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LITTÉRATURE
L’édito de Véronique Ahyi-Hoesle
Devenons votre GPS littéraire !
Cette expression, empruntée à une fervente lectrice de magazines littéraires, pourrait faire bondir les puristes de la langue française. Pourtant, elle s’adapte parfaitement aux ambitions que
nous poursuivons chaque mois, celles de vous guider dans vos choix littéraires, de vous faire
découvrir des écrivains d’ici et d’ailleurs, et de vous inviter à la flânerie en compagnie des livres.
Bien sûr, nous ne souhaitons pas rivaliser avec les magazines spécialisés, mais nous nous efforcerons toutefois, avec ces quatre pages mensuelles, de vous offrir un aperçu de l’actualité littéraire dans les trois pays francophones que nous allons couvrir, le Burundi, le Rwanda et la RDC.
Et, comme la littérature ne saurait être circonscrite à ces trois pays, nous vous réserverons une
page internationale.
Vous voyez, Iwacu évolue. Et, fidèle à sa ligne éditoriale, notre mensuel va aller loin, toujours
plus loin, en alliant des thèmes sérieux à des textes plus légers. Chaque mois vous découvrirez
des invités dans les trois rubriques que nous avons prévues : « le portrait du mois », la « découverte » d’un écrivain et « les mots pour le dire » où la parole sera donnée à des artistes, des poètes,
des romanciers, des dramaturges, des journalistes, à tous les intellectuels soucieux de partager avec nous les expériences
vécues dans leur pays.
La quatrième page, celle destinée à vous faire voyager, nous la voulons ludique, informative et diversifiée. Ainsi, outre les
romans « coups de coeur » que nous vous présenterons, nous agrémenterons cette page de citations, de petites phrases
sibyllines qui font sourire et de brèves, pour que, même à des milliers de kilomètres des pays qui font l’actualité littéraire
avec les prix prestigieux qu’ils décernent chaque année, nous puissions, ici, au Burundi, suivre l’actualité à défaut de pouvoir
la devancer.
Notre désir le plus ardent est de vous inviter à nous rejoindre dans le monde de la littérature, de tisser avec vous un immense
réseau de lecteurs car « Lire ne sert pas à apprendre, lire sert à lire, tout simplement, pour le plaisir ».
VAH
DECOUVERTE
Ah,
les contradictions !
Qu’il est difficile d’écrire quand les propos que vous recueillez bouleversent
vos convictions ! Ainsi, Aminadab Havyarimana, jeune écrivain burundais qui
vient de sortir son premier roman « Harouna, un garçon comme les autres ou La
bizarrerie masculine » aux Editions Edilivres en septembre 2011, oscille entre
pudeur, consternation et bienveillante
curiosité.
Son roman-témoignage, écrit à partir de
confidences d’amis, dénonce les mœurs
légères, selon l’auteur, d’une frange de
la population burundaise et, sous les
traits d’Haruna, il va découvrir et nous
faire découvrir, un jeune homme qui
n’hésite pas à se vendre, sans distinction
d’âges, au mépris de sa propre estime.
Et Aminadab a des principes ! Marqué
par un cursus classique, philosophie,
latin, grec et quatre années passées au
Grand séminaire qu’il quittera pour des
raisons personnelles, le respect de soi
est profondément ancré chez lui et l’attitude de son personnage central à qui
il donne la parole pendant tout le livre,
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le heurte et met à mal ses convictions.
Alors, pour prendre de la hauteur et réprimer ses contradictions, car un écrivain
est avant tout le témoin de son temps,
il affirme que sa formation lui a certes
inculqué des principes aux antipodes de
ceux d’Haruna, mais qu’elle lui a également permis « de prendre du recul pour
réfléchir et avoir une vision générale du
monde ». Alors, pour convaincre un auditoire qui lui semblerait dubitatif, il n’hésite pas à se dépeindre comme quelqu’un
de curieux et d’ouvert. D’ailleurs, pour
élargir son horizon intellectuel, ne s’est-il
pas récemment inscrit en Littérature anglaise à l’Université Rumuri du Burundi ?
Et, pour incarner pleinement le rôle de
témoin actif qu’il s’est assigné, n’hésitet-il pas désormais entre deux options,
poursuivre sa carrière d’écrivain ou devenir journaliste ?
Mais devenir écrivain dans son pays n’est
pas une douce sinécure. Même s’il est
l’auteur d’un premier roman, Aminadab
Havyarimana reconnaît que l’environnement au Burundi n’est pas favorable à
l’écriture et que « la peur et l’incertitude
du lendemain bloquent les talents et
empêchent l’exercice de l’imagination ».
Il lance d’ailleurs un appel pour que des
efforts soient entrepris en direction de la
culture, et plus particulièrement de l’édi-
tion, car « aucun pays ne peut se dévelop per sans culture ». Le Burundi qui
compte pléthore de jeunes talents
pourrait, s’ils étaient aidés et encadrés, contribuer au rayonnement de
leur pays sur la scène internationale.
Et, une contradiction en chassant une
autre, il affirme toutefois que, malgré
cette absence d’encadrement, il poursuivra son activité littéraire car « il est
habité par la passion de l’écriture depuis son enfance ». Sa créativité, il la
puise dans son quotidien et dans son
passé. « Mes blessures m’ont donné
envie d’écrire » et son prochain roman
« Six mois dans un camp au Rwanda,
ma première blessure morale » sera
fortement inspiré de son séjour à Kakibogo et Kanagye quand, en 1993, à
peine âgé de onze ans, il fut le témoin
d’atrocités qui l’habitent encore aujourd’hui.
Enfin, quand il n’écrit pas, notre jeune
romancier lit Molière, Mongo Béti et
Choderlos de Laclos. Puis, dans un demi-sourire, il avoue qu’il se laisse aussi
tenter par des romans à l’eau de rose,
non pardon, des romans sentimentaux. Une façon sans doute ludique
de contenir la révolte et les contradictions qui sommeillent en lui ! g
Véronique Ahyi-Hoesle
PORTRAIT DU MOIS
Le vieux Célestin
Il écrit, crée, poète,
conteur, de ses yeux
profonds, et rieurs,
et noirs... Rencontre
avec un écrivain de
l’Est de la RDC.
Une très grave maladie :
dans sa famille, il a été
le premier à « attraper
la culotte ». Les choses
se passent à Mwimbi,
dans un village perdu du
continent-pays Congo, au
Sud-Kivu. « Un jour, je ne
sais quelle bêtise j’ai commise et mon père a décidé, excédé, de m’envoyer à l’école des
Blancs », raconte Célestin Ntambuka. Au passage, on ne sait
pas exactement quand il est né, « probablement vers 1942 »,
soupire-t-il.
Donc, voilà le jeune Célestin sur le chemin de l’école, en
cache-sexe ! Une révolution, ce morceau de tissu qui … en
cache. Plus tard, « parfois, les culottes tombaient en courant
vers nos cours, et on s’en foutait! », précise avec amusement
le vieux monsieur, visage noir, dents jaunes, yeux un peu
rouges, un peu tristes, et soudain rieurs.
Célestin, 1957. Fini les cache-sexe : le petit monsieur entre
au secondaire au Petit Séminaire de Mugeri, puis au Collège
Notre Dame de la Victoire (actuel Collège Alfajiri de Bukavu)
où il termine son cycle en 1963. Son père le voit déjà prêtre,
un honneur pour la famille... Célestin, lui, souhaite justement entrer dans l’ordre des Montfortains, une congrégation mariale, « car j’avais l’impression d’avoir été, dès le départ,
féministe », analyse l’écrivain. L’évêque lui refuse cette voie
de missionnaire, et une année après, Célestin se retrouve
au Grand Séminaire de Murhesa : quatre ans de philo et de
théologie au programme.
Une rencontre tardive
Ses premières rencontres avec la littérature, c’est au secondaire, dans le théâtre. Pas mal, comme acteur. Personnalité : « Parfois impulsif, assez curieux, mais avec une constante :
l’amour et l’universel », parle ainsi de lui Célestin.
Après Murhesa, c’est à l’université de Luvanium à Kinshasa
que le séminariste, en provenance de l’austère province,
découvre la capitale. Et ses réalités. Des étudiants qui se
moquent des corbillards (alors qu’il vient d’une culture
qui accorde tant de respect aux morts), et des tricheries à
l’amphithéâtre (alors qu’à Mwimbi, Célestin passait ses examens sans surveillants - « après avoir marqué les questions au
tableau, le professeur s’en allait et fermait la porte derrière lui,
sans que personne ne songe un seul instant de voir ce qu’avait été
écrit à côté » vous fusille-t-il... ; bref, tout un autre monde.
Et la littérature surgit : « Le premier poème que je compose est
dédié à un confrère de Bukavu qui, à 2000 km des lieux, apprend
un bon matin que sa fiancée est décédée »... Ses textes, Célestin les partage avec une mordue de poésie, Faïk Nzuji Clémentine, qui deviendra plus tard docteur d’État ès Lettres.
Sauf qu’il ne pourra pas continuer ses études: « Je n’avais pas
d’argent, et je me suis arrêté en deuxième année, en Philosophie
et Lettres »
L’enseignement, puis la politique
Après cette brutale interruption de sa formation universitaire en 1970, Celestin s’enfonce encore plus dans l’écriture,
et l’enseignement. Collège Saint-Augustin (dans l’ex BasZaïre), Lycée de Mwanda, puis Collège Saint-Paul (Bukavu).
1976 : la vie religieuse prend définitivement fin avec la naissance officielle de son premier fils, suivi de quatre autres enfants. Plus tard, l’artiste sera même recruté par la Présidence
de la République sous le « fraternel » regard du Maréchal
Mubutu, pour assurer les relations publiques et la gestion
de la bibliothèque d’un Institut de Recherche Scientifique.
A-t-il résisté, face à ce qui est décrit comme un enrôlement ?
« C’était à l’époque du parti unique, et refuser valait presque signer sa mort », explique l’écrivain. Puis, philosophe : « J’ai toujours préféré que la politique s’intéresse à moi plutôt que l’inverse,
car il y a tellement d’hypocrisie ».
Célestin s’éveille, quand il aborde ce sujet, estimant qu’en
général, « et c’est vraiment pathétique, nous avons des oppositions aux pouvoirs en place prêtes pour des crocs-en-jambe sans
apporter de véritable alternative, surtout quand ils accèdent aux
affaires! » puis, revient vers sa carrière dans le célèbre Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) sur lequel trônera
Mobutu, pour en rappeler le mot d’ordre, soulignant par là
l’urgence de la survie à l’époque : « Olinga, olinga te! » - Que
tu le veuilles ou pas...
Célestin continuera à parler d’amour, et d’attrait pour l’universel. Il évoque même, dans ses compositions, « le Parti de
Rassemblement des Hommes ». Les lecteurs s’interrogent sur
cet artiste, tout de même, « qui peut concevoir un parti autre
que le MPR! »
Pour un si grand chantre de l’amour, une question : « Et
l’épouse, dans tout ça ? » Dans cette vie pudiquement cachée
derrière un regard rougeoyant, mi-sévère, mi-souriant, Célestin soupire: « Elle a disparu mystérieusement en 1996 ».
« Disparu ?! »
« Oui, partie, je ne sais plus où elle est! »
Puis maugrée : « Nous devons aller aux delà de nos frontières! ».
L’homme, près de son baluchon posé à ses pieds, dans ses
habits fatigués quoiqu’empreints de tenue, cet artiste qui
avoue entre deux regards pudiques « être sur la touche »,
parle-t-il de mort, du souffle de la création ou d’amour, toujours ? Soudain, on a peur d’une question de plus. g
Roland Rugero
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LITTÉRATURE
LES MOTS POUR LE DIRE
Dorcy Rugamba : «Montrer comment la parole tue »
Dorcy Rugamba incarne un journaliste extrémiste dans la
radio des mille collines qui a joué un terrible rôle dans la
préparation du génocide rwandais. La pièce a été jouée à
Kigali.
Iwacu : en quelques mots, quelle est la genèse de cette pièce
de théâtre?
Dorcy Rugamba : Hate Radio est une pièce sur la RTLM, une
radio extrémiste devenue tristement célèbre durant le génocide
au Rwanda. C’est un projet initié par l’Institut International du
Meurtre Politique, basé en Allemagne et qui crée des spectacles
basés sur la reconstitution d’évènements historiques. Ainsi, dans
la pièce «Hate Radio», le studio de la RTLM a été reconstruit sur
scène et le texte de la pièce est tiré des transcriptions des paroles
tenues à l’antenne par les journalistes de la RTLM
« Ce qui a vraiment été dit et fait»
La Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM)
était une station de radio rwandaise, qui émit du 8 juillet 1993 au 31 juillet 1994 et joua un rôle significatif durant le génocide au Rwanda. Pour Milo Rau, metteur en
scène de “Hate Radio”, cette pièce est une sorte d’exposition de «ce qui a vraiment été dit et fait».
Ceci explique la reconstruction de la RTLM sur scène.
Milo Rau espère que la pièce va susciter beaucoup de discussions. « Nous découvrons un univers de la cruauté, un
vrai chef-d’œuvre de l’inhumanité, nous devons toujours
nous dire : Ceci a vraiment été dit, à la radio, et tout le
monde l’a entendu. Ceci est la réalité. »
« Les ténors de la radio, Valérie Bemeriki et Habimana
Kantano, sans oublier l’Italo-belge Georges Ruggiu sont
les personnages principaux de cette tragédie. Condamnée
pour génocide, Mme Bemeriki est en prison au Rwanda,
tandis que Kantano est décédé en août 1994 dans un
camp de réfugiés de l’ex-Zaïre, peu après avoir fui son pays.
Quant à Ruggiu, il est aujourd’hui libre après avoir purgé
la peine que lui avait infligée le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, en Tanzanie.
Le drame fait alterner la reconstitution d’émissions de la
RTLM et les souvenirs saisissants des témoins de l’époque
du génocide. “Hate Radio” veut rappeler que tout cela s’est
bien passé, que ce n’est pas de la fiction. “Ceci est une possibilité humaine, même si c’est la plus inhumaine. Et c’est
pour ça qu’il faut en parler, parce que laisser ces choses
dans le silence serait irrespectueux non seulement envers
ceux qui les ont vécues directement, mais aussi envers tout
ceux qui, si nous n’en parlons pas, pourraient les vivre de
nouveau” explique encore Milo Rau. g
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Quels sont les principaux acteurs de la pièce? Et vous, vous jouez
quel rôle?
Il y a quatre acteurs pour incarner quatre journalistes de la RTLM.
Bien entendu dans la véritable RTLM il y avait plus de journalistes.
Pour la pièce, quatre journalistes emblématiques ont été retenus : la journaliste Valérie Bemeriki incarnée par Nancy Nkusi, le
journaliste belge Georges Ruggiu, qui est joué par Sébastien Foucault, le dj de la RTLM dont le rôle est confié à Afazali Dewaele, et
moi je joue le rôle de l’animateur de la radio Kantano Habimana.
Une pièce a toujours un message à transmettre, quel est le message
de « Hate radio»?
Au fond, quand on écoute le contenu de la RTLM, on comprend
l’idéologie sur laquelle s’est faite le génocide et comment fonctionne un discours raciste. En plus de l’information sur le fonctionnement de cette radio de la haine, la pièce montre comment
la propagande use de tous les moyens pour diffuser son message : la musique, la comédie, les émissions pour enfants, etc.
Est- ce que ce genre de pièce ne risque pas plutôt de rouvrir
les blessures pas tout à fait cicatrisées d’une société rwandaise
traumatisée par le génocide?
C’est une bonne question et nous avons joué au Rwanda en prenant beaucoup de précautions. Nous avons fait trois représentations toujours précédées de débats et de discussions avec les
spectateurs. Il faut faire le pari de l’intelligence et espérer qu’un
spectacle de ce type puisse nous dégoûter de toute complaisance
avec tout discours de haine. Quelle que soit la cible, Tutsi, Twa,
Hutu, Etranger, Blanc, Noir, Homosexuel etc. A l’extrême de tout
discours stigmatisant, il y a la mort. La parole précède toujours et
le crime suit. Et «Hate Radio» est une occasion de montrer comment la parole tue.
Une représentation est possible au Burundi?
Bien sûr, je pense que ce serait une bonne chose que la pièce
soit vue au Burundi. Le Burundi a lui aussi connu une histoire
violente avec des médias qui n’ont pas tous évité la dérive extrémiste et la stigmatisation raciale. J’espère qu’une institution
culturelle burundaise invitera la pièce un jour pour qu’elle soit
présentée au public burundais. g
Propos recueillis par Antoine Kaburahe
PELE-MELE
Le café-littéraire Samandari
Célestin Ntambuka
au CEBULAC, les jeudis de 18 à 20h
En 1990, Célestin participe au Festival International
de la Francophonie de Limoges (France), en tant que
conteur, « à défaut de présenter d’autres disciplines littéraires qui avaient leurs ambassadeurs». A partir de cette
expérience, Célestin présentera son travail au Kivu, à
Kinshasa, dont le plus célèbre, « Gris globule », un recueil de poèmes de 1978, suivi par les « Contes des
rives et des eaux », tous édités par le Centre Culturel
Français de Kinshasa. Dans le théâtre, on notera « Milinga, l’énigme d’une vie » et « Tel un cauchemar », pièces non
éditées, quoique la première ait été jouée à Kinshasa
en 1976. Dans « Affaire bille … quand on oublie », dont
un extrait a été publié dans l’anthologie Émergence: renaître ensemble, Sembura, FP juin 2011, des auteurs de
la sous-région, Célestin raconte les affres d’une guerre
tribale opposant les Ki aux Ku. La cause ? Avoir été
comparé à une bille... L’ improbable et le tragique, deux
thèmes qui reviennent chez l’écrivain congolais. g
RR
En brèves :
Janvier 2012 est marqué par la sortie du livre « Le sanglot
de l’homme noir » aux éditions Fayard de l’auteur congolais, prix Renaudot 2006, Alain Mabanckou. C’est à partir
de ses expériences et de ses observations qu’il essaie de
comprendre la posture d’éternelle victime de l’homme
noir. Pour lui, « par delà la peau, ce qui unit les Noirs, ce
sont les sanglots », et si l’auteur ne conteste pas les souffrances subies et que subissent encore les Noirs, il conteste
en revanche leur tendance à ériger ces souffrances en signe
d’identité. g
2 février 2012 :
Discussion autour du roman d’Aminadab Havyarimana.
9 février 2012 :
Soirée à l’Université du Burundi, en partenariat avec le Club RFI.
Thème du débat : Quel est le rôle de l’artiste ?
16 février 2012 :
Exposition de Teddy Mazina à l’IFB: quel regard l’artiste pose-t-il
sur le Burundi ?
23 février 2012 :
Présentation et débat sur des textes de Samandariens, notamment
le 4ème Chant des Chômeurs de Thierry Manirambona et Roland
Rugero. g
Ils ont dit:
Nous connaissons les maximes populaires, les citations de
nos enfances ou celles que l’on nous martelait au lycée, mais
connaissez-vous les aphorismes d’artistes ? Au gré de nos lectures nous vous proposons un éventail de saillies lancées par
des individus qui, à proprement parler, ne sont pas des littérateurs mais qui sont reconnus et appréciés dans leur domaine de
prédilection, de Léonard de Vinci à Jeff Koons
Un jour le peintre de L’Absinthe se lamenta auprès de Mallarmé :
« Je ne parviens pas à écrire. Ce ne sont pourtant pas les idées
qui me manquent. » Ce à quoi Mallarmé rétorqua : « Mais, Degas,
ce n’est pas avec des idées que l’on écrit, c’est avec des mots. »
« Une œuvre d’art n’a pas de prix ; pourtant, elle peut être acquise. »
Egon Schiele (1890-1918). g
Dorcy Rugamba
« Grenouilles»
Dorcy Rugamba est né le 29 septembre 1969. Auteur, acteur et
metteur en scène de théâtre, premier prix en art dramatique
du Conservatoire Royal de musique de Liège, Dorcy Rugamba
est aussi un danseur formé dans la tradition rwandaise au sein
des Ballets « Amasimbi n’Amakombe » fondés et dirigés par son
père l’écrivain Cyprien Rugamba.
Il vit en Europe depuis 1994, depuis le massacre de sa famille
durant le génocide rwandais d’avril 94. Il s’installe d’abord à
Paris puis part en Belgique pour achever des études de pharmacie interrompues au Rwanda, c’est là qu’il rencontre le
théâtre.
Dorcy Rugamba entre au Conservatoire à Liège. Il débute une
carrière professionnelle dans le théâtre en 1999 en tant que
co-auteur et comédien de Rwanda 94, pièce sur le génocide
des Batutsi rwandais, créée en Avignon par le Groupov dans
une mise en scène de Jacques Delcuvellerie.
En 2001, il fonde à Kigali, les Ateliers « Urwintore », espace de
formation, de création et de recherches à l’usage des artistes
de la scène au Rwanda. g
AK
de l’auteur chinois Mo Yan, ed.
Du Seuil, 408 p, 22 euros
Extrait du livre
Je ne sais combien de fois, les
yeux brillants, plongée dans une
rêverie délicieuse, elle a dit :
« A cette époque, j’étais considérée comme un bodhisattva vivant,
j’étais la déesse de la fécondité apportant les fils, de mon corps montait un parfum de fleurs,
des nuées d’abeilles m’accompagnaient, ainsi que des vols
de papillons. A présent, eh bien, à présent, ce qui me suit, ce
sont des putains de mouches »
Les livres cités seront disponibles à l’IFB.
Pages réalisées en partenariat avec Sembura.
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