Printemps 2012 - Bernard loRjou

Transcription

Printemps 2012 - Bernard loRjou
LETTRE de
L’ASSOCIATION BERNARD
N° 34
Printemps 2012
EDITORIAL
L’exposition « le Bestiaire d’Apollinaire ou le Cortège d’Orphée », gravures sur bois de LORJOU
à la Mairie de Blois, a rencontré un franc succès. Il fallait s’y attendre. Le talent du peintre conjugué à celui
de Guillaume Apollinaire, ne pouvait ne pas plaire à tout le monde. Le livre d’or en témoigne. LORJOU
qui se méfiait tant des éloges, aurait été très inquiet ! Cette exposition restera dans les annales de
l’Association Bernard Lorjou par sa beauté, sa fréquentation et sa popularité. Nous remercions vivement la
Mairie de Blois et son Service de communication qui nous ont permis d’organiser cette exposition au
moment des fêtes de fin d’année, période qui se prêtait particulièrement bien à la nature de cette
manifestation.
Nous remercions également Pascale Josserand, inspectrice de l’Académie Orléans-Tours, qui a su
mobiliser, avec succès, les instituteurs de la région pour organiser les visites scolaires. Vous trouverez, en
page 2, le compte-rendu de Jacqueline Galléazzi qui a accueilli la quasi-totalité de ces visites. Ce n’est pas la
première fois que nous associons les enfants à nos manifestations : ce fut le cas à Rouen en 2000 (Lycée la
Providence), à Orléans en 2002 (St. Pierre le Puellier), à Vendôme en 2004 (le Minotaure), et surtout à
Blois en 2003 (le Château de Blois) avec son très joli concours de dessins… Nous n’oublions pas de
remercier aussi Bernard et Marie-José Gaultier qui ont prêté leur «Bestiaire», unique œuvre sur toile
exposée, représentant les animaux « oubliés » par Apollinaire.
Le catalogue édité à cette occasion a été largement diffusé. Comme vous le savez déjà, c’est grâce
aux subventions des mairies de Blois et de Saint-Denis-sur-Loire que nous avons pu le financer sans trop de
difficulté. Nous leur adressons une nouvelle fois nos très sincères remerciements.
Vu le succès de l’exposition de Blois, il nous semble intéressant d’envisager de la faire circuler dans
d’autres villes de France ou d’ailleurs. L’intégralité de ces 33 planches encadrées est prête à partir à la
conquête d’un plus large public. Dans cette perspective, le conseil d’administration souhaite que les
membres de l’association qui auraient connaissance d’un lieu d’exposition de prestige, veuillent bien nous
en faire part…
L’assemblée générale 2012 aura lieu un samedi du septembre prochain, probablement le 22 (la date
exacte vous sera communiquée plus tard) à Paris, grâce à Denis Géniteau qui veut bien mettre à notre
disposition son local de l’Avenue de l’Opéra. Ce sera enfin au tour de la province de « monter » à Paris !
Je termine cet éditorial par une triste nouvelle: le décès de Lucien Biville, dit Colonel. Il est entré
dans notre association tardivement, mais a laissé à ceux qui l’ont connu une forte impression par son franc
parler et son sens de l’humour.
Junko Shibanuma, présidente
Vues de la salle d’exposition « Le Bestiaire d’Apollinaire » à la Mairie de Blois
Visites des scolaires à l'exposition LORJOU à la Mairie de Blois
Durant l’exposition Le Bestiaire d’Apollinaire de LORJOU, nous avons reçu environ 500 élèves
du primaire soit 18 classes de la maternelle au CM2. Les professeurs des écoles avaient bien préparé ces
visites qui se sont bien passées. Tous avaient prévu des exercices à faire soit pendant la visite soit après,
en classe. Beaucoup avaient appris des poèmes du Bestiaire qu'ils ont récités avec plaisir.
En complément nous leur avons présenté, en tenant compte, autant que possible, des différences
dues à l'âge et du temps passé à l'exposition (entre ¾ d'heure et 2 heures) :
Lorjou: le peintre, l'homme et l’œuvre
Son travail de graveur (exceptionnel dans son œuvre et exceptionnel par la technique choisie: les
bois gravés)
Orphée : il fallait expliquer la présence d'un personnage dans le Bestiaire et les gravures
Les enfants ont beaucoup aimé les couleurs, ce qui nous a permis de rappeler le merveilleux
coloriste que fut Lorjou
La Mairie de Blois était très satisfaite de la venue des élèves (et leur a offert à tous un petit
goûter). Notre présence nous a permis de voir que de nombreux visiteurs - tant du Blésois que de
passage dans la région - étaient venus voir cette exposition présentée pour la première fois depuis 1966,
année de la création du Bestiaire.
Jacqueline Galléazzi
Jacqueline Galléazzi parlant aux enfants de l’Ecole Lorjou de St. Denis-sur-Loire
Cours de dessins sur place
Dernière nouvelle
La Société Nationale des Beaux Arts a choisi Bernard LORJOU comme invité d’honneur de son Salon
2012 qui aura lieu au Carrousel du Louvre de Paris en décembre. Nous sommes ravis de cette invitation,
d’autant plus qu’en 2001, l’artiste a eu le même honneur, permettant ainsi à l’Association Bernard
Lorjou de montrer au public les œuvres tardives de l’artiste. Cette fois, il y aura à découvrir d’autres
tableaux plus anciens qui se trouvent, comme dit Alain Bouhanna, président d’honneur de notre
association, trop souvent au secret dans les collections particulières.
LORJOU comprenait l’importance des salons. C’est d’ailleurs grâce à eux qu’il a pu, comme beaucoup
d’autres artistes, faire remarquer son jeune talent. Nous remercions PIERRE-HENRI, vice-président de
la SNBA, de cette initiative. Nous espérons pouvoir mobiliser à cette occasion beaucoup de visiteurs,
amateurs de peinture forte. Nous comptons surtout sur les membres parisiens de notre association pour
accueillir le public et lui faire découvrir ou redécouvrir notre cher LORJOU.
"I HAVE A DREAM THAT ONE DAY", LORJOU...
Au bestiaire d'APOLLINAIRE illustré par LORJOU, ajoutons à la
colombe, au paon, au hibou et à l'ibis, si vous le voulez bien, un pélican... Mais que
vient donc faire ce volatile, me direz-vous ? Une gravure aurait-elle été dérobée des
cimaises de la Mairie de BLOIS, d'où le palmipède aurait pris son envol sans ses
congénères ?
Mon enquête commence au hasard d'une diffusion télévisée de "L'AFFAIRE PELICAN", thriller
sorti aux USA en 1993, adapté du livre de John GRISHAM, où une étudiante et un journaliste enquêtent
sur le meurtre de magistrats.
Pélican, Thriller, LORJOU..., l'énigme s'obscurcit. En quoi le maître serait-il concerné par cette
affaire ? S'il est vrai qu'il ne fallait pas lui voler dans les plumes et qu'il savait lancer, aux détracteurs de la
peinture figurative, des noms d'oiseaux, le mystère reste entier !
Reprenons le scénario... Darby SHAW (Julia ROBERTS)
cherche à élucider les meurtres et contacte Gray GRANTHAM
(Denzel WASHINGTON), journaliste au Washington Post, pour lui
livrer ses théories d’un complot...
A cet instant du film, est accrochée, au mur du bureau de D.
WASHINGTON, la lithographie réalisée par LORJOU à l'occasion
de l'assassinat de MARTIN LUTHER KING !
En ce 4 Avril 1968, LORJOU est à NEW YORK avec Yvonne MOTTET, pour son exposition
"Vaincre la faim, c'est gagner la paix" parrainée par l'ONU, quand les ondes annoncent la mort du pasteur
noir. Il court alors aux ateliers de l'imprimeur MOURLOT et travaille toute la nuit à la création de cet
instantané, hommage au Prix Nobel de la Paix 1964 dont la voix s'est tue...
La colombe messagère a été abattue en plein vol ; le sang ayant coulé, LORJOU sort ses armes
pour peindre à chaud l'actualité de ses contemporains. Ce sont ces événements du monde et les maux de la
société qui alimentent et rassasient l'appétit créatif du peintre. L'Amérique lui inspira quelques années
auparavant "Dallas Murder Show" (Assassinat du Président Kennedy) et la série " Blancs et Noirs " (1964) où
la ségrégation raciale est déjà dénoncée.
L'œuvre représente ici le visage du pasteur partiellement
dissimulé par ce qui semble être une poupée de fécondité de l'Afrique
des origines (à rapprocher des poupées Akoua'ba - Ashanti - GHANA).
Le regard du prêcheur, perçant et inquiet, se voile déjà peu à peu ;
l'esprit du mort s'est incarné dans la sculpture anthropomorphe que les
vivants se transmettront pour faire germer un avenir meilleur.
La sobriété des lignes et la palette chromatique ont de quoi
surprendre ; LORJOU qui ne s'arrêtait pas au blanc et au noir préfère
ici, aux couleurs qu'on lui connait, des teintes sépia, mélanges de gris, de
vert et de rosé. Le peintre s'est en quelque sorte effacé, laissant la place à
l'homme auquel il rend hommage et à son message universel.
J'ignore tout des conditions de diffusion de cette lithographie aux
Etats Unis, et qui imposa cette œuvre dans le film : choix du réalisateur,
parti pris d'un décorateur ou volonté de l'acteur D. WASHINGTON...
Mes investigations arrivant à leur terme, le pélican s'en est allé au gré du générique de fin, porteur
des motivations et des espoirs de notre association.
"I say to you today, my friends", LORJOU ne cessera de nous surprendre ; il nous désarme et nous
émerveille. Ces combats d'hier sont aujourd'hui les nôtres.
Oui, je vous le dis, "I have a dream, that one day", LORJOU, témoin de son temps, prenne toute sa
place parmi les artistes pionniers de la peinture du XXème siècle.
THE END est un éternel commencement...
Bertrand Michel
"A VOTÉ....."
De l'orange, du rose, du bleu, du blanc, du rouge, du vert...
Primaires, secondaires, tertiaires...
A droite, à gauche, au centre et sur les bords...
Avec ou sans étiquette... (sur le châssis),
Dès 1967 et à la demande du Centre d'Information Civique », LORJOU, sans parti pris, ne
s'abstient pas de vous en faire voir de toutes les couleurs, pour vous appeler aux urnes.
Son talent d'affichiste, son graphisme percutant et sa palette de coloriste lui valurent à plusieurs
reprises, pour des élections législatives ou européennes, d'appeler les électeurs jusqu'à l'isoloir. Sur les murs
ou les écrans télévisés, dans la glaise ou le bronze, LORJOU, par ses différentes campagnes pour le
civisme, vous a à l'œil.
Ces yeux vous scrutent et vous dévisagent pour vous rappeler les rendez-vous républicains. Que ces
candidats vous disent blanc ou noir, que vous soyez pour ou contre, écoutez mon programme, semblent
dire ces bouches ouvertes !
Pas d'abstrait, que du concret... Le propos est simple : exprimez-vous, car de l'urne sortiront des
projets et vos efforts seront ainsi récompensés par des trophées.
Depuis déjà cinq quinquennats, l'association Bernard LORJOU œuvre à la promotion, à la
connaissance et à la reconnaissance de l'œuvre de l'artiste, témoin des changements de la société et des
bouleversements du monde.
Si vous avez un souvenir avec LORJOU à nous livrer, des documents à nous présenter, l'émotion
d'un tableau à faire partager ou des contacts à nous donner pour l'organisation d'une prochaine exposition,
l’association compte sur votre soutien, vos suggestions et vos suffrages.
Parrainages en poche, la campagne 2012 est lancée par LORJOU. "Votez pour qui vous voudrez
mais votez", tel est son message. Abstentionnistes, méfiez-vous : l'artiste a plus d'un tour dans son sac.
Un électeur du parti B.L.
*Le Centre d'Information Civique est une
association loi 1901 qui avait pour mission en
France jusqu'en 1999 de promouvoir le civisme,
notamment l'exercice du droit de vote. Le
président du CIC fut M. Christian Barbé, et sa
collaboratrice, Mme Monique Berne, est une de
nos membres les plus fidèles à la mémoire de
Lorjou.
Photo en haut : Lorjou avec la maquette de
l’affiche « Votez qui vous voudrez, mais
votez », 1978.
Photo en bas à gauche : Affiche « votez », 1967.
Photo en bas à droite : le Trophée du Civisme,
statue en terre cuite, lors de sa présentation à
l’Hôtel Lassay, Paris en 1978.
LETTRE DE L’ASSOCIATION BERNARD LORJOU N° 34 – printemps 2012
Rédaction: Junko Shibanuma / Photos: Ecole Lorjou de St. Denis-sur-Loire et Eiji Shibanuma
Textes : Jacqueline Galléazzi, Bertrand Michel et Junko Shibanuma
Association Bernard Lorjou, 7 rue de Bellevue, 41000 St. Denis-sur-Loire, France
Tel et fax : (33) 2 54 78 62 05 / [email protected] / www.lorjou.com

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