L.A. Princesse de Clèves Introduction : – Le classicisme (voir fiche

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L.A. Princesse de Clèves Introduction : – Le classicisme (voir fiche
Amélie Pinçon, licence CC-BY-SA
L.A. Princesse de Clèves
Introduction :
– Le classicisme (voir fiche, le règne de la raison, prédominance de la raison sur les
sentiments, et, à cet égard, la PDC est exemplaire).
– PDC : un roman historique qui se passe dans la cour des Valois, sous Henri II (période : la
renaissance, 16ème siècle).
– La cour : lieu de fêtes, d'élégance, de raffinement mais aussi le lieu où se tissent les intrigues
amoureuses.
– La PDC y découvre la passion pour Nemours. Mais son devoir moral et sa rigueur font
qu'elle ne cédera jamais au désir. En cela, c'est une héroïne classique.
I La mise en scène d'un coup de foudre
a) Un cadre féerique digne d'un conte de fée : reprise du topos du bal
– les topoï du bal : lieu, cadre, le personnages élevés socialement
– le décor : la cour d'un roi, l'occasion : le mariage d'une princesse. Tout est placé sous le
signe de l'amour. Magnifiscence du cadre.
– « il s'éleva dans la salle un murmure de louanges » : ils sont isolés des autres personnages,
apparaissent comme dans un rêve.
– Les hyperboles, exagérations, notamment en ce qui concerne la beauté de la dame MAIS des
litotes et atténuations pour désigner l'amour.
On peut penser à la scène de bal dans Cendrillon de Perrault qui appartient lui pleinement au genre
du conte, avec le merveilleux. Ici, pas de merveilleux.
b) L'effet d'attente
– l'entrée du duc de Nemours est soigneusement mise en scène et préparée, comme Mme de
Clèves, le lecteur perçoit les signes de sa venue avant de le voir !
– Rencontre auditive (« grand bruit »), rencontre incertaine avec la comparaison « comme qqn
qui entrait »
– verbes impersonnels, tournures impersonnelles, déterminants et pronoms indéfinis
– point de vue interne à la Princesse de Clèves
– Le Prince arrive quand le bal a commencé : s'et-il fait attendre ? Entrée rapide et fracassante
qui est spectaculaire.
c) Théâtralisation de la scène
– jeu de regards : la cour regarde le couple + regards échangés entre eux
– coup de foudre attesté par le jeu des regards : polyptotes
– parallélismes des réactions : sont tous deux « parés », tous deux « surpris ».
Mais le parallélisme n'est qu'apparent.
II L'amour et le jeu social
a) Les sentiments des deux personnages
– aspect conquérant du Prince : renverse les sièges ! Ses paroles (discours direct) le
confirment : il prend l'initiative de répondre, parle en premier. Il feint la modestie. Il
exprime directement son admiration.
– La princesse : opacité. Le narrateur a recours à l'impersonnel et aux modalisations « elle
paraissait », « elle crut d'abord ».
– Ambiguïtés dans ses discours : formulation contournée par la négation : »qu'elle crut d'abord
ne povoir être que M. de Nemours ». Clèves est plus pudique, réservée et surtout déjà
mariée... Le lecteur saitt qu'elle ment dans le discours direct car on a eu accès à ses pensées
dans le premier paragraphe...
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b) Les prémisses d'un destin
C'est le Roi qui les réunit : leur rencontre tient au destin.
Le drame est lancé mais les positions sont inégales : plus un homme a d'aventures plus il est
glorieux, tandis qu'une seule aventure coûte sa réputation à la femme.
Les deux personnages semblent accordés mais ce n'est qu'apparence : Nemours est un Dom
Juan, un collectionneur tandis qu'elle a de la vertu.
Rencontre placée sous le signe de la fatalité et même du tragique : impossibilité d'une
liaison.
c) La vision critique de la cour
– la cour apparaît comme un lieu d'apparence : champ lexical de la vue / costumes...
– une société très rigide et codifiée : le roi donne l'ordre de danser « il lui cria... ».
– Le dialogue au style direct est un échange de compliments galants par l'intermédiaire de la
Dauphine mais pas d'échange direct entre les deux personnages.
– La société joue le rôle d'entremetteurs... Le bal est l'occasion de se divertir. La cour cherche
à les mettre dans l'embarras : « leur demandèrent s'ils n'avaient pas bien envie de savoir qui
ils étaient et s'ils ne s'en doutaient point ».
– Comportement de la Dauphine est malicieux. Elle insiste à 2 reprises pour faire avouer à la
Princesse qu'elle l'a reconnu.
– Jeu de rivalités, de commérage, de perversité ?
Conclusion / question pour l'oral
– regard sur la société du 16ème mais indirectement celle du 17ème : jeu des apparences
– finesse psychologique des personnages qui sont en cela vraisemblables.
– Double coup de foudre qui met en lumière l'esprit qui règne à la Cour.
→ en quoi cette scène relève-t-elle de l'esthétique classique ?
Vraisemblance historique / héroïsme moral et triomphe de la Raison sur la passion : Retenue et
sobriété dans l'évocation de l'amour
→ Montrez la théâtralité de cette scène de rencontre amoureuse.