Nicolas LEBEL ( 1838-1891), colonel d`infanterie
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Nicolas LEBEL ( 1838-1891), colonel d`infanterie
LES MEUSIENS CÉLÈBRES Nicolas LEBEL Colonel d’infanterie Saint-Mihiel 1838 – Vitré 1891 Né à Saint-Mihiel le 18 août 1838, fils d’Antoine-Émile, tailleur d’habits, et d’Anne Pierquin, couturière, il entre à l’école militaire de Saint-Cyr en 1855 et mène une carrière d’officier d’infanterie. Capitaine au 58e régiment d’infanterie de ligne, il est fait prisonnier à Sedan en septembre 1870. Chef de bataillon en 1876, il se passionne pour l’armement d’infanterie et son amélioration, particulièrement celle de la precision. Ses compétences sont reconnues et, en 1883, le ministre de la Guerre, le général Jean Thibaudin, le nomme membre d’une commission, présidée par le général Tramond, qui a pour objectif d’élaborer un nouveau fusil d’infanterie pour remplacer le fusil Gras. Le lieutenant-colonel Lebel est chargé de mettre au point la balle destinée à ce futur fusil. Cette balle doit, avant tout, fonctionner avec la nouvelle poudre sans fumée du chimiste français Paul Vieille qui assure des vitesses initiales très élevées. Un nouveau fusil à répétition de calibre 8 mm est adopté sous le nom de fusil modèle 1886 mais, curieusement, il porte rapidement le nom de fusil Lebel. Colonel en 1887, Nicolas Lebel devient chef de corps du 120e régiment d’infanterie à Sedan mais, en 1890, une grave maladie cardiaque l’oblige à quitter le service. Nommé inspecteur du Trésor à Vitré, il y meurt peu après, le 6 mai 1891. Il est commandeur de la Légion d’honneur. C’est parce que le fusil adopté sous son nom fut celui de nos soldats pendant la Grande Guerre que Nicolas Lebel passe, malgré lui, à la postérité. Le fusil « Lebel » Pressée par les délais et dans l’incapacité de concevoir une arme entièrement nouvelle, la commission travaille sur la réduction au calibre 8 mm d’une arme déjà essayée, le fusil à répétition modèle 1885 qui tirait la cartouche de 11 mm à poudre noire du fusil Gras modèle 1874. Lebel dessine alors une balle de 8 mm chemisée en maillechort, la balle « M », qui est la première balle adoptée pour le futur fusil. Finalement, la commission finit par adopter les propositions des colonels Gras, Bonnet et Lebel concernant le nouveau fusil d’infanterie. Il représente un progrès considérable, par rapport au fusil Gras, mais il ne manque pas de défauts : un mécanisme fragile, un magasin peu fiable, un fonctionnement parfois capricieux. De plus, après l’adoption par l’Allemagne du Mauser 1898, il se trouve surpassé. Mais, en 1914, le fusil Lebel est toujours l’arme de dotation de toute l’infanterie et il le reste encore après la guerre. Plus de 3,5 millions d’exemplaires en sont produits, jusqu’en 1920. LES MILITAIRES Concept Verdun