Comment faire en pratique ? (4,1 Mo)
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Comment faire en pratique ? (4,1 Mo)
Nutrition en réanimation Comment faire en pratique? Docteur Jean Reignier Service de réanimation CHD de la Vendée La Roche sur Yon Nutrition du patient ventilé: le contexte • Perte de la capacité de se nourrir par voie orale : ventilation mécanique, anorexie intense, troubles du comportement. • Proportion élevée (30-40%) de patients dénutris dès l’admission (anorexie intense, symptômes abdominaux aigus, investigations répétés, patients âgés, cancer, insuffisants respiratoires chroniques…). • La pathologie grave qui a conduit en réanimation va générer une consommation accru des éléments nutritionnels avec une perte protéique et lipidique parfois intense et la constitution de carences en oligoéléments et vitamines. Installation rapide d’un état de carence nutritionnelle proportionnelle à la sévérité de la maladie aigue, de ses complications et de la durée de séjour en réanimation. Le métabolisme du patient de réanimation • Schématiquement caractérisé par trois phases successives: 1. « Sidération »: le métabolisme de base diminue 2. Catabolique: • • Surconsommation des substrats énergétiques Perte protéique nette 3. Anabolique: phase de reconstruction, correspondant à la guérison, parfois très longue Les objectifs généraux de la nutrition = prévenir les effets délètères de la dénutrition – Atrophie musculaire Cicatrisation retardée (sutures, parois, escarres) Sevrage de la ventilation mécanique retardée (faiblesse musculaire) – Déficit immunitaire Complications infectieuses – Complications métaboliques Les objectifs généraux de la nutrition – Limiter les pertes à la phase de catabolisme – Donner les apports suffisants à la phase de reconstruction Nutrition = premier traitement prescrit en réanimation La nutrition en réanimation fait l’objet de nombreuses recommandations: – USA – Canada – Européennes – Françaises Deux voies Parentérale • • • • • Nécessite un cathéter central Facile à administrer Pas de problème d’intolérance Meilleur contrôle des apports Ne sollicite pas un tube digestif potentiellement ischémique MAIS: • Nécessite un cathéter central • Risque infectieux peut-être accru • Tube digestif au repos = atrophie villositaire • Complications hépatiques • Surmortalité? Entérale • • • • • Plus physiologique Pas de cathéter central Voie « naturelle » Préserve le tube digestif Risque infectieux diminué? MAIS: • Intolérance digestive • Nécessite souvent l’association de prokinétique • Favorise ischémie digestive? • Surmortalité? La voie entérale est préconisée en 1ère intention Canadian Clinical Practice Guidelines - 2003 • When considering nutrition support for critically ill patients, we strongly recommend the use of EN over PN Heyland. Canadian clinical practice guidelines for nutrition support in mechanically ventilated, critically ill adult patients JPEN J Parenter Enteral Nutr 2003; 27; 355 ESPEN - 2006 • • All patients who are not expected to be on a full oral diet within 3 days (C) Patients who can be fed via the enteral route should receive EN Kreyman. ESPEN Guidelines on Enteral Nutrition: Intensive care. Clinical Nutrition 2006 ASPEN – SCCM - 2009 • EN is the preferred route of feeding over parenteral nutrition for the critically ill patient who requires nutrition support therapy (B) McClave. Guidelines for nutrition support therapy in the adult critically ill patient. JPEN 2009 Entérale = mortalité diminuée ? 399 septic patients from 454 ICU Prospective observational study Entérale vs parentérale Infections nosocomiales La voie entérale doit être débutée le plus précocement possible après l’admission Canadian Clinical Practice Guidelines – 2003 • We recommend early EN (within 24–48 hours after admission to ICU) in critically ill patients Heyland. Canadian clinical practice guidelines for nutrition support in mechanically ventilated, critically ill adult patients JPEN J Parenter Enteral Nutr 2003; 27; 355 ESPEN – 2006 • Haemodynamically stable critically ill patients who have a functioning gastrointestinal tract should be fed early (<24 h) (C) Kreyman. ESPEN Guidelines on Enteral Nutrition: Intensive care. Clinical Nutrition 2006 ASPEN – SCCM - 2009 • Enteral feeding should be started early within the first 24-48 hours following admission (C) The feedings should be advanced toward goal over the next 48-72 hours (E) McClave. Guidelines for nutrition support therapy in the adult critically ill patient. Journal of Parenteral and Enteral Nutrition 2009 Artinian Chest 2006. SAPS II > 56 The provision of early EN was associated with a significant reduction in mortality [OR = 0.34, 95% confidence interval (CI) 0.14–0.85] and pneumonia (OR = 0.31, 95% CI 0.12– 0.78). La nutrition « dans la vraie vie » 399 patients – 454 USI Mortality 55,2% Elke et al. Crit Care Med 2008 1039 patients- 158 ICU Mortality 29,3% Cahill et al. Crit Care Med 2010 En réanimation, tout est « bon » pour arrêter la nutrition entérale A prospective survey of nutritional support practices in intensive care unit patients: What is prescribed? What is delivered? De Jonghe. Crit Care Med 2001 Etude prospective observationnelle 51 patients Le rapport calories administrées/ calories prescrites est inférieur avec la nutrition entérale / voie parentérale (86.8% vs 112.4%, p < .001) Déficit d’apport quotidien attribuable: •Intolérance digestive: 641 ml •Soins des voies aériennes: 745 ml •Procédures diagnostiques 567 ml Plus les patients sont graves, moins ils sont nourris A prospective survey of nutritional support practices in intensive care unit patients: What is prescribed? What is delivered? De Jonghe. Crit Care Med 2001 Etude prospective observationnelle 51 patients Réanimation = apports nutritionnels insuffisants La nutrition administrée ne couvre en moyenne que 71 % des besoins caloriques du patient. Les patients les plus graves sont les plus à risque de malnutrition. Déficit calorique = risque accru de complications Clinical Nutrition 2010 Plan • Gestion de l’intolérance digestive: – Comment débuter la nutrition entérale ? – Place de la sonde transpylorique – Les populations à risque d’intolérance – Les prokinétiques gastriques – Quels critères d’intolérance digestive ? (Faut-il surveiller le résidu gastrique? ) • Diarrhée et nutrition entérale • Le protocole de service Upper digestive intolerance during enteral nutrition in critically ill patients: Frequency, risk factors, and complications Hervé Mentec Crit Care Med 2001 -Prospective observational study -153 patients -Nasogastric feeding 52% with increased GAV 54% with vomiting 79% with upper digestive intolerance 70 (46%) patients intolerant to enteral nutrition Hypo-contractilité et vidange gastrique retardée du patient de réanimation Delayed gastric emptying in ventilated critically ill patients: Measurement by 13C-octanoic acid breath test Ritz Crit Care Med 2001 •30 patients ventilés •23 volontaires sains Assessment of gastric emptying with a noninvasive breath test after intragastric infusion of a liquid meal labeled with 13C-octanoic acid Coefficient de vidange gastrique Durée de vidange gastrique Upper digestive intolerance during enteral nutrition in critically ill patients: Frequency, risk factors, and complications Hervé Mentec Crit Care Med 2001 Intolérance à la nutrition entérale et pneumopathie nosocomiale Les patients intolérants à la nutrition entérale feront plus souvent une pneumopathie nosocomiale. Les patients ayant développé une pneumopathie nosocomiale ont plus souvent vomis. De l’hypocontractilité gastrique à la pneumopathie nosocomiale Hypokinésie antrale gastrique Vidange gastrique retardée Augmentation du volume gastrique résiduel (« Résidu gastrique ») Reflux gastro-oesophagien Vomissement et/ou inhalation Pneumopathie associée à la ventilation mécanique Intolérance et recommandations « Chez l’adulte, à la phase initiale, la survenue d’une intolérance digestive haute doit être recherchée par la mesure du volume résiduel gastrique toutes les 4 à 6 h, sans nécessité d’interrompre la nutrition [A.faible]. Le seuil définissant l’intolérance gastrique, le plus souvent retenu « à dire d’expert » est de 150 à 300 ml [A.faible]». Thuong. Recommandations des experts de la Société de Réanimation de Langue Française. Nutrition entérale en réanimation. Réanimation 2003 « Administration of metoclopramide or erythromycin should be considered in patients with intolerance to enteral feeding e.g. with high gastric residuals (C) ». Kreyman. ESPEN Guidelines on Enteral Nutrition: Intensive care. Clinical Nutrition 2006 « Gastric residual volumes in the range of 200-500 mL should raise concern and lead to the implementation of measures to reduce risk of aspiration ». McClave. Guidelines for nutrition support therapy in the adult critically ill patient. JPEN 2009 Débit de nutrition augmenté par palier ou maximal d’emblée? •Randomized study: 50 patients with gradual onset (600 kcal/day, increase by 25 ml/hr/day) and 50 patients with immediate maximal flow rate (25 kcal/kg/day •Similar baseline characteristics. No difference in adverse events (no data on pneumonia) Débit de nutrition augmenté par paliers ou maximal d’emblée? • Before/After study study: 111 patients with gradual onset (beginning at 25ml/hr, increase by 25 ml/hr every 6hrs) and 125 patients with immediate maximal flow rate (85 ml/hr) • Similar baseline characteristics. Reignier. Réanimation 2010 Quelles solutions pour combattre l’intolérance gastrique à la NE ? 1. Améliorer la contractilité de l’estomac = avec un médicament « prokinétique » 2. Contourner l’estomac –Avec une sonde naso jéjunale, au-delà du pylore (« shunte » l’estomac) 3. …réduire voire interrompre le débit d’administration en cas de vomissements. La sonde naso-jéjunale • Permet d’augmenter les apports nutritionnels chez les patients intolérants • Mais: – Nécessite presque toujours une endoscopie – Consommatrice de temps et de personnel – Ne réduit pas le risque d’inhalation et de pneumopathie nosocomiale Est utilisé « en seconde ligne », chez les patients restant intolérants malgré un traitement prokinétique bien conduit. Améliorer la contractilité gastrique Les médicaments « prokinétiques » –Cisapride (toxicité cardiaque; n’est plus utilisé) –Métoclopramide (Primpéran) –Erythromycine Erythromycin and early enteral nutrition in mechanically ventilated patients Reignier. Crit Care Med 2002 •Prospective, randomized, controlled study to determine whether erythromycin facilitated early EN in critically ill patients receiving invasive mechanical ventilation •Erythromycin (250 mg/6hrs IV) vs. Placebo •EN started 24 hrs within after admission in ICU. Duration of the study: 5 days •Intolerance to EN : if residual gastric volume > 250ml ( checked every 6 hrs) or vomiting Erythromycin and early enteral nutrition in mechanically ventilated patients Reignier. Crit Care Med 2002 Erythromycin improves gastric emptying in critically ill patients intolerant of nasogastric feeding Chapman. Crit Care Med 2000 •Erythromycin (single dose of 200mg IV) compared to placebo (RCT) •In patients intolerant to enteral nutrition (RGV > 250ml/6 hrs) •10 patients/group •Duration of study 24 hrs Success of feeding Intolérance à la NE: tous les patients ne sont pas égaux Durée de vidange gastrique Taux de vidange gastrique Décubitus ventral et nutrition entérale Décubitus ventral= Augmentation des pressions intra-abdominales et intra-gastriques Déclive strict sans inclinaison du torse le plus souvent Risque potentiellement accru d’intolérance à la NE, de reflux gastrooesophagien et de pneumopathie nosocomiale. • Les patients traités par DV pendant au moins deux jours ont un résidu gastrique plus élevé que les autres. Mentec, Crit Care Med 2001 • 42% des infirmières arrêtent la nutrition entérale lorsque leur patient est traité par décubitus ventral pour un SDRA. Leonet, Intensive Care Med 2004. Early enteral nutrition in mechanically ventilated patients in the prone position Reignier. Crit Care Med 2004 90 Patients (%) intolerant to enteral nutrition 80 70 P<0,01 60 •Groupe DV: les patients vomissaient plus lors des séances de DV que sur le dos 50 40 (p<0,001; RR, 2,5; 95% CI, 1,5-4,0) 30 20 10 0 •Résidu gastrique en moyenne plus élevé dans le groupe DV à J1, J2 et J4. Prone DV Supine DD •Pneumopathie: 24% dans le groupe DD vs. 35% dans le groupe DV (NS) Before–after study of a standardized ICU protocol for early enteral feeding in patients turned in the prone position Reignier. Clinical Nutrition 2009 • • • • Etude avant/après: 71 patients traités par DV pour une hypoxémie profonde (PaO2/FiO2 <150 avec FiO2 ≥0.6 et PEP ≥10) NE débutée dans les 48 h après intubation. Durée de l’étude: 5 jours. Critères d’intolérance à la NE: Résidu gastrique > 250ml ( / 6 h) or vomissement Patients demi-assis en période de décubitus dorsal. Groupe “Avant” Groupe “Intervention” •Débit de NE augmenté progressivement par paliers de 500ml/24 heures jusqu’à 2000 ml/24h. •Patients à plat en DV •Traitement de l’intolérance: Erythromycine (250mg/6h IV). •Débit de NE augmenté par paliers de 25 ml/h toutes les 6h jusqu’à 85 ml/h •Patients inclinés à 25° en DV •Traitement préventif par érythromycine dès la première séance de DV Before–after study of a standardized ICU protocol for early enteral feeding in patients turned in the prone position Reignier. Clinical Nutrition 2009 Volume de NE administrée quotidiennement: Day 1 EN received in all patients (ml) Patients in the PP, n EN received in patients in the PP (ml) Day 2 EN received in all patients (ml) Patients in the PP, n EN received in patients in the PP (ml) Day 3 EN received in all patients (ml) Patients in the PP, n EN received in patients in the PP (ml) Day 4 EN received in all patients (ml) Patients in the PP, n EN received in patients in the PP (ml) Day 5 EN received in all patients (ml) Patients in the PP, n EN received in patients in the PP (ml) Control group (n=34) Intervention group (n=38) P value 233 (130-500) 26 250 (150-513) 444 (300-900) 34 394 (300-900) <0.01 750 (450-1200) 30 750 (444-1050) 1450 (1075-1800) 32 1415 (988-1800) <0.001 1063 (660-1260) 1800 (1323-1921) 30 27 1063 (500-1250) 1650 (1330-1920) <0.001 1240 (620-1700) 1800 (1672-2040) 26 23 1240 (750-1600) 1830 (1500-2040) <0.001 1170 (472-1770) 1945 (1658-2040) 20 22 1225 (800-1500) 1980 (1680-2040) <0.001 0.064 <0.001 0.001 <0.01 <0.001 Aucune différence pour: Intolerance à la NE: 24 (71%) des patients “avant” 24 (63%) des patients “après” Résidus gastriques>250 ml/6h 20 (59%) des patients “avant” 20 (53%) des patients “après” Vomissements 12 (35%) des patients “avant” 12 (32%) des patients “après” Pneumopathies nosocomiales 10 (29%) des patients “avant” 9 (24%) des patients “après” Plan • Gestion de l’intolérance digestive: – Comment débuter la nutrition entérale ? – Place de la sonde transpylorique – Les populations à risque d’intolérance – Les prokinétiques gastriques – Quels critères d’intolérance digestive ? (Faut-il surveiller le résidu gastrique? ) • Diarrhée et nutrition entérale • Le protocole de service Gary O. Zaloga, Crit Care Med 2005 La mesure du résidu gastrique est-elle utile? Le POUR Upper digestive intolerance during enteral nutrition in critically ill patients: Frequency, risk factors, and complications Hervé Mentec Crit care med 2001 • Un résidu gastrique élevé serait associé à un risque accru de vomissements. La mesure du résidu gastrique est-elle utile? Le CONTRE Mc Clave Crit Care Med 2005 • Il n’y a aucune corrélation entre la valeur du résidu gastrique et le risque de régurgitation et d’inhalation La mesure du résidu gastrique n’est pas standardisée La valeur de résidu gastrique mesurée dépend de: – – – – La position du tube dans l’estomac Diamètre du tube Niveau d’aspiration générée L’entrainement de l’infirmière Zaloga, Crit Care Med 2005 La mesure du résidu gastrique retentit sur les apports nutritionnels Enteral tube feeding in the intensive care unit: Factors impeding adequate delivery McClave. Crit Care Med 1999 Résidu gastrique augmenté = Interruption de la nutrition entérale 2010 Monitoring of RGV = 38% increase in the risk of having a low ratio of delivered/prescribed calories. Impact of Not Measuring Residual Gastric Volume in Mechanically Ventilated Patients Receiving Early Enteral Feeding: A Prospective Before–After Study Poulard, JPEN 2009 Les patients sans surveillance du résidu gastrique ont reçu plus de soluté de nutrition 1381 ml (1151-1591) dans le groupe avec monitoring du résidu vs. 1489 ml (1349-1647) dans le groupe sans mesure du résidu gastrique Tolerance à la NE 100 90 80 70 Patients (%) 60 50 P=0,004 40 contrôle P=0,87 30 sans résidu 20 10 0 Intolérance Vomissements Aucun différence quant aux taux de pneumopathies nosocomiales entre les deux groupes 20 (19.6%) dans le groupe résidu vs. 9 (18.4%) dans le groupe sans résidu JAMA 2013 - Multicenter, noninferiority trial NUTRIREA 1 - To test the hypothesis that absence of residual gastric volume monitoring was not associated with an increased incidence of VAP compared with routine residual gastric volume monitoring in patients receiving invasive mechanical ventilation and early enteral nutrition. Participants Inclusion criteria: • Adults (aged >18 years) • expected to require more than 48 hours of invasive mechanical ventilation • started on enteral nutrition via a nasogastric tube within 36 hours after intubation. Exclusion criteria: • abdominal surgery within the past month • history of esophageal, duodenal, pancreatic, or gastric surgery • bleeding from the esophagus, stomach, or bowel • contraindications to prokinetic agents • enteral nutrition via a jejunostomy or gastrostomy • pregnancy • treatment-limitation decisions • current inclusion in a trial of VAP prevention, enteral nutrition tolerance, or both. Randomization Intervention group = No monitoring of RGV Intolerance to EN based on vomiting or regurgitation Control group = Measurement of RGV/6hrs Intolerance to EN based on: • vomiting or regurgitation • or RGV > 250ml/6 hrs Proportion of patients with at least one episode of VAP within 90 days after randomization • • VAP assessed by an adjudication committee. 10% prestated non inferiority margin Enteral nutrition protocol • Enteral nutrition: • initiated as soon as possible, within 36 hrs after intubation (inclusion criteria). • delivered continuously over the 24-hour cycle • Started at the flow rate required to achieve 100% of the daily target on day 1 • Injected into a 14F nasogastric tube (chest radiograph to check that the tip of the tube was in the stomach). • Calorie targets: 20-25Kcal/Kg/day during the first week of mechanical ventilation and 25-30 Kcal/Kg/day thereafter. • Polymeric, isosmotic and isocaloric enteral nutrition solution until day 7 (free thereafter). • Patients positionned in semi-recumbent position (30° et 45°). Management of intolerance to enteral nutrition Intervention group Intolerance to EN based on vomiting or regurgitation Control group Intolerance to EN based on: • vomiting or regurgitation • or RGV > 250ml (aspirates <250ml returned to the patient) • Discard gastric apirate and start gastric prokinetic drug (given for 48hours) • If intolerance persists during the 48-h period, reduce EN flow rate by 25ml/h. • If EN flow rate <25 ml/h, stop EN and aspirate gastric content during 6 hrs. Baseline characteristics Age (yrs) Gender (male/female) Weight (kg) IMC (kg/m2) (mean+/- SD) SAPS II (mean+/- SD) SOFA at baseline (mean+/- SD) Medical diagnosis at admission, n (%) Diagnosis at ICU admission, n (%) Cardiac arrest Acute heart failure Acute central nervous failure Acute respiratory failure Sepsis Miscellaneous Diabetes mellitus, n (%) Treatments, n (%) Vasoactive drugs Sedative agents Dialysis Control group (RGV +) (n=222) 62 ± 14 156/66 79±21.7 27.8±7.1 51±16 8±3 212 (95.5) Intervention group (RGV -) (n=227) 61 ± 15 159/68 77.2±19.7 27.3±6.5 49±17 8±4 205 (90.3) 16 (7.2) 16 (7.2) 40 (18) 101 (45.5) 22 (9.9) 27 (12.1) 48 (21.6) 14 (6.1) 7 (3) 27 (11.8) 116 (51.5) 33 (14.5) 30 (13.2) 42 (18.5) 124 (55.8) 192 (86.4) 12 (5.4) 115 (50.6) 188 (82.8) 8 (3.5) Proportion of patients with at least one episode of VAP 250 patients 15.8% 16.7% 200 150 MVAP No MVAP 100 50 0 RGV No RGV Difference, 0.9%; 90% CI -4.8% to 6.7% Incidence of VAP Cumulative incidence of VAP Total number of VAP episodes without RGV monitoring with RGV monitoring J28: • VGR + (n=222): 27.5% • VGR - (n=227): 27.8% 0.2 0.3 Gray test : p value= 0.614 0.1 J90: • VGR + (n=222): 34.2% • VGR - (n=227): 36.3% 0.0 Cumulative incidence of death 0.4 Mortalité 0 20 40 60 80 100 Time to ICU mortality (days) No. at risk without 227 with 222 37 40 11 14 2 6 0 4 0 2 Taux de patients ayant présenté au moins une infection nosocomiale (patients) 250 27.0% Bactériémie: • VGR + (n=222): 4.1% • VGR - (n=227): 7.5% 26.4% 200 Infection urinaire: • VGR +(n=222): 7.2% • VGR - (n=227): 5.7% 150 Nosocomial infection No nosocomial infection 100 Infection de cathéter central: • VGR +(n=222): 9.6% • VGR - (n=227): 8.2% 50 0 RGV group No RGV group Autre type : • VGR +(n=222): 5.0% • VGR - (n=227): 3.1% Vomissements N patients 250 27.0% 39.6% 200 Nombre de jours avec vomissements : Effet RGV : 0.63 [0.33 ; 0.93], p = 0.0006 150 At least one vomiting No vomiting 100 Effet RGV : 0.62 [0.28 ; 0.96] p = 0.0030 50 0 Nombre de vomissements : RGV group No RGV group Différence entre les groupes: 12.6% (IC à 90% 5.4% ; 19.9%). Prokinétiques (érythromycine) 250 39.2% 62.6% 200 150 Pas de prokinétique Prokinétique 100 50 0 VGR - VGR + Différence entre les groupes: -23.4% (IC à 90% (-31% ; -15.9%) Atteinte des objectifs caloriques OR, 4.13; 90% CI, 2.20-7.69; P<0.001 Conclusion • L’absence de surveillance du volume gastrique résiduel n’est pas associée à un risque accru de PAVM. • La surveillance du résidu gastrique prévient les vomissements au prix d’une consommation accru de prokinétique et d’une réduction des apports nutritionnels. • La surveillance systématique du volume gastrique résiduel peut être retirée des recommandations et protocoles de nutrition entérale chez le patient ventilé. Plan • Gestion de l’intolérance digestive: – Comment débuter la nutrition entérale ? – Place de la sonde transpylorique – Les populations à risque d’intolérance – Les prokinétiques gastriques – Quels critères d’intolérance digestive ? (Faut-il surveiller le résidu gastrique? ) • Diarrhée et nutrition entérale (23 % des patients inclus dans NUTRIREA1) • Le protocole de service 2013 Age (yrs) Gender (male/female) BMI (kg/m2 SAPS II (mean+/- SD) Medical diagnosis, n (%) Invasive ventilation, n (%) Length of stay (days) Death in the ICU with diarrhoea (n=38, 14%) 59 ± 17 17/21 23.9±4.3 50±17 25 (66) 27 (71) 15±14 6 (16) without diarrhoea (n=240, 86%) 59 ± 16 155/85 25.8±4.7 41±17 143 (60) 133 (55) 6±7 27 (11) • 14% of ICU patients experience diarrhea • Independent diarrhea risk factors were: - EN when delivering more than 60% of energy target - Antibiotics - Antifungeal drugs • Clostridium difficile was an infrequent cause or diarrhea (0.7%) NUTRIREA-2 Gestion d’une diarrhée Annexe 2 : Procédure de gestion d’une diarrhée selon Doig et al. (15) OUI OUI Diarrhée cliniquement significative M édicaments potentiellement en cause ? Pas de modification de la nutrition entérale NON OUI Arrêter le médicament et poursuivre la nutrition NON Le patient reçoit-il des antibiotiques ? NON Changer de soluté de nutrition Recherche de toxine de Clostridium difficile dans les selles et poursuivre la nutrition OUI Disparition de la diarrhée ? Poursuivre avec le soluté en cours NON Diminuer le débit du soluté jusqu’à la disparition de la diarrhée Réascension progressive au débit désiré Plan • Gestion de l’intolérance digestive: – Comment débuter la nutrition entérale ? – Place de la sonde transpylorique – Les populations à risque d’intolérance – Les prokinétiques gastriques – Quels critères d’intolérance digestive ? (Faut-il surveiller le résidu gastrique? ) • Diarrhée et nutrition entérale (23 % des patients inclus dans NUTRIREA1) • Le protocole de service Crit Care Med 2013 NUTRIREA-2 Protocole de nutrition entérale et gestion de l’intolérance digestive Annexe 1: Procédure de gestion de l'intolérance digestive haute (71) PATIENTS EN DV - Prokinetique systématique dès le 1er DV sur prescription médicale Arrêt 6h après dernier DV IMPERATIF : PRESCRIPTION MEDICALE DE LA NUTRITION ENTERALE Contrôle Radiologique de la position médiogastrique de la sonde avant chaque début d’alimentation entérale, puis systématiquement à chaque changement ou repositionnement de sonde. DEBUT DE NUTRITION ENTERALE Le plus précocement possible (<24 heures après l’intubation) Débit max d’emblée selon objectif prescrit Reprise au Débit prescrit SURVEILLANCE DE LA TOLERANCE DIGESTIVE SI INSULINOTHERAPIE VOMISSEMENTS/REGURGITATIONS Significatifs en dehors des soins et mobilisations Contrôle Glycémie capillaire /heure jusqu’à reprise de nutrition NON VOMISSEMENTS REGURGITATIONS NON VOMISSEMENTS REGURGITATIONS OUI Prévenir Le Médecin Dextro /h pendant 2h OUI DIMINUER le débit de 25 ml/h Ière mesure Débuter PROKINETIQUE sur prescription médicale jusqu’à 48h de tolérance au débit prescrit IIème mesure Modification du débit de la nutrition entérale NON Débit ! 25 ml/h OUI ARRÊT Alimentation Pendant 6 Heures SNG mise en aspiration Les inconnues La place de la nutrition parentérale: – De complément ? – En première intention (patient choqué) ? Le niveau optimal dd’apports : N Engl J Med 2011 – calorico-azotés – Micronutriments – Vitamines Lancet 2012 JAMA 2012 Impact de la voie d d’administration administration (entérale ou parentérale) parentérale du support nutritionnel initial sur le devenir du patient de réanimation en état de choc par ventilation mécanique invasive et amine vasoactive : Essai clinique contrôlé randomisé (NUTRIREA-2) N Engl J Med 2013 Conclusions • Utiliser la nutrition entérale en 1ère intention • Débuter la nutrition le plus tôt possible (<24 heures) après l’intubation • Débuter la nutrition entérale d’emblée au débit requis pour répondre aux besoins du patient dès J1. • Ne plus mesurer le résidu gastrique. • Utiliser un prokinétique lorsque le patient vomit et chez les patients à risque. • Identifier les patients à risque de vomissements et adopter des mesures préventives. • Une diarrhée ne doit pas faire arrêter la nutrition entérale en première intention. • Administrer la nutrition selon un protocole de service pré-établi, élément de référence pour l’équipe médicale et infirmière.