Espagne Hunting Pleasure propose, au mois d`août, une chasse
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Espagne Hunting Pleasure propose, au mois d`août, une chasse
ESPAGNE VDC 30 essai2:Maquette VdC 11/01/12 18:42 Page44 Espagne Palombes et cailles d’été Hunting Pleasure propose, au mois d’août, une chasse mixte qui permet de pratiquer au cœur de l’Espagne deux techniques totalement différentes. En bout de ligne, le poste placé sur la colline est simplement camouflé par la végétation environnante. 44 Le magazine des VOYAGES DE CHASSE ESPAGNE VDC 30 essai2:Maquette VdC 11/01/12 18:43 Page45 Q ui l’eut crû ? On chasse la palombe à 15 km de Madrid. Mieux : les loups rodent aux portes de la capitale et sachez que les quotas de tir « légaux » pour cet animal ont atteint cinquante individus cette année. Mais c’est donc le pigeon ramier qui nous intéresse. Dans la banlieue de la grande cité, il va et vient sur les collines, dormant sur ces dernières avant d’aller se nourrir dans la plaine de graines de tournesol ou de pois chiches. En partant de l’hôtel Osuna où sont logés les chasseurs - une série de bungalows encadrant une grande piscine – il ne faut pas plus de quinze minutes pour être à pied d’œuvre. José, le prestataire local, arrête son Land-Rover, descend ouvrir une barrière et vous voilà sur le « coto privado de caza ». C’est un territoire vallonné qui évoque un peu les contreforts des Pyrénées et on verra que cette impression se renforce encore lors des premiers tirs. Il est 7h30, le ciel s’éclaircit puis le soleil jaillit derrière un promontoire. En Espagne en août – période de chasse – c’est bien rare qu’il pleuve et pourtant la météo a annoncé des orages en fin de soirée… Nous verrons bien. Les chasseurs prennent place dans des postes de tissu vert placés à au moins cent mètres les uns des autres. Impossible par conséquent de se gêner. Ils s’égrènent sur ce qui ressemble un peu à un col, les collines devant, les cultures derrière. Les pigeons ont dormi dans la montagne et c’est donc elle que nous fixons avec la plus grande attention. Çà ne traine pas ! Quelques minutes plus tard, voici un premier vol. Et ce qui n’était que subliminal devient évident : c’est tout à fait la chasse dans les cols des Pyrénées du côté d’Iraty. En effet, les oiseaux, loin de descendre vers les cultures, passent haut. José me l’avait dit hier soir : « cette année les pigeons ne viennent pas aux tournesols, ils vont vers les pois chiches, bien loin derrière. » Conséquence immédiate : ce n’est plus du tir sur pigeon folâtrant à quelques mètres du sol comme on peut le voir dans les îles Britanniques (chasse au « tourniquet »). C’est de la palombe de haut vol. De la palombe « brave » pour employer une expression locale. Les pigeons de ce premier vol arrivent sur la ligne de tir. Ils ont à peu près la taille d’un merle. Je suis tranquillement en train de les regarder passer quand une salve éclate sur ma gauche. « Tiens, me dis-je, ils ont du tirer un oiseau solitaire à bonne portée. » Pas du tout : le poste situé sur ma gauche vient d’allumer le vol. J’en reste coi. S’agit-il d’une facétie ? D’un geste isolé ? D’un pari ? Non, c’est la chasse « à l’espagnole ». Tous les autres postes sont occupés par des locaux et je vais vite me rendre compte que la technique c’est le tir de barrage à n’importe quelle distance. Second vol, même jeu ; troisième vol itou. Ah mais voici qu’une chose stupéfiante se produit : une palombe décroche du fond du ciel et heurte le sol dans un nuage de poussière. Elle a du mettre sept secondes avant de percuter la terre. Inouï ! Je n’en crois pas mes yeux. Du coup, je comprends que nos amis appliquent la technique du poker au tir de chasse. On allume tout ce qui passe dans le champ de Une vue de la ligne de tir placée sur le col. Le magazine des VOYAGES DE CHASSE 45 ESPAGNE VDC 30 essai2:Maquette VdC 11/01/12 18:44 Page46 Espagne Rares sont les pigeons qui passent à bonne portée. Il faut tirer le plus souvent des oiseaux lointains. Ces deux chasseurs ont été bien servis. Chaque chasseur dispose d’un sac en plastique pour mettre ses douilles et les redescendre dans la vallée. À Madrid, l’hôtel Osuna est situé à un quart d’heure de voiture du territoire à pigeons. 46 Le magazine des VOYAGES DE CHASSE vision et, de temps en temps, on fait une levée. D’après mes calculs : le tir au but est réussi une fois toutes les dix ou douze cartouches. A condition évidemment de tirer deux, voire trois cartouches à la fois (pour les semiautomatiques). Ce tir n’est pas gênant dans la mesure où, comme je l’ai dit, les postes sont très éloignés les uns des autres. Faut-il se mettre au diapason ? Disons le tout net à cinquante ou soixante mètres il n’y a plus trop de repère. Je tente quand même mais sans résultat. Au bout d’un moment je n’ajuste plus que les oiseaux à portée voire un poil lointain mais pas plus. Mon tableau s’en ressent mais tant pis. La matinée s’écoule aimablement. On ne voit pas le temps passer pour la bonne raison qu’il y a toujours des pigeons dans le ciel quelque part… et que les tirs acrobatiques des voisins donnent du piment à l’affaire. Sur le coup de midi, José vient récupérer les chasseurs et nous descendons prendre notre repas dans un excellent bistrot de la petite ville d’Ajalvir. Au menu : Cerveza (bière), vin rouge, gaspacho, poulet grillé de bonne origine. Il fait très bon, vingt six degrés ce qui me surprend, l’Espagne au mois d’août ayant la réputation d’être un four. Il est vrai que Madrid est à six cents mètres d’altitude. A quatre heures, tout le monde est à nouveau au poste. La passée de l’après-midi a la réputation d’être meilleure que celle du matin et c’est vrai. On voit davantage d’oiseaux. Le passage cette fois se concentre sur le dernier poste de la ligne, celui qui est implanté sur une petite colline dominant la vallée. Et là les pigeons arrivent à très bonne hauteur. Les autres postes sont servis aussi mais toujours avec ce problème de distance. Mon voisin, un athlétique jeune homme tout de « camo » vêtu, réussit un coup qui me décroche la mâchoire. Je ne pensais pas qu’un fusil de chasse, fut-il doté de cartouches avec des charges de 34 g, puisse sécher une palombe à cette incroyable distance. Et pourtant si ! Après avoir tiré les dix ou douze cartouches réglementaires sur des palombes grandes comme des moineaux, le bougre réussit à casser un oiseau à une hauteur que j’estime à soixante-dix mètres. Du coup, je sors en buste de mon poste pour l’applaudir. Il mérite au moins les pattes et la queue ! Il est content mais sans plus. Cette réussite semble lui être familière. De mon côté, je tire peu car les oiseaux à bonne portée sont rares. La fin d’après-midi est accélérée par une tornade qui nous arrive dessus à grande vitesse (la météo avait vu juste). Il faut se replier bien vite. La bourrasque fait plier les arbres et voler les feuilles sèches. En l’air, des guêpiers pourchassent en planant les insectes qui ont été délogés dans les herbes. En cette fin de journée, il y a plusieurs dizaines de palombes au tableau (pour six chasseurs). Les deux postes « de la montagne » ont particulièrement bien réussi avec près de 30 palombes chacun. En bas, cela va de quelques pièces à une dizaine. Cette chasse séduira les amateurs des grands cols Pyrénéens. Ils se sentiront comme chez eux, le gibier en plus car il y a au pays Basque plus de journées creuses que de journées mémorables. Et comme la frontière n’est qu’à cinq heures de voiture … Dans la Mancha, l’un des hôtels utilisés pour l’hébergement des chasseurs donne directement sur le territoire. ESPAGNE VDC 30 essai2:Maquette VdC 11/01/12 18:45 Page47 Deux mille cailles sauvages au tableau. Passons à la caille. Il faut cette fois quitter Madrid et descendre vers Albacete soit une heure et demie d’autoroute. Nous voici dans la Mancha patrie de la perdrix rouge. On en élève des dizaines de milliers que l’on chasse soit devant soi, soit en battue. L’hôtel est installé au cœur du territoire à perdrix. C’est une construction moderne mais dont l’architecture s’est inspirée des fermes et petits châteaux d’antan. Elle ne dénote pas dans le paysage et s’y intègre bien. Les chasseurs de perdrix qui vont venir en octobre peuvent commencer à chasser au pied de l’hôtel, ce qui est bien agréable. Comme nous sommes en fin d’aprèsmidi nous décidons de faire le tour du propriétaire et donc de parcourir les 2000 ha qui sont dévolus à la chasse devant soi. Y a-t-il des perdrix sauvages ? C’est la question récur- rente et lancinante qui agace José, le prestataire local. « Bien sûr il y a des perdrix sauvages, mais si je t’emmène sur un territoire prévu pour cela tu vas en tirer cinq dans la journée et ce n’est pas ce que la clientèle veut. Donc l’appoint d’élevage est indispensable. » En roulant sur les petits chemins du domaine nous compterons une bonne vingtaine de perdreaux naturels (il n’y a pas encore eu de lâchers) répartis en trois compagnies. Nous verrons aussi quelques bandes de ramiers mais il paraît qu’ils s’en vont à la mi-septembre et qu’on ne les revoit plus. Le fond de la chasse devant soi ici, c’est donc la perdrix et le lapin (surabondant) avec quelques lièvres aussi. Le territoire « cailles » se situe à vingt minutes de là. Il s‘agit d’une finca toute entière dévolue aux cultures maraichères : oignons, luzerne, légumes divers et même… pavot puisqu’on le cultive ici, avec autorisation spéciale, pour l’industrie pharmaceu- tique. La superficie est de 2000 ha et l’un des guides précise que l’on a déjà tué ici 2000 cailles sauvages depuis l’ouverture (premier samedi après le 15 août, fermeture 11 septembre. On ne chasse que trois jours par semaine : jeudi, samedi et dimanche). Comme la caille ne repousse pas il va donc falloir s’attendre à du gibier clairsemé. Nous attaquons une immense pièce de luzerne et très vite deux oiseaux décollent. Les voici dans le carnier. Nous chassons avec deux chasseurs espagnols, le premier accompagné d’un pointer, le second d’un épagneul breton. Ce dernier passe beaucoup de temps à « muloter » car les « ratons » (mulots) sont nombreux ici. La matinée s’écoule aimablement sans que les densités et pour cause soient époustouflantes. On chasse au milieu de nuées d’hirondelles si bien que lorsqu’une caille décolle on a toujours un petit doute avant d’épauler. La caille aime bien se remiser dans les champs d’oignons et l’odeur est si forte qu’elle imprègne les chaussures. On se demande d’ailleurs comment les chiens peuvent retrouver les émanations du gibier dans ce milieu ! Petite séquence amusante : un espagnol tue une caille et demande à son pointer de la rapporter. C’est un chien à la queue tordue qui chasse nez au sol ( ! ) sans bien comprendre ce qu’on lui demande. Il trouve la caille, la mâche avec délectation et l’avale. Fureur du maitre qui l’accable de tous les noms d’oiseaux. Du coup, le chien le regarde, a une sorte de hoquet et recrache l’amuse gueule ! Cet l’homme qui tire à n’importe quelle distance obtient, épisodiquement, de stupéfiants résultats. Raisons d’y aller - Proximité de la France et facilité d’accès. - Beau temps (en principe). - Deux chasses différentes dans le même séjour. - Bon rapport qualité prix. Raisons d’hésiter - Le pigeon peut passer très haut. - La densité de gibier chute assez vite après les premiers jours d’ouverture Le magazine des VOYAGES DE CHASSE 47 ESPAGNE VDC 30 essai2:Maquette VdC 11/01/12 18:48 Page48 Espagne Le champ d’oignons jouxte la luzerne. La récolte est finie et les oignons empilés dans les boîtes de bois que l’on voit dans le fond. CARNET DE VOYAGE Transport : Paris/Madrid. On vient vous chercher à l’aéroport. Saison : à partir de la mi-août tant pour le pigeon que pour la caille. Gibiers : Pigeon ramier et cailles. Une perdrix naturelle photographiée sur le territoire de la Mancha avant les lâchers d’été. En fin de saison les cailles connaissent la musique et les faire voler dans les immenses pièces de luzerne n’est pas évident. Pour les retrouver lorsqu’elles sont tombées dans la luzerne, ça n’est pas toujours facile, même avec des chiens. La caille n’aura passé que quelques secondes à l’intérieur du pointer. Elle n’est plus très présentable mais bon… Sur le coup d’une heure et demie le guide annonce la fin de la chasse. 48 Le magazine des VOYAGES DE CHASSE Nous avons tué une dizaine de cailles à quatre fusils. Evidemment, les six premiers jours de l’ouverture c’est une autre chanson, chaque fusil tuant entre 15 et 25 cailles en trois heures de chasse (une heure et demie le matin et une heure et demie en fin d’après-midi ). Côté temps, n’allez pas croire qu’il fasse toujours très chaud en août. Nous avons eu froid : 14 degrés le matin et un vent glacial balayait la plaine. Il est vrai que la zone de chasse se situe à 800 m ceci expliquant cela. Nous ne pouvons que conseiller aux amateurs de cailles de réserver tôt à l’avance de sorte à pouvoir bénéficier des journées magiques de l’ouverture. La plupart des chasseurs viennent avec leur chien mais il est aussi possible d’obtenir un guide doté d’auxiliaires. Eric Joly Jours de chasse : Attention : on ne chasse que le jeudi, samedi et dimanche. Territoires : A un quart d’heure de l’hôtel pour le pigeon c’est-à-dire aux porte de Madrid. Dans la Mancha, à une heure et demie de la capitale, pour la caille. Technique de chasse : au poste pour le pigeon, devant soi avec des chiens d’arrêt pour la caille. Hébergement : hôtel Osuna à Madrid, plusieurs possibilités dans la Mancha. Armes : On peut se faire prêter d’excellents fusils superposés sur place. Transferts : tous les transferts sont organisés par le prestataire local. Vêtements : Attention méfiance : contrairement à des idées solidement établies il peut faire frais et même froid en août aussi bien à Madrid que dans la Mancha. N’oubliez pas de prendre un pull et un blouson. Cartouches : Pour le pigeon des 34 g en plomb n°6 car on tire très haut ; munitions plus légères en plomb 10 pour la caille. Contact : Hunting Pleasure 01 39 58 26 67