DROITS DE l`HOMME, MON CUL!
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DROITS DE l`HOMME, MON CUL!
s Pl.BUCATION DU GROLIPE v OORRESPOI\[)Al\K:E : L' O')IVI\fiiJ!\liSTE EVEIL !!\ffERNATIONt-\USTE, ET AUTRES. 0' Suppîsment au No 4 EVEIL iNTERNATIONAUSTE -- BP 221 · 44004 SAJNT NAZAIRE C:rlex. Directeur de publ~tian : A. PERROT. lmp . Spé. EVEIL. Députlé9iJl ; ~me trim. !l3. c~mmi"iilll paritaire en w ms. tditt et distrilmé - - - ---------------- ------~------------- --- ---- ----- ~ - -·------- -~-- ------- ·-····---_------- -- --------- ----~ -~- -- ------- --·----·- ...._... jlltf 1111~ soins. _ _______________ _______ ., ~-- ----~--- DROITS DE l'HOMME, MON CUL! !! ne fait pas bon être immigr6 aujourd'hui. Si tu es arabe, portugais, espagnol, sénégalais, en tout cas né à plus de 1000 km de Paris, la capitale des «droits de l'homme ll, et si tu n'es qu'un prolétnite, t u es tout désigné par l'État pour être un ennemi public Numéro 1 :le bouc-émissaire, l'homme en trop. LES DROITS DE L'HOMME BLJl.NC Il y a bien sû r l'extrême-droite qui s'est fait depuis toujours une spécialité de la l! chasse au raton lf. Mais les discours du genre: ii La France aux français ll, 11u encore : « 2 miiliom d'immigrés, 2 millions de chômeurs», so nt !oins d'être réservés à !'extrême·dmite. Tous les partis, jusqu'au 11 parti officiel », !' f.tat, racontent plus ou moins la même chose. Et !'~tet ne se contente pas de discours, il agit. li n'a jamais autant utilisé qu'aujourd'hui ses appa reils de la justice et de la police démocratique pour expulser des immigrés qui seraient en 11 situation irrégulière »Et ça marche t Si l'extrême· droite gagne des points; si un Marchelli, chef de la CGC, si un Krasucki, chef de la CGT, peuvent dire : 1< Il faut stopper l'immigration n ; ~i ies flics de Deferre peuvent débarquer à toute heure ehez un immigré et lui dire : « prends ta valise et tire-toi » ; si un Mitterrand peut faire vibrer !a fibre nationaiiste avec l'aide des journapu-tes qui n'attendent que ça pour baver ; l:Jref. si tous les dirigeants de notre beau pays peuvent ainsi claironner leur Marseillaise sans qu'on les dérange, c'est qu'ils sont à peu pres sûrs des applaudissements de l'assistance, ou taut au moins de sa neutralité. SOYONS EXPLO!TtS fRANCAIS Car en réduisant les prolétaires à l'état de marchandises, de force de travail qu i cherche l'acheteur capitaliste qui paiera le prix le moins bas, le capita- lisrne entraîne obligatoirement la concmrenr-e entre pro!étatres. Et pour se vendre au meilleur pri x, marctw $Ur la gueule du voisin pa;a!t la !>o!utiml la p! us immédiatement commode, plus facile Hn tous cas que la lutte collective des exploités contre les exploiteurs. On sait bien qu 'au bout du compte beaucoup resteront sur le carreau, mais on r.spère que ce sera~{ l'au tre ». On en vient petit à petit à défendre la bonne santé de son entreprise en pensant que plus gros seront les profits et moins maigrr.s seront les salaires. Et on en vient à défendre son capital et son État national , sa patrie, son pays. Entre les slogans du PC : 1< Produisons, ache· tons, et consommons frança 1s ll, et ceux de l'extrême-droite du genre : 1< La Francc aux français ll, il y a une continuité logique. Produire, acheter, et consommer français, c'est aussi produire, ache.. ter, et consommer d'abord fran çais cette marchandise spéciale qu'est !a torce de travail :les prolétaires. LE DROIT A LA DifFERENCE 1 les syndicats, les gauchistes, res· tent sur le même terrain avec leurs mots d'ordre << Travailleurs trançais, immigrés, tous unis>> ou (( Droits égaux pour les immigrés )L L'opposition entre travailleurs européens et immigrés existe, comme une forme particulièrement aigüe de l'opposition sociale entre les O.S., la masse de manœuvre non qualifiée et mal payée, et la couche des ouvriers hautement qualifiés , des agents de maitrise ou cadres. Quant aux 1< droits égaux »,et autre «droit à la différence li, ils se résument en tait au droit à se faire exploi ter, plus ou moîns différemment Belle perspective. Car les droits de l'homme , l'ami· racisme, sont tout autant !es attributs du capitalisme : <( les hommes naîssent et vi· vent libres et égaux en droit ll procla· maîent les premiers bourgeois. Et le vieux fou ( Marx ) en causait déjà : it Le règne de la marchandise, où s'accomplissê'vente * * * et achat de la force de trava!l, est w réalité un véritable Eden des droit;; naturels de l'homme et du citoven. Ct· qui règne seul, c'est !.Jbemi, f.galité, Proprieté. Lîberté l car ni l'acheteur ni fe vendeur d'une marchaodise n'agissent par contrJJinte ; au conrmire, ils ne sont déterminés que par leur libre arbitre, ils passent contrat ensemble en qualité de personnes libres et possédant les mêmes droits. Le wnîrat est le libre prodllit dans leqill:l leurs volontés se donnent une expression juridique comnwne_ tgalité ! car tls n'entrent en rapport l'un avec l'autre qu'à titre de possesseurs de marclumrli>e, et Hs écfwn gent équivalent cantre équivalent. Pro priété ! car chacun ne dùpase que de ce qui lw appartient. Cek1 réglé, natœ capitaliste peut prendre les devants. Le possesseur de Iii foret: de travail le suit par demëre, timide, hésitant, rétif, comme (;uelqu'un qui a porté sa prowe peau au marché, et nf! peut plus s'attendre qu'a une chose . à être tanné_ » la vie des prolétaires, où qu'ils soient, n'est qu'une survie, une mort lente. Il n'y a pas de patr ia pour lui, pas même là où il est né, car partout sa vie lui est volée. Et s'î! n'y a pas de travail, le capitalisme le jettera mème de cette région que le prolétilire appelle son pays. Usés par le boulot comme par le chômage, décervelés et humîliés avant comme après l'embauche, nous nous sentons partout étrangers à ce monde. La seule communauté qul nous reste est encore celle des proiétaires, des sans-patrie, et s'ii est permis de se raconter des histoires sur « mon boulot, ma bagnole, ma maison )) · parce qu'il faut bien survivre- il n'est pas permis d'oublier quB la seule communauté réelle qui puisse nous rassembler autrement que comme des concurrents, c'est la lutte pour la destruction de ce vieux monde, de ses patries, de ses frontières, et de ses Etats. A BAS LA FRANCE ET TOUTES LES PATRIES!