LE LIGHT Prend du PoIdS

Transcription

LE LIGHT Prend du PoIdS
FOCUS
Pet food
Le light
prend du poids !
L’obésité touchant de plus en plus les chiens et les chats, les aliments
de gestion de poids qui leur sont destinés, dits « light » ou « allégés », sont
en pleine progression. Si leur formulation, appauvrie en matières grasses
et enrichie en protéines, facilite bien la perte de poids, ce succès ne doit
pas empêcher la prévention. Par É. L.
Il est important
d’expliquer qu’on ne
peut pas faire maigrir
un animal en surpoids
en diminuant sa
ration quotidienne.
L
’obésité gagne du terrain chez
les animaux domestiques des
pays développés : d’après
différentes enquêtes, on estime
­qu’entre 20 et 40 % des chats et des
chiens sont obèses ou en surpoids.
Comme chez l’humain, ce phénomène doit être traité : il a en effet
de nom­breuses répercussions sur
la santé des animaux. Chez le chat,
un excès de poids peut entraîner
de l’arthrose, d’autres prob­lèmes
de réduction de la mobilité, des
­troubles urinaires ou encore du diabète. Chez le chien, les problèmes
sont identiques, avec un plus grand
risque toutefois concernant le diabète, les pancréatites, les prob­lèmes
de respiration et les problèmes d’articulation. De plus, les animaux
en surpoids ont du mal à se toiletter correctement et sont
donc plus exposés à
des problèmes de
Les animaux souffrant d’obésité sont plus susceptibles de développer d’importants problèmes de santé.
26 .
N°243
peau. Enfin, le phénomène réduit
l’espérance de vie : on estime qu’un
animal obèse perd en moyenne
deux années de vie par rapport à un
congénère au poids normal.
Une formulation
spécifique
En magasin, face à un client qui
vous pose des questions sur l’alimentation de son chat ou chien en
surcharge pondérale, il est d’abord
important d’expliquer qu’il ne
pourra pas le faire maigrir en diminuant sa ration quotidienne habituelle : non seulement l’animal
souffrirait alors de faim mais il risquerait, en outre, d’être carencé sur
certains nutriments essentiels, ce
qui serait néfaste à sa santé.
La solution consiste plutôt à l’orienter vers une nourriture dite « hypocalorique », « allégée » ou « ­light »,
spécialement formulée pour faciliter
la perte de poids. ­Toutes les grandes
marques de pet food en présentent
dans leurs offres en sec mais aussi
en humide. Tout en couvrant l’ensemble des besoins nutritionnels de
l’animal, ces aliments se distinguent
par une teneur réduite en matières
grasses (qui four­nissent le plus de
calories) et un apport optimal en
protéines, minéraux, vitamines et
acides gras, favorisant le maintien
de la bonne santé et du bien-être.
FOCUS
Absorbées plus lentement que les
matières grasses, les protéines ont
l’avantage de ralentir la digestion
de l’animal. Sa sensation de faim,
qui le pousse à venir quémander un
nouveau repas, est ainsi repoussée.
Autre stratégie : la quantité élevée
de fibres alimentaires, composants
non assimilables par l’organisme
et donc sans pouvoir nutritif direct,
permet d’augmenter le volume de
la ration sans générer de prise de
poids. Ces ­fibres, issues
de végétaux, as­surent en
outre la protection de la
paroi intestinale ainsi que
le bon ­f onctionnement
du transit.
Grâce à la présence équilibrée de ces divers nutriments dans la formulation de l’aliment light, le
chat ou le chien va pouvoir ­perdre du poids. Il est
cependant utile de rappeler au client que ce régime doit s’accompagner
de bons comportements
pour parvenir au but recherché et surtout pour le
maintenir.
les possesseurs adeptes des rations « faites maison », ils doivent
veiller à leur bonne composition,
par exemple en se faisant conseiller
par un nutritionniste.
Au-delà des problématiques alimentaires, une bonne hygiène de
vie pour l’animal passe aussi par
l’exercice physique, qui doit être
régulier. Pour les petits chiens et les
chats d’appartement, plus séden­
taires et donc plus à risque, le ­maître
doit prévoir des séances
de jeu pour permettre à
l’animal de se défouler
mais aussi de porter son
attention sur autre chose
que la nourriture. Les
jeux distributeurs de croquettes, de plus en plus
nombreux sur le marché,
­s’avèrent très utiles dans
ce contexte.
Enfin, la prévention de
l’obésité s’effectue par
un suivi régulier – tous les
trois mois environ – du
poids de l’animal. ­Entre
ces pesées, le ­maître gagnera à apprendre à juger l’état corporel de son
chien ou de son chat : des
Mieux vaut
échelles d’évaluation très
­prévenir…
simples par observation
En sus de cette nourriture
et palpation (des parties
Le body condition system, breveté par Nestlé Purina au début
adaptée, l’arme la plus des
osseuses et des zones de
années 2000, sert d’échelle comparative pour évaluer l’état
dépôt des graisses) ont été
efficace contre l’obé- corporel de son animal.
définies dans ce but.
sité reste la prévention.
petits extras sont à éviter ou doivent
La vente de produits alimentaires
Veiller à garantir une fréquence
être comptabilisés dans les apports
allégés est donc efficace, mais
équilibrée des prises alimentaires
caloriques ; idem pour les frian­
doit s’accompagner d’une pédaest par exemple important. Chez
dises manufacturées qui, même si
gogie poussée sur l’ensemble des
le chien, animal glouton par excelelles sont de plus en plus allégées,
moyens d’appréhension de l’obélence, il faut ainsi éviter le repas
ne doivent pas être trop facilement
sité : le conseil au client est comme
unique quotidien, car il aura tendistribuées. Et en ce qui concerne
toujours fondamental ! n
dance à l’engloutir d’une traite :
mieux vaut répartir la ration de la
journée sur deux repas minimum.
Chez le chat, qui effectue de petites
prises tout au long de la journée, il
faut à l’inverse tenter de restreindre
cet effet de « libre-service ».
Il est également impératif de se
conformer aux consignes de rationnement, ce qui n’est pas facile devant le comportement souvent très
insistant de l’animal pour obtenir à
manger… Les restes de ­table ou les
À savoir
☛ La catégorie « gestion de
poids » représente 17 % des
ventes en volume de pet
food chien et chat (source :
étude IRI 2013).
☛ Chez les chiens, la prise
de poids touche davantage
les femelles. Chez les chats,
ce sont les mâles qui sont le
plus à risque.
☛ Un animal stérilisé a ten­
dance à prendre du poids :
d’une part, parce qu’il perd sa
capacité à se réguler et aug­
mente sa prise alimentaire,
et d’autre part parce que son
métabolisme de base dimi­
nue (il dépense moins d’éner­
gie). Il est très utile de lui dis­
tribuer un aliment ­spécifique,
moins calorique.
☛ La quantité de calories ap­
portées par 100 g de proté­
ines est inférieure de 55 % à
celles apportée par 100 g de
matière grasse.
☛ Le risque de surcharge
pondérale est plus important
lorsque les propriétaires sont
eux-mêmes en surpoids. Ce
risque augmente également
avec l’âge du propriétaire.
Mars 2015 . 27