La tendance des fast-foods «sains» prend de l`ampleur
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La tendance des fast-foods «sains» prend de l`ampleur
Economie 34 Le Matin Dimanche | 25octobre 2015 La tendance des fast-foods «sains» prend de l’ampleur sur l’arc lémanique Alimentation Le nombre de fast-foods «sains» est en augmentation, sur l’arc lémanique. Cette tendance s’inscrit dans un mouvement général de prise de conscience de l’importance d’une alimentation saine. Joëlle Ducraux Le Veganopolis a ouvert le 21 septembre, à Lausanne. Milkshake, thé, café, burger, frites, mousse aux fruits, muffin, pain au chocolat. A priori, rien de bien original. Mais quand on s’y intéresse de plus près, on découvre ce qui fait la particularité de ce fast-food. Avec le café, pas de crème, mais du lait de riz ou de soja. Dans le burger, la viande est bannie et remplacée par une pâte de lentilles, de haricots rouges ou de pois chiches. Et le milk-shake traditionnel est revisité avec du lait de riz. Ici tout est 100% végane, même les employés. Sebastian Salazar, un des gérants du café, explique comment le concept s’est développé: «Je suis végane depuis deux ans pour des questions environnementales et éthiques. J’ai vu beaucoup de documentaires et de reportages, et ça m’a fait réfléchir. Le collectif Veganopolis a organisé des vrunchs – brunchs 100% véganes – l’année dernière. Les fonds récoltés ont permis de financer ce café.» Pour le moment, le café n’a pas de concurrence directe, à Lausanne, puisqu’il est le seul à être spécialisé dans le végane. Locaux et de saison Mais la tendance fast-good est plus que jamais présente au bord du lac Léman. Takinoa, présent à Lausanne et à Gland, propose des produits de saison, locaux et le plus souvent bio. Salades fraîcheur, pains multicéréales, wraps «équilibre», soupe artisanale: tout est fait Jean-Marie Michel Joelle. [email protected] Le Burger SuperGreen vendu au Veganopolis Café, à Lausanne, est 100% végane. Le fast-food a ouvert il y a un mois. Maxime Schmid maison. Le fast-food rencontre du succès auprès d’une clientèle aisée, dite «cols blancs». Mais pas seulement. L’enseigne attire aussi beaucoup de jeunes. «Aujourd’hui je dirais que les gens ont pris conscience que l’alimentation était importante, les jeunes particulièrement. Je pense qu’à un niveau écologique, ils sont beaucoup influencés par ce qu’ils lisent et ce qu’ils voient», confie Fabrice Sorlat, directeur général de l’entreprise. A l’heure où près d’un tiers de la population suisse de 15 ans et plus est en surpoids et 10% souffrent d’obésité, chiffre qui a presque doublé ces vingt dernières années, de nombreuses questions ne peuvent plus être éludées. Muriel Lafaille, diététicienne au CHUV, souligne l’importance de prendre le temps de manger. «Le fast- SEMAINES DE RÊVE 1.10. au 21.11.2015 Profitez en ce moment de bons attractifs sur tout l’assortiment BICO. Nous vous offrons pour un montant minimal d’achat de: CHF 500.– CHF 1000.– CHF 1500.– CHF 2000.– CHF 3500.– CHF 5000.– CHF 7000.– CHF 10 000.– Contrôle qualité Dr Christine Demen Meier Titulaire de la Chaire Food & Beverage Saviva, Ecole hôtelière de Lausanne Des considérations écologiques Publicité bico.ch Avis de l’expert 50.– 100.– 200.– 250.– 400.– 600.– 800.– 1200.– Non cumulable avec d’autres rabais. Nous vous ’à qu offrons jus 1200.– food, qu’il soit sain ou pas, je ne suis pas pour. Manger est un acte social. Il faut prendre le temps!» dit-elle. Et surtout, les spécialistes rendent attentifs à certains régimes. Alors que le végétarisme peut convaincre, le végétalisme et le véganisme inquiètent. Le régime végane est contraignant et n’est pas à la portée de chacun. Au niveau nutritionnel, il comporte des risques de carences importants. Les gens doivent être d’autant mieux informés, avertit Muriel Lafaille. «Les adeptes des régimes végétariens, végane et végétalien doivent rester vigilants au fer. D’après moi, ce sont des régimes qui promeuvent une alimentation déséquilibrée.» Les experts le disent: rien de mieux que de manger de façon variée, aller régulièrement faire ses courses et acheter des aliments de base. U Selon la spécialiste, le comportement alimentaire change sous l’impulsion de la nouvelle génération. La population fait-elle plus attention à son alimentation? Dans les pays occidentaux, il y a une prise de conscience au sein des générations Y (naissance entre 1980 et 2000, ndlr.), sur le bio. Ce qui est important pour eux, ce sont les considérations écologiques, le bio et le local. Est-il possible de manger sain sans se ruiner? Chez nous, oui. Nous avons la diversité, un climat tempéré et une offre accessible. Nous pouvons avoir une alimentation variée et équilibrée en consommant du local. Ce qui n’est pas le cas dans toutes les régions du monde. Les fast-foods sains sont-ils une concurrence pour McDo? Oui, mais McDo s’adapte aussi. Ils travaillent de plus en plus avec des produits bio et locaux. Et ont un pouvoir de négociations que d’autres enseignes n’ont pas. Compte tenu du volume, ils peuvent obtenir des prix intéressants auprès de leurs producteurs bio.