FautPlancher - Femme Champ de Bataille Dossier.indd
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Finaliste du Prix Tournesol Avignon OFF 2015 « Spectacle éprouvant et magnifique...» Theatrorama du 20/07/15 « Un coup de poing, un cri de vérité...» La Provence du 17/07/15 LA FEMME COMME CHAMP DE BATAILLE de Matéi Visniec / Cie Faut Plancher www.fautplancher.fr CONTACT PRODUCTION: e-mail: [email protected] mobile: 00 33 6 27 41 73 81 LA FEMME COMME CHAMP DE BATAILLE de Matéi Visniec mis en scène par Bea Gerzsenyi Quelque part en Allemagne, dans une clinique face au lac de Constance à la frontière helvétique. Dorra, jeune bosniaque victime d’un viol lors de la guerre des Balkans qui a vu l’éclatement de l’ex-Yougoslavie et Kate, psychologue américaine venue là pour soutenir les équipes qui ouvrent les charniers affrontent chacune l’horreur. Le sexe de la femme est le sillon que trace la violence masculine archaïque et que toute guerre réactualise. Au désarroi de Kate répond la colère de Dorra, victime d’un conflit inter-ethnique où résonnent encore les échos d’une ancienne partition Est-Ouest. Le choix du décor s’articule autour d’un espace quasi vide, écho à la dévastation des consciences, n’étaient les pierres suspendues en apesanteur. Symbole de l’aridité de la terre, elles renvoient aux pierres des charniers, à celles que l’on jette pour lapider (les femmes bien sûr) autant qu’à celles du labeur de l’ancêtre de Kate. Enfouies dans le cœur de la terre nourricière, elles sont aussi le fardeau que porte Dorra dans son ventre. NOTE D’INTENTION Inspiré du drame bosniaque, La Femme comme champ de bataille également intitulé Du sexe de la femme comme champ de bataille s’attache aux conséquences du viol comme stratégie militaire visant à anéantir l’ennemi, même s’il se trouve être son voisin. “Le viol de la femme par son ennemi ethnique a le goût de la victoire totale pour son adversaire”, dixit Matéi Visniec. L’utilisation du viol comme arme de guerre perverse dans le conflit inter-ethnique de la dernière guerre balkanique cristallise une violence archaïque pérenne, elle est le visage universel de la barbarie. Mais la question que pose in fine Visniec dans ce drame est celle de la résilience de la femme violée autant que celle de l’empathie pour les victimes de la barbarie. Le drame concerne Dorra la Bosniaque violée autant que Kate, l’Américaine, témoin oculaire des charniers. Rien ne s’oppose dans le texte, me semblet-il à ce que Kate ne soit pas la psychologue désignée de Dorra mais qu’elle se trouve dans l’hôpital militaire pour soigner son propre trauma. Et précisément, ce trauma, l’Américaine le nie jusqu’à ce que Dorra la force à avouer qu’elle a craqué face à l’horreur à Srebrenica. De même, les analyses psychanalytiques de Kate concernant la névrose phobique ou le nationalisme dépressif des peuples -toutes pré-enregistréessuggèrent que le discours de la psychologue masque mal le trauma qu’elle subit elle-même. L’Américaine, littéralement anéantie par ce qu’elle a vu convoque le passé européen de sa famille pour ne pas perdre pied, la Bosniaque, lucide et forte, verbalise l’horreurcelle des nationalistes fous, celle des pères et celle des maris. La barbarie fait vaciller les identités, voler en éclat les certitudes. L’enfant à venir est la pierre d’achoppement de ces identités volées : Kate le veut pour elle, pour conjurer l’horreur du ventre de Dorra qu’elle assimile à un charnier vivant, Dorra, manipulée par le personnel de l’hôpital, met au monde contre sa volonté cet enfant de la barbarie. Le plateau se devait d’être vide à la fin, livré aux pierres. Les voix sont le moteur de l’action et le lieu même du drame. Le monologue fleuve sur les nations balkaniques qui se posent en victimes de l’Histoire, mélange d’atavisme de l’échec et de nationalisme exacerbé, amplifie le drame de Dorra. Face au mal absolu, la parole reste l’unique béquille de l’humanité blessée. B.G. MATEI VISNIEC dramaturge, poète et journaliste est né en Roumanie en 1956. Il a écrit à ce jour une vingtaine de pièces, toutes censurées dans son pays d’origine par le régime totalitaire de l’époque. En 1987, il arrive en France, demande l’asile politique et travaille dès lors comme journaliste à Radio France Internationale. Depuis, il a obtenu la nationalité française et écrit toute ses pièces en français. Depuis dix ans ses pièces sont régulièrement jouées en Avignon et connaissent un intérêt croissant chez les metteurs en scène de Paris et de province. Enfin, il est aujourd’hui l’auteur contemporain le plus joué en Roumanie et reçoit une reconnaissance internationale puisque ses pièces sont montées dans les grands théâtres étrangers (Young Vic à Londres, Piccolo Teatro de Milan, Théâtre Royal de Stokholm, Théâtre National d’Istambul, Théâtre Stary de Cracovie, etc...) ÉQUIPE DE CREATION BEA GERZSENYI Metteuse en scène et dramaturge Bea est originaire de Hongrie. Après des études universitaires de littérature et théâtre à Budapest puis un DESS Politiques Culturelles Internationales et Gestion des Arts à Paris, elle tourne avec la Compagnie de Joseph Nadj. Après avoir monté une adaptation des Bonnes de Jean Genet, elle intègre plusieurs ateliers de recherches théâtrales et assiste Tamás Ascher au Théâtre Katona à Budapest. Depuis 2008 elle s’installe en France et assiste Adel Hakim, Elisabeth Chailloux au Théâtre des Quartiers d’Ivry et Magali Léris, Nicolas Liautard à la Scène Watteau, puis est stagiaire au Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine sur Les Naufragés du Fol Espoir... En 2010 son projet d’adaptation théâtrale du roman Les amantes d’Elfriede Jelinek est retenu parmi les cinq projets finalistes du concours “Jeunes metteurs en scène 2010” du Théâtre 13. Elle reçoit le Prix d’encouragement de la SACD pour la mise en scène. En juin 2011, elle présente sa mise en scène Les Biojolistes. En 2012, elle fonde la Compagnie Faut Plancher. En 2013 elle met en scène Du sexe de la femme comme champ de bataille de Matéi Visniec, en 2014 Chat! d’István Örkény et en 2015 Les Présidentes de Werner Schwab avec son assistante, INGRID KERESZTES. CECILE DURAND comédienne Diplômée des Cours Florent en 2011, elle se forme auprès de Damien Bigourdan, Xavier Florent, Cyril Anrep et Antonia Malinova. Elle joue, dans une mise en scène collective, Epître aux jeunes acteurs d’Olivier Py puis dans Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare mis en scène par Damien Bigourdan et Le Tartuffe de Molière. Elle jouera ensuite dans La Tectonique des plaques d’après le roman de Dominique Chryssoulis mis en scène par Camille Dalo, 13 Objets d’Howard Barker mis en scène par Nico Charvet, Très chère Afrique mis en scène par Margaux Meyer. Spectacle qui reçoit le coup de cœur du jury au festival de Maisons-Laffitte. DIMITRA KONTOU comédienne et chanteuse née à Athènes, elle fait des études de théâtre, de musique, de danse et de langues à Athènes puis à Paris. Depuis 2003 elle travaille dans de nombreux projets de théâtre, de cinéma, de danse, de musique Jazz, Rebétiko et Musiques du Monde (concerts & discographie) en Grèce, en France, en Italie et en Espagne. Ses rôles les plus importants au théâtre : Une femme douce de Dostoievski, Irina dans Trois sœurs de Tchékhov et le monologue 4.48 de Sarah Kane. ANETT SLARKU chanteuse hongroise. Après des études littéraires et de langues étrangères en Hongrie, elle est admise dès sa première présentation à la prestigieuse Université de Théâtre et de Film, Section Art Dramatique de Budapest en 2012. Douée d’une voix exceptionnelle, elle a chanté à l’ouverture de la fête de la francophonie, à l’Alliance française de Miskolc et de Debrecen (Hongrie) avec Peter Huzella avec qui elle a également donné un concert à l’Institut hongrois de Paris en 2013.