Parti Libéral du Canada: politiques sur le Moyen

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Parti Libéral du Canada: politiques sur le Moyen
Parti libéral :
Politiques sur le Moyen-Orient
Novembre 2011, Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient
Sous la direction de Lester Pearson, de Pierre
Trudeau et de Jean Chrétien, le parti Libéral avait
adopté une approche généralement impartiale à
l’égard du Moyen-Orient. Cette position permettait
au Canada de jouer le rôle de médiateur honnête et
objectif dans la résolution des crises et la promotion
de la paix. Les prises de position des dernières
années au sein du Parti libéral se sont
considérablement éloignées de cette approche
impartiale, d’abord avec le gouvernement de Paul
Martin, et encore davantage durant les années
Ignatieff et Rae1. Actuellement, les positions du parti
libéral sur plusieurs questions relatives au MoyenOrient se rapprochent davantage de celles du parti
conservateur que de celles du NPD.
Plateforme actuelle du Parti libéral à
l’égard d’Israël et de la Palestine
La plus récente plateforme libérale déclare :
« Avant 2006, le Canada était reconnu comme une
voix de la raison au Moyen-Orient et était respecté
par les deux parties du conflit israélo-arabe. [...] Mais
le gouvernement Harper a gaspillé l’influence du
Canada dans la région et a polarisé le débat au
Canada à des fins partisanes, diminuant ainsi la
possibilité d’une contribution canadienne au
progrès. [...]
Les libéraux croient que la création de deux États est
la solution à privilégier et que la stabilité régionale
sera possible seulement lorsqu’un État israélien
démocratique et sécuritaire coexistera en paix avec
un État palestinien viable, démocratique et
sécuritaire.
[…] Nous devons aussi faciliter le dialogue entre
Israël, le monde arabe et le leadership palestinien2. »
Bob Rae, chef du Parti libéral
Bob Rae a choisi de ne pas adopter une approche
progressive de la question israélo-palestinienne. Rae
a beaucoup voyagé et a une connaissance exhaustive
de la dynamique du Moyen-Orient : il s’est même
rendu à Gaza. Néanmoins, Rae n’a pas élevé la voix
lorsque des actions du gouvernement israélien
[email protected]
portaient disproportionnellement préjudice aux
Palestiniens. Il esquive les questions historiques et
juridiques, et a tendance à mettre l’accent sur les
besoins d’Israël en matière de sécurité. Il semble
également adopter le genre de rhétorique qui lui
attirerait les bonnes grâces de l’électorat pro-Israël.
Acquiescement à l’occupation israélienne et à la
colonisation des territoires palestiniens
Le 6 août 2008, Bob Rae a reconnu qu’ « une
résolution du conflit doit dépendre du retrait des
colonies [israéliennes en Cisjordanie]. Pour qu’un
État palestinien soit viable, il ne peut pas ressembler
à un casse-tête3. » Il ne s’est cependant pas exprimé
lorsque le gouvernement Harper s’est opposé aux
résolutions de l’ONU visant à condamner
l’occupation et les colonies.
L’assujettissement de Rae à la rhétorique pro-Israël
transparait clairement des critiques qu’il a formulées
à l’endroit de la députée néo-démocrate Libby
Davies après que celle-ci a émis des commentaires
mal avisés au sujet du conflit israélo-palestinien en
2010. Rae a été particulièrement dur, demandant
publiquement : « Layton admettra-t-il réellement
[les commentaires de Davies] comme compatibles
avec les valeurs du NPD? C’est stupéfiant4. »
Indifférence vis-à-vis du blocus de Gaza
Le parti libéral ne s’est pas prononcé contre le blocus
de Gaza depuis son imposition en 2007. Rae a
déclaré qu’ « Israël limite sévèrement le nombre de
camions qui pénètrent dans le territoire contrôlé par
le Hamas […]. La charte haineuse du Hamas et la
détermination cavalière du régime à définir la
« résistance » de manière à autoriser le meurtre de
civils israéliens font en sorte que les portes
demeureront résolument fermées, même si le prix à
payer sur le plan humanitaire est considérable5 ».
Avec cette déclaration, Rae semble croire qu’Israël a
le droit de punir l’ensemble des habitants de Gaza
pour la charte du Hamas. De plus, il ne tient pas
compte du droit international en ce qui concerne la
nécessité de permettre le maintien du commerce
civil normal en temps de guerre et d’occupation.
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Statut d’État palestinien
Le Parti libéral n’a pas officiellement pris position en
ce qui concerne la demande d’adhésion d’un État de
la Palestine à l’ONU. Le député libéral Irwin Cotler s’y
est toutefois fortement opposé dans un éditorial
publié dans The Gazette en septembre 2011 :
« Toute solution négociée au conflit israélopalestinien – dans le cadre plus vaste d’une
réconciliation arabo-israélienne – devrait se fonder
sur le principe de deux États vivant côte-à-côte dans
la paix et la sécurité. Par conséquent, la déclaration
unilatérale et prématurée d’un État palestinien
minerait le processus de paix israélo-palestinien
plutôt qu’elle ne l’encouragerait et constituerait un
affront à l’intégrité des Nations Unies, aux accords
internationaux et au droit international6. »
La Palestine à l’UNESCO
Bob Rae n’a pas appuyé la décision du Canada de
réduire ses subventions à l’UNESCO après
l’admission de la Palestine au sein de celle-ci.
« On a affirmé clairement qu’une entente durable au
Moyen-Orient exige l’approbation des deux parties.
Mais, vous savez, on ne devrait pas se retrouver dans
la situation où on sabre dans le financement dès
qu’une résolution avec laquelle on n’est pas d’accord
est adoptée à l’ONU7. »
Commentaires d’autres députés
libéraux à propos d’Israël et de la
Palestine
Marc Garneau, député et leader parlementaire
Bien que le Parti libéral n’appuie pas la demande
d’adhésion d’un État de Palestine à l’ONU, Garneau
s’est dit d’accord avec le député néo-démocrate Paul
Dewar en affirmant que le gouvernement canadien
ne semble pas vouloir aider Israël et la Palestine à se
réconcilier. « De ce qui est rendu public, dit-il, je n’ai
certainement pas l’impression que le gouvernement
tente de rapprocher les deux parties8. »
Carolyn Bennett, députée
comprendre leurs préoccupations et favoriser
l’instauration de la paix9. »
Anita Neville, ancienne députée et co-présidente du
regroupement des Parlementaires libéraux proIsraël
« Le gouvernement [libéral] du Canada a eu raison
de s’opposer à la politisation de la barrière devant la
Cour internationale de justice. Le gouvernement
israélien continue de faire tous les efforts possibles
pour réduire au minimum les conséquences de
l'érection de cette barrière pour les Palestiniens.
Toutefois, la vague d'attentats-suicides se poursuit.
Israël n'a pas d'autre choix10. »
Dominic LeBlanc, député et porte-parole en matière
d’affaires étrangères
En 2009, LeBlanc a fortement condamné l’appel du
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) au
boycottage des universités israéliennes.
1
Le Parti libéral sous la direction de Stéphane Dion (déc. 2006 à
oct. 2008) aurait probablement adopté une approche similaire à
celle de Jean Chrétien vis-à-vis du Moyen-Orient, mais peu
d’événements dramatiques se sont produits dans la région
durant cette période permettant de le confirmer.
2
Plateforme officielle du Parti libéral,
http://www.liberal.ca/fr/plate-forme/le-canada-dans-le-monde/
3
The Dominion.: News from the Grassroots. “Rae flip-flops over
Palestine,” Lia Tarachansky, 7 août 2008
4
Why Jack Layton Has to Fire Libby Davies¸ Blog de Bob Rae, 16
juin 2010, http://bobrae.liberal.ca/journal/why-jack-layton-hasto-fire-libby-davies/
5
www.bobrae.liberal.ca “Israel/Palestine competing dreams
still clash,” 22 décembre 2009
6
Irwin Cotler, “The Time isn’t right for statehood bid”, The
Gazette, 8 septembre 2011.
7
"Canada axes voluntary funding to UNESCO", Canada.com, 1er
novembre 2011.
8
“Canada’s pro-Israel stance undermining clout in Middle East
talks: Expert, ” The Vancouver Sun, 24 septembre 2011
9
Déclaration de l’Hon. Carolyn Bennett, 22 août 2006,
http://carolynbennett.liberal.ca/blog/statement-by-the-honcarolyn-bennett-mp/
10
Déclaration à la Chambre des communes, 19 février 2004,
http://www.parl.gc.ca/HousePublications/Publication.aspx?Mod
e=1&Parl=37&Ses=3&DocId=1204691&Language=F#Int-817346
« Notre appui à Israël, et à son droit de se défendre,
est une constante. On ne peut faire preuve d’aucune
indulgence vis-à-vis des groupes terroristes résolus à
s’attaquer aux civils et à détruire Israël, ou des États
qui les appuient. Néanmoins, tous dans la région, y
compris les Palestiniens et les Libanais, doivent être
confiants que le Canada continuera d’œuvrer pour
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