Espagne Hunting Pleasure propose, au mois d`août, une chasse

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Espagne Hunting Pleasure propose, au mois d`août, une chasse
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Espagne
Palombes
et cailles d’été
Hunting Pleasure propose,
au mois d’août, une chasse
mixte qui permet de pratiquer
au cœur de l’Espagne
deux techniques
totalement différentes.
En bout de ligne, le poste placé sur
la colline est simplement camouflé
par la végétation environnante.
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VOYAGES DE CHASSE
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Q
ui l’eut crû ? On chasse la
palombe à 15 km de
Madrid. Mieux : les loups
rodent aux portes de la capitale et
sachez que les quotas de tir
« légaux » pour cet animal ont
atteint cinquante individus cette
année. Mais c’est donc le pigeon
ramier qui nous intéresse. Dans la
banlieue de la grande cité, il va et
vient sur les collines, dormant sur
ces dernières avant d’aller se nourrir dans la plaine de graines de
tournesol ou de pois chiches.
En partant de l’hôtel Osuna où
sont logés les chasseurs - une
série de bungalows encadrant une
grande piscine – il ne faut pas plus
de quinze minutes pour être à pied
d’œuvre. José, le prestataire local,
arrête son Land-Rover, descend
ouvrir une barrière et vous voilà
sur le « coto privado de caza ».
C’est un territoire vallonné qui
évoque un peu les contreforts des
Pyrénées et on verra que cette
impression se renforce encore lors
des premiers tirs. Il est 7h30, le
ciel s’éclaircit puis le soleil jaillit
derrière un promontoire. En
Espagne en août – période de
chasse – c’est bien rare qu’il pleuve
et pourtant la météo a annoncé
des orages en fin de soirée… Nous
verrons bien. Les chasseurs prennent place dans des postes de tissu
vert placés à au moins cent mètres
les uns des autres. Impossible par
conséquent de se gêner. Ils s’égrènent sur ce qui ressemble un peu à
un col, les collines devant, les cultures derrière. Les pigeons ont
dormi dans la montagne et c’est
donc elle que nous fixons avec la
plus grande attention. Çà ne traine
pas ! Quelques minutes plus tard,
voici un premier vol. Et ce qui
n’était que subliminal devient évident : c’est tout à fait la chasse
dans les cols des Pyrénées du côté
d’Iraty. En effet, les oiseaux, loin
de descendre vers les cultures,
passent haut. José me l’avait dit
hier soir : « cette année les
pigeons ne viennent pas aux tournesols, ils vont vers les pois
chiches, bien loin derrière. »
Conséquence immédiate : ce n’est
plus du tir sur pigeon folâtrant à
quelques mètres du sol comme on
peut le voir dans les îles
Britanniques (chasse au « tourniquet »). C’est de la palombe de
haut vol. De la palombe « brave »
pour employer une expression
locale. Les pigeons de ce premier
vol arrivent sur la ligne de tir. Ils
ont à peu près la taille d’un merle.
Je suis tranquillement en train de
les regarder passer quand une
salve éclate sur ma gauche.
« Tiens, me dis-je, ils ont du tirer
un oiseau solitaire à bonne portée. » Pas du tout : le poste situé
sur ma gauche vient d’allumer le
vol. J’en reste coi. S’agit-il d’une
facétie ? D’un geste isolé ? D’un
pari ? Non, c’est la chasse « à l’espagnole ». Tous les autres postes
sont occupés par des locaux et je
vais vite me rendre compte que la
technique c’est le tir de barrage à
n’importe quelle distance. Second
vol, même jeu ; troisième vol itou.
Ah mais voici qu’une chose stupéfiante se produit : une palombe
décroche du fond du ciel et heurte
le sol dans un nuage de poussière.
Elle a du mettre sept secondes
avant de percuter la terre. Inouï !
Je n’en crois pas mes yeux. Du
coup, je comprends que nos amis
appliquent la technique du poker
au tir de chasse. On allume tout
ce qui passe dans le champ de
Une vue de la ligne de tir placée sur le col.
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Rares sont les pigeons qui
passent à bonne portée. Il faut
tirer le plus souvent des oiseaux
lointains.
Ces deux chasseurs
ont été bien servis.
Chaque chasseur
dispose d’un sac en
plastique pour mettre
ses douilles et les
redescendre dans la
vallée.
À Madrid, l’hôtel
Osuna est situé à un
quart d’heure de
voiture du territoire à
pigeons.
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vision et, de temps en temps, on fait
une levée. D’après mes calculs : le tir
au but est réussi une fois toutes les
dix ou douze cartouches. A condition
évidemment de tirer deux, voire trois
cartouches à la fois (pour les semiautomatiques). Ce tir n’est pas gênant
dans la mesure où, comme je l’ai dit,
les postes sont très éloignés les uns des
autres. Faut-il se mettre au diapason ?
Disons le tout net à cinquante ou
soixante mètres il n’y a plus trop de
repère. Je tente quand même mais
sans résultat. Au bout d’un moment je
n’ajuste plus que les oiseaux à portée
voire un poil lointain mais pas plus.
Mon tableau s’en ressent mais tant
pis. La matinée s’écoule aimablement.
On ne voit pas le temps passer pour la
bonne raison qu’il y a toujours des
pigeons dans le ciel quelque part… et
que les tirs acrobatiques des voisins
donnent du piment à l’affaire. Sur le
coup de midi, José vient récupérer les
chasseurs et nous descendons prendre
notre repas dans un excellent bistrot
de la petite ville d’Ajalvir. Au menu :
Cerveza (bière), vin rouge, gaspacho,
poulet grillé de bonne origine. Il fait
très bon, vingt six degrés ce qui me surprend, l’Espagne au mois d’août ayant
la réputation d’être un four. Il est vrai
que Madrid est à six cents mètres d’altitude.
A quatre heures, tout le monde est à
nouveau au poste. La passée de
l’après-midi a la réputation d’être
meilleure que celle du matin et c’est
vrai. On voit davantage d’oiseaux. Le
passage cette fois se concentre sur le
dernier poste de la ligne, celui qui est
implanté sur une petite colline dominant la vallée. Et là les pigeons arrivent
à très bonne hauteur. Les autres postes
sont servis aussi mais toujours avec ce
problème de distance. Mon voisin, un
athlétique jeune homme tout de
« camo » vêtu, réussit un coup qui me
décroche la mâchoire. Je ne pensais
pas qu’un fusil de chasse, fut-il doté de
cartouches avec des charges de 34 g,
puisse sécher une palombe à cette
incroyable distance. Et pourtant si !
Après avoir tiré les dix ou douze cartouches réglementaires sur des
palombes grandes comme des moineaux, le bougre réussit à casser un
oiseau à une hauteur que j’estime à
soixante-dix mètres. Du coup, je sors
en buste de mon poste pour l’applaudir. Il mérite au moins les pattes et la
queue ! Il est content mais sans plus.
Cette réussite semble lui être familière.
De mon côté, je tire peu car les oiseaux
à bonne portée sont rares. La fin
d’après-midi est accélérée par une tornade qui nous arrive dessus à grande
vitesse (la météo avait vu juste). Il faut
se replier bien vite. La bourrasque fait
plier les arbres et voler les feuilles
sèches. En l’air, des guêpiers pourchassent en planant les insectes qui ont été
délogés dans les herbes.
En cette fin de journée, il y a plusieurs
dizaines de palombes au tableau (pour
six chasseurs). Les deux postes « de la
montagne » ont particulièrement bien
réussi avec près de 30 palombes chacun. En bas, cela va de quelques pièces
à une dizaine.
Cette chasse séduira les amateurs des
grands cols Pyrénéens. Ils se sentiront
comme chez eux, le gibier en plus car il
y a au pays Basque plus de journées
creuses que de journées mémorables.
Et comme la frontière n’est qu’à cinq
heures de voiture …
Dans la Mancha, l’un des hôtels
utilisés pour l’hébergement des
chasseurs donne directement
sur le territoire.
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Deux mille cailles sauvages
au tableau.
Passons à la caille. Il faut cette fois
quitter Madrid et descendre vers
Albacete soit une heure et demie
d’autoroute. Nous voici dans la
Mancha patrie de la perdrix rouge.
On en élève des dizaines de milliers
que l’on chasse soit devant soi, soit
en battue. L’hôtel est installé au
cœur du territoire à perdrix. C’est
une construction moderne mais dont
l’architecture s’est inspirée des
fermes et petits châteaux d’antan.
Elle ne dénote pas dans le paysage et
s’y intègre bien. Les chasseurs de perdrix qui vont venir en octobre peuvent commencer à chasser au pied de
l’hôtel, ce qui est bien agréable.
Comme nous sommes en fin d’aprèsmidi nous décidons de faire le tour
du propriétaire et donc de parcourir
les 2000 ha qui sont dévolus à la
chasse devant soi. Y a-t-il des perdrix
sauvages ? C’est la question récur-
rente et lancinante qui agace José, le
prestataire local. « Bien sûr il y a des
perdrix sauvages, mais si je t’emmène sur un territoire prévu pour
cela tu vas en tirer cinq dans la journée et ce n’est pas ce que la clientèle
veut. Donc l’appoint d’élevage est
indispensable. » En roulant sur les
petits chemins du domaine nous
compterons une bonne vingtaine de
perdreaux naturels (il n’y a pas
encore eu de lâchers) répartis en trois
compagnies. Nous verrons aussi
quelques bandes de ramiers mais il
paraît qu’ils s’en vont à la mi-septembre et qu’on ne les revoit plus. Le
fond de la chasse devant soi ici, c’est
donc la perdrix et le lapin (surabondant) avec quelques lièvres aussi.
Le territoire « cailles » se situe à vingt
minutes de là. Il s‘agit d’une finca
toute entière dévolue aux cultures
maraichères : oignons, luzerne,
légumes divers et même… pavot puisqu’on le cultive ici, avec autorisation
spéciale, pour l’industrie pharmaceu-
tique. La superficie est de 2000 ha et
l’un des guides précise que l’on a déjà
tué ici 2000 cailles sauvages depuis
l’ouverture (premier samedi après le
15 août, fermeture 11 septembre. On
ne chasse que trois jours par
semaine : jeudi, samedi et dimanche).
Comme la caille ne repousse pas il va
donc falloir s’attendre à du gibier
clairsemé. Nous attaquons une
immense pièce de luzerne et très vite
deux oiseaux décollent. Les voici
dans le carnier. Nous chassons avec
deux chasseurs espagnols, le premier
accompagné d’un pointer, le second
d’un épagneul breton. Ce dernier
passe beaucoup de temps à « muloter » car les « ratons » (mulots) sont
nombreux ici.
La matinée s’écoule aimablement
sans que les densités et pour cause
soient époustouflantes. On chasse au
milieu de nuées d’hirondelles si bien
que lorsqu’une caille décolle on a
toujours un petit doute avant d’épauler. La caille aime bien se remiser
dans les champs d’oignons et l’odeur
est si forte qu’elle imprègne les
chaussures. On se demande
d’ailleurs comment les chiens peuvent retrouver les émanations du
gibier dans ce milieu ! Petite
séquence amusante : un espagnol
tue une caille et demande à son pointer de la rapporter. C’est un chien à la
queue tordue qui chasse nez au sol
( ! ) sans bien comprendre ce qu’on
lui demande. Il trouve la caille, la
mâche avec délectation et l’avale.
Fureur du maitre qui l’accable de
tous les noms d’oiseaux. Du coup, le
chien le regarde, a une sorte de
hoquet et recrache l’amuse gueule !
Cet l’homme qui tire à
n’importe quelle
distance obtient,
épisodiquement, de
stupéfiants résultats.
Raisons d’y
aller
- Proximité de la France
et facilité d’accès.
- Beau temps (en principe).
- Deux chasses différentes dans le même
séjour.
- Bon rapport qualité prix.
Raisons
d’hésiter
- Le pigeon peut passer
très haut.
- La densité de gibier
chute assez vite après
les premiers jours d’ouverture
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Le champ d’oignons jouxte la luzerne. La récolte est finie et les
oignons empilés dans les boîtes de bois que l’on voit dans le
fond.
CARNET DE VOYAGE
Transport : Paris/Madrid. On vient vous chercher à l’aéroport.
Saison : à partir de la mi-août tant pour le pigeon que pour la caille.
Gibiers : Pigeon ramier et cailles.
Une perdrix naturelle
photographiée sur le territoire de la
Mancha avant les lâchers d’été.
En fin de saison les cailles
connaissent la musique et les faire
voler dans les immenses pièces de
luzerne n’est pas évident. Pour les
retrouver lorsqu’elles sont tombées
dans la luzerne, ça n’est pas
toujours facile, même avec des
chiens.
La caille n’aura passé que quelques
secondes à l’intérieur du pointer. Elle
n’est plus très présentable mais
bon…
Sur le coup d’une heure et demie le
guide annonce la fin de la chasse.
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Nous avons tué une dizaine de
cailles à quatre fusils.
Evidemment, les six premiers jours
de l’ouverture c’est une autre chanson, chaque fusil tuant entre 15 et 25
cailles en trois heures de chasse (une
heure et demie le matin et une heure
et demie en fin d’après-midi ).
Côté temps, n’allez pas croire qu’il
fasse toujours très chaud en août.
Nous avons eu froid : 14 degrés le
matin et un vent glacial balayait la
plaine. Il est vrai que la zone de
chasse se situe à 800 m ceci expliquant cela. Nous ne pouvons que
conseiller aux amateurs de cailles de
réserver tôt à l’avance de sorte à pouvoir bénéficier des journées magiques
de l’ouverture. La plupart des chasseurs viennent avec leur chien mais il
est aussi possible d’obtenir un guide
doté d’auxiliaires.
Eric Joly
Jours de chasse : Attention : on ne chasse que le jeudi, samedi et
dimanche.
Territoires : A un quart d’heure de l’hôtel pour le pigeon c’est-à-dire
aux porte de Madrid. Dans la Mancha, à une heure et demie de la capitale, pour la caille.
Technique de chasse : au poste pour le pigeon, devant soi avec des
chiens d’arrêt pour la caille.
Hébergement : hôtel Osuna à Madrid, plusieurs possibilités dans la
Mancha.
Armes : On peut se faire prêter d’excellents fusils superposés sur
place.
Transferts : tous les transferts sont organisés par le prestataire local.
Vêtements : Attention méfiance : contrairement à des idées solidement
établies il peut faire frais et même froid en août aussi bien à Madrid que
dans la Mancha. N’oubliez pas de prendre un pull et un blouson.
Cartouches : Pour le pigeon des 34 g en plomb n°6 car on tire très
haut ; munitions plus légères en plomb 10 pour la caille.
Contact : Hunting Pleasure
01 39 58 26 67