Mangeons-nous par faim - Eki-Lib
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Mangeons-nous par faim - Eki-Lib
1-418-968-3960 Sans Frais : 1-877-968-3960 Télécopieur : 1-418-968-2286 Page web : http://pages.globetrotter.net/eki_lib/ Courriel : [email protected] ÉKI-LIB SANTÉ CÔTE-NORD Mangeons-nous par faim ? Suralimentés, stressés, peu à l’écoute de notre corps, beaucoup d’entre nous mangent sans faim au ventre. Avec appétit certes, et même souvent avec compulsion, mais sans véritable besoin physiologique. Et si nous nous interrogions sur les véritables raisons qui nous poussent à passer à table. Sans équilibre alimentaire, point d’équilibre. Alors, comment réguler notre faim pour en faire l’alliée de notre bien-être ? La tâche n’est pas aisée car la faim comporte de nombreux visages, physiologique, sensoriel et affectif. C’est seulement en repartant à la conquête de nos sensations, mais aussi de nos émotions, que nous deviendrons aptes à vivre une relation harmonieuse avec la nourriture et donc, avec nous-mêmes. La faim physiologique : le besoin de manger Manger relève d’une nécessité vitale. Sans les calories et les nutriments que nous fournit l’alimentation, nous ne pouvons fonctionner ni physiquement ni intellectuellement. Lorsque la faim apparaît, notre organisme sait qu’il est temps de faire le plein de « carburant ». Comment se manifeste-t-elle ? « Lorsque j’ai faim, je suis incapable de me concentrer et de réfléchir », confie Christine. Certains ressentent une fébrilité suivie d’irritabilité. « Je me sens faible, mon ventre gargouille, je suis désagréable », déclare une internaute sur le site web de “Psychologies”. Outre de gênants borborygmes, une sensation de froid peut nous envahir, l’haleine devenir moins fraîche. Certains éprouvent de « petites douleurs au ventre » pouvant aller jusqu’aux crampes d’estomac ; d’autres sont sujets à des nausées, des vertiges. ÉKI-LIB Santé Côte-Nord 652 De Quen C.P. 1758 Sept-Îles, Québec G4R 5C7 1-418-968-3960 Sans Frais : 1-877-968-3960 Télécopieur : 1-418-968-2286 Page web : http://pages.globetrotter.net/eki_lib/ Courriel : [email protected] ÉKI-LIB SANTÉ CÔTE-NORD Sur le plan biologique, ces symptômes correspondent à des mécanismes complexes et encore mystérieux. « Le signal qui déclenche la sensation de faim fait l’objet de nombreuses recherches, confirment AnneMarie Dalix, Katherine Kureta-Vanoli et Brigitte Rochereau, du Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids. Plusieurs hypothèses existent : baisse des réserves en acides aminés, inversion du métabolisme hépatique, signal émanant du tissu adipeux, etc. Le stimulus le plus puissant semble être une baisse de la glycémie de l’ordre de 7 %. » Tout serait plus facile si nous n’étions qu’un organisme : lorsque la faim surviendrait, nous mangerions jusqu’à ce qu’il soit rechargé. Mais nous sommes aussi dotés de cinq sens et d’un esprit, ce qui complique sacrément la question. La faim sensorielle : le désir de manger En France, où la cuisine est un art, la faim est indissociable de l’appétit. Défini par “Le Larousse gastronomique” comme « le désir de se nourrir, l’attirance pour un aliment, le plaisir de manger », l’appétit nous plonge, par l’intermédiaire de nos sens, dans le domaine de la volupté. Sentir les odeurs d’un plat qui mijote, voir des gâteaux dans la vitrine d’une pâtisserie, entendre les crépitements d’une friture… voilà de quoi saliver. « La vue d’un gâteau stimule notre appétit, nous fait venir l’eau à la bouche et sécréter des flots d’insuline, explique le docteur Gérard Apfeldorfer, psychiatre et spécialiste des troubles du comportement alimentaire. Avant que nous ayons porté la moindre bouchée à nos lèvres, notre organisme se prépare déjà à digérer le gâteau entrevu. Réciproquement, cette insuline ainsi que les neuro-hormones mises en jeu, en exacerbant nos envies, nous font paraître ce gâteau encore plus délicieux. » ÉKI-LIB Santé Côte-Nord 652 De Quen C.P. 1758 Sept-Îles, Québec G4R 5C7 1-418-968-3960 Sans Frais : 1-877-968-3960 Télécopieur : 1-418-968-2286 Page web : http://pages.globetrotter.net/eki_lib/ Courriel : [email protected] ÉKI-LIB SANTÉ CÔTE-NORD La vue et l’odorat sont donc les sens qui excitent le plus l’appétit. Et puis, bien sûr, il y a le goût. Ne dit-on pas que « l’appétit vient en mangeant » ? Le plaisir des papilles nous pousse à manger plus que nécessaire, juste pour la satisfaction gustative que nous en retirons. « Le goût et l’odorat sont nos sens les plus archaïques : ils mobilisent les zones primitives du cerveau, poursuit Gérard Apfeldorfer. Ils sont, en outre, anatomiquement et physiologiquement inséparables de nos affects ainsi que de notre mémoire. A toute sensation gustative est associée, de façon absolument automatique, une émotion, une réaction affective de plaisir ou de déplaisir qui lui confère une coloration particulière. » Ainsi, juste par la pensée, pouvons-nous provoquer une envie de manger. « Feuilleter des livres de cuisine me donne faim, même si je sors à peine de table », atteste Hélène, consultante en restauration. La faim affective : la pulsion de manger A cette faim des sens vient s’ajouter celle du cœur. C’est « la madeleine de Proust ». Nous associons des souvenirs d’enfance à certains aliments ou mets, et nous ne les mangeons pas tant pour leur goût que pour ressentir le bien-être, l’amour, la chaleur qui nous entourait alors. Il se produit un transfert sur la nourriture qui n’a plus rien à voir avec la faim. C’est également le cas lorsque nous mangeons pour tromper l’ennui, pallier la solitude, faire taire notre anxiété, répondre à un stress, étouffer une colère, etc. Se « remplir » est alors un moyen de court-circuiter une pensée désagréable, de surmonter une crise d’angoisse, de diminuer une souffrance. Pascal Couderc, psychologue-psychanalyste, créateur du site boulimie.com, estime que « dans les cas de boulimie, l’acte de manger agit sur le moment comme un antidépresseur auto-administré ». Incapables de vivre leurs émotions, les boulimiques se coupent de leurs sensations, et en premier lieu de leur faim. ÉKI-LIB Santé Côte-Nord 652 De Quen C.P. 1758 Sept-Îles, Québec G4R 5C7 1-418-968-3960 Sans Frais : 1-877-968-3960 Télécopieur : 1-418-968-2286 Page web : http://pages.globetrotter.net/eki_lib/ Courriel : [email protected] ÉKI-LIB SANTÉ CÔTE-NORD Dans “La Boulimie anonyme” (Le Rocher, 2001), Dominique B. en témoigne : « Soit j’anesthésie mes émotions en les enfouissant sous la nourriture, ce qui finit par me rendre incapable de les déceler ; soit, pour pouvoir me gaver à loisir, je traduis la moindre émotion par le constat suivant : j’ai faim. » Et ce n’est pas un carré de chocolat qui y passe, mais plusieurs plaquettes… Cinq étapes pour manger à ses faims Alors, comment réguler ces différentes faims qui nous habitent ? En les sentant naître en soi, en les identifiant et en les laissant s’éteindre petit à petit. Voici, en cinq étapes, comment y arriver. 1) Retrouver sa faim Afin de redécouvrir les sensations de la faim physiologique, il peut être nécessaire de sauter un repas, voire deux. Casser, pour un temps, la règle du « c’est l’heure » réveillera l’animal qui est en vous. Reconnaissez et acceptez cette faim qui vous tenaille le ventre. 2) Ajuster son alimentation Pour que votre faim se réveille à l’heure du repas suivant, ne grignotez pas. A table, les quantités ingurgitées devront sûrement être revues à la baisse. Pour cela, apprenez à ne pas vous resservir systématiquement, à ne pas terminer par devoir votre assiette, à éviter les formules buffet qui poussent à la consommation, ou les plateaux-repas qui présupposent de votre appétit. Manger à heures fixes permet aussi à l’organisme de s’ajuster à la consommation. Car, par expérience et de manière inconsciente, chaque mangeur connaît la valeur nutritionnelle de sa nourriture familière et, par là même, la satiété qu’elle procure. ÉKI-LIB Santé Côte-Nord 652 De Quen C.P. 1758 Sept-Îles, Québec G4R 5C7 1-418-968-3960 Sans Frais : 1-877-968-3960 Télécopieur : 1-418-968-2286 Page web : http://pages.globetrotter.net/eki_lib/ Courriel : [email protected] ÉKI-LIB SANTÉ CÔTE-NORD 3) Prendre conscience du contenu de son assiette Se concentrer sur ses sensations de faim, de plaisir, de satiété nécessite de manger sans faire autre chose (lire, regarder la télévision, écouter la radio, travailler, etc.), assis à une table (et non vite fait, debout ou dans votre voiture), dans le calme. Prenez quelques minutes avant chaque repas pour évacuer le stress en respirant à pleins poumons. Evitez les restaurants bruyants et enfumés qui empêchent de savourer pleinement. Une fois attablé, n’engloutissez pas, dégustez. 4) Avoir du plaisir, rien que du plaisir La nourriture doit impérativement rassasier nos sens. Décelez toutes les saveurs que comportent vos mets, réjouissez-vous du plaisir visuel, olfactif et gustatif qu’ils vous procurent. Pour que le plaisir ne soit pas anéanti par la honte ou la culpabilité, cessez de diaboliser certains aliments comme les frites, le chocolat ou le pain. Mangez de tout sans restriction, mais dans des quantités raisonnables. Variez votre nourriture pour varier les plaisirs. Pour que celle-ci reste source de réjouissance et non un refuge, notez puis analysez les émotions qui vous poussent à dévorer ; apprenez à reconnaître la vraie nature de votre faim et à y répondre de façon appropriée. 5) Sentir monter la satiété Alors que le mécanisme de rassasiement s’exerce aliment par aliment, la satiété est globale. Concentrez-vous sur vos sensations : au bout d’un certain temps, même vos mets favoris perdent leur bon goût, signe que vous êtes prêt à passer à un autre plat. ÉKI-LIB Santé Côte-Nord 652 De Quen C.P. 1758 Sept-Îles, Québec G4R 5C7 1-418-968-3960 Sans Frais : 1-877-968-3960 Télécopieur : 1-418-968-2286 Page web : http://pages.globetrotter.net/eki_lib/ Courriel : [email protected] ÉKI-LIB SANTÉ CÔTE-NORD La venue de la satiété est repérable à la vitesse d’ingestion, dont elle est inversement proportionnelle. Autrement dit, plus vous êtes rassasié, moins vite vous mangez. Sachant que la sensation de satiété ne peut émerger qu’après quinze à vingt minutes d’ingestion, la règle d’or consiste à manger lentement. Si, en fin de repas, vous avez la sensation d’être lourd, « plein », ou que vous ressentez une envie de dormir, c’est que vous avez dépassé votre faim. Pour le docteur Apfeldorfer, « le meilleur état est d’avoir moyennement faim. Pour cela, il faut apprendre à l’anticiper ou à la différer. Ainsi, si vous savez que vous mangerez très tard, prenez un en-cas qui vous permettra de “tenir” jusqu’au prochain repas. Et si vous faites un copieux déjeuner, vous devriez avoir moins faim au repas suivant. » L’objectif de chaque mangeur devrait être de devenir un gourmet averti, qui privilégie toujours la qualité sur la quantité, le plaisir sur le remplissage. Cet apprentissage ne se fera pas en un seul repas. Il vous faudra perdre vos habitudes, vous déconditionner, découvrir une nouvelle approche de l’acte de manger avant de la faire vôtre. Ce qui peut aussi vouloir dire vous faire aider pour reprendre la maîtrise de votre alimentation. Le bien-être est à ce prix. La première nourriture, l’enjeu d’une vie « La relation à la nourriture est la première relation que l’individu soit amené à vivre, explique Bernard Waysfeld, psychiatre nutritionniste. Quand il naît, le nourrisson se vit indistinct de sa mère, avant de faire, petit à petit, la distinction entre le moi et le non-moi. Si cette expérience du réel se passe mal, l’enfant, puis l’adulte, n’aura pas le sentiment de l’étanchéité de son propre corps, ses limites seront floues, il distinguera mal le dedans du dehors, et la nourriture ne sera pas vécue comme extérieure à soi. ÉKI-LIB Santé Côte-Nord 652 De Quen C.P. 1758 Sept-Îles, Québec G4R 5C7 1-418-968-3960 Sans Frais : 1-877-968-3960 Télécopieur : 1-418-968-2286 Page web : http://pages.globetrotter.net/eki_lib/ Courriel : [email protected] ÉKI-LIB SANTÉ CÔTE-NORD De plus, en quittant le sein (ou le biberon), le bébé fait l’apprentissage de la séparation. Celle-ci sera mal vécue et entraînera une forte anxiété si la mère est alors trop absente ou trop “gavante”, dépressive ou pas suffisamment protectrice. Dans les années 40 eut lieu l’expérience dite des “singes de Harlow”. Des bébés singes furent séparés de leur mère et répartis dans deux groupes. Dans le premier, les petits étaient nourris par des “mères” en fil de fer ; dans le second, ils n’étaient pas nourris, mais leurs fausses mères étaient recouvertes de fourrure. A l’âge adulte, les singes du premier groupe présentaient des troubles relationnels et sexuels. Conclusion : une mère douce, chaleureuse avec laquelle le contact physique est agréable vaut mieux qu’une mère froide, sèche et dure, même si la première ne nourrit pas son bébé… » D’amour et d’eau fraîche Tomber amoureux nous détourne souvent des plaisirs de la table et des pulsions alimentaires. C’est l’être aimé qui désormais nous nourrit. Devenu l’unique objet de nos désirs, il occupe entièrement notre mental, allant jusqu’à faire disparaître appétit et faim affective. L’amoureux trouve alors que les nourritures terrestres sont bien peu en comparaison des nourritures du cœur. D’autant plus que cet état lui fait sécréter des endomorphines, des opioïdes endogènes qui le grisent. « L’état passionnel est un état pathologique d’ordre toxicomaniaque, souligne le psychiatre Bernard Waysfeld. On élit un objet dont on devient dépendant. On prend une partie pour le tout. » Nous ne sommes donc pas gagnants à devenir boulimiques d’un représentant du sexe opposé ! A LIRE : ÉKI-LIB Santé Côte-Nord 652 De Quen C.P. 1758 Sept-Îles, Québec G4R 5C7 1-418-968-3960 Sans Frais : 1-877-968-3960 Télécopieur : 1-418-968-2286 Page web : http://pages.globetrotter.net/eki_lib/ Courriel : [email protected] ÉKI-LIB SANTÉ CÔTE-NORD • “Je mange, donc je suis” de Gérard Apfeldorfer. Les dimensions physiologique, corporelle et psychologique des troubles du comportement alimentaire, ainsi que leurs différents traitements (Payot, 1993). • “Lorsque manger remplace aimer” de Geneen Roth.A partir de son expérience, l’auteur met en parallèle la faim d’amour inassouvie de l’enfance et la faim de nourriture de l’adulte boulimique (Editions de l’Homme, 1992). ÉKI-LIB Santé Côte-Nord 652 De Quen C.P. 1758 Sept-Îles, Québec G4R 5C7