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Jean Renoux M. Jean Renoux est né le 01/04/1947 à Caen (Calvados). ENREGISTREMENT REALISE À CAEN, LE 21/01/2009 PAR MADAME CECILE HOCHARD FONCTION A LA SNCF Aiguilleur DATE D’ENTREE ET DE DEPART DE LA SNCF 1963–1975 AXE DE L’ETUDE L'histoire des métiers des cheminots depuis la Deuxième Guerre mondiale SUJET PRINCIPAL Le métier d’aiguilleur à la SNCF exercé par M. Jean Renoux (1963– 1975) THEMES ABORDES Formation et origine familiale, généralités sur la carrière à la SNCF Le métier d’aiguilleur Évolution du métier d’aiguilleur Conditions de travail, métier et vie quotidienne Conclusion générale sur le métier OUTIL DE CONSULTATION CD audio MATERIEL D’ENREGISTREMENT 1 minidisc Sony DUREE DE L’ENREGISTREMENT 1 heure et 32 minutes DUREE APRES TRAITEMENT DU SON 1 heure et 20 minutes Communication Le témoin autorise, à partir du 21 janvier 2009, la copie, la consultation, l’exploitation pour des travaux à caractère historique ou scientifique, la diffusion sonore et la publication de la transcription et de l’enregistrement avec mention de son nom. Fiche chronothématique réalisée par Caroline Gerlier http://memoire-orale.tge-adonis.fr/notice.php?id=128 1 Compte rendu analytique I – Formation et origine familiale, généralités sur la carrière à la SNCF (Plage 02) Père comptable et mère commerçante – frères salariés à la SNCF – entrée à la SNCF (1963) – première expérience professionnelle – niveau BEPC – agent mineur [moins de 21 ans] au service de l’exploitation – formation pour le concours de facteur enregistrant [second du chef de gare, chargé des marchandises] au Mans – aperçu de la carrière : a exercé plusieurs métiers dans la filière exploitation – intérimaire dans tous les métiers d’exploitants dans les gares – répartition des wagons à Rouen et responsable des travaux en Basse-Normandie – permanence voyageurs en gare – responsable des horaires et travaux ferroviaires à Rouen – consultant au service informatique de la direction du transport à Paris – grande mobilité géographique – a travaillé dans 140 gares – logé une fois par la SNCF – a peu utilisé les services proposés par la SNCF à ses employés – mandats syndicaux à Rouen – a participé aux grèves de Mai 1968 et autres grèves nationales (7mn:47s) II – Le métier d’aiguilleur (Plage 03) Premier exercice du métier d’aiguilleur dans des petites gares à 18 ans (1965) – premier exercice dans un poste d’aiguillage à Folligny (après le service militaire) – échelle 6 – nomination à Honfleur après l’examen des mineurs facteurs enregistrants – pas de choix du lieu de nomination – filière exploitation – choix du métier par nécessité – intérimaire de deuxième classe – remplacement sur toute la zone de Folligny-Granville – nominations à Folligny, Caen et Lisieux – saison sur la côte à Deauville, par roulement en juillet-août – présence sur la côte de Pâques à octobre – accueil des trains et des cars (5mn:29s). (Plage 04) Mission principale de l’aiguilleur : assurer la sécurité de la circulation des trains et leur cantonnement [espacement nécessaire à la sécurité] entre les gares – connaître les mesures de sécurité et les horaires – plusieurs types de postes d’aiguillages : à leviers courbés, leviers droits, petits leviers – aiguillage manuel – apparition des PRS (poste tout relais à transit souple) et PRCI (poste à relais à commande informatique) – différences entre postes mécaniques et automatiques – l’aiguilleur est chargé de l’entretien des postes (leviers, aiguilles, tables d’enclenchement) (4mn:57s) (Plage 05) Travail en équipe avec chef de service, agents de manœuvre et agents de l’équipement et gares voisines – travail solitaire – responsabilité de plusieurs postes la nuit – bonne entente avec collègues et supérieurs – fonction du chef de service (3mn:27s). (Plage 06) Connaissances indispensables de la sécurité, des enclenchements et des règlements – l’aiguilleur doit savoir réagir lors de dérangements des appareils – connaître les spécificités des aiguilles – formation assurée par la SNCF et surtout obtenue par la pratique – enseignement reçu des agents plus anciens – utilisation d’un calepin – travail sur tout type de voies – adaptation rapide à la maîtrise des particularités d’un poste d’aiguillage – utilisation d’outils précis – expressions spécifiques au métier (7mn:18s) (Plage 07) Principale qualité : sang-froid – réglementation très importante – la première place est donnée à la sécurité – responsabilités particulières de l’aiguilleur – contact avec les mécaniciens [conducteurs des trains] – place de l’écriture dans la fonction d’aiguilleur – le travail du témoin a concerné des trains de voyageurs et de marchandises (4mn:51s). Fiche chronothématique réalisée par Caroline Gerlier http://memoire-orale.tge-adonis.fr/notice.php?id=128 2 III – Évolution du métier d’aiguilleur (Plage 08) Transformation des postes d’aiguillages – remplacement par des PRCI – changement observé alors qu’il n’était plus aiguilleur – présence de TCO dans tous les postes – simplification du métier par l’apparition des PRCI et suppression de postes – antagonismes parfois avec les autres cheminots – relations avec les autres services de la SNCF : équipement, contrôleurs, mécaniciens (5mn:06s). (Plage 09) Formation permanente mais pas forcément nécessaire – tâches de l’aiguilleur en cas de travaux sur la voie – visites médicales professionnelles tous les ans – examens pour le certificat de sécurité – cas d’agents ayant obtenus un certificat de sécurité partiel et problèmes qui en découlent (3mn:16s). IV – Conditions de travail, métier et vie quotidienne (Plage 10) Horaire de 46 heures par semaine, en 2/8, en début de carrière (1965) – n’a pas connu les 40 heures, horaire en vigueur après qu’il ait quitté le métier d’aiguilleur (en 1975) – pénibilité moindre par rapport aux manœuvres, et du travail en 3/8 – métier pas vraiment stressant – la conscience de la responsabilité est plus importante dans le métier d’aiguilleur que les risques encourus – a été le témoin d’accidents au cours de sa carrière : un facteur PTT tué par une locomotive et une crise cardiaque (4mn:07s). (Plage 11) Dérangement du matériel : mauvais fonctionnement de signaux, enclenchements, travaux, etc – conditions climatiques particulières assez rares – cas toutefois de tempêtes de neige, feux de broussailles sur la côte – problème du gel en hiver : campagne préparatoire pour l’hiver en automne avec essai d’emploi de bouteilles de gaz pour le réchauffage des aiguilles – en contact avec les agents lors des alertes neige – la traction à vapeur a subsisté aux carrières de Vignats principalement et à la sucrerie de Cagny (5mn:35s). (Plage 12) Fourniture par la SNCF du costume, des gants de manœuvre, de vestes et de gilets de visibilité – pour les leviers, chiffons fournis car propreté exigée – le sol des postes d’aiguillages est revêtu de parquets sur lesquels les agents marchent avec des patins – présence d’un poêle au charbon (chauffage et cuisine) et de toilettes dans chaque poste – horaires de travail en 2/8 (de 5 h/6 h à 13 h/14 h et de 13 h à 21 h) – n’a jamais travaillé en 3/8 – de nuit, était chargé de trois postes dont un fermé la nuit (3mn:53s). (Plage 13) Intérimaire : « faire la putain », remplacer tout le monde – prévenu parfois du jour au lendemain, ou ne savait pas ce qu’il faisait le lendemain – période de remplacement entre un jour et un mois et demi – deux types d’intérim : par roulement ou en réserve pour les remplacements au jour le jour – roulement jusqu’à 8 jours de travail, plus long sur la côte (11 jours) – a fait toutes sortes de roulements (4 jours, 3 jours, etc.), 6 jours maximum en 1987-1988 – 1 ou 2 dimanches libres par mois, certains n’avaient seulement qu’un dimanche sur sept (maximum) – arrangements entre collègues pour le travail les jours de fête – le témoin n’était pas soumis à l’astreinte en tant qu’aiguilleur et intérimaire (6mn:23s). (Plage 14) Passage de 46 heures à 35 heures par semaine : changement de l’organisation du travail – organisation du roulement plus difficile en-dessous des 40 heures par semaine – 1 nuit = 1 journée + prime de nuit, n’a pas connu la compensation en temps – prime pour le déplacement calculée selon un forfait journalier – législation du travail respectée en ce qui concerne les roulements – exercice du métier d’aiguilleur pour la dernière fois en 1975, à l’agence de Lisieux, à l’échelle 8, niveau C – a quitté ce métier pour obtenir de l’avancement, en passant les concours d’accès à la maîtrise (4mn:39s). Fiche chronothématique réalisée par Caroline Gerlier http://memoire-orale.tge-adonis.fr/notice.php?id=128 3 V – Conclusion générale sur le métier (Plage 15) Principaux intérêts : métier calme avec du temps libre – en intérimaire, apprend tout le temps, préférence pour cette période – changement d’un jour à l’autre, se présenter un jour avant le début de la mission pour apprendre les consignes de sécurité et se les rappeler – une bonne journée : journée sans souci – une mauvaise journée : quand il y a beaucoup de dérangements avec déraillement de l’engin de manœuvre – responsabilité humaine des dérangements fréquente (4mn:37s) (Plage 16) Métier utile, voire nécessaire – bonne carrière à la SNCF : possibilité de promotion à un niveau élevé et facile – est parti en retraite comme cadre à l’échelle H/G – aiguilleur : responsable de la sécurité des trains – objet symbolique du métier : levier (4mn:09s). (Plage 17) Réponse à l’appel à témoignage car disparition du métier bientôt – conviction du fait que le chemin de fer n’est pas fini – se définit comme agent SNCF – les voyageurs sont des clients – connaissance de collègues ayant travaillé avant-guerre ou pendant : transmission de la mémoire du métier et des anecdotes (4mn:40s). Fiche chronothématique réalisée par Caroline Gerlier http://memoire-orale.tge-adonis.fr/notice.php?id=128 4