LE CONTRÔLE PARLEMENTAIRE DES FINANCES PUBLIQUES
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LE CONTRÔLE PARLEMENTAIRE DES FINANCES PUBLIQUES
2014 Assemblée nationale MAÏZAMA GAYA, Président de la Commission des Finances et du Budget ; TOUDJANI IDRISSA ABDOULAYE, Assistant LE CONTRÔLE PARLEMENTAIRE DES FINANCES PUBLIQUES : LA PERSPECTIVE DU PRATICIEN La présente communication aborde les différents problèmes que rencontrent les parlementaires dans le contrôle des finances publiques : qu’est-ce qui fonctionne bien ? Qu’est-ce qui ne fonctionne pas ? Qu’est-ce qui empêche un contrôle efficace des finances publiques ? Cette communication est essentiellement basée sur notre expérience pratique au sein de la Commission des Finances et du Budget. LE CONTRÔLE PARLEMENTAIRE DES FINANCES PUBLIQUES : LA PERSPECTIVE DU PRATICIEN Plan de la communication I. Introduction II. Cadre juridique du Contrôle parlementaire au Niger II.1 La Constitution II.2 la Loi organique relative aux lois de finances II.3 le Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale III. Contrôle parlementaire III.1. la pratique a. La Commission des Finances et du Budget b. Le contrôle en séance plénière c. La spécificité de la question écrite III.2 Les insuffisances IV. Perspectives et Recommandations V. Conclusion 2 I. Introduction Le contrôle parlementaire des finances publiques est l’un des dispositifs institutionnels permettant de garantir la transparence de la gestion des ressources publiques et d’assurer par voie de conséquence, la bonne gouvernance. La République du Niger, pays francophone de l’Afrique de l’Ouest avec 17 millions d’habitants et un PIB nominal par habitant de 205 628 FCFA1 (soit 457 USD) en 2013, dispose donc de peu de ressources financières avec un très faible niveau d’industrialisation. Le contrôle de l’utilisation des maigres ressources mobilisées constitue un enjeu crucial pour la réalisation du programme de développement afin d’affranchir les populations du joug de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Dans ce contexte, le rôle dévolu aux parlementaires relativement au contrôle de l’action gouvernementale et particulièrement le contrôle des finances publiques revêt alors une importance particulière. Il constitue un élément essentiel pour la mise en œuvre du Programme de Développement Économique et Social (PDES) et de l’ambitieux programme ‘‘3N’’, les nigériens nourrissent les nigériens. Cette communication présente, dans un premier temps, les fondements juridiques du Contrôle parlementaire au Niger avant d’aborder le Contrôle parlementaire tel qu’il est exercé dans la pratique, les défis ainsi que les perspectives et les recommandations pour une amélioration de ce contrôle afin d’assurer la réalisation des programmes de développement au service des populations. II. Cadre juridique du Contrôle parlementaire au Niger II.1 La Constitution Le contrôle parlementaire tire sa source de la Constitution de la République du Niger. On peut citer à titre illustratif, les dispositions suivantes : l’Assemblée nationale vote la loi et consent l’impôt. Elle contrôle l’action du Gouvernement (Article 90) ; 1 Comptes économiques de la nation 2013, Institut National de la Statistique (Avril 2014) 3 l’Assemblée nationale règle les comptes de la nation selon les modalités prévues par la loi de finances… (Article 115); la possibilité de création de commissions d’enquêtes et de contrôle parlementaires ainsi que des missions d’informations dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale ou sur toute question d’intérêt nationale (Article 94) ; le droit d’amendement reconnu aux députés et cela quelque soit l’origine du texte (Article 109). II.2 la Loi organique relative aux lois de finances La loi organique relative aux lois de finances est une transposition en loi nationale de la directive n°06/2009/CM/UEMOA du 25 juin 2009 portant lois de finances au sein de l’Union Économique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest(UEMOA). Elle renforce le pouvoir de contrôle dévolu à l’Assemblée nationale notamment à travers les 2 innovations majeures : l’institution d’un débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale au plus tard à la fin du 2ème trimestre de l’année (Article 57); l’obligation faite au Gouvernement de transmettre trimestriellement à l’Assemblée nationale, à titre d’information, des rapports sur l’exécution du budget et l’application du texte de la loi de finances (Article 74). II.3 Le Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale Le règlement Intérieur de l’Assemblée encadre et précise les modalités de l’exercice du contrôle parlementaire notamment à ses articles 107 et 108. Article 107 : en sessions ordinaires comme en sessions extraordinaires l’Assemblée nationale contrôle l’action du gouvernement aux moyens : - des questions écrites et orales ; - de l’interpellation ; - des questions d’actualité ; - des enquêtes parlementaires. 4 La mise en jeu de la responsabilité gouvernementale intervient dans les cas suivants : - lorsque le Premier Ministre engage devant l’Assemblée nationale la responsabilité du Gouvernement sur son programme, sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d’un texte ; - lorsque l’Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. Article 108 : Les membres de l’Assemblée nationale ont, à ces occasions comme en tout temps, accès à toutes les informations intéressant la vie de nation ; individuellement ou collectivement ils peuvent interpeller le Premier Ministre ou tout autre membre du Gouvernement au moyen d’une requête. III. Contrôle parlementaire : III.1. la pratique Dans la pratique, le contrôle parlementaire des finances publiques au Niger se résume essentiellement au contrôle budgétaire. Il s’exerce généralement à l’occasion de l’examen et le vote de la loi de finances initiale, des lois de finances rectificatives et de la loi de règlement. Accessoirement, les députés font recourt à l’interpellation et aux questions écrites. a. La Commission des Finances et du Budget La Commission des Finances et du Budget exerce un contrôle spécifique sur le budget de l’État grâce notamment à ses compétences définies à l’article 30 du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale à savoir : - les questions financières intérieures et extérieures ; - les recettes et dépenses de l’État ; - l’exécution du budget de l’État conformément ; - monnaie, épargne et crédit ; - domaine public et privé de l’Etat et des collectivités - assurances ; - suivi financier des entreprises publiques. On peut mentionner au compte de ce qui fonctionne bien (les acquis), les éléments suivants : 5 le respect par le Gouvernement du délai de transmission de la loi de finances au Parlement, « dès l’ouverture de la session budgétaire ». (Art 114 de la constitution et Art 100 du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale). La conférence des Présidents se charge de l’intégrer au projet d’ordre du jour et de calendrier et le renvoie à la Commission des Finances et du Budget qui est la commission générale permanente saisie au fond du projet de budget ; l’outil le plus utilisé par les commissions générales permanentes en matière de contrôle c’est l’audition. Lors de l’examen du projet budget, il est procéder à l’audition de tous les responsables des Ministères et Institutions de la République par les Commissions Générales Permanentes (spécialisées). Cette procédure permet un contrôle efficace des prévisions budgétaires mais aussi et surtout de l’exécution proprement dite du budget. (exp : suivi des projets et programmes du gouvernement notamment les retards accusés dans la mise en œuvre et les solutions envisagées) ; les rapports des autres commissions générales permanentes sur l’examen du projet de budget des Ministères et Institutions de la République relevant du domaine de leurs compétences sont présentés à la Commission des Finances et du Budget par leurs présidents et rapporteurs respectifs. Ces rapports sont discutés en présence des responsables du Ministère des Finances. Ces rapports ainsi que les recommandations retenues sont intégrés au rapport général de la Commission des Finances et du Budget ; l’exigence faite par les députés de la Commission Finances et Budget au Ministère des Finances de mettre à la disposition de ladite commission tout document pouvant fournir des informations relativement à l’exécution du budget ou facilitant l’examen du projet des lois de finances (exp : Le taux d’exécution de la loi de finance en cours, le TOFE…) ; l’institution au niveau de la Commission des Finances et du Budget des séances d’évaluation de la mise en œuvre par le Gouvernement, des recommandations formulées lors de l’examen des projets de loi de finances précédents. Cet exercice s’est révélé très efficace, il apporte en partie une solution au problème de suivi des recommandations. Il a 6 notamment permis à la commission de suivre le processus de transposition au niveau nationale des directives de l’UEMOA relatives aux finances publiques. les points ci-haut cités concourent à un meilleur exercice du droit d’amendement des députés. Il faut relever que ce droit d’amendement est encadré par l’Article 111 de la constitution repris par le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui stipule que : « Les propositions et amendements déposés par les députés ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence, soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique, à moins qu’ils ne soient accompagnés d’une proposition d’augmentation ou de recettes ou d’économies équivalentes». En pratique, cette disposition ne pose pas de grandes difficultés. Généralement, les députés et les responsables du Ministère des Finances, d’un commun accord identifient les lignes budgétaires qui vont faire l’objet de modifications pour prendre en charge les préoccupations des parlementaires ; Suite aux recommandations de la Commission des Finances et du Budget, le respect par le Gouvernement des dispositions relatives aux modifications de la loi de finances en cours d’exécution. (Lois de finances rectificatives, transferts des crédits budgétaires dont l’avis du Parlement ou de la Commission des Finances et du Budget est requis) ; la sérénité des échanges : en dépit des enjeux considérables du budget puisqu’il constitue l’instrument le plus important de la mise en œuvre des politiques publiques, les débats au niveau du Parlement nigérien sont caractérisés par la convivialité et le respect mutuel entre les députés de la majorité et ceux de l’opposition et entre les députés tout bord confondu et le Gouvernement ; la présentation à la Commission des Finances et du Budget du rapport de la Cour de Compte, résultat des investigations qu’elle a menées sur l’exécution de la loi de Finances et ce, en présence des responsables du Ministère des Finances. Cette présentation est suivie de débat entre les trois parties (Gouvernement, Parlement et Cour des Comptes) ; 7 Par rapport au contrôle de l’exécution du Budget de l’Assemblée Nationale, la Commission des Finances et du Budget est l’organe chargé du suivi de l’exécution du budget de l’Institution. A ce titre, elle examine les rapports administratifs trimestriels sur l’exécution du budget de l’Assemblée nationale dressé par la Questure accompagné du rapport du payeur sur la période considérée. Chaque année elle dresse un rapport à la plénière sur son mandat de suivi à la session de mars (56 et 57 du Règlement Comptable et Financier de l’Assemblée nationale). Dans le cadre de cet exercice, la Commission des Finances et du Budget examine toutes les dépenses de l’Assemblée nationale, elle procède au besoin à un examen approfondi de certaines dépenses. b. le contrôle en séance plénière Les rapports, fruits des travaux en commission sont transmis à la plénière de l’Assemblée nationale pour examen et adoption. Ainsi, l’examen du rapport général de la Commission des Finances et du Budget sur le projet de loi de finances et de loi de règlement sont des occasions privilégiées où les députés exercent une revue annuelle de la gestion des finances publiques avant l’adoption desdits textes. Par ailleurs, l’Assemblée nationale, en dehors des outils de contrôle prévu à l’article 107, peut mettre en jeu la responsabilité du Gouvernement : - par le dépôt d’une motion de censure à l’initiative d’au moins 1/5 des députés (Article 126 Règlement Intérieur, alinéa 1), la motion n’est adoptée que si elle est votée par la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale. Si la motion de censure est adoptée, le Premier ministre doit remettre la démission de son Gouvernement. Ce cas a été vécu en mai 2007, lorsque l’Assemblée nationale a reversé le gouvernement de Hama Amadou. En général, le fait majoritaire limite considérablement la portée de la motion de censure. Aujourd’hui, celle-ci est principalement une arme de procédure permettant à l’opposition de provoquer un débat solennel ; - lorsque, par application de l’article 107 de la Constitution, le Premier Ministre engage de la responsabilité du Gouvernement sur son programme, sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d’un texte (article 125, alinéa 2 du Règlement Intérieur). En 2013, le Premier 8 Ministre, Birgi Rafini a engagé la responsabilité du gouvernement sur le PDES. e. La spécificité de la question écrite Cette procédure constitue une prérogative individuelle du député. Elle est la seule procédure parlementaire de ce type à s’exercer hors du cadre de la séance et dont l’effet est différé. Les questions écrites sont posées par un député à un ministre. Elles doivent être sommairement rédigées et se limiter aux éléments strictement indispensables à la compréhension de la question. Elles ne doivent contenir aucune imputation d’ordre personnel à l’égard de tiers nommément désignés. Le texte des questions écrites est remis au Président de l’Assemblée nationale, qui le notifie au Gouvernement. Lorsqu’une question écrite n’a pas obtenu de réponse dans un délai d’un mois son auteur peu la transformer en question orale (Article 110 du Règlement Intérieur). A titre d’exemple on peut citer la question écrite du député Janeidou Gado Sabo, membre de la Commission des Finances et du Budget sur les recettes réalisées suite à la mise en place d’un dispositif de contrôle des transactions téléphoniques. Ces recettes ont en effet constitué un des points les plus discutés lors de l’examen de la loi de finance 2014. III.2 les insuffisances Le contrôle parlementaire tel que exercé actuellement, rencontre des difficultés parmi lesquelles, on peut relever : les recommandations formulées par les députés restent pour la plus part dans les tiroirs des Ministères, généralement les députés ne contrôle pas leur mise en œuvre ; les difficultés de mise en œuvre des réformes de l’UEMOA ; les 6 directives relatives aux finances publiques ont été transposées en dispositif législatif et réglementaire national dont la loi organique relative aux lois des finances adoptée en 2012. Toutefois, l’application n’est pas encore effective ce qui handicape l’exercice du contrôle parlementaire (notamment les rapports trimestriels d’exécution du 9 Budget, le débat d’orientation budgétaire, le budget programme et la Gestion axée sur les Résultats) ; le manque de transparence des documents produits et les difficultés de traçabilité des dépenses publiques et donc du contrôle parlementaire ; en lien avec les difficultés évoquées ci-haut, le budget dans sa forme actuelle est un document peu transparent donc difficile à exploiter. En effet, il est fastidieux de ressortir les dépenses dédiées à un secteur déterminé, ou les investissements programmés dans une localité précise avec les montants des dépenses. Cela ne permet pas aux parlementaires de formuler des critiques objectives sur certains choix du Gouvernement ; le manque d’expertise au niveau du Parlement (députés et assistants) ce qui a pour conséquence de limiter les critiques et les contrepropositions (amendements) de la part des parlementaires ; le temps dédié à l’examen du budget est insuffisant, le Parlement reçoit plusieurs projets de lois pendant la session budgétaire ce qui entraine une réduction substantielle du temps consacré à l’examen du projet de la loi de finances ; le retard dans la production des lois de règlement, les dispositions de l’article 63 alinéa 1er de la loi organique relative aux lois de finances ne sont pas respectées ; l’utilisation quasi nulle de la prérogative du Parlement lui donnant la possibilité de demander à la Cour de Comptes de mener pour son compte, toutes enquêtes et études se rapportant à l’exécution des recettes et des dépenses publiques (Article 115 de la Constitution) ; les difficultés qu’éprouve l’administration pour la mise en œuvre des réformes des finances publiques de l’UEMOA comme indiqué plus haut alors que toutes les directives ont été transposées au niveau national ; le peu d’intérêt du parlementaire à exercer ses prérogatives en matière de contrôle des finances publiques notamment en dehors de 10 sessions de l’Assemblée nationale. Ceci peut s’expliquer par plusieurs raisons dont entre autres le fait majoritaire, le manque de compétences pour certains députés notamment ceux illettrées, la non maitrise de la procédure, un manque de détermination des députés à exercer un contrôle sur l’exécutif ; interruption régulière du système démocratique de 1974 -1992 et trois (3) coups d’État après la reprise du système démocratique (de 1992 à 2010) ; IV. Perspectives et Recommandations Par rapport aux perspectives on peut retenir les points suivants : le Bureau de la Commission des Finances et du Budget a mis en place depuis 2012, un programme de formation des députés et assistants de ladite Commission sur le programme des réformes des finances publiques de l’UEMOA. Cette initiative doit être soutenue afin de permettre aux députés et leurs assistants d’être formés et de relever les défis imposés par ladite réforme ; en dépit des moyens limités, le Gouvernement avec l’appui des partenaires techniques et financiers a initié des programmes de réformes et de modernisation des administrations financières. La création d’une Direction Générale des Reformes Financières en est l’illustration. On peut noter la mise en route du SISIC à la DGI, du système d’informatisation de la Douane, la réforme de DGTCP, la poursuite de la modernisation de la chaîne des dépenses au niveau du Ministère des Finances, le renforcement des capacités de la Cour des Comptes etc. Ces réformes ont pour conséquence entre autres, de permettre la disponibilité et la fiabilité de l’information, la transparence et la célérité dans le traitement des données au bénéfice des parlementaires et des citoyens en général. Dans le même élan, en collaboration avec la Banque Mondiale un système informatique simplifiant l’analyse des données financières « BOOST Niger » est en cours d’installation. Cette application offre plus de lisibilité au Budget de l’État tant du point de vue des 11 prévisions que des réalisations. Cet outil va révolutionner la pratique du contrôle parlementaire au Niger. En effet, il permettra de disposer en quelques clics et en temps réel des informations dont la recherche peut prendre des heures de travail ; l’engagement du Gouvernement à passer aux budgets programmes dans deux Ministères pilotes (Éducation et santé publique). En termes de recommandations l’on peut retenir les points ci-après : l’expression d’une volonté politique forte de la part des parlementaires en vue d’exercer pleinement leurs prérogatives en matière de contrôle parlementaire en général et celui des finances publiques en particulier ; le respect par le Gouvernement du délai de dépôt du projet de loi de règlement au plus tard le jour de l’ouverture de la session budgétaire suivant celle de l’exécution du budget auquel il se rapport. (Article 63 de LOLF) ; le Parlement doit se donner les moyen d’acquérir une expertise en matière de contrôle de finances publiques notamment en renforçant les capacités des parlementaires et de leurs assistants ; le renforcement des capacités de l’administration (exécutif) afin qu’elle se réapproprie la tradition de la reddition des comptes d’une part et d’autre part qu’elle mette en œuvre les réformes de l’UEMOA sur les finances publiques. (Organisation du débat d’orientation budgétaire, transmission du rapport trimestriel d’exécution du budget à la Commission des Finances et du Budget, mise en place du budget programme…) ; le renforcement de la lutte contre la corruption et l’impunité afin de sécuriser les maigres ressources publiques (soutien politique fort à la Haute Autorité Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilés HALCIA, création d’un pôle judiciaire sur la répression des crimes économiques) ; 12 le renforcement du contrôle citoyen, actuellement certaines organisations de la société civile tiennent des sessions budgétaires citoyennes auxquelles participent les principaux responsables du Ministère des Finances (Ministre délégué au budget, DGB…). 13 V. Conclusion : Au terme de notre communication, il importe de retenir que le contrôle parlementaire est certes une réalité, fruit de la démocratisation du pays. Cependant, des efforts importants restent à faire afin que le Parlement puisse exercer un contrôle efficace sur les finances publiques ainsi que sur les choix stratégiques du Gouvernement en la matière. Le parlementaire doit pouvoir asseoir son autorité de contrôle sur les recettes au même titre que sur les dépenses afin de limiter les détournements des ressources publiques indispensables à la mise en œuvre de toute politique de développement. Le Parlement doit se donner les moyens de garantir la bonne gouvernance à travers un contrôle efficace des finances publiques afin de combattre la corruption et l’impunité qui constituent les plus grands facteurs de dilapidation des ressources publiques. 14