carnet de vol
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CARNET DE VOL En Pick-up sur Saint-Yan CARNET DE VOL CARNET DE VOL CARNET DE VOL La base historique de la formation française au pilotage s’ouvre aux nouvelles machines de loisirs avec l’ULM grand format de Dyn’Aéro. U U ne école ULM à Saint-Yan ? L’étonnement gagne les anciens habitués du terrain. Rassurons-les : la crise n’oblige pas encore à former ainsi les futurs pilotes de ligne. Cette nouvelle activité ne partage que les infrastructures avec le centre de formation historique. à Chalon-Chamforgueil y fait maintenant A la genèse du projet se trouve à nouveau également école sur MCR Pick-up (cf. Un ULM particulièrement adapté Jean-Pierre Sarrazin qui a constaté, en Aviasport de novembre 2005), l’ULM de Sensiblement la moitié des élèves de parallèle au projet Air-3B, une importante Dyn’Aéro qui reprend la cellule du MCR-4S, Saint-Yan du Centre ULM de Bourgogne demande locale pour une telle activité. De- l’avion quadriplace de sa gamme. Une ca- sont pilotes avion – ou l’étaient, ou encore puis septembre, des formations sont ainsi ractéristique qui reste unique sur la caté- avaient commencé à le devenir – et souhai- assurées à Saint-Yan par le Centre ULM gorie ULM grâce aux exceptionnelles per- tent passer à l’ULM, tandis que l’autre moi- de Bourgogne dirigé par Patrice Pascal. formances de masse à vide des machines tié aborde le vol par le Pick-up. « Pour les L’entreprise jusque-là basée uniquement du producteur de Darois. débutants, j’étais un peu réticent vis-à-vis de cet appareil que je ne connaissais pas », précise Patrice Pascal. « En fait, je me de- mandais si le Pick-up était vraiment adapté à l’école. J’en suis maintenant convaincu. Il s’agit d’un appareil facile et homogène qui ne demande pas un pilotage excessivement pointu. Bien sûr, comme sa finesse est relativement élevée, il ne faut pas être en retard sur la machine : l’élève peut avoir des difficultés à établir la vitesse d’approche ou de sortie des volets… surtout s’il est en légère descente avec un filet de gaz. L’efficacité des volets oblige aussi à être vigilant, par exemple au décollage, où la bille doit rester centrée et où la pente de montée ne En place pilote Jean-Pierre Sarrazin, à sa droite Patrice Pascal doit pas être trop importante. Les élèves qui n’ont jamais volé auparavant s’adaptent AVIASPORT 661 AVRIL 2010 49 parfaitement à un pilotage relativement minutieux. Certains de 60 ans, qui n’avaient jamais touché un manche de leur vie, parviennent aisément à piloter le Pick-up ». L’instructeur ne cache pas que ses anciens élèves préféraient le Storm. Le Centre ULM de Bourgogne utilisait auparavant cet ULM qu’il importait d’Italie, caractérisé par sa construction métallique extrapolée du P-220 de Jean Pottier. « Après trois ou quatre heures de vol, plus question de Storm : ils préfèrent le MCR, qu’ils trouvent plus agréable. S’il n’est pas beaucoup plus rapide – nous établissons sa croisière économique à 110 nœuds –, le Pick-up se lotes avion intervient en général après les que : l’élève doit assimiler les procédures détache en étant très homogène, plus sta- cinq heures de tour de piste nécessaires d’Atis, des fréquences-sol et tour, des cir- ble et en passant beaucoup mieux la turbu- pour une bonne prise en main. Les ab-ini- cuits, etc. Mais il dispose aussi de contrô- lence. Ce MCR est ludique, et très plaisant : tio demandent quant à eux entre 20 et 25 leurs très compréhensifs, qui par exemple il prend parfaitement appui dans l’air. On le heures de formation avant d’être lâchés, aux retours de navigation donnent souvent positionne où on le désire : on le pilote, ce et ensuite deux dizaines d’heures de vol de des circuits préférentiels plus rapides, n’est pas l’appareil qui fait un peu ce qu’il perfectionnement pour obtenir un brevet. quitte à placer au besoin l’ULM devant un veut. De plus, l’avion s’avère très sain en En place droite, l’instructeur profite com- Xingu si l’espacement l’autorise. Saint-Yan manœuvres. En virage, le rôle des palon- me l’élève de l’incomparablement spacieux doit aussi rester formateur pour les pilotes niers apparaît clairement. Le décrochage cockpit du Pick-up. De plus, au quotidien, de Xingu ! un peu plus nerveux qu’en Storm est éga- la machine est accueillante pour tous les L’ULM doit encore prendre de l’importance lement plus démonstratif. L’atterrissage gabarits d’élèves, avec sièges réglables et sur le site avec l’unité de formation d’ins- par vent de travers est simple à mener : on ses palonniers ajustables très facilement. tructeurs que le Centre ULM de Bourgogne sent bien l’avion à travers ses commandes Le confort, dont on cherche encore un équi- met en place en partenariat avec le CPFA bien découplées. Il lève une aile… un peu valent en catégorie ULM, permet d’enchaî- (cf. pages précédentes). Pour l’heure, avec de manche, c’est réglé, il ne fait pas autre ner les heures de vol sans difficulté. Et ce une vingtaine d’élèves à Châlon et une dou- chose. Un peu de pied, et l’atterrissage est pour un prix de l’heure de vol en école très zaine d’élèves à Saint-Yan, arrivés ceux-là réussi ». La stabilité du Pick-up le démar- raisonnable, puisque établi à 110 €. « Autre entre septembre et mars, la pire période que très favorablement des autres ULM avantage : à 290 kg à vide avec parachute, pour l’ULM, l’école anticipe une belle af- utilisés pour l’école. Son comportement cet ULM est bien dans les poids imposés fluence aux beaux jours avec l’arrivée d’un le différencie des autres MCR biplaces, en par la réglementation », conclue Patrice second MCR Pick-up à Saint-Yan. particulier du VLA. Pascal. « On ne compte pas beaucoup de Contact Centre ULM de Bourgogne : 06 12 45 48 54 et [email protected] « Nous utilisons rarement des pleins volets machines dans ce cas » ! sur piste en dur, mais ils sont bienvenus en L’école à Saint-Yan profite de l’environ- campagne, car très efficaces », poursuit Pa- nement local spécialisé très pédagogi- Gabriel GAVARD, photos de l’auteur trice Pascal. « S’il peut sembler difficile au début d’entrer dans la plage de sortie des volets, une fois que l’avion y est placé, il y reste ». Comme dans toute formation ULM, l’accent est particulièrement mis sur les pannes au décollage et les encadrements. Environnement pédagogique « Les différents systèmes du MCR, dont ce- lui du pas variable, imposent une formation plus longue. De fait, des volets électriques présentent également plus de possibilités de panne que ceux actionnés par une commande mécaniques », explique l’instructeur. Sur le Pick-up, le lâché des pi- 50 Le Pick-up est motorisé par un Rotax 912S de 100 ch.