Suivi rainette 2002-2006 - Réserve naturelle des Grangettes
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Suivi rainette 2002-2006 - Réserve naturelle des Grangettes
FONDATION DES GRANGETTES Rapport n°...... Suivi de l’évolution de la population de rainettes vertes (Hyla arborea et – ou Hyla intermedia) dans les réserves gérées par la Fondation des Grangettes 2002- 2006 Jean-Marc Fivat Juin 2007 Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 1 TABLE DES MATIÈRES I. INTRODUCTION 3 II. II. 1. II. 2. II. 3. II. 4. MATÉRIEL ET MÉTHODE Modalité des recherches Secteurs prospectés Dates des visites Dénombrement des chanteurs 3 3 3 4 4 III. RESULTATS 4 III. 1. III. 2. Modalité des parades Recensements des chanteurs III. 2. 1. III. 2. 2. III. 2. 3. III. 2. 4. III. 2. 5. Recensements 2002 Recensements 2003 Recensements 2004 Recensements 2005 Recensements 2006 III. 3. III. 4. III. 5. Dispersion des chanteurs Evolution et distribution des populations Evolution de la métapopulation 4 4 5 5 6 7 7 8 8 9 IV. DISCUSSION 9 IV.1. IV.2. IV.3. Origine des rainettes Reproduction Avenir de la population 9 10 10 V. CONCLUSION 10 BIBLIOGRAPHIE 12 ANNEXES 1: Carte de localisation des populations 2: Cartes de localisation des chanteurs Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 2 13 14 I. Introduction Alors qu’il était admis par tous les herpétologistes que les rainettes présentes dans le site marécageux de Noville étaient une relique des rainettes vertes (Hyla arborea) peuplant jadis la plaine du Rhône, des études génétiques effectuées à partir d’échantillons de salive prélevés le 6 juin 2003 sur douze individus ont démontré que les animaux testés appartenaient contre toute attente à l’espèce jumelle (Hyla intermedia) du sud des Alpes, de toute évidence introduite par l’homme (S.Dubey,S.Ursenbacher & L.Fumagalli. 2006). Les deux espèces de rainettes étant pratiquement impossible à différencier l’une de l’autre sans comparaison directe et comme il n’est pas exclu que des rainettes autochtones subsistent, d’autres prélèvements devraient être effectués pour clarifier la situation de cette population. Même si la rainette présente dans le site marécageux de Noville n’appartient pas à l’espèce indigène, son suivi mérite d’être poursuivi car cette espèce exigeante est un excellent indicateur de la qualité des biotopes qu’elle partage avec d’autres espèces beaucoup plus discrètes comme le triton lobé. Les suivis effectués depuis de nombreuses années ont démontré que la survie de la rainette aux Grangettes est conditionnée par l’entretien de ses lieux de ponte et surtout par l’inondation estivale des marais. Le meilleur exemple provient de l’année 2001, où, suite à deux années particulièrement humides, le nombre record de 121chanteurs avait été atteint. Le présent travail a été réalisé dans le but de suivre l’évolution des effectifs de rainette du site marécageux de Noville sur le long terme, mais sans analyser les caractéristiques des biotopes de ponte, ceux-ci étant maintenant bien connus (FIVAT 1993, 1997, 2002). En 2003, 2004, 2005 et 2006, des rapports intermédiaires ont été produits, ils portent les N° 40, 45, 47 et 49. II. Matériel et méthode Chaque année, les chanteurs de rainette ont été dénombrés et les lieux des vocalises identifiés. La zone du Gros Brasset, abritant les populations de l’espèce a été spécialement prospectée, avec une extension du périmètre d’écoute entre le Rhône et Villeneuve, ceci afin de repérer de nouvelles colonisations éventuelles. II.1. Modalité des recherches Les recherches se sont portées uniquement sur les mâles chanteurs, à raison de quatre recensements nocturnes. Les recensements ont été effectués entre mai et août, lors des nuits les plus favorables à la reproduction. II.2. Secteurs prospectés Les écoutes nocturnes ont été réalisées dans la région du Gros Brasset, entre le Vieux Rhône et le Grand Canal. Les recensements ont été effectués en suivant un itinéraire régulier permettant d’entendre les chanteurs sur toute l’étendue du secteur d’étude. Des prospections ont également eu lieu dans des biotopes potentiellement favorables du site marécageux de Noville, en dehors du périmètre habituellement inventorié. Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 3 II.3. Dates des visites Les dénombrements ont été effectués aux dates suivantes: 2002, les 13, 31 mai, 6 et 9 juin. 2003, les 11 mai, 8, 18 juin et 6 juillet 2004, les 2, 4, 11 et 24 juin 2005, les 5, 15, 30 juin et 5 juillet 2006, les 14, 24 mai, 17 juin et 5 août D’autres données récoltées au hasard ou lors de recensements partiels ne figurent pas dans les tableaux mais ont été prises en compte dans l’interprétation des résultats. II.4. Dénombrement des chanteurs Les chanteurs ont été recherchés dès la tombée de la nuit, à l’ouïe. Chaque lieu occupé a été prospecté. Les contacts ont été localisés et leur nombre reporté sur une carte. La météorologie, la température, le niveau du lac, les caractéristiques ainsi que le niveau d’eau des sites occupés ont été relevés sur une fiche et conservés à mon domicile. III. Résultats III. 1. Modalité des parades Chaque année des chanteurs ont été entendus lors des premiers recensements, L’intensité maximale des parades a été relevée le 9 juin en 2002, le 18 juin en 2003, le 2 juin en 2004, le 15 juin en 2005 et le 14 mai en 2006. III. 2. Recensements des chanteurs Les recensements des mâles chanteurs qui ont été effectués chaque année avec une méthode identique, même si le nombre et les dates de passage ont divergé en fonction de la météo, m’ont permis de capter les périodes d’intensité maximale des chants et de ce fait, d’obtenir des totaux comparables. Quatre populations, liées à des secteurs numérotés de un à quatre, codés et cartographiés dans le plan de gestion des réserves gérées par la Fondation des Grangettes (DELARZE 1992) ont été définies à l’intérieur du Gros Brasset en fonction de leur distribution historique (voir plan annexe 1). Seul un individu a été repéré en 2004 au Pré de Cour en dehors de la population du Gros Brasset. Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 4 III. 2.1. Recensements 2002 En additionnant les chiffres obtenus dans chaque secteur, tout en évitant les doubles comptages, on obtient le chiffre de 98 mâles chanteurs, dont 63 pour la population 1, 21 pour la population 2, 14 pour la population 3 et aucun dans la population 4. Population 1; secteurs I - M Les chanteurs ont été entendus dans les secteurs I7, M5, M6, M10 et dans les mares M11, avec un maximum de 63 le 9 juin. Population 2; secteurs F – J Les mâles se sont produits aux secteurs F3, F4, F5 et J7, en général dans l’eau peu profonde et parfois sur les buissons. Le maximum de 21 chanteurs a été relevé le 9 juin. Population 3; secteurs G - H Les chanteurs se sont manifestés dans les secteurs G5, G6, G7 et G10, avec un maximum de 14 le 9 juin. Population 4; secteurs L - K Aucun chanteur n’a été repéré dans ce secteur. Effectif et distribution des chanteurs de rainette verte au Gros Brasset en 2002 Secteurs I7 M5 M6 M10 M11 F3 F4 F5 F6 J7 G5 G6 G7 G10 L3 L4 K9 13 mai -- -- -- -- 6 4 -- 9 -- -- -- 2 4 -- -- -- -- Total 25 31 mai -- -- 6 2 -- -- 5 5 -- -- -- -- 6 1 -- -- -- 25 06 juin 1 4 17 -- 3 -- 1 9 -- 1 -- -- 5 -- -- -- -- 41 09 juin -- -- 60 -- 3 -- 3 17 -- 1 2 -- 10 2 -- -- -- 98 Maxima: Pop.1:I +M = 63 Pop.2: F+ j = 21 Pop.3: G+H = 14 Pop.4: L+ K = 0 98 III. 2. 2. Recensements 2003 Le nombre total des chanteurs s’est élevé à 51, en diminution de 47 unités par rapport à 2002, les trois secteurs occupés ont vu leurs effectifs diminuer, mais les mâles ne se sont peut- être pas tous manifestés en raison de la sécheresse persistante. Population 1; secteurs I - M Un maximum de 35 chanteurs a été relevé le 18 juin, en forte diminution par rapport à 2002. Population 2; secteurs F - J Maximum de 14 chanteurs le 18 juin également. Population 3; secteurs G - H Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 5 Cette population a également régressé avec seulement 2 chanteurs les 11 mai et 18 juin. Population 4; secteurs L - K Comme en 2002, aucun chanteur n’a été repéré. Effectif et distribution des chanteurs de rainette verte au Gros Brasset en 2003 Secteurs I7 M6 M7 M10 M11 F3 F4 F5 F6 J7 G5 G6 G7 G9 L3 L4 K9 11 mai -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 2 -- -- -- -- -- 2 08 juin -- 2 1 2 2 -- -- 1 -- -- -- -- -- -- -- -- -- 8 18 juin -- 35 -- -- -- 4 -- 8 2 -- -- 1 -- 1 -- -- -- 51 06 juillet -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- Maxima: Pop.1:I +M = 35 Pop.2: F+ j = 14 Pop.3: G+H = 2 Pop.4: L+ K = 0 Total 0 51 III. 2. 3. Recensements 2004 La diminution de la métapopulation s’est poursuive avec un maximum de 42 chanteurs, dont 39 le 2 juin. A noter un chanteur hors Gros Brasset au Pré de Cour. Population 1; secteurs I - M Un maximum de 20 chanteurs a été dénombré le 2 juin. Les chanteurs se sont surtout concentrés dans le marais inondé M6, sans toutefois délaisser totalement les mares. Population 2; secteurs F - J Comme en 2003, 14 chanteurs ont été dénombrés, dans les secteurs F3, F4, F5, F6 et F7, avec un maximum de chanteurs dans l’eau peu profonde du secteur F5. Population 3; secteurs G – H Cette population, avec un maximum de 5 chanteurs, a plus que doublé par rapport à 2003. Population 4; secteurs L - K A nouveau 2 chanteurs dans la mare la plus grande du secteur L4. Effectif et distribution des chanteurs de rainette verte au Gros Brasset en 2004 Secteurs M4 M6 M7 M10 M11 F3 F4 F5 F6 F7 G4 G6 G7 G9 L3 L4 K9 Total 02 juin -- 14 -- 4 2 4 2 6 2 -- 3 1 1 -- -- -- -- 39 04 juin -- 11 -- 4 -- 3 -- 6 -- 1 2 1 1 -- -- 2 -- 31 11 juin 1 -- -- -- 1 -- -- -- -- -- -- 2 -- -- -- 2 -- 6 24 juin -- 6 -- 3 -- -- -- 4 -- -- -- 1 2 -- -- 2 -- 18 Maxima: Pop.1:I +M = 20 Pop.2: F+ j = 14 Pop.3: G+H = 5 Pop.4: L+ K = 2 Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 6 41 III. 2. 4. Recensements 2005 La diminution de la population de rainettes s’est poursuivie, totalisant seulement 15 chanteurs le 15 juin, répartis en 3 populations. Population 1; secteurs I – M Rainettes présentes surtout dans le marais inondé M6. Maximum de 10 chanteurs le 15 juin. Population 2; secteurs F - J Maximum de seulement 4 mâles, uniquement dans le secteur F5. Population 3; secteurs G - H Aucun chanteur. Population 4; secteurs L – K Uniquement un chanteur à deux reprises. Effectif et distribution des chanteurs de rainette verte au Gros Brasset en 2005 Secteurs M4 M6 M7 M10 M11 F3 F4 F5 F6 F7 G4 G6 G7 G9 L3 L4 K9 Total 05 juin -- 4 -- 2 1 -- -- 4 -- -- -- -- -- -- -- 1 -- 12 15 juin -- 9 -- -- 1 -- -- 4 -- -- -- -- -- -- -- 1 -- 15 30 juin -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- 0 05 juillet 1 8 -- -- -- -- -- 3 -- -- -- -- -- -- -- -- -- 12 Maxima: Pop.1:I +M = 10 Pop.2: F+ j = 4 Pop.3: G+H = 0 Pop.4: L+ K = 1 15 III. 2. 5. Recensements 2006 En 2006, la tendance négative s’est inversée et la population de chanteurs a nettement augmenté par rapport à l’année précédente, passant d’un maximum de 15 à 24 mâles chanteurs. Population 1; secteurs I - M Comme a l’accoutumée, les chanteurs se sont concentrés autour et dans les mares M10 et M11 par basses eaux, et dans le marais M6 lors de son inondation, avec un maximum de 14 chanteurs le 14 mai.. Population 2; secteurs F - J Les zones d’eau peu profonde des secteurs F3, F4 et F5 avec une végétation clairsemée ont été choisies par les chanteurs. Maximum de 7 mâles le 14 mai. Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 7 Population 3; secteurs G - H Après une absence en 2005, à nouveau un chanteur le 14 mai en 2006. Population 4; secteurs L - K Deux chanteurs le 14 mai dans deux mares. Effectif et distribution des chanteurs de rainette verte au Gros Brasset en 2006 Secteurs M4 M6 M7 14 mai -- 2 -- 8 4 2 -- 5 -- -- -- 24 mai -- 8 -- -- -- -- -- 1 -- -- -- 17 juin -- 2 -- 2 1 -- -- -- -- -- -- 05 août -- 1 -- -- -- -- 1 -- -- -- -- Maxima: M10 Pop.1:I +M = 14 M11 F3 F4 F5 F6 F7 Pop.2: F+ j = 7 G4 G6 G7 G9 -- 1 -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- Pop.3: G+H = 1 L3 L4 K9 Total 1 1 -- 24 -- -- -- 9 -- -- -- 5 -- -- -- 2 Pop.4: L+ K = 2 24 III.3. Dispersion des chanteurs Contrairement à l’année 2001 où cinq nouveaux sites avaient été répertoriés en dehors du Gros Brasset, entre 2002 et 2006 toutes les rainettes sont restées confinées dans le secteur habituel, à l’exception d’un chanteur présent en 2004 au Pré de Cour. III.4. Évolution et distribution des populations Population 1; secteurs I - M Cette population composée de 63 chanteurs en 2002 s’est réduite progressivement à 35 en 2003, 20 en 2004, 10 en 2005, avant de remonter à 14 chanteurs en 2006. Population 2; secteurs F - J Après le boum enregistré en 2000, les effectifs de cette population sont redescendus à 21 en 2002, 14 en 2003 et 2004, plus que 4 en 2005 et enfin 7 en 2006. Population 3; secteurs G - H De 14 chanteurs en 2002, malgré des travaux ciblés d’entretien, les effectifs se sont écroulés en 2003 avec 2 chanteurs, puis sont remontés à 5 en 2003, avant de disparaître en 2004 et 2005. En 2006, un chanteur a de nouveau été recensé. Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 8 Population 4; secteurs K et L La petite population présente en 2000 et 2001 ne s’est pas maintenue les deux années suivantes, car aucun chanteur n’a été repéré en 2002 et 2003, mais à nouveau 2 mâles chantaient en 2004, 1 en 2005 et enfin 2 en 2006. Les mares semblent être trop petites pour assurer le maintien régulier des rainettes dans ce secteur. III.5. Évolution de la métapopulation Comme par le passé, l’effectif des rainettes des Grangettes a fluctué, lié surtout aux conditions météorologiques pendant l’époque de reproduction. Les Dénombrements des chanteurs de rainette verte ayant été effectués avec la même méthode dans le site marécageux de Noville depuis de nombreuses années (FIVAT 1993,1997, 2002), les décomptes annuels nous ont permis de suivre les variations de leurs effectifs. Relativement importante en 2002 avec un maximum de 98 chanteurs, la population a diminué régulièrement ensuite pour compter 51 mâles en 2003, 42 en 2004, plus que 15 en 2005 et enfin 24 en 2006. Tableau de l’évolution des différentes populations entre 2002 et 2006 Maxima des chanteurs Année 2002 2003 2004 2005 2006 Pop.1 63 35 20 10 14 Pop.2 21 14 14 4 7 Pop.3 14 2 5 0 1 Pop.4 0 0 2 1 2 Autres 0 0 1 0 0 Total 98 51 42 15 24 IV. Discussion IV.1. Origine des rainettes Selon des études génétiques réalisées sur la population de rainettes du site marécageux de Noville, une partie, voire toute la métapopulation des Grangettes appartiendrait à l’espèce jumelle (Hyla intermedia), dont l’aire de distribution qui englobe la péninsule italienne et le Tessin se situe uniquement au sud des Alpes (S.Dubey, S.Ursenbacher & L.Fumagalli. 2006). Pour l’instant la provenance des rainettes intermédiaires n’est pas connue. Une origine naturelle paraissant peu probable, une introduction par l’homme est la plus plausible. Concernant l’époque de cette introduction, elle est pour l’instant impossible à établir. Les Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 9 observations de batraciens aux Grangettes avant les années 80 étant lacunaires, il est même possible que les rainettes en aient complètement disparu à un moment donné. Comme la plaine du Rhône n’a jamais été colonisée par le crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) et que le crapaud calamite (Bufo calamita) et la grenouille agile (Rana damaltina) y ont disparu depuis plusieurs décennies, il se pourrait que des personnes bien intentionnées aient introduit des animaux capturés au sud des Alpes en pensant avoir affaire à l’espèce autochtone. IV.2. Reproduction Les sites retenus par les chanteurs n’ont pas changé par rapport aux années précédentes (JM Fivat 1997). Les petites mares des secteurs M, F, G et L4 ont été régulièrement occupées, mais avec de petits effectifs. Par contre, les zones inondables du marais M6 et celle de l’étang F5 ont retenu de plus grandes concentrations de chanteurs. Le suivi effectué entre 2002 et 2006 confirme les observations faites entre 1999 et 2001 concernant le choix des biotopes de reproduction. L’installation des chanteurs est conditionnée par l’entretien régulier des biotopes. Les rainettes pondant en général dans l’eau peu profonde le succès de la reproduction est tributaire des conditions météorologiques. IV.3. Avenir de la population La survie des rainettes aux Grangettes, même si elle est favorisée par les travaux entrepris depuis de nombreuses années, est en grande partie dépendante de la météorologie. Si à la suite d’années humides, le nombre de batraciens augmente, il diminue dès que les marais s’assèchent pendant le stade larvaire, malgré la présence d’eau dans les mares. A cause des bouleversements climatiques en cours et de l’exiguïté du secteur favorable, Il se pourrait que les Grangettes ne possèdent plus les conditions optimales au maintient des rainettes. Elles ne survivent peut-être que par des apports d’animaux introduits clandestinement. De nouvelles études génétiques devraient être entreprises pour éluder cette question. V. Conclusion Avec la mondialisation, les introductions volontaires ou non d’espèces exotiques se généralisent partout dans le monde. Il devient de plus en plus difficile de maintenir les espèces autochtones, concurrencées par les animaux allochtones et décimés par les maladies qui les accompagnent. L’exemple de la grenouille rieuse est significatif. Cette grosse grenouille originaire des Balkans, introduite en Suisse dans les années 60, envahit lentement la Suisse au détriment des grenouilles vertes et de Lessona. Présente depuis quarante ans aux Grangettes, elle pourrait être en partie responsable de la disparition de la rainette verte et d’autres amphibiens comme la grenouille agile (Rana dalmatina). Il n’est pas exclu que prochainement nous trouvions d’autres espèces de batraciens dans nos marais, car l’élevage se généralise, stimulé par de nombreuses sollicitations, particulièrement par internet. Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 10 La présence aux Grangettes de la rainette intermédiaire, pratiquement impossible à différencier dans la nature de la rainette verte, ne met pas directement en danger les rainettes vertes du nord des Alpes, car elle n’a aucune possibilité de s’échapper naturellement de la plaine du Rhône, bloquée par la topographie et les constructions humaines. Qu’elle soit arborea ou intermedia, la rainette présente aux Grangettes reste un excellent bioindicateur, les aménagements qui lui sont destinés étant également favorables à de nombreux organismes, particulièrement au triton lobé (Triturus vulgaris) et à la grenouille de Lessona (Rana lessonae), tous deux menacés de disparition à l’échelle nationale. Un suivi de la population de rainette devrait être reconduit ces prochaines années, ceci afin de connaître l’évolution de ses effectifs à long terme, lié à un suivi génétique qui pourrait nous donner une réponse sur ses origines. J-M Fivat, juin 2007 Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 11 BIBLIOGRAPHIE DELARZE, R., 1992 - Les Grangettes (commune de Noville)- Plan de gestion des réserves placées sous la responsabilité de la Fondation des Grangettes. Fondation des Grangettes. 31p. DUDEY, S., URSENBACHER, S., FUMAGALLI, L., 2007- Origine des populations de rainette verte (Hyla Spp.) de l’ouest de la Suisse. Revue Suisse de Zoologie. FIVAT, JM., 1993 - Étude et gestion du site marécageux de Noville.- Évolution de la population de rainettes vertes (Hyla arborea L.) : Proposition de sauvegarde. Fondation des Grangettes, rapport No 11. 17p. FIVAT, JM., 1997 - Étude et gestion du site marécageux de Noville.- Influence de la gestion des marais sur la population de la rainette verte, Hyla arborea L. Bilan après cinq ans d’entretien. Fondation des Grangettes, rapport No 18. 14p. GROSSENBACHER, K., 1988 - Atlas de distribution des amphibiens de Suisse. LSPN, Bâle. 203p. Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 12 ANNEXE I: CARTES DE LOCALISATION GROS BRASSET. DES POPULATIONS A L’INTERIEUR DU Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 13 ANNEXE II. CARTES DE LOCALISATION DES CHANTEURS Site marécageux de Noville- Suivi de la population de rainettes vertes de 2002 à 2006 -- 14