LES RELATIONS TURCS

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LES RELATIONS TURCS
LES RELATIONS TURCS - ARMENIENNES
» Les Periode Des Seldjoukides
» Le Periode Des Ottomans
» Le Periode De La Premiere Guerre Mondiale
» Les Armeniens Dans Les Traites De Sevres Et De Lausanne
» De Lausanne Jusqu'a Nos Jours
LES PERIODE DES SELDJOUKIDES
Vers la fin du VIIième siècle, l’Anatolie sort de l’hégémonie Byzantine et puis est occupée
d’abord par les Omeyyades et ensuite par les Abbassides jusqu’à la fin du Xième siècle. A
la fin du Xe siècle la Byzantine a eu la souveraineté sur toute l’Anatolie.
L’empereur Byzantin Vasil II était en activité en Caucase pendant ses derniers jours.
Après la mort de Gagik I (990-1020), qui appartenait à la dynastie Arménienne de
Bagratuni, des désordres ont été éclatés dans cette région. Ce cas donna à l’empereur
Byzantin une belle occasion pour intervenir. La région de Van est, comme une partie de
Géorgie, entrée dans l’empire Byzantin, la dynastie Arménienne d’Ani était en mains de
Ionnas Smbat, fils et successeur de Gagik, et après la mort de ce dernier cette dynastie a
été rattachée à l’empire Byzantin.
Non seulement l’empire Byzantin ne s’est pas contenté d’annexer les régions où vivaient
les Arméniens, mais aussi, comme disait Mateos d’Urfa: «Ils ont sorti et emmené les
commandants Arméniens de leurs propres maisons ». Les conditions étaient favorables
pour l’entrée des Seldjoukides dans l’Anatolie. Les forces des Chrétiens dans la région
sont devenues faibles et l’armée Byzantine a perdu sa vigueur en raison des disputes
politiques dans le pays et des révoltes.
En 1047-1048, le héritier présomptif du trône Hassan commença à faire un raid dans la
région de Van. İbrahim Yınal, nommé pour la charge de gouverneur général
d’Azerbaïdjan, a marché, sur les ordres de Tugrul Bey, avec Kutalmıch et a infligé, en
septembre 1048 dans la plaine de Pasin une défaite à l’armée Byzantine dirigée par
Liparit, Aaron et Catacalon. Romanos VI. Diogenes, qui a remplacé l’empereur Byzantin
Constantin Ducas décédé (mai 1067) et pris le pouvoir en épousant sa femme, a
entrepris la guerre contre les Seldjoukides, et, à cause de la faiblesse de son armée, il a
pu former une armée payée composée des étrangers (Pétchéneks , Ogouz, Normands ,
Francs, Arméniens, Slaves, Bulgares, Allemands, Caspiens, Géorgiens).
Cette armée qui a été mobilisée par l’empire Byzantin, contenait, d’après les sources du
monde islamique et chrétien, un nombre entre 200 000 et 600 000 personnes.
L’empereur Byzantin avant de prendre la route de Malazgirt, a entendu parler du mal
qu’avaient fait les Arméniens plus que les Turcs, et, cru à ces informations et juré de
supprimer la secte Arménienne quand il serait revenu de guerre.
Près de Malazgirt et du lac Van, l’empereur Byzantin attaqua, en 26 août 1071 avec son
armée hétérogène et indisciplinée mais supérieure par nombre, l’armée du Sultan
Alparslan, mais fut battu par l’armée de ce dernier au point d’anéantissement.
L’empereur Byzantin lui-même fut le prisonnier de guerre. Alparslan signa la paix avec
l’empereur Diogenes et l’envoya à Istanbul avec une grande cérémonie pour revenir au
trône.
Mateos d’Urfa, en écoutant ceux qui vivaient ces époques et en écrivant, retraça le sujet
du comportement des Byzantins envers les Arméniens qui vivaient sous leur joug:
«...Eux (les Romains) ont été exposés aux différentes tortures le catholicos (Hatchique)
en raison de sa secte. D’après ce que nous avons entendu, ils le tourmentaient avec du
feu, mai lui, il sortait sain et sauf dans ces flammes».
«Deux ans après (993-994), le duc de la grande Rome marcha avec une grande armée
sur les Arméniens et les passa au fil de l’épée et les rendit esclaves en attaquant les
Chrétiens. Il emmena partout la mort comme un vipère et ainsi, remplaça-t-il les nations
sans Dieu».
Comment les Turcs ont-ils agi contre les Arméniens qui faisaient la guerre contre les
Turcs avec les Byzantins? Comment les Byzantins, est-ce qu’ils les ont méprisés,
torturés? Est-ce qu’ils ont brûlé leurs églises et monastères? Mateos d’Urfa a relaté la
tolérance montrée pour les minorités non musulmanes vivant sous la souveraineté des
Seldjoukides, notamment les Arméniens:
«En 539 (27 février 1090-26 février 1091), l’évêque Arménien Barseg est allé voir le
grand conquérant, Sultan Melikshah. L’évêque a décidé d’aller voir son sultan magnanime
et gentil qui était le chef des Iraniens et de tous les Chrétiens pour lui présenter que les
chrétiens étaient opprimés dans certaines régions, qu’on demandait des impôts aux
cléricaux par les églises, que les évêques étaient opprimés dans les couvents en raison
de l’impôt. Le Sultan a mis en sa présence Monseigneur Barseg, l’a bien accueilli et
réalisé tous ses désirs. Le Sultan a exonéré tous les couvents et toutes les églises, ainsi
que les cléricaux et a donné à l’évêque Arménien les firmans et l’a salué à son départ»
Comme on comprend clairement des affirmations ci-dessus, les Turcs seldjoukides
étaient plus tolérants que les Byzantins envers les Arméniens et les autres sujets et ils
leur ont permis de conserver leur religion et leur vie sociale. Cette mentalité a duré
également à l’époque des Seldjoukides d’Anatolie. Malgré ces tolérances, on sait que
certains Arméniens ont pris place à côté des Byzantins et des croisades lors des guerres
de croisade.
REFERENCE: Yıldırım, Dr. Hüsamettin, Prétentions des Arméniens et Réalités, Ankara, 2000.
LE PERIODE DES OTTOMANS
Dans les premières années de la fondation de l’Etat Ottoman, les Arméniens vivaient,
notamment à Çukurova (Adana) et dans les régions à l’Est de l’Anatolie et des religions
caucasiennes en petites principautés et en gouvernements, d’une façon dispersée, dans
un état mixte avec les Etats d’Iran, de Byzantine, de Géorgie, de Seldjoukide, et,
d’autres petits Etats et gouvernements et sous leur dépendance .
Les premières relations avec les Ottomans ont commencé dans la région d’Ouest de
l’Anatolie où ils étaient en minorité. Osman Gazi, après avoir fait de Brousse (Bursa) la
capitale du pays en 1324, la plupart des Arméniens à Kütahya, et, la présidence des
cléricaux Arméniens furent transportés à Bursa.
Fatih Sultan Mehmet (Mahomet le Conquérant), après la conquête d’Istanbul en 1453, fit
venir Hovakim, le chef clérical des Arméniens à Bursa par sa propre entreprise, fonda la
résidence du patriarche Arménien en 1461, à côté de la résidence du patriarche grec et
dirigea les Arméniens avec ce patriarche. Avec la conquête du Sud de Caucase et de l’Est
de l’Anatolie en 1514-1516, les Arméniens vivant dans cette région ont été incorporés
dans la structure de la communauté religieuse du patriarche d’Istanbul.
Les Arméniens qui avaient la faveur de l’Etat Ottoman qui n’avait pas été accordée par
un autre Etat quelconque ni par un souverain, avaient des rapports intimes avec l’Empire
Ottoman et la nation turque. C’est pourquoi, la communauté religieuse Arménienne qui
avait immigré à Istanbul, fut l’une des plus heureuses communautés du monde.
Dans une durée de trois cent ans, allant de Fatih Sultan Mehmet (Mahomet le
Conquérant)à Sultan II. Mahmud, on n’a jamais intervenu aux affaires religieuses et
sociales des Chrétiens et des Arméniens. Avec l’aide dite Amira venant des Arméniens qui
étaient banquiers, commerçants et fonctionnaires d’Etat, beaucoup d’écoles, de maisons
d’imprimerie, de bibliothèques ont été fondés, et puis beaucoup de jeunes Arméniens
furent envoyés en Europe pour faire des études universitaires, apprendre l’art. Tandis
que les Arméniens qui vivaient en Russie à cette époque ne profitaient pas de ces droits.
Le patriarche Arménien Nerses 1876 dans sa lettre présentée au Conseil de
Citoyenneté:« Si la nation Arménienne était conservée en tant que nation jusqu’à
présent, et, qu’elle ait gardé sa foi, son église, son histoire et sa culture, tout ceci fut
réalisé grâce à l’assistance, la protection et la bienfaisance du peuple Turc envers les
Arméniens. Le destin a lié les Arméniens aux Turcs. C’est pour cette raison que dans les
jours de guerre et de difficulté que subissent l’Etat, les Arméniens ne peuvent pas rester
avec indifférence. Au contraire ils sont obligés de le soutenir pour toujours. L’Arménien
qui aime sa patrie peut avoir le meilleur service pour le peuple Arménien en aidant l’Etat.
Comme on le voit, le patriarche Arménien aussi indique qu’ils avaient pu conserver leur
personnalité grâce aux droits qu’ils avaient dans l’Empire Ottoman.
L’Empire Ottoman avait annoncé les réformes promises par le communiqué du palais
royal de Gülhane, mais les peuples non musulmans n’étaient pas contents des droits
accordés. Avec la Tanzimat ( réforme) , l’obligation du service militaire fut donnée aux
non musulmans, y compris la permission d’entrer aux écoles administratives et militaires.
Basant sur cela, les Arméniens firent confirmer par la Sublime Porte (siège du
gouvernement à Istanbul) avec un firman, le Règlement de la Nation Arménienne
contenant 99 articles, entré en vigueur en 1863.
Les Arméniens comme toutes les autres minorités non musulmanes vivant dans l’Empire
Ottoman furent traités comme les citoyens de première classe, du fait qu’ ils ne faisaient
pas de service militaire, ils occupèrent la meilleure place dans la société et devinrent
riches en prenant en mains les postes clés de la vie commerciale .
Les Arméniens furent nommés aux services publics et privés du fait de leur fidélité à
l’envers l’Empire Ottoman, d’apprécier les traditions Turques, même de parler bien le
Turc. A cet égard, en XVIiéme siècle, les hommes d’Etat obtinrent des postes de vizir
(grande dignitaire de l’Empire Ottoman) comme Mehmet Pacha, qui était d’origine
Arménienne, et, au XVIIi siècle on voit des orfèvres de sérail et des ministres de l’hôtel
des monnaies venant de la famille Duzyan de Divrik, les médecins de sérail venant de la
famille Sasyan, les ministres de l’hôtel des monnaies venant de la famille Bezciyan au
XIXiéme siècle, les directeurs de la fabriquede poudre de la famille Dadyan. Au XIXi
siècle, au cours et après l’époque Abdulhamit, on trouvait des ministres d’affaires
étrangères et des surveillants d’origine Arménienne. En outre beaucoup d’Arméniens
devinrent conseillers des hommes d’Etat de l’Empire Ottoman.
Comme les autres minorités et les non musulmans dans l’Empire Ottoman, les Arméniens
ont toujours vécu l’ambiance de tolérance et de liberté. Les Arméniens ne constituent pas
une communauté qui a subi un génocide comme on le prétendait, ils étaient un groupe
détenant les postes dans toute hiérarchie et dans toutes les les professions de l’Etat.
Quant aux relations ottomanes et Arméniennes, peut-être les explications les plus
frappantes ont-elles été faites par la communauté Arménienne turque. Le patriarche
Arménien Mesrob II, dans son discours tenu lors d’une réception à l’Hôtel Hilton, le 22
Mai 1999, a tracé ces affirmations:
« Nous sommes au seuil du 3ème millenium. Nous nous préparons pour
célébrer l’entrée à une nouvelle époque de l’histoire humaine. Je pense que ceci
est une bonne occasion pour nous tous. L’occasion de déterminer notre avenir
avec le rêve d’unification des continents, des cultures et des peuples...
Dans la vie de l’homme, le respect pour les droits et les libertés, un monde
équitable et dépourvu de toute violence sont ce que nous tous aspirons.
Ce tournant devant nous n’est pas seulement une occasion sans pareille, mais
aussi il nous offre un examen dur. Le 2ème millenium que nous laissons dans le
passé était plein d’événements tragiques.
Pourtant, dans ceux que nous avons laissés au passé, il ne manque pas de jours
que nous rappellerons avec respect et célébrerons dans les mille années devant
nous.
Comme nous célébrons aujourd’hui....
La fondation de la résidence du patriarche Arménien à Istanbul est un fait sans
précédent dans l’histoire.
Après les huit années de la conquête d’Istanbul, Fatih Sultan Mehmet (Mahomet
le Conquérant), le fait qu’il ait transformé l’épiscopat Arménien de l’Ouest de
l’Anatolie en 1461 en Patriarche d’Istanbul par un firman est un exemple très
précis pour la vision future de Fatih et des autres Sultans Ottomans et la
tolérance pour les autres religions.
On n’a pas vu, dans l’histoire, qu’un souverain ayant sa propre religion, avant et
après Fatih (Mahomet le Conquérant), fonder un siège présidentiel clérical pour
les membres d’une autre religion.
Au seuil d’un nouveau millenium, si l’on prend en considération les tensions
vécues dans le monde, notamment la guerre de près de nous, nous pouvons
comprendre, à mon avis, mieux, l’importance de ce fait réalisé il y a 538 ans, la
tolérance entre les religions et les cultures.
Nous nous remémorons avec respect Fatih Sultan Mehmet (Mahomet le
Conquérant), qui a arrangé la vie de la communauté Arménienne selon les
moeurs et traditions de cette dernière, les hommes d’Etat qui ont rendu service
dans cette direction et les 83 patriarches qui ont rendu service à cette autorité
depuis Hovagim né à Brousse, patriarche Arménien d’Istanbul en 1461.
En tant qu’Arméniens en Turquie, et en tant que communauté chrétienne la plus
nombreuse, nous croyons de tout notre coeur à l’avenir lumineux de la
République de Turquie dont nous célébrons vivement ses 75 ème anniversaire
et nous regardons les jours à venir avec espoir».
CERTAINS ARMENIENS AYANT DES POSTES DANS L’EMPIRE OTTOMAN
Agop Gırcikyan
Le premier ambassadeur de l’Empire Ottoman, conseiller de Reşid Pacha à Paris. Chargé
d’affaires à l’ambassade de Paris (1834).
Directeur Général de PTT (1861)
Krikor Agaton
Chargé au ministère des affaires étrangères (1848-1850)
Sahak Abro
Greffier en chef au ministère des affaires étrangères (1850-)
Sebuh Laz
Greffier à l’Ambassade de Minas-Paris (1863)
Krikor Odyan
Directeur au service juridique de l’administration publique (1870)
Serkis Efendi
Secrétaire intime au ministère des affaires étrangères (1870-1871).
Ovakim K.Reisyan
Président du Tribunal de l’arrondissement Vize à Istanbul (1879)/ Président du tribunal
d’instance de l’île de Chio (1885)/ Président du tribunal d’instance de l’île de Rhodes
(1887)
Arvin Dadyan Pacha
Conseiller du ministre des affaires étrangères (1880)
Diran Aleksan Bey
Ambassadeur Turc en Belgique (1862) Inspecteur de PTT
Yetvart Zohrab Efendi
Ambassadeur de Londres (1838-1839)
Hırant Düz Bey
Ambassadeur de Mesine ‘Italie) (1900-1907)
Hovsep Misakyan Efendi
Ambassadeur à La Haye (1900-1907)
Sarkis Balyan
Consulat Turc à Karadağ et en Italie (1900-)
Azaryan Manuk Efendi
Conseiller du ministre des affaires étrangères
Kapriyel Noradunkan
Ministre des affaires étrangères dans le cabinet de Gazi Ahmet Muhtar Pacha (1912)
Agop Kazazyan Pacha
Directeur des finances/Directeur de la Trésor
Mikael Portukal Pacha
Conseiller de surveillance des finances(1886-Directeur général de la banque
d’Agriculture/Directeur de la Trésorerie (1891)
Sakız Ohannes Pacha
Secrétaire général du ministre des affaires étrangères (1871)/ Directeur de la Trésorerie
(1897).
Garabet Artvin Davut Pacha
Ambassadeur de Vienne (1856-1857)/ Gouverneur de Liban (1861)/ Directeur de PTT et
des Travaux Publics (1868)
Krikor Sınapyan
Directeur des Travaux Publics
Krikor Ağaton
Directeur général de PTT (1864)
Jorj Serpos Efendi
Secrétaire Général des Télégraphes de Turquie (1868)
Osgan Mardikyan
Directeur de surveillance de PTT (1913)
Tomas Terziyan
Nişan Guğasyan
Professeurs de l’école civile
Tavit Çıracıyan
Krikor Zohrap
Députés d’Istanbul
Bedros Hallacıyan
REFERENCE:
1) Les Arméniens au service de l’Etat Turc (1453-+953), Père Komidos Çarçıkyan, Istanbul, 1953
2) British Documents on Ottoman Armenians (Documents anglais sur les Arméniens Ottomans) (4 volumes),
1983,1989, 19990, Association d’Histoire Turque.
3) Les Arméniens dans l’administration Ottomane, Nejat Göyünç, 1983.
4) Le Symposium sur les Relations des Turcs avec la communauté Arménienne au cours de l’histoire. Université
d’Atatürk. 1985.
5) Les Arméniens dans l’histoire turque ( communiqués et débats). Université de 9 Septembre.1985
6) Les Arméniens Ottomans. Bilal ªimºir, 1986
7) Les archives Ottomanes et la Question Arménienne, Türkkaya Ataöv, 1989.
LE PERIODE DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
Le fait que les Ottomans entre en guerre le 1 novembre 1914 contre l’Angleterre, la
France te la Russie était considéré comme une occasion opportune par les comités
Arméniens, ils ont participé à l’armée Russe et ont formé des régiments des volontaires
et sont entrés dans le territoire d’Anatolie avec les forces d’occupation Russes. En outre,
ils ont provoqué de nouveaux soulèvements dans les diverses régions de l’Anatolie et ont
frappé les Ottomanes par derrière et le peuple civil Turc a subi un génocide et un
carnage. Non seulement ce massacre a visé les Turc mais aussi les Grecs habitant dans
la région de Trabzon et les Juifs dans la région de Hakkari ont été tués.
Peu avant l’entrée en guerre de l’Empire Ottoman, le comité Tachnaksutyun s’est réuni
en 1914 à Erzurum et les résolutions suivantes ont été adoptées:
« Le congrès Tachnaksutyun prenant en considération les mouvements
trompeurs du gouvernement du Comité Union et Progrès au sujet de pression et
de réforme et la politique sociale, administrative et économique opposée aux
éléments chrétiens, en particulier aux Arméniens depuis les premiers temps, a
décidé de mener une politique d’opposition contre le gouvernement du Comité
Union et Progrès, de critiquer son programme politique et de lutter
véhémentement contre lui et son organisation».
Avant que l’Empire Ottoman entre en guerre, mais, dès qu’il a proclamé la mobilisation,
les Arméniens de Turquie vivant à Marseille, ont tenu une réunion le 5 août 1914, et ont
publié une déclaration. Voici quelques phrases de cette déclaration publiée dans plusieurs
journaux:
«Les Arméniens de Russie feront leur devoir dans le rang de l’armée Russe en
vue de venger le mépris fait sur les corps de nos frères. Quant à nous,
Arméniens sous le joug des Turc, vous ne devez pas tourner vos fusils contre la
France, notre deuxième patrie ni contre ses alliés et ses amis.
(...)
Les Arméniens, sans faire allusion contre qui, disaient que la Turquie vous
appelaient sous les armes, pour écraser les armées de Wilhelm II qui ont
marché sur les cadavres de 300 000 de nos frères sur les rails des chemins de
fer, inscrivez-vous comme des volontaires dans l’armée Française et des alliés.
»
D’ailleurs il est possible de voir dans toutes les sources que les Arméniens ont collaboré
avec les Russes lorsque la guerre avait commencé.
Sur ce sujet Philips Price ces affirmations-ci:
« … Quand la guerre a éclaté les Arméniens vivant dans cette région ( il s’agit
des villes de l’Est) ont contacté clandestinement avec les autorités Russes en
Caucase et avec une organisation clandestine ils ont commencé à envoyer des
volontaires dans l’armée Russe depuis ces villes turques».
Rafael de Noglas écrit:
« Lorsque l’hostilité a repris de facto, le député d’Erzurum Garo Pasdermichan
(pastırmaciyan) est allé en Russie, à l’autre côté, avec tous les officiers et
soldats Arméniens de la troisième armée. Peu de temps après, ils sont revenus
avec les Russes et ont commencé à incendier les villages et à passer au fil de
l’épée farouchement tous les musulmans emprisonnés.
Le riposte obligatoire de cette cruauté sanglante était le fait que les autorités
ottomanes prennent les fusils des soldats et des gendarmes chassés de l’armée
et qui n’ont pas trouvé l’occasion de déserter et les transportent aux bataillons
de travail en vue de les permettre de travailler dans la construction des routes
et dans le transport des matériaux»
Clair Price écrit:
«Vu la Constitution 1908, le gouvernement d’Enver avait le droit d’appeler les
Arméniens comme tous les Turc ayant l’âge du service militaire, mais, un
riposte armé, surtout à Zeytun, a commencé immédiatement. Les Arméniens ont
fui vers l’armée Russe le long des frontières de l’Est. Le gouvernement d’Enver
se douta de la fidélité des restants et envoya ces derniers aux bataillons de
travail.»
Le gouvernement Ottoman a proclamé la mobilisation en 3 août. Les Arméniens habitant
à Zeytun ont refusé de vivre sous le drapeau Ottoman et ont formé un régiment de
sacrifice à Zeytun et voulu défendre leur région, naturellement, ces demandes ont été
rejetées, et sur ceci, ils se sont révoltés de facto en 30 août. A la fin des poursuites faites
60 insurgés ont é attrapés avec leurs armes, et, malgré la paix pour une durée, au mois
de décembre, les habitants de Zeytun ont commencé à attaquer les fonctionnaires de
l’administration et les gendarmes.
Et en mai 1915, les Russes marchent dans l’Est de l’Anatolie, les Anglais et les Français
forcent les Dardanelles, et, au Sud on fait le mouvement de canal, le pays se trouvait
dans une telle situation à l’intérieur. Les insurrections ont éclaté à Zeytun, à Van, à Muş;
la révolte à Van a donné lieu à l’occupation Russe, les insurrections de Zeytun et de Muº
continuent. Partout dans le pays il y a des soldats désertés, toutes les régions sont
exposées aux attaques des bandes, les Turc sont entrés dans l’armée, les Arméniens
étaient les seuls maîtres. L’Etat faisait la guerre d’une part, et, s’occupait des
insurrections d’autre part. Les Ottomans ont dû prendre la décision de déportation
devant une telle situation.(1).
Il y a une autre décision relative aux Arméniens en Turquie, prise lors de guerre, qui
intéresse la résidence du patriarche. Selon un nouveau règlement publié dans le journal
Takvim-i Vekayi du 10 août 1916, la relation des églises Arméniennes en Turquie avec
l’Etchmyazine a été complètement coupée, les évêques de Sis et de Akdamar ont été
joints, le centre des évêques a été transféré à Jérusalem, et la résidence du patriarche
d’Istanbul a été annexé à cet épiscopat. Le patriarche d’Istanbul n’a que pour disposition
le contact avec la surveillance des sectes. (2).
REFERENCE:
(1) Gürün, Kamuran, Dossier Arménien, TTK Basımevi, Ankara, 1983, p. 193-209.
(2) Gürün, Kamuran, Dossier Arménien, TTK Basımevi, Ankara, 1983, p.229.
LES ARMENIENS DANS LES TRAITES DE SEVRES ET DE LAUSANNE
Le traité de Sèvres signé après la défaite de l’Empire Ottoman a permis aux Arméniens
d’avoir de nouvelles espérances. Par ce traité, on prévoit l’Arménie comme un pays libre
et indépendant, et, l’établissement de ses frontières est laissé à l’appréciation de Wilson,
président des Etats Unis d’Amérique. Le traité de Lausanne, signé le 24 juillet 1923, qui
rend nul le traité de Sèvres et permet de fonder la République de Turquie ne contient
aucun disposition pour les Arméniens.
Vers la fin de l’année 1920, sur le succès de l’armée Turque dans le front de l’Est de
l’Anatolie, la société des Nations Unies, Lord Robert Cecil, représentant de la Grande
Bretagne ont fait une proposition en vue de mettre en ordre la condition des Arméniens
et de sauver les restes des Arméniens d’un danger soi-disant, de créer une condition
stable qui ne changerait pas selon le temps et les personnes; l’Assemblé générale a été
convoqué pour réunir. Dans cette réunion, on a pris la résolution de charger un Etat et de
constituer une commission pour préparer un rapport en vue de trouver une solution
immédiate pour la question Arménienne avec l’accord des gouvernements intéressés et
de mettre fin au conflit entre les Turcs et les Arméniens.
Une conférence a été faite à Londres le 27 février 1921. Lors de cette conférence, les
délégués Arméniens Bogos Nabur et Aharunyon ont été écoutés. Les deux délégués
Arméniens ont insisté pour que le traité de Sèvres soit en vigueur et ont montré pour
cela plusieurs motifs. Les délégués Arméniens ont demandé une autonomie pour la
Cilicie. Le délégué Français, a dit qu’il serait difficile de changer la situation en Cilicie et
que le gouvernement Français considérerait les minorités vivant ici. L’article 9 fixé lors de
conférence contient en résumé ceci pour les Arméniens:
« Les promesses faites jusqu’à présent donnent aux Arméniens de l’Est de
l’Anatolie le droit de former un foyer; pour réaliser cela il y a lieu de respecter la
décision de l’Assemblée des Nations Unies qui va donner aux Arméniens un
privilège et une place»
Lors de conférence de Londres, un mot «foyer» dépourvu de sens est prononcé au lieu
d’un Etat Arménien indépendant dans le traité de Sèvres. Ce mot différent est proposé
par les missionnaires américains comme une forme de compromis en vue d’assurer une
autonomie aux Arméniens vivant en Turquie. La société des Nations Unies a adopté le 21
septembre 1921 la résolution que ce foyer soit indépendant et séparé de Turquie.
Les délégués Arméniens ont protesté cette décision de «foyer»; ils ont défendu la
fondation d’une Arménie indépendante, unie et intégrale. Les ministres des affaires
étrangères d’Angleterre, de France et d’Italie ont discuté la fondation d’un pays
Arménien, lors de la conférence du mars 1921 à Londres. Et la résolution de la société
des Nations Unies sera respectée. Mais avant cette date, le traité de Moscou en 16 mars
1921, le traité de Kars signé le 13 octobre 1921 entre les Turcs et les Républiques de
Caucase, le traité d’Ankara du 20 octobre signé avec les Français ont été effectués.
Lord Curzon, dit, en avril 1921, à la Chambre Haute: « En Cilicie les musulmans et
les Turcs sont majoritaires, la Cilicie sera cédée aux Turcs» dit-il. Cette
proposition a été protestée lors de conférence de paix à Paris au nom des minorités de
Cilicie.
En 26 mars 1922, les ministres des affaires étrangères d’Angleterre, de France et d’Italie
ont tenu une réunion à Paris. Les droits accordés par le traité de Sèvres sont supprimés
et au lieu d’une Arménie indépendante, pour la première fois, un projet concernant la
fondation d’un foyer national Arménien lors de conférence de Londres. L’Angleterre a
proposé de former ce foyer en Cilicie et les Français ont proposé l’Est de l’Anatolie. Dans
cette réunion la résolution suivante donnée en résumée a été adoptée:
«La condition des Arméniens, et le terrible malheur qu’ils ont vêcu et les aides
qu’ils avaient faites en faveur des alliés dans la guerre doivent être tenus en
considération. C’est pourquoi, il est prié à la société des Nations Unies pour
soutenir la fondation d’un foyer national en vue de protéger les Arméniens et de
trouver une solution pour leur condition»
Les ministres des affaires étrangères des pays alliés ont laissé l’affaire à la société des
Nations, en renonçant aux conditions du traité de Sèvres et de la conférence de Londres.
Après la victoire de l’armée Turque suite à la bataille de commandant en chef dans le
front de l’Ouest du 26 août 1922 au 30 août 1922, le traité de Mudanya a été signé le 11
Octobre 1922, les délégués de la République de Turquie ont été invités à la conférence de
paix qui serait tenue à Lausanne, Suisse, le 28 octobre 1922 par les Etats d’entente.
La question Arménienne a été examinée entre «la question des minorités». Le résumé
des articles présentés pour les minorités est comme:
a. Accorder aux minorités certains droits au sujet de langue, de religion et de questions
similaires, et, la surveillance de ces droits par la société des Nations.
b. Les chrétiens seront exempts du service militaire et donneront de l’argent pour ce
service.
c. Maintenir les privilèges de religion et de secte comme avant.
d. Amnistier pour les minorités.
e. Reconnaître la liberté circulation
f. Permettre aux Arméniens qui sont immigrés de revenir s’installer à leur ancienne
région.
g. Accorder aux Arméniens un foyer à l’Est de l’Anatolie et à Cilicie.
Lors de la conférence de Londres tenue le 13 décembre 1922, le délégué anglais Lord
Curzon a dit ceci au sujet de la protection des minorités:
«Je vais parler des Arméniens. Ils méritent à cause de la confiance accordée
pour leur avenir, non pas pour les cruautés qui épouvantent le monde moderne
depuis quelques générations.
Il existe à Erivan un gouvernement Arménien qui est maintenant une
République Soviétique. D’après ce qu’ils m’ont dit il y a ici 1 2500 000 âmes.
Avec les immigrés venant de partout, la densité est augmentée et cette région
est dans l’état de ne recevoir plus de personne. D’autre part, les Arméniens
vivant à Kars, Ardahan, Van, Bitlis, Erzurum ont subi des pertes.
Quand les Français quittaient la Cilicie les habitants Arméniens ont dû suivre
l’armée Française par peur. Maintenant ils vivent dans les villes Iskenderun,
Alep et Beyrouth et sont dispersés le long de la frontière de Syrie et de Turquie.
Je crois que le nombre des Arméniens était trois millions mais maintenant il y a
seulement 130.000 personnes qui sont restées dans l’Anatolie. Ils sont allés au
Caucase, en Russie, en Iran et aux autres pays voisins.(..) Il y a, peut-être dans
la Turquie moderne, lieu de mettre les clauses spéciales dans le traité pour la
protection et la sûreté des Arméniens qui seront nombreux dans la partie de la
Turquie d’Europe ou bien en Anatolie.
Je vais parler des revendications des Arméniens et des amis des Arméniens
pour la fondation d’un pays Arménien. Il est naturel que les Arméniens désirent
vivre dans leur territoire. Le territoire de la République d’Arménie ne suffit pas.
C’est pourquoi on revendique un territoire pour les Arméniens en Turquie, soit
dans la région de l’Est de l’Anatolie, soit dans le sud-est de Cilicie. Mais la
situation actuelle rend plus difficile de réaliser ces désirs par rapport aux
époques précédentes. Mais nous serons contents de voir les opinions des
délégués Turcs».
Lord Curzon a demandé la formation d’une commission secondaire en vue d’examiner en
détail cette question et d’assurer la présentation des propositions définitives. M.Barer et
Marki Garoni se sont exprimés sur les mêmes principes.
Le président de la délégation Turque İsmet İnönü a indiqué les points suivant après avoir
fait des explications basées sur les documents pour les autres matières:
«Le peuple Turc et le gouvernement Turc a eu recours aux mesures de réprimer
les révoltes et de riposter aux révoltés, toujours après l’épuisement de
patience. La responsabilité de toutes les méchancetés que les Arméniens ont
rencontrées en Turquie dépendaient de leurs actes. Les événements du 1909 à
Adana, les soulèvements dans beaucoup de villes de l’Anatolie lors de la
Seconde Guerre Mondiale sont les suites de cette tragédie épouvantable.
Comme il ressort des événements indiqués que les éléments non musulmans
dans l’empire ottoman vivaient dans la paix et la prospérité depuis des siècles
et les Turcs n’ont jamais nié leurs droits à condition qu’ils ne n’abusent pas la
confiance des dirigeants. L’exemple de la communauté juive qui n’a trouvé
aucune plainte jusqu’à présent contre le gouvernement Turc et contre le peuple
Turc prouve bien que les Grecs et les Arméniens ont la part de responsabilité
dans ces événements tragiques. C’est pourquoi, l’histoire préconise qu’il ne faut
pas oublier les deux facteurs essentiels de la question des minorités.
D’abord, certains Etats interviennent dans les affaires du pays sous le prétexte
de protéger le droit des minorités et créent une provocation pour la confusion
désirée et sèment le désordre dans le pays, en second lieu, les minorités
soutenues de cette façon ont le désir et l’inclination de fonder un Etat
indépendant et les facteurs politiques intérieurs survenus.
Quant aux Arméniens: les relations renforcées avec les accords entre la Turquie
et la République Arménienne ont enlevé la possibilité d’un encerclement par le
gouvernement de la République Arménienne. D’autre part, les Arméniens qui
ont décidé de rester en Turquie doivent prendre en considération désormais le
fait d’un bon citoyen.
En conclusion, les déléguées de la Grande Assemblée Turque ont les avis
suivants:
a. La réparation de la condition des minorités dépend tout d’abord de
l’élimination des provocations provenant de l’intervention des étrangers.
b. Pour parvenir à ce but, il faut échanger respectivement les peuples Turcs et
Grecs.
c. La meilleure garantie pour la paix et la prospérité des minorités qui seront
exempts de l’application des mesures d’échange, est la garantie donnée par la
Turquie pour toutes les communautés qui n’appliquent pas les lois du pays et
qui sont naturalisés étrangers».
Du fait qu’on n’a pas parlé des questions Arméniennes lors du traité de paix de
Lausanne, les délégués Arméniens qui étaient déçus, après avoir fait le discours
nécessaire, bien que les efforts des pays d’entente n’aient pas bien abouti, pour
reprendre ces entreprises dans un temps convenable, ont décidé de maintenir les
principes politiques. Les délégués Arméniens ont donné un communiqué aux Etats
participant à la conférence. Il contient en résumé:
« Les délégués Arméniens ont compris que les pays d’entente avaient négligé la
question Arménienne vu les explications des commissions de la conférence de
Londres et le projet de paix publié dans les journaux. Nous pouvons dire que la
condition des Arméniens est devenu pire du fait qu’elle restait sans solution.
Dans les traités de Versailles, de Sèvres, lors de la conférence de Londres en
1921 et des réunions à Paris en 1922 quelques décisions ont été prises en vue
d’émanciper certaines minorités vivant sous le joug Ottoman et d’assurer un
territoire pour les Arméniens. Pour les Arméniens considérés comme un
élément de guerre par les alliés en guerre, et, alliés après la guerre, on n’a rien
fait en vue de tenir les promesses et des paroles données à Lausanne. Dans ces
conditions, en tant que délégués Arméniens nous demandons aux Etats au nom
des Arméniens de rendre une décision en vue de remédier les souffrances dans
la voie de droit et de justice. Nous affirmons qu’une telle paix ne sera pas
durable en Orient».
A. Aharonyan, président de la délégation de la République Arménienne, a eu recours à la
société des Nations le 9 août 1923, en disant que l’existence des Arméniens n’a pas été
acceptée dans me traité de paix de Lausanne, a demandé de prendre la question
Arménienne dans l’ordre du jour. Encore, les Arméniens ont envoyé un protêt le 9 août
1923 aux représentants des pays alliés pour indiquer que les Arméniens ont été négligé
dans le traité de paix de Lausanne et que le traité est signé comme s’il n’y avait pas
d’Arméniens, et, ils ont affirmé que ce traité ne serait pas valable pour la paix ni même
pour le droit et la justice et précisé qu’ils étaient contre cette paix. (*).
REFERENCE:
Uras, Esat, Les Arméniens dans l’histoire et la Question Arménienne, Istanbul, 1987, p.422-438.
DE LAUSANNE JUSQU'A NOS JOURS
Depuis longtemps, les Etats qui avaient la mission de protection des Arméniens et qui
prétendaient agir par les sentiments de droit, de justice et d’humanité et qui donnaient
des promesses aux Arméniens sur les divers sujets, ont compris qu’ils n’avaient aucun
intérêt à défendre les droits des Arméniens et ils les ont négligés et quittés à la
conférence de Lausanne. Les Arméniens qui avaient l’espoir de résoudre leur problème
par l’intervention Européenne, ont compris qu’ils avaient perdu toutes les revendications
pour la Turquie et dû revenir en Russie. Les Arméniens pensent que les Russes sont les
ennemis historiques des Turcs et prétendent qu’il existe un désaccord entre la Turquie et
la Russie, que les Russes ont toujours le but de descendre à la Méditerranée et au golfe
d’Iran par l’Est de l’Anatolie, et ils décident de travailler pour instaurer de nouveau le
régime, le tsarisme en Russie et croient qu’un régime quelconque pourrait protéger les
Arméniens. Un programme établi sur cette pensée comprend les principes suivants:
a. Développer l’économie et la culture de la République Arménienne
indépendamment du régime soviétique.
b. Protéger et faire vivre le sentiment national, la langue, la religion , la culture
et les aspirations des Arméniens dispersés dans le monde entier.
c. Maintenir et attendre l’occasion pour les revendications et les attentes des
Arméniens auprès des pays européens et de la société des nations.
d. Assurer l’aide des oeuvres de bienfaisance pour le peuple et les immigrés
Arméniens; élever les enfants orphelins, soutenir les pauvres et les malades.
Une organisation a été prévue afin d’appliquer ce programme et d’assurer la contribution
des Arméniens vivant en Europe. Mais certains milieux opposés à cette idée ont eu peur
encore de l’intervention des comités. Ce pacte qui était en vigueur depuis presque 20
ans, et, lors de la période critique de la Second Guerre mondiale qui bouleversait le
monde entier, le Ministre des Affaires Etrangères de la Russie a envoyé une diplomatique
à l’Ambassade de Turquie à Moscou pour communiquer que le traité était abrogé. Quand
la Turquie se trouvait devant une telle situation difficile, une requête rédigée et signée
par plusieurs personnes notables et compétentes en Amérique a été soumise à Monsieur
le Président Hary S. Truman, président des Etats-Unis d’Amérique. Les membres du
comité Arménien Tachnak ont tenté de semer la confusion croyant que la Turquie se
trouvait en difficulté et qu’elle était devant la question de vie et de mort.
Par la requête présentée à Truman, on demandait aux Etats-Unis d’Amérique de faire une
proposition au Conseil des Nations Unies afin de définir les frontières de l’Arménie, qui
étaient établis par le Président Voodrov Wilson en 1920. Les dirigeants soviétiques ont
adopté une nouvelle politique après la fin de la 2ième Guerre Mondiale. D’après cette
politique, tous les Arméniens dans le monde seront installés dans la République
Arménienne de Russie; les Arméniens dispersés dans le monde seront poussés à la
révolte, et, surtout l’hostilité pour les Turcs sera renouvelée, et, c’est comme ça qu’on
occuperait l’Est de l’Anatolie. Une propagande intensive a été mise en oeuvre dans ce
but. Les bontés et les avantages du régime soviétique ont été énumérés; on a exagéré le
bonheur des Arméniens vivant dans la République Arménienne de Russie. Et les agents
secrets sont envoyés aux pays étrangers en vue d’abuser les Arméniens et d’assurer leur
participation à la cause, les associations Arméniennes ont été fondées. Prétendant que la
cause Arménienne est une question de justice et d’humanité, ils ont demandé la
médiation de grands Etats.
Les travaux suivant sont faits pour les affaires en question:
· En décembre 1945, un comité américaine dit la Justice a été fondé par les Arméniens à
Washington, capitale des Etats-Unis d’Amérique. Ce comité fondé par les personnes de
tendance communiste a publié un communiqué en revendiquant de rendre l’Est de
l’Anatolie à la République Arménienne et de respecter les frontières Turco - Arménienne
établies par Wilson.
· Kevork Çörekçiyan VI, évêque de Eçmiyazin, a présenté un mémorandum à Staline,
président du commissariat du peuple de l’union soviétique, à Truman, président des
Etats-Unis d’Amérique, à Atlee, premier ministre anglais. Dans ce mémorandum on
répétait les anciennes revendications et demandait de restituer à la République
Arménienne de Russie les départements de l’Est de l’Anatolie.
· Les travaux menés en Syrie et au Liban: Les Arméniens ont accéléré les travaux relatifs
à la cause Arménienne en profitant de la faiblesse des gouvernements russe, syrien et
libanais; ils provoquent les Arméniens vivant ici sous la prétexte d’assistance. Ces
travaux sont organisés par les diplomates russes, et il y beaucoup de centres comme à
Alep, à Damas et à Beyrouth. Il y a plusieurs écoles dont les instituteurs et professeurs
viennent de l’Arménie Soviétique. Dans ces écoles il y a aussi des officiers et une
organisation de 100 mille personnes, dont les 30 mille sont libanais, a été fondée.
L’Ambassadeur soviétique nommé Solod a fondé à Damas «L’association des amis
Arméniens» avec le parti communiste et sous la présidence de Hrant Devyan, Arménien
pro Moscou. Dans ces organisations les membres communistes travaillent et ont le but
de lier l’Est de l’Anatolie à l’Union Soviétique sous la promesse de fonder une Arménie
indépendante.
· En janvier 1946, un diplomate soviétique vient à Beyrouth et parle séparément avec les
représentants des Arméniens de Liban et de Hatay et leur communique les directives de
la Russie.
· Le comité Arménien de Liban a envoyé le 16 mai 1946 une télégramme au Conseil de
Sécurité des Nations Unies .« Nous demandons de rendre à l’Arménie Soviétique nos
territoires occupés par les Turcs contre nos biens liquidés lors des événements causant la
mort d’un million et demi Arméniens» dit-il.
· En juin 1946, le comité de défense d’Arménie à Paris a donné un mémorandum au
ministre Français des affaires étrangères et aux quatre ministre d’Etat et a demandé de
rendre à la République Arménienne de Russie les départements de Kars et de Ardahan.
· La Russie Soviétique s’efforce de tromper les Arméniens séjournant à l’étranger et
d’exercer son influence sur les Arméniens dans le pays sous diverses prétextes. Le 20
février 1946, Civenof, membre de l’Académie des Sciences Arméniennes, a donné une
conférence aux délégués Arméniens dans la salle de l’Ecole Polytechnique à Moscou. Le
porte-parole a indiqué lors de cette conférence que les départements de Van, de Bitlis,
d’Elazığı, d’Erzurum et de Trabzon étaient dans les frontières de l’Arménie; et il a dit que
les Arméniens étaient massacrés en groupe, que les pays européens étaient restés
spectateurs sans se mêler à cet incident. Civenof a préconisé l’intérêt des Russes envers
les Arméniens et parlé des régions laissées aux Arméniens par suite au traité de Sèvres,
que les départements de l’Est de L’Anatolie laissés aux Arméniens, après le traité de
Sèvres, étaient occupés par les Turcs qui les avaient possédés par le traité de Gümrü
signé par les membres du comité Tachnaksutyun.
· En 17 juin 1946, lors d’un banquet de 800 personnes donné par le Conseil National
Arménien en l’honneur d’une association américaine nommée « Association de Défense
des Droits Arméniens» à New York, il a été décidé que les Arméniens dispersés dans le
monde et d’un nombre de un million aient recours aux Nations Unies pour que les
départements de l’Est de l’Anatolie conquis par force par les Turcs soient annexés à
l’Arménie soviétique.
· En 29 juillet 1946, Bochon, un des membres de l’association Anglo-soviétique à Erivan,
dit aux journalistes Russes : «Chaque anglais qui connaît l’histoire d’Arménie, sait
très bien la souffrance des Arméniens et ressent une sympathie pour eux. Nous
essayerons de faire de cette approche une opinion publique générale lorsque
nous serons retournés à notre pays».
· Le conseil des Arméniens résidant en Amérique a publié une brochure ayant le titre
«Que veulent les Arméniens? » indiquant que la population Arménienne a augmenté,
que les territoires occupés par les Turcs étaient vides « Les Arméniens veulent
uniquement la justice pour que leurs territoires leur soient restitués»
affirmaient-ils.
· En 15 août 1946, le Comité de la défense de la question Turco-Arménienne ont envoyé
un message aux délégués de 21 pays auprès des Nations Unies.
· Le Comité Franco- Arménien a organisé une cérémonie religieuse samedi le 24 avril
1965, sous la direction de Monseigneur Manukyan dans l’église Arménienne. Le soir du
même jour l’Association des anciens combattants a organisé une marche et ont déposé
une couronne au monument du soldat inconnu. Le lendemain une messe dans l’église de
Notre Dame.
· En 24 avril 1969, proclamé comme le jour de commémoration des morts Arméniens, les
manifestations eurent lieu en Angleterre. Un groupe composé en particulier des jeunes
Arméniens ont protesté la Turquie en passant devant l’Ambassade de Turquie.
· L’hostilité Turque s’est manifestée aussi dans les universités Américaines. Un riche
Arménien nommé Agop Kevorkyan a fondé l’Institut de Langue et d’Histoire Arménienne
à la place de l’Institut d’Orient en faisant une donation de 30 millions livres Turques pour
l’Université de New York.
· Les Arméniens de l’Amérique Latine, où ils sont nombreux, ont organisé des
manifestations au Brésil. Encore, les Arméniens ont organisé le jour du 24 Avril 1965 à
Sao Paulo, a une cérémonie devant le tombeau des morts Arméniens à l’occasion de 50
ème anniversaire de la loi de Sécurité et d’immigration. Et une pièce de théâtre écrite par
les Arméniens de Brésil intitulée «Aventure Arménienne en 1915» a été mise en scène au
théâtre de l’Hôtel de Ville de Sao Paulo.
· Un Etablissement a inséré une annonce dans le Journal de The New-Times au nom du
Comité National Arménien d’Amérique, lors de la visite en Amérique de Cevdet Sunay,
président de la République de Turquie de cette époque, le 2 avril 1967, afin de mettre la
question Arménienne dans l’ordre du jour des Nations Unies. Les membres du comité
Arménien ont voulu que la question Arménienne soit prise dans l’ordre du jour des
Nations Unies et ont affirmé que la Turquie participerait ainsi à la paix mondiale et
rendrait des services.
· Les Arméniens n’ont pas encore manqué de faire la propagande par la presse lors de la
visite du président Sunay à Paris. Dans un article rédigé par Hrant Sakmuel, on cite ceci
« Les Arméniens de Paris ont exprimé leur respect et honneur pour la patrie, ,
en accueillant le général Sunay; et ont fait des manifestations contre le
président Turc. Mais nous devons dire ceci que ça ne veut pas dire que les
Arméniens n’ont pas de revendications pour la Turquie. Nous lutterons pour
notre juste cause en marchant sans cesse dans la sérénité et dans les voies
politiques et nous essayerons de trouver une solution»
· Le patriarche Horen I a visité l’Europe et a parlé avec Makarios en Chypre, et juste
après lui, les publications provocatrices ont été entamées en langue Arménienne. Et à ce
moment-là, le Parti Arménien Ramgavar dont le siège est au Liban a exprimé ses
opinions et ses plans dans la presse, à l’occasion de son 45 ème anniversaire, en vue de
déterminer les territoires Arméniens occupés par les Turcs et de réaliser, dans un
atmosphère de liberté et de démocratie, les travaux pour la liberté et l’indépendance des
Arméniens.
· Les membres du comité Arménien, pour sauvegarder leurs intérêts et leur existence,
ont marché, organisé des conférences et protesté dans les pays où ils vivent, et Şinork
Kalusyan, archevêque de la résidence du patriarche d’Istanbul a fait un discours pour
l’opinion publique mondiale le 6 février 1967 et le 4 avril 1967 pour donner réponse aux
événements en cours et dit qu’il n’y a plus de question Arménienne et qu’il regrette ces
incidents.
· Les Arabes musulmans et chrétiens au Liban ont célébré ensemble en 1969 le 54 ème
anniversaire du génocide Arménien. Et le gouvernement libanais a donné congé le 24
avril aux fonctionnaires Arméniens pour le deuil. Et dans les rues des manifestations
communes ont eu lieu contre les Turcs et les Israéliens.
· A l’occasion de 60 ème anniversaire du massacre qui est prétendu pour les Arméniens,
de grandes manifestations ont été organisées en France, en Amérique, en Allemagne et
en Grèce. Et avant ces manifestations les gouvernements des pays concernés ont dû
prendre des mesures pour assurer la protection des Turcs. (1)
· Après 1965, la soi - disante question Arménienne qui se fait sentir dans l’opinion Turque
par la campagne blessante qui est entamée contre les Turcs, par les Arméniens vivant
dans les divers pays s’est transformée en actes de terreur contre les représentants et les
agences Turcs à partir des années 1970. «La terreur individuelle Arménienne » qui a
commencé par le massacre du consul général Mehmet Baydar et du consul Bahadır Demir
de Los Angeles, en 27 janvier 1973, dans la ville de Santa Barbara, par un vieux
Arménien nommé Gurgen (Karekin) Yanikan, s’est transformée en une terreur
organisationnelle. Les agressions contre nos fonctionnaires à l’étranger, nos ambassades
et établissements deviennent fréquentes en peu de temps et prennent une allure
intensive. Les terroristes Arméniens ont réalisés en total 110 actes terroristes, à savoir
les 38 actes dans 21 pays, 39 actes avec armes, 70 actes avec les bombes et un acte
d’occupation. Lors de ces agressions 42 diplomates et 4 personnes étrangères ont perdu
leur vie, 15 Turcs et 66 étrangers ont été blessés.
· Le Congrès des Organisations Arméniennes de la 1ère Guerre Mondiale s’est réuni à
Paris en 3-6 septembre 1979. L’organisation dite ASALA a participé à ce congrès avec
une grande force, joué un rôle décisif dans le congrès. Ce congrès est devenu efficace sur
les forces révolutionnaires Arméniennes en France et a permis d’adhérer de nouveaux
membres pour les organisations terroristes. Le but de ce congrès est de réunir les
Arméniens dispersés dans le monde autour d’une idée, sous un drapeau, et cette
organisation peut être interprétée comme revendication de territoire en évaluant la
condition politique.
· L’organisation terroriste de PKK a proclamé les dates de 21-24 Avril 1980 comme la
semaine Rouge et les Arméniens célèbrent le 24 Avril comme l’anniversaire du soi -disant
massacre Arménien, ils ont organisé des réunions. En 08.04.1980, les organisations
terroristes PKK et ASALA ont fait une conférence de presse commune dans la ville de
Sidon à Liban, et, elles ont publié une déclaration à la fin de la réunion, sur les réactions
provenant de leur entourage, ils ont décidé de maintenir en secret leur relation dans le
domaine illégal. Juste après la réunion, les agressions contre notre Consul Général de
Strasbourg en date du 09.11.1980 et contre le Bureau de La ligne Aérienne Turque à
Rome en 19.11.1980, ont été prises en charge communément par les organisations
terroristes de PKK et de ASALA.
· En 1983 le Congrès de Lausanne s’est réuni suite aux événements importants. La
terreur est répandue et l’opinion publique du monde a dû plus en plus reprocher les
Arméniens et les terroristes. Surtout les actes donnant lieu au massacre collectif ont
commencé à perturber d’abord les Arméniens et puis les puissances impartiales, amicales
et même alliées. Devant de telles conditions, le Congrès de Lausanne s’est réuni en vue «
d’unir les opinions politiques Arméniennes et leur permettre d’agir dans la même
direction». L’organisation n’a pas participé et les défenseurs de la violence étaient en
minorité, à la fin du Congrès on a constaté des fractions au sein de Tachnak et d’ASALA.
Les sous groupes de terreur et d’équipe ont agi de temps en temps en organisations
désordonnées, une grande partie a été éliminée, interceptée et condamnée.
· Le but essentiel du congrès dit « Le Congrès des Organisations Arméniennes du III.
Monde » et qui s’est réuni à Sèvres les 7-13 Juillet 1985, est d’accepter «La Constitution
Arménienne » qui est préparée. Une résolution a été prise pour la fondation d’une Union
à l’échelle mondiale. Dans ce congrès où les organisations de terreur n’étaient pas
présentes officiellement, la qualité de représentation des Tachnaks suscita de longues
discussions. L’ASALA qui n’est pas représentée dans ce congrès était le sujet de vives
critiques
· En 04 juin 1993 une réunion a été organisée dans le siège de l’organisation de PKK se
trouvant à l’Ouest de Beyrouth et le Parti Arménien Hınçak, l’organisation terroriste
d’ASALA et les membres de PKK y ont participé.
· Les décisions suivantes ont été prises lors des réunions où participaient l’Archevêque de
l’église Orthodoxe Arménienne à Liban, les dirigeants du Parti Arménien et des 150
jeunes, organisées dans deux différentes églises de Beyrouth en date des 6-8 janvier
1993.
- Il faut exposer contre la Turquie un comportement tranquille pour le moment.
- La communauté Arménienne devient de plus en plus grande et sa situation
économique s’améliore.
- Grâce aux travaux de propagande le génocide (soi-disant) est commencé à
être connu largement dans le monde.
- L’Etat d’Arménie est fondée; ils vengeront leurs aïeux et chaque jour ses
territoires s’élargissent.
- D’abord les Etats Unis d’Amérique et tous les pays occidentaux ont donné
raison aux Arméniens dans la guerre à Karadag, cette occasion doit être bien
évaluée et de nouveaux jeunes doivent participer à la guerre de Karadag.
- En Turquie la guerre civile continuera; l’économie sera nulle; les citoyens se
révolteront.
- La Turquie sera divisée.
- L’Etat Kurde sera fondé en Turquie.
- Les Arméniens doivent avoir de bonnes relations avec les Kurdes et soutenir la
lutte des Kurdes.
- Les territoires qui appartiennent aujourd’hui à la Turquie seront demain dans
les mains des Arméniens.
- Entre temps, on sait qu’une grande partie de l’argent ramassé dans les mois d’Octobre
-Novembre - Décembre 1992, pour le Parti Arménien et les organisations Arméniennes se
trouvant au Liban et dans les autres pays, a été dépensée pour les armes et les denrées
alimentaires procurées par l’intermédiaire de la Grèce et envoyée via Grèce en avion au
début du janvier 1993 à Karabağ où se trouvaient des combattants Arméniens.
· Après le 1984, les comités Arméniens laissant à PKK les mouvements terroristes contre
la Turquie, ont continué à poursuivre leurs revendications par l’intermédiaire du diaspora
Arménien. Ils ont assuré l’adoption des lois sur «le soi-disant génocide Arménien» grâce
aux parlements européens et surtout aux départements des Etats Unis d’Amérique qui
les soutiennent. Et ce processus continue encore.
REFERENCE:
Sakarya, Lieutenant -général retraité, İhsan, la Question Arménienne Appuyée de Documents, Imprimerie de Gnkur.
Ankara,1984. 2.ème édition, p.439-474.