programme 2014 - Institut français en Haïti

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programme 2014 - Institut français en Haïti
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PROGRAMME 2014
Camaïeu, spectacle de cirque nouveau, en tournée dans le réseau culturel franco-haïtien
crédit : Ivan Mendez - FoToGrafIka
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EXPOSITION - INSTALLATION
CARTE BLANCHE À SÉBASTIEN JEAN
DU VENDREDI 28 FÉVRIER AU SAMEDI 22 MARS 2014
IFH - ENTRÉE LIBRE
Né en 1980 à Thomassin, Sébastien Jean vit et travaille en Haïti. Artiste, peintre et sculpteur autodidacte, il commence à peindre et à dessiner à l’âge de 13 ans, encouragé par sa
mère puis par Félicia Dell, créatrice de mode, ainsi que Christian Raccurt, Reynald Lally,
tous deux collectionneurs, et l’artiste Mario Benjamin. Son travail est fortement influencé
par le vaudou. Ses sculptures sont habituellement réalisées à partir d’objets de récupération. Il peint des toiles de grands formats et a mis au point une technique associant du noir
de fumée à la couleur, qui donne à ses tableaux un clair-obscur reconnaissable. Pour sa
première exposition, organisée en 2009 à l’Institut français en Haïti, le commissaire était
Mario Benjamin. En 2010, il bénéficie d’une bourse de l’Institut français et part en résidence
de création au couvent des Récollets, à Paris. Ses travaux ont été plusieurs fois présentés
dans le cadre d’expositions : « Ars America » à Miami, « Saint Soleil – Malraux », organisée
par l’Institut français et l’Ambassade de France en Haïti, « Un fond noir et un fond blanc » à la
Galerie Monnin. Sébastien Jean a également participé à la grande exposition collective d’art
contemporain haïtien, « Haïti Royaume de ce monde », co-produite par l’Institut français et
la fondation agnès b. et présentée de mars à mai 2013 à Jacmel par l’Institut français en Haïti.
«Ma vie est une péripétie. En recherche de moi-même, sculptant, peignant et tourmenté, au contact des hommes, je fais de ma vie d’artiste un poème. Je transforme la
laideur en art spectaculaire. Trimbalant mon regard en plein cœur de la ville, en Haïti ou
ailleurs, je nourris mon inspiration, dégageant cette sensation de folie dans mon univers pictural et sculptural. J’ai « une forme de transparence opaque ». Je suis un artiste habité».
Sébastien Jean
L’Institut français en Haïti présentera ses derniers tableaux et une installation inédite
intitulée « Poutre maudite » en référence au figuier, arbre mystique, sous lequel palabrent
les anciens.
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CINÉ-MARDI - FEMMES RÉALISATRICES
MARDI 11 MARS - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE
Camille redouble, de Noémie Lvovsky
Avec Noémie Lvovsky et Sami Guesni
Fiction / 2012 / France / 115’ / En français
Camille
et Eric se sont rencontrés et aimés passionnément à 16 ans, donnant naissance à
une fille. Mais 25 ans plus tard, Eric quitte Camille pour une
femme plus jeune. Le soir du 31 décembre, Camille est renvoyée dans son passé. Elle a de nouveau 16
ans, retrouvant ses parents, son groupe de copines et
Eric. Va-t-elle fuir ou l’aimer à nouveau alors qu’elle connaît la fin de leur histoire ?
« Camille redouble » est le 5ème long-métrage de Noémie Lvovsky, scénariste, réalisatrice
et actrice confirmée. Après des études de cinéma à la FEMIS, elle signe plusieurs films
courts, dont le très remarqué « Dis-moi oui, dis-moi non » en 1989. En 1993, son premier
long-métrage « Oublie-moi » dresse le portrait d’une jeune femme tourmentée incarnée par
Valérie Bruni Tedeschi. Suivront « La vie ne me fait pas peur » en 1999, «Les sentiments»,
en 2002 puis « Faut que ça danse » en 2006. Egalement actrice, Noémie Lvovsky a joué
dans de nombreux films ces dix dernières années : « Ma femme est une actrice », « Rois et
reines », « Les adieux à la reine », « L’Apollonide souvenirs de la maison close », etc. Dans
« Camille redouble », elle interprète pour la première fois le personnage principal qu’elle
a imaginé pour une réflexion sur le temps, la perte et les regrets. Le film a été présenté
à Cannes en 2012 dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs et y a reçu le prix SACD.
Lien vers la bande annonce :
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19378918&cfilm=189370.html
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CINÉ-MARDI - FEMMES RÉALISATRICES
MARDI 18 MARS - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE
Du vent dans mes mollets, de Carine Tardieu
Avec Juliette Gombert, Agnès Jaoui et Denis Podalydès
Fiction / 2012 / France / 90’ / En français
Rachel, petite fille timide de
et de boulettes. A la rentrée
et effrontée de son âge. Une
influencée par sa nouvelle
9 ans, est étouffée par ses parents qui la gavent d’amour
des classes, elle rencontre Valérie, une camarade intrépide
forte amitié lie rapidement les deux petites filles et Rachel,
amie, se libère au grand désespoir de son entourage.
« Du vent dans mes mollets » est le second long-métrage réalisé par Carine Tardieu, 5
ans après « La tête de Maman », récit d’une relation mère-fille troublée par le passé.
Le film est adapté de la bande dessinée et du roman éponymes de Raphaëlle Moussafir,
qui a participé à l’écriture du scénario et à la réalisation. Près de 500 fillettes ont été
auditionnées pour interpréter les deux personnages principaux Rachel et Valérie.
« Du vent dans mes mollets » rassemble également les acteurs confirmés Agnès Jaoui,
Isabelle Carré et Denis Podalydès. Carine Tardieu est par ailleurs écrivaine, inaugurant en
2003 la collection ciné-roman d’Actes Sud Junior avec l’adaptation de son court-métrage
« Les baisers des autres ».
Lien vers la bande annonce :
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19369949&cfilm=194854.html
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CINÉ-MARDI - FEMMES RÉALISATRICES
MARDI 25 MARS - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE
D’amour et d’eau fraîche, d’Isabelle Czajka
Avec Anaïs Demoustier et Pio Marmaï
Fiction / 2010 / France / 90’ / En français
A 23 ans, Julie Bataille, Bac+ 5, ne veut plus des petits boulots, et cherche un vrai
travail. Lors d’un entretien d’embauche, elle croise Ben, qui vit au jour le jour de
petits expédients et de petits trafics. Il lui propose de venir passer l’été dans le Sud
avec lui. Julie refuse puis, un jour, sur un coup de tête, plaque tout et part le rejoindre…
« D’amour et d’eau fraîche » est le second long métrage réalisé par Isabelle Czajka, qui a étudié
le cinéma à l’école Louis Lumière. Dans ce film, elle a voulu dresser le portrait d’une jeune
femme qui tente de résister aux barrières imposées à la jeunesse par la société. Anaïs
Demoustier, qui interprète le personnage de Julie, était déjà l’héroïne du premier
film d’Isabelle Czajka « L’année suivante », où elle incarnait une adolescente
quittant le lycée juste avant le bac. Elle a été nommée aux Césars en 2011 dans
la catégorie meilleur espoir pour son rôle dans « D’amour et d’eau fraîche », tout
comme Pio Marmaï, acteur de la nouvelle génération montante interprétant Ben.
Lien vers la bande annonce :
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19125752&cfilm=173391.html
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CINÉ LARI A - SPÉCIAL MOIS DE LA FEMME
MERCREDI 19 MARS - 6H PM - PLACE JÉRÉMIE - GRATUIT
En mars, mois de la femme, « Ciné Lari A » vous propose une comédie
grand public sur le parcours de deux jeunes femmes modernes !
Tout ce qui brille, de Géraldine Nakache et Hervé Mimran
Avec Leïla Bekhti et Géraldine Nakache
Comédie / 2010 / France / 100’ / En français
Amies depuis l’enfance, Ely et Lila sont comme deux sœurs. Elles vivent dans la
même banlieue, à 10 minutes de Paris, et rêvent ensemble d’une autre vie. De petites
embrouilles en gros mensonges, elles vont tout faire pour essayer de pénétrer un
monde qui n’est pas le leur, où tout leur semble possible. Mais tout ce qui brille...
« Tout ce qui brille » est le premier long métrage réalisé par Géraldine Nakache et Hervé
Mimran, qui se sont rencontrés lors du tournage de « Comme t’y es belle ! ». Véritable
succès populaire, le film a attiré plus de 1,5 million de spectateurs dans les salles obscures.
La comédienne Leïla Bekhti, qui interprète Lila, a reçu le César du meilleur espoir féminin
en 2011 pour son rôle. « Tout ce qui brille » a également été récompensé par l’étoile
d’or du premier film, décerné chaque année par la presse cinématographique française.
Lien vers la bande annonce :
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18953711&cfilm=137386.html
« Ciné Lari A » est un programme de cinéma itinérant en plein air gratuit et grand public,
réalisé à l’aide d’un grand écran gonflable et de vidéo projection. Face à l’absence de salle de
cinéma en Haïti, l’objectif est de rendre le 7ème art accessible à tous, et de sensibiliser les
spectateurs à des problématiques liées aux droits de l’homme, à la citoyenneté et à la propriété
intellectuelle. Les projections ont lieu en dehors des institutions culturelles, sur des places
publiques essentiellement. Le projet « Ciné Lari A » est mis en œuvre par le réseau culturel
franco-haïtien, composé de l’Institut français en Haïti (IFH) et des Alliances Françaises.
Retrouvez plus d’informations sur www.facebook.com/cinelaria et sur
www.institutfrancaishaiti.org
Avec le soutien de l’Ambassade de France en Haïti, de la Banque Interaméricaine de
Développement (BID), du Bureau Haïtien du Droit d’Auteur (BHDA), de Radio France
Internationale (RFI) et de TOTAL Haïti.
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THÉÂTRE, CIRQUE, MUSIQUE
LUNDI 10 MARS - 6H PM - CAFÉ TRIO - 117, RUE LOUVERTURE - PV
300 GOURDES
Camaïeu
De Pedro Izquierdo (Guadeloupe)
Après une tournée triomphale au Venezuela et en République dominicaine, retrouvez très
prochainement le spectacle de cirque « Camaïeu » en Haïti, à l’invitation du réseau culturel
franco-haïtien.
Une rue dans la nuit. Au pied d’un lampadaire, un violoncelliste joue. Un homme apparaît
dans la rue. Craintif, mais pourtant attiré par la musique, il s’approche timidement et finit par
s’installer avec ses affaires.
S’attachant au sort d’un sans-abri qui, pour oublier les nuits de solitude et d’ombre recrée
autour de lui des univers familiers et heureux, « Camaïeu » est un moment de poésie et de
rire pour les petits comme pour les grands. Le personnage principal, Pedro, y est à la fois
acrobate, mime et jongleur. Entièrement sans parole, l’animation musicale est menée par un
violoncelliste.
Pedro Izquierdo est originaire du nord de l’Espagne (Burgos). Artiste du cirque, il est marqué
par une forte sensibilité qui fait de sa présence sur scène un véritable moment de poésie.​​
Diplômé de l’école Teatro Dimitri, en Suisse, il combine son travail de professionnel du théâtre
et de cirques d’Europe et celui de coopérant pour Clowns sans frontière en Haïti, en Guinée
Équatoriale, au Mozambique, au Liban ou au Kosovo. Depuis 2010, Pedro Izquierdo s’est
installé en Guadeloupe.
Pour voir un extrait du spectacle : http://www.youtube.com/watch?v=dmk313s9-Do
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THÉÂTRE, CIRQUE, MUSIQUE
Camaïeu
De Pedro Izquierdo (Guadeloupe)
Après une tournée triomphale au Venezuela et en République dominicaine, retrouvez très
prochainement le spectacle de cirque « Camaïeu » en Haïti, à l’invitation du réseau culturel
franco-haïtien.
Le réseau culturel franco-haïtien, composé de l’Institut français en Haïti (IFH) et des Alliances
Françaises, est heureux de proposer ce spectacle familial au public haïtien.
Retrouvez Camaïeu :
Les 7 et 8 mars au Cap-Haïtien ;
Le 9 mars aux Gonaïves ;
Le 11 mars à Jacmel ;
Le 12 mars aux Cayes
Et le 13 mars à Jérémie.
Plus d’infos sur www.institutfrancaishaiti.org et sur www.alliancefrancaise-haiti.org
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JEDI MIZIK
JEUDI 6 MARS - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE
Concours Scène ouverte IFH
Une fois par mois, l’IFH proposait d’ouvrir sa scène aux musiciens émergents, dans le
cadre d’une soirée Open MIC. Devant le succès rencontré par ces soirées auprès des jeunes
artistes, l’IFH présente le concours « Scène ouverte IFH ».
Ouvert à toute personne désirant déposer sa candidature, ce concours mettra chaque mois
en compétition des musiciens talentueux mais non professionnels. Un jury composé de
personnalités reconnues du domaine musical désignera le groupe ou le candidat vainqueur
de chaque session.
Les groupes retenus s’affronteront lors d’une finale en juin. Le groupe vainqueur remportera
une journée d’enregistrement précédée de deux scéances de répétition dans le studio de
création musicale de l’IFH.
http://institutfrancaishaiti.org/wordpress/concours-scene-ouverte-ifh-devenez-lenouveau-talent-ifh/
JEDI MIZIK
JEUDI 13 FÉVRIER - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE
ROLDY
Né à Port-au-Prince, Roldy, de son vrai nom Jean Georges Ronald, est aujourd’hui poète, guitariste et chanteur-compositeur. Ses chansons, régulièrement diffusées en radio, ont gagné
le cœur du public haïtien. Artiste généreux, ouvert à toutes formes de musique, ses talents le
portent à mettre en musique des poèmes d’auteurs haïtiens et français, mais aussi à adapter en
créole haïtien les chansons du célèbre artiste français, le grand Georges Brassens. Les publics
de l’IFH, de Fokal, des Vendredis littéraires, du Parc historique de la Canne à sucre ont déjà su apprécier et applaudir la plupart de ses adaptions particulièrement réussies. L’Institut est heureux
d’accueillir cet artiste hors du commun à l’occasion de la Quinzaine de la Francophonie 2014.
Où avez-vous déjà entendu parler de Roldy ?
http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/125871/La-chanson-nest-pas-un-art-mineur.
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MERCREDI 12 MARS - IFH - 6H PM - ENTRÉE LIBRE
LES FEMMES DANS L’ART
« Artemisa Gentleschi, peinture, sexe et dépassement »
Par Clorinde Zéphir
Artemisia Gentileschi (1593-1654) peintre italienne dans l’Europe du XVIIème siècle,
fille et apprentie de Orazio Gentileschi, lui-même peintre renommé et ami personnel de
Caravaggio, a rencontré et dépassé le viol et les violences d’un système de genre où la
femme et la peintre exceptionnellement talentueuse qu’elle fut nous ont laissé le témoignage d’une vie passionnée et d’un destin professionnel glorieux.
Première femme entrée à l’Académie de dessin de Florence en 1616, elle n’a alors que
23 ans et porte les marques d’un retentissant procès qui l’aura humiliée et torturée,
mais elle construira sa liberté à la force de ses couleurs et de ses pinceaux.
A l’occasion de ce 8 mars 2014, il nous importe de célébrer la mémoire de cette peintre
puissante qui, de sa première toile « Suzanne et les Vieillards » à ses nombreuses
versions de « Judith et Holopherne » a su, au-delà des limites infligées aux femmes,
s’assurer cette immortalité que tous les hommes peintres tels son père et son autre
mentor et violeur Agostino Tassi recherchaient à tout prix dans ce Quartier des artistes
de Rome, entre la Piazza del Popolo et la Piazza di Spagna.
De Florence à Rome et à Naples, mais également à Venise et à Londres, elle négocie
avec les têtes couronnées de cette Europe du Seicento qui durant un quart de siècle la
célèbre et se dispute ses toiles. Partie de l’étude de son propre corps, de ses courbes et
de sa chair, maîtresse de sa sensualité elle parviendra à se hisser avec simplicité à un
degré de liberté et d’estime d’elle-même qui lui permettent d’écrire au premier prince
de la Scaletta : « Je vous enverrai encore mon autoportrait afin que vous le conserviez
dans votre galerie comme le font tous les autres Princes »
Clorinde Zéphir est présidente d’ENFOFANM, organisation pour la Documentation,
l’Information et la Défense des Droits des Femmes en Haïti, Responsable de la bibliothèque de Sainte Rose de Lima, Professeure de littérature française des XVIIIème et
XIXème siècle, elle interroge le parcours complexe et sublime de cette figure féminine
fascinante et rejoint les féministes des années 60 puis 80 qui se sont penchées sur ses
toiles et sa vie œuvre et sa vie. En ce mois de mars 2014, ENFOFANM rend également
hommage à la maison d’édition parisienne « des femmes ». Sa fondatrice, Antoinette
Fouque, décédée le 21 février dernier, aura contribué à présenter au public de nombreux
écrits de femmes occultés ou oubliés dont les « Lettres » d’Artemisia Gentileschi et « les
Actes d’un procès pour viol en 1612 ».
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CONFÉRENCE
MERCREDI 26 MARS - IFH - 6H PM - ENTRÉE LIBRE
LES FEMMES DANS L’ART : ROSE-MARIE DESRUISSEAUX
Par Clorinde Zéphir
Clorinde Zéphir est présidente d’ENFOFANM, organisation pour la Documentation,
l’Information et la Défense des Droits des Femmes en Haïti, Responsable de la bibliothèque de Sainte Rose de Lima, Professeure de littérature française des XVIIIème et
XIXème siècle, elle interroge le parcours complexe et sublime de cette figure féminine
fascinante et rejoint les féministes des années 60 puis 80 qui se sont penchées sur ses
toiles et sa vie œuvre et sa vie. En ce mois de mars 2014, ENFOFANM rend également
hommage à la maison d’édition parisienne « des femmes ». Sa fondatrice, Antoinette
Fouque, décédée le 21 février dernier, aura contribué à présenter au public de nombreux
écrits de femmes occultés ou oubliés dont les « Lettres » d’Artemisia Gentileschi et « les
Actes d’un procès pour viol en 1612 ».
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VENDREDI 14 MARS - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE
« La Couleur de l’Aube »
Adapté du livre La Couleur de l’Aube, de Yanick Lahens
Adaptation, conception et mise en scène : Eva Doumbia
Avec : Gaelle Bien-Aimé, Carline Colagène, Pascale Julio et des comédiens
stagiaires
Installation photographique : Josué Azor
Assistant metteur en scène : Billy Ellucien
Création musicale : Lionel Elian et Samuel Bobin
Production : Julie Demaison (France) et Gary Lubin (La Tamise, Haïti)
« Il est tout juste 4h30, ce moment où je peux penser en toute liberté à tous ceux
qui occupent cette maison. A tous ceux où je ne sais où trouver ou qui sont trop
loin. L’heure de mes rancœurs accumulées, l’heure de mes haines aux cent raisons, de mes attentes en cortège, de mes privations. Je porte au-dedans de moi tant
d’autres femmes, des étrangères qui empruntent mes pas, habitent mon ombre. »
Yanick Lahens, in La Couleur de l’Aube.
Port-au-Prince, 2003, dans un quartier populaire. Les temps sont troublés, des
personnes disparaissent, opposants à la dictature déclinante qui tente de se maintenir en réprimant à coups de crosse les manifestants et en multipliant les arrestations arbitraires.
Dans une maison de ce quartier, où résonnent les tirs échangés entre police et
manifestants, vivent deux sœurs, aux côtés de leur famille. La plus jeune, Joyeuse,
est belle, légère et éprise de liberté tandis que Angélique, sa sœur aînée, douce,
dévouée et digne, qui travaille à l’hôpital et élève seule son fils. L’inquiétude monte
: leur frère, Fignolé, étudiant rebelle, n’est pas rentré cette nuit-là. Il ne rentrera
jamais plus. C’est autour de cette disparition que se construit la pièce, succession de monologues intérieurs des deux sœurs, intimité de femmes. Des sœurs
qu’apparemment tout oppose mais dont la psyché constitue une allégorie du pays.
Yanick Lahens est l’une des grandes figures de la littérature haïtienne. Née à
Port-au-Prince en 1953, elle termine ses études à La Sorbonne à Paris. De retour en Haïti elle enseigne à l’Ecole Normale Supérieure et multiplie les activités : journaliste, un temps éditrice aux éditions Henri Deschamps, membre
fondatrice de l’Association des écrivains haïtiens, qui combat l’illettrisme en organisant des lectures et rencontres dans les écoles du pays et membre du Conseil
International d’Etudes Francophones. En 1998, elle dirige le projet «La route de
l’esclavage» qui interroge, par la science et les arts, l’histoire de l’esclavage.
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Elle se lance dans l’écriture à la fin des années 80 et publie de nombreux essais sur la littérature comme celui qu’elle consacre à l’écrivain haïtien Marie
Chauvet et à la résonance de William Faulkner dans son œuvre. En 1990, elle
publie un essai très remarqué sur l’exil considéré comme élément déterminant de la culture haïtienne, en particulier dans la littérature (L’exil : entre l’ancrage et la fuite, l’écrivain haïtien). Après avoir publié deux recueils de nouvelles
(Tante Résia et les dieux et La petite corruption) elle publie son premier roman,
Dans la maison du père. En 2008, elle reçoit le prix Millepages pour La Couleur
de l’Aube, également récompensé par le prix RFO en 2009. En 2010, son projet d’écrire un roman d’amour se trouve balayé par la violence du séisme.
Déambulant dans Port-au-Prince engloutie, elle prend des notes pendant huit
mois sans trop savoir ce qu’elle en fera jusqu’à ce que s’impose à elle le mot
«failles» qu’elle choisit comme titre pour son livre publié en décembre 2010.
Eva Doumbia rencontre pour la première fois Yanick Lahens en décembre 2011,
lors du Festival des Quatre Chemins. Très vite, l’envie d’une collaboration se
fait jour. Alors à la tête d’une compagnie de théâtre qu’elle a fondé, La Part
du Pauvre, elle a explore depuis alors deux ans les espaces de liberté de ces
Afropéennes qui questionnent leur identité, entre tradition et mode de vie européen, dans le cadre du cycle de création « Femmes and Black in the world ».
Metteur en scène d’origine franco-ivoirienne, née en 1968 dans la banlieue du
Havre, Eva Doumbia se définit comme métisse autant du point de vue ethnique,
culturel que social. Après des études de lettres et de théâtre à l’Université de
Provence, elle intègre en 2001 l’Unité Nomade de Formation à la mise en scène.
Elle y étudie auprès de Jacques Lassalle, Krystian Lupa, André Engel et Dominique Müller. En 1999, elle crée à Marseille la compagnie La Part du Pauvre. Trois
ans plus tard, elle crée un second groupe à Abidjan, Nana Triban. Les activités
conjuguées de ces deux compagnies font de chacune d’elles une structure originale expérimentant l’idée de «pont culturel» entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest.
Depuis 2003, elle anime régulièrement des ateliers de formation en Côte d’Ivoire,
au Burkina Faso et au Niger avec les Centres Culturels Français et les Chantiers
d’Ecriture dramatique. Le Continent africain est pour elle un creuset symbolique
et poétique : elle crée les textes de jeunes auteurs (Aristide Tarnagda, Dieudonné
Niangouna, Léonora Miano, Marie-Louise Bibish Mumbu). Raconte avec eux des
histoires de migrations, de métissages, d’esclavage. En 2006, elle réalise une résidence d’artistes au Niger et au Burkina Faso pour la création de Primitifs/about
Chester Himes, du dramaturge camerounais Kouam Tawa. En 2007 elle va pour
la première fois au Brésil et commence à y monter des projets en lien avec la
question du métissage. La même année, Alain Fourneau, qui dirige le Théâtre des
Bernardins où elle crée et joue régulièrement, lui propose d’être artiste associée.
D’Edward Bond, elle a créé Maison d’Arrêt dans deux versions, l’une avec des
comédiens français en 1999, la seconde avec un groupe ivoirien en 2002. Lors de
sessions de formations avec de jeunes acteurs en Afrique, elle propose comme
base Pièces de guerre au Niger, Mardi au Burkina Faso. Elle travaille actuellement sur la création de Suites afropéennes, sur des textes de Léonora Miano.
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VENDREDI 28 MARS - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE
« Le Genre et le Nombre »
Gaëlle Bien-aimé est directrice artistique des productions Corps et âme qu’elle
a créé en 2004. En 2007, elle a présenté devant le grand public l’adaptation de la
comédie musicale « Don Juan » de Felix Gray, au Rex théâtre. Après le tremblement de terre, elle a réalisé la mise en espace d’un spectacle de levée de fonds
de Pascale Solages, intitulé « Nou la » au Villate. Elle a étudié au Petit conservatoire de Daniel Marcelin puis au Conservatoire Royal de Liège en Belgique. Elle a
participé en 2011 et 2012 au Festival de théâtre Quatre chemins dans une adaptation du roman de Yanick Layens « La Couleur de l’aube » puis dans « Le Jeu
de l’amour et hasard » de Pierre de Marivaux. Actuellement, elle est professeure
d’expression corporelle au Petit Conservatoire.
La présentation de cette pièce à l’IFH a lieu dans le cadre d’une tournée en milieu
scolaire qui s’est déroulée de Port-au-Prince à Cap-Haïtien, en passant par Gonaïves. Retrouvez également Le Genre et le Nombre le 6 mars aux Cayes.
Plus d’informations sur la tournée :
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.402470636565177.1073741846.216
654721813437&type=3»
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LITTÉRATURE - MUSIQUE
VENDREDI 7 MARS - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE
MARATHON DE LECTURE
Avec l’association le Petit Lectorat
Pour annoncer l’arrivée du Festival littéraire Marathon de lecture, depuis deux ans, les créateurs de cette caravane de lectures et d’activités innovantes présentent un événement dénommé Prélude au marathon
de lecture. Ceci est une manière de proposer au public de Port-au-Prince
un avant-gout de chaque création des lecteurs du Festival. Cette année, l’Institut Français en Haïti ouvre sa porte pour recevoir en Prélude :
Billy Midi dans un extrait de Des souris et des hommes du prix Nobel américain, John Steinbeck en ouverture au Marathon de lecture. Ce texte
qui sera bientôt présenté par le lecteur à la salle UNESCO-FOKAL.
David Célestin avec Dezafi de Frankétienne pour lequel la porte du jardin de l’Alliance Française de Jacmel sera ouverte et celle du public Jacmelien, la ville recevra la lecture du premier roman écrit en créole haïtien.
Peau noire masque Blanc, pour la deuxième fois un essai philosophique fait son entrée dans le Marathon, grâce auquel Vladimir Delva et Grégory Alexandre formuleront une création artistique sous forme de conférence débat. Le lecteur Vladimir
Delva, dans le cadre de ce prélude, lira un extrait du texte magistral de Frantz Fanon.
Beloved,
ce
roman
pour
lequel
l’auteure
américaine,
Toni
Morisson a décroché le prix Nobel de littérature en 1993, tandis que
Carline Colagène, avant d’aller nous présenter
la lecture
scénique de ce fabuleux roman, viendra elle aussi jouir des cinq minutes à accorder aux lecteurs dans le cadre de cette ambiance littéraire
Jonathan Registre, après son travail sur Soro de Gary Victor, dans le cadre
de 4ème édition du Marathon de lecture, sous la direction de Max Robenson Vilaire Dortilus, cette année offre au public la possibilité de découvrir
Tuer son mari de Li Ang, un chef-d’œuvre de la littérature taïwanaise cette
fois avec l’assistance de Rolando Etienne, le directeur de la troupe Dram’Art.
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Shelson Ermoza, le jeune conteur très prometteur du domaine de conte en Haïti, ne
lira pas mais, à travers sa voix et ses jeux, racontera en faisant vivre au spectateur le
phénomène du syncrétisme haïtien par la mise en scène de Senjan un texte de Morisso Leroy, une prestation qu’il partagera avec les paysans d’une localité de Bainet.
L’odeur du café, l’un des plus aimables romans de l’immortel canadohaïtien, Dany Laferière, qui sera lu par Max Robenson Dortilus Vilaire et Phara Joseph à l’Hôtel Fort Royal au cœur de la ville Natale de l’auteur, Petit Goâve. Cette ville,
elle aussi recevra une partie des activités en Prélude au Marathon de Lecture. En
cette occasion, la voix des lecteurs de ce texte qui mettra presqu’à nue l’enfance de
l’auteur, donnera un signe de leur création pour la cinquième édition du Marathon.
Sylvain Boaze dit, Boaze, avec sa voix mélodieuse et la sensualité de sa guitare, tiendra compagnie les lecteurs du Marathon de Lecture pendant les
60 minutes de l’événement, le public de l’Institut français en Haïti aura la
chance de découvrir ce jeune chanteur rempli de promesse et de talent.
Cette cinquième édition tiendra encore le même format spectaculaire et intellectuel : Lectures Spectacle, Bières littéraires, Dialogue Chez
l’écrivain et cette année nous ajoutons les enfants au pays des lettres.
Le Marathon de lecture se veut non seulement une propagation de créations
littéraires, mais aussi un canal d’échange culturel entre Haïti et d’autres peuples
du Monde, d’où l’importance de la transnationalisation de ce festival littéraire.
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FESTIVAL KONT ANBA TONEL
JEUDI 27 MARS - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE
CONTES ET ANIMATION MUSICALE
Par Ogis M’Bitako et le groupe Symbi Roots (ex Rara Famn)
Avec Foudizé Théâtre
Ogis M’Bitako est conteur, écrivain, comédien, dramaturge, traducteur et auteur de
poésies créoles guadeloupéen. Auteur d’ouvrages pour la plupart autoédités, il a publié
« Lenjsal », une pièce de théâtre, «Neg Mawon», un recueil de poèmes entièrement
en créole passant en revue l’histoire des Nègres à travers leur résistance depuis la
Déportation. Il est invité au salon du livre à Paris qui se tiendra du 20 au 24 mars 2014.
Lancé en 2005 par son band leader Dieuvela Etienne, Symbi Roots (anciennement Rara
Fanm) est un groupe exclusivement féminin au sein duquel une dizaine de femmes
jouent une percussion agrémentée de chants et de danses évoquant le merveilleux des
contes. Il s’agit du premier orchestre rara au féminin d’Haïti, l’icône d’une révolution dans
le secteur des femmes. Cependant, le groupe ne se borne pas au pur style traditionnel,
c’est un spectacle qui priorise le beau artistique. Le groupe évolue sur scène comme
en parade et donne aux instruments de musique traditionnels un souffle nouveau.
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TROC-LIVRES
DU MARDI 25 AU SAMEDI 29 MARS
Troc-Livres reprend sa tournée dans Port-au-Prince !
A l’IFH le mardi 25 mars de 9h à 12h.
L’Institut français en Haïti, en partenariat avec Fondasyon Konesans
Libète
(Fokal),
Bibliothèques
sans
Frontières,
et
l’Aprofh
(Association des professeurs de français en Haïti), vous propose au cours
de la dernière semaine d’octobre de renouveler votre bibliothèque !
« Troc-Livres » repose sur un principe simple, celui de l’échange. Dans un
contexte local marqué par les difficultés d’accès au livre et à la lecture, l’objectif
est de promouvoir des modes d’accès alternatifs et durables fondés sur l’échange.
En France et ailleurs, le troc s’est généralisé ces dernières années dans tous les domaines de la consommation (vêtements, disques, CDs, DVDs, etc.), dont celui de la
littérature. Il s’inscrit dans une démarche citoyenne basée sur l’échange et la durabilité, et répond également à un besoin de réaliser des économies. Le troc de livres
s’est installé dans les cinémas, les écoles, les quartiers, etc. et a même envahi la toile.
Les participants sont invités à remettre un ou plusieurs livres sur les lieux de l’opération.
Ils reçoivent en échange un ou plusieurs ticket(s), permettant de choisir un ou plusieurs
autres ouvrages dans la Boîte aux livres. Afin de mettre en lumière la diversité de la littérature, tous les genres seront acceptés (romans, policiers, livres pour enfants, bandes dessinées, etc.), les seules conditions étant le bon état général des ouvrages et leur caractère
non polémique. Ceux-ci peuvent être en français, en créole, en espagnol, en anglais, etc.
Plus d’information : Facebook/Troc Livres