Effondrement et refondation républicaine : la France dans les

Effondrement et refondation républicaine : la France
dans les années noires : 1940-1944.
Objectifs :
Comment s'écroule la IIIème République ?
Qu'est que la collaboration et quelle sont les caractéristiques du régime de Vichy ?
Qu'est ce que la Résistance ?
Les caractéristiques de la France à la Libération et la refondation de la République.
1.
La défaite, une débâcle. La fin de la IIIème République.
Le 10 mai 1940, après 8 mois sans réels combats (« la drôle de guerre »), la bataille de
France est engagée. L'offensive du général Guderian surprend tout le monde et l'armée française est
mise en déroute. L'avancée des troupes allemandes provoque une panique et un exode de près de 10
millions de civils (parfois mitraillés par l'aviation allemande).
Le président du conseil Paul Reynaud démissionne en faveur du maréchal Pétain. Le
gouvernement est en exil et espère rejoindre l'Afrique du nord. Pétain demande l'armistice le 17
juin.
Le 22 juin l'armistice est signé à Compiègne : la France est coupée en 4 zones, dont 2
principales : la zone occupée par les armées allemandes et une zone dite libre au sud de la Loire.
Le 10 juillet, le Parlement qui s'est installé à Vichy en zone libre, donne les pleins pouvoirs
au maréchal pour rédiger une Constitution. La IIIème République n'existe plus.
2.
Le maréchal Pétain met en place le régime de Vichy.
Pétain, secondé par Pierre Laval, rejette la République selon lui coupable de la défaite. Il
met en place un régime autoritaire et paternaliste : l'Etat français.
Pétain concentre les pouvoirs : le Parlement n'est plus réunit, il contrôle le gouvernement comme il
le veut, les libertés sont suspendues les syndicats abolis et la grève interdite.
Il profite de sa popularité de vainqueur de Verdun mettre en place une Révolution Nationale.
Il s'agit de changer la société, coupable selon Pétain de sa modernité et des changements qu'elle a
subit. C'est une révolution conservatrice qui veut rejeter l'héritage républicain et la France des
Lumières et de la Révolution Française. Le Front populaire, les communistes et les juifs sont mis
dans un même paquet : les coupables de la défaite.
La devise du nouveau régime : « Travail, Famille, Patrie » veut encourager le « vrai »
travail, celui de la terre, les valeurs natalistes d'une famille dans laquelle la femme fait des enfants
et reste au foyer, et un nationalisme qui cherche à encadrer la jeunesse et cache mal la
collaboration avec l'occupant nazi. Le symbole est la francisque en référence aux gaulois et à
Vercingétorix.
Ce régime met en avant la personne du maréchal par la propagande : un culte de la personnalité
est diffusé, on chante « Maréchal nous voilà ».
3.
Qu'est ce que la collaboration ? Les crimes de Vichy.
Le régime de vichy entre vite dans une collaboration économique et politique avec
l'Allemagne. Pétain rencontre Hitler à Montoire le 24 octobre 1940 et lui serre la main. Laval
affirme en 1942 qu'il souhaite la victoire de l'Allemagne ce qui signifie une adhésion à l'idéologie
du IIIème Reich. Certains constituent la L.V.F ou Légion des Volontaires Français et secondent
les armées nazies contre le bolchévisme. D'autres intègrent les SS à la fin de la guerre.
La France livre des denrées agricoles et des matières premières. Le S.T.O ou Service du
Travail Obligatoire est mis en place pour soutenir l'effort de guerre allemand.
La police française participe au maintien de l'ordre. La Milice est crée pour faire la chasse au
Résistants.
Dès 1940 des lois antisémites sont décidées par Vichy sans demande des nazis : les juifs
sont écartés de l'armée, de la fonction publique et des médias. Les entreprises juives sont
confisquées. Le port imposé de l'étoile de David permet par la suite d'arrêter, de regrouper et
déporter 76000 français à partir de 1942. C'est notamment la police française qui organise et
effectue la rafle du Vel' d'Hiv' à Paris, les 16 et 17 juillet 1942 (vélodrome d’hiver, lieu de courses
cyclistes sur piste en intérieur). Seuls 2000 français déportés pour cette raison reviennent à la
Libération. Le régime de Vichy et les partisans d'extrême droite favorables au nazisme constituent
ce que l'on appelé un fascisme français (même si il n'est pas vraiment unifié).
4. Le refus de l'Occupation. La mise en place d'une Résistance
extérieure et intérieure.
Le 18 juin, au lendemain de l'appel radiophonique de Pétain pour l'arrêt des combats, un
général inconnu appelle à la poursuite de la guerre et au refus de la défaite. Le général De Gaulle
critique Vichy. Il organise les FFL ou Forces Françaises Libres et intègre des Français aux
combats du côté Allié.
Les Français qui refusent l'Armistice, l'Occupation et le régime de Vichy s'engagent dans des
formes d'oppositions individuelles et de plus en plus collectives. Des mouvements puis des
réseaux se mettent en place sur le territoire français. Mais ce n'est qu'en 1942 que l'on peut parler
de Résistance unifiée et couvrant le territoire. Au départ, les Résistants sont une minorité et l'appel
du général est peu entendu.
La situation change avec l'attaque de L'URSS en juin 1941. La guerre et la lutte contre le
nazisme se mondialise et la fin du pacte germano-soviétique remobilise les communistes sur le
territoire. La refondation d'une république devient une priorité et De Gaulle souhaite fédérer les
résistances intérieures.
Par ailleurs le refus du STO fait entrer de nombreux jeunes dans les maquis.
De Gaulle envoie Jean Moulin organiser l'unification des différents groupes et réseaux de
Résistants. En 1943 est crée le CNR ou Comité National de la Résistance et les Forces
Françaises de l'Intérieur, les FFI. On prépare non seulement la Libération, c'est-à-dire l'appui des
alliés après le débarquement, mais aussi la transition vers une restauration de la République.
5.
La Libération, un retour à la République. Laquelle ?
Certaines régions du sud ouest sont libérées par la Résistance seule. Des FFL participent au
débarquement. Paris s'est libérée le 25 août grâce à un soulèvement des populations et doit
beaucoup aux résistants espagnols. De Gaulle quitte Londres et arrive à Paris au lendemain de sa
libération. Il affirme la nécessité de restaurer la République et l'unité du pays et de son Etat. Les
communistes, très présents dans la Résistance intérieure, rejoignent le GPRF (voir chronologie).
Malgré l'épuration sauvage des premiers mois suivants la Libération, la guerre civile est
évitée et la France participe à la guerre du côté allié jusqu'à la capitulation le 8 mai 1945. Les
principaux collaborateurs sont arrêtés et jugés. La plupart sont graciés. Pétain est jugé et condamné
à mort (sa peine est modifiée et commuée en prison à vie, il meurt en prison en 1955).
Vocabulaire :
Collaboration
Résistance
Etat français
Epuration
Nationalisation
Constitution
CNR
Réseau
Mouvement
FFL
FFI
GPRF
Maquis
FTP-MOI, groupe Manouchian
Exode
Armistice
Révolution Nationale
STO Milice
Antisémitisme