Découvrez l`article de la Provence - Golfe de Saint

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Découvrez l`article de la Provence - Golfe de Saint
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Balades
Samedi 7 Février 2015
www.laprovence.com
À Ramatuelle, quelle côte !
Du côté de St-Trop, tout n’est pas strass et bling-bling. Suivez nos pas entre Pampelonne et le cap Camarat. Superbe
K, elle est fréquentée par
temps passé. Cela fait déjà une
BONS PLANS
les milliardaires du monheure d’ailleurs que l’on crapa-
O
de entier et les jet-setteurs de tout poil. Les nuits y
sont souvent bien plus chaudes
que les jours ; les propriétés privées rivalisent de luxe et les boutiques proposent quelques-unes des plus belles créations de la haute couture et de
la joaillerie de la planète. Mais
Saint-Tropez est aussi - avant
tout, même - une presqu’île qui
a su se préserver et protéger ses
espaces naturels, à commencer
par son littoral. Un petit bijou
de côte dentelée, tantôt à fleur
d’eau, tantôt révélant des à-pics
qui abritent des criques aussi
craquantes que discrètes.
C’est justement dans ce décor
de carte postale que nous allons
baigner durant toute notre escapade, que l’on abordera de la célèbre plage de Pampelonne (au
niveau du restaurant
"L’Esquinade"). Cette langue de
sable, longue de 4,5 km, n’a pas
toujours été un lieu de loisirs.
Dans la nuit du 15 août 1944, elle a en effet été le théâtre du débarquement des alliés en Provence. La 3e division américaine
prit d’assaut le site et le 509e bataillon de parachutistes US atterrit par erreur sur les collines dominant la baie - l’objectif initial
était la plaine du Muy- ce qui
Fief de pêcheurs,
criques sauvages
et a-pics vertigineux.
permit de libérer rapidement la
station balnéaire varoise. En revanche, c’est aux Allemands
que l’on doit le déboisement de
"l’arrière-scène". Raisons stratégiques obligent, ils avaient décidé de "sacrifier" le site, exigeant
que l’on débroussaille et coupe
les pins majestueux des abords
de la plage mais aussi que l’on
rase les dunes de manière à faciliter les tirs d’artillerie ou de mitrailleuses dans la perspective
du "D-Day".
Ceci écrit, marchant sur la pla-
En s’élevant au-dessus des flots, le littoral se fait toujours plus sauvage. Les à-pics se succèdent pour
laisser découvrir des criques qui sont autant d’invitations à faire une pause.
/ PHOTOS S.B.
ge léchée par les flots, nous mettons le cap au sud, vers le phare
Camarat, pour très vite rejoindre le sentier qui épouse les
courbes de la côte. Tout en appréciant la beauté de cette anse
superbe, on est d’abord interpellé par la source de Lou Pous, résurgence en forme de puits
(d’où son nom) ; puis par la propriété que l’on contourne, qui a
appartenu à Eddy Barclay et
abrité quelques-unes des plus
belles fêtes de la côte, dont les
célèbres "soirées blanches".
Griffes de sorcière et barbes de
Jupiter tapissent la roche sur laquelle se faufile notre chemin,
qui nous entraîne sur la plage
de Bonne Terrasse. Cet ancien
fief de pêcheurs, qui a conservé
une certaine quiétude, n’en n’a
pas moins été transfiguré par
l’aménagement d’un domaine
résidentiel et ses villas provençales.
Poursuivant notre route en direction du phare de Camarat,
nous nous élevons doucement
au-dessus des flots alors que le
littoral se fait plus sauvage, avec
une côte qui a sérieusement subi les affres du temps. Les à-pics
se succédent pour laisser découvrir des criques qui sont autant
d’invitations à faire une pause.
Quant à la végétation, elle aussi
évolue : moins rase mais avec
des pins et des chênes assurant
de sympathiques tunnels végétaux sur notre passage.
Si on en prend plein les mirettes, avec ces points de vue toujours plus régalants, on ne se
rend nullement compte du
hute, lorsque l’on tombe sur
une rampe d’escaliers qu’il va
falloir grimper sur notre droite.
Il s’agit de la portion de
l’itinéraire qui sollicitera le plus
notre "palpitant". Mais elle
n’est nullement redoutable. Un
petit quart d’heure plus tard,
nous voilà devant le phare de
Camarat.
Situé au sommet du cap éponyme, il est le deuxième plus
haut phare de France, sa
source lumineuse étant située à
129,80 mètres au-dessus du niveau de la mer, avec une portée
de 60 km. Mis en service en
1831 avec un éclairage au pétrole, électrisé en 1946 puis automatisé depuis 1977, il est
aujourd’hui télé-contrôlé à partir du phare de l’Île de Porquerolles. À défaut de pouvoir le visiter, on contourne le bâtiment
afin de s’offrir un aller-retour
(100 m) pour rejoindre le belvédère proposant un panorama
sur l’ensemble de la presqu’île
mais aussi le massif de l’Estérel.
Puis, nous empruntons la route
goudronnée, qui nous entraîne
à travers la forêt tout en nous
gratifiant, durant toute la descente, de quelques "fenêtres"
sur le golfe.
Si certains seront tentés
d’emprunter la piste (sur la droite, on ne peut pas la manquer)
qui pique vers la côte et rejoint
l’anse de Bonne Terrasse pour
retrouver une partie du chemin
emprunté à l’aller qui les reconduira directement à Pampelonne, nous poursuivrons, pour notre part, le ruban d’asphalte
jusqu’à l’entrée du camping
"Les Tournels". Là, nous bifurquerons à notre tour sur la droite, pour traverser l’immense vignoble de la propriété, avec la
mer en toile de fond. Arrivés sur
la route de Bonne Terrasse,
nous continuerons quelques
mètres jusqu’au pont, puis tournerons à droite, traverserons la
pinède avant de finir sur la route et retrouver le parking des plages.
Sandra BASSO
Ramatuelle, un écrin à savourer
Sa plage "people" (Pampelonne), ses caps
(Taillat et Camarat), son festival (créé par
Jean-Claude Brialy) ou encore Gérard Philipe
(qui repose depuis 1959 dans le cimetière du village) l’ont fait connaître à la planète entière. Mais
Ramatuelle n’en reste pas moins un petit joyau
préservé. Accrochée à flanc de colline et dominant les vignobles tapissant les pentes douces
qui s’étirent jusqu’à la mer, la cité médiévale a
conservé son esprit de clocher. Ni les restaurations, nullement ostentatoires, ni les quelques
boutiques, galeries et restaurants qui ont investi
certaines rues, n’ont altéré le charme ou modifié
l’atmosphère. À commencer par la place de
l’Ormeau (planté sous Henri IV pour marquer la
pacification de la province et la conversion du
roi, mais remplacé depuis par un olivier), avec
ses bons vieux bistrots. Tout à côté, l’église roma-
ne de Notre-Dame avec son encadrement de porte en serpentinite, a la particularité d’être accolée aux remparts qui ceinturaient le village. Il
nous faut d’ailleurs franchir le porche pour pénétrer au sein du vieux bourg et se perdre dans les
ruelles étroites, parfois sombres mais toutes incroyablement fleuries avec des jasmins, chèvrefeuilles, bougainvilliers, lauriers... recouvrant les
façades. Entre la place du château - et sa maison
seigneuriale remaniée au XVIIIe siècle par les seigneurs d’Audibert - et la porte Sarrasine avant de
remonter la rue Sarrasin et passer devant le N.10
soit l’ancienne demeure aux murs jaunes et volets bleus de Jean-Claude Brialy, c’est une agréable flânerie que l’on s’offre ; que l’on ne manquera pas de ponctuer par un détour sur le parvis de
la mairie d’où la vue est époustouflante et, bien
sûr, le cimetière.
SE RESTAURER
L’Esquinade. Il y a le cadre
(ambiance bateau), la vue
(sur la mer), l’atmosphère
(familiale) et bien sûr la cuisine (simple et authentique).
Affirmer que cette adresse,
créée en 1972 par Roger et
Edna dans une cabane de pêcheur est une institution relève de l’euphémisme. Il est
vrai que Manuel, le fils, perpétue l’esprit "maison", que
le rapport qualité-prix est
l’un des meilleurs de Pampelonne et qu’elle est ouverte
toute l’année. Sans oublier
qu’Edna garde toujours un
œil sur son "bébé".
●
➔ À Ramatuelle, plage de Pampelonne,
u 04 94 79 83 42.
SE RESSOURCER
Lei Souco. Pionnière dans
l’âme, la famille Giraud fait
construire en 1968, au
cœur des 6 ha de vignes de
son domaine, une bastide
afin d’accueillir des hôtes.
Gérée aujourd’hui par Nathalie, la propriété abrite 5
chambres avec poutres, tomettes et terrasses privatives mais aussi 4 studios.
Terrain de volley et tennis
sont également à dispo des
clients (à partir de 85¤).
●
➔ À Ramatuelle, route des plages,
u 04 94 79 80 22 ou www.leisouco.com
➔ Autre adresse (ouverte toute
l’année) : le Domaine Les Mésanges à
Gassin, u 06 15 77 26 62 ou www.
mesanges.com (à partir de 100 ¤).
(SE) FAIRE PLAISIR
Clé de Voûtes. Fille d’un
pianiste de jazz et d’une
peintre, Valérie Sonnet a baigné, dès son enfance, dans
l’univers de l’art. Pas étonnant qu’elle se détourne
très vite des lettres classiques pour "jouer" avec la
pierre. CAP en poche, elle la
taille sous toutes ses facettes pour créer des lampes,
fontaines, sculptures, cheminées... Et désormais,
après un stage à Forcalquier
pour être murailler, c’est
dans la pierre sèche qu’elle
entend se spécialiser.
●
◗ REPÈRES UTILES
La boucle est de 7 km. Sa durée est de 2h30 et le niveau est
moyen. Le dénivelé est de 280 m et le balisage jaune. Le départ
est fixé sur le parking des plages, route de Bonne Terrasse (derrière l’Esquinade).
Si la balade est facile, nous l’avons classée dans le niveau
"moyen", car par endroits le chemin est particulièrement rocheux ou glissant et certains passages sont à flanc de rochers.
Pour se rendre à Ramatuelle, par l’A8, sortir soit au Cannet-des-Maures, soit au Muy ; par l’A50 jusqu’à Toulon, puis
Hyères et le Mole.
Coordonnées GPS : Lat : 43.212904 - Lon : 6.6631682
Golfe de Saint-Tropez Tourisme, Carrefour de la Fou, 83580
Gassin 04 94 55 22 00 ou www.golfe-saint-tropez-information.com
Office de tourisme, place de l’Ormeau, 83350 Ramatuelle,
04 98 12 64 00 ou www.ramatuelle-tourisme.com
Var Tourisme, www.visitvar.fr
L’arrivée au phare du cap Camarat est la promesse de profiter d’un superbe panorama sur le golfe,
avant d’aller flâner dans les craquantes ruelles de Ramatuelle.
➔ À Ramatuelle, Parc d’Activités Le
Colombier 2, u 06 11 91 88 42.

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