mozart, andrew - Médiathèque de la Cité de la musique
Transcription
mozart, andrew - Médiathèque de la Cité de la musique
François Gautier président Brigitte Marger directeur général Wolfgang-Amadeus Mozart En collaboration avec le South Bank Centre de Londres, la cité de la musique a choisi de programmer plusieurs concerts en hommage à Wolfgang-Amadeus Mozart. Sir William Glock, l’ancien directeur des services musicaux de la BBC, a été le principal initiateur de cette série. « Nous avons d’abord choisi, explique-t-il, de représenter les principaux genres qui, à l’exception de l’opéra, illustrent la production mozartienne : symphonies, concertos, musique de chambre et musique religieuse. L’étape suivante de la programmation a consisté à associer aux chefsd'œuvre fréquemment interprétés (Messe du Couronnement, Messe en ut mineur, Requiem…) des œuvres moins connues, comme le Quintette pour piano et vents K 452, le Divertimento K 254 ou l’Ode funèbre maçonnique K 477. La dernière étape a consisté à s’assurer la collaboration des ensembles ou des solistes les plus appréciés pour leur interprétation du style mozartien (Orchestra of the Age of Enlightenment, Quatuor Mosaïques, la pianiste Imogen Cooper…). » De ce point de vue, le cas de l’orchestre The Age of Enlightenment est exemplaire, puisqu’il est devenu l’ensemble attitré pour les musiques baroque et classique du Festival de Glyndebourne, un festival reconnu aujourd’hui comme l’un des lieux où la tradition mozartienne ne se fige pas mais continue à revendiquer toute son actualité. 2 | cité de la musique vendredi 6 novembre - 20h salle des concerts Wolfgang-Amadeus Mozart Messe en ut majeur, K 317, dite « du Couronnement » Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Benedictus, Agnus Dei durée : 26 minutes entracte Messe en ut mineur, K 427, « inachevée » Kyrie, Gloria, Laudamus te, Gratias, Domine, Qui tollis peccata mundi, Quoniam tu solus sanctus, Jesu Christe, Credo in unum Deum, Et incarnatus est, Sanctus, Benedictus durée : 54 minutes Andrew Davis, direction Sibylle Ehlert, Hillevi Martinpelto, sopranos Catherine Wyn-Rogers, mezzo-soprano Paul Agnew, ténor Matthew Hargreaves, basse Choir and Orchestra of the Age of Enlightenment coproduction cité de la musique, SBC (South Bank Centre Londres), et Orchestra of the Age of Enlightenment notes de programme | 3 Wolfgang-Amadeus Mozart Kyrie Kyrie eleison ! Christe eleison ! Kyrie eleison ! Kyrie Seigneur, ayez pitié ! Christ, ayez pitié ! Seigneur, ayez pitié ! Gloria Gloria in excelsis Deo. Et in terra pax hominibus bonae voluntatis. Laudamus te. Benedicimus te. Adoramus te. Glorificamus te. Gloria Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Nous Vous louons, nous Vous bénissons, nous Vous adorons, nous Vous glorifions. Nous Vous rendons grâce pour Votre gloire immense. Seigneur Dieu, Roi des cieux, Dieu Père toutpuissant ! Seigneur, Fils unique de Dieu, Jésus-Christ, Très-Haut ! Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Fils du Père ! Vous qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous. Vous qui effacez les péchés du monde, recevez notre prière. Vous qui siégez à la droite du Père, ayez pitié de nous. Car vous êtes le seul Saint ; le seul Seigneur ; le seul Très-Haut. Jésus-Christ. Avec le Saint-Esprit dans la gloire de Dieu le Père. Ainsi soit-il. Gratias agimus tibi propter magnam gloriam tuam. Domine Deus, Rex cœlestis, Deus Pater Omnipotens. Domine Fili unigenite Jesu Christe. Domine Deus, Agnus Dei, Filius Patris. Qui tollis peccata mundi, miserere nobis. Qui tollis peccata mundi, suscipe deprecationem nostram. Qui sedes ad dexteram Patris, miserere nobis. Quoniam tu solus sanctus, tu solus Dominus, tu solus Altissimus. Jesu Christe. Cum Sancto Spiritu, in gloria Dei Patris. Amen. Credo Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem, factorem cœli et terrae, visibilium omnium, et invisibilium. Et in unum Dominum, Jesum Christum, Filum Dei unigenitum. Et ex Patre natum ante omnia saecula. Deum de Deo, lumen de lumine, Deum verum de Deo vero. Genitum non factum, consubstantialem Patri : per quem omnia facta sunt. Qui propter nos homines, et propter nostram salutem descendit de cœlis. Et incarnatus est de Spiritu Sancto, 4 | cité de la musique Credo Je crois en un seul Dieu, le Père tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre, de tout l’univers visible et invisible. Et en un seul Seigneur, Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles. Dieu né de Dieu. Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait ; qui pour nous autres hommes et pour notre salut, est descendu des cieux. Qui s’est incarné par l’opération du SaintEsprit dans le sein de la Vierge Marie et Wolfgang-Amadeus Mozart ex Maria virgine : et homo factus est. Crucifixus etiam pro nobis, sub Pontio Pilato passus et sepultus est. Et resurrexit tertia die, secundum scripturas et ascendit in cœlum, sedet ad dexteram Patris, et iterum venturus est cum gloria, judicare vivos et mortuos, cujus regni non erit finis. Et in Spiritum Sanctum, Dominum et vivificantem, qui ex Patre Filioque procedit, qui cum Patre et Filio simul adoratur et conglorificatur, qui locutus est per prophetas. Et unam sanctam catholicam et apostolicam ecclesiam. Confiteor unum baptisma in remissionem peccatorum. Et exspecto resurrectionem mortuorum et vitam venturi saeculi. Amen. s’est fait homme. Il a aussi été crucifié, pour nous, sous Ponce Pilate ; il a souffert et a été mis au tombeau. Et il est ressuscité le troisième jour suivant les Ecritures ; il est monté au ciel et il est assis à la droite de Dieu le Père. Et il reviendra dans sa gloire pour juger les vivants et les morts ; et son règne n’aura pas de fin. Et au Saint-Esprit, qui est le Seigneur qui donne la vie ; qui procède du Père et du Fils. Qui, conjointement avec le Père et le Fils, est adoré et glorifié ; qui a parlé par les Prophètes. Et à l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique, je reconnais un seul baptême pour la rémission des péchés. Et j’attends la résurrection des morts, et la vie des siècles à venir. Amen. Hosanna in excelsis. Sanctus Saint, saint, saint est le Seigneur, Dieu des armées. Les cieux et la terre sont remplis de sa gloire. Hosanna au plus haut des cieux ! Benedictus qui venit in nomine Domini. Hosanna in excelsis. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! Agnus Dei Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis. (bis) Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona nobis pacem. Agnus Dei Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, aie pitié de nous. (bis) Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, donne-nous la paix. Sanctus Sanctus, Sanctus, Sanctus Dominus Deus Sabaoth. Pleni sunt cœli et terra gloria ejus. notes de programme | 5 Wolfgang-Amadeus Mozart Wolfgang-Amadeus Mozart Messe en ut majeur dite « du Couronnement » K 317 6 | cité de la musique La musique religieuse de Mozart a souvent posé problème, apparaissant aux yeux de certains comme une allégeance au pouvoir catholique de Salzbourg, étant considérée par d’autres comme la preuve d’un mysticisme sincère et indépendant. Si la plupart des messes de jeunesse justifient la première réserve, la Messe du Couronnement et la Messe en ut mineur suffisent à montrer combien leur auteur est rapidement parvenu à dépasser la contingence de la commande : la messe est devenue pour Mozart un cadre d’expression à part entière, inscrit dans une tradition séculaire tout en restant relié à sa production profane (opéras, airs de concert, concertos). Avant lui, JohannSebastian Bach et Georg-Friedrich Händel avaient réussi cette symbiose entre le religieux et le profane. Ce n’est donc pas un hasard si l’écho de des derniers se fait entendre, en particulier dans la Messe en ut mineur ostensiblement marquée par l’écriture de Bach que Mozart avait découverte en 1782 dans la bibliothèque du Baron van Swieten. La Messe du Couronnement a été terminée le 23 mars 1779. Dédiée comme la plupart de ses messes à l’archevêque Colloredo, elle semble avoir été composée pour la cérémonie du couronnement d’une image de la Vierge dans l’église Maria-Plan près de Salzbourg. De récentes recherches ont depuis montré qu’elle a en fait été certainement composée pour la cathédrale de Salzbourg. Elle doit aussi son appellation au fait d’avoir été choisie pour le couronnement du roi de Bohème en 1791. Les dimensions de cette messe sont à la croisée de deux genres en pratique à la fin du XVIIIe siècle : la missa brevis (messe brève) et la missa solemnis (messe solennelle). Dans la messe brève, « le compositeur renonce à toute répétition de texte, à la largeur mélodique des airs et à la complexité contrapuntique au profit d’une déclamation homophonique du texte, aussi concise que possible. Le contraire de la missa brevis est la missa solemnis » (Günther Massenkeil). « Au XVIIIe siècle, explique éga- Wolfgang-Amadeus Mozart lement Sylvie Bouissou, l’influence de l’opéra et de la cantate d’église conduit les compositeurs à une messe proche de la cantate religieuse, riche en airs vocalisants et pages instrumentales concertantes. Mais les autorités ecclésiastiques condamnent les élans de virtuosité, les développements pléthoriques, les artifices orchestraux et les madrigalismes trop appuyés. (…) Aussi pour canaliser les débordements en tous genres, l’Eglise préconise-t-elle la missa brevis dans laquelle la répétition de mots est proscrite et dont l’écriture évite le contrepoint complexe et la virtuosité gratuite. » La Messe du Couronnement ne prend parti ni pour la messe brève, ni pour la messe solennelle. Si les dimensions réduites et l’absence de répétition du texte font penser à la messe brève, l’ambition orchestrale et la place consacrée à l’expression des solistes sont proches de la messe solennelle. Le manuscrit n’indique d’ailleurs que le terme de « missa », ce qui tend à prouver que Mozart s’est volontairement placé entre les deux échelles. Le Kyrie introduit la messe par un enchaînement rapide du style « sérieux » (triple incantation du chœur) et du style « galant » (voix solistes en mélodie accompagnée avec relais de hautbois) : deux styles qui ne cesseront d’alterner pendant toute l’œuvre. La réponse du Christe se veut brève (assombrissement en mode mineur) pour laisser toute la place à la réexposition symétrique du Kyrie. Le Gloria commence par une triple incantation dont le style solennel contraste à nouveau avec les louanges individuelles (« Laudamus te »). Notons au passage ce qui pourrait ressembler à un clin d’œil mozartien : l’intervention inopinée des instruments à vent - les instruments traditionnellement associés à la symbolique franc-maçonne - après la mention des « hommes de bonne volonté » (« hominbus bonae voluntatis »)… Pièce centrale de l’ordinaire de la messe, le Credo possède le texte le plus long, ce qui force le compositeur à utiliser un débit syllabique (absence de vocanotes de programme | 7 Wolfgang-Amadeus Mozart lises) ainsi qu’à alléger le contrepoint. Ce sont les violons qui placent ce mouvement sous le signe de la ferveur grâce à un flot continu de doubles croches (mouvement perpétuel). De ce bouillonnement émergent quelques accents expressifs (« Et in unum Dominum »), un nouvel appel des solistes (« Et incarnatus est »), puis une déploration (« Crucifixus ») empruntant ses profils descendants au « Et incarnatus est ». Le Sanctus commence, lui aussi, par une exclamation solennelle du chœur qui trouvera un écho dans le « Hosanna » de la fin de la section. L’Agnus Dei conclut la messe par une page soliste d’une élégance proche de certaines pages opératiques de Mozart, comme l’air « Dove sono » chanté par la Comtesse dans les Noces de Figaro. La dernière surprise provient de la réapparition inattendue du thème du Kyrie en plein Agnus Dei, un procédé cyclique très rare dans la musique religieuse de cette époque. La fin de l’Agnus prolonge cette collusion entre messe et opéra : le plan de la conclusion de l’Agnus se rapproche étonnamment d’un finale d’opéra, avec son accélération rythmique et son crescendo dramatique. Messe en ut mineur « inachevée » K 427 8 | cité de la musique Contrairement à la Messe du Couronnement, la Messe en ut mineur est une messe solennelle clairement caractérisée par ses dimensions, l’usage ambitieux du contrepoint, la place consacrée aux airs solistes et le morcellement des sections en pièces presque indépendantes. Plutôt que de constituer une partie solidaire, le Gloria se trouve par exemple morcelé en une suite de sections contrastantes : « Gloria in excelsis Deo », « Laudamus te », « Gratias », « Domine », « Qui tollis peccata mundi », « Quoniam tu solus sanctus »… Composés à Vienne entre juillet 1782 et mai 1783, le Kyrie et le Gloria ont été joués la première fois à l’église Saint Pierre le 25 octobre 1783. Mozart n’a pourtant pas terminé cette messe dont l’Agnus est absent et le Credo inachevé (il manque la partie finale après l’« Et incarnatus est »). Dans son Wolfgang-Amadeus Mozart état actuel, la partition ne ressemble pourtant pas une musique inachevée tant les pages existantes font partie des musiques religieuses les plus riches, à côté de la Messe en si de Bach et de la Missa solemnis de Beethoven. D’emblée, la couleur sombre du Kyrie fait penser à celle de l’Introït du Requiem. Le contrepoint sérieux s’inscrit dans le recueillement du prélude orchestral : le sujet qui servira de base aux imitations prend lentement son essor pour tendre vers plusieurs dissonances d’intervalles de secondes. L’éclaircie vient avec le Christe (soprano solo en mi bémol majeur) dont le style fait référence à l’air concertant (grands intervalles) avec quelques vocalises à la fin du Christe. Le retour du Kyrie s’effectue grâce à un ingénieux tuilage qui réintroduit d’abord le thème initial, puis seulement après la tonalité d’ut mineur. Cette hésitation entre l’interpellation de Dieu décrite par le texte et la résignation musicale s’oublie vite dans le Gloria. Après une interjection collective du chœur, le contrepoint fugué intervient pour témoigner de la puissance divine (« In excelsis Deo »). La conclusion renforce cette puissance par des formules jubilatoires empruntées à Händel (« In excelsis »). Alternent ensuite passages concertants (« Laudamus te », « Domine », « Quoniam ») et sections consacrées au chœur (« Gratias », « Qui tollis », « Jesu Christe »). Les premiers utilisent les voix solistes (vocalises, grands intervalles, opposition avec l’orchestre) pour insister sur l’expression individuelle de la foi, alors que les seconds utilisent les quatre voix du chœur (richesse de l’harmonie, dissonances chromatiques, rythmes pointés) pour figurer la solennité du spirituel. Le Credo débute par une exclamation homophonique correspondant à la profession de foi collective des fidèles (« Credo in unum Deum »). L’indissociabilité des voix se trouve rapidement métamorphosée en un fourmillement contrapuntique duquel émerge le pupitre des sopranos utilisé recto tono (sur une même note), en lointaine référence à la récitation grégorienne notes de programme | 9 Wolfgang-Amadeus Mozart ou aux grands chœurs händéliens. La coda insiste sur la figuration de « Descendit de cœlis » : des lignes mélodiques descendantes que l’« Et incarnatus est » équilibrera par de gracieuses gammes ascendantes et lyriques. Ce passage est certainement le point le plus sublime de la partition puisque l’osmose y est totale entre une voix de soprano aérienne et un orchestre illuminé par le contrechant des bois. Le Sanctus conclut la messe par un retour de l’alternance solennelle entre le collectif (fugue sur « Hosanna in excelsis ») et l’individuel (air des quatre solistes « Benedictus »). Emmanuel Hondré 10 | cité de la musique Wolfgang-Amadeus Mozart biographies Andrew Davis est actuellement l’un des chefs d’orchestre de Grande-Bretagne à être le plus demandé comme chef invité dans les orchestres d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Extrême-Orient. Il vient par exemple de diriger plusieurs productions d’opéra au Chicago Lyric Opera, au Metropolitan Opera de New York (Hansel et Gretel en 1996-97 ; Capriccio en 1997-98), au San Francisco Opera, à l’Opéra de Bavière (Peter Grimes, 1991), au Royal Opera House (Der Rosenkavalier de R. Strauss) et à Covent Garden. Il est l’hôte régulier du Festival de Glyndebourne où il a été très apprécié pour ses cycles d’opéras (Mozart, Janacek, Strauss, Tchaïkovski) et où il a été nommé, en 1988, directeur du Festival. Ses relations avec le BBC Symphony Orchestra ont aussi marqué une grande part de sa carrière. Il a fait ses débuts avec cet orchestre en 1970, avant d’être nommé chef principal en 1989, puis d’engager une politique de création qui a valu à l’Orchestre une grande renommée internationale. Il a aussi entrepris de nombreuses tournées (Hong Kong en 1990 ; Japon en 1990 et 1993 ; USA en 1995 ; Europe en 1992 et 1996). Il a participé avec cet orchestre au Festival de Salzbourg (1997), avant d’engager une nouvelle tournée au Japon et en Amérique du Nord (1998). Andrew Davis s’est vu décerner la récompense de la Royal Philharmonic Society (1991), et en 1995 le Prix de la meilleure interprétation d’opéra pour Eugène Onéguine (1994). Sibylle Ehlert Après avoir suivi ses études à Detmold, Hambourg et Cologne, elle a travaillé dans des compagnies d’opéra en Suisse, et notamment au Stadttheater Bern où elle a été engagée de 1991 à 1994. Durant cette période, elle a chanté les rôles de Zerlina (Don Giovanni), Konstanze (Die Entführung), Musetta (La Bohême), Gilda (Rigoletto), Marenka (The Bartered Bride), Vénus/Ge-po-po (Le Grand Macabre de Ligeti)… Fascinée par les œuvres de Ligeti, elle a continué à travailler régulièrement avec ce compositeur. Après avoir enregistré avec lui les Mystères du Grand Macabre (Philharmonia Orchestra, direction EsaPekka Salonen, Sony), elle a été immédiatement réinvitée pour la production du Requiem avec les mêmes interprètes. C’est d’ailleurs dans le rôle de Vénus/Ge-po-po (Le Grand Macabre) qu’elle s’est fait acclamer à Salzbourg et au Théâtre du Châtelet de Paris en 1998. Ses plus récents engagements comprennent le Festival Wien Modern (1997), des concerts avec le Nash Ensemble, ses débuts aux Etats-Unis avec le Los Angeles Philharmonic sous la direction de EsaPekka Salonen, et avec l’Orchestre de la NDR de Hambourg sous la direction de Christoph Eschenbach. notes de programme | 11 Wolfgang-Amadeus Mozart Hillevi Martinpelto Avant même d’avoir terminé ses études à l’Ecole Royale de Stockholm en 1987, elle avait déjà chanté Pamina dans La Flute enchantée au Folkoperan de Stockholm et Zerline dans Don Giovanni au Théâtre Royal de Drottningholm. Toujours en 1987, elle réalisa ses débuts à l’Opéra Royal de Stockholm dans le rôle de Madame Butterfly puis au Norrlands Operan de Suède dans le rôle de Tatiana (Eugène Onéguine). Les rôles majeurs se sont ensuite enchaînés : Donna Anna (Don Giovanni) à Oslo et Stockholm, Marguerite (Faust) au Norrlands Operan de Suède, Iphigénie (Iphigénie en Aulide et Iphigénie en Tauride) au Théâtre Royal de Drottningholm, Fiordiligi (Cosi fan tutte) et la Comtesse (Le Nozze di Figaro) au Théâtre de Bruxelles, Elektra (Elektra) avec John-Eliot Gardiner pour une tournée à Salzbourg, Innsbruck et Vienne en 1991, Fiordiligi au Théâtre d’Hambourg (1992), Eva (Les Maîtres12 | cité de la musique Chanteurs de Nüremberg) à Nice (1992), Freia (L’Or du Rhin) au Chicago Lyric Opera (1993), Desdémone au Nouvel Opéra d’Helsinki… En 1995-1996, elle a chanté le rôle titre de Léonore de Beethoven avec JohnEliot Gardiner et l’orchestre The Age of Enlightenment. Elle vient récemment de chanter le rôle d’Agathe (Der Freischütz) à l’Opéra de Cologne et celui de Donna Anna (Don Giovanni) à l’Opéra national de Vienne. Catherine Wyn-Rogers a été jeune chanteuse au Royal College of Music de Londres avec des professeurs comme Meriel St Clair. Elle a remporté le prix Dame Clara Butt avant de continuer ses études avec Ellis Keeler et Diane Forlano. Son activité s’est ensuite recentrée sur les récitals et l’interprétation de l’oratorio, étant régulièrement invitée par le Bach Choir, les Royal Choral et Huddersfield Choral, le Royal Philharmonic, l’English Chamber… Elle a également été dirigée par Bernard Haïtink, Andrew Davis, Sir Charles Mackerras, Richard Hickox, Mark Elder et Sir Roger Norrington. En 1993, elle a fait ses débuts au Festival de Salzbourg (Die Zauberflöte), au Royal Opera House et à Covent Garden (Peter Grimes, Götterdammerung, The Midsummer Marriage). Ses plus récents engagements ont été signés avec Covent Garden (Erda dans Das Rheingold et Siegfried, Madeleine dans Die Meistersinger von Nürnberg), le Royal Opera (Falstaff) et l’Opéra de Vienne avec le Philharmonic Orchestra et Sir Roger Norrington. Paul Agnew, né à Glasgow en 1964, commence ses études musicales au Magdalen College d’Oxford auprès de Janet Edmonds, puis devient membre du Consort of Musicke pendant une longue période. Très demandé en tant que soliste, il a notamment chanté dans Pulcinella de Stravinsky avec Sinfonietta 21, plusieurs Cantates de Bach Wolfgang-Amadeus Mozart avec l’Orchestra of the Age of Enlightenment, Médée de Charpentier (rôle de Jason) avec Les Arts Florissants en France, au Portugal et aux États-Unis. Parmi ses prestations les plus récentes, notons King Arthur avec John-Eliot Gardiner, les Chandos Anthems de Handel au Festival de Bruges, la Messe du Couronnement de Mozart et plusieurs Cantates de Bach avec l’Amsterdam Baroque Orchestra dirigé par Ton Koopman, The Fairy Queen de Purcell avec le Gabrieli Consort, Canticles and Folk Songs de Britten avec Musique Oblique au Festival de Normandie, l’Indian Queen de Purcell au Barbican Centre de Londres et à la cité de la musique avec the Academy of Ancient Music, le rôle d’Hippolyte dans la production d’Hippolyte et Aricie à Paris, Nice, Caen, Montpellier et à la Brooklyn Academy of Music de New York avec William Christie et Les Arts Florissants. Pour cette saison, ses engage- ments comprennent La Descente aux Enfers et Acis et Galatée avec William Christie, Platée de Rameau à l’Opéra de Paris, Solomon de Haendel avec le Gabrieli Consort et Alexander’s Feast de Haendel au Teatro Comunale de Florence. Matthew Hargreaves est né à Londres et a étudié à la Guildhall School of Music and Drama avec Rudolf Piernay. Il a ensuite obtenu de multiples récompenses : Prix de la Fondation Wolfson, finaliste au concours international du chant colorature (Luxembourg, 1996), Prix Decca du concours Kathleen Ferrier (1997). Parmi ses engagements d’opéra, il faut citer : Figaro (Le Nozze di Figaro), Dandini (Cenerentola), le Magistrat (Werther), Florello (Il Barbiere di Seviglia) pour l’English Touring Opera ; Polyphemus (Acis et Galatée) et Leporello (Don Giovanni) pour l’Opera Atelier de Toronto sous la direction de Marc Minkowski ; Le Turc (Il Turco in Italia), Uberto (La Serva padrona), Garibaldo (Rodelinda) et Truffaldino (Ariadne auf Naxos) pour le Broomhill Opera… En concert, il a chanté le Magnificat et la Passion selon St Jean de Bach, Le Messie et Israël en Egypte de Haendel, La Création et la Messe Nelson de Haydn, Les Vêpres de Monteverdi, la Petite Messe solennelle de Rossini, la Messa di Gloria de Puccini, le Requiem de Verdi… Durant la saison 19971998, Matthew Hargreaves a chanté le rôle d’Andy (Travellers) et celui de Roman Prus (The Bridge) au Festival de Covent Garden, et a participé aux productions de The King’s Consort (Christmas Story de Schütz) et de The Academy of Ancient Music (direction Christopher Hogwood) aux Proms du Royal Albert Hall. Ses futurs rôles comprennent Zoroastre (Orlando) au Queen Elizabeth Hall, Schaunard (La Bohême) et Masetto (Don Giovanni) pour le Welsh National Opera… notes de programme | 13 Wolfgang-Amadeus Mozart The Orchestra of the Age of Enlightenment Cet orchestre est actuellement reconnu comme l’un des plus fameux ensembles. Formé en 1986 et autogéré, l’orchestre a d’abord invité des chefs tels que Mark Elder, Sir Charles Mackerras et Gustav Leonhardt. Depuis 1992, Sir Simon Rattle et Frans Brüggen en ont été les chefs principaux. En 1997, le travail des London Classical Players, avec à leur tête Sir Roger Norrington, s’est conjugué à celui de l’Orchestra of the Age of Enlightenment. L’Orchestre travaille régulièrement aussi avec de nombreux solistes de renommée mondiale tels que Thomas Zehetmair, Ann Murray, Thomas Hampson, Emanuel Ax et Steven Isserlis. Associé au Royal Festival Hall depuis 1993 et résident de St George’s Brandon Hill à Bristol (en association avec la radio BBC) depuis 1995, il sera aussi en résidence au nouveau Harbourside Centre de Bristol en 2002. L’alliance de l’authenticité et des 14 | cité de la musique valeurs contemporaines a conduit l’orchestre à des performances remarquables : entre autres Simon Boccanegra et Alzira de Verdi avec Mark Elder au Royal Opera’s Verdi Festival, Elias de Mendelssohn avec Paul Daniel et Bryn Terfel pour la clôture du 50e festival international d’Edimbourg en 1996, des productions récentes de Haendel à Londres et à Glyndebourne, ainsi que Linda di Chamonix avec Mark Elder à l’occasion du bicentenaire Donizetti, une Tchaikovsky Experience avec Sir Roger Norrington. Les projets de l’orchestre comprennent des concerts au South Bank Mozart Festival en 19981999, un programme célébrant l’anniversaire de Gœthe en 1999 avec Mark Elder, et Les Boréades de Rameau en 1999 avec Sir Simon Rattle au Festival de Salzbourg. En août 1998, l’Orchestre, dirigé par Paul Daniel, a fait ses débuts à New York dans le cadre du Festival « Mostly Mozart » du Lincoln Center. S’appuyant principalement sur des fonds privés, l’Orchestre bénéficie du soutien de son sponsor principal Donaldson, Lufkin & Jenrette International. L’Orchestre poursuit enfin dans les écoles plusieurs programmes éducatifs couronnés de succès. flûte Lisa Beznosiuk hautbois Anthony Robson Cherry Forbes bassons Andrew Watts Philip Turbett cors Andrew Clark Martin Lawrence trompettes Stephen Keavy James Ghigi trombones Sue Addison Peter Thorley Patrick Jackman timbales Alan Emslie Wolfgang-Amadeus Mozart orgue Nicholas Parle Cecelia Bruggemeyer Elizabeth Bradley Andrew Durban Richard Wyn Roberts Susanna Spicer Wilfrid Swansborough The Choir of the Enlightenment a été formé à partir d’un groupe de chanteurs professionnels dont la plupart sont déjà solistes de carrière. Durant les dernières années, le Chœur s’est associé à l’orchestre The Age of Enlightenment pour de nombreuses productions invitées dans les festivals britanniques et européens, et en particulier à la série annuelle des concerts du South Bank Centre de Londres. ténors violons I Catherine Mackintosh Lucy Howard Marshall Marcus Lisa Ferguson Pierre Joubert Peter Lissauer Sue Kinnersley Caroline Churchill violons II Alison Bury Jill Samuel Catherine Ford Susan Carpenter-Jacobs Jane Gillie Claire Sansom Henrietta Wayne Marc Cooper sopranos altos Jan Schlapp Martin Kelly Annette Isserlis Katharine Hart Colin Kitching Leon King violoncelles Richard Tunnicliffe Susan Sheppard Lynden Cranham Helen Verney Timothy Kraemer contrebasses Chi-chi Nwanoku John Bowley Robert Burt Simon Davies Jonathan Job Gerard O’Beirne Tom Phillips Julian Stocker Mark Warden basses Edward Caswell Julian Clarkson William Clements Christopher Foster Charles Gibbs Charles Pott Richard Savage Lawrence Wallington Emma Brain Gabbott Clare Costa Donna Deam Carol Hall Rachel Platt Elizabeth Roberts Gill Ross Olive Simpson Sarah Stobart Rachel Wheatley altos technique Lucy Ballard Stephen Carter Richard Lowell Childress Natanya Hadda Catherine Jones Noël Le Riche régie générale Marc Gomez régie lumières notes de programme | 15