôtre.
Courrier Bon-Pasteur — Automne 2011 |
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Pauline Rochette,
affiliée
1922 – 2011
Georgette Lessard, s.c.i.m.
1917 – 2011
Renée Caron, s.c.i.m.
Soeur Marie-de-Liesse
Soeur Sainte-Marcella
Charlesbourg
Lawrence, MA
Décédée le 27 août
Décédée le 6 octobre
Femme au tempérament fébrile, curieuse intellectuellement de tout ce qui pouvait servir, aider,
soulager, soeur Georgette, c’était la femme aux
grands espaces.
1923 – 2011
Jeanne Roy, s.c.i.m.
1915 – 2011
Louise Couture
Soeur Saint-Jean-de-la-Croix
Soeur Sainte-Laurienne
Québec
Saint-Georges, Beauce
Décédée le 31 août
Décédée le 11 octobre
Infirmière de cœur, soeur Jeanne soulageait et
aimait ses malades. Son dévouement n’avait
que la limite de ses forces.
Chère soeur Louise, votre jovialité et votre
bonhomie rendaient toujours votre présence
souhaitable et agréable. Nous nous souviendrons.
1924 – 2011
Marthe Drolet, s.c.i.m.
1923 – 2011
Émilienne Chénard
Soeur Sainte-Marthe-de-France
Soeur Sainte-Emmélie
Québec
Saint-Arsène, Rivière-du-Loup
Décédée le 27 septembre
Décédée le 17 octobre
D’une délicatesse exquise, d’un raffinement
naturel, soeur Marthe aimait la beauté qui
élève l’âme.
Soeur Émilienne laisse le souvenir d’une femme
paisible, sereine. Servir le Seigneur dans les
autres, c’était sa grande préoccupation.
1917 – 2011
Gertrude Langelier, s.c.i.m.
1923 – 2011
Lucille Poulin
Soeur Saint-Alphonse-du-Sauveur
Sœur Saint-François-de-Paule
Saint-Pascal, Kamouraska
Saint-Théophile, Beauce
Décédée le 6 octobre
Décédée le 22 octobre
Soucieuse de faire plaisir et de partager ses
connaissances, soeur Gertrude aimait préparer des bons petits plats.
22
Comme le bon Berger, soeur Renée prenait soin
des pauvres, les conduisant avec amour et compassion, les invitant à laisser briller leur lumière.
(cf. Mt 5, 16)
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Femme d’une belle intelligence, sœur Lucille savait
partager ses larges connaissances aux jeunes de
nos écoles. Elle a foncé dans la vie, forte de
l’Amour de son Dieu.
PETITES ANNONCES
INVITATION AU MUSÉE BON-PASTEUR
14, rue Couillard, Vieux-Québec
Heures d’ouverture
Du mardi au dimanche..... De 13 h à 17 h
Téléphone : 418 694-0243
www.museebonpasteur.com
CHANGEMENTS D’ADRESSES
Chers lecteurs et chères lectrices, vous nous
rendriez un grand service en nous prévenant
d’un changement d’adresse, afin d’éviter que
des exemplaires du Courrier Bon-Pasteur nous
soient retournés. Merci à l’avance de votre
précieuse collaboration.
CONTRIBUTION
En hommage de filiale vénération à notre
fondatrice, Marie-Josephte Fitzbach, Mère
Marie-du-Sacré-Cœur, le Courrier Bon-Pasteur est offert aux amis et amies du Bon-Pasteur de Québec. Invitation, si on le désire, à
envoyer une contribution.
Visitez le site Internet
du Bon-Pasteur
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En plus de maintes informations sur
l’histoire de la Congrégation et de sa
fondatrice, vous y trouverez une section
consacrée aux nouvelles et activités
touchant le Bon-Pasteur et quantité
d’images inédites. Vous pourrez même
y consulter votre Courrier Bon-Pasteur
en ligne.
CORRESPONDANCE
Toute correspondance est adressée à :
COURRIER BON-PASTEUR
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par courrier électronique :
- Aviser d’un changement d’adresse
[email protected]
- Don, contribution volontaire pour le maintien de la revue. Chèques faits à l’ordre de :
Les Soeurs du Bon-Pasteur (sans reçu d’impôt)
- Faveurs obtenues, faveurs demandées par
l’intercession de Marie Fitzbach.
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Que ce soit dans le but de nous rejoindre ou encore pour le simple plaisir de
découvrir les œuvres passées et présentes du Bon-Pasteur, vous serez charmés
par notre site Internet.
À bientôt!
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Père des miséricordes,
vers toi, j’élève mon âme.
Je te reconnais pour mon créateur et Père.
Je crois en ton infinie tendresse.
Je te rends grâce de m’avoir appelé-e
à participer à l’œuvre de salut
de ton Fils Jésus, bon Pasteur,
en union avec la Congrégation
des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec
qui ont à cœur de réaliser le Royaume
en communiquant l’amour et la bonté comme tu le veux.
Garde-moi disponible,
à l’exemple de la Vierge Marie et de Marie Fitzbach.
Bénis le groupe que nous formons
et tous les membres affiliés
qui répondent à leur vocation. Amen

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