Quelles sont les pistes pour favoriser le travail des migrants

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Quelles sont les pistes pour favoriser le travail des migrants
Suisse 5
24 heures | Lundi 7 mars 2016
Le défi des cantons
Berne va
accueillir
des réfugiés
de Grèce
Quelles sont les pistes pour
favoriser le travail des migrants
600 personnes devraient
venir en Suisse dans
le cadre du programme
européen de relocalisation
La Suisse veut
intégrer professionnellement les
personnes relevant
de l’asile. Quelles
sont les solutions?
Un conducteur inconnu a forcé
un passage à niveau, samedi à
Môtiers. Les barrières étaient
abaissées, et le train approchait.
Le conducteur, qui a brisé la
barrière nord et endommagé la
barrière sud, a quitté les lieux
sans se préoccuper des dégâts
qu’il avait causés, a indiqué la
police cantonale neuchâteloise.
La circulation des trains a dû
être interrompue durant
environ 30 minutes afin de
pouvoir dégager la barrière
brisée. En se relevant, celle-ci
s’était appuyée contre la ligne
à haute tension. ATS
VC1
Contrôle qualité
18-25 ans, un plus grand profilage
de la population (avec des moyens
différents suivant les potentiels)
ou encore la nécessité d’augmenter les échanges entre institutions
et avec le monde du travail.
Dans le domaine, la pratique et
les expériences varient d’un canton à l’autre. Celui d’Argovie, par
exemple, n’autorise les réfugiés à
quitter les centres collectifs que
s’ils trouvent un travail. Une solution? Denis Pittet, délégué à la
communication au Département
vaudois de l’économie et du
sport, pointe du doigt une diffi-
culté: «Pour appliquer cette politique, il faut disposer d’un parc immobilier de structures collectives
suffisant. Dans notre canton, on le
développe, mais il y a souvent des
oppositions, ce qui rallonge les
procédures.»
En école professionnelle
Selon Matthieu Friderich, la piste
la plus intéressante est celle d’un
préapprentissage d’un an en entreprise. Il cite aussi un projet fribourgeois dans lequel les migrants peuvent suivre jusqu’à
l’âge de 25 ans des cours de fran-
çais et de maths en école professionnelle. L’idée étant de permettre des échanges avec les autres
élèves.
Mais une réflexion au cas par
cas est nécessaire. «Nous rencontrons aussi bien des universitaires
que de nombreuses personnes qui
n’ont jamais eu accès à un emploi», résume Nicolas Roguet, délégué genevois à l’intégration. Depuis peu, un dispositif d’insertion
professionnelle est testé dans le
canton. Après un apprentissage
intensif du français, un bilan de
compétence est effectué. Des com-
missions tripartites analyseront
les résultats et proposeront une
formation raccourcie de 3 à
6 mois, selon la profession. Des
bourses à l’emploi seront aussi
créées. L’enjeu est d’accompagner
les gens dans une voie qui réponde aux besoins de l’économie.
Selon le délégué à l’intégration,
près de 1500 personnes pourraient potentiellement suivre ce
programme sur les quelque
1800 réfugiés et personnes admises provisoirement en âge de travailler à Genève. Le but? En former et placer 150 à 200 par an.
A l’EVAM, une évaluation est
aussi menée pour définir un projet
réaliste et un plan d’action. Inutile, par exemple, de multiplier les
cours de langue si la personne
n’arrive pas à l’apprendre.
«L’autre jour, un monsieur m’a dit
que même dans sa langue maternelle il n’arriverait pas à faire ce
que lui demandait le professeur de
français», raconte Matthieu Friderich. Que faire dans un tel cas? «Il
faut adapter le projet, dans la mesure du possible.»
Selon nos interlocuteurs, il sera
toutefois difficile de faire travailler
plus de la moitié des migrants. Mathieu Friderich admet que sa mission peut être frustrante. «Mais
c’est aussi passionnant! Et on peut
avancer», conclut-il. Même si trouver un emploi n’est qu’une étape.
Ensuite, il faut le garder.
De nombreuses barrières à l’embauche
U Pour les migrants en quête de
travail, la première barrière est
la langue. Des universitaires
ratent le concours d’entrée à des
écoles parce qu’ils ne
comprennent pas correctement
les questions du concours
d’entrée! Autre souci,
l’illettrisme. Même dans une
formation pratique, il y a de la
théorie, qui passe par l’écrit.
Et puis le taux de chômage
est de 10% chez les personnes
non qualifiées en Suisse.
Toujours plus de connaissances
sont demandées: face à cette
concurrence, les migrants
arrivent en dernier. «Je n’ai
jamais rencontré d’employeurs
racistes, précise Matthieu
Friderich. Souvent, ils me disent:
«Je voudrais bien, mais j’ai déjà
trop de demandes venant de
Suisses, de permis B ou C.»
Les démarches administratives, que Berne veut simplifier,
font aussi peur. Même si la
procédure a déjà été raccourcie,
les employeurs ne la connaissent
pas forcément. Et s’ils ont le
choix, ils préfèrent recourir à ce
qu’ils maîtrisent déjà. C’est
d’autant plus vrai dans les
petites et moyennes entreprises
qui ne disposent pas de service
de ressources humaines.
A ces difficultés s’ajoutent les
problèmes de reconnaissance
des diplômes et de disponibilité
des migrants eux-mêmes – leurs
soucis de santé, les familles
nombreuses nécessitant que la
mère reste à la maison, l’absence
de voiture pour des raisons
financières, une mauvaise
connaissance du système…
Dans certains cas, enfin, la taxe
de 10% sur le salaire, que Berne
veut supprimer, ne rend pas le
travail financièrement intéressant. C.Z.
Elle a dit
«Je pensais
que nous n’avions
aucune chance
d’accéder
à l’Exécutif»
A1
Un homme chute
d’une voiture
dans un tunnel
Neige record
Nicole Bardet,
Verte fribourgeoise
qui a été élue
à l’Exécutif
de Romont
et a créé une
polémique
en renonçant
à son mandat
au profit de
son mari
Un Bernois de 23 ans est tombé
d’une voiture dans le tunnel
de Gubrist sur l’A1, près de
Weiningen (ZH). L’accident s’est
produit dimanche peu avant
4 heures. L’homme est tombé
de la portière du passager avant
alors que le véhicule avait
ralenti. Blessé à la tête, il a été
pris en charge par des témoins
et emmené à l’hôpital. La police
a arrêté les deux occupants de la
voiture en cause, qui avaient
poursuivi leur route. La galerie
a été fermée durant trois heures
pour les besoins de l’enquête.
ATS
Judith Uebersax
Ecartée de
la direction,
elle quitte l’UDC
KEYSTONE
Môtiers (NE)
Une auto fracasse
les barrières d’un
passage à niveau
Dans le cadre du cours OK job, Salihe, Hassan, Ruzdi et leurs camarades apprennent notamment à lire les offres d’emploi.
KEYSTONE
Dans une salle de l’Etablissement
vaudois d’accueil des migrants
(EVAM), une dizaine de personnes
ont la tête plongée dans des annonces de journal. Elles suivent le
cours OK job, sur la recherche
d’emploi. «On nous apprend à rédiger un CV ou une lettre de motivation, explique Salihe. Je cherche
une place dans une usine ou un
magasin.» Hassan, lui, était manutentionnaire au Pakistan. En
Suisse, il a effectué une formation
dans le nettoyage et fait un premier stage. Quant à Ruzdi, Kosovar, il a suivi une préformation de
travail en cuisine et bosse le weekend dans une structure de
l’EVAM, un job trouvé grâce à une
agence de placement.
«Pour les personnes qui sont
employables, le but est de multiplier les missions temporaires et
les stages pour décrocher un contrat à durée indéterminée», explique Matthieu Friderich, conseiller
en emploi à l’EVAM. Avec sept collègues, il accompagne les requérants d’asile et les personnes admises provisoirement qui n’arrivent pas à trouver un job, un apprentissage ou une formation
dans le canton de Vaud.
La mission est ardue. Son
équipe suit quelque 360 personnes par année. Environ 35% d’entre elles ont trouvé un travail en
2015. Pour l’ensemble des personnes admises provisoirement, le
taux d’activité est de 21,2% dans le
canton de Vaud en janvier et de
18,3% à Genève, selon le Secrétariat d’Etat aux migrations. Ces
chiffres sont en dessous de la
moyenne nationale (29,2%) et les
cantons alémaniques s’en sortent
mieux: ce pourcentage est notamment de 43,9% dans les Grisons.
La même tendance se constate
avec les réfugiés reconnus (permis B). Plusieurs explications sont
avancées, du tissu économique
différent au taux de chômage plus
élevé de ce côté de la Sarine. Matthieu Friderich a visité des régions
obtenant de bons résultats. Il en
est revenu avec plusieurs pistes
de réflexion. Parmi elles, une
meilleure prise en charge des
VANESSA CARDOSO
Caroline Zuercher
Le Tessin a connu une accalmie
hier, après une intense tempête
de neige. Routes bloquées, tôles
froissées, arbres tombés et
coupures de courant ont rythmé
la journée de samedi. Pour la
première fois de l’hiver, il a neigé
jusqu’en plaine, depuis l’aube
jusqu’en soirée. Au-dessus de
1000 mètres, il est tombé entre
30 cm et 60 cm de neige. C’est la
deuxième fois qu’il a autant neigé
en mars au Tessin depuis le début
de ce genre de mesures. ATS
La réorganisation de la direction
de l’UDC, présentée mercredi
dernier, a ses premières
conséquences. La présidente de
la section Femmes, Judith
Uebersax, quitte le parti avec
effet immédiat car elle a été
écartée de son autre fonction,
celle de vice-présidente de l’UDC
Suisse. Elle a appris la décision
dans les médias, a-t-elle expliqué
hier, confirmant une information du Tages-Anzeiger. Elle se
déclare déçue de la manière
dont elle a été mise à l’écart
après son engagement depuis de
nombreuses années. ATS
La Suisse va probablement accueillir 600 requérants d’asile en
provenance de Grèce. La NZZ am
Sonntag a précisé hier qu’il s’agissait principalement de Syriens déjà
enregistrés par Athènes. S’ils ont
de bonnes perspectives de pouvoir
bénéficier d’un permis de séjour en
Suisse, ils devront toutefois suivre
la procédure d’asile.
Cet accueil s’inscrit dans le cadre du programme de répartition
des réfugiés de l’Union européenne (UE), auquel la Suisse participe sur une base volontaire. Pour
mémoire, l’UE avait décidé en
juillet dernier que 40 000 réfugiés
déjà présents sur son sol seraient
répartis entre les pays de l’Union.
La Commission européenne avait
ensuite proposé un second programme de répartition de 120 000
personnes supplémentaires.
En réponse à la première mesure, le Conseil fédéral a donné en
septembre son feu vert à l’accueil
en Suisse de 1500 personnes. Outre
les 600 provenant de Grèce, 900
«Il est trop tôt
pour dire quand
ces personnes
arriveront
en Suisse»
Céline Kohlprath
Porte-parole du Secrétariat
d’Etat aux migrations
viendront vraisemblablement
d’Italie. «Ces chiffres sont des approximations, précise Céline Kohlprath, porte-parole du Secrétariat
d’Etat aux migrations. Et il est trop
tôt pour dire quand ces personnes
arriveront en Suisse.»
L’Union européenne, toutefois,
peine à concrétiser ses plans. Et la
Suisse, fera-t-elle un geste supplémentaire? «Cela pourrait éventuellement se faire dans le cadre du
deuxième programme européen
de relocalisation», répond Céline
Kohlprath. Des consultations doivent encore être menées avec les
cantons à ce sujet. Interrogée par la
NZZ am Sonntag, la Conférence des
directeurs cantonaux de justice et
police salue en principe la prise en
charge de réfugiés dans le cadre du
programme de relocalisation de
l’UE. Son secrétaire général souligne toutefois que la Confédération
doit aussi tenir compte de l’engagement des autres pays et de la situation sur le front de l’asile en Suisse.
C.Z.
Français blessé
dans une avalanche
Uri Un groupe de 14 skieurs a été
surpris hier après-midi par une
avalanche alors qu’il avait quitté
les pistes balisées dans la région
d’Andermatt. Un Français de
27 ans a été emporté et blessé.
Les autres skieurs ont été évacués
en raison du danger. ATS
Le prix des timbres
ne va pas changer
Courrier La Poste a décidé de ne
pas augmenter les tarifs du
courrier A et B. L’accord avec le
surveillant des prix sur le sujet
expire à fin mars. Selon l’adjoint
de Monsieur Prix, cité par la
SonntagsZeitung, les prix ne
seront pas modifiés d’ici à fin
2016. C.Z.

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