Focus Pays de Campus France : Ukraine

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Focus Pays de Campus France : Ukraine
F CUS PAYS
DE CAMPUS FRANCE
Ukraine
Ukraine
Indépendante depuis 1991, l’Ukraine
est le second pays d’Europe par la taille,
au carrefour du monde russe et occidental.
Depuis 2005, l’Ukraine a rejoint le processus
de Bologne, qui a accélèré les coopérations,
les projets universitaires européens
et la co-diplômation.
HISTOIRE
En quelques dates
VIIIe – IXe siècles : Formation du royaume de Kiev.
988 : Le christianisme, religion d’État.
1037 : Première bibliothèque de Yaroslav le Sage.
1051 : Le petit-fils d’Hugues Capet épouse la princesse
Anne, fille du Grand Prince de Kyïv Yaroslav le Sage.
1917-1920 : Première République d’Ukraine.
1918 : Fondation de l’Académie des sciences d’Ukraine.
1922 : L’Ukraine entre dans l’Union Soviétique.
DONNÉES POLITIQUES , ÉCONOMIQUES
ET DÉMOGRAPHIQUES
1
En quelques chiffres
45,6 millions d’habitants en 20122,
en faible croissance démographique mais
un des pays les plus peuplés d’Europe
70 % de la population est urbaine
Population 15-30 ans : 10 471 905,
soit 22,8 % de la population
Population étudiante : 2 170 100 étudiants
en 2012 répartis dans 861 établissements
d’enseignement supérieur
PIB/hab. en 2011 : 3 120 $USD
Taux de croissance : 0,2 % en 2012
et 5,2 % en 2011
Une croissance en chute libre depuis la crise
économique de 2008 (croissance à 7,9 %
en 2007). La consommation reste le moteur
principal de la reprise
Budget de l’éducation :
2,01 milliards d’euros en 2010
(en augmentation)
1 - Ambassade de France en Ukraine (2012),
Ministère des Affaires étrangères (2011)
2 - Service des statistiques ukrainien
26 avril 1986 : Fusion du réacteur de Tchernobyl,
provoquant la mort, à terme, d’au moins 4 000 personnes,
200 000 évacuées.
1991 : Indépendance de l’Ukraine.
Des atouts économiques considérables : de vastes
et fertiles surfaces agricoles (22 % des terres arables
en Europe), des ressources énergétiques, minérales
(manganèse, uranium, fer).
Un potentiel de développement économique
dans le domaine agro-alimentaire (« terres noires »,
les plus fertiles d’Europe), dans l’extraction minière
et sidérurgique, le génie-civil aéronautique, la production
de machines et d’équipements mécaniques
ou électroniques, dans la production chimique…
Novembre 2004 : La « révolution orange » permet
l’élection au 3e tour de Viktor Iouchtchenko contre
le candidat soutenu par Moscou.
Une tradition d’enseignement supérieur de qualité
Du XIIe au XIIIe siècle : Apparition des premières
écoles (200 à Kiev et alentours). En 1576, le premier
centre de formation est doté de droits académiques
et de son imprimerie. Sous l’Union Soviétique
et encore aujourd’hui, l’Ukraine est considérée comme
un grand centre de recherche et d’enseignement.
Relations économiques
ÉDUCATION
La France, 8e fournisseur
de l’Ukraine
Enseignement supérieur :
soutien à la Recherche
Nette reprise des échanges commerciaux entre la France
et l’Ukraine depuis 2011 après une très forte contraction
en 2009.
Depuis que l’Ukraine a rejoint en 2005 le processus de
Bologne, les établissements évoluent progressivement
vers un découpage en trois niveaux. L’ancien système
subsiste encore cependant. Le premier cycle de
Licence est en 4 ans (Bakalavr) et dans le second cycle
coexistent des filières de spécialités (proche d’un Master
professionnel, un an après la Licence) avec des Masters
(de 1,5 à 2 ans).
Les exportations françaises vers l’Ukraine :
• produits chimiques, parfums et cosmétiques ;
• machines et matériels agricoles, produits
pharmaceutiques ;
• produits des industries agroalimentaires.
Avec 165 entreprises françaises implantées en Ukraine
en 2011, la France est le 6e investisseur étranger.
L’enseignement supérieur ukrainien comprend
861 établissements, avec 1 000 sites universitaires dans
d’autres villes. En 2007, le nombre d’étudiants est de
2,8 millions. Parmi eux, plus d’un million sont exonérés
des frais de scolarité et 700 000 obtiennent une bourse
au mérite. L’admission des étudiants est sélective à tous
les niveaux. La formation est payante et variable selon
les établissements : de 100 à 1 000 € en premier cycle,
le double en second cycle. Le gouvernement tente de
réduire le nombre d’établissements de favoriser leur
autonomie et de les ouvrir aux langues étrangères.
Le pays compte environ 96 000 professeurs d’université
et 78 800 chercheurs de haut niveau.
L’Ukraine occupe la 5e place pour le nombre de brevets
enregistrés en 2007.
Le Ministère de l’Enseignement et de la Recherche
exerce sa tutelle sur la plupart des établissements
d’enseignement supérieur. Les Technicumes et les
collèges sont des établissements d’enseignement
supérieur technique et professionnel de niveau 1 et 2,
pour des diplômes de premier cycle. Les instituts
spécialisés délivrent des diplômes de niveau 2, en
management, marketing, finance. Enfin les universités, les
instituts et les académies, sont les seuls établissements
autorisés à délivrer des diplômes de 3e cycle.
MOBILITÉ INTERNATIONALE
La France, 4e pays d’accueil
des étudiants Ukrainiens
Près de 33 000 étudiants Ukrainiens font leurs études
à l’étranger. Après la Russie (12 793), l’Allemagne, la
Pologne et les États-Unis, la France est le cinquième pays
d’accueil des étudiants Ukrainiens3.
Le nombre de visas longue durée pour études
en France a presque triplé en 10 ans et s’élève à plus de
400 aujourd’hui. Les Ukrainiens se dirigent vers toutes
les disciplines : commerce, gestion, sciences exactes
(physique et chimie notamment), sciences de l’ingénieur,
architecture, art et design, droit, lettres, sciences
humaines et sociales4…
En mobilité entrante, l’Ukraine attire encore beaucoup
d’étudiants de l’ex-URSS et du Proche-Orient.
ACTIONS DES AUTRES PAYS EUROPÉENS
• Allemagne
En 2007, 6950 étudiants Ukrainiens étaient en mobilité
vers l’Allemagne (un flux important mais en diminution :
6 400 en 2008, 6 324 en 2009 et 6 204 en 2011). Ce
phénomène a des racines historiques et économiques :
la langue allemande a toujours été la deuxième langue
étrangère dans les écoles ukrainiennes et le DAAD continue
d’offrir un nombre de bourses d’études considérable.
• Grande-Bretagne
Les cours d’anglais se multiplient. L’Angleterre est
une destination considérée comme très prestigieuse.
Beaucoup d’agences locales de recrutement proposent
leurs services pour favoriser l’entrée dans les
établissements anglais.
• Russie
Elle attire surtout les étudiants russophones
de l’est et du sud d’Ukraine, dont le système
d’enseignement est proche. Tous les établissements
Ukrainiens ont des accords de coopération avec les
établissements russes, qui ont implanté en Ukraine
sept filières d’universités (500 à 800 étudiants)
Financement de la mobilité
Programmes de bourses
Lancement par le gouvernement ukrainien en 2011 d’un
programme de bourses d’études, sur concours, dans des
établissements étrangers à destination des étudiants de
Master, des doctorants et des enseignants des universités
ukrainiennes.
Disciplines prioritaires : bio- et nano-technologies,
microélectronique, technologies membraniques et quantiques,
photonique, biomécanique, micromécanique, électronique
physique et biomédicale, information et communication
(liaison satellite, informatique quantique, intelligence artificielle,
science des systèmes et cybernétique), énergie et efficacité
énergétique, exploitation raisonnée des ressources naturelles,
nouveaux matériaux (appliqués aux recherches cosmiques
notamment), photo-techniques et sources de lumière,
technologies de calculs, techniques aéronautiques et spatiales,
chimie et chimie appliquée, architecture et construction,
transport et infrastructures de transport, droit international.
Rôle central donné aux autorités des universités qui doivent
recommander chaque candidat.
En 2012, la France arrive en tête des pays étrangers
choisis par les étudiants sélectionnés : sur 300 boursiers,
plus de 70 ont choisi la France (64 en 2011), devant
l’Angleterre, les États-Unis, l’Allemagne et le Canada.
Francophonie
coopération universitaire
Bonne implantation du français
Filières francophones
Le français se classe à la 3e position parmi les
langues étrangères les plus enseignées en Ukraine dans
des établissements d’enseignement secondaire
et supérieur (près de 240 000 élèves et étudiants
ou 12 % du nombre total des apprenants). Le français est
enseigné par 2 300 professeurs.
Une dizaine de filières francophones bilingues sont en
place. Grâce à des accords de coopération, le français
est une langue d’enseignement de spécialité et permet
d’obtenir une bi-diplômation. Les domaines concernés
sont : l’économie-management, les sciences de
l’ingénieur, le génie civil, le droit…
Dans l’enseignement supérieur, le français est étudié dans
tous les établissements où se trouvent des étudiants ayant
appris le français à l’école secondaire.
La politique de l’Ambassade de France vise à renforcer
le rayonnement international des établissements
d’enseignement et de recherche français, à continuer
de financer des bourses d’excellence et à accompagner
les entreprises françaises dans leur développement
international. (52 bourses financées par année
dont 40 en Master et 12 en Doctorat).
Avec une dizaine d’Alliances françaises, le français
est bien représenté, ce qui explique la demande de
l’Ukraine d’entrer comme membre observateur de l’OIF
(Organisation Internationale de la Francophonie).
3 - Source : UNESCO
4 - Sources : DEPP et MESR-DGESIP-DGRI-SIES
Témoignage
Volodymyr Kuzka,
l’Européen
ses professeurs en histoire moderne et contemporaine. Mon
mémoire portait sur « l’Histoire des relations entre l’Union
européenne (UE) et l’Ukraine : aspects politiques et
diplomatiques ».
• Qu’avez-vous appris par vos études et ce mémoire ?
Né à Kamyanets-Podilskyi, capitale de la région historique
de Podillya, ancien boursier du gouvernement français,
ancien étudiant en Affaires européennes, Volodymyr Kuzka
travaille désormais pour la coopération technique entre
l’Union européenne (UE) et l’Ukraine
• Pourquoi avoir appris le français et choisi d’étudier
en France ?
C’est en 2001 que j’ai fait connaissance avec la France.
J’étais alors étudiant en histoire à l’Université de Kiev et je
participais à des fouilles archéologiques dans les Pyrénées
Orientales.
C’était la première fois que je voyageais à l’étranger
et j’ai eu un choc culturel : je ne parlais pas français, le mode
de vie, la cuisine, les gens m’étaient étrangers. À mon retour
en Ukraine, j’ai décidé d’apprendre la langue. L’Institut français
d’Ukraine m’a bien aidé. En 2002, je suis revenu et j’ai passé
six mois à faire des fouilles archéologiques et j’ai commencé à
parler couramment français.
A ce moment-là, j’ai eu l’idée de continuer mes études en
France.
Après ma Licence en Ukraine, j’ai souhaité obtenir un diplôme
international reconnu partout dans le monde. La France est
réputée pour sa très bonne qualité d’enseignement, la
possibilité d’obtenir une bourse d’études et d’être un pays
riche en histoire et en culture. Une fois obtenu la bourse du
gouvernement français (BGF), j’ai choisi un programme de
Master d’histoire à l’Université de Bordeaux 3, réputée pour
J’ai beaucoup apprécié la liberté d’expression, les méthodes
d’enseignement à Bordeaux, combinant le travail individuel
au travail en groupe. J’ai acquis de nouvelles connaissances
et rencontré beaucoup d’étudiants venus d’autres pays.
J’ai aussi découvert un autre côté de la France : la vie
quotidienne, le mode de vie français, la culture…
Selon moi, l’Ukraine est bien évidemment un pays européen
qui doit adhérer à l’UE le plus vite possible.
• Quelle est l’influence de vos études en France
sur votre vie aujourd’hui ?
Grâce à mon diplôme français de Master, j’ai été accepté
au Collège d’Europe où j’ai obtenu un Master en Affaires
Européennes. Ce programme est très compétitif mais les
lettres de recommandation de mes professeurs et mon
diplôme ont favorisé ma candidature. Désormais, je travaille
dans le domaine de la coopération technique entre l’UE et
l’Ukraine. Mes études en France me rendent plus compétitif
sur le marché du travail.
• Comment renforcer la relation franco-ukrainienne ?
À mon avis, il faut tout d’abord intensifier les contacts entre
nos peuples. Les Ukrainiens doivent avoir beaucoup plus de
possibilités de voyager et d’étudier en France et que les
procédures administratives n’empêchent pas les Ukrainiens de
découvrir la France et d’y promouvoir l’Ukraine avec ses
richesses culturelles et historiques.
Témoignage
Premier Vice-recteur de l’Institut polytechnique de Kiev (KPI),
l’une des plus prestigieuses d’Ukraine, à l’origine de grandes
découvertes et ayant formé des milliers d’ingénieur, parlant
français couramment, Yuriy Yakymenko témoigne de son
itinéraire et des coopérations nombreuses tissées avec les
universités françaises.
Sincèrement, ce n’est pas à l’école secondaire que j’ai appris
le français, malgré quelques leçons. Je l’ai étudié par moi-même.
Comme je suis ingénieur, j’ai surtout travaillé l’anglais à
l’université, dont la connaissance est indispensable. Mais dès
que j’ai la moindre possibilité de parler français, je le fais comme
dernièrement au Canada. J’aime beaucoup cette langue c’est
un plaisir de parler français.
En 1968, j’ai visité la France pour la première fois. J’étais
étudiant et lors de ce voyage, je me suis fait beaucoup d’amis.
Je suis toujours en contact avec l’un d’eux depuis plus
de 50 ans : il n’est plus étudiant, il est professeur d’université !
Et nous nous invitons à la maison, à Kiev ou en France.
Aujourd’hui, mon travail est surtout administratif et porte sur la
gestion de projets scientifiques comme le projet Plexus et la
responsabilité du réseau URAN5 qui vise à une large information
des chercheurs et des étudiants des nouveautés scientifiques.
Ce réseau regroupe 80 établissements Ukrainiens. Je peux ainsi
mobiliser mes intérêts scientifiques et mon expérience
administrative.
Pour la coopération institutionnelle, les programmes de double
diplôme sont de la plus grande importance. Cela commence
par le développement des études des langues étrangères,
notamment du français, puis par les projets européens. KPI a
participé au projet TEMPUS (1996-1999) avec l’université de
Paris 12-Val-de-Marne. Les doubles diplômes motivent les
étudiants dans leur apprentissage de la langue. Et la plupart des
étudiants de KPI qui y participent choisissent d’étudier ensuite
en France.
Un des points fort de l’enseignement supérieur ukrainien est le
haut niveau des formations au niveau Licence. Les centres
scientifiques et académiques Ukrainiens représentaient une
composante importante de la science soviétique fondamentale.
S’il est important de garder cet héritage, il faut aussi améliorer la
formation au niveau Master. L’enseignement supérieur ukrainien
doit établir des critères de qualité communs avec les
établissements européens. En élargissant la coopération
universitaire: échanges de professeurs et d’étudiants, travaux
scientifiques communs, coopération administrative et
évidemment participation aux projets européens. Les axes
principaux de ces projets internationaux sont la mise en œuvre
de technologies modernes d’enseignement, la création et
l’application de méthodes novatrices, la gestion de processus de
formation et le renforcement des liens entre les universités et les
entreprises.
5 - http://www.uran.net.ua/~eng/frames.htm
Directeur de la publication : Antoine Grassin, Directeur général.
Comité éditorial : Anne Benoit, Directrice des Études et de la Communication ;
Olivier Chiche-Portiche, Directeur du département de la Promotion et de la
Valorisation de l’enseignement supérieur ; Laura Foka, Chargée des analyses,
des études et des statistiques ; Antoine Grassin, Directeur général ; François
Pradal et Annabelle da Silva, Responsable géographique et Responsable
géographique adjointe C.E.I..
Ce focus pays a été rédigé par Olga Doroch, Responsable de l’Espace
Campus France de Kiev, François Pradal et Annabelle da Silva. Laura Foka
a rassemblé les données économiques et les informations statistiques sur la
mobilité des étudiants.
Campus France remercie Volodymyr Kuzka et Yuriy Yakymenko pour leur
contribution.
Crédit photos : Fotolia, Campus France.
Carte en première de couverture Philippe Rekacewicz.
Impression et diffusion : Graphoprint, Paris
Agence Campus France :
28 rue de la Grange aux Belles - 75010 Paris
www.campusfrance.org
Juin 2013
ISSN en cours
www.huitieme-jour.com
Yuriy Yakymenko,
la coopération
avec la France
chevillée au corps

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