Découvrez l`article de la Provence - Golfe de Saint
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36 Balades Samedi 7 Février 2015 www.laprovence.com À Ramatuelle, quelle côte ! Du côté de St-Trop, tout n’est pas strass et bling-bling. Suivez nos pas entre Pampelonne et le cap Camarat. Superbe K, elle est fréquentée par temps passé. Cela fait déjà une BONS PLANS les milliardaires du monheure d’ailleurs que l’on crapa- O de entier et les jet-setteurs de tout poil. Les nuits y sont souvent bien plus chaudes que les jours ; les propriétés privées rivalisent de luxe et les boutiques proposent quelques-unes des plus belles créations de la haute couture et de la joaillerie de la planète. Mais Saint-Tropez est aussi - avant tout, même - une presqu’île qui a su se préserver et protéger ses espaces naturels, à commencer par son littoral. Un petit bijou de côte dentelée, tantôt à fleur d’eau, tantôt révélant des à-pics qui abritent des criques aussi craquantes que discrètes. C’est justement dans ce décor de carte postale que nous allons baigner durant toute notre escapade, que l’on abordera de la célèbre plage de Pampelonne (au niveau du restaurant "L’Esquinade"). Cette langue de sable, longue de 4,5 km, n’a pas toujours été un lieu de loisirs. Dans la nuit du 15 août 1944, elle a en effet été le théâtre du débarquement des alliés en Provence. La 3e division américaine prit d’assaut le site et le 509e bataillon de parachutistes US atterrit par erreur sur les collines dominant la baie - l’objectif initial était la plaine du Muy- ce qui Fief de pêcheurs, criques sauvages et a-pics vertigineux. permit de libérer rapidement la station balnéaire varoise. En revanche, c’est aux Allemands que l’on doit le déboisement de "l’arrière-scène". Raisons stratégiques obligent, ils avaient décidé de "sacrifier" le site, exigeant que l’on débroussaille et coupe les pins majestueux des abords de la plage mais aussi que l’on rase les dunes de manière à faciliter les tirs d’artillerie ou de mitrailleuses dans la perspective du "D-Day". Ceci écrit, marchant sur la pla- En s’élevant au-dessus des flots, le littoral se fait toujours plus sauvage. Les à-pics se succèdent pour laisser découvrir des criques qui sont autant d’invitations à faire une pause. / PHOTOS S.B. ge léchée par les flots, nous mettons le cap au sud, vers le phare Camarat, pour très vite rejoindre le sentier qui épouse les courbes de la côte. Tout en appréciant la beauté de cette anse superbe, on est d’abord interpellé par la source de Lou Pous, résurgence en forme de puits (d’où son nom) ; puis par la propriété que l’on contourne, qui a appartenu à Eddy Barclay et abrité quelques-unes des plus belles fêtes de la côte, dont les célèbres "soirées blanches". Griffes de sorcière et barbes de Jupiter tapissent la roche sur laquelle se faufile notre chemin, qui nous entraîne sur la plage de Bonne Terrasse. Cet ancien fief de pêcheurs, qui a conservé une certaine quiétude, n’en n’a pas moins été transfiguré par l’aménagement d’un domaine résidentiel et ses villas provençales. Poursuivant notre route en direction du phare de Camarat, nous nous élevons doucement au-dessus des flots alors que le littoral se fait plus sauvage, avec une côte qui a sérieusement subi les affres du temps. Les à-pics se succédent pour laisser découvrir des criques qui sont autant d’invitations à faire une pause. Quant à la végétation, elle aussi évolue : moins rase mais avec des pins et des chênes assurant de sympathiques tunnels végétaux sur notre passage. Si on en prend plein les mirettes, avec ces points de vue toujours plus régalants, on ne se rend nullement compte du hute, lorsque l’on tombe sur une rampe d’escaliers qu’il va falloir grimper sur notre droite. Il s’agit de la portion de l’itinéraire qui sollicitera le plus notre "palpitant". Mais elle n’est nullement redoutable. Un petit quart d’heure plus tard, nous voilà devant le phare de Camarat. Situé au sommet du cap éponyme, il est le deuxième plus haut phare de France, sa source lumineuse étant située à 129,80 mètres au-dessus du niveau de la mer, avec une portée de 60 km. Mis en service en 1831 avec un éclairage au pétrole, électrisé en 1946 puis automatisé depuis 1977, il est aujourd’hui télé-contrôlé à partir du phare de l’Île de Porquerolles. À défaut de pouvoir le visiter, on contourne le bâtiment afin de s’offrir un aller-retour (100 m) pour rejoindre le belvédère proposant un panorama sur l’ensemble de la presqu’île mais aussi le massif de l’Estérel. Puis, nous empruntons la route goudronnée, qui nous entraîne à travers la forêt tout en nous gratifiant, durant toute la descente, de quelques "fenêtres" sur le golfe. Si certains seront tentés d’emprunter la piste (sur la droite, on ne peut pas la manquer) qui pique vers la côte et rejoint l’anse de Bonne Terrasse pour retrouver une partie du chemin emprunté à l’aller qui les reconduira directement à Pampelonne, nous poursuivrons, pour notre part, le ruban d’asphalte jusqu’à l’entrée du camping "Les Tournels". Là, nous bifurquerons à notre tour sur la droite, pour traverser l’immense vignoble de la propriété, avec la mer en toile de fond. Arrivés sur la route de Bonne Terrasse, nous continuerons quelques mètres jusqu’au pont, puis tournerons à droite, traverserons la pinède avant de finir sur la route et retrouver le parking des plages. Sandra BASSO Ramatuelle, un écrin à savourer Sa plage "people" (Pampelonne), ses caps (Taillat et Camarat), son festival (créé par Jean-Claude Brialy) ou encore Gérard Philipe (qui repose depuis 1959 dans le cimetière du village) l’ont fait connaître à la planète entière. Mais Ramatuelle n’en reste pas moins un petit joyau préservé. Accrochée à flanc de colline et dominant les vignobles tapissant les pentes douces qui s’étirent jusqu’à la mer, la cité médiévale a conservé son esprit de clocher. Ni les restaurations, nullement ostentatoires, ni les quelques boutiques, galeries et restaurants qui ont investi certaines rues, n’ont altéré le charme ou modifié l’atmosphère. À commencer par la place de l’Ormeau (planté sous Henri IV pour marquer la pacification de la province et la conversion du roi, mais remplacé depuis par un olivier), avec ses bons vieux bistrots. Tout à côté, l’église roma- ne de Notre-Dame avec son encadrement de porte en serpentinite, a la particularité d’être accolée aux remparts qui ceinturaient le village. Il nous faut d’ailleurs franchir le porche pour pénétrer au sein du vieux bourg et se perdre dans les ruelles étroites, parfois sombres mais toutes incroyablement fleuries avec des jasmins, chèvrefeuilles, bougainvilliers, lauriers... recouvrant les façades. Entre la place du château - et sa maison seigneuriale remaniée au XVIIIe siècle par les seigneurs d’Audibert - et la porte Sarrasine avant de remonter la rue Sarrasin et passer devant le N.10 soit l’ancienne demeure aux murs jaunes et volets bleus de Jean-Claude Brialy, c’est une agréable flânerie que l’on s’offre ; que l’on ne manquera pas de ponctuer par un détour sur le parvis de la mairie d’où la vue est époustouflante et, bien sûr, le cimetière. SE RESTAURER L’Esquinade. Il y a le cadre (ambiance bateau), la vue (sur la mer), l’atmosphère (familiale) et bien sûr la cuisine (simple et authentique). Affirmer que cette adresse, créée en 1972 par Roger et Edna dans une cabane de pêcheur est une institution relève de l’euphémisme. Il est vrai que Manuel, le fils, perpétue l’esprit "maison", que le rapport qualité-prix est l’un des meilleurs de Pampelonne et qu’elle est ouverte toute l’année. Sans oublier qu’Edna garde toujours un œil sur son "bébé". ● ➔ À Ramatuelle, plage de Pampelonne, u 04 94 79 83 42. SE RESSOURCER Lei Souco. Pionnière dans l’âme, la famille Giraud fait construire en 1968, au cœur des 6 ha de vignes de son domaine, une bastide afin d’accueillir des hôtes. Gérée aujourd’hui par Nathalie, la propriété abrite 5 chambres avec poutres, tomettes et terrasses privatives mais aussi 4 studios. Terrain de volley et tennis sont également à dispo des clients (à partir de 85¤). ● ➔ À Ramatuelle, route des plages, u 04 94 79 80 22 ou www.leisouco.com ➔ Autre adresse (ouverte toute l’année) : le Domaine Les Mésanges à Gassin, u 06 15 77 26 62 ou www. mesanges.com (à partir de 100 ¤). (SE) FAIRE PLAISIR Clé de Voûtes. Fille d’un pianiste de jazz et d’une peintre, Valérie Sonnet a baigné, dès son enfance, dans l’univers de l’art. Pas étonnant qu’elle se détourne très vite des lettres classiques pour "jouer" avec la pierre. CAP en poche, elle la taille sous toutes ses facettes pour créer des lampes, fontaines, sculptures, cheminées... Et désormais, après un stage à Forcalquier pour être murailler, c’est dans la pierre sèche qu’elle entend se spécialiser. ● ◗ REPÈRES UTILES La boucle est de 7 km. Sa durée est de 2h30 et le niveau est moyen. Le dénivelé est de 280 m et le balisage jaune. Le départ est fixé sur le parking des plages, route de Bonne Terrasse (derrière l’Esquinade). Si la balade est facile, nous l’avons classée dans le niveau "moyen", car par endroits le chemin est particulièrement rocheux ou glissant et certains passages sont à flanc de rochers. Pour se rendre à Ramatuelle, par l’A8, sortir soit au Cannet-des-Maures, soit au Muy ; par l’A50 jusqu’à Toulon, puis Hyères et le Mole. Coordonnées GPS : Lat : 43.212904 - Lon : 6.6631682 Golfe de Saint-Tropez Tourisme, Carrefour de la Fou, 83580 Gassin 04 94 55 22 00 ou www.golfe-saint-tropez-information.com Office de tourisme, place de l’Ormeau, 83350 Ramatuelle, 04 98 12 64 00 ou www.ramatuelle-tourisme.com Var Tourisme, www.visitvar.fr L’arrivée au phare du cap Camarat est la promesse de profiter d’un superbe panorama sur le golfe, avant d’aller flâner dans les craquantes ruelles de Ramatuelle. ➔ À Ramatuelle, Parc d’Activités Le Colombier 2, u 06 11 91 88 42.