Batimag

Transcription

Batimag
Architecture - Minergie
BA_1009_bender_02.jpg
BA_1009_bender_01.jpg
lement de garantir aux résidents un lien
visuel vers l’extérieur, même s’ils sont
assis dans leur fauteuil. Quant à la structure en bois, elle est recouverte de plaques de plâtre (Fermacell), à l’intérieur
afin d’améliorer la stabilité de l’ouvrage
(contreventement) et à l’extérieur pour
augmenter sa résistance au feu.
Structure et fondations en béton
Seules les fondations et une étroite
structure centrale - imposées par les normes anti-incendie - sont en béton. Tout
le reste, le toit, les murs, les planchers et
les parois intérieures, sont en bois indigène. «Lorsque le bâtiment aura 100 ans,
explique Gilbert Morisod, le maître charpentier partenaire du projet, les arbres
qui ont été prélevés pour sa construction
se seront renouvelés.» Toute l’ossature
principale, après avoir été façonnée chez
Morisod & Fils, a été assemblée dans les
halles Giovanola de Monthey, louées et
transformées pour l’occasion en atelier
de charpente. «Ce choix a été opéré pour
des questions de place et de rationalisation, explique Gilbert Morisod, mais
au final il a également permis un gain
en énergie grise puisque les ouvriers
n’avaient pas à se rendre sur le chantier
de Fully tous les jours, et pouvaient rester dans le Chablais.»
«L’Insarce», une première suisse à Fully
Un immeuble Minergie-P-Eco, parasismique
et en bois indigène
Si la plupart des nouvelles constructions proposent des systèmes de chauffage peu gourmands en énergie,
rares sont celles qui sont réalisées dans le souci d’abaisser la consommation d’énergie grise. Cette idée a
inspiré la démarche de ses concepteurs, Léonard Bender, architecte à Martigny et Gilbert Morisod, maître
charpentier à Troistorrents.
L’originalité du projet réside également
dans la nature des partenaires: non pas
une collectivité ou une régie immobilière, mais un architecte et un charpentier,
tous deux convaincus de la nécessité
d’un engagement privé dans la construction de logements collectifs respectueux
de l’environnement.
«C’est une sorte de prototype, un modèle unique, précise Léonard Bender,
l’architecte spécialisé en développement durable. Certes, une construction
de ce type coûte aujourd’hui plus cher,
mais notre objectif n’était pas de faire
des économies sur le coût de construction, il était de nous familiariser avec
de nouvelles technologies. Un surcoût
d’ailleurs amorti par la faible consommation d’énergie, qui équivaudra à la
moitié de celle d’un immeuble standard,
mais aussi par l’augmentation de la valeur immobilière des logements. Sans
parler du fait que l’immeuble vieillira
mieux, ce qui diminuera les frais liés au
fond de rénovation.»
«Aujourd’hui un immeuble Minergie-P construit de façon traditionnelle
consomme autant d’énergie durant sa
construction qu’il en consomme pour le
chauffage durant toute sa vie...» explique Léonard Bender. «J’avais donc envie
de construire des logements collectifs en
n’agissant plus seulement sur la partie
visible de l’iceberg, la consommation
Protection parasismique
Le bâtiment se situe dans une zone «3B»,
qui est en Valais la zone la plus sensible
aux séismes. Dans ces conditions plusieurs mesures ont été prises afin d’offrir la meilleure résistance possible et de
préserver ainsi la vie de ses habitants.
Le vent était également une donnée à
L’ossature en bois a été façonnée dans les
halles Giovanola à Monthey. Le prémontage des façades et parois a évité des
dépenses inutiles en déplacement et
énergie. La structure a été assemblée sur
le chantier en quatre semaines avec 5 à 6
ouvriers.
L’immeuble de trois étages, proposera six
appartements: 3 de 3,5 pièces et 3 de 4,5
pièces - disponibles à la location dès le
printemps 2011.
d’énergie, mais aussi sur sa face cachée,
l’énergie de construction.» C’est ainsi
que chaque élément a été pensé en fonction de l’énergie grise consommée. D’où
le choix du bois, unique en son genre
pour la construction d’un immeuble locatif.
Isolation généreuse
Sur le plan technique, l’isolation, élément essentiel à la réalisation d’un bâtiment peu gourmand en énergie, elle est
de 40 centimètres en toiture et de 34 centimètres en façade. Les fenêtres, généreuses, descendent près de 50 cm plus bas
que les standards. Une façon de garantir
un maximum de solaire passif, mais éga-
BA_1009_bender_03.jpg
Architecture - Minergie
BA_1009_bender_04.jpg
prendre en compte avec une force de
100 kilos par mètre carré. L’aléa pris en
compte par les ingénieurs d’Alpatec SA,
la société qui a calculé les contraintes
parasisimiques, est de 6,5 sur l’échelle
de Richter, «un phénomène qui se produit tous les... 473 ans», précise Pierre
Boisset, ingénieur civil de ce bureau. La
structure centrale - où circule l’ascenseur - est en béton, voire en béton armé
pour certains murs, et des piliers répartis entre les étages assurent le transfert
des forces vers le sol, au niveau de la
dalle en béton.
Logements uniques
Les futurs résidants de «l’Insarce» - un
mot tiré du patois local - bénéficieront
ainsi de logements uniques en Suisse
disposant d’un système de chauffage
mixte (panneaux solaires et chaudière à
pellets), d’une généreuse lumière naturelle, d’une qualité d’air supérieure grâce à une ventilation et à un système de
«climatisation» utilisant la fraîcheur du
sol (puits canadien), d’un accès handicapés pour l’ensemble du bâtiment et enfin
de matériaux exempts de toute substance cancérigène (formaldhéïdes, solvants,
etc.). L’immeuble de trois étages, proposera six appartements - 3 de 3,5 pièces et
3 de 4,5 pièces - disponibles à la location
dès le printemps 2011.
À rappler, pour ne pas confondre: le premier bâtiment administratif Minergie-PEco de Suisse est l’œuvre de l’architecte
fribourgeois Conrad Lutz. Ses «Green
Offices», bureaux verts, ont été inaugurés à Givisiez (FR) au printemps 2007.
(BA/ek/com)
L’isolation est de 40 centimètres en toiture et de 34 centimètres en façade.
BA_1009_bender_05.jpg
Seules les fondations et une structure centrale sont en béton.
Intervenants
Maître d’ouvrage:
Léonard Bender, architecte à Martigny et Gilbert
Morisod, maître charpentier à Troistorrents.
Architecte:
Atelier d’architecture atLB, Fully-Martigny
Construction-bois:
Charpente Morisod & Fils SA, 1872 Troistorrents.
Energie et physique du bâtiment:
enerconseil Sàrl, bureau d’ingénieurs-conseils en
énergie et physique du bâtiment, 1950 Sion.
Statique et contraintes parasismiques:
Alpatec SA, ingénieurs civils, 1920 Martigny.
Chaque élément a été pensé en fonction de l’énergie grise consommée.
BA_1009_bender_06.jpg